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La musique du futur

Skruffy

Holofractale de l'hypervérité
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26 Jan 2018
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Au début des années 90, le hip-hop et la house ont explosés - c'était du jamais vu, des sons jamais entendus, des manières de bouger, de faire la fête, de faire de la musique complètement nouvelles (en particulier pour la house/techno). Depuis, ces styles musicaux ont énormément évolués - rien à voir entre de la house de Detroit et de la gabber, rien à voir entre du 2pac et du Lomepal. Mais finalement, ce sont globalement les mêmes sons, le même héritage, la même culture.

Aujourd'hui, beaucoup d'artiste de pop, d'electro (sans parler des rockeurs) se complaisent dans des esthétiques rétro, disco, '90s'. Bref, ils remettent au goût du jour des esthétiques qui étaient novatrices il y a des décennies. D'ailleurs les concepteurs de synthés et de logiciels cherchent surtout à reproduire à moindre coût des machines ou des effets qui ont fait le son des décennies précédentes: tout les clones de Moog, TB-303, ou encore tout les effets qui rajoute un grain analogue. 

Quel est le mal à ça me direz vous? Moi même je kiffe la disco, le rap-old school, le rock ou la techno des années 90, c'est pas le problème. Le problème c'est que je suis convaincu que la musique n'est pas qu'un divertissement. Regardez des images d'archives de Woodstock, des vidéos des premières raves, regardez des interview de ceux qui les ont vécus. Ces moments, ces fêtes, ces étés ont changé leur vie, leur vision du monde.

La musique n'est pas créée par des élites friqués dans des studio prestigieux. La musique commence dans la rue, dans les caves, dans les garages, dans les bars. Elle anime les manif', elle échauffe les esprits, elle fait danser les gens, elle donne une voix à la jeunesse. La musique se construit avec son époque, et elle contribue elle même à la façonner. Les Beatles n'aurait jamais sorti Yellow Submarine ou Revolver dans une autre décennie que les 60s. Ces albums sont imprégnés de leur époque, remplies de sitar, d'acide, de cheveux long contestataires et de jeunesse. La techno n'aurait pas explosé si elle n'était pas arrivé dans une Angleterre sombre, Thatchérienne, qui en avait marre de rentrer chez soi à la fermeture des pub. Elle n'aurait pas explosé si la répression ne l'avait pas conduit hors d'Angleterre dans une Europe en pleine réinvention et découvrant l'ecstasy.

Je crois qu'aujourd'hui, nous avons vraiment besoin de musique. Pas de la musique du passé, nous avons besoin d'une vague de musique, de folie - comme les vagues qui ont frappés la jeunesse des 60s et des 90s. La pandémie a fait exploser le taux de dépressifs. On nous annonce une crise économique terrible. A moyen terme, on nous annonce des étés trop chauds, des océans trop hauts, un nombre accru de pandémies, de catastrophes naturelles. A long terme, un monde méconnaissable, effondré. Le totalitarisme méthodique de la Chine avance d'un côté. Dans nos vielles démocraties, en qui beaucoup ont perdu foi, le fascisme, la xénophobie, la haine avance à grand pas. Interdiction de l'avortement en Pologne. Marine favorite de la présidentielle en France. Etre jeune aujourd'hui, c'est avoir la quasi-certitude de vivre dans un monde pire que celui d'hier.

Mais le futur reste incertain. La pandémie nous a aussi montré qu'un grain de sable pouvait tout contrarier, tout brouiller, redistribuer les cartes. Je ne suis pas un stratège, ni un homme politique, ni un scientifique. Je suis un étudiant avec un ordi, une carte son et un compte Soundcloud. Je ne sait pas comment résoudre la crise climatique. Je ne sait pas comment sortir de cette putain de pandémie. Je ne sais pas comment m'opposer à l'extrême droite. Par contre, je sais construire un sound-system et je sais faire du son. 

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