Gorkha
Alpiniste Kundalini
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Ronda.
Je vais essayer de vous décrire un pur moment de bonheur, enfouit dans mes souvenirs.
Nous sommes début Mai 2013, à Ronda, petit village perdu dans la Sierra Nevada espanol. Je suis parti hier de Granada, où j'ai passé un des meilleurs mois de ma vie, baigné de soleil et de musique. Celle que tu fais avec tes mains, celle qui vient tout droit de tes entrailles, celle qui laisse des traces d'usure sur ton cajon, pas l'électro que tu écoutes le week end pour t'amuser. Non non non, celle qui te fait un bien fou.
Je suis vraiment bien, seul, enfin presque : 3 petits cartons gentilment donnés par un ami anglais m'accompagnent. Ce vieux hippie de 50 ans m'a dit : « this is best acid you'll never get. Perfect dose, perfect quality ». Bon il s'est pas trompé. Arrivé hier dans cette magnifique bourgade, j'ai marché plus de deux heures pour me trouver un coin sympa où poser ma tente.
Je suis en face du village, dans le parc d'une ancienne villégiature, c'est splendide.
Je pars faire des courses, pour éviter de manquer de quoi que ce soit.
Je suis excité, ça fait longtemps que j'ai pas pris du LSD, à savoir depuis ce trip au Népal dont vous avez déjà lu le récit, et si ce n'est pas encore fait :
http://www.psychonaut.com/combos/46342-lsd-mdma-la-grande-clak.html
Il est environ midi, je me prépare mon hôtel de cérémonie : des fleurs cueillies avec soins, des encens indiens et des bougies que j'ai fabriqué à grenade avec des amis. Je me détend, et médite un petit quart d'heure. Je sais pourquoi je veux tripper : faire bouger mes sens, ouvrir une porte ici, dans cet endroit magnifique.
J'écris sur un petit bout de papier ce qu'il me passe par la tête, histoire de me vider une dernière fois avant l'aventure.
Il fait grand beau, les oiseaux chantent.
Je mange le carton, et remballe mes artefacts.
Après avoir dégusté ce petit bout de papier, je m'allonge sur l'herbe, en fermant les yeux, avec de la musique sur les oreilles, Jesse Cook pour ceux qui connaissent.
10 minutes plus tard, c'est déjà plus pareil, je sens que j'ai ingéré quelque chose de différent. Au bout de 30 minutes, je ne peux plus rester couché. Je me lève, et là :
VRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR, du tonnerre. Des énormes bruits de tonnerre. Une, deux, puis trois gouttes. Merde. Il commence à bien pleuvoir, un bonne rasée. Je file me protéger dans la tour. Je fixe les gouttes qui tombent sur le sol, je sens l'incompréhension.
Ca faisait longtemps que j'avais pas trippé, et ce carton m'a l'air assez fort. Tout commence à méandrer, tout bouge, tout vie. Je suis assez déstabilisé, et décide de monter à l'étage, où il y une vue. Quelle surprise quand je vois un couple, sous une couverture, en train de pic niquer à l'abri. Je le sors un vieux « hola, como estas ? Que mierda la lluvia ! ».
Je suis en pleine montée d'acide, je déguste grave, et voilà que je dois dire bonjour à deux espagnols. Bon je ferais court, et monte au troisième étage. La je respire un peu, prends quelques photos du ciel tout gris.
MERDE ! Mes affaires, qui sont à l'extérieur !
Je cours, et rejoins ma petite planque sous des arbustes. Tout trippé, en total stress, je décide monter ma tente (je vous jure). Je me change rapidement, avec mes fringues « à l'aise », à savoir un gros pantalon en toile carhartt et mon bon vieux pull champion. Je souris en le voyant, en me disant que là, le champion, c'était pas moi. Une fois changé, je commence à monter ma tente : je vous raconte pas le bordel. Bon ça fait 4 ans que je l'ai, elle m'a suivi partout, j'arrive tant bien que mal à la monter, du moins la chambre. Je regarde le ciel. HALELUJA !!! Il ne pleut plus, enfin je crois. Je suis tellement à balle de visuels que je sais plus si le ciel est bleu ou noir, ou gris. Bref, il ne pleut plus.
Hourra, youpi tralala.
Libre. Libre de tout. Je suis seul, sous le soleil, il doit faire environ 30°. Dans un château abandonné, en pleine cambrousse. Je hurle. Je l'ai. Le moment est là, sous mes tempes. Je vis, et veux profiter un maximum. Je cours, saute, enfin.
Je traverse le parc, croise un cheval : quelle jolie bête ! Je me rappellerai d'une phrase, en regardant le cul du cheval : « L'éducation nationale, on est pas dans la merde » (grosse pensée pour ma mère instit à ce moment là).
