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Guest
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Attention, ce TR a été rédigé en une fois et traite d'un trip absolument en dehors de ce que de simples mots peuvent décrire. Il est long, traite d'une réalité différente de celle de tous les jours et est sûrement totalement indigeste.
Bon ok, j'suis finalement redescendu de mon trip LSD de Samedi soir (autant que se peut, bien entendu), du coup j'vais tenter un TR structuré:
J'vous préviens de suite que sur la forme, ce trip a été fait dans des conditions absolument lamentables, mais étant donné qu'il a été juste incroyable/magnifique/divin sur le fond, j'vous avouerais aussi que je m'en tape un peu complètement.
J'commence mon récit autour de une heure du mat' Samedi soir (ou Dimanche matin, si vous êtes du genre à enculer les mouches).
Déjà bien cuit après avoir commencé la soirée chez un potos de manière bien arrosée, je finis par sortir en ville pour rejoindre un ami qui venait de finir son taf. On se retrouve dans un bar bien hype et affreusement cher, du coup on se décide rapidement à partir à l'aventure en ville, ce qui nous sera toujours moins ruineux que de rester sur place.
Sans que je me rappele exactement comment, j'apprends que ma copine est en Goa à quelques minutes d'ici. Inévitablement, l'idée du siècle sera d'envoyer "Y'a moyen de chopper un carton?".
Y'a moyen.
Ok, on va crever...
On se retrouve, elle nous explique qu'ils sont forts, donc on s'en partage un à deux avec mon potos.
Bien bien bien, on a une couche de fond qui va nous faire tenir la nuit, reste à trouver un endroit où la passer.
Ah oui, y'a un festoche de zik éléctronique à 15 minutes (vive le centre-ville), on tente? Ouais mais c'est super cher l'entrée. On s'en fout, on nique tout, on trouvera bien quelque chose.
On arrive sur place, et on tombe sur deux amis qui viennent juste de finir de taffer pour le festival en question, et comme ils ne comptent pas rester, on va tenter de leur chopper leurs bracelets d'entrée.
Bien entendu, comme tout le monde est cuit, c'est une vraie boucherie et les bracelets sont mit en miettes presto, ça ne passera jamais le contrôle sécu.
Que cela ne tienne, je suis complétement cuit, ça fait longtemps que j'ai perdu le sens de la mesure et de la rationnalité (enfin, ça c'est ce que je croyais encore) et après tout, plus c'est gros mieux c'est!
Je me pointe vers le sécu surveillant l'entrée et lui annonce cash que "c'est dégueulasse, un bourré m'a arraché mon bracelet! Et celui d'un pote en même temps. Sisilaviedmamère. Y'a moyen de remplacer? Non? Même si je vous amène le responsable? Mais c'est affreux, on peut pas s'arranger? Quoi?".
Le sécu me propose de me laisser entrer, si j'accepte de bosser un peu pour lui. Et je serais rémuneré en bière. ... ... ... ...MAIS CAY GENIAL !! "Je peux prendre un pote avec moi? Oui? Parfait, j'reviens dans dix secondes!"
Je *traçe* jusqu'à mon potos, lui annonce que c'est bon, que j'ai tout geré et qu'on bosse désormais comme sécus au festival.
"Attends, tu veux dire qu'on va se taper la sécurité bourrés, et en pleine montée d'acide?"
"Exactement! Et y'a des bières gratos!"
"Mais c'est génial!"
On y retourne, le mec nous montre le spot qu'on doit surveiller (une sortie de secours planquée derrière un rideau. Inévitablement, on se demande "si l'on occupe un poste de prestige").
À partir de là, tout s'emballe et la soirée se transforme petit à petit en rêve.
Je suis mort de rire non stop, on sort blagues sur blagues avec un flow impressionant, on comprend qu'à moitié ce qui nous arrive, comment on a pu se retrouver là, on rencontre pleins de personnes qu'on connaissait, bref c'est l'avalanche de stimulis pour nos esprits.
Après environ une heure et demie à ce régime, c'est la rupture.
