Ketamine + haschish + weed
Je passe la nuit chez un pote. Juste tous les deux, le but de la soirée : tester comme il se doit la kétamine. On se tire des traces tout au long de la nuit, de plus en plus grosses, tout en discutant et en écoutant des espèces de mix reggae/drum.
On a tous les deux testé quelques familles de psychotropes, et on se dit que la ké c'est chiant. Ça ne nous convient pas, c'est pas tellement agréable. C’est à peine rigolo de manquer de se vautrer quand on se lève. Ça remplacerait bien l'alcool dans un contexte festif, sans plus. Mais j'ai entendu plein d'histoires rigolotes sur la ké. Alors je m’envoie une poutrace tout en proposant à mon pote de faire de même.
Je sens rapidement la grosse montée. Elle confirme ma pensée : la ké s'accumule au long de la soirée. C'est à dire que je suis à peu près persuadé que cette « grosse » trace ne m'aurait pas fait autant d'effet si c'était la première que je tirais.
Et je me retrouve dans mon monde psyché dark de ces derniers temps. Je suis puni pour mes mauvaises actions, je suis en jugement. Et, plus pénible encore, je me frotte à la limite de l'existence. Difficile à expliquer. Mais genre, le fait d'exister. D'être vivant. Sur cette Terre, en tant qu'Humain. Cela m'apparaît totalement absurde. Quoique par moments j'y vois un ou des sens différents. Par exemple, dans toutes les formes que peuvent prendre la conscience, nous on est là pour faire la balance entre le bien et le mal. Comme si ces deux valeurs n'étaient pas anecdotiques, mais étaient les véritables fondements de l'univers. Nous sommes là pour les incarner, les faire exister, et par nos actions établir la proportion des deux dans l'univers. Etablir l'équilibre, ou bien le changer. Et il me semble que c'est le bien qu'il faut poursuivre. Que le mal en est le défaut.
Mais globalement je trouve l'existence insensée. On parle mais l'ambiance est devenue, pour moi du moins, bizarre, chiante et morne. Je me sens nul, j'ai peur de dire quoi que ce soit pour ne pas rendre les choses encore pire, je ne sais pas comment donner de bons conseils à mon pote qui me parle de sa vie, et je n'aime pas ma voix.
Ensuite, une fois le gros de l'effet redescendu, je fume sur un gros royal à prédominance de hasch. Je consomme de l'herbe ces derniers temps, mais le shit j'évite, et ça fait bien longtemps que je n'ai pas tiré goulûment sur du teuteu. Résultat, c'est pas pareil que la weed. L'effet m'attrape, je le sens monter lentement, ça pulse. Et puis je m'en vais, le jour va se lever bientôt, je me mets en chemin pour rentrer chez moi. Ça me fait du bien d'être dehors. Mais je marche bizarrement ! J'ai un pochon de ké dans la poche, et j'essaye de me contrôler pour pas me faire remarquer par d'éventuels flics. Il y a un taxi qui ressemble de loin à une voiture de police, comme tous les taxis. Il me croise, et vu la gueule que je dois faire, et la façon dont je marche, je me dis que si c'était des flics ils se seraient forcément arrêtés pour me contrôler.
Un mec me taxe une clope. Je parle avec lui, je lui roule sa clope, et je remarque que je suis bien plus sociable que d'habitude. Je n'ai aucune peur envers l'autre, l'humain inconnu. Je suis moi-même, rien à cacher, aucune mascarade sociale à faire, bref je suis désinhibé et je me sens bien. Je le salue et pars à la découverte du monde dans ce nouvel état. Je marche bizarrement, de façon saccadée, mais je ne crains plus rien, surtout pas le regard de l'autre. Je dis bonjour à tous ceux que je croise. Je leur souhaite du bonheur et de l'amour. Y'en a qui rigolent, d'autres qui m'ignorent. A ce moment là je suis celui qu'on appelle, dans notre société, « le fou ». Je l'incarne bel et bien. Je fais les choses en mode automatique, et je parle tout seul, bien que je sois conscient de cette situation et de la modification de ma personnalité par rapport à la normale. De toute façon ça ne me dérange pas. Au contraire, j'essaye de profiter de cet état. Je n'ai plus d'égo, et je crois qu'aucune parole, aucun regard de mépris ne pourrait m'atteindre. Au contraire, je me sens fort, et plein de compassion et d'amour. Je sens que je fait peur aux gens. C'est qui ce mec déglingué et tremblant de froid, qui arbore un grand sourire et qui parle à tout le monde un dimanche matin à 6h et demi du mat ? Un pauvre fou, qui va pas tarder à finir à l'asile.
