Skippy
Neurotransmetteur
- Inscrit
- 5 Déc 2020
- Messages
- 34
Bonjour, je vais vous raconter le plus gros trip que j'ai vêcu à ce jour et aussi mon plus gros bad trip.
Set and Settings :
Sans avoir dormi depuis vendredi 12:00, je décide d'aller en teuf ce samedi soir.
Craignant d'être fatigué et pour ne pas laisser déteindre mon manque de sommeil sur mon humeur, j'ai pris une trace de meth samedi à minuit.
J'ai ensuite pris de la kétamine et un des 3 amis avec qui j'étais venu, appellons le Noe, a pris un carton a 100ug.
Le temps passe et son trip commence à monter, les gouttes ayant été déposées sur les buvards ayant un peu imbibées le sopalin en dessous je voulais m'assurer que la dose de Noe était suffisante, et pas trop dosée ou trop peu.
Voyant qu'il était déjà 02:30 je suis allé à ma tente et j'ai pris 3 cartons puis j'ai machouillé avec de l'eau le sopalin imbibé pour ne pas gâcher.
J'estime ma dose entre 300 et 400 ug.
J'ai pris une dernière trace de kétamine en attendant la montée de L et je suis parti danser devant les caissons avec Noe.
Je vais décrire rapidement le lieu de la teuf ; c'était un entrepot désafecté dans une zone industrielle, je n'étais jamais venu dans ce coin auparavant.
La rue qui longeait l'entrepot était bordée de grillages et de bureaux ou usines et les teufeurs avaient garés leurs voitures sur le bord.
La teuf étant assez accessible et peu discrète, tous les participants n'étaient pas les + bienveillants ou dans l'esprit de partage et de bienveillance que l'on peut trouver en général en free party.
La tente était à 200 mètres dans la même rue que l'entrepôt.
J'étais assez serein pour le trip et même si je savais que c'était une grosse dose, je pensais qu'au pire je serai un peu déstabilisé et que la montée serai un peu violente, j'avais déjà eu une trentaine de trip au L dont une moitié en mix avec de la kétamine.
Le Trip :
03:00 : Je sens que j'ai consommé du LSD mais je n'ai pas d'effet particuliers, je me demande quand même si la fin des effets de meth et la redescente qui suit ne vont pas ternir mon trip.
03:30 : Nous sommes toujours en train de danser avec Noe mais il a besoin d'aller manger à la tente, il part donc et je ne l'accompagne pas car je commence à avoir ma montée et j'aimerais la passer à danser.
A partir de ce moment là, je n'ai plus regardé l'heure jusqu'à environ 06:00 du matin, les horaires seront donc des estimations.
04:00 : La montée commence à se faire pas mal sentir et je me perd dans mes pensées et j'essaie depuis tout à l'heure de fumer mon cigarillo mais je pense à un sujet comme de savoir si je me comporterais pareil si j'étais seul sur terre sans le regard des autres, puis je réfléchis je réfléchis et je reviens au point de départ de ma question sans me rappeller de la réfléxion et pour seul marqueur temporel de ma boucle, la cigarette ayant rétrécie...
Parfois, un ami viendrai me saluer et je prendrai du temps à le reconnaître tellement j'étais déconnecté et disons en introspection.
04:15 : Ma vision commence à être sérieusement altérée, et ma perspective des distances est biaisée car une personne allumant une lampe torche à l'autre bout de l'entrepot me fit croire au flash téléphone de quelqu'un derrière moi.
Je savais que j'étais seul au milieu d'inconnus et sous grosse dose mais cela ne m'a pas tant inquiété, j'avais plutôt l'habitude, je ne voulais pas céder à la panique.
04:30 : Je décide d'aller uriner dehors et je me dirige avec peine vers la sortie mais l'environnement est vraiment diforme et ma vision se découpe image par image avec un filtre granuleux qui me fait voir en 3 ou 4 FPS. J'en suis très surpris et cela me désarçonne un peu.
