Spicy Wimey
Neurotransmetteur
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- 25 Mar 2013
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Bonjour à tous, merci de prendre le temps de lire ce TR (ou en tout cas d'avoir cliqué sur le lien). C'est le premier trip report que je fais mais j'ai déjà plusieurs trip aux shrooms à mon actif. Les champis sont pour l'instant les seuls psychédéliques à s'être retrouvés dans mon bide. Ce n'est qu'un début 
Bon, trêve de bavardage, commençons.
Je prends les champis avec mon meilleur pote et sa copine. Le premier a déjà tripé trois fois (une première un peu faiblarde où tout ne s'était pas passé comme prévu mais qui lui a tout de même permis de découvrir la substance, une deuxième avec moi où il a bien pu décoller grâce à mon expérience et apprendre pour son troisième, qu'il a fait avec sa copine -elle n'a que ce trip à son actif). C'est donc le quatrième de celui que j’appellerais désormais Jesse et le second de celle qu'on appellera Jane. Moi j'ai perdu le compte, un peu plus d'une dizaine.
Je m'entends très bien avec les deux participants (normal me direz vous, Jesse est mon meilleur pote et Jane sa copine depuis... 7 mois à peu près, j'ai eu le temps de la connaître (fun fact : elle m'a vu pour la deuxième ou troisième fois de sa vie quand j'étais en train de triper, Jesse et elle ont débarqué à l'improviste chez moi, elle n'avait aucune idée que je prenais des shroom, ça a dut lui faire bizarre).
Bref ! Samedi soir, arrive enfin ce trip qu'on prépare depuis deux mois, déjà reporté une fois. Je n'ai pas pris de champis depuis presque trois mois, eux depuis un mois et demi. On se prévoit une ambiance hippie : ce soir, c'est retour dans les 60' avec une touche de 70' (et quelques musiques plus récentes qu'on apprécie beaucoup, mais on les a mis en fin de playlist pour rester dans notre ambiance). Jane a un pantalon-sarouel tout coloré, Jesse juste habillé avec des vêtements larges pour squatter, moi un bas de pyjama flottant noir, avec un T-Shirt noir Dr.Who (The Limited Edition Cheap T-Shirt, Gone in 24hours! | TeeFury le bleu est vraiment beau (pas de problèmes avec le lien j'espère ?). On a même imprimé des affiches psyché-60' avec lesquels on a décoré la chambre de Jesse, le lieu du trip, aussi décoré de quelques tissus avec formes et couleurs qui, on le sent déjà, passeront bien !
Je n'ai pas mangé depuis 18h, la veille, ce qui donnera un jeun de 26h, Jesse a mangé avec ses parents la veille vers 19h avant qu'ils ne partent pour le week end ce qui donnera un jeun de 25h, Jane une simple tartine le matin (elle devait passer la journée au conservatoire, il lui fallait des forces).
Bref, un bon trip bien préparé avec de braves gens, comme on les aime !
P.S. : Pour ceux intéressés par la playlist, voilà ce qu'on écoutait, pour vous donner une idée : un peu plus de 6h de son.
Réveillé à 8h30, un rendez-vous important à 9h, un peu saoulé d'avoir du me lever si tôt, mais on va pas triper trop tard, ça ira. 10H40, j'arrive chez Jesse, il dort toujours. Pas grave, j'ai mes affaires et mon ordi, je sais où sont planqués les clés, j'ai qu'à rentrer et me poser en attendant qu'il se rév... Ah le con, il a laissé ses clés sur la porte côté intérieur, impossible d'ouvrir. Je regarde son chien, c'est entre lui et moi maintenant. Je joue un peu avec lui, 11h toujours aucun signe de Jesse, je lui ai envoyé un texto mais pas de réponse, il doit encore dormir. Tant mieux pour lui, qu'il en profite, moi je vais aller me promener avec le chien.
40 minutes après, me voilà de retour, je regarde à travers la vitre de sa porte d'entrée mais rien n'a bougé. En plus je commence à avoir froid, du coup je vais me réfugier dans ma voiture. 10 minutes après, le voilà réveillé. Yay ! Je rentre, pose mes affaires, la petite blague habituelle du « Tu veux manger à quelle heure ? », ouais, ça commence à gargouiller sévère dans l'estomac, mais bon, tranquille, j'ai l'habitude, et c'est pour la bonne cause. Un peu plus tard un pote nous rejoint, on passe l'aprem avec lui, Jane arrive je sais plus trop quand, finalement elle n'était pas au conservatoire.
La soirée arrive tout doucement, notre pote repart tandis qu'on commence à se préparer. Trois joints de prévus : on en voulait beaucoup plus, j'étais sensé capter l'aprem mais le mec du mec a mis faux-plan... Dommage, on fera avec. Jesse a de quoi faire deux bons pets de beuh (variété inconnue mais vu le goût, l'odeur et la défonce, je dirais de la Lemon Haze (on a celle-ci depuis une semaine déjà, c'est celle que j'aurais du capter). Moi j'ai une bonne quantité de pollen-skuff dans mon grinder, aussi de quoi faire un bon pet. On se roule tout ça, on définit l'ordre de fumette (le plus petit de beuh en premier, même s'il y avait pas beaucoup de différence entre les deux, de l'ordre du 0.1g, puis le pollen, puis le gros de beuh, on les place pour savoir l'ordre). Jane se douche, puis moi, et finalement, l'heure de préparer la potion est arrivée ! Je sors mon mini-mixeur, manque de pot, malgré que je n'ai acheté à un ami les champis secs la veille, ils se sont un peu ré-humidifier, du coup la galère pour les mixer... ça fait plus des petits morceaux que la poudre habituelle, mais tant pis, ça marchera quand même. On a 8.5g à se partager (pesés quand ils étaient sec donc pas de problème), je prends 3g et ils se partagent le reste en 2.8 et 2.7g. Au fait, c'est des Psilocybe Cubensis, c'est les seuls que j'ai jamais pris, c'est les seuls que mon pote fait pousser.
On mixe chacun notre dose comme on peut, au fond d'un verre, 1/5 du verre en jus de citron (j'aurais presque rien, à peine de quoi recouvrir mes champis, servis en dernier, erreur de dosage, mais tant pis, je ferais avec ) et le reste en jus d'orange. On mélange bien comme il faut à la cuiller, la potion prend la couleur verdâtre habituelle. On laisse infuser une dizaine de minutes en remuant de temps en temps, et santé !
