Je suis en train de pas regretter mon abonnement gratos à Netflix pour le premier mois (après je dois racker, mais je crois que je le ferai parce que c'est bien foutu).
Je viens de regarder
Paraísos Artificiais, film brésilien sorti en 2012, fait par d'illustres inconnus puisque je n'y connais rien au Brésil, dont il faut nommer Marcos Prado, le réalisateur tout aussi illustre qu'inconnu, puisqu'il est brésilien.
Bref, vous l'aurez compris, je ne connais rien au Brésil.
Et pourtant, jamais je n'ai aussi bien compris un film qui vient de l'étranger. Que je m'explique.
C'est l'histoire, ouais vachement original comme intro, bref on s'en fout un peu de l'histoire, c'est surtout une histoire de tableaux.
Un tableau : Une DJ brésilienne débarque avec sa copine dans un festoche de psytrance sur la plage brésilienne, avec force recherche existentielle, sexualité mystique, enthéogènes à gogo. Impression magique que le public de la psytrance est le même partout, avec les mêmes attitudes, les mêmes dresscodes, et la même histoire de drogue sous-jacente. Pendant ce temps, deux potes viennent au même festoche, l'un est calculateur, l'autre est émerveillé.
Autre tableau : Amsterdam, où l'émerveillé rencontre la DJ. Ambiance coup de foudre sur les vélos de la capitale de la liberté, et en background, traffic de drogue.
Encore un tableau : la plus dure réalité de Rio de Janeiro, où l'émerveillé est confronté à une vie de famille dure à gérer, surtout avec son petit frère.
Le film switche d'un tableau à un autre comme une présentation powerpoint, dévoilant un drame qui s'étale sur plusieurs années (les tableaux sont décalés dans le temps). Ça marche assez bien, comme façon de filmer, ouais, en fait ça marche très bien.
Le truc particulier, c'est que je me suis beaucoup reconnu dans ces jeunes adultes qui vont taper du pied sur la plage d'un vrai paradis terrestre, avec la mer, le soleil à l'horizon, le beat de psytrance qui pulse, l'amour spontanné, la sensualité exacerbée par les psychédéliques, les bads trips et les accidents bêtes. J'y ai retrouvé mes potes, quoi. Le mec artiste, la fille en quête d'une réalisation dont elle ignore tout, le vieux hippie prophète, le mec en polo qui est venu parce qu'il y a des filles faciles, les dealos qui profitent du système, le petit frère qui attend son tour pour faire comme le grand frère, et surtout, la question fondamentale : qu'est-ce qu'on fait ici ? On en sais rien, mais on s'en fout on tape du pied !
Ce que j'aime dans ce film c'est aussi qu'il va plus loin. Qu'est-ce qu'il deviennent, ces jeunes gens, après la rave ? Une fois descendu du paradis artificiel, qu'est-ce qu'ils vont vivre comme vie ?
Réponse : ça va être dur, mais tout espoir nous est permis.
Voilà, c'est propre, c'est bien filmé, ça creuse pas mal, et j'ai beaucoup aimé la fin.
Si vous voulez le voir, prenez un mois d'abonnement gratos sur Netflix, et n'oubliez pas d'annuler votre abonnement avant la fin du mois (sinon, c'est 10 euros par mois).
Tchao !