S
Styloplume
Guest
Salut les poteaux,
Ce soir, pas grand-chose à faire, alors j'écris un mail à quelqu'un que je connais à peine mais qui était curieux de toutes ces histoires d'enfant intérieur dont je parle dans mes TRs à tout bout de champ.
L'enfant intérieur, c'est un concept mis au point par Erika Chopich et Margeret Paul, deux thérapeutes américaines. Employé par la psychothérapeute que j'ai fréquentée, je m'y suis initié moi-même. La théorie a été très facile à comprendre. La pratique de ce principe, elle, est un véritable enfer
.
Comment j'aborde le sujet
Je ne vais pas vous recracher ce que racontent les auteurs dans leurs bouquin, parce que je ne saurais pas le faire, et parce que j'ai ma propre façon de comprendre tout ce délire.
Ah, j'ai une idée! Je vais aborder ça par le chemin de la psychanalyse! (c'est cool d'être en psycho des fois ) Je vais prendre des raccourcis que vous ne trouverez dans aucun bouquin, je fais un peu d'interdisciplinarité à ma sauce. Mouarfj'ai relu mes cours, mais c'est bourré de raccourci en tout genres je vous préviens.
Période œdipienne
Alors, la psychanalyse explique que l'enfant qui vient au monde est une page blanche avec des besoins fondamentaux: la nourriture, la sexualité...
Niveau nourriture et soins attentionnels, mieux c'est pourvu, mieux l'enfant se porte.
Niveau sexualité, c'est plus compliqué. Le petit garçon est, de 3 à 5 ans à peu près, pris de désir pour sa mère, veut l'épouser, et tuer son père. La petite fille, elle, veut épouser son père et tuer sa mère.
Evidemment, personne ne meure, personne ne se marie. L'enfant concoit de la frustration et la gère comme il peut.
Tient, j'ai un exemple marrant qu'on a eu en cours:
- Une fille de 5 ans sait qu'on ne rote pas à table.
- Elle veut se marier avec son père, normal, fin d'Oedipe.
- Elle est pleine de sentiments violents et ambigus pour sa mère (qui est une rivale, mais c'est sa mère et elle l'aime aussi).
- Donc elle en concoit de la culpabilité.
- Pendant le repas, elle ne peut pas s'empêcher de roter. Être punie par son père lui permet de combler son sentiment de culpabilité.
- C'est compliqué mais c'est comme ça.
Le refoulement
Pendant la petite enfance on a donc plein de truc compliqués dans ce genre qui nous passent par la tête, et il est parfaitement impossible de vivre en société avec. La frustration oblige le gamin à refouler ses pulsions. Refouler, terme très important.
Autour de 7 ans (tiens, l'âge de raison), c'est ce que la psychanalyse appelle la période de latence: les pulsions refoulées n'embêtent plus ce(tte) cher(e) petit(e), il(elle) a maintenant un esprit adulte. Les pulsions ne remontent plus à la surface du lac de la conscience, où peut briller le ciel de la raison. La pensée rationnelle se forme : conservation du nombre, réversibilité des opérations logiques... (epic croisement avec mon cours de psycho du développement).
La puberté
La puberté n'arrive que 6 à 8 ans après le refoulement de la sexualité infantile, c'est quand même incroyable! La puberté remet du bazar dans ce qui allait à peu près bien jusque là. J'ai pas vu ça en psycho, donc j'ai pas grand-chose à dire, sauf que du point de vue de l'éthologie (la science du comportement des animaux), les comportements amoureux sont une régression juvénile. Les amoureux font des trucs de gamins ensemble: se chatouiller, aller au karaoké, manger des glaces en se promenant au parc... cette régression juvénile est un moyen de rediriger son attachement depuis sa famille vers le partenaire sexuel. (Lol, tout ce que j'ai compris de l'adolescence c'est un prof de bio qui me l'a expliqué en prenant les macaques pour exemple)
Où est l'enfant?
Bon, nous voilà adultes maintenant! Et l'enfant il est où?
Réponse: il est parti loin. Très très loin.
Même les gens qui ont eu une enfance exemplaire, des parents géniaux, aucun souci majeur, même ceux-là (et j'en connais) ont des problèmes à rentrer en contact avec l'enfant.
Bon! C'est quoi l'enfant?
Ultra-simple: L'enfant c'est la source de nos émotions, de notre joie la plus bienheureuse, de notre tristesse la plus noire, de nos envies de meurtre, de nos passions les plus profondes.
On est coupé de l'enfant
Ce qui est compliqué, c'est qu'on en est coupé, et on le recherche sans savoir qu'il est en nous. La raison pour laquelle on peut devenir dingue de quelqu'un c'est qu'il correspond à notre enfant intérieur, ou alors que l'enfant aie le droit d'exprimer sa joie à proximité de lui. Toute notre souffrance vient de ce qu'on est coupé de l'enfant intérieur. On est coupé de ce qu'on veut vraiment parce qu'on a appris à en refouler une bonne partie.
C'est pas pratique! Pourquoi on en est coupé?
Pourquoi, ah, grande question. Ben, tout simplement, l'enfant est situé dans l'inconscient. Au milieu d'un tas pas très propres de pulsions violentes qu'on a pris soin de refouler étant jeunes. Moi, violer ma prof de sciences sociales? Jamais! (Et pourtant, le rêve que j'ai fait... ah mais c'est qu'un rêve). Comme le fait remarquer Mario, toutes ces pulsions négatives sont constitutives de l'enfant. L'enfant vexé construit plein de vexations, et on ne peut pas passer à côté.