Je demande à 3 jeunes qui passent s'ils ont vu le non-sens de l'existence. Je sais que ces paroles relèvent de celles d'un fou, aux oreilles de quelqu'un dans son état normal, comme elles l'auraient fait pour moi. Mais je m'en fiche, je trouve qu'elles sont sensées, c'est juste que notre psychologie habituelle n'est pas faite pour nous jeter constamment à la figure que la vie n'est pas censée être faite de tous ces petits problèmes et considérations futiles, que dans ces conditions l'égo n'a pas lieu d'exister, qu'il est aussi bien de mourir aujourd'hui plutôt que dans plusieurs dizaines d'années, du moment qu'on vie en accord avec le bien et qu'on célèbre l'existence.
Je taxe du feu à une dame qui a des yeux exorbités. J'essaye de lui envoyer le maximum de good vibes, bien que j'ai du mal à aligner les mots avec mes pensées d'amour. Elle me donne son briquet à emporter. Je m'en vais, et plus loin je me mets à rigoler en entendant les paroles qui sortent de ma bouche : « elle a de ces yeux !.. ». Je me moque d'elle mais ce n'est pas méchant, juste drôle.
Je m'arrête pour fumer ma clope et je vois un mec qui sort les poubelles de macdo, et ça me fait beaucoup de peine. Au départ je le fixe du regard, j'ai l'impression que ça le gène, et c'est le but : le gêner dans l’absurdité de sa tâche. Puis je lui tourne le dos, car cette vision me fait trop de peine. J'hésite longtemps à aller lui parler, puis j'y vais. Je lui pose des questions anodines mais personnelles, dans le but petit à petit de lui faire voir l'absurdité de sa situation. Sortir les poubelles de macdo un dimanche matin à 6h et demi, dans le froid. Je veux lui faire voir à quel point il est en train de se faire exploiter, et que s'il accepte ça c'est pas étonnant que le monde tourne ainsi. Mais je le dérange un max, ça le fait flipper de se faire griller par ses patrons en train de parler, alors il me dit de l'attendre, et qu'on pourra échanger quand il aura fini son service. Alors je l'attends comme un con, pendant une heure au moins, pendant laquelle il repasse quelques fois avec ses poubelles, et à chaque fois je l'alpague et pousse plus loin mes questions. Il s'appelle Patern ! Ca me fait complètement délirer son prénom. Au moment où je veux aller plus loin pour pisser, il s'avère qu'il prend cette même direction pour pousser son énorme poubelle. Du coup il a l'impression que je le suis sur une centaine de mètre. Il doit pas en mener large, en plus je veux l'aider à pousser sa poubelle, mais il me fait comprendre que je le dérange. Au bout d'un moment je lui demande s'il me prend pour un fou. Il me dit d’abord qu’il n’a pas d’agent, comme si c’était ça que je voulais de lui, puis il m'avoue qu'il n'aura pas le temps de parler avec moi après, car il a des choses de prévues. Je lui dis joyeusement qu'il aurait du me le dire tout de suite, que je serais déjà parti depuis longtemps.
Ensuite je prends le métro, la chaleur des sous-sols me fait du bien. Je commence à revenir à mon triste état normal, celui où je suis un humain fonctionnel. Je retiens quand même à grande peine un énorme fou-rire à cause des gens assis à coté de moi dans le métro. Je ne sais plus pourquoi.
