Sludge
Holofractale de l'hypervérité
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Retour en Bretagne pour faire la teuf avec les copains. Set&Setting en béton, humeur extrêmement bonne, envie d'en découdre avec l'acide vu le cadre magnifique et l'occasion exceptionnelle. On nous vend des cartons au motif de smiley soit disant dosés à 150 microgrammes. On nous conseille de les prendre par moitié mais j'en avale un entier avant tout le monde. 150 microgrammes, c'est un dosage fort, mais qui me plait et que je connais.
Sauf qu'après moins d'une heure, la montée qui m'assaille est d'un autre niveau que celui attendu. Je me retrouve à me rouler par terre, mort de rire, à ne plus comprendre grand chose. On danse devant des set Psytrance qui me mettent dans un état pas croyable.
La frontière entre trip et réalité s'amincit et étrangement, complètement dans le lâcher prise, je ne relativise plus mon trip comme je le fais habituellement. Ce qui m'arrive est puissant, je n'ai aucun recul dessus.
Je me rappelle un ancien trip où j'avais bouffé deux gouttes pour osciller entre 250 et 300 ug. La réalité se retrouve mélangée dans un hypercube, un moment et un endroit répond à un autre moment et un autre endroit, sans logique particulière si ce n'est que chaque événement a sa contrepartie. S'il m'arrive un truc sale, un truc merveilleux m'attend.
A un moment donné j'ai l'impression que les flics donnent l'assaut sur la teuf, je cours, je ris mais j'ai perdu les autres. J'ai l'impression de pouvoir être partout, de me déplacer dans le temps et l'espace. Pourtant il y a des personnes que je ne peux convoquer à mes cotés, ma compagne, mon meilleur ami. Une petite réflexion qui me rappelle que je tripe, mais pourtant je n'arrive pas à m'accrocher à ça, et je perds vraiment conscience de la réalité.
Je ne me souviens pas de comment ça s'est passé, mais je me suis retrouvé seul dans le chill-out, à bad tripper soit disant. Des gens ont appelé l'équipe de RdR sur les lieux, avec qui j'avais déjà fait des interventions par le passé. L'un d'eux me parle mais je ne reconnais pas son visage. Pour moi c'est simplement le symbole de quelque chose vis à vis de ma vie. Comme une amie que je voyais un peu plus tôt était le symbole de toutes les femmes de ma vie. Un simple sourire, et tout le délire dans lequel je m'engouffrais était confirmé. Je comprends ce que je veux comprendre mais ça n'a rien à voir avec ce qui se passe vraiment.
Je me retrouve soulevé et emmené. Je me débats peut-être, je mords même la table du stand de RDR. On me cale dans un couchage à l'intérieur du camion. Dans mon trip je n'ai aucune conscience de ça, j'ai juste l'impression que me faire emmener par une ambulance est une étape du film que je vis. Je reconnais un visage, mais je ne comprends pas ce qu'on me dit, je débite des phrases qui leur paraissent incohérentes mais qui sont parfaitement logiques pour moi à ce moment du trip. Je me souviens quand même que j'ai demandé à ce qu'on me laisse tranquille, et on me l'a confirmé. Je pense que j'étais tellement fatigué de ce que je subissais à un moment donné que je refusais le trip plus que le dialogue, j'étais dans un tel état que j'attendais juste passivement que le pire passe pour qu'arrive le meilleur.
J'ai vécu des choses terribles, la violence des hommes, les mutilation, les viols, les meurtres, ce sont des passages de l'histoire, des passages dans celle de l'humanité. Je suis le prophète Mahomet qui nait, on va même me circoncire. Je suis la femme fertile qui après avoir subi la violence des hommes inonde mon monde de lumière et de plaisir.
Je crois avoir chanté Allahu akbar à un moment donné. C'est pas banal.