Je monte dans la tour, voulant avoir ce putain de point de vu à 360° sur toute la vallée. Je m'arrêterai au premier étage et au second, pour y faire des photos de trippé.
Je monte la petite échelle, marche par marche... et là, bim badaboumbamboum. TANANA. Grosse claque. La vallée s'offre à moi, je suis le roi du monde ! Je rigole de tous ces touristes serrés comme des sardine dans cette putain de belle ville, que je peux admirer pleinement depuis mon repère. Je suis fier, fier d'avoir marché pendant 2 heures tout seul à la tombée de la nuit, d'avoir renoncé à un premier camp, pour enfin arriver là ou je suis. On est tellement mieux ici que dedans ! Je boucle, je vois l'eau, l'organisation de toute la ville, pourquoi c'est comme ça... Je suis en train de comprendre la vie d'un château du 14ème siècle... Tout est clair, le cycle infini de l'homme déroule sous mes yeux. Franchement, ce moment restera gravé dans ma mémoire de géographe.
Je me remet tranquillement de mes émotions, bercées par Manu Chao, avec sa superbe chanson (en rapport avec la où je suis, l'espagne arabe) : Denia.
[YOUTUBE]
Bon les gars, il fait beau, je suis perché comme raja ram un jour de fiesta, c'est le moment de faire péter les bolas !
1200 micrograms. L'expérience de la folie, la puissance de la musique et de la danse dans deux écouteurs. C'est entier, rond, précis, ça galope, tout comme moi qui commence à sérieusement plus rien comprendre à mes mouvements. Je me calme, reprends mes repères, et décide d'y aller pas à pas. Pas moyen ! Au bout de 2 minutes, tout s'emballe.
Les cercles forment des planètes, je sais plus du tout où je suis. Bon tant pis, les bolas ça sera pour après. Je décide d'entreprendre une marche, quand je vois passer une voiture sur la route, à environ 100 mètres. Ouhouhou, paye ta traînée de 20 mètres !
Je fais joue joue avec mes mains un petit quart d'heure, je me prends pour un jedi, et finis par descendre de la tour.
[YOUTUBE]
Une fois posé dans l'herbe, avec OTT dans les oreilles à fond la caisse, je prends mon pied DUB, roots, weed and nature. J'ai un petit coup de mou, Je sens que les gros des émotions est passé, que j'arrive en deuxième partie de plateau. Le joint (ou deux moins une tete de beuh grindé à mort avec un peu de tabac dans une feuille de la taille de la phalange de l'auriculaire) m'aide à me poser, peut être faire le vide de toutes ces idées et de cette excitation.
[YOUTUBE]
J'enlève le casque, et part profiter du magnifique couché de soleil depuis la tour. Une fois couché, je médite. J'essaye de ne pas rire en pensant à tout ce qui s'est passé aujourd'hui. Je me concentre sur les battements de mon cœur, lutte pour ne pas décoller de ce doux tempo. Ca y est, je suis calme. Je ne suis qu'une pensée au dessus d'une boule d'énergie, qui lui permet de donner ou de prendre ce qu'il faut en temps voulu.
C'est dur de méditer. Cool, je suis un peu moins à l'ouest qu'il y a 3 heures, et il fait nuit.
[YOUTUBE]
Je rentre, me coucher. Arf non, pas la tente, j'ai pas envie. Je prends mon duvet, un peu de bois sec. Je dors en haut de la tour, sous les étoiles, sous un ciel rempli d'étoiles. Qu'on est bien.
Vous l'aurez compris, c'était génial. Je suis heureux de vous faire partager cette expérience. J'aurais bien aimé parler des réflexions un peu plus dark que j'ai eu, mais je ne m'en souviens plus, comme quoi. En tout cas, je vous le souhaite à tous : le lsd tout seul, avec un bon set and setting : ça le fait.
J'ai voulu mettre des photos, impossible..
Je vais essayer de vous décrire un pur moment de bonheur, enfouit dans mes souvenirs.
Nous sommes début Mai 2013, à Ronda, petit village perdu dans la Sierra Nevada espanol. Je suis parti hier de Granada, où j'ai passé un des meilleurs mois de ma vie, baigné de soleil et de musique. Celle que tu fais avec tes mains, celle qui vient tout droit de tes entrailles, celle qui laisse des traces d'usure sur ton cajon, pas l'électro que tu écoutes le week end pour t'amuser. Non non non, celle qui te fait un bien fou.