Je me retrouve dans le même état d'esprit que j'avais déjà ressenti quelques fois durant d'autres trips (3 fois dans ma vie jusqu'alors), j'ai l'impression de me "réveiller", d'avoir une perspective extérieure sur la Création avec un grand C.
C'est une impression impossible à retranscrire par écrit, mais on va tenter de s'en approcher autant que possible:
Admettons que la vie est un jeu, avec des règles "parfaites" que l' "on" connait à la base mais que l'on a volontairement choisi d'oublier l'énorme majorité du temps afin de pouvoir y jouer sans être influencé par cette connaissance de ces "règles", du "but" et du "ce que c'est".
Arrivé au plateau, j'ai retrouvé *toute* cette connaissance une fois de plus, je comprends pourquoi on est là, je vois l'univers comme un tout, un ensemble totalement uni qui se connait et s'ignore à la fois et qui s'équilibre automatiquement. Cette connaissance me rempli de joie, toutes les craintes que je peux ressentir dans la vie de tous les jours me semblent dérisoires (mais faisant cependant partie de ce système par necéssité, elles sont une motivation, un moteur supplémentaire).
Je comprends "Pourquoi on fait".
Je me sens comme dans un entracte de la vie et j'ai l'impression que tout ce que les personnes qui sont autour de moi disent va dans ce sens.
Débarassé de toute crainte, je me sens comme un gamin dans un magasin de jouets, j'ai envie de tester des choses, de ressentir des stimulis éléctriques en réaction à mes actions. J'ai envie d'avoir des interactions avec les gens, car c'est après tout ce qui fait la vie. J'étais seul au début, j'ai crée "l'autre", et de nos expérimentations mutuelles sont nées la curiosité, la communication, la méfiance, l'agressivité, la diplomatie, la manipulation, l'honnêteté, le sacrifice de soi, la foi, l'amour, la jalousie.
Tout ce qui existe à son contraire, tout a un équilibre. Si je fais telle action, alors telle conséquence arrivera automatiquement en réponse.
Le "Tout" m'apparaît de manière parfaite, toutes les informations que je percois autour de moi tendent à confirmer ce que je pense, il y a "moi" et l' "autre" (qui regroupe toutes les autres personnes en dehors de moi-même MAIS qui font quand même parties de moi (ouais, c'est affreusement bordélique à expliquer).
Allez, j'arrête de rentrer dans les détails, ce trip est impossible à décrire par les mots de toute manière.
De manière plus générale, je n'ai plus de préoccupations, le système est parfait. Si je fais quelque chose de "positif", cela sera équilibré par son contraire "négatif", et vice-versa. Dès lors, je peux faire ce que je veux.
Une métaphore pourrait être la suivante : Dans la vie de tous les jours, je suis dans une grande pièce remplie de boutons. Quand j'appuye sur un bouton, il se passe quelque chose. Habituellement, je ne sais pas ce que je fais là, je ne sais pas vraiment ce que fais chaque bouton, et bien que je sois obligé d'appuyer sur ces derniers (puisque je ne peux rien faire d'autre), je suis limité par ma crainte d'appuyer sur certains, car j'ai peur de ce qu'ils pourraient faire.
Pendant mon trip, je me comprends ce que je fais là, je comprends comment "marche" cette machine, et je comprends qu'étant parfaite, elle est auto-régulée et parfaitement sûre quoi que je fasse, je peux donc tester tous les boutons dont j'avais eu peur, ce qui me dégoutaient, ce qui m'énervaient, etc jusqu'à maintenant, parceque j'ai envie de "voir ce que ça fait".
D'un point de vue plus concret, je parle à des mecs que je n'ai jamais vu mais que je connais pourtant depuis toujours. Ils sont tous dans le même état d'esprit que moi, ils rigolents tous, comprennent tous en même temps que moi que nous faisons tous partie de "la vie" et qu'elle nous a accordé une nuit d'illumination.
Je pourrais m'étendre pendant des heures sur tous les petits détails qui ont jallonés cette soirée, mais cela ne serait pas intéressant, car sortis de leur contexte.
Forcément, ce coté "je vis la vie à 110% et je teste pleins de choses, les conséquences font partie intégrante de ce tout et que rien n'a d'importance/tout à de l'importance" a eu certains cotés facheux du simple point de vue "vie de tous les jours".