10 minutes après, le verre est terminé, on retourne dans la chambre et on lance la playlist. On a tous le sourire, on sait ce qui nous attend, on se sent bien. On discute, on rigole, les deux, habituellement sensibles au bodyload de la montée, sont juste assis (Jesse me confiera que c'est parce qu'on a discuté, il avait son attention détournée). Moi je n'ai jamais « souffert » de la montée, au contraire je me sens énergique, je bouge, j'esquisse un peu de danse histoire de m'échauffer tout en continuant à discuter et rigoler. Lentement pour ma part, les effets arrivent, légèrement après eux (c'est le citron ça!) Pour ceux qui ont l'image de la playlist sous les yeux, j'ai commencé à sentir les effets à partir de « All Along the Watchtower ». Pendant The Unknown Soldier, je mime la même scène que les Doors sur scène (je me « fais » tirer dessus au moment du coup de feu ce qui provoquera un bon éclat de rire de la part de Jesse et Jane). Je suis content d'être de retour dans cet univers, et surtout content d'être avec eux. Je me sens bien, très bien, mieux que d'habitude : je suis confiant quand je parle, les mots coulent tout seul et sonnent juste, je suis encore en train de bouger et de danser, je me sens bien dans mon pantalon flottant et la matière de mon tee est très agréable (ça n'a rien à voir avec les champis ça, c'est toujours comme ça)
Bad Vibrations des Black Angels, je sais que Dark Side of the Moon va bientôt arriver, du coup je me pose sur un matelas au sol. Les enceintes sont sur le bureau et le caisson de basse dans un recoin de meuble attaché au bureau, du coup le son est en haut et les basses sont en bas, je ne m'en rendrais hélas compte qu'à la fin de l'album, quand je me relève, ça m'a gâché un peu l'album (mais c'était magnifique quand même). Un tissu aux formes psychés était accroché au plafond au dessus de moi, je regardais ça, ça bougeait, je voyais des yeux artistiques sur les bords, les fleurs qui formaient la bordure bougeaient doucement, s'agrandissant et se rapetissant. Pas trop de visu, j'en ai rarement eu (en tout cas rarement du réel mindfuck). Le sol est couvert de moquette et un plaid à moi que j'adore, aussi recouvert de formes légèrement psychés, sert de tapis. Le relief de la moquette est très plaisant à regarder. Pendant l'aprem, j'avais collé l'image de l'album des 13[SUP]th[/SUP] Floor Elevators sur l'écran de la tv cathodique de Jesse : je le vois à ce moment là. Le morceau de papier ne fait pas d'ombre, j'ai l'impression que ce carré psychédélique ne fait pas partie de ce monde, qu'il est immatériel, et cet œil au centre qui te regarde, cet œil démonté avec un autre œil à l'intérieur... Je suis abasourdi devant mon génie créatif, je qualifie la télé et le morceau de papier d'oeuvre d'art. Jesse ne comprend pas trop ce que je trouve à l'ensemble, il rigole juste parce que justement, la pupille de l'oeil est immense. Je lui fais remarqué que les siennes sont pas mal non plus, et en regardant les miennes il tombe limite sur le cul d'étonnement. Je rigole, je le sentais depuis le début, je me sens différent dans ma tête, au point que même les expressions de mon visage changent, je ne pouvais qu'imaginer l'état de mes pupilles.
Je me lève et fais un tour de la pièce. Sur une étagère dans un renfoncement du mur, il y a un petit léopard en bois, un singe emboîté dans un autre, un masque de bois indigène, une poupée genre voodoo au fond, une petite pyramide en métal foncé posée, des bouquins... Quelque chose me semble bizarre, ne me reviens pas dans tout ça, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus (en fait c'était surtout un sentiment désagréable en regardant l'ensemble mais je ne cherche pas à savoir d'où ça vient). Je fais un peu bouger la planche en bois sur laquelle tout repose, elle a du jeu dans le mur, puis je me désintéresse de la scène et continue mon tour de la pièce. Je regarde de nouveau ce carré immatériel des 13[SUP]th[/SUP] Floor Elevators et sourit encore : c'est du génie !
Arrive Volunteers, Jesse se lance dans un solo de air-guitar fou, je le sais vraiment dedans, j'ai déjà vécu ça. Je trip un peu dans mon coin, je regarde l'aloe-vera qu'on a mis à côté de sa télé, quatre morceaux avec chacun des tentacules qui s'en échappent. J'adore la nature. Je regarde un peu une œuvre d'art tandis que Volunteers se termine. C'est le début d'Happy Together. En me retournant vers Jesse, je lance un « c'est peut être le moment d'allumer un pétard non ? » et tandis que je m'arrête et que je suis dans sa direction, je le vois avec son joint en bouche. La même idée, au même moment : l'empathie c'est trop beau <3 à ce moment là, on est vraiment Happy Together, Jane est là aussi, on le chante, on se sent tous hippies, on se met en tailleur Jesse et moi, Jane en face de nous assise sur le lit. Jesse allume, fume tout doucement. Gaaaaaah, cet odeur de weed sous champis, rien que ça c'est délicieux. Jesse fume trois ou quatre barres (la weed est vraiment puissante et il y avait 0.6g dans le joint) avant de me le passer. J'ai le joint en main et je commence à parler, avant de fumer une barre. Les effets ne se font pas attendre, les visus s'amplifient, je sens le canna dans ma tête. Encore une barre et je tends le joint à Jane (elle a commencé à fumer il y a sept mois en commençant à fréquenter Jesse, en étant directement propulser dans notre univers (c'est à dire des bons gros sticks) elle nous avait déjà fait deux ou trois frayeurs en s'effondrant d'un coup). Lors de son premier trip elle n'avait pas trop fumé, là elle le sent mieux, et puis, c'est hippie de fumer de la beuh, alors bon. « Tiens, fume, mais vas y doucement, on a le temps, regarde dans quel état deux lattes m'ont mis Jesse et moi » elle sourit et fume.
Je récupère le joint et m'intéresse au plateau sur lequel repose le cendrier : Jesse, malin, avait prévu le coup qu'on aurait sûrement du mal a visé, et a donc prévu ce plateau en plastique pour intercepter les merdes qui tomberaient à côté. Je me lance dans un speech sur le génie qu'est cette idée du plateau, une « zone de bade portatif », expliquant en quoi c'était génial d'avoir pensé à ça : Jesse pleure des dizaines de larmes de rire, le visage trempé, il se tient au bord de son lit sans plus pouvoir s'arrêter, et moi je continue à parler sans plus pouvoir m'arrêter. C'est tellement agréable d'être comme ça !
Je prends la gourde et fais tomber quelques gouttes sur la housse du matelas au sol. C'est magnifique, ces tâches sombres qui apparaissent. J'appelle mes compagnons en leur disant de regarder ça, ils hallucinent aussi en me regardant faire. « C'est trop con, j'avais ramené une cartouche d'encre pour faire triper mais je me rappelle plus du tout où je l'ai mise !
-Une cartouche d'encre assez longue ?
-Ouais ! Elle est où ?!
-Juste la sur mon bureau !