J'approche d'une clôture mais comme souvent sous Ke + L j'ai du mal à savoir si je ne suis pas en train de me pisser dessus quand je vais uriner.
Dans le sens où j'ai l'impression que, surtout sous K, que je pourrais me réveiller d'un rêve et être en fait dans mon lit, ou juste que je ne connais plus bien les limites spatiales de mon corps et que l'urine qui est donc sensée passer de mon corps à l'extérieur de mon corps passerait de mon corps à potentiellement mon corps...
J'ai donc décidé de me retenir et d'aller trouver Noe pour me rassurer et me calmer.
Je vais vers la tente mais marchant tout seul dans la rue entouré d'inconnus je suis un peu stressé.
J'entends des insultes et des cris et je ne sais pas si c'est moi qui les invente sous le stress ou s'ils sont réels.
Je cours vers la tente mais le chemin semble se rallonger, des voitures se rajoutent à perte de vue et je commence à stresser.
Je parviens à rester calme et j'atteins la tente.
Je suis conscient que je commence sérieusement à bader et j'essaie de trouver un visage familier pour me rassurer mais les voisins de tente n'étaient pas là, j'étais seul.
Je rebrousse chemin et je décide de retourner aux caissons pour absolument trouver Noe, j'étais en détresse.
04:45 : Ma vue était redevenue normale et je fouillais parmis la foule pour trouver Noe ou un autre ami mais je ne trouvais personne et je n'osais demander à un inconnu de m'aider.
A un moment je m'assois à côté d'inconnus car je commençais à perdre pieds avec la réalité et à paniquer.
Il me demande si ça va mais je n'entends pas bien ce qu'il dit et je me dis qu'en fait il ne peut pas m'aider, je me calme un peu et je me dis que je dois juste être rationnel et ne pas stresser.
C'est à ce moment que je croise Madeleine, une vieille amie en qui j'avais tout à fait confiance et qui m'avait déjà sauvé d'un badtrip il y a un an.
Je lui dit que ça ne va pas du tout et que j'aimerais qu'elle m'aide. La spirale de négativité commençait à s'accélérer et petit à petit en essayant de m'accrocher à la réalité je paniquais de + en +.
05:00 : Je suis avec Madeleine dehors et malgré le fait que j'ai très confiance en elle, Noe m'a déjà vu dans des états pas possibles à cause de k hole sous L ou autres singeries, il me paraissait comme une "ancre" + sure à la réalité, j'ai donc décidé de rester avec Madeleine en attendant de trouver Noe.
Je lui demande de m'accompagner uriner car elle me permettait d'être sûr que je pissais vers l'extérieur et pas sur moi ou finalement ce qui n'était que moi même.
Elle décide ensuite d'aller à sa voiture qui était à 100 mètres et je dois la suivre je ne veux pas rester seul.
Là-bas on y retrouve un inconnu et ma montée se poursuivant à présent tout mon environnement est devenu hostile et les gens autour de moi se lavent d'insultes ou alertent à propos de la police qui viendrait ou tout autre malheur.
Plus je m'éloigne de Madeleine, plus je suis aspiré et plus je disparais.
A un moment je suis à 2-3 mètres d'eux et je les entend être épouvantés de me voir dans la voiture où j'aurai pissé partout sans en être conscient comme si j'étais témoin de la scène de l'extérieur.
Je panique et l'inconnu est assez hostile, comme tout le monde de mon point de vue mais je n'arrive pas à déterminer si c'est lui ou moi le "problème".
Je suis tellement déconnecté que j'ai souvent besoin de faire un calin à Madeleine ou de la tenir pour ne pas céder à la panique totale.
A un moment, l'inconnu énervé de me voir interragir bizarrement socialement devient menacant et mon instinct "animal" ou plutôt un peu d'adrénaline me font redescendre.
J'essaie donc de joindre Noe par téléphone mais j'ai du mal à me rappeller de mon mot de passe, la disposition du clavier à changé et ce qui était un réflexe moteur ne l'est plus.