Étant dans un rêve magnifique, les préoccupations de tous les jours disparaissent. De fait, j'ai envoyé balader mes affaires un peu partout, j'en ai abandonné aux quatres coins de la salle ce qui fait que j'ai fini la soirée sans ma veste, mon pull, mon casque, mes clés et mon lecteur mp3. Pour l'instant, j'en suis donc réduit à empiler les t-shirts pour supporter le froid d'aujourd'hui. Cela dit, même sorti de cet état d'esprit, ce prix à payer est absolument dérisoire comparé au trip que j'ai vécu.
De manière plus "grave" (même si je perçois encore ce concept de manière différente, de manière moins "grave", absolue), étant persuadé qu'il y avait moi et un Autre, représenté de manière différente par toutes ces entités qui n'étaient pas ma "conscience", je ne posais plus la question de savoir avec "qui j'interagit" puisqu'au final ils ne formaient tous qu'une seule et même entitée. Cette impression était d'autant plus renforcée par le fait que les hallucinations et le coté "onirique" étaient tellement forts que j'étais bien en peine de reconnaître "visuellement" qui était en face de moi.
Alors de manière générale, c'était absolument génial puisque je ressentai une connection absolue, avec cet/ces "autre(s)", mais à un moment (ce dont je me rappele pas de manière précise), il semblerait que je me soies approché d'une amie de ma copine et que j'ai tenté de l'embrasser, avec ma copine juste à coté (pour moi, quelque soit la personne que j'embrassais, j'allais embrasser "l'autre", il n'y avait donc pas de différence entre embrasser ma copine ou qui que ce soit d'autre). Forcément, elle l'a mal prise (en plus elle trippait aussi, sans être dans le même état d'esprit que moi), et ma pensée sur le moment était "Ah ok, j'ai fais ci, donc il y a ça comme réaction. C'est normal. On continue à jouer?", j'avais l'impression que ce n'était qu'un "rôle" qu'elle jouait, et qu'au final cela n'avait donc pas d'importance "réelle" (une fois encore, notion qui ne veut pas dire grand chose).
Enfin, à la fin de la soirée (06h30) du matin, on nous a gentillement demandé de sortir (on était les derniers dans la salle, ils nous avaient laissé rester jusque là vu qu'on "faisait partie du staff", ce qui est très fort), et là je suis parti seul dans la ville en T-Shirt par une température négative, comme ça, une fois de plus "pour voir ce que ça fait".
Je suis resté pendant une heure et demi allongé sur un banc, à trembler de tous mes membres à cause du froid, mais suffisament encore dans le trip pour que cela m'apparaisse pas comme "important". Je regardais le ciel et je riais, ayant l'impression que j'étais devenu "fou" (pas dans le sens péjoratif, plutôt "illuminé"), et que j'allais sûrement mourir d'hypothermie, sans que cela ait d'importance vu que cela n'aurait été qu'une action/réaction de plus dans cette vie infinie.
Vers 8h00, un black s'est approché de moi, a vu que j'étais complétement grillé à rire comme un con alors que je commencais à être tout bleu aux extremités.
Il m'a amené dans un bar Africain, typiquement le truc dans lequel je n'aurais jamais foutu les pieds (pas que je soies raciste, mais c'est pas quelque chose que je connais, du coup appréhension façe à l'inconnu, toussa), j'ai causé comme un putain d'illuminé à quelques gars là-bas (toujours persuadé que tout le monde était dans le même état d'esprit que moi) avant de revenir finalement chez ma copine, ou j'ai retrouvé mon potos.
Excellente ambiance, je me fous sous trois tonnes de couvertures (apparement, le sens "rationnel" de la vie de tous les jours revenait petit à petit), je m'explique avec ma copine par rapport à ce qui s'était passé, et apparement même si ça lui a fait mal, elle s'est rendu compte que j'avais un regard pendant tout le trip qui montrait que je n'étais plus sur le même "plan de réalité", et donc on a pu "classer l'affaire" assez rapidement, sans avoir de ressenti (j'aime ma copine <3).
