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Les voies d'accès au Tout 3 - Les boucles macroscopiques

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Deleted-1

Invité
Dans la suite des voies d'accès au Tout, une première partie sur les répétitions de la vie, de tout ce qui nous fait tourner en rond tout en avançant. ​



PHYSIQUE QUANTIQUE

En découvrant l’énergie sombre et la matière noire (qui représenterait environ 90% de l'univers), des scientifiques tentent d’établir la théorie du Tout, c’est à dire de proposer une équation décrivant l’ensemble du fonctionnement de l’univers, en associant les forces de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, dans une équation comprenant des corps très massifs et des corps minuscules (la relativité générale de la gravité et la mécanique quantique). Cela permettrait en autre de savoir si notre univers est issu d’une unique explosion nommé big bang, ou si notre univers rebondit en fait sur lui-même depuis on ne sait combien de temps, dans un big crunch, comme certains modèles théoriques le prédissent... Aujourd’hui nous ne savons pas vraiment ce qu’il y a au delà du mur de Planck (380 000 années avant le point d'origine du dit bang initial), et il se pourrait que l’univers n’en soit pas à ses débuts, puisqu’il pourrait se dilater et se rétracter infiniment en rebondissant sur lui-même, dans des successions de bang créant à chaque fois un nouvel univers. L'autre théorie propose que notre univers va continuer de s'étendre exponentiellement comme actuellement, jusqu'à ce qu'il se gèle et se fige pour l'éternité une fois toute son énergie consommée.

Mais pour en revenir à un aspect anthropologique et plus terrestre, le vécu dont l’homme recherche la répétition, c’est bien son séjour prénatal, situation dont il fut chassé sur un mode traumatisant en naissant, et qu’il désire sans cesse retrouver dans une dynamique narcissique.

En ce qui concerne l’être humain donc, l’effet de bouclage se retrouve dans les impressions de déjà-vu, dans les représentations, les fantasmes, les intuitions, les actes en tout genre, les passions et les émotions, les hontes et les culpabilités, parce que tous les affects se répètent de jour en jour, de proche en proche, au travers de types de personnalité qui eux aussi se répètent dans des attitudes et caractères similaires, et ce depuis des milliers d’années.

Le phénomène de la naissance et de la mort, lorsque la vie de chaque être vivant est composé d’un début et d’une fin, se répète lui inlassablement au travers de l’espèce, lorsqu’un être met au monde un autre être, etc. L’être humain n’échappant pas à ce schéma du vivant, lorsqu’un individu nait, se reproduit, puis meurt. En plongeant dans la fractale du Tout s’exprimant en l’humain, sa vie se décompose aujourd’hui en une enfance, une adolescence, une adulescence, l’âge adulte, la retraite, avant d’en finir par la sénilité. Quel schéma cyclique en tirer ?

Une crise existentielle tous les vingt ans

J’ai remarqué que l’individu adulte vivait périodiquement une crise existentielle, la première advenant autour de la vingtaine, la seconde entre la quarantaine et la cinquantaine, la dernière en fin de vie. Dans ce bouclage de crise, la première est une crise de jeunesse lorsque l’on se confronte à la dureté de la vie d’adulte, au poids des responsabilités du quotidien et de sa propre existence, avec l’émergence des parties les moins développées de sa personnalité, c’est à dire de sa part d’ombre dans un retour du refoulé, à laquelle on se confronte malgré soi, et dont l'exercice lent et mal maîtrisé peut nous attirer des ennuis, en particulier dans nos relations interpersonnels et avec autrui. Il y a là une reviviscence d’angoisses enfantines refoulée, qui lorsqu’elles ressurgissent naturellement, rendent très susceptible, et peuvent donc générer de violentes réactions émotionnelles, soit parce que l’individu ignore ou nie ses difficultés, soit au contraire parce qu’il se focalise dessus (au lieu de se concentrer sur ses forces). Le resurgissement naturel de ses angoisses dans une quête de son identité, est en un sens la cause du problème nihiliste d’un grand nombre d’usager de stupéfiant adolescent, qui en proie avec leurs difficultés, masquent ou  comblent leurs questionnements et difficultés dans des logiques de dépendance les dépassant (ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils font), et qui pour fuir leurs émotions, cherchent dans la défonce des sensations fortes ou immédiates, au détriment de ressentir des émotions ou des sentiments (soit parce qu’ils sont absents, soit parce qu’ils sont badant). Il peut s'agir de se mettre une caisse les week end, ou de s'enfumer tous les jours, mais aussi rentrés dans une dépendance au sexe, aux jeux-vidéos, aux réseaux sociaux, à la malbouffe, enfin y a du choix dans notre société pour oublier ses tracas du quotidien.