05:15 : Je retrouve enfin Noe mais je me suis trop enfoncé dans la spirale négative et quand on discute tout ce qu'il me dit est transformé en chose alarmantes comme quoi la teuf est annulée et que les flics arrivent que c'est la merde.
Je lui fait part du fait que je doute de ce qu'il me dit et toute la négativité que je lui raconte l'influence aussi un peu car il est sous L.
Nous allons à la tente et il me rassure un peu.
Je m'assois par terre et je passe un stade de non retour dans le trip, je perçu alors Noe comme incapable de m'aider et sa valeur d'ancre à la réalité faiblis.
Je courru pour rejoindre Madeleine qui était maintenant loin mais en m'éloignant de Noe la route m'aspirait comme une spirale infinie et physiquement se mouvait pour me faire disparaitre dans les ténèbres.
Completement paniqué je revint donc vers Noe et le supplia de m'aider.
J'étais persuadé que j'allais disparaître.
A partir de ce moment là, je ne me souviens plus exactement de mes schémas de pensées ou de tous les détails.
05:30 : Je cherche désespérement la réponse à une question dont je ne peux trouver la solution car tout ce que je perçois de la réalité est en fait le fruit de moi même et je tombe dans des boucles infinies qui me ramènent toujours au fait que je suis seulement un output et je ne peux pas avoir la réponse que je cherche.
Si je la trouve à un moment je la communique à Noe mais quand je la perd à nouveau et que je retombe dans la boucle il ne peut me la communiquer car tout input est coupé, je maîtrise tout ce que je perçois, Noe n'est que le fruit de ma perception et pas la réalité, et dès que j'arrive à émerger quand je me remet à douter je retombe dans la boucle qui se matérialise spatialement par l'environnement qui tourne jusqu'à ce que je disparaisse dans un tourbillon de couleurs.
Hors de toute réalité.
A ce moment là mes 2 autres amis m'avaient rejoins et essayaient de m'aider.
Je leur demandait de décrire la réalité qu'ils percevaient et comment je me situais physiquement pour pouvoir essayer de me reconnecter avec la réalité.
A des moments je sortais de justesse de la boucle infinie qui me faisait disparaître et je voyais mes amis s'insulter et paniquer quand ils discutaient, parfois j'arrivais à percevoir correctement leurs dires mais leur bonne volonté et sentiments ne me sortaient pas de l'enfer.
De + parfois je sentais mon corps être couvert d'urine et mes amis voir que je me pissais dessus et moi complètement honteux et inpuissant paniquer encore + à mesure que je disparaissais.
A un moment j'étais tellement déconnecté de la réalité que je ne recevais plus son "input", je pouvais seulement parler à mes amis et leur dire que je ne pouvais pas les entendre.
Je leur ai demandé d'appeller les secours car je disparaissais et j'étais totallement paniqué par ces boucles infinies sans réponses qui me tourmentaient, je n'arrivais pas à leur expliquer ce qu'il se passait et dès que je trouvais un élément de réponse pour solutionner mon problème je l'oubliais et repartais dans une boucle.
Surtout que mes amis ne pouvaient pas me redonner l'élément de réponse car à ce moment ma perception se modifirait et je me retrouverai seul avec moi même en train de disparaitre dans la boucle à nouveau.
A un moment je me mis à percevoir le set and settings comme un % qui une fois qu'il dépassait 50% permettait de voir la vie positivement et pas comme une spirale infernale négative.
J'étais conscient qu'il suffisait de prendre l'opposé de ma perception actuelle des choses et de tout voir positivement mais je n'y arrivais pas.
A un moment je me rendis compte que si je pouvais subir ma perception de la réalité et la laisser me torturer je pouvais aussi être le créateur de cette dernière et faire apparaître des choses et cette idée me réjouissait énormément au point de basculer le trip en good trip pendant quelques intants.
Le ciel prendrait une teinte verte et je ressentirais une petite euphorie d'omniscience ou de dieu créateur avant que le lieu sinistre me replonge dans la spirale infinie de la négativité.
