Les projets de vie

Tridimensionnel

Cheval théorique
Wola l'assistance, pour la rentrée je fais de bonnes résolutions dont celle de tenir active la section topic hebdo.
Je vous propose de réfléchir à la place des psychotropes dans vos projets de vie. Y sont-elles des freins ou des moteurs ? Les intégrez-vous dans vos projections de l'avenir, ou envisagez-vous plutôt un futur sans drogue ? Problématique plus large que ces quelques lignes de texte : je vous laisse développer.
 
Marrant que tu en parles, j'ai tout arrêté depuis lundi matin, justement pour avoir plus de temps à consacrer à mes études et à mes passions. Donc c'était clairement un frein. J'aimerai bien réintégrer progressivement un peu de beuh autoproduite, des champis autoproduits aussi et L, ké, speed testés et purifiés si possible. Le tout consommé uniquement pour me faire kiffer, pas pour taffer, me motiver, me détendre, améliorer une soirée médiocre, par simple craving... Mais bon dur. C'est pas la dernière fois que j'arrête je pense.

No more beating my brain with the liquor and drugs ;)
 
Après une quinzaine d'années à polyconsommer, avoir tout arrêté (même les joints) me fait un bien fou. La drogue a toujours été un frein, même si parfois partir en drift peut créer des sensations fortes et rigolotes en plus d'ouvrir quelques portes, globalement ça en ferme pas mal d'autres aussi.

Pour le première fois de ma vie je ne pense plus à la défonce H24 et c'est très plaisant. Je gère mes problèmes de fond différemment, en essayant d'appliquer toutes les belles idées que j'ai pu avoir quand je suis plein de volonté. Pour le reste je me distraie en restant actif, sans oublier de me reposer pour bien recharger mes batteries.

Face à l'addiction, tout est question de cadre. Il faut se cadrer pour pouvoir joyeusement s'encadrer, sinon on se déteste et c'est la déglingue. Bref engager ses responsabilités dans des projets qui font sens, sans trop se laisser distraire par toutes sortes d'impulsivités indésirées. Garder un rythme sain entre activités qui aèrent/élèvent le corps et l'esprit ainsi qu'une alimentation équilibrée. Pour avoir bien morflé l'hiver dernier, entre abus regrettables et dépression au point de ne plus pouvoir sortir de mon lit dans les pires moments, je me suis dis plus jamais ça. Et quand je perds de vue mes objectifs, que je sens que j'ai envie d'en faire qu'à ma tête, je me rappelle que je me suis engagé dans une voie pour ne plus jamais vivre toutes ces angoisses induites par la défonce, tous ces malheurs qu'ont pu m'apporter des consommation que je n'ai jamais su gérer en cherchant perpétuellement un cadre qui m'échappait à peine je croyais en avoir trouvé un. La drogue produit trop d'illusions.

Je me dis que je suis plein de vie, et qu'au lieu de rechercher ma propre mort, je vais mettre mon énergie au service des autres à mon niveau, selon mes capacités. Ça m'aide à me lever le matin et à y aller avec entrain, parce que si j'attends des autres qu'ils soient dynamiques pour me motiver, ils attendent ça de moi pour les motiver également. Question d'altruisme dans une réciprocité égoïste.
 
tout arrèter, oui, c'est mon seul projet de vie, je ne me projette pas trop dans le future, je me vois mort quand je me projete.
 
PSYCHOCRACK a dit:
tout arrèter, oui, c'est mon seul projet de vie, je ne me projette pas trop dans le future, je me vois mort quand je me projete.

Idemn. Force à toi frérot je sais ce que c'est :heart:
 
PSYCHOCRACK a dit:
tout arrèter, oui, c'est mon seul projet de vie, je ne me projette pas trop dans le future, je me vois mort quand je me projete.

J'avais les mêmes visions négatives quand je prodais, parce que je ne savais quoi faire de ma vie. En plus de me laisser parasiter par des idées qui me poussaient à ne pas m'engager dans telles ou telles voies. La liberté de choisir ça angoisse de ouf, mais à un moment faut se responsabiliser en sachant ce qu'on veut. En plus de s'y tenir, c'est peut-être ça le plus difficile. Après se défoncer ça fait rêver à toute sorte de chose, ça divertit tout en se croyant sérieux, mais sans vraiment oser de véritables changements, puisque sinon on ne pourrait plus se défoncer...

