SPCmonkey
Neurotransmetteur
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- 26/12/12
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Salut.
J'me suis acheté une boîte de 15grammes de sclerotia tampanensis dans un smartshop à amsterdam. Au début, j'comptais les prendre avec quelqu'un, puis j'me suis dit que je préférerais peut-être faire ça seule, mais j'avais peur de franchir le cap des 10grammes.
Finalement, j'ai bouffé les 15 en une fois.
s&s: à la maison, avec ma mère, ma soeur.
ma mère était mon sitter en fait, elle sait que j'avais acheté ça etc, elle comme moi étions d'accord sur le fait qu'il était plus safe et plus cool que je fasse ça à la maison, sachant qu'on habite une maison de campagne avec un jardin.
18h45. Je commence à manger les truffes. Sur les 5 premiers grammes, le goût de noix me parait amusant, mais il se meut assez vite en goût un peu plus terreux et amer, alors je fais bouillir de l'eau, et je me fais un thé dans lequel je plonge les truffes. Puis je mange les petites boulettes mouillées.
Je commence un peu à angoisser, et à me demander si toute la substance aura bien été extraite, genre est-ce que c'était pas une connerie de faire une infu?
Comme j'avais juste mangé un léger repas à midi - taboulé et tomates - et un mini carré de chocolat ensuite, j'ai le ventre relativement vide, les premiers effets se font assez vite ressentir, je commence à me sentir un peu légère et contente, mais ça doit être un peu psychologique aussi.
Je n'arrête pas de faire des allers-retours entre le jardin, les toilettes, ma chambre, la cuisine, car je sens que ça monte et je ne sais pas dans quel sens partir, tous me parlent! Ca pue le poisson dans la cuisine, ma chambre est dégueulasse mais il s'y trouve tout ce que je veux, et le jardin, ah le jardin, quelle bouffée d'oxygen!
Doucement mais sûrement, sans que je ne m'en rende compte ou n'y prête vraiment attention, le temps se distend complètement, et mon environnement se transforme. Le soleil illumine le coin de verdure qu'est mon jardin.
Dans ma tête, ça bouge bien aussi. Mon systéme de pensée est complétement altéré, je ne peux pas m'arrêter sur une idée, elles volent toutes les unes avec les autres, semblent avoir fusionné entre elles et être reliées à ce que perçoivent mes sens, je ne peux pas les décoller les unes des autres, pourtant elles défilent à toute vitesse.
J'avais trèèès soif, alors je me suis fait un thé, à la lumière, je vois que des milliers de petites particules se trouvent dedans, et je trouve ça fantastique. Puis je regarde mes bras, mes mains, et je remarque la même chose; je brille de mille feux! La couche supérieure de ma peau est illuminée de petits points, et sous cette peau se trouvent d'autres couches, qui elles aussi sont parsemées de petits points lumineux. Je vois des motifs de chair et de sang se mouvoir sous et sur ma peau.
Autour de moi, les feuillages respirent à grandes bouffées, grossissent et rappetissent, le sol semble mou et adhérent, mais je ne vis pas de perte d'équilibre, j'ai juste l'impression de voir à quel point mon environnement transpire la vie!
Je regarde ma soeur, et je la trouve si belle, si grande et petite à la fois, si riche, pleine d'une infinité de possibilités, elle transpire la pureté!
On marche un peu dans le jardin, et je vois plein de chardons, j'ai l'impression qu'ils sont effrayants et que je dois m'en tenir loin.
Je m'entends parler et rire, de loin, comme si j'étais plus loin de moi que d'habitude quand je m'écoute parler ou rire, mais pourtant je sais que c'est bien moi. J'ai envie d'aider ma mère, qui prépare le repas, je veux la soulager, lui montrer ma gratitude, et je vois à quel point elle ressemble à ma grand-mère aussi. Oh, tiens, elle a une deuxième paire d'yeux au milieu du front, ahahah.
Je vois si clairement le fait que ce qui passe sous nos yeux et entre nos mains, c'est notre vie, et qu'on en a qu'une putain de seule -tel quel en tout cas- et que chaque instant qui défile passe pour laisser la place aux suivants que je me dis quelque chose comme "merde", et je vais dire à ma mère "bah, c'est de la merde ces trucs, ça veut se donner un air trop cool, je ne veux plus rien prendre!" ahah.
En fait, j'ai comme l'impression que la vie simple et abordée de la manière la plus pure et première est la seule vraie vie qui vaille vraiment - c'est marrant de se dire ça sous l'effet d'un truc qui modélise visuellement ton imagination et te donne l'impression que tu peux maîtriser la réalité comme tu veux.