Je suis vraiment bien, seul, enfin presque : 3 petits cartons gentilment donnés par un ami anglais m'accompagnent. Ce vieux hippie de 50 ans m'a dit : « this is best acid you'll never get. Perfect dose, perfect quality ». Bon il s'est pas trompé. Arrivé hier dans cette magnifique bourgade, j'ai marché plus de deux heures pour me trouver un coin sympa où poser ma tente.
Je suis en face du village, dans le parc d'une ancienne villégiature, c'est splendide.
Je pars faire des courses, pour éviter de manquer de quoi que ce soit.
Je suis excité, ça fait longtemps que j'ai pas pris du LSD, à savoir depuis ce trip au Népal dont vous avez déjà lu le récit, et si ce n'est pas encore fait :
http://www.psychonaut.com/combos/46342-lsd-mdma-la-grande-clak.html
- 1 Une expérience préparée en vaut mieux que 2 sans raison
Il est environ midi, je me prépare mon hôtel de cérémonie : des fleurs cueillies avec soins, des encens indiens et des bougies que j'ai fabriqué à grenade avec des amis. Je me détend, et médite un petit quart d'heure. Je sais pourquoi je veux tripper : faire bouger mes sens, ouvrir une porte ici, dans cet endroit magnifique.
J'écris sur un petit bout de papier ce qu'il me passe par la tête, histoire de me vider une dernière fois avant l'aventure.
Il fait grand beau, les oiseaux chantent.
Je mange le carton, et remballe mes artefacts.
2- La tourmente
Après avoir dégusté ce petit bout de papier, je m'allonge sur l'herbe, en fermant les yeux, avec de la musique sur les oreilles, Jesse Cook pour ceux qui connaissent.
10 minutes plus tard, c'est déjà plus pareil, je sens que j'ai ingéré quelque chose de différent. Au bout de 30 minutes, je ne peux plus rester couché. Je me lève, et là :
VRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR, du tonnerre. Des énormes bruits de tonnerre. Une, deux, puis trois gouttes. Merde. Il commence à bien pleuvoir, un bonne rasée. Je file me protéger dans la tour. Je fixe les gouttes qui tombent sur le sol, je sens l'incompréhension.
Ca faisait longtemps que j'avais pas trippé, et ce carton m'a l'air assez fort. Tout commence à méandrer, tout bouge, tout vie. Je suis assez déstabilisé, et décide de monter à l'étage, où il y une vue. Quelle surprise quand je vois un couple, sous une couverture, en train de pic niquer à l'abri. Je le sors un vieux « hola, como estas ? Que mierda la lluvia ! ».
Je suis en pleine montée d'acide, je déguste grave, et voilà que je dois dire bonjour à deux espagnols. Bon je ferais court, et monte au troisième étage. La je respire un peu, prends quelques photos du ciel tout gris.
MERDE ! Mes affaires, qui sont à l'extérieur !
Je cours, et rejoins ma petite planque sous des arbustes. Tout trippé, en total stress, je décide monter ma tente (je vous jure). Je me change rapidement, avec mes fringues « à l'aise », à savoir un gros pantalon en toile carhartt et mon bon vieux pull champion. Je souris en le voyant, en me disant que là, le champion, c'était pas moi. Une fois changé, je commence à monter ma tente : je vous raconte pas le bordel. Bon ça fait 4 ans que je l'ai, elle m'a suivi partout, j'arrive tant bien que mal à la monter, du moins la chambre. Je regarde le ciel. HALELUJA !!! Il ne pleut plus, enfin je crois. Je suis tellement à balle de visuels que je sais plus si le ciel est bleu ou noir, ou gris. Bref, il ne pleut plus.
Hourra, youpi tralala.
3 – La naissance de la liberté.
Libre. Libre de tout. Je suis seul, sous le soleil, il doit faire environ 30°. Dans un château abandonné, en pleine cambrousse. Je hurle. Je l'ai. Le moment est là, sous mes tempes. Je vis, et veux profiter un maximum. Je cours, saute, enfin.
Je traverse le parc, croise un cheval : quelle jolie bête ! Je me rappellerai d'une phrase, en regardant le cul du cheval : « L'éducation nationale, on est pas dans la merde » (grosse pensée pour ma mère instit à ce moment là).
Je monte dans la tour, voulant avoir ce putain de point de vu à 360° sur toute la vallée. Je m'arrêterai au premier étage et au second, pour y faire des photos de trippé.