-Mec, je t'aime et je te le rendrais bien ! »
Je prépare l'atelier encre avec un ciseau et une feuille de papier et leur laisse le joint : je sais que ma musique préférée arrive bientôt, je veux l'avoir à ce moment là.
Jesse et Jane sont enlacés. Du coin de l'oeil, je les regarde, et sourit. Je sens leur amour, il est palpable. Tout de noir vêtu, je me sens comme un homme de l'ombre dans une pièce de théâtre. Je concentre toutes mes Good Vibration et leur envoie. Je ne sais pas s'ils ont sentis quoi que ce soit mais j'ai l'impression que ça fait effet. Je souris, et retourne triper dans mon coin, regardant un magnifique dessin accroché au dessus de la télé, leur laissant un peu d'intimité (bien qu'ils n'ont probablement même pas remarqué mon regard).
The End met du temps à arriver et le joint se consume lentement mais sûrement dans la main de Jesse. Commence alors Shine On Your Crazy Diamond, une des musiques que je sais mythique, mais que je n'ai jamais écouté, pour la garder pour un bon moment... Que voici ! Ce n'est pas la seule de la play list, notamment deux ou trois autres de Pink Floyd et Stairway to Heaven de Led Zep.
Je me tiens à la télé, et regard encore ce dessin qui est accroché au dessus : les formes et les couleurs me rappellent énormément des CEV que j'ai déjà eu sous 3,6g de champis. De regarder cet œuvre d'art en écoutant ce délicieux morceau de rock progressif, ça m'élève puissance mille, je suis contemplatif devant le dessin et sens une vague d'effets puissants arriver. « Bon, c'est quand The End ?! » Jesse, couché sur le matelas au sol, me répond « Tranquille mec, The End arrivera quand elle devra arriver [...] » je ne l'écoute déjà plus, je suis sur l'ordi, je regarde quand viens The End. Shine On Your Crazy Diamond se termine dans moins de 10 secondes et juste après est prévue... The End !
« Ouais, t'as raison Bro, désolé, The End arrivera quand elle arrivera -il me tend le joint, je le met en bouche, il voit que je souris et ne comprend pas.
-Que se passe-t-il ?
-Rien rien, The End arrivera quand elle arrivera héhé »
Et la voilà partie : il comprend et sourit. Je fume quelques barres. Sans qu'on ne touche à la lumière, l'ambiance lumineuse change d'un coup : plus... Dark, pas glauque ni rien, juste dark, mais on reste dans un très bon délire. La vague que je sentais arriver arrive, woah c'est puissant... Très très très puissant ! Je fume encore et une nouvelle fois, appelle mes camarades : c'est le moment de jouer avec l'encre. En passant devant la télé, je me dis pour la dixième fois de la soirée que cet œuvre, c'est du génie. Je galère à ouvrir la cartouche, Jesse trouve son stylo à encre et ouvre la cartouche en le plantant dedans. C'est partit, tour à tour on dessin avec l'encre, c'est trop beau, j'en reviens pas. Toujours autant démonté, je me sens puissant, aisé, tandis que Jim nous berce, je leur dis de me dessiner sur la peau, que j'ai envie de sentir la puissance de l'encre sur ma peau (alors que je suis pas un mec à tatouage à la base). Il me regarde en hallucinant, ils n'en reviennent pas que je propose ça : je me mets au centre de la pièce, soulève la manche droite de mon tee et tend le bras. L'ambiance lumineuse est toujours autant assombrie, c'est la musique qui fait ça. Jesse s'approche et me tient le bras, tandis que Jane, armée de la cartouche, se lance dans le tatouage : l'encre s'imprègne dans ma peau, le rendu hallucinatoire est excellent. Je ressens un plaisir intense dans cet acte et fume encore de mon bras gauche. La séance dure bien quatre minutes avant que finalement, on ne s'arrête : je regarde mon bras, fier, et je sais qu'on était tous dans un autre monde pendant ces onze minutes que durent The End. On en est marqués (surtout moi en fait haha et bien que je fasse gaffe à ne pas plier le bras pour ne pas détruire l'oeuvre de Jane, je me laisserais rapidement embarqué par la musique en dansant, étalant une partie de son travail), c'était intense. Jesse arrivera à qualifier le moment de solennel, ça concorde très bien. Plus tard, cérémonial me viendra en tête et on approuvera tous. Je n'ai jamais rien vécu d'aussi puissant que ce moment.
Le trip continue. Viens Echoes... Malheureusement la musique est de vraiment mauvaise qualité étant donné que je l'ai dl depuis youtube... J'essaye de bidouiller un peu avec la boîte « Volume&Bass » des enceintes sans rien arranger. Jesse me supplie de la passer, que la qualité est vraiment trop mauvaise comparé aux autres musiques, que ça casse un peu le délire. D'abord réticent, il est dépité, j'essaye de me replonger dans la musique. Finalement, je passe, il me regarde en souriant, vient Strange Days : c'est psyché à blinde ! Malheureusement, cette baisse de qualité dans Echoes nous a un peu détruit le délire, mais c'est pas grave, on ne se laisse pas abattre ! Sur Whola Lotta Love, Jesse dessine à l'encre sur du papier, encore c'est magnifique (ce n'est pas du tout quelqu'un d'artistique, pourtant même le lendemain je trouve encore le dessin plutôt beau, mais je pense que c'est lié au fait que j'étais là quand il a été fait).
Riders On The Storm... Allez, j'allume mon pet de pollen ! On n'a pas l'impression de fumer quoi que ce soit, et pourtant les effets ne se font pas désirer... High Hopes, je ne la connais pas : elle est magnifique. Wish You Were Here pareil, je ne la connais pas, mais c'est magnifique. Comfortably Numb : les allusions à la folie m'interpellent depuis quelques temps déjà(« Hello, is there anybody in ? » « I'll see you on the Dark Side of the Moon », « And all the children are insane » et j'en oublie sûrement) Le pet est finit et on sent clairement que le canna a pris le dessus sur les champis (on est plus défoncés qu'élevés, mais les effets des shrooms sont encore là). Je sens l'autre moi partir, la personnalité que j'avais qui me faisait tellement plaisir, je me sentais tellement bien et... Je le sens s'éloigner. Lentement, mais sûrement, et il n'y a rien à faire. Je commence à me sentir mal : ça doit faire 5h qu'on a avalé la potion et les effets commencent à partir drastiquement. On a beaucoup fumé, voilà pourquoi, peut être que ce problème de ré-humidification y est aussi pour quelque chose. Je regarde les deux tourtereaux enlacés sur le matelas au sol, ils me font sourire, mais cet amour ne me suffit pas. Je regarde en face de moi et regarde la télé avec l’œil collé dessus. Tout à coup, je ne trouve plus tout ça génial, au contraire, ça a pris une tournure glauque, ce côté immatériel, et ce sentiment d'être surveillé par cet œil. C'est très désagréable, je n'ai qu'une envie, c'est d'arracher ce morceau de papier.