Je me dis aussi "le joint que je me suis roulé pour la descente, avec tout ce qu'il me restait de weed, ce sera mon dernier"
J'ai envie de faire les choses telles que je les perçois "bien", c'est à dire de faire confiance à mes instincts les plus naturels, profonds et salvateurs, c'est pour ça que je me dis ça aussi.
Là, j'ai l'impression de m'être enlevé un poids, et en même temps, j'ai l'impression de sentir les truffes dans mon bide, qui font des siennes. Je repense au goût et j'me dis "quand même, c'était dégueulasse", j'ai une image de moisissure qui me vient, et j'me dis que comme j'ai mangé ça, je suis peut-être un peu en train de moisir. Aussi, je me vois pousser et se réfracter des genre des pustules, et dans l'idée ça me fait bien marrer.
Je carresse le chat et je vois son pelage bouger aussi, j'aurais pu me perdre dedans. Puis, je crois voir que le chat a envie d'eau, alors je m'apprête à lui en donner, puis ma soeur m'en demande également, alors je lui donne, et je vois que le chat lui lance un genre de regard jaloux possessif qui voudrait dire "pourquoi elle boit mon eau? c'est la mienne", alors je lui file un ptit coup au cul pour le faire dégager, et je le vois se poser 2 mètres plus loin, qui se tient tout droit et regarde droit devant lui, et j'ai l'impression de ressentir sa vie pendant une fraction de seconde - même si maintenant je me rends compte que je le voyais comme un genre de vieux pépé blasé, alors que c'est probablement une femelle...mais bon -
Je rentre dans la maison, et je passe devant la télé. Elle m'avait déjà parue un peu cheloue, comme au ralenti, les quelques fois où j'suis passée devant un peu plus tôt, mais là c'est le summum. Je regarde cette petite boîte comme un objet inconnu, et je me dis "mais, c'est quoi ces conneries? ce truc prend tellement de place, et c'est de la putain de crotte", alors que c'est un épisode de malcolm, un truc que je trouve pas mal, ce que j'admets sur le champ aussi. Les personnages dans la télé semblent déteindre, et traîner un spectre de couleur à côté d'eux. A un autre moment, zappé sur un docu animalier, un gros éléphant de mer me semble avoir fondu sur lui-même, et crier de tristesse en se prélassant. Mon écran d'ordinateur et de téléphone m'ont paru bizarre aussi, colorés, décolorés.
En fait, je vois l'extérieur me parler tellement fort que je ne comprends pas pourquoi quiconque devrait rester devant une pareille boîte condensée
C'est ça, en fait, je suis plus sensible aux languages de ce(ux) qui m'entourent, tout me semble être extrêmement profond et complexe, tout est une vie au niveau macro ou micro cellulaire. J'ai plein de mandalas et de fractales qui me traversent l'esprit, mais je ne me concentre pas vraiment dessus, ça va trop vite, surtout que j'suis sollicitée par ma mère et ma soeur, à qui j'ai envie de transmettre plein d'amour.
N'empêche que, ces formes persistent et je sais que je pourrais les voir partout, car je sens qu'elles SONT partout, qu'elles correspondent aux structures de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, et je sens même ce point tout chaud et irradiant au milieu de mon front, qui ne demande qu'à être activé.
Moi qui avait dit que je ne mangerais pas, j'ai finalement super faim, malgré la forte odeur de poisson, j'ai envie de me remplir le bide, je sens que c'est bon pour moi. Je mets la table.
La je manipule un plat qui me parait magnifique. Il est en acier et prend bien la lumière, alors je vois plein de formes et de figures dedans, qui prennent la forme des toutes premières statuettes antropomorphiques qu'on a retrouvées. Je pense à l'archéologie, et j'ai l'impression de comprendre que certaines sociétés, préhistoriques ou rupestres, étaient probablement beaucoup plus attentives au language Naturel et aux différentes, précieuses et subtiles manifestations vivantes.