Je me rappelle avoir marmonné en pleurant "pourquoi toujours la souffrance, à quand la jouissance ?" et m'être globalement lamenté du fait que tout ce que je vivais était lié à ma souffrance, alors que selon la logique de mon trip je devais autant jouir que souffrir. Je me retenais visiblement de pisser depuis un long moment, et à un moment donné j'ai cru comprendre qu'il fallait que je lâche prise pour arrêter de souffrir. Et je me suis pissé dessus.
Je reprends mes esprits, je ne sais pas combien de temps il s'est passé. Je ne sais pas ce que je fous dans ce camion, quel ramdam j'ai pu faire pour qu'on m'y emmène. Je comprends que je suis couvert de pisse. C'est la honte intersidérale. Je sors du camion affolé, mes lunettes sont fichées dans mes cheveux, on m'aide, on m'explique qu'il n'y a aucun problème. Je finis par filer, je croise plusieurs amis, je suis en détresse, ils me rassurent, ils ne se moquent pas de moi. Je retrouve la troupe de trippés, j'apprends qu'une amie chère a aussi baddé avec la moitié d'un carton. On m'aide à me changer et me laver. Je boucle encore pas mal, je ne comprends pas ce qui m'est arrivé, comment je me suis retrouvé seul, dans cet état, à quel moment on m'a emmené... Je me dis que si quelqu'un avait réussi à pénétrer mon trip, j'aurais pu sortir de cette sale passe. Au lieu de ça, me retrouver seul dans le noir ne m'a pas aidé et m'a emmené sur des chemins vraiment sales alors que le trip était assez équilibré avant ça, même si je ne comprenais plus rien et n'était simplement plus parmi les autres teufeurs.
Quoiqu'il en soit, ce qui est fait est fait, j'aurais du fractionner ce carton. La fête continue et on s'éclate tout le reste de la nuit et le lendemain. C'est la première fois que j'ai autant perdu pied de la réalité. J'étais complètement dans ma bulle, dans ma psychose. Je n'avais plus de recul sur le trip, je n'entendais plus rien de ce qu'on me disait, il n'y avait plus que moi et mon trip pendant quelques heures. Je me suis abandonné au trip au lieu d'essayer de jouer avec, je me suis retrouvé emmené alors que j'aurais du moi-même me déplacer, essayer de retrouver les autres, etc. Mais je pense que la montée extrêmement rapide et l'enchaînement des événements m'ont complètement fait perdre raison.
Sauf qu'après moins d'une heure, la montée qui m'assaille est d'un autre niveau que celui attendu. Je me retrouve à me rouler par terre, mort de rire, à ne plus comprendre grand chose. On danse devant des set Psytrance qui me mettent dans un état pas croyable.
La frontière entre trip et réalité s'amincit et étrangement, complètement dans le lâcher prise, je ne relativise plus mon trip comme je le fais habituellement. Ce qui m'arrive est puissant, je n'ai aucun recul dessus.
Je me rappelle un ancien trip où j'avais bouffé deux gouttes pour osciller entre 250 et 300 ug. La réalité se retrouve mélangée dans un hypercube, un moment et un endroit répond à un autre moment et un autre endroit, sans logique particulière si ce n'est que chaque événement a sa contrepartie. S'il m'arrive un truc sale, un truc merveilleux m'attend.
A un moment donné j'ai l'impression que les flics donnent l'assaut sur la teuf, je cours, je ris mais j'ai perdu les autres. J'ai l'impression de pouvoir être partout, de me déplacer dans le temps et l'espace. Pourtant il y a des personnes que je ne peux convoquer à mes cotés, ma compagne, mon meilleur ami. Une petite réflexion qui me rappelle que je tripe, mais pourtant je n'arrive pas à m'accrocher à ça, et je perds vraiment conscience de la réalité.
Je ne me souviens pas de comment ça s'est passé, mais je me suis retrouvé seul dans le chill-out, à bad tripper soit disant. Des gens ont appelé l'équipe de RdR sur les lieux, avec qui j'avais déjà fait des interventions par le passé. L'un d'eux me parle mais je ne reconnais pas son visage. Pour moi c'est simplement le symbole de quelque chose vis à vis de ma vie. Comme une amie que je voyais un peu plus tôt était le symbole de toutes les femmes de ma vie. Un simple sourire, et tout le délire dans lequel je m'engouffrais était confirmé. Je comprends ce que je veux comprendre mais ça n'a rien à voir avec ce qui se passe vraiment.