Pour contrer ses mauvais habitudes faut s'apprendre à inhiber ses automatismes négatifs de pensées, qui empêchent de se dire que ça va le faire, qu'il faut sortir de sa zone de confort pour faire de nouvelles rencontres, voir de nouvelles choses dans de nouveaux endroits, qui lanceront de nouveaux projets etc. En gros entretenir les idées qui nous font croire en l'avenir, en enrayant les mécanismes négatifs.

Cet hiver, ne serait-ce que me dire ça me terrorisait dans une angoisse où j'avais juste envie de disparaître. Envisager autre chose qu'être sous la couette à me prendre la tête entre deux siestes m'était impossible. Et puis je me suis engagé dans une formation, j'ai déménagé, et je me suis dis qu'en prenant un nouveau départ c'était le moment de me délaisser de nombreux poids que je n'arrivais plus à porter. J'en étais arrivé à un point où c'était m'en sortir et faire quelque chose de ma vie, où continuer de morfler et un jour me suicider, faire une OD ou me retrouver en HP.

Donc petit à petit j'ai organisé ma nouvelle vie en reconstruisant tout ce qui était détruit en moi/tout ce que j'avais laissé partir en vrille, pour que mon nouveau départ se passe au mieux. Dans l'entretien d'une dynamique positive j'ai repris une activité sportive régulière, je dis oui ou presque à chaque fois qu'on me propose de sortir (sans agenda de défonce et les crasses descentes je suis dispo) et je remplace les visions de moi mortifères par des visions vitalistes, où je me dis que ça va le faire.
J'ai bien validé le "diplôme de l'échec", quand en ayant de nombreuses cartes en main j'ai assez usé de mes facultés à en faire n'importe quoi en me sabordant. Bref j'ai appris qu'à chaque fois que je rate un truc, je recommence et ça réussit après, mais pour ça faut se bouger, en se renouvelant.

En ce moment, quand j'ai un coup de mou, je me dis que "Quand veut, on se meut." - Montessori
 
Idemn. Force à toi frérot je sais ce que c'est


merci, force à toi, tu à le cardio déglingué? et le reste aussi?

perso c'est héréditaire/génnétique, c'est du côté des deux parent le cardio

mais je soupsçone le gaillet odorant que l'on doit prendre pas plus de X semaines

le problème pour tout arrèter c'est que je peut pas, j'ais même envie de dmxe

merci laura

"Quand veut, on se meut."

ok je retien!
 
Le cannabis est un frein chez moi, j'essaie de retrouver une conso maîtrisée mais c'est difficile ; un joint et tout mon système de récompense s'emballe en quête du suivant. Pas évident parce que c'est assez nouveau pour moi, et la conso répétée me flingue la mémoire de façon aigüe. En conséquence c'est toute ma capacité à m'organiser et me projeter dans l'avenir qui morfle. Et comme je veux me remettre à étudier...
Bien content d'avoir fait 2 mois de sevrage - que j'ai rompu le week end dernier, et depuis je me ronge le frein pour pas brûler ce qu'il me reste.

Sinon je suis assez satisfait de mes autres consos. Quand je m'enfonce dans la routine j'ai un peu de tentation vis à vis de la K, mais celle-ci agit plutôt comme un moteur en me donnant envie de casser la routine justement.

De toutes façons mes projets de vie à moyen terme s'axent sur le nomadisme et le fait de ne plus subir de routine. Ce mode de vie diminue le piège de la tentation et m'aide à sentir quand le moment est approprié ou non ; comme le quotidien est bien rempli la drogue ne vient pas combler un vide mais plutôt sublimer le moment. Espérons que ça dure ^^

À long terme je pense que ma conso de psychés va diminuer. Pour le moment je prends du LSD une fois par an mais je me laisse tenter par un hallucinogène plus court 2 ou 3 fois dans l'année. J'espère réussir à me cantonner au LSD, les autres ne m'apportant plus grand chose, alors que l'acide est toujours un moteur puissant chez moi, avec des effets stimulants et antidépresseurs qui durent plusieurs semaines. Au fur et à mesure que ma santé mentale s'améliorera je pense que je ne ressentirai plus l'envie de ce trip rituel avec Lucy chaque été.
 
Question difficile.