Je passe la nuit chez un pote. Juste tous les deux, le but de la soirée : tester comme il se doit la kétamine. On se tire des traces tout au long de la nuit, de plus en plus grosses, tout en discutant et en écoutant des espèces de mix reggae/drum.
On a tous les deux testé quelques familles de psychotropes, et on se dit que la ké c'est chiant. Ça ne nous convient pas, c'est pas tellement agréable. C’est à peine rigolo de manquer de se vautrer quand on se lève. Ça remplacerait bien l'alcool dans un contexte festif, sans plus. Mais j'ai entendu plein d'histoires rigolotes sur la ké. Alors je m’envoie une poutrace tout en proposant à mon pote de faire de même.
Je sens rapidement la grosse montée. Elle confirme ma pensée : la ké s'accumule au long de la soirée. C'est à dire que je suis à peu près persuadé que cette « grosse » trace ne m'aurait pas fait autant d'effet si c'était la première que je tirais.
Et je me retrouve dans mon monde psyché dark de ces derniers temps. Je suis puni pour mes mauvaises actions, je suis en jugement. Et, plus pénible encore, je me frotte à la limite de l'existence. Difficile à expliquer. Mais genre, le fait d'exister. D'être vivant. Sur cette Terre, en tant qu'Humain. Cela m'apparaît totalement absurde. Quoique par moments j'y vois un ou des sens différents. Par exemple, dans toutes les formes que peuvent prendre la conscience, nous on est là pour faire la balance entre le bien et le mal. Comme si ces deux valeurs n'étaient pas anecdotiques, mais étaient les véritables fondements de l'univers. Nous sommes là pour les incarner, les faire exister, et par nos actions établir la proportion des deux dans l'univers. Etablir l'équilibre, ou bien le changer. Et il me semble que c'est le bien qu'il faut poursuivre. Que le mal en est le défaut.
Mais globalement je trouve l'existence insensée. On parle mais l'ambiance est devenue, pour moi du moins, bizarre, chiante et morne. Je me sens nul, j'ai peur de dire quoi que ce soit pour ne pas rendre les choses encore pire, je ne sais pas comment donner de bons conseils à mon pote qui me parle de sa vie, et je n'aime pas ma voix.
Ensuite, une fois le gros de l'effet redescendu, je fume sur un gros royal à prédominance de hasch. Je consomme de l'herbe ces derniers temps, mais le shit j'évite, et ça fait bien longtemps que je n'ai pas tiré goulûment sur du teuteu. Résultat, c'est pas pareil que la weed. L'effet m'attrape, je le sens monter lentement, ça pulse. Et puis je m'en vais, le jour va se lever bientôt, je me mets en chemin pour rentrer chez moi. Ça me fait du bien d'être dehors. Mais je marche bizarrement ! J'ai un pochon de ké dans la poche, et j'essaye de me contrôler pour pas me faire remarquer par d'éventuels flics. Il y a un taxi qui ressemble de loin à une voiture de police, comme tous les taxis. Il me croise, et vu la gueule que je dois faire, et la façon dont je marche, je me dis que si c'était des flics ils se seraient forcément arrêtés pour me contrôler.
Un mec me taxe une clope. Je parle avec lui, je lui roule sa clope, et je remarque que je suis bien plus sociable que d'habitude. Je n'ai aucune peur envers l'autre, l'humain inconnu. Je suis moi-même, rien à cacher, aucune mascarade sociale à faire, bref je suis désinhibé et je me sens bien. Je le salue et pars à la découverte du monde dans ce nouvel état. Je marche bizarrement, de façon saccadée, mais je ne crains plus rien, surtout pas le regard de l'autre. Je dis bonjour à tous ceux que je croise. Je leur souhaite du bonheur et de l'amour. Y'en a qui rigolent, d'autres qui m'ignorent. A ce moment là je suis celui qu'on appelle, dans notre société, « le fou ». Je l'incarne bel et bien. Je fais les choses en mode automatique, et je parle tout seul, bien que je sois conscient de cette situation et de la modification de ma personnalité par rapport à la normale. De toute façon ça ne me dérange pas. Au contraire, j'essaye de profiter de cet état. Je n'ai plus d'égo, et je crois qu'aucune parole, aucun regard de mépris ne pourrait m'atteindre. Au contraire, je me sens fort, et plein de compassion et d'amour. Je sens que je fait peur aux gens. C'est qui ce mec déglingué et tremblant de froid, qui arbore un grand sourire et qui parle à tout le monde un dimanche matin à 6h et demi du mat ? Un pauvre fou, qui va pas tarder à finir à l'asile.