Finalement, je n'ai pas mangé grand chose car j'étais un peu barbouillée, mais j'ai aimé les dizaines de saveurs des légumes préparés par ma mère. J'avais aussi envie de manger, il est vrai, pour redescendre un peu, car ça partait pas mal dans tous les sens, et je considérais avoir déjà vu pas mal de belles choses déjà. Le fromage gratiné semblait bouger, tout comme l'assiette de bouts de poisson que manipulait ma mère pendant la préparation, j'avais l'impression que les petits bouts se recroquevillaient les uns sur les autres, bougeaient les uns sur les autres "punaise c'est mort mais c'était vivant, et on est que des morceaux de bidoche"
Vers 22h
Du coup, avec le peu que j'ai mangé, j'ai repris un peu de points d'accroches avec la réalité, mais je sentais toujours que ce que j'étais en train de vivre était fantastique, simplement parce que j'étais en train de le vivre, de vivre.
Ma mère a alors ramené un super dessert, une préparation à base d'abricot compoté caramelisé et de petits suisses, et les sensations ont explosé dans ma bouche, un vrai régal ! surtout que c'est très joli à voir, je suis vraiment contente et "gratifiée".
A partir de là, j'ai attendu tranquillement que tout ce petit monde se referme... mais ça a encore défilé looongtemps dans ma tête.
J'ai raconté ce qui venait d'arriver à mes parents, car mon père venait de rentrer, puis je suis allée fumer ce fameux dernier joint, je me suis assise dans un transat dans le jardin. Là, j'ai regardé le ciel étoilé, et j'ai vu des étoiles filantes, et des petites lumières rouge/verte qui bougeaient bizarrement je trouvais, mais qui apparemment n'étaient que des avions.
Un dernier coup d'oeil aux arbres les plus clairs à côté de moi, qui semblaient former un genre d'ours pyramidal triangulé.
Je suis rentrée, j'ai regardé la fin d'un film qui passait, et je suis allée me coucher tranquillement, vers 2h
J'ai mis du temps à m'endormir, je continuais à voir des tas de formes colorées, fluos, géométriques, métamorphiques, qui s'étendaient partout, ou qui au contraire se reconcentraient sur un point. Puis je pensais à ce que je pourrais faire dans les années à venir, à ce que j'allais faire dans les jours à venir, et j'étais simplement contente.
Et j'ai eu envie de dire merci aux champignons, ces petites bestioles bizarres qui partagent probablement quelques points communs avec nous, ahah.
- j'aurais pu dire encore d'autres trucs, mais point trop n'en faut, je voulais surtout retranscrire les meilleures choses du trip, car c'est aussi ce récit qui formera le souvenir le plus concrêt que j'en garderai-
J'me suis acheté une boîte de 15grammes de sclerotia tampanensis dans un smartshop à amsterdam. Au début, j'comptais les prendre avec quelqu'un, puis j'me suis dit que je préférerais peut-être faire ça seule, mais j'avais peur de franchir le cap des 10grammes.
Finalement, j'ai bouffé les 15 en une fois.
s&s: à la maison, avec ma mère, ma soeur.
ma mère était mon sitter en fait, elle sait que j'avais acheté ça etc, elle comme moi étions d'accord sur le fait qu'il était plus safe et plus cool que je fasse ça à la maison, sachant qu'on habite une maison de campagne avec un jardin.
18h45. Je commence à manger les truffes. Sur les 5 premiers grammes, le goût de noix me parait amusant, mais il se meut assez vite en goût un peu plus terreux et amer, alors je fais bouillir de l'eau, et je me fais un thé dans lequel je plonge les truffes. Puis je mange les petites boulettes mouillées.
Je commence un peu à angoisser, et à me demander si toute la substance aura bien été extraite, genre est-ce que c'était pas une connerie de faire une infu?
Comme j'avais juste mangé un léger repas à midi - taboulé et tomates - et un mini carré de chocolat ensuite, j'ai le ventre relativement vide, les premiers effets se font assez vite ressentir, je commence à me sentir un peu légère et contente, mais ça doit être un peu psychologique aussi.
Je n'arrête pas de faire des allers-retours entre le jardin, les toilettes, ma chambre, la cuisine, car je sens que ça monte et je ne sais pas dans quel sens partir, tous me parlent! Ca pue le poisson dans la cuisine, ma chambre est dégueulasse mais il s'y trouve tout ce que je veux, et le jardin, ah le jardin, quelle bouffée d'oxygen!
Doucement mais sûrement, sans que je ne m'en rende compte ou n'y prête vraiment attention, le temps se distend complètement, et mon environnement se transforme. Le soleil illumine le coin de verdure qu'est mon jardin.
Dans ma tête, ça bouge bien aussi. Mon systéme de pensée est complétement altéré, je ne peux pas m'arrêter sur une idée, elles volent toutes les unes avec les autres, semblent avoir fusionné entre elles et être reliées à ce que perçoivent mes sens, je ne peux pas les décoller les unes des autres, pourtant elles défilent à toute vitesse.