WAKE UP ! (lentement, très lentement, mais début de redescente)
Mais je ne le fais pas. Je le regarde, au plus profond de sa pupille. J'affronte ce qui n'est pas beau « Loving Kindness : aimez vos hallus », voilà ce que j'ai en tête (Stylo si tu passes par là...). Je le regarde : sans m'en rendre compte, je me retrouve dans la même position avachie sur soi-même que Pink, dans le film The Wall. J'ai l'impression de devenir fou, lentement mais sûrement. Jesse émerge de son câlin et allume le dernier joint, peu avant Stairway to Heaven.
« Ça transpire la folie ce truc en fait, ça me fait peur.
-Tu le kiffais grave avant pourtant !
-Ouais, justement... »
Là il s'exclame, mais je ne fais pas gaffe, toujours concentré sur l'oeil. Finalement, il me tapote sur l'épaule, me faisant émerger « Hey mec, regarde ça ! » il me tend la petite pyramide de l'étagère : là je me rends compte que c'était de cet objet que venait ce sentiment désagréable quand je regardais toute la scène de l'étagère, et voilà qu'on me le tend sous les yeux.
« Putain c'est tout autant immatériel que ce foutu carré !
-Regarde cette forme mec c'est trop bizarre !
-C'est clair, ça sent pas l'humain les pyramides, c'est trop bizarre comme forme, comme design... Faudrait être fou pour penser à quelque chose comme ça ! »
Je le prends en main, je me sens vraiment pas bien. Il émane de ce petit objet une énergie glauque qui se déverse en moi. Je ferme les yeux et je vois plein de triangles et de pyramides. « Super » me dis-je dans la tête. Encore une fois, je regarde l'oeil sur l'écran... Je ne parle pas de mon angoisse à mes camarades, je n'ai pas envie de les alarmer. Pourtant j'ai besoin de social, de me changer les idées, mais personne ne parle, le moment de The End était tellement puissant que tout ce qui nous est arrivé ensuite sonnait bien pâle. Plusieurs fois, j'essaye de lancer la conversation, mais je m'embrouille dans mes mots, je sens comme une pression sur le haut de mon crâne dès que j'ouvre la bouche, pression qui me déstabilise et me fait perdre mes moyens. Chaque fois que Jesse commence à parler, je l'interromps, je dis quelque chose qu'il ne faudrait pas, cassant son délire, et lui donnant l'impression que je n'ai pas envie de parler, alors que c'est tout le contraire.
Finalement, pour me sortir de ma tête, après encore plusieurs minutes qui me semblent durer des heures (mon mal-être à du durer une heure tout au plus), je vais me coucher aux côtés de Jesse et lui demande de me raconter ce à quoi il pense, ce qu'il voit, tout ça quoi, et j'ai le bon sens de le laisser parler. Je me détends un peu, mais je sais très bien que dès qu'il n'aura plus rien à dire, ce sera repartis.
À nouveau je l'interromps. Je sens le blanc revenir, du coup je le relance, toujours en m'embrouillant dans ce que je dis : j'ai l'esprit vraiment confus, je me sens mal. Je lui fais finalement part de quelque chose qui me tracasse, un choix professionnel que j'ai à faire, et il me conseille et me rassure, je me sens apaisé. Finalement, d'un commun accord, on s'accorde pour dire que, bien que la playlist ne soit pas encore terminée, le trip est finit : il est l'heure de descendre et manger.
À table, Jesse et Jane parlent, moi je me sens reclus : mon mal être est de retour. Où est passé cette personnalité pleine de confiance et d'assurance bon sang ? Je me torture le crâne. Jane me parle, je lui réponds mais à nouveau, dès que j'ouvre la bouche, je sens une forte pression sur le haut de mon crâne, m'abrutissant totalement, je vois flou et raconte n'importe quoi, bégayant, bafouillant, me perdant dans mes phrases et mes mots : je le vois sur son visage, je suis vraiment bizarre comparé à ce que j'ai été toute la soirée.
On mange et, bien qu'affamé, je n'arriverais pas à finir mon assiette (des morceaux de poulet panés au four... J'ai saturé, la viande reconstituée c'était pas mon truc).
Finalement on termine le repas, on monte regarder le dernier épisode de Breaking Bad (enfin, le dernier en parlant de samedi soir, on n'a pas encore vu celui sortit dimanche soir) que Jane n'a pas encore vu mais je m'endors assez rapidement devant. Je me réveille le lendemain... Dans le lit simple de la chambre de Jesse (son lit double est dans son appartement, on était chez ses parents absents pour le week end, eux ont dormis... Quelque part, j'en sais rien). Il me confiera qu'il m'a réveillé (il a du me secouer, j'ai le sommeil bien lourd après un trip) et que j'ai marché en traînant les pieds et en gémissant jusque dans le lit, il m'aurait aussi dit « Tu t'en sors ? » et je lui aurais répondu « Je galère totalement ». Bien sûr, aucun souvenir de ça héhé.
BON... Un bon pavé. Merci à ceux qui ont lu. Je suis toujours à la recherche de cette autre moi du trip. J'aimerais l'avis de vous autres sur ce que j'ai vécu dans l'ensemble, pas forcément que mon mal être. En tout cas j'ai écris ce trip report, c'est pour une raison, donc allez-y : étudiez-moi, disséquez-moi, montez vos théories, ou commentez juste, ça me fera aussi plaisir !
Ce que je pense... C'est que j'ai été totalement différent pendant le trip... Et qu'au fur et à mesure que je redescendais, je redevenais le moi de tous les jours, et que c'est ça que je sentais comme un mal être, un abrutissement. La crainte de la folie alors que tout du long je n'étais pas réellement moi... Je suis toujours autant confus en fait, j'ai vraiment du mal à tirer des conclusions, d'où mon appel « à l'aide ». Ca me gêne de vous demander ça, mais il y a sur ce forum beaucoup d'expérimentés, qui pourront peut être m'aider à éclaircir tout ça. (Vous voyez ? Du mal à m'exprimer correctement, c'était pire pendant la fin du trip huhu)
Mais en espérant que vous aurez quand même pris du plaisir à me lire
PS : j'étais pas mal fatigué après avoir écrit ça... comme vous vous en doutez sûrement. Le trip est encore tout frais. Certaines fautes, erreurs d'inattention, de conjugaison ou de badeux subsistent sûrement encore dans le texte, je m'en excuse !
Et que ce soit bien clair vu comme je me suis mal exprimé en écrivant le poste : J'ai premièrement écrit ce trip report pour vous le faire partager et pour que vous puissiez peut être vivre à travers ces lignes ce que j'ai vécu durant ce trip (principalement la "The End part" qui était vraiment très puissante... très dur à décrir mais je maintiens que "cérémonial" convient bien). J'espère que vous aurez pris autant de plaisir à le lire que moi à le vivre et le retranscrire
Bon, trêve de bavardage, commençons.
