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Travaux d'aiguille et raccommodage

Sorence

zolpinaute de la sapience
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11/10/22
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Comment vous débrouillez-vous avec un fil et une aiguille ? Savez-vous remettre un bouton, combler un trou, refaire une couture ? Peut-être avez-vous déjà ajusté un vêtement : fait un ourlet à un pantalon, raccourci les bretelles d'un débardeur trop plongeant. Et puis il y a les travaux créatifs, comme la broderie.

Ça fait longtemps que je sais mettre le fil dans le chas d'une aiguille, parce qu'il avait une "boîte à couture" chez mes parents et j'imagine que ça joue dans le fait de n'être pas trop intimidé par la chose. Mais depuis environs un an, j'ai envie de davantage que les travaux de "survie". Ça vient de ce que je m'intéresse à la soutenabilité, la sobriété. Déjà, il s'agit déjà réparer bien ce que je possède, d'une manière qui me satisfasse et n'abîme pas davantage le tissu. Mais aussi, ajuster ce que j'ai à disposition, afin de ne pas y préférer du prêt-à-porter en plastique provenant de l'autre bout du monde parce que ce serait "exactement comme je veux". Je passe régulièrement chez un tailleur, qui refuse certains travaux parce que ça coûterait trop cher pour ce que c'est, et m'encourage à le faire moi-même (ou jeter mes haillons). Et de fil en aiguille (mdr), j'ai commencé à apprécier ce qui est aussi une activité créative. J'ai trop kiffé le concept de "réparation visible" (visible mending), il y a des images super belles sur le net. Egalement celui de "raccomodage" : à partir d'un simple fil, recréer des trames qui accommodent le dépareillé. J'ai scotché dessus pendant un trip disso (aussi parce que je lisais du Damasio), ça m'a semblé trop fort comme concept ! Tisser des liens, la réparation créative (transformation ?), ça résonne évidemment avec toute une littérature féministe : les jeux de ficelle de Donna Harraway, la justice transformatrice, la place décriée des travaux dévolus aux femmes alors que c'est nécessaire au maintien, à la survie, à la reproduction (travail de care) ; également ce que toute réparation a d'émancipateur quant aux industries du capitalisme jetable, et le tissage, d'empouvoirant puisque né dans la communauté plutôt que donné à bouffer tout fait.
Bref bref bref, je me suis vraiment intéressée à la couture, enfin : j'ai appris un ou deux trucs, j'ai expérimenté, raté pas mal de choses, réussi d'autres, et l'activité elle-même m'a fait du bien. Ça vide la tête. Vraiment. Je recommande. Et à la fin, il y a un objet qui va mieux, qui est plus beau, c'est valorisant.

Donc, un topic que j'ai pas mal hésité à poster parce que misogynie intériorisée, mais ouais je pense que la couture est aussi un travail de l'esprit, alors je propose qu'on partage sans pression nos petits travaux, réparations triviales et broderies mignonnes.

Et j'ouvre avec un reprisage de chaussette. Çà consiste à recréer une trame de fils dans le trou, en prenant appui sur le tissu intacte. Vraiment j'adore cette idée. Ci-dessous, le trou se situe sur la bande blanche. J'ai raccommodé avec du fil blanc. Le motif est à peine déformé et la réparation, presqu'invisible. Alors qu'avec une couture bord-à-bord, la bande aurait été interrompue. Le tissu serait déformé, et il risquerait de craquer ailleurs. Comme c'est au talon, j'ai mis un oignon dans la chaussette afin de repriser par-dessus la forme que devra prendre le tissu quand je le porte. C'était nécessaire parce que mon fil n'est pas élastique.

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si la couture comme travail de miniaturiste est mad pour moi j'use de colle. Le tout est de savoir et connaître quelle colle. C'est du domaine de la chimie et de ses molécules, toute une spécialisation en matière des colles innombrables sur le marché... mais l'expérience compte aussi et j'ai fini par trouver ce qu'il faut.

Le problème c'est que si je cite la marque de cette colle je serais triste de la voir disparaître du commerce comme par hasard à cause de mon initiative d'intérêt public qui ne fait plus tellement la moralité de la société actuelle.

C'est une colle qui peut tenir sur les réparations de vêtements, pour réparer les voiles du windsurf (contre vent, sel et marées !!) J'en use aussi dans mes bricolages. Elle existe depuis longtemps. Elle est familière depuis les sixties cette colle et elle ne coûte pas chère. Aujourd'hui elle est un peu en retrait des étalages comme tout ce qui a été populaire, économique et efficace, mais elle existe toujours avec le même look de présentation. Récemment j'en ai acheté plusieurs tubes au cas où...
 
Le problème c'est que si je cite la marque de cette colle je serais triste de la voir disparaître du commerce comme par hasard à cause de mon initiative d'intérêt public qui ne fait plus tellement la moralité de la société actuelle.
Fais un rébus !
 
(Fait !)

j'utilise ça pour renforcer l’œilleton de fermeture de mes frocs qui ont tendance à se déchirer mais aussi pour plein d'autres réparations textiles. Et ça tient au lavage en machine à 40° ! (même à 60 d'ailleurs)

Pour tes soquettes j'imagine adapter des rustines (caoutchouc) de pneu de vélo. Il y en a de plusieurs formes. J'ai pas encore d'idée si ça doit se placer dans ou sur la chaussette à la même place (le talon).

La colle en question doit sécher au minimum 24H pour un usage intensif routinier car au début, bien qu'elle adhère déjà très fort, elle est encore molle. Elle devient vraiment dure et résistante après klkes jours. Tu pourrais profiter des premiers temps (quand elle est encore relativement molle) pour faire prendre forme à ton talon de chaussette sans pousser à fond de balle. Je crois que la rustine ronde de vélo est bien avec son pourtour sans bord. Il n'y a pas de relief entre le pourtour de la rustine et le support (le textile de la chaussette) or le talon est sensible et c'est important.

Oué tout ça a l'air cucul mais qd on capte le système spécial de réparation cela devient fun.
 
Ca fait un moment que je suis chaud pour apprendre à repriser les chaussettes, même si jusqu'ici ma contribution se limite à exécuter en toute douceur les obligations de quitter le placard à tissus qui sont ordonnées contre les araignées.

Pourquoi s’en débarasser quand on peut réparer ? Rapiécer nos haillons comme on voudrait rapiécer notre planète (elle est en exemplaire unique). Mettre la civilisation du jetable dans les poubelles de l’Histoire.
 
C'est assez simple. Imaginons un rectangle qui déborde un tout petit peu du trou. Tu entres ton fil en bas à gauche de ce rectangle, et tu le traverses dans la longueur en piquant régulièrement dans le tissu. Arrivé en haut, tu te décales d'une maille et tu repars dans l'autre sens, et ainsi de suite jusqu'au bout du rectangle. Évidemment, tu vas devoir traverser le vide du trou : attention à ne pas trop tendre le fil à ce niveau. Ainsi, tu reconstruis la première dimension de la trame. Arrivé au bout rectangle, tu refais la même chose dans le sens de la largeur. Mais maintenant, il n'y a plus de trou à traverser, mais les fils de ton premier passage ! Pour en faire une vraie trame, tu vas glisser l'aiguille entre eux en alternant dessus-dessous, à chaque passage. Arrivé au bout, le trou est reprisé !
 
Incroyable, j'ai même l'illusion d'avoir compris !

(je mise quand même sur le tuto irl quand j'aurai fini mon rush d'arrachage de chardons avant la floraison)

(bref, ma philogynie extériorisée trouve ça très cool)
 
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