Je monte la petite échelle, marche par marche... et là, bim badaboumbamboum. TANANA. Grosse claque. La vallée s'offre à moi, je suis le roi du monde ! Je rigole de tous ces touristes serrés comme des sardine dans cette putain de belle ville, que je peux admirer pleinement depuis mon repère. Je suis fier, fier d'avoir marché pendant 2 heures tout seul à la tombée de la nuit, d'avoir renoncé à un premier camp, pour enfin arriver là ou je suis. On est tellement mieux ici que dedans ! Je boucle, je vois l'eau, l'organisation de toute la ville, pourquoi c'est comme ça... Je suis en train de comprendre la vie d'un château du 14ème siècle... Tout est clair, le cycle infini de l'homme déroule sous mes yeux. Franchement, ce moment restera gravé dans ma mémoire de géographe.
Je me remet tranquillement de mes émotions, bercées par Manu Chao, avec sa superbe chanson (en rapport avec la où je suis, l'espagne arabe) : Denia.
[YOUTUBE]
Bon les gars, il fait beau, je suis perché comme raja ram un jour de fiesta, c'est le moment de faire péter les bolas !
1200 micrograms. L'expérience de la folie, la puissance de la musique et de la danse dans deux écouteurs. C'est entier, rond, précis, ça galope, tout comme moi qui commence à sérieusement plus rien comprendre à mes mouvements. Je me calme, reprends mes repères, et décide d'y aller pas à pas. Pas moyen ! Au bout de 2 minutes, tout s'emballe.
Les cercles forment des planètes, je sais plus du tout où je suis. Bon tant pis, les bolas ça sera pour après. Je décide d'entreprendre une marche, quand je vois passer une voiture sur la route, à environ 100 mètres. Ouhouhou, paye ta traînée de 20 mètres !
Je fais joue joue avec mes mains un petit quart d'heure, je me prends pour un jedi, et finis par descendre de la tour.
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4- Après la folie, le réconfort
S'en suivent plusieurs délires plutôt personnels, de jolies photos et une joie intense. Je suis bien bien bien bien, tout seul, avec ma musique. J'irais me balader, voir les fleurs, les arbres. J'ai beaucoup parlé aux arbres. Me rouler dans l'herbe. Boire de l'eau, fumer un bon pétard. Je galère un peu, mais çà va, je m'en sors bien, ça ressemble pas à une chaussette : CHAMPION c'est moi cette fois.
Une fois posé dans l'herbe, avec OTT dans les oreilles à fond la caisse, je prends mon pied DUB, roots, weed and nature. J'ai un petit coup de mou, Je sens que les gros des émotions est passé, que j'arrive en deuxième partie de plateau. Le joint (ou deux moins une tete de beuh grindé à mort avec un peu de tabac dans une feuille de la taille de la phalange de l'auriculaire) m'aide à me poser, peut être faire le vide de toutes ces idées et de cette excitation.
[YOUTUBE]
J'enlève le casque, et part profiter du magnifique couché de soleil depuis la tour. Une fois couché, je médite. J'essaye de ne pas rire en pensant à tout ce qui s'est passé aujourd'hui. Je me concentre sur les battements de mon cœur, lutte pour ne pas décoller de ce doux tempo. Ca y est, je suis calme. Je ne suis qu'une pensée au dessus d'une boule d'énergie, qui lui permet de donner ou de prendre ce qu'il faut en temps voulu.
C'est dur de méditer. Cool, je suis un peu moins à l'ouest qu'il y a 3 heures, et il fait nuit.
5 - Les dernières énergies sont toujours les meilleurs
J'allume mes bolas, et c'est parti. Ca va bien mieux, mais j'ai un peu faim, et je pense que du sucre ne me fera pas de mal. Allé hop, une pomme trempée dans du miel de grenade : parfait. Boosté, je repars dans mes bolas, mes cercles et mes rêves lumineux. C'est beau, cette nature. Je suis devant la vallée, coté forêt et montagnes. C'est beau. Je laisse tomber mes bolas et je danse, à dame nature. C'est marrant, j'ai un peu peur du noir derrière moi. C'est pas grave, affronte ! Cette fois je suis lancé, et poi pendant 30 bonnes minutes, de façon ttrès soft, comme si chaque mouvement n'était qu'une goutte d'eau qui tombait sur un flaque. Je suis groovy en fait, bien sur J.J Cale.
[YOUTUBE]
Je rentre, me coucher. Arf non, pas la tente, j'ai pas envie. Je prends mon duvet, un peu de bois sec. Je dors en haut de la tour, sous les étoiles, sous un ciel rempli d'étoiles. Qu'on est bien.
Vous l'aurez compris, c'était génial. Je suis heureux de vous faire partager cette expérience. J'aurais bien aimé parler des réflexions un peu plus dark que j'ai eu, mais je ne m'en souviens plus, comme quoi. En tout cas, je vous le souhaite à tous : le lsd tout seul, avec un bon set and setting : ça le fait.
J'ai voulu mettre des photos, impossible..