Set & Setting
Je prends les champis avec mon meilleur pote et sa copine. Le premier a déjà tripé trois fois (une première un peu faiblarde où tout ne s'était pas passé comme prévu mais qui lui a tout de même permis de découvrir la substance, une deuxième avec moi où il a bien pu décoller grâce à mon expérience et apprendre pour son troisième, qu'il a fait avec sa copine -elle n'a que ce trip à son actif). C'est donc le quatrième de celui que j’appellerais désormais Jesse et le second de celle qu'on appellera Jane. Moi j'ai perdu le compte, un peu plus d'une dizaine.
Je m'entends très bien avec les deux participants (normal me direz vous, Jesse est mon meilleur pote et Jane sa copine depuis... 7 mois à peu près, j'ai eu le temps de la connaître (fun fact : elle m'a vu pour la deuxième ou troisième fois de sa vie quand j'étais en train de triper, Jesse et elle ont débarqué à l'improviste chez moi, elle n'avait aucune idée que je prenais des shroom, ça a dut lui faire bizarre).
Bref ! Samedi soir, arrive enfin ce trip qu'on prépare depuis deux mois, déjà reporté une fois. Je n'ai pas pris de champis depuis presque trois mois, eux depuis un mois et demi. On se prévoit une ambiance hippie : ce soir, c'est retour dans les 60' avec une touche de 70' (et quelques musiques plus récentes qu'on apprécie beaucoup, mais on les a mis en fin de playlist pour rester dans notre ambiance). Jane a un pantalon-sarouel tout coloré, Jesse juste habillé avec des vêtements larges pour squatter, moi un bas de pyjama flottant noir, avec un T-Shirt noir Dr.Who (The Limited Edition Cheap T-Shirt, Gone in 24hours! | TeeFury le bleu est vraiment beau (pas de problèmes avec le lien j'espère ?). On a même imprimé des affiches psyché-60' avec lesquels on a décoré la chambre de Jesse, le lieu du trip, aussi décoré de quelques tissus avec formes et couleurs qui, on le sent déjà, passeront bien !
Je n'ai pas mangé depuis 18h, la veille, ce qui donnera un jeun de 26h, Jesse a mangé avec ses parents la veille vers 19h avant qu'ils ne partent pour le week end ce qui donnera un jeun de 25h, Jane une simple tartine le matin (elle devait passer la journée au conservatoire, il lui fallait des forces).
Bref, un bon trip bien préparé avec de braves gens, comme on les aime !
P.S. : Pour ceux intéressés par la playlist, voilà ce qu'on écoutait, pour vous donner une idée : un peu plus de 6h de son.
Avant le trip
Réveillé à 8h30, un rendez-vous important à 9h, un peu saoulé d'avoir du me lever si tôt, mais on va pas triper trop tard, ça ira. 10H40, j'arrive chez Jesse, il dort toujours. Pas grave, j'ai mes affaires et mon ordi, je sais où sont planqués les clés, j'ai qu'à rentrer et me poser en attendant qu'il se rév... Ah le con, il a laissé ses clés sur la porte côté intérieur, impossible d'ouvrir. Je regarde son chien, c'est entre lui et moi maintenant. Je joue un peu avec lui, 11h toujours aucun signe de Jesse, je lui ai envoyé un texto mais pas de réponse, il doit encore dormir. Tant mieux pour lui, qu'il en profite, moi je vais aller me promener avec le chien.
40 minutes après, me voilà de retour, je regarde à travers la vitre de sa porte d'entrée mais rien n'a bougé. En plus je commence à avoir froid, du coup je vais me réfugier dans ma voiture. 10 minutes après, le voilà réveillé. Yay ! Je rentre, pose mes affaires, la petite blague habituelle du « Tu veux manger à quelle heure ? », ouais, ça commence à gargouiller sévère dans l'estomac, mais bon, tranquille, j'ai l'habitude, et c'est pour la bonne cause. Un peu plus tard un pote nous rejoint, on passe l'aprem avec lui, Jane arrive je sais plus trop quand, finalement elle n'était pas au conservatoire.
La soirée arrive tout doucement, notre pote repart tandis qu'on commence à se préparer. Trois joints de prévus : on en voulait beaucoup plus, j'étais sensé capter l'aprem mais le mec du mec a mis faux-plan... Dommage, on fera avec. Jesse a de quoi faire deux bons pets de beuh (variété inconnue mais vu le goût, l'odeur et la défonce, je dirais de la Lemon Haze (on a celle-ci depuis une semaine déjà, c'est celle que j'aurais du capter). Moi j'ai une bonne quantité de pollen-skuff dans mon grinder, aussi de quoi faire un bon pet. On se roule tout ça, on définit l'ordre de fumette (le plus petit de beuh en premier, même s'il y avait pas beaucoup de différence entre les deux, de l'ordre du 0.1g, puis le pollen, puis le gros de beuh, on les place pour savoir l'ordre). Jane se douche, puis moi, et finalement, l'heure de préparer la potion est arrivée ! Je sors mon mini-mixeur, manque de pot, malgré que je n'ai acheté à un ami les champis secs la veille, ils se sont un peu ré-humidifier, du coup la galère pour les mixer... ça fait plus des petits morceaux que la poudre habituelle, mais tant pis, ça marchera quand même. On a 8.5g à se partager (pesés quand ils étaient sec donc pas de problème), je prends 3g et ils se partagent le reste en 2.8 et 2.7g. Au fait, c'est des Psilocybe Cubensis, c'est les seuls que j'ai jamais pris, c'est les seuls que mon pote fait pousser.