05:50 : Après de longues minutes à discuter avec Noe, à ne pas trop quitter la réalité et à améliorer mon "%" de set and settings je reprenais du poil de la bête et j'étais capable de rester cohérent quelques minutes.
Quand il me proposait d'aller danser ou d'aller de l'avant je lui expliquait à quel point la torture était réelle pour moi et que ce que je percevais de la réalité ou à quel point les gens s'insultaient ou comment mon corps se remplissait de pisse ou autres cauchemars me paraissait réel.
Mais après quelques instants j'avais accepté le fait que je n'allais pas disparaître et nous allâmes danser car je ne voulais pas pourrir la soirée de mon ami.
06:00 : Grâce à la musique tekno que j'affectionnais particulierement je réussis à passer en "positif" et sortir des boucles infinies.
J'arrêtais donc d'oublier et de transformer ma perception de la réalité en ce qui me faisait peur et je pouvais prendre des notes et me souvenir de mes réflexions.
La spirale destructive du bad trip était aussi dégénératrice qu'était génératrice la spirale positive des idées et réfléxions qu'on retient quand on est capable de voir les choses positivement.
J'ai ressenti une grande euphorie devant cette réalisation, de voir que si cela pouvait être à ce point un enfer, c'était que ça pouvait être au moins autant l'opposé.
Je finis par penser que le LSD permettait simplement de modifier notre perception de la réalité et à un certain point de la manipuler.
Que tout notre environnement, nos interractions et la réalité étaient des entrées et sorties, avec des potentiels positifs ou négatifs.
A ce moment là un manieur de bâton de feu commença son spectacle et je m'assis devant lui durant 30 minutes et 1h30 après qu'il ai finit son spectacle.
Je ne pensais plus à danser car je ne pouvais m'empêcher de me poser des questions sur ce qu'était vraiment la réalité, sur ce qui la définissait, sur comment nous étions capable de la modifier.
Sur commment grâce à un autre être j'ai pu garder un lien avec la réalité tout à l'heure.
J'étais fasciné par ce que je venais de découvrir, cette facette que je ne soupçonnais pas du LSD, je venais d'être témoin de la différence entre ce que pouvait être la réalité et la façon dont on la percevait.
Je ne prétend pas avoir trouvé de solution à cette question mais le simple fait de se la poser et d'y réfléchir m'a fait beaucoup de bien.
J'eu parfois la sensation que positivité et négativité n'étaient que le revers d'une même pièce et que tout était un constant équilibre mais il est difficile de comprendre ses propres réflexions sur le sujet lorsque l'on est plus dans cet état de conscience.
Je me suis aussi rendu compte qu'ultimement, nous avions le contrôle sur tout ce que l'on percevait et que l'on pouvait seulement créer notre réalité sans la recevoir comme lorsque je ne pouvais plus communiquer avec mes camarades mais juste leur parler.
J'ai aussi remarqué qu'il était interessant de décrire la perception de la réalité à un instant T comme avec un trip report par exemple car cela ne nécessite pas de décrire la réalité à l'infini ( la "fonction" réalité ).
J'ai continué à écrire des idées sur mon téléphone.
08:00 :
Après un moment, j'étais fatigué de penser à tout ça, je voulais juste redevenir un peu "con" et danser sans soucis j'ai donc ouvert le rosé et fait l'apérot puis la journée s'est terminée tranquillement sans rien de notoir à part le fait que ma mamie en visio a dit que mon regard était différent ce soir là, que j'avais l'air changé.
Je ne sais pas trop si c'était à cause de mon anisocorie, des mes cernes ou du fait que je portais souvent mon regard dans le vide en repensant à ce que j'avais vêcu...
17h après le trip mes pupilles étaient encore un peu dilatées mais j'ai quand même réussi à bien dormir.