Ainsi, quand à vingt ans il est question de choisir ce que l’on va faire de sa vie, si l’individu ne sait pas qui il est, en ignorant ses centres d’intérêts, ses capacités, ses vulnérabilités, bref son potentiel à se réaliser en usant de ses forces pour étayer ses faiblesses, cela peut faire du dégât entre les exigences parentales l’obligeant à entreprendre des études pas toujours choisies, et parfois/souvent en contradiction avec ses instincts et désirs refoulés mais animant intérieurement son corps. Dans ce conflit psychique et physique, l’adulescent allant de désillusion en désillusion naturellement, en vient par la force des choses et malgré lui, à plus ou moins reconnecter avec son enfant intérieur dans un processus d’individuation. C'est à dire en retrouvant dans ses activités le sérieux qu’il mettait dans ses jeux d’enfant. Il s’agit pour lui de renouer avec ses valeurs, ses passions, ses émotions les plus fortes, celles qui l’animent depuis sa plus tendre enfance et qui, si elles l’ont mené jusqu’à ce doute existentiel lorsqu’il se sent perdu dans sa vie, aujourd’hui lui permettent de prendre des décisions et de se construire par rapport à ce qu’il entreprend, en assumant ses choix. Par exemple lors de cette crise existentielle de la vingtaine, il est courant qu’un individu affiche en photo de profil, une image de lui enfant, ce qui représenterait symboliquement qu’il ait renoué avec son enfant intérieur, en ayant retrouvé une certaine harmonie en lui (aspect positive de la nostalgie).

Crise du milieu de vie, crise du temps qui passe, est déjà passé ?

Autre moment fort du cycle de vie du narcissisme ; la crise du milieu de la vie qui est la crise des bilans. L'aspect idéaliste du narcissisme souhaite en nous que la vie soit éternelle, et s’il ne tolère pas aisément les secousses de l’identité, il n’aime pas non plus le rappel des horloges, parce que le corps est son point faible. Le bon usage du narcissisme recommande d’oublier le temps qui défile, en regardant droit devant soi, au lieu de vivre dans un passé dépassé, plein de remords et de regrets (aspect négatif de la nostalgie et de la culpabilité). Vis-à-vis du concept de soi, la bonne carte est celle de l’intimité et de l’expérience intérieure, toujours dans l'optique de renouer avec son enfant intérieur.

Dans le cas où l’individu aurait cheminé au fil des ans sans réelle passion et sans plus d’envie, tout en se croyant adulte et mâture (travail, famille, patrie faisant croire que maintenant on est grand), c’est au milieu de sa vie que sa part d’ombre refait surface à sa conscience (la dite crise de la quarantaine), et qu’il en vient à faire un bilan « imposé » en se connectant de nouveau à l’enfant qu’il a été, dans un dialogue intérieur. Au travers de nouvelles désillusions, il se rend régulièrement compte que jusqu’alors il vivait d’après les idéaux de ses parents, reproduisant ainsi ses relations parentales passées avec ses propres enfants, en ayant intériorisé le modèle d’éducation qu’il a reçu. Et ce sans vraiment dépasser ses hontes et culpabilités qu’il critiquait lors de sa crise de la vingtaine. A la suite de son introspection, il se rend compte qu’il en est venu à reproduire aujourd’hui ce qu’il dénonçait hier, pour au final devenir comme son parent tant redouté, et avec qui il avait le plus de difficulté. Drame.