On mixe chacun notre dose comme on peut, au fond d'un verre, 1/5 du verre en jus de citron (j'aurais presque rien, à peine de quoi recouvrir mes champis, servis en dernier, erreur de dosage, mais tant pis, je ferais avec
) et le reste en jus d'orange. On mélange bien comme il faut à la cuiller, la potion prend la couleur verdâtre habituelle. On laisse infuser une dizaine de minutes en remuant de temps en temps, et santé !Is everybody in ? (La montée)
10 minutes après, le verre est terminé, on retourne dans la chambre et on lance la playlist. On a tous le sourire, on sait ce qui nous attend, on se sent bien. On discute, on rigole, les deux, habituellement sensibles au bodyload de la montée, sont juste assis (Jesse me confiera que c'est parce qu'on a discuté, il avait son attention détournée). Moi je n'ai jamais « souffert » de la montée, au contraire je me sens énergique, je bouge, j'esquisse un peu de danse histoire de m'échauffer tout en continuant à discuter et rigoler. Lentement pour ma part, les effets arrivent, légèrement après eux (c'est le citron ça!) Pour ceux qui ont l'image de la playlist sous les yeux, j'ai commencé à sentir les effets à partir de « All Along the Watchtower ». Pendant The Unknown Soldier, je mime la même scène que les Doors sur scène (je me « fais » tirer dessus au moment du coup de feu ce qui provoquera un bon éclat de rire de la part de Jesse et Jane). Je suis content d'être de retour dans cet univers, et surtout content d'être avec eux. Je me sens bien, très bien, mieux que d'habitude : je suis confiant quand je parle, les mots coulent tout seul et sonnent juste, je suis encore en train de bouger et de danser, je me sens bien dans mon pantalon flottant et la matière de mon tee est très agréable (ça n'a rien à voir avec les champis ça, c'est toujours comme ça)
Is EVERYBODY in ? (Le plateau)
Bad Vibrations des Black Angels, je sais que Dark Side of the Moon va bientôt arriver, du coup je me pose sur un matelas au sol. Les enceintes sont sur le bureau et le caisson de basse dans un recoin de meuble attaché au bureau, du coup le son est en haut et les basses sont en bas, je ne m'en rendrais hélas compte qu'à la fin de l'album, quand je me relève, ça m'a gâché un peu l'album (mais c'était magnifique quand même). Un tissu aux formes psychés était accroché au plafond au dessus de moi, je regardais ça, ça bougeait, je voyais des yeux artistiques sur les bords, les fleurs qui formaient la bordure bougeaient doucement, s'agrandissant et se rapetissant. Pas trop de visu, j'en ai rarement eu (en tout cas rarement du réel mindfuck). Le sol est couvert de moquette et un plaid à moi que j'adore, aussi recouvert de formes légèrement psychés, sert de tapis. Le relief de la moquette est très plaisant à regarder. Pendant l'aprem, j'avais collé l'image de l'album des 13[SUP]th[/SUP] Floor Elevators sur l'écran de la tv cathodique de Jesse : je le vois à ce moment là. Le morceau de papier ne fait pas d'ombre, j'ai l'impression que ce carré psychédélique ne fait pas partie de ce monde, qu'il est immatériel, et cet œil au centre qui te regarde, cet œil démonté avec un autre œil à l'intérieur... Je suis abasourdi devant mon génie créatif, je qualifie la télé et le morceau de papier d'oeuvre d'art. Jesse ne comprend pas trop ce que je trouve à l'ensemble, il rigole juste parce que justement, la pupille de l'oeil est immense. Je lui fais remarqué que les siennes sont pas mal non plus, et en regardant les miennes il tombe limite sur le cul d'étonnement. Je rigole, je le sentais depuis le début, je me sens différent dans ma tête, au point que même les expressions de mon visage changent, je ne pouvais qu'imaginer l'état de mes pupilles.
Je me lève et fais un tour de la pièce. Sur une étagère dans un renfoncement du mur, il y a un petit léopard en bois, un singe emboîté dans un autre, un masque de bois indigène, une poupée genre voodoo au fond, une petite pyramide en métal foncé posée, des bouquins... Quelque chose me semble bizarre, ne me reviens pas dans tout ça, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus (en fait c'était surtout un sentiment désagréable en regardant l'ensemble mais je ne cherche pas à savoir d'où ça vient). Je fais un peu bouger la planche en bois sur laquelle tout repose, elle a du jeu dans le mur, puis je me désintéresse de la scène et continue mon tour de la pièce. Je regarde de nouveau ce carré immatériel des 13[SUP]th[/SUP] Floor Elevators et sourit encore : c'est du génie !
Arrive Volunteers, Jesse se lance dans un solo de air-guitar fou, je le sais vraiment dedans, j'ai déjà vécu ça. Je trip un peu dans mon coin, je regarde l'aloe-vera qu'on a mis à côté de sa télé, quatre morceaux avec chacun des tentacules qui s'en échappent. J'adore la nature. Je regarde un peu une œuvre d'art tandis que Volunteers se termine. C'est le début d'Happy Together. En me retournant vers Jesse, je lance un « c'est peut être le moment d'allumer un pétard non ? » et tandis que je m'arrête et que je suis dans sa direction, je le vois avec son joint en bouche. La même idée, au même moment : l'empathie c'est trop beau <3 à ce moment là, on est vraiment Happy Together, Jane est là aussi, on le chante, on se sent tous hippies, on se met en tailleur Jesse et moi, Jane en face de nous assise sur le lit. Jesse allume, fume tout doucement. Gaaaaaah, cet odeur de weed sous champis, rien que ça c'est délicieux. Jesse fume trois ou quatre barres (la weed est vraiment puissante et il y avait 0.6g dans le joint) avant de me le passer. J'ai le joint en main et je commence à parler, avant de fumer une barre. Les effets ne se font pas attendre, les visus s'amplifient, je sens le canna dans ma tête. Encore une barre et je tends le joint à Jane (elle a commencé à fumer il y a sept mois en commençant à fréquenter Jesse, en étant directement propulser dans notre univers (c'est à dire des bons gros sticks) elle nous avait déjà fait deux ou trois frayeurs en s'effondrant d'un coup). Lors de son premier trip elle n'avait pas trop fumé, là elle le sent mieux, et puis, c'est hippie de fumer de la beuh, alors bon. « Tiens, fume, mais vas y doucement, on a le temps, regarde dans quel état deux lattes m'ont mis Jesse et moi » elle sourit et fume.
Je récupère le joint et m'intéresse au plateau sur lequel repose le cendrier : Jesse, malin, avait prévu le coup qu'on aurait sûrement du mal a visé, et a donc prévu ce plateau en plastique pour intercepter les merdes qui tomberaient à côté. Je me lance dans un speech sur le génie qu'est cette idée du plateau, une « zone de bade portatif », expliquant en quoi c'était génial d'avoir pensé à ça : Jesse pleure des dizaines de larmes de rire, le visage trempé, il se tient au bord de son lit sans plus pouvoir s'arrêter, et moi je continue à parler sans plus pouvoir m'arrêter. C'est tellement agréable d'être comme ça !
Je prends la gourde et fais tomber quelques gouttes sur la housse du matelas au sol. C'est magnifique, ces tâches sombres qui apparaissent. J'appelle mes compagnons en leur disant de regarder ça, ils hallucinent aussi en me regardant faire. « C'est trop con, j'avais ramené une cartouche d'encre pour faire triper mais je me rappelle plus du tout où je l'ai mise !
-Une cartouche d'encre assez longue ?
-Ouais ! Elle est où ?!
-Juste la sur mon bureau !
-Mec, je t'aime et je te le rendrais bien ! »
Je prépare l'atelier encre avec un ciseau et une feuille de papier et leur laisse le joint : je sais que ma musique préférée arrive bientôt, je veux l'avoir à ce moment là.