Aujourd'hui je dirais que c'est moins un frein car mes consos sont moins fréquentes et cadrées. Ce ne sont plus des béquilles. Après ca reste qq chose auquel je pense assez régulièrement et je sens que ca prend la place d'autres envies et aspirations. C'est "facile" de se défoncer, plus simple que de se mettre à une nouvelle activité, monter des projets.

Est-ce que c'est un moteur ? J' aurais du mal à répondre à cette question. La prise de dogue est chez moi un moment de décompression, une bulle coupée de mon quotidien et ca c'est quelque chose qui me fait du bien.

Après est-ce que le positif l'emporte sur négatif ? J' en sais rien. Tout ce que je sais c'est que j'aime ca et que compte-tenu du fait que ma conso devient relativement raisonnable je ne me vois pas arrêter pour le moment. Par contre, faire attention que ca ne prenne pas trop d'importance dans ma vie. D' ou l' utilité pour moi (NB) d'avoir des périodes de pauses dans mes consos et d'en le fait de me projeter dans des futures perches, tester de nouveaux produits, lire psychaunot...
 
Pas évident parce que c'est assez nouveau pour moi, et la conso répétée me flingue la mémoire de façon aigüe.
alors perso, je soupçonne l'abus de cannabis, de donné des maladie mental sur la mémoiure je sais pas l'écrire mais je le vie aussi, c'est de pire en pire à la longue.
 
PSYCHOCRACK a dit:
merci, force à toi, tu à le cardio déglingué? et le reste aussi?

Nan moi c'est le foie. Mais je compatis. Parfois je me demande pourquoi arrêter pour ne pas risquer la mort si c'est pour crever tôt de toute façon à cause des abus passés.

Mais bref ce que je voulais dire c'est que je comprend la galère que c'est de se projeter dans l'avenir quand le présent est déjà incertain.
 
Face à un présent continuellement incertain, s'apprendre à kiffer son destin dans le recommencent éternelle d'une perpétuelle incertitude, devenant alors certaine. Avec ce que ça a de rassurant que d'accepter ses angoisses :)
 
Là tout de suite j'ai pas vraiment de projet de vie .
Ça me semble intenable de continuer à faire exploser ma tolérance aux benzo mais honnêtement je m'imagine très mal un futur où je serais capable de m'en passer .
Et je sais pas pourquoi mais je m'imagine tomber dans le premier déprésseur que je trouverais (espérons juste pas la tize que mon corps ne supporte pas) si je me sèvre du valium .
Pour le cannabis je crois c'est un peu pareil .

C'est évidemment des freins ces consos je suis nettement plus anxieux qu'avant d'avoir commencé le canna et les benzo et je les consommais en grande partie pour *soigner* l'anxiété .

Les dissos j'aimerais sincèrement ne plus retomber dans le piège de me dire *cette fois toute va bien se passer* parce que depuis peu à chaque fois que j'en avais repris c'était juste une sensation hyper désagréable couplée à une parano sur ma respiration comme je combo avec les benzo . Si c meme pas agréable autant arrêter pour de bon nan ?

Les psychédéliques séroto ... j'ai pourtant eu mon lot de bad trip et de lendemain de trip a chialer et hurler à la mort d'angoisse . Mais je sais pas franchement je n'ai jamais eu ce genre de réaction en dehors de mes périodes dépressives / anxieuses / abus de quelque chose d'autre, contrairement aux dissos c'est assez flippant et éprouvant donc j'ai moins envie de me casser le cerveau a répétition .

J'aimerais beaucoup continuer les psychédéliques dans ma vie, sûrement a un rythme moins soutenu . Mais c'est probablement l'addiction psychologique qui parle je crois, je suis du genre pétri d'angoisses à mort je crois pas que ce soit spécialement bon pour moi les trip
 
J'ai jamais eu aucun problème de mon côté entre ma conso et mes projets persos / pro.

Cela dit, je suis dans un milieu qui encourage les rencontres sociales (réseau) et je sens clairement que ça commence à me souler de voir ma conso d'alcool monter pour des raisons pros. Il est temps de se mettre au perrier aux soirées de taff :p
 
Je suis de l'avis de Cookies mais j'y mettrai quand même un bémol.

Ça dépend des substances et de l'impact qu'elles ont sur la personne, et ça c'est propre à chacun.