Merci pour votre lecture, c'était un texte assez long et il manque pas mal de détails surtout sur les boucles infinies de négativité menants à la disparition de mon existence, ou sur le fait que de passer en "mode" good trip amenait la solution à ces boucles.
Set and Settings :
Sans avoir dormi depuis vendredi 12:00, je décide d'aller en teuf ce samedi soir.
Craignant d'être fatigué et pour ne pas laisser déteindre mon manque de sommeil sur mon humeur, j'ai pris une trace de meth samedi à minuit.
J'ai ensuite pris de la kétamine et un des 3 amis avec qui j'étais venu, appellons le Noe, a pris un carton a 100ug.
Le temps passe et son trip commence à monter, les gouttes ayant été déposées sur les buvards ayant un peu imbibées le sopalin en dessous je voulais m'assurer que la dose de Noe était suffisante, et pas trop dosée ou trop peu.
Voyant qu'il était déjà 02:30 je suis allé à ma tente et j'ai pris 3 cartons puis j'ai machouillé avec de l'eau le sopalin imbibé pour ne pas gâcher.
J'estime ma dose entre 300 et 400 ug.
J'ai pris une dernière trace de kétamine en attendant la montée de L et je suis parti danser devant les caissons avec Noe.
Je vais décrire rapidement le lieu de la teuf ; c'était un entrepot désafecté dans une zone industrielle, je n'étais jamais venu dans ce coin auparavant.
La rue qui longeait l'entrepot était bordée de grillages et de bureaux ou usines et les teufeurs avaient garés leurs voitures sur le bord.
La teuf étant assez accessible et peu discrète, tous les participants n'étaient pas les + bienveillants ou dans l'esprit de partage et de bienveillance que l'on peut trouver en général en free party.
La tente était à 200 mètres dans la même rue que l'entrepôt.
J'étais assez serein pour le trip et même si je savais que c'était une grosse dose, je pensais qu'au pire je serai un peu déstabilisé et que la montée serai un peu violente, j'avais déjà eu une trentaine de trip au L dont une moitié en mix avec de la kétamine.
Le Trip :
03:00 : Je sens que j'ai consommé du LSD mais je n'ai pas d'effet particuliers, je me demande quand même si la fin des effets de meth et la redescente qui suit ne vont pas ternir mon trip.
03:30 : Nous sommes toujours en train de danser avec Noe mais il a besoin d'aller manger à la tente, il part donc et je ne l'accompagne pas car je commence à avoir ma montée et j'aimerais la passer à danser.
A partir de ce moment là, je n'ai plus regardé l'heure jusqu'à environ 06:00 du matin, les horaires seront donc des estimations.
04:00 : La montée commence à se faire pas mal sentir et je me perd dans mes pensées et j'essaie depuis tout à l'heure de fumer mon cigarillo mais je pense à un sujet comme de savoir si je me comporterais pareil si j'étais seul sur terre sans le regard des autres, puis je réfléchis je réfléchis et je reviens au point de départ de ma question sans me rappeller de la réfléxion et pour seul marqueur temporel de ma boucle, la cigarette ayant rétrécie...
Parfois, un ami viendrai me saluer et je prendrai du temps à le reconnaître tellement j'étais déconnecté et disons en introspection.
04:15 : Ma vision commence à être sérieusement altérée, et ma perspective des distances est biaisée car une personne allumant une lampe torche à l'autre bout de l'entrepot me fit croire au flash téléphone de quelqu'un derrière moi.
Je savais que j'étais seul au milieu d'inconnus et sous grosse dose mais cela ne m'a pas tant inquiété, j'avais plutôt l'habitude, je ne voulais pas céder à la panique.
04:30 : Je décide d'aller uriner dehors et je me dirige avec peine vers la sortie mais l'environnement est vraiment diforme et ma vision se découpe image par image avec un filtre granuleux qui me fait voir en 3 ou 4 FPS. J'en suis très surpris et cela me désarçonne un peu.
J'approche d'une clôture mais comme souvent sous Ke + L j'ai du mal à savoir si je ne suis pas en train de me pisser dessus quand je vais uriner.