Jesse et Jane sont enlacés. Du coin de l'oeil, je les regarde, et sourit. Je sens leur amour, il est palpable. Tout de noir vêtu, je me sens comme un homme de l'ombre dans une pièce de théâtre. Je concentre toutes mes Good Vibration et leur envoie. Je ne sais pas s'ils ont sentis quoi que ce soit mais j'ai l'impression que ça fait effet. Je souris, et retourne triper dans mon coin, regardant un magnifique dessin accroché au dessus de la télé, leur laissant un peu d'intimité (bien qu'ils n'ont probablement même pas remarqué mon regard).
The End met du temps à arriver et le joint se consume lentement mais sûrement dans la main de Jesse. Commence alors Shine On Your Crazy Diamond, une des musiques que je sais mythique, mais que je n'ai jamais écouté, pour la garder pour un bon moment... Que voici ! Ce n'est pas la seule de la play list, notamment deux ou trois autres de Pink Floyd et Stairway to Heaven de Led Zep.
Je me tiens à la télé, et regard encore ce dessin qui est accroché au dessus : les formes et les couleurs me rappellent énormément des CEV que j'ai déjà eu sous 3,6g de champis. De regarder cet œuvre d'art en écoutant ce délicieux morceau de rock progressif, ça m'élève puissance mille, je suis contemplatif devant le dessin et sens une vague d'effets puissants arriver. « Bon, c'est quand The End ?! » Jesse, couché sur le matelas au sol, me répond « Tranquille mec, The End arrivera quand elle devra arriver [...] » je ne l'écoute déjà plus, je suis sur l'ordi, je regarde quand viens The End. Shine On Your Crazy Diamond se termine dans moins de 10 secondes et juste après est prévue... The End !
« Ouais, t'as raison Bro, désolé, The End arrivera quand elle arrivera -il me tend le joint, je le met en bouche, il voit que je souris et ne comprend pas.
-Que se passe-t-il ?
-Rien rien, The End arrivera quand elle arrivera héhé »
The Ceremony is about to begin...
Et la voilà partie : il comprend et sourit. Je fume quelques barres. Sans qu'on ne touche à la lumière, l'ambiance lumineuse change d'un coup : plus... Dark, pas glauque ni rien, juste dark, mais on reste dans un très bon délire. La vague que je sentais arriver arrive, woah c'est puissant... Très très très puissant ! Je fume encore et une nouvelle fois, appelle mes camarades : c'est le moment de jouer avec l'encre. En passant devant la télé, je me dis pour la dixième fois de la soirée que cet œuvre, c'est du génie. Je galère à ouvrir la cartouche, Jesse trouve son stylo à encre et ouvre la cartouche en le plantant dedans. C'est partit, tour à tour on dessin avec l'encre, c'est trop beau, j'en reviens pas. Toujours autant démonté, je me sens puissant, aisé, tandis que Jim nous berce, je leur dis de me dessiner sur la peau, que j'ai envie de sentir la puissance de l'encre sur ma peau (alors que je suis pas un mec à tatouage à la base). Il me regarde en hallucinant, ils n'en reviennent pas que je propose ça : je me mets au centre de la pièce, soulève la manche droite de mon tee et tend le bras. L'ambiance lumineuse est toujours autant assombrie, c'est la musique qui fait ça. Jesse s'approche et me tient le bras, tandis que Jane, armée de la cartouche, se lance dans le tatouage : l'encre s'imprègne dans ma peau, le rendu hallucinatoire est excellent. Je ressens un plaisir intense dans cet acte et fume encore de mon bras gauche. La séance dure bien quatre minutes avant que finalement, on ne s'arrête : je regarde mon bras, fier, et je sais qu'on était tous dans un autre monde pendant ces onze minutes que durent The End. On en est marqués (surtout moi en fait haha et bien que je fasse gaffe à ne pas plier le bras pour ne pas détruire l'oeuvre de Jane, je me laisserais rapidement embarqué par la musique en dansant, étalant une partie de son travail), c'était intense. Jesse arrivera à qualifier le moment de solennel, ça concorde très bien. Plus tard, cérémonial me viendra en tête et on approuvera tous. Je n'ai jamais rien vécu d'aussi puissant que ce moment.
Le trip continue. Viens Echoes... Malheureusement la musique est de vraiment mauvaise qualité étant donné que je l'ai dl depuis youtube... J'essaye de bidouiller un peu avec la boîte « Volume&Bass » des enceintes sans rien arranger. Jesse me supplie de la passer, que la qualité est vraiment trop mauvaise comparé aux autres musiques, que ça casse un peu le délire. D'abord réticent, il est dépité, j'essaye de me replonger dans la musique. Finalement, je passe, il me regarde en souriant, vient Strange Days : c'est psyché à blinde ! Malheureusement, cette baisse de qualité dans Echoes nous a un peu détruit le délire, mais c'est pas grave, on ne se laisse pas abattre ! Sur Whola Lotta Love, Jesse dessine à l'encre sur du papier, encore c'est magnifique (ce n'est pas du tout quelqu'un d'artistique, pourtant même le lendemain je trouve encore le dessin plutôt beau, mais je pense que c'est lié au fait que j'étais là quand il a été fait).
Riders On The Storm... Allez, j'allume mon pet de pollen ! On n'a pas l'impression de fumer quoi que ce soit, et pourtant les effets ne se font pas désirer... High Hopes, je ne la connais pas : elle est magnifique. Wish You Were Here pareil, je ne la connais pas, mais c'est magnifique. Comfortably Numb : les allusions à la folie m'interpellent depuis quelques temps déjà(« Hello, is there anybody in ? » « I'll see you on the Dark Side of the Moon », « And all the children are insane » et j'en oublie sûrement) Le pet est finit et on sent clairement que le canna a pris le dessus sur les champis (on est plus défoncés qu'élevés, mais les effets des shrooms sont encore là). Je sens l'autre moi partir, la personnalité que j'avais qui me faisait tellement plaisir, je me sentais tellement bien et... Je le sens s'éloigner. Lentement, mais sûrement, et il n'y a rien à faire. Je commence à me sentir mal : ça doit faire 5h qu'on a avalé la potion et les effets commencent à partir drastiquement. On a beaucoup fumé, voilà pourquoi, peut être que ce problème de ré-humidification y est aussi pour quelque chose. Je regarde les deux tourtereaux enlacés sur le matelas au sol, ils me font sourire, mais cet amour ne me suffit pas. Je regarde en face de moi et regarde la télé avec l’œil collé dessus. Tout à coup, je ne trouve plus tout ça génial, au contraire, ça a pris une tournure glauque, ce côté immatériel, et ce sentiment d'être surveillé par cet œil. C'est très désagréable, je n'ai qu'une envie, c'est d'arracher ce morceau de papier.