On a ensuite passé la journée à redescendre de notre trip en se baladant en ville, ce qui était absolument génial, l'ambiance était décontractée (ce qui est toujours particulièrement agréable après avoir vécu un épisode aussi "fort" emotionellement), et j'étais encore un petit peu dans le rêve de la nuit d'avant.
J'ai finalement pû m'endormir dimanche soir vers minuit, ce qui veut dire qu'un demi carton a agi pendant quasiment 24 heures. Je suis pense être normalement sensible au LSD, et le trip que j'avais eu en en prenant trois gouttes était fort, mais très loin de celui que j'ai eu cette nuit là. Du coup, je ne sais pas si le carton était HYPER chargé, si c'était bien de l'acide (je pense que oui) ou alors si le fait que j'étais hyper cuit a eu une influence super positive sur le trip.
Depuis que je me suis réveillé ce matin, je me suis rendu compte que je suis finalement complètement sorti de ce rêve/trip, je n'arrive plus à "comprendre" le Tout, mes craintes/limites/habitudes sont revenues comme auparavant (ce qui n'est pas un mal, je me souviens que je les voyais comme des éléments nécessaires à cette vie).
Au final, je me souviens d'une nuit magique, remplie de joie et de rires, avec quelques conséquences fâcheuses mais pas "graves". Même si j'ai oublié la majorité de ce qui s'est passé (comme on oublie rapidement un rêve après s'être réveillé) je reste pronfondement heureux et touché d'avoir pû vivre un "réveil" pareil.
Aussi cela suprenant que cela puisse paraître, je ne me sens pas "changé" par ce trip. Je suis à nouveau "entré dans le jeu" et une partie de moi pense que ce "n'était qu'un trip". Mais une autre partie de mon être pense que j'ai réellement touché au "Tout", et que ce ne sera pas la dernière fois.
Ah oui, c'était censé être une soirée électro, mais à un moment on a réussi à suffisament sympathiser avec le DJ pour qu'il passe du Slayer, et ça c'était juste trop classe (surtout que j'avais balancé une chaise sur le système de son 20 minutes auparavant, comme quoi y'a des mecs gentils partout).
Bon ok, j'suis finalement redescendu de mon trip LSD de Samedi soir (autant que se peut, bien entendu), du coup j'vais tenter un TR structuré:
J'vous préviens de suite que sur la forme, ce trip a été fait dans des conditions absolument lamentables, mais étant donné qu'il a été juste incroyable/magnifique/divin sur le fond, j'vous avouerais aussi que je m'en tape un peu complètement.
J'commence mon récit autour de une heure du mat' Samedi soir (ou Dimanche matin, si vous êtes du genre à enculer les mouches).
Déjà bien cuit après avoir commencé la soirée chez un potos de manière bien arrosée, je finis par sortir en ville pour rejoindre un ami qui venait de finir son taf. On se retrouve dans un bar bien hype et affreusement cher, du coup on se décide rapidement à partir à l'aventure en ville, ce qui nous sera toujours moins ruineux que de rester sur place.
Sans que je me rappele exactement comment, j'apprends que ma copine est en Goa à quelques minutes d'ici. Inévitablement, l'idée du siècle sera d'envoyer "Y'a moyen de chopper un carton?".
Y'a moyen.
Ok, on va crever...
On se retrouve, elle nous explique qu'ils sont forts, donc on s'en partage un à deux avec mon potos.
Bien bien bien, on a une couche de fond qui va nous faire tenir la nuit, reste à trouver un endroit où la passer.
Ah oui, y'a un festoche de zik éléctronique à 15 minutes (vive le centre-ville), on tente? Ouais mais c'est super cher l'entrée. On s'en fout, on nique tout, on trouvera bien quelque chose.
On arrive sur place, et on tombe sur deux amis qui viennent juste de finir de taffer pour le festival en question, et comme ils ne comptent pas rester, on va tenter de leur chopper leurs bracelets d'entrée.
Bien entendu, comme tout le monde est cuit, c'est une vraie boucherie et les bracelets sont mit en miettes presto, ça ne passera jamais le contrôle sécu.