Autant l'alcool m'a ruiné la tronche ainsi que les relations sociales et familiales quand j'en abusait.
C'était clairement un frein à l'épanouissement.

Autant les stims ne m'ont jamais fait faire de merde au niveau motivation ni au niveau du taf ou de la vie privée mais ils m'ont niqué le cardio (j'ai été opéré et j'ai un traitement ad vitam æternam de bêta bloquant, anti arythmique et anticoagulants à vie) et ils m'ont poussés à une conso d'alcool et de benzo déraisonnable.
Donc ce fut un frein au final.

Autant le cannabis et les psychédéliques en général ne m'ont jamais démotivés ou empêché de mener à bien un projet ou d'en avoir. (Des projets)

Mais vraiment à mon avis ça dépend des personnes.
Du cadre de vie.

A ce jour je ne garde que le cannabis et l'alcool (mais uniquement en festif occasionnel pour ce dernier) et j'avoue que je n'imagine pas ma vie sans.
Ça ne freine ni ma motivation ni mes envies.
Sous canna je bosse mieux et plus longtemps sans me lasser et la vie a des couleurs plus scintillantes.
Mes périodes sans je suis plus morose, plus plat, moins joyeux.

Vraiment d'un individu à l'autre ça doit varier amha....
 
Je veux pas faire mon casse couille en reprenant la question à l'envers, mais je crois que si on veut arrêter n'importe quel prod qui prend trop sur sa vie ou sa santé.... 

Le meilleur produit de sevrage, c'est justement le projet de vie. 


Sinon le seul truc qui peut me perturber, C'est le canabis. 
Quand j'en ai, je fume plus que l'usine de recyclage du coin.... Jusqu'à épuisement du stock.... Et j'arrête d'un coup. 

Alors si j'ai un projet je ne me mets pas dans la situation de fumer..... Mais si je fume.... C'est pas que ça nuit à un éventuel projet.... C'est simplement qu'il ne me viennent même pas à l'esprit.

LSD, Champis, alcool, coke, MD, les catinones ... Tout ça... Je le gère sur des temps bien précis avec espacements et temps de recup.... Donc non aucun impact.
 
Vraiment d'un individu à l'autre ça doit varier amha....
OUi de ouf.
Y'a trop de variables dans la vie d'un individu a l'autre (déjà rien qu'entre la génétique et le social) pour pouvoir appliquer les choses de l'un à l'autre a mon avis.

Perso je sais que j'ai de la chance, et les prods me lassent très vite, j'aime plus la sobriété que la défonce. Mais ça , c'est clairement pas le cas de tout le monde, et rien qu'avec ça on change grandement de dynamique.
Pour moi c'est tellement facile de résister a un proposition de prod, peut importe le prod. j'aurai plus de mal a refuser une part de pizza alors que j'ai déjà mangé y'a 1h.
Donc ouais clairement, on est pas tous égaux :/
 
la drogue m'a torpillé au plus mauvais moment... En pleine croissance quand j'étais ado alors que j'aurais dû avoir une alimentation équilibrée à cet âge là je n'ai eu que la drogue comme nutriment. Ma trajectoire de vie a été infléchie précisément comme ça et je ne suis pas celui que ma ressource innée me dictait au départ. C'est différent des problèmes d'addiction habituels quand on a affaire à des usagers qui ont eu le noyau familial comme point de repère initial.

Mainant aujourd'hui j'ai arrêté la drogue depuis longtemps mais toute ma vie en a garde la trace...Parce que j'ai usé de drogue à un moment précis de l'existence, comme si il avait s'agit d'une intervention malveillante expérimentée en  matière humaine et experte en drogue. Celle-ci a toujours été un accessoire important pour la manigance. Des obédiences ont gardé un savoir inavoué depuis le temps où la drogue faisait ouvertement commerce. Et mon époque à moi (les 70) est le bordel social généralisé avec plein de choses inavouées qui se passent en plus de la scène médiatique...

Mais en compensation je comprends les usagers inféodés à la drogue dans le milieux médical par exemple... Et eux, à certains moments, comprennent les hippies... Le smile est le même.

Mais je connais aussi les moments où on se sent comme une vraie merde. Et ma place est quand même ici sur Psychonaut.

(je suis content que Aïskhyné soit modo, c'est vraiment l'homme la femme de la situation)
 
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