J'avais trèèès soif, alors je me suis fait un thé, à la lumière, je vois que des milliers de petites particules se trouvent dedans, et je trouve ça fantastique. Puis je regarde mes bras, mes mains, et je remarque la même chose; je brille de mille feux! La couche supérieure de ma peau est illuminée de petits points, et sous cette peau se trouvent d'autres couches, qui elles aussi sont parsemées de petits points lumineux. Je vois des motifs de chair et de sang se mouvoir sous et sur ma peau.
Autour de moi, les feuillages respirent à grandes bouffées, grossissent et rappetissent, le sol semble mou et adhérent, mais je ne vis pas de perte d'équilibre, j'ai juste l'impression de voir à quel point mon environnement transpire la vie!
Je regarde ma soeur, et je la trouve si belle, si grande et petite à la fois, si riche, pleine d'une infinité de possibilités, elle transpire la pureté!
On marche un peu dans le jardin, et je vois plein de chardons, j'ai l'impression qu'ils sont effrayants et que je dois m'en tenir loin.
Je m'entends parler et rire, de loin, comme si j'étais plus loin de moi que d'habitude quand je m'écoute parler ou rire, mais pourtant je sais que c'est bien moi. J'ai envie d'aider ma mère, qui prépare le repas, je veux la soulager, lui montrer ma gratitude, et je vois à quel point elle ressemble à ma grand-mère aussi. Oh, tiens, elle a une deuxième paire d'yeux au milieu du front, ahahah.
Je vois si clairement le fait que ce qui passe sous nos yeux et entre nos mains, c'est notre vie, et qu'on en a qu'une putain de seule -tel quel en tout cas- et que chaque instant qui défile passe pour laisser la place aux suivants que je me dis quelque chose comme "merde", et je vais dire à ma mère "bah, c'est de la merde ces trucs, ça veut se donner un air trop cool, je ne veux plus rien prendre!" ahah.
En fait, j'ai comme l'impression que la vie simple et abordée de la manière la plus pure et première est la seule vraie vie qui vaille vraiment - c'est marrant de se dire ça sous l'effet d'un truc qui modélise visuellement ton imagination et te donne l'impression que tu peux maîtriser la réalité comme tu veux.
Je me dis aussi "le joint que je me suis roulé pour la descente, avec tout ce qu'il me restait de weed, ce sera mon dernier"
J'ai envie de faire les choses telles que je les perçois "bien", c'est à dire de faire confiance à mes instincts les plus naturels, profonds et salvateurs, c'est pour ça que je me dis ça aussi.
Là, j'ai l'impression de m'être enlevé un poids, et en même temps, j'ai l'impression de sentir les truffes dans mon bide, qui font des siennes. Je repense au goût et j'me dis "quand même, c'était dégueulasse", j'ai une image de moisissure qui me vient, et j'me dis que comme j'ai mangé ça, je suis peut-être un peu en train de moisir. Aussi, je me vois pousser et se réfracter des genre des pustules, et dans l'idée ça me fait bien marrer.
Je carresse le chat et je vois son pelage bouger aussi, j'aurais pu me perdre dedans. Puis, je crois voir que le chat a envie d'eau, alors je m'apprête à lui en donner, puis ma soeur m'en demande également, alors je lui donne, et je vois que le chat lui lance un genre de regard jaloux possessif qui voudrait dire "pourquoi elle boit mon eau? c'est la mienne", alors je lui file un ptit coup au cul pour le faire dégager, et je le vois se poser 2 mètres plus loin, qui se tient tout droit et regarde droit devant lui, et j'ai l'impression de ressentir sa vie pendant une fraction de seconde - même si maintenant je me rends compte que je le voyais comme un genre de vieux pépé blasé, alors que c'est probablement une femelle...mais bon -
Je rentre dans la maison, et je passe devant la télé. Elle m'avait déjà parue un peu cheloue, comme au ralenti, les quelques fois où j'suis passée devant un peu plus tôt, mais là c'est le summum. Je regarde cette petite boîte comme un objet inconnu, et je me dis "mais, c'est quoi ces conneries? ce truc prend tellement de place, et c'est de la putain de crotte", alors que c'est un épisode de malcolm, un truc que je trouve pas mal, ce que j'admets sur le champ aussi. Les personnages dans la télé semblent déteindre, et traîner un spectre de couleur à côté d'eux. A un autre moment, zappé sur un docu animalier, un gros éléphant de mer me semble avoir fondu sur lui-même, et crier de tristesse en se prélassant. Mon écran d'ordinateur et de téléphone m'ont paru bizarre aussi, colorés, décolorés.