Que cela ne tienne, je suis complétement cuit, ça fait longtemps que j'ai perdu le sens de la mesure et de la rationnalité (enfin, ça c'est ce que je croyais encore) et après tout, plus c'est gros mieux c'est!
Je me pointe vers le sécu surveillant l'entrée et lui annonce cash que "c'est dégueulasse, un bourré m'a arraché mon bracelet! Et celui d'un pote en même temps. Sisilaviedmamère. Y'a moyen de remplacer? Non? Même si je vous amène le responsable? Mais c'est affreux, on peut pas s'arranger? Quoi?".
Le sécu me propose de me laisser entrer, si j'accepte de bosser un peu pour lui. Et je serais rémuneré en bière. ... ... ... ...MAIS CAY GENIAL !! "Je peux prendre un pote avec moi? Oui? Parfait, j'reviens dans dix secondes!"
Je *traçe* jusqu'à mon potos, lui annonce que c'est bon, que j'ai tout geré et qu'on bosse désormais comme sécus au festival.
"Attends, tu veux dire qu'on va se taper la sécurité bourrés, et en pleine montée d'acide?"
"Exactement! Et y'a des bières gratos!"
"Mais c'est génial!"
On y retourne, le mec nous montre le spot qu'on doit surveiller (une sortie de secours planquée derrière un rideau. Inévitablement, on se demande "si l'on occupe un poste de prestige").
À partir de là, tout s'emballe et la soirée se transforme petit à petit en rêve.
Je suis mort de rire non stop, on sort blagues sur blagues avec un flow impressionant, on comprend qu'à moitié ce qui nous arrive, comment on a pu se retrouver là, on rencontre pleins de personnes qu'on connaissait, bref c'est l'avalanche de stimulis pour nos esprits.
Après environ une heure et demie à ce régime, c'est la rupture.
Je me retrouve dans le même état d'esprit que j'avais déjà ressenti quelques fois durant d'autres trips (3 fois dans ma vie jusqu'alors), j'ai l'impression de me "réveiller", d'avoir une perspective extérieure sur la Création avec un grand C.
C'est une impression impossible à retranscrire par écrit, mais on va tenter de s'en approcher autant que possible:
Admettons que la vie est un jeu, avec des règles "parfaites" que l' "on" connait à la base mais que l'on a volontairement choisi d'oublier l'énorme majorité du temps afin de pouvoir y jouer sans être influencé par cette connaissance de ces "règles", du "but" et du "ce que c'est".
Arrivé au plateau, j'ai retrouvé *toute* cette connaissance une fois de plus, je comprends pourquoi on est là, je vois l'univers comme un tout, un ensemble totalement uni qui se connait et s'ignore à la fois et qui s'équilibre automatiquement. Cette connaissance me rempli de joie, toutes les craintes que je peux ressentir dans la vie de tous les jours me semblent dérisoires (mais faisant cependant partie de ce système par necéssité, elles sont une motivation, un moteur supplémentaire).
Je comprends "Pourquoi on fait".
Je me sens comme dans un entracte de la vie et j'ai l'impression que tout ce que les personnes qui sont autour de moi disent va dans ce sens.
Débarassé de toute crainte, je me sens comme un gamin dans un magasin de jouets, j'ai envie de tester des choses, de ressentir des stimulis éléctriques en réaction à mes actions. J'ai envie d'avoir des interactions avec les gens, car c'est après tout ce qui fait la vie. J'étais seul au début, j'ai crée "l'autre", et de nos expérimentations mutuelles sont nées la curiosité, la communication, la méfiance, l'agressivité, la diplomatie, la manipulation, l'honnêteté, le sacrifice de soi, la foi, l'amour, la jalousie.
Tout ce qui existe à son contraire, tout a un équilibre. Si je fais telle action, alors telle conséquence arrivera automatiquement en réponse.
Le "Tout" m'apparaît de manière parfaite, toutes les informations que je percois autour de moi tendent à confirmer ce que je pense, il y a "moi" et l' "autre" (qui regroupe toutes les autres personnes en dehors de moi-même MAIS qui font quand même parties de moi (ouais, c'est affreusement bordélique à expliquer).