Crise de fin de vie

S’acceptant enfin tant bien que mal en mettant de côté son ego, l’individu âgé et mâture sachant maintenant qui il est et ce qu’il vaut (après avoir partiellement dépassé l’erreur induite par son ego, de croire qu’il est celui qu’il voudrait être), s’assume de plus en plus qu’il vieillit et s’assagit (dans le meilleur des cas…). N’ayant plus rien à prouver, il opère jusqu’à la sénilité un certain détachement sur les choses en étant moins possédé par elles, ou moins que par le passé, jusqu’à ce que ses peurs le rattrapent à nouveau. Peur quant à la survie de sa descendance (de son espèce), peur de la décadence éthique et morale de la société (ce nihilisme indépassable par les jeunes générations n’ayant plus rien à faire de leurs ainés, le respect est mort en 1968), mais surtout peur de sa propre mort parce que c’est sa vie qui va s’arrêter, quand celle du reste de l’humanité continuera.

Quel souvenir restera t-il de ma personne, qui entretiendra ma mémoire, qu’ai-je fait pour que l’on se souvienne de moi ? C’est le moment du dernier bilan, du dernier souffle ou du dernier soupir, ce moment où l’on meurt digne et assuré d’avoir vécu sa vie sans regret, ou au contraire en poussant un dernier cri d’effroi, comme l’on a vécu dans la peur et le remord en passant à côté de soi, de sa vie, de la vie… A défaut d’avoir su flirter avec le Tout en vivant authentiquement, et en acceptant d’avoir bouclé le grand tour de sa vie en retournant à l’état de simple poussière d’étoile, la croyance en un au-delà pourrait alléger le poids de certaines consciences honteuses, ainsi que l’angoisse de certaines culpabilités dans ces moments où l’on ne peut plus se jouer la comédie. Alors la vérité se lirait peut-être sur l’expression que garde notre visage, lors du passage de vie à trépas.


QUE SE PASSE T-IL LORSQUE LE DIALOGUE INTÉRIEUR EST COMPLIQUÉ ?

Le lien commun a toutes ces crises, à ses répétitions menant à une remise à jour de sa vision du monde, de sa personne, de son concept de soi TTTTT, est le fait de s’avouer et de se reconnaitre en admettant ses réussites et ses échecs, ses raisons et ses torts, et comprendre les mécanismes de sa culpabilité que l'on projette sur autrui ou sur soi, afin de dépasser l’individu souffrant que l’on a été, et ainsi pouvoir aller de l’avant en passant de cercle en cercle, en entreprenant de nouvelles activités plus adaptées et adéquates à la personne que l’on est devenue. Cette individuation se faisant dans un dialogue intérieur, c'est-à-dire par une critique constructive de soi, même si le plus souvent avant de se relever plus fort de ses chutes, l’individu en passe par des minis crises perpétuelles, qui cumulées sur une échelle de vingt ans, donnent une crise existentielle conséquente comme vu précédemment.

Deux façons de procéder

Tout réside donc dans la qualité de son dialogue intérieur, de sa subjectivation, de la dialectique entre ses instances psychiques TTTTTT, faisant que si il est plutôt facile de reconnaitre ses succès, il est clairement moins évident d’admettre ses torts. Sans rentrer dans mille et un détails, je vois deux manières générales de procéder pour en arriver au fait de s’avouer ses manques, ses torts et erreurs : en passer directement par soi dans une méditation longue et rigoureuse, ou en passer par autrui dans une confrontation, qui par réflexion mènera à se rendre compte de soi.

Dans les deux cas la répétition du travail réflexif fait la réussite de l’action, lorsqu’il débouche sur une somme de confrontation menant à admettre chez soi une inadéquation émotionnelle, caractérielle et comportementale, donc un problème lié au fait de tourner en rond dans certains aspects de sa vie (le nier est le début de son introspection, dans laquelle on pourra commencer à se dire la vérité). L’intérêt est qu’à force de répétitions et de prise de conscience de soi, de ses affects se traduisant en caractères et comportements fréquents voire attendus, l’individu peut en venir à identifier en lui des schémas répétitifs et leurs répercussions sur sa santé physique, mentale et morale, mais aussi sur ses relations sociales, afin de trouver une solution pour aller de l’avant sans plus répéter ces schémas plus ou moins nocifs (par exemple, acheter ou spéculer de manière compulsive dans le but de toujours plus posséder ou cumuler des biens matériels ou de l’argent sans rien en faire, ou le fait de manger (gras le plus souvent) alors qu’on n’a pas vraiment faim, ou alors de consommer de la drogue par ennui, ou se battre pour se mesurer avec autrui, etc...).