En fait, je vois l'extérieur me parler tellement fort que je ne comprends pas pourquoi quiconque devrait rester devant une pareille boîte condensée
C'est ça, en fait, je suis plus sensible aux languages de ce(ux) qui m'entourent, tout me semble être extrêmement profond et complexe, tout est une vie au niveau macro ou micro cellulaire. J'ai plein de mandalas et de fractales qui me traversent l'esprit, mais je ne me concentre pas vraiment dessus, ça va trop vite, surtout que j'suis sollicitée par ma mère et ma soeur, à qui j'ai envie de transmettre plein d'amour.
N'empêche que, ces formes persistent et je sais que je pourrais les voir partout, car je sens qu'elles SONT partout, qu'elles correspondent aux structures de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, et je sens même ce point tout chaud et irradiant au milieu de mon front, qui ne demande qu'à être activé.
Moi qui avait dit que je ne mangerais pas, j'ai finalement super faim, malgré la forte odeur de poisson, j'ai envie de me remplir le bide, je sens que c'est bon pour moi. Je mets la table.
La je manipule un plat qui me parait magnifique. Il est en acier et prend bien la lumière, alors je vois plein de formes et de figures dedans, qui prennent la forme des toutes premières statuettes antropomorphiques qu'on a retrouvées. Je pense à l'archéologie, et j'ai l'impression de comprendre que certaines sociétés, préhistoriques ou rupestres, étaient probablement beaucoup plus attentives au language Naturel et aux différentes, précieuses et subtiles manifestations vivantes.
Finalement, je n'ai pas mangé grand chose car j'étais un peu barbouillée, mais j'ai aimé les dizaines de saveurs des légumes préparés par ma mère. J'avais aussi envie de manger, il est vrai, pour redescendre un peu, car ça partait pas mal dans tous les sens, et je considérais avoir déjà vu pas mal de belles choses déjà. Le fromage gratiné semblait bouger, tout comme l'assiette de bouts de poisson que manipulait ma mère pendant la préparation, j'avais l'impression que les petits bouts se recroquevillaient les uns sur les autres, bougeaient les uns sur les autres "punaise c'est mort mais c'était vivant, et on est que des morceaux de bidoche"
Vers 22h
Du coup, avec le peu que j'ai mangé, j'ai repris un peu de points d'accroches avec la réalité, mais je sentais toujours que ce que j'étais en train de vivre était fantastique, simplement parce que j'étais en train de le vivre, de vivre.
Ma mère a alors ramené un super dessert, une préparation à base d'abricot compoté caramelisé et de petits suisses, et les sensations ont explosé dans ma bouche, un vrai régal ! surtout que c'est très joli à voir, je suis vraiment contente et "gratifiée".
A partir de là, j'ai attendu tranquillement que tout ce petit monde se referme... mais ça a encore défilé looongtemps dans ma tête.
J'ai raconté ce qui venait d'arriver à mes parents, car mon père venait de rentrer, puis je suis allée fumer ce fameux dernier joint, je me suis assise dans un transat dans le jardin. Là, j'ai regardé le ciel étoilé, et j'ai vu des étoiles filantes, et des petites lumières rouge/verte qui bougeaient bizarrement je trouvais, mais qui apparemment n'étaient que des avions.
Un dernier coup d'oeil aux arbres les plus clairs à côté de moi, qui semblaient former un genre d'ours pyramidal triangulé.
Je suis rentrée, j'ai regardé la fin d'un film qui passait, et je suis allée me coucher tranquillement, vers 2h
J'ai mis du temps à m'endormir, je continuais à voir des tas de formes colorées, fluos, géométriques, métamorphiques, qui s'étendaient partout, ou qui au contraire se reconcentraient sur un point. Puis je pensais à ce que je pourrais faire dans les années à venir, à ce que j'allais faire dans les jours à venir, et j'étais simplement contente.
Et j'ai eu envie de dire merci aux champignons, ces petites bestioles bizarres qui partagent probablement quelques points communs avec nous, ahah.
- j'aurais pu dire encore d'autres trucs, mais point trop n'en faut, je voulais surtout retranscrire les meilleures choses du trip, car c'est aussi ce récit qui formera le souvenir le plus concrêt que j'en garderai-