Je demande à 3 jeunes qui passent s'ils ont vu le non-sens de l'existence. Je sais que ces paroles relèvent de celles d'un fou, aux oreilles de quelqu'un dans son état normal, comme elles l'auraient fait pour moi. Mais je m'en fiche, je trouve qu'elles sont sensées, c'est juste que notre psychologie habituelle n'est pas faite pour nous jeter constamment à la figure que la vie n'est pas censée être faite de tous ces petits problèmes et considérations futiles, que dans ces conditions l'égo n'a pas lieu d'exister, qu'il est aussi bien de mourir aujourd'hui plutôt que dans plusieurs dizaines d'années, du moment qu'on vie en accord avec le bien et qu'on célèbre l'existence.
Je taxe du feu à une dame qui a des yeux exorbités. J'essaye de lui envoyer le maximum de good vibes, bien que j'ai du mal à aligner les mots avec mes pensées d'amour. Elle me donne son briquet à emporter. Je m'en vais, et plus loin je me mets à rigoler en entendant les paroles qui sortent de ma bouche : « elle a de ces yeux !.. ». Je me moque d'elle mais ce n'est pas méchant, juste drôle.
Je m'arrête pour fumer ma clope et je vois un mec qui sort les poubelles de macdo, et ça me fait beaucoup de peine. Au départ je le fixe du regard, j'ai l'impression que ça le gène, et c'est le but : le gêner dans l’absurdité de sa tâche. Puis je lui tourne le dos, car cette vision me fait trop de peine. J'hésite longtemps à aller lui parler, puis j'y vais. Je lui pose des questions anodines mais personnelles, dans le but petit à petit de lui faire voir l'absurdité de sa situation. Sortir les poubelles de macdo un dimanche matin à 6h et demi, dans le froid. Je veux lui faire voir à quel point il est en train de se faire exploiter, et que s'il accepte ça c'est pas étonnant que le monde tourne ainsi. Mais je le dérange un max, ça le fait flipper de se faire griller par ses patrons en train de parler, alors il me dit de l'attendre, et qu'on pourra échanger quand il aura fini son service. Alors je l'attends comme un con, pendant une heure au moins, pendant laquelle il repasse quelques fois avec ses poubelles, et à chaque fois je l'alpague et pousse plus loin mes questions. Il s'appelle Patern ! Ca me fait complètement délirer son prénom. Au moment où je veux aller plus loin pour pisser, il s'avère qu'il prend cette même direction pour pousser son énorme poubelle. Du coup il a l'impression que je le suis sur une centaine de mètre. Il doit pas en mener large, en plus je veux l'aider à pousser sa poubelle, mais il me fait comprendre que je le dérange. Au bout d'un moment je lui demande s'il me prend pour un fou. Il me dit d’abord qu’il n’a pas d’agent, comme si c’était ça que je voulais de lui, puis il m'avoue qu'il n'aura pas le temps de parler avec moi après, car il a des choses de prévues. Je lui dis joyeusement qu'il aurait du me le dire tout de suite, que je serais déjà parti depuis longtemps.
Ensuite je prends le métro, la chaleur des sous-sols me fait du bien. Je commence à revenir à mon triste état normal, celui où je suis un humain fonctionnel. Je retiens quand même à grande peine un énorme fou-rire à cause des gens assis à coté de moi dans le métro. Je ne sais plus pourquoi.