Dans le sens où j'ai l'impression que, surtout sous K, que je pourrais me réveiller d'un rêve et être en fait dans mon lit, ou juste que je ne connais plus bien les limites spatiales de mon corps et que l'urine qui est donc sensée passer de mon corps à l'extérieur de mon corps passerait de mon corps à potentiellement mon corps...
J'ai donc décidé de me retenir et d'aller trouver Noe pour me rassurer et me calmer.
Je vais vers la tente mais marchant tout seul dans la rue entouré d'inconnus je suis un peu stressé.
J'entends des insultes et des cris et je ne sais pas si c'est moi qui les invente sous le stress ou s'ils sont réels.
Je cours vers la tente mais le chemin semble se rallonger, des voitures se rajoutent à perte de vue et je commence à stresser.
Je parviens à rester calme et j'atteins la tente.
Je suis conscient que je commence sérieusement à bader et j'essaie de trouver un visage familier pour me rassurer mais les voisins de tente n'étaient pas là, j'étais seul.
Je rebrousse chemin et je décide de retourner aux caissons pour absolument trouver Noe, j'étais en détresse.
04:45 : Ma vue était redevenue normale et je fouillais parmis la foule pour trouver Noe ou un autre ami mais je ne trouvais personne et je n'osais demander à un inconnu de m'aider.
A un moment je m'assois à côté d'inconnus car je commençais à perdre pieds avec la réalité et à paniquer.
Il me demande si ça va mais je n'entends pas bien ce qu'il dit et je me dis qu'en fait il ne peut pas m'aider, je me calme un peu et je me dis que je dois juste être rationnel et ne pas stresser.
C'est à ce moment que je croise Madeleine, une vieille amie en qui j'avais tout à fait confiance et qui m'avait déjà sauvé d'un badtrip il y a un an.
Je lui dit que ça ne va pas du tout et que j'aimerais qu'elle m'aide. La spirale de négativité commençait à s'accélérer et petit à petit en essayant de m'accrocher à la réalité je paniquais de + en +.
05:00 : Je suis avec Madeleine dehors et malgré le fait que j'ai très confiance en elle, Noe m'a déjà vu dans des états pas possibles à cause de k hole sous L ou autres singeries, il me paraissait comme une "ancre" + sure à la réalité, j'ai donc décidé de rester avec Madeleine en attendant de trouver Noe.
Je lui demande de m'accompagner uriner car elle me permettait d'être sûr que je pissais vers l'extérieur et pas sur moi ou finalement ce qui n'était que moi même.
Elle décide ensuite d'aller à sa voiture qui était à 100 mètres et je dois la suivre je ne veux pas rester seul.
Là-bas on y retrouve un inconnu et ma montée se poursuivant à présent tout mon environnement est devenu hostile et les gens autour de moi se lavent d'insultes ou alertent à propos de la police qui viendrait ou tout autre malheur.
Plus je m'éloigne de Madeleine, plus je suis aspiré et plus je disparais.
A un moment je suis à 2-3 mètres d'eux et je les entend être épouvantés de me voir dans la voiture où j'aurai pissé partout sans en être conscient comme si j'étais témoin de la scène de l'extérieur.
Je panique et l'inconnu est assez hostile, comme tout le monde de mon point de vue mais je n'arrive pas à déterminer si c'est lui ou moi le "problème".
Je suis tellement déconnecté que j'ai souvent besoin de faire un calin à Madeleine ou de la tenir pour ne pas céder à la panique totale.
A un moment, l'inconnu énervé de me voir interragir bizarrement socialement devient menacant et mon instinct "animal" ou plutôt un peu d'adrénaline me font redescendre.
J'essaie donc de joindre Noe par téléphone mais j'ai du mal à me rappeller de mon mot de passe, la disposition du clavier à changé et ce qui était un réflexe moteur ne l'est plus.
