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Comment vous débrouillez-vous avec un fil et une aiguille ? Savez-vous remettre un bouton, combler un trou, refaire une couture ? Peut-être avez-vous déjà ajusté un vêtement : fait un ourlet à un pantalon, raccourci les bretelles d'un débardeur trop plongeant. Et puis il y a les travaux créatifs, comme la broderie.
Ça fait longtemps que je sais mettre le fil dans le chas d'une aiguille, parce qu'il avait une "boîte à couture" chez mes parents et j'imagine que ça joue dans le fait de n'être pas trop intimidé par la chose. Mais depuis environs un an, j'ai envie de davantage que les travaux de "survie". Ça vient de ce que je m'intéresse à la soutenabilité, la sobriété. Déjà, il s'agit déjà réparer bien ce que je possède, d'une manière qui me satisfasse et n'abîme pas davantage le tissu. Mais aussi, ajuster ce que j'ai à disposition, afin de ne pas y préférer du prêt-à-porter en plastique provenant de l'autre bout du monde parce que ce serait "exactement comme je veux". Je passe régulièrement chez un tailleur, qui refuse certains travaux parce que ça coûterait trop cher pour ce que c'est, et m'encourage à le faire moi-même (ou jeter mes haillons). Et de fil en aiguille (mdr), j'ai commencé à apprécier ce qui est aussi une activité créative. J'ai trop kiffé le concept de "réparation visible" (visible mending), il y a des images super belles sur le net. Egalement celui de "raccomodage" : à partir d'un simple fil, recréer des trames qui accommodent le dépareillé. J'ai scotché dessus pendant un trip disso (aussi parce que je lisais du Damasio), ça m'a semblé trop fort comme concept ! Tisser des liens, la réparation créative (transformation ?), ça résonne évidemment avec toute une littérature féministe : les jeux de ficelle de Donna Harraway, la justice transformatrice, la place décriée des travaux dévolus aux femmes alors que c'est nécessaire au maintien, à la survie, à la reproduction (travail de care) ; également ce que toute réparation a d'émancipateur quant aux industries du capitalisme jetable, et le tissage, d'empouvoirant puisque né dans la communauté plutôt que donné à bouffer tout fait.
Bref bref bref, je me suis vraiment intéressée à la couture, enfin : j'ai appris un ou deux trucs, j'ai expérimenté, raté pas mal de choses, réussi d'autres, et l'activité elle-même m'a fait du bien. Ça vide la tête. Vraiment. Je recommande. Et à la fin, il y a un objet qui va mieux, qui est plus beau, c'est valorisant.
Donc, un topic que j'ai pas mal hésité à poster parce que misogynie intériorisée, mais ouais je pense que la couture est aussi un travail de l'esprit, alors je propose qu'on partage sans pression nos petits travaux, réparations triviales et broderies mignonnes.
Et j'ouvre avec un reprisage de chaussette. Çà consiste à recréer une trame de fils dans le trou, en prenant appui sur le tissu intacte. Vraiment j'adore cette idée. Ci-dessous, le trou se situe sur la bande blanche. J'ai raccommodé avec du fil blanc. Le motif est à peine déformé et la réparation, presqu'invisible. Alors qu'avec une couture bord-à-bord, la bande aurait été interrompue. Le tissu serait déformé, et il risquerait de craquer ailleurs. Comme c'est au talon, j'ai mis un oignon dans la chaussette afin de repriser par-dessus la forme que devra prendre le tissu quand je le porte. C'était nécessaire parce que mon fil n'est pas élastique.
Ça fait longtemps que je sais mettre le fil dans le chas d'une aiguille, parce qu'il avait une "boîte à couture" chez mes parents et j'imagine que ça joue dans le fait de n'être pas trop intimidé par la chose. Mais depuis environs un an, j'ai envie de davantage que les travaux de "survie". Ça vient de ce que je m'intéresse à la soutenabilité, la sobriété. Déjà, il s'agit déjà réparer bien ce que je possède, d'une manière qui me satisfasse et n'abîme pas davantage le tissu. Mais aussi, ajuster ce que j'ai à disposition, afin de ne pas y préférer du prêt-à-porter en plastique provenant de l'autre bout du monde parce que ce serait "exactement comme je veux". Je passe régulièrement chez un tailleur, qui refuse certains travaux parce que ça coûterait trop cher pour ce que c'est, et m'encourage à le faire moi-même (ou jeter mes haillons). Et de fil en aiguille (mdr), j'ai commencé à apprécier ce qui est aussi une activité créative. J'ai trop kiffé le concept de "réparation visible" (visible mending), il y a des images super belles sur le net. Egalement celui de "raccomodage" : à partir d'un simple fil, recréer des trames qui accommodent le dépareillé. J'ai scotché dessus pendant un trip disso (aussi parce que je lisais du Damasio), ça m'a semblé trop fort comme concept ! Tisser des liens, la réparation créative (transformation ?), ça résonne évidemment avec toute une littérature féministe : les jeux de ficelle de Donna Harraway, la justice transformatrice, la place décriée des travaux dévolus aux femmes alors que c'est nécessaire au maintien, à la survie, à la reproduction (travail de care) ; également ce que toute réparation a d'émancipateur quant aux industries du capitalisme jetable, et le tissage, d'empouvoirant puisque né dans la communauté plutôt que donné à bouffer tout fait.
Bref bref bref, je me suis vraiment intéressée à la couture, enfin : j'ai appris un ou deux trucs, j'ai expérimenté, raté pas mal de choses, réussi d'autres, et l'activité elle-même m'a fait du bien. Ça vide la tête. Vraiment. Je recommande. Et à la fin, il y a un objet qui va mieux, qui est plus beau, c'est valorisant.
Donc, un topic que j'ai pas mal hésité à poster parce que misogynie intériorisée, mais ouais je pense que la couture est aussi un travail de l'esprit, alors je propose qu'on partage sans pression nos petits travaux, réparations triviales et broderies mignonnes.
Et j'ouvre avec un reprisage de chaussette. Çà consiste à recréer une trame de fils dans le trou, en prenant appui sur le tissu intacte. Vraiment j'adore cette idée. Ci-dessous, le trou se situe sur la bande blanche. J'ai raccommodé avec du fil blanc. Le motif est à peine déformé et la réparation, presqu'invisible. Alors qu'avec une couture bord-à-bord, la bande aurait été interrompue. Le tissu serait déformé, et il risquerait de craquer ailleurs. Comme c'est au talon, j'ai mis un oignon dans la chaussette afin de repriser par-dessus la forme que devra prendre le tissu quand je le porte. C'était nécessaire parce que mon fil n'est pas élastique.
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