Différences entre les façons de s’avouer à soi-même

Si la méditation permet de se confronter à soi-même, à son ego dont on se dissocierait pour se critiquer avec plus ou moins d’objectivité dans une relation interpersonnelle, la majorité des individus en passent par autrui pour se reconnaitre, le plus souvent en le provocant ou l’agressant, c’est à dire en faisant preuve d’ego quand on pense en devançant. Ce faisant, l’individu projette sur autrui ses propres torts/manques/vulnérabilités (je t’agresse en disant que c’est toi qui m’agresse), avant de se rendre compte de ses erreurs une fois les masques de l’ego tombés, en s’avouant à lui-même que ce qu’il critique chez autrui, c’est le plus souvent ce qu’il déni et refoule chez lui. De ce déni, ainsi que du refoulement de ses manques à être et de ses culpabilités, réside un blocage égotique poussant à chercher l’unité dans une illusion de soi se voulant unifiée, alors que l’individu est pluriel en ayant plusieurs facettes (« je est un nous »). En découle des actes répétitifs et impulsifs dont on n’a pas conscience, mais qui nous animent dans des pulsions de mort tendant vers le nihil ou le nirvana, selon que l’on détruit les choses (ou sa personne) pour les faire disparaitre dans un néant. Je pense qu'en fait partie le fait de se transcender dans une extase semi consciente, dans une volonté de retrouver un état prénatal d’être inanimé, une vie inorganique dans un retour à la mort.


POLITIQUE - Dures économies

Nous sommes d’impulsifs consommateurs de biens matériels ou de substances psychoactives, déterminés par les institutions à devenir dépendants dès le plus jeune âge. Nous sommes les victimes de choix politiques et économiques, ne rechignant pas à rendre addicts l'ensemble des individus. Le sucre est l'un des produits les plus répandus dans notre alimentation, et des millions si ce n'est des milliards de citoyens en sont dépendants. Le tabac pas besoin d'en parler, quand le numérique et plus généralement la technologie font tellement partie de notre quotidien qu'on est bientôt à l'ère du transhumanisme.

Vis à vis du monde de la finance, le nihilisme capitaliste a permit la dé-régularisation des marchés au point de dévaloriser la valeur même de l’argent, n’en reste qu’une idéologie du profit, qui cycliquement (environ tous les dix ans), fait subir à l’occident et les pays émergents une crise du modèle néolibéral, entrainant son lot de malheur sur fond d’inégalités. Les jours noirs des bourses mondiales n'inquiètent même plus, c'est devenu un fait banal parmi tant d'autres cataclysmes dont on ne peut rien. A une plus grande échelle on pourrait parler de crises majeurs comme en 1929 et en 2008, et à une plus petite échelle de mini crises associées à chaque cœur de métier. Ses petites crises dont on parle très peu dans les médias (dans le sens où l’on ne les met jamais en perspective), et qui se produisent chaque année selon les conditions du marché, du temps qu’il a fait pour tout ce qui est lié à l’agro-alimentaire, mais surtout selon la folie spéculative quand d’un battement d’aile de papillon, c’est par écho se reproduisant de bourse en bourse dans un système de marché dérégulé, que les taux d'intérêts et les prix des actions oscillent au gré des lubies et des peurs réapparaissant à chaque génération de traders. L’économie étant indissociable des guerres fleurissant aujourd’hui en dehors des frontières des pays développés, l’aspect cyclique et corolaire de ces massacres est tel, que l’on en viendrait à se demander si les guerres ne sont pas voulues…​
 
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