05:15 : Je retrouve enfin Noe mais je me suis trop enfoncé dans la spirale négative et quand on discute tout ce qu'il me dit est transformé en chose alarmantes comme quoi la teuf est annulée et que les flics arrivent que c'est la merde.
Je lui fait part du fait que je doute de ce qu'il me dit et toute la négativité que je lui raconte l'influence aussi un peu car il est sous L.
Nous allons à la tente et il me rassure un peu.
Je m'assois par terre et je passe un stade de non retour dans le trip, je perçu alors Noe comme incapable de m'aider et sa valeur d'ancre à la réalité faiblis.
Je courru pour rejoindre Madeleine qui était maintenant loin mais en m'éloignant de Noe la route m'aspirait comme une spirale infinie et physiquement se mouvait pour me faire disparaitre dans les ténèbres.
Completement paniqué je revint donc vers Noe et le supplia de m'aider.
J'étais persuadé que j'allais disparaître.
A partir de ce moment là, je ne me souviens plus exactement de mes schémas de pensées ou de tous les détails.
05:30 : Je cherche désespérement la réponse à une question dont je ne peux trouver la solution car tout ce que je perçois de la réalité est en fait le fruit de moi même et je tombe dans des boucles infinies qui me ramènent toujours au fait que je suis seulement un output et je ne peux pas avoir la réponse que je cherche.
Si je la trouve à un moment je la communique à Noe mais quand je la perd à nouveau et que je retombe dans la boucle il ne peut me la communiquer car tout input est coupé, je maîtrise tout ce que je perçois, Noe n'est que le fruit de ma perception et pas la réalité, et dès que j'arrive à émerger quand je me remet à douter je retombe dans la boucle qui se matérialise spatialement par l'environnement qui tourne jusqu'à ce que je disparaisse dans un tourbillon de couleurs.
Hors de toute réalité.
A ce moment là mes 2 autres amis m'avaient rejoins et essayaient de m'aider.
Je leur demandait de décrire la réalité qu'ils percevaient et comment je me situais physiquement pour pouvoir essayer de me reconnecter avec la réalité.
A des moments je sortais de justesse de la boucle infinie qui me faisait disparaître et je voyais mes amis s'insulter et paniquer quand ils discutaient, parfois j'arrivais à percevoir correctement leurs dires mais leur bonne volonté et sentiments ne me sortaient pas de l'enfer.
De + parfois je sentais mon corps être couvert d'urine et mes amis voir que je me pissais dessus et moi complètement honteux et inpuissant paniquer encore + à mesure que je disparaissais.
A un moment j'étais tellement déconnecté de la réalité que je ne recevais plus son "input", je pouvais seulement parler à mes amis et leur dire que je ne pouvais pas les entendre.
Je leur ai demandé d'appeller les secours car je disparaissais et j'étais totallement paniqué par ces boucles infinies sans réponses qui me tourmentaient, je n'arrivais pas à leur expliquer ce qu'il se passait et dès que je trouvais un élément de réponse pour solutionner mon problème je l'oubliais et repartais dans une boucle.
Surtout que mes amis ne pouvaient pas me redonner l'élément de réponse car à ce moment ma perception se modifirait et je me retrouverai seul avec moi même en train de disparaitre dans la boucle à nouveau.
A un moment je me mis à percevoir le set and settings comme un % qui une fois qu'il dépassait 50% permettait de voir la vie positivement et pas comme une spirale infernale négative.
J'étais conscient qu'il suffisait de prendre l'opposé de ma perception actuelle des choses et de tout voir positivement mais je n'y arrivais pas.
A un moment je me rendis compte que si je pouvais subir ma perception de la réalité et la laisser me torturer je pouvais aussi être le créateur de cette dernière et faire apparaître des choses et cette idée me réjouissait énormément au point de basculer le trip en good trip pendant quelques intants.
Le ciel prendrait une teinte verte et je ressentirais une petite euphorie d'omniscience ou de dieu créateur avant que le lieu sinistre me replonge dans la spirale infinie de la négativité.