WAKE UP ! (lentement, très lentement, mais début de redescente)
Mais je ne le fais pas. Je le regarde, au plus profond de sa pupille. J'affronte ce qui n'est pas beau « Loving Kindness : aimez vos hallus », voilà ce que j'ai en tête (Stylo si tu passes par là...). Je le regarde : sans m'en rendre compte, je me retrouve dans la même position avachie sur soi-même que Pink, dans le film The Wall. J'ai l'impression de devenir fou, lentement mais sûrement. Jesse émerge de son câlin et allume le dernier joint, peu avant Stairway to Heaven.
« Ça transpire la folie ce truc en fait, ça me fait peur.
-Tu le kiffais grave avant pourtant !
-Ouais, justement... »
Là il s'exclame, mais je ne fais pas gaffe, toujours concentré sur l'oeil. Finalement, il me tapote sur l'épaule, me faisant émerger « Hey mec, regarde ça ! » il me tend la petite pyramide de l'étagère : là je me rends compte que c'était de cet objet que venait ce sentiment désagréable quand je regardais toute la scène de l'étagère, et voilà qu'on me le tend sous les yeux.
« Putain c'est tout autant immatériel que ce foutu carré !
-Regarde cette forme mec c'est trop bizarre !
-C'est clair, ça sent pas l'humain les pyramides, c'est trop bizarre comme forme, comme design... Faudrait être fou pour penser à quelque chose comme ça ! »
Je le prends en main, je me sens vraiment pas bien. Il émane de ce petit objet une énergie glauque qui se déverse en moi. Je ferme les yeux et je vois plein de triangles et de pyramides. « Super » me dis-je dans la tête. Encore une fois, je regarde l'oeil sur l'écran... Je ne parle pas de mon angoisse à mes camarades, je n'ai pas envie de les alarmer. Pourtant j'ai besoin de social, de me changer les idées, mais personne ne parle, le moment de The End était tellement puissant que tout ce qui nous est arrivé ensuite sonnait bien pâle. Plusieurs fois, j'essaye de lancer la conversation, mais je m'embrouille dans mes mots, je sens comme une pression sur le haut de mon crâne dès que j'ouvre la bouche, pression qui me déstabilise et me fait perdre mes moyens. Chaque fois que Jesse commence à parler, je l'interromps, je dis quelque chose qu'il ne faudrait pas, cassant son délire, et lui donnant l'impression que je n'ai pas envie de parler, alors que c'est tout le contraire.
Finalement, pour me sortir de ma tête, après encore plusieurs minutes qui me semblent durer des heures (mon mal-être à du durer une heure tout au plus), je vais me coucher aux côtés de Jesse et lui demande de me raconter ce à quoi il pense, ce qu'il voit, tout ça quoi, et j'ai le bon sens de le laisser parler. Je me détends un peu, mais je sais très bien que dès qu'il n'aura plus rien à dire, ce sera repartis.
À nouveau je l'interromps. Je sens le blanc revenir, du coup je le relance, toujours en m'embrouillant dans ce que je dis : j'ai l'esprit vraiment confus, je me sens mal. Je lui fais finalement part de quelque chose qui me tracasse, un choix professionnel que j'ai à faire, et il me conseille et me rassure, je me sens apaisé. Finalement, d'un commun accord, on s'accorde pour dire que, bien que la playlist ne soit pas encore terminée, le trip est finit : il est l'heure de descendre et manger.
À table, Jesse et Jane parlent, moi je me sens reclus : mon mal être est de retour. Où est passé cette personnalité pleine de confiance et d'assurance bon sang ? Je me torture le crâne. Jane me parle, je lui réponds mais à nouveau, dès que j'ouvre la bouche, je sens une forte pression sur le haut de mon crâne, m'abrutissant totalement, je vois flou et raconte n'importe quoi, bégayant, bafouillant, me perdant dans mes phrases et mes mots : je le vois sur son visage, je suis vraiment bizarre comparé à ce que j'ai été toute la soirée.
On mange et, bien qu'affamé, je n'arriverais pas à finir mon assiette (des morceaux de poulet panés au four... J'ai saturé, la viande reconstituée c'était pas mon truc).
Finalement on termine le repas, on monte regarder le dernier épisode de Breaking Bad (enfin, le dernier en parlant de samedi soir, on n'a pas encore vu celui sortit dimanche soir) que Jane n'a pas encore vu mais je m'endors assez rapidement devant. Je me réveille le lendemain... Dans le lit simple de la chambre de Jesse (son lit double est dans son appartement, on était chez ses parents absents pour le week end, eux ont dormis... Quelque part, j'en sais rien). Il me confiera qu'il m'a réveillé (il a du me secouer, j'ai le sommeil bien lourd après un trip) et que j'ai marché en traînant les pieds et en gémissant jusque dans le lit, il m'aurait aussi dit « Tu t'en sors ? » et je lui aurais répondu « Je galère totalement ». Bien sûr, aucun souvenir de ça héhé.
BON... Un bon pavé. Merci à ceux qui ont lu. Je suis toujours à la recherche de cette autre moi du trip. J'aimerais l'avis de vous autres sur ce que j'ai vécu dans l'ensemble, pas forcément que mon mal être. En tout cas j'ai écris ce trip report, c'est pour une raison, donc allez-y : étudiez-moi, disséquez-moi, montez vos théories, ou commentez juste, ça me fera aussi plaisir !
Ce que je pense... C'est que j'ai été totalement différent pendant le trip... Et qu'au fur et à mesure que je redescendais, je redevenais le moi de tous les jours, et que c'est ça que je sentais comme un mal être, un abrutissement. La crainte de la folie alors que tout du long je n'étais pas réellement moi... Je suis toujours autant confus en fait, j'ai vraiment du mal à tirer des conclusions, d'où mon appel « à l'aide ». Ca me gêne de vous demander ça, mais il y a sur ce forum beaucoup d'expérimentés, qui pourront peut être m'aider à éclaircir tout ça. (Vous voyez ? Du mal à m'exprimer correctement, c'était pire pendant la fin du trip huhu)
Mais en espérant que vous aurez quand même pris du plaisir à me lire
PS : j'étais pas mal fatigué après avoir écrit ça... comme vous vous en doutez sûrement. Le trip est encore tout frais. Certaines fautes, erreurs d'inattention, de conjugaison ou de badeux subsistent sûrement encore dans le texte, je m'en excuse !
Et que ce soit bien clair vu comme je me suis mal exprimé en écrivant le poste : J'ai premièrement écrit ce trip report pour vous le faire partager et pour que vous puissiez peut être vivre à travers ces lignes ce que j'ai vécu durant ce trip (principalement la "The End part" qui était vraiment très puissante... très dur à décrir mais je maintiens que "cérémonial" convient bien). J'espère que vous aurez pris autant de plaisir à le lire que moi à le vivre et le retranscrire