Je me retrouve soulevé et emmené. Je me débats peut-être, je mords même la table du stand de RDR. On me cale dans un couchage à l'intérieur du camion. Dans mon trip je n'ai aucune conscience de ça, j'ai juste l'impression que me faire emmener par une ambulance est une étape du film que je vis. Je reconnais un visage, mais je ne comprends pas ce qu'on me dit, je débite des phrases qui leur paraissent incohérentes mais qui sont parfaitement logiques pour moi à ce moment du trip. Je me souviens quand même que j'ai demandé à ce qu'on me laisse tranquille, et on me l'a confirmé. Je pense que j'étais tellement fatigué de ce que je subissais à un moment donné que je refusais le trip plus que le dialogue, j'étais dans un tel état que j'attendais juste passivement que le pire passe pour qu'arrive le meilleur.
J'ai vécu des choses terribles, la violence des hommes, les mutilation, les viols, les meurtres, ce sont des passages de l'histoire, des passages dans celle de l'humanité. Je suis le prophète Mahomet qui nait, on va même me circoncire. Je suis la femme fertile qui après avoir subi la violence des hommes inonde mon monde de lumière et de plaisir.
Je crois avoir chanté Allahu akbar à un moment donné. C'est pas banal.
Je me rappelle avoir marmonné en pleurant "pourquoi toujours la souffrance, à quand la jouissance ?" et m'être globalement lamenté du fait que tout ce que je vivais était lié à ma souffrance, alors que selon la logique de mon trip je devais autant jouir que souffrir. Je me retenais visiblement de pisser depuis un long moment, et à un moment donné j'ai cru comprendre qu'il fallait que je lâche prise pour arrêter de souffrir. Et je me suis pissé dessus.
Je reprends mes esprits, je ne sais pas combien de temps il s'est passé. Je ne sais pas ce que je fous dans ce camion, quel ramdam j'ai pu faire pour qu'on m'y emmène. Je comprends que je suis couvert de pisse. C'est la honte intersidérale. Je sors du camion affolé, mes lunettes sont fichées dans mes cheveux, on m'aide, on m'explique qu'il n'y a aucun problème. Je finis par filer, je croise plusieurs amis, je suis en détresse, ils me rassurent, ils ne se moquent pas de moi. Je retrouve la troupe de trippés, j'apprends qu'une amie chère a aussi baddé avec la moitié d'un carton. On m'aide à me changer et me laver. Je boucle encore pas mal, je ne comprends pas ce qui m'est arrivé, comment je me suis retrouvé seul, dans cet état, à quel moment on m'a emmené... Je me dis que si quelqu'un avait réussi à pénétrer mon trip, j'aurais pu sortir de cette sale passe. Au lieu de ça, me retrouver seul dans le noir ne m'a pas aidé et m'a emmené sur des chemins vraiment sales alors que le trip était assez équilibré avant ça, même si je ne comprenais plus rien et n'était simplement plus parmi les autres teufeurs.
Quoiqu'il en soit, ce qui est fait est fait, j'aurais du fractionner ce carton. La fête continue et on s'éclate tout le reste de la nuit et le lendemain. C'est la première fois que j'ai autant perdu pied de la réalité. J'étais complètement dans ma bulle, dans ma psychose. Je n'avais plus de recul sur le trip, je n'entendais plus rien de ce qu'on me disait, il n'y avait plus que moi et mon trip pendant quelques heures. Je me suis abandonné au trip au lieu d'essayer de jouer avec, je me suis retrouvé emmené alors que j'aurais du moi-même me déplacer, essayer de retrouver les autres, etc. Mais je pense que la montée extrêmement rapide et l'enchaînement des événements m'ont complètement fait perdre raison.