05:50 : Après de longues minutes à discuter avec Noe, à ne pas trop quitter la réalité et à améliorer mon "%" de set and settings je reprenais du poil de la bête et j'étais capable de rester cohérent quelques minutes.
Quand il me proposait d'aller danser ou d'aller de l'avant je lui expliquait à quel point la torture était réelle pour moi et que ce que je percevais de la réalité ou à quel point les gens s'insultaient ou comment mon corps se remplissait de pisse ou autres cauchemars me paraissait réel.
Mais après quelques instants j'avais accepté le fait que je n'allais pas disparaître et nous allâmes danser car je ne voulais pas pourrir la soirée de mon ami.
06:00 : Grâce à la musique tekno que j'affectionnais particulierement je réussis à passer en "positif" et sortir des boucles infinies.
J'arrêtais donc d'oublier et de transformer ma perception de la réalité en ce qui me faisait peur et je pouvais prendre des notes et me souvenir de mes réflexions.
La spirale destructive du bad trip était aussi dégénératrice qu'était génératrice la spirale positive des idées et réfléxions qu'on retient quand on est capable de voir les choses positivement.
J'ai ressenti une grande euphorie devant cette réalisation, de voir que si cela pouvait être à ce point un enfer, c'était que ça pouvait être au moins autant l'opposé.
Je finis par penser que le LSD permettait simplement de modifier notre perception de la réalité et à un certain point de la manipuler.
Que tout notre environnement, nos interractions et la réalité étaient des entrées et sorties, avec des potentiels positifs ou négatifs.
A ce moment là un manieur de bâton de feu commença son spectacle et je m'assis devant lui durant 30 minutes et 1h30 après qu'il ai finit son spectacle.
Je ne pensais plus à danser car je ne pouvais m'empêcher de me poser des questions sur ce qu'était vraiment la réalité, sur ce qui la définissait, sur comment nous étions capable de la modifier.
Sur commment grâce à un autre être j'ai pu garder un lien avec la réalité tout à l'heure.
J'étais fasciné par ce que je venais de découvrir, cette facette que je ne soupçonnais pas du LSD, je venais d'être témoin de la différence entre ce que pouvait être la réalité et la façon dont on la percevait.
Je ne prétend pas avoir trouvé de solution à cette question mais le simple fait de se la poser et d'y réfléchir m'a fait beaucoup de bien.
J'eu parfois la sensation que positivité et négativité n'étaient que le revers d'une même pièce et que tout était un constant équilibre mais il est difficile de comprendre ses propres réflexions sur le sujet lorsque l'on est plus dans cet état de conscience.
Je me suis aussi rendu compte qu'ultimement, nous avions le contrôle sur tout ce que l'on percevait et que l'on pouvait seulement créer notre réalité sans la recevoir comme lorsque je ne pouvais plus communiquer avec mes camarades mais juste leur parler.
J'ai aussi remarqué qu'il était interessant de décrire la perception de la réalité à un instant T comme avec un trip report par exemple car cela ne nécessite pas de décrire la réalité à l'infini ( la "fonction" réalité ).
J'ai continué à écrire des idées sur mon téléphone.
08:00 :
Après un moment, j'étais fatigué de penser à tout ça, je voulais juste redevenir un peu "con" et danser sans soucis j'ai donc ouvert le rosé et fait l'apérot puis la journée s'est terminée tranquillement sans rien de notoir à part le fait que ma mamie en visio a dit que mon regard était différent ce soir là, que j'avais l'air changé.
Je ne sais pas trop si c'était à cause de mon anisocorie, des mes cernes ou du fait que je portais souvent mon regard dans le vide en repensant à ce que j'avais vêcu...
17h après le trip mes pupilles étaient encore un peu dilatées mais j'ai quand même réussi à bien dormir.
Merci pour votre lecture, c'était un texte assez long et il manque pas mal de détails surtout sur les boucles infinies de négativité menants à la disparition de mon existence, ou sur le fait que de passer en "mode" good trip amenait la solution à ces boucles.