Allez, j'arrête de rentrer dans les détails, ce trip est impossible à décrire par les mots de toute manière.
De manière plus générale, je n'ai plus de préoccupations, le système est parfait. Si je fais quelque chose de "positif", cela sera équilibré par son contraire "négatif", et vice-versa. Dès lors, je peux faire ce que je veux.
Une métaphore pourrait être la suivante : Dans la vie de tous les jours, je suis dans une grande pièce remplie de boutons. Quand j'appuye sur un bouton, il se passe quelque chose. Habituellement, je ne sais pas ce que je fais là, je ne sais pas vraiment ce que fais chaque bouton, et bien que je sois obligé d'appuyer sur ces derniers (puisque je ne peux rien faire d'autre), je suis limité par ma crainte d'appuyer sur certains, car j'ai peur de ce qu'ils pourraient faire.
Pendant mon trip, je me comprends ce que je fais là, je comprends comment "marche" cette machine, et je comprends qu'étant parfaite, elle est auto-régulée et parfaitement sûre quoi que je fasse, je peux donc tester tous les boutons dont j'avais eu peur, ce qui me dégoutaient, ce qui m'énervaient, etc jusqu'à maintenant, parceque j'ai envie de "voir ce que ça fait".
D'un point de vue plus concret, je parle à des mecs que je n'ai jamais vu mais que je connais pourtant depuis toujours. Ils sont tous dans le même état d'esprit que moi, ils rigolents tous, comprennent tous en même temps que moi que nous faisons tous partie de "la vie" et qu'elle nous a accordé une nuit d'illumination.
Je pourrais m'étendre pendant des heures sur tous les petits détails qui ont jallonés cette soirée, mais cela ne serait pas intéressant, car sortis de leur contexte.
Forcément, ce coté "je vis la vie à 110% et je teste pleins de choses, les conséquences font partie intégrante de ce tout et que rien n'a d'importance/tout à de l'importance" a eu certains cotés facheux du simple point de vue "vie de tous les jours".
Étant dans un rêve magnifique, les préoccupations de tous les jours disparaissent. De fait, j'ai envoyé balader mes affaires un peu partout, j'en ai abandonné aux quatres coins de la salle ce qui fait que j'ai fini la soirée sans ma veste, mon pull, mon casque, mes clés et mon lecteur mp3. Pour l'instant, j'en suis donc réduit à empiler les t-shirts pour supporter le froid d'aujourd'hui. Cela dit, même sorti de cet état d'esprit, ce prix à payer est absolument dérisoire comparé au trip que j'ai vécu.
De manière plus "grave" (même si je perçois encore ce concept de manière différente, de manière moins "grave", absolue), étant persuadé qu'il y avait moi et un Autre, représenté de manière différente par toutes ces entités qui n'étaient pas ma "conscience", je ne posais plus la question de savoir avec "qui j'interagit" puisqu'au final ils ne formaient tous qu'une seule et même entitée. Cette impression était d'autant plus renforcée par le fait que les hallucinations et le coté "onirique" étaient tellement forts que j'étais bien en peine de reconnaître "visuellement" qui était en face de moi.
Alors de manière générale, c'était absolument génial puisque je ressentai une connection absolue, avec cet/ces "autre(s)", mais à un moment (ce dont je me rappele pas de manière précise), il semblerait que je me soies approché d'une amie de ma copine et que j'ai tenté de l'embrasser, avec ma copine juste à coté (pour moi, quelque soit la personne que j'embrassais, j'allais embrasser "l'autre", il n'y avait donc pas de différence entre embrasser ma copine ou qui que ce soit d'autre). Forcément, elle l'a mal prise (en plus elle trippait aussi, sans être dans le même état d'esprit que moi), et ma pensée sur le moment était "Ah ok, j'ai fais ci, donc il y a ça comme réaction. C'est normal. On continue à jouer?", j'avais l'impression que ce n'était qu'un "rôle" qu'elle jouait, et qu'au final cela n'avait donc pas d'importance "réelle" (une fois encore, notion qui ne veut pas dire grand chose).
Enfin, à la fin de la soirée (06h30) du matin, on nous a gentillement demandé de sortir (on était les derniers dans la salle, ils nous avaient laissé rester jusque là vu qu'on "faisait partie du staff", ce qui est très fort), et là je suis parti seul dans la ville en T-Shirt par une température négative, comme ça, une fois de plus "pour voir ce que ça fait".
Je suis resté pendant une heure et demi allongé sur un banc, à trembler de tous mes membres à cause du froid, mais suffisament encore dans le trip pour que cela m'apparaisse pas comme "important". Je regardais le ciel et je riais, ayant l'impression que j'étais devenu "fou" (pas dans le sens péjoratif, plutôt "illuminé"), et que j'allais sûrement mourir d'hypothermie, sans que cela ait d'importance vu que cela n'aurait été qu'une action/réaction de plus dans cette vie infinie.
Vers 8h00, un black s'est approché de moi, a vu que j'étais complétement grillé à rire comme un con alors que je commencais à être tout bleu aux extremités.
Il m'a amené dans un bar Africain, typiquement le truc dans lequel je n'aurais jamais foutu les pieds (pas que je soies raciste, mais c'est pas quelque chose que je connais, du coup appréhension façe à l'inconnu, toussa), j'ai causé comme un putain d'illuminé à quelques gars là-bas (toujours persuadé que tout le monde était dans le même état d'esprit que moi) avant de revenir finalement chez ma copine, ou j'ai retrouvé mon potos.
Excellente ambiance, je me fous sous trois tonnes de couvertures (apparement, le sens "rationnel" de la vie de tous les jours revenait petit à petit), je m'explique avec ma copine par rapport à ce qui s'était passé, et apparement même si ça lui a fait mal, elle s'est rendu compte que j'avais un regard pendant tout le trip qui montrait que je n'étais plus sur le même "plan de réalité", et donc on a pu "classer l'affaire" assez rapidement, sans avoir de ressenti (j'aime ma copine <3).
On a ensuite passé la journée à redescendre de notre trip en se baladant en ville, ce qui était absolument génial, l'ambiance était décontractée (ce qui est toujours particulièrement agréable après avoir vécu un épisode aussi "fort" emotionellement), et j'étais encore un petit peu dans le rêve de la nuit d'avant.
J'ai finalement pû m'endormir dimanche soir vers minuit, ce qui veut dire qu'un demi carton a agi pendant quasiment 24 heures. Je suis pense être normalement sensible au LSD, et le trip que j'avais eu en en prenant trois gouttes était fort, mais très loin de celui que j'ai eu cette nuit là. Du coup, je ne sais pas si le carton était HYPER chargé, si c'était bien de l'acide (je pense que oui) ou alors si le fait que j'étais hyper cuit a eu une influence super positive sur le trip.
Depuis que je me suis réveillé ce matin, je me suis rendu compte que je suis finalement complètement sorti de ce rêve/trip, je n'arrive plus à "comprendre" le Tout, mes craintes/limites/habitudes sont revenues comme auparavant (ce qui n'est pas un mal, je me souviens que je les voyais comme des éléments nécessaires à cette vie).
Au final, je me souviens d'une nuit magique, remplie de joie et de rires, avec quelques conséquences fâcheuses mais pas "graves". Même si j'ai oublié la majorité de ce qui s'est passé (comme on oublie rapidement un rêve après s'être réveillé) je reste pronfondement heureux et touché d'avoir pû vivre un "réveil" pareil.
Aussi cela suprenant que cela puisse paraître, je ne me sens pas "changé" par ce trip. Je suis à nouveau "entré dans le jeu" et une partie de moi pense que ce "n'était qu'un trip". Mais une autre partie de mon être pense que j'ai réellement touché au "Tout", et que ce ne sera pas la dernière fois.
Ah oui, c'était censé être une soirée électro, mais à un moment on a réussi à suffisament sympathiser avec le DJ pour qu'il passe du Slayer, et ça c'était juste trop classe (surtout que j'avais balancé une chaise sur le système de son 20 minutes auparavant, comme quoi y'a des mecs gentils partout).