Si on est coupé de l'enfant, c'est qu'on a pris soin de construire un adulte à la place. Un homme ou une femme sérieux, raisonnable, quelqu'un qui sait dire bonjour et s'il vous plaît, même s'il ou elle n'en a pas envie (et dieu sait que c'est nécessaire pour vivre en société). L'adulte est là pour conduire la voiture, obtenir une L3 ou un BTS et choper un CDI. Et pour refouler continuellement les pulsions qui ne lui conviennent pas.
Comment rejoindre l'enfant?
Surtout, ne pas tuer l'adulte en se transformant en gamin dans les bras d'un ou d'une partenaire qui jouera le rôle d'un père ou d'une mère! C'est notre adulte qui est le mieux placé pour prendre soin de l'enfant intérieur!
Le principe de la connexion avec l'enfant, c'est de le considérer en entier comme un être digne d'amour, avec ses joies (ça ça va en général) et ses envies de mort aussi. Ça c'est plus dur. Toutes les pulsions négatives il faut les accepter au lieu de les refouler. Et il faut pas violer sa prof non plus. Trouver un juste milieu. Dur dur.
Tout plein de chemin pour rejoindre l'enfant! La psychothérapie, la méditation, le journal intime... l'important est de prendre ses émotions au sérieux.
On peut parler aussi. Moi je parle, c'est dur parce que souvent je parle à côté, je me ment à moi-même, mais bon j'essaye, et des fois je vois dans quel sens aller, j'accepte de m'en prendre plein la gueule, et je m'en prends effectivement plein la gueule.
Le LSD aussi ça marche, mais dans des conditions adéquates, avec un cadre matériel et mental adapté, et tout et tout... ça a marché pour moi, ouais. Une fois. Le DXM, lui, a foutu le bordel plus qu'autre chose (mais les dernières fois au DXM ont été... instructives
)
Et des fois la connexion avec l'enfant vient tout seul. Ça m'est souvent arrivé de chialer en écoutant The Scientist de Coldplay, parce que pour moi c'est le discours de l'adulte envers l'enfant intérieur.
Au fond, ça marche toutes ces conneries?
Réponse: OUI.
C'est au moment où on se retrouve reconnecté avec l'enfant intérieur que les trucs super-cools commencent à se produire! Une fois qu'on est passé au travers de toute la violence, toute la solitude, tout le désespoir de l'enfant; une fois qu'on a affronté les forces du MAL; une fois qu'on a vu d'où venait le problème, donc; et bien, une fois toutes ces saloperies passées, on remonte au-delà de l'enfance, au-delà de la naissance, et c'est juste... cosmiquissime.
'Fin bon, théorie, théorie... ça reste un truc à appliquer au quotidien. Pas facile mais faisable!
Ce soir, pas grand-chose à faire, alors j'écris un mail à quelqu'un que je connais à peine mais qui était curieux de toutes ces histoires d'enfant intérieur dont je parle dans mes TRs à tout bout de champ.
L'enfant intérieur, c'est un concept mis au point par Erika Chopich et Margeret Paul, deux thérapeutes américaines. Employé par la psychothérapeute que j'ai fréquentée, je m'y suis initié moi-même. La théorie a été très facile à comprendre. La pratique de ce principe, elle, est un véritable enfer

Comment j'aborde le sujet
Je ne vais pas vous recracher ce que racontent les auteurs dans leurs bouquin, parce que je ne saurais pas le faire, et parce que j'ai ma propre façon de comprendre tout ce délire.
Ah, j'ai une idée! Je vais aborder ça par le chemin de la psychanalyse! (c'est cool d'être en psycho des fois ) Je vais prendre des raccourcis que vous ne trouverez dans aucun bouquin, je fais un peu d'interdisciplinarité à ma sauce. Mouarfj'ai relu mes cours, mais c'est bourré de raccourci en tout genres je vous préviens.
Période œdipienne
Alors, la psychanalyse explique que l'enfant qui vient au monde est une page blanche avec des besoins fondamentaux: la nourriture, la sexualité...
Niveau nourriture et soins attentionnels, mieux c'est pourvu, mieux l'enfant se porte.
Niveau sexualité, c'est plus compliqué. Le petit garçon est, de 3 à 5 ans à peu près, pris de désir pour sa mère, veut l'épouser, et tuer son père. La petite fille, elle, veut épouser son père et tuer sa mère.
Evidemment, personne ne meure, personne ne se marie. L'enfant concoit de la frustration et la gère comme il peut.
Tient, j'ai un exemple marrant qu'on a eu en cours:
- Une fille de 5 ans sait qu'on ne rote pas à table.
- Elle veut se marier avec son père, normal, fin d'Oedipe.
- Elle est pleine de sentiments violents et ambigus pour sa mère (qui est une rivale, mais c'est sa mère et elle l'aime aussi).
- Donc elle en concoit de la culpabilité.
- Pendant le repas, elle ne peut pas s'empêcher de roter. Être punie par son père lui permet de combler son sentiment de culpabilité.
- C'est compliqué mais c'est comme ça.
Le refoulement
Pendant la petite enfance on a donc plein de truc compliqués dans ce genre qui nous passent par la tête, et il est parfaitement impossible de vivre en société avec. La frustration oblige le gamin à refouler ses pulsions. Refouler, terme très important.
Autour de 7 ans (tiens, l'âge de raison), c'est ce que la psychanalyse appelle la période de latence: les pulsions refoulées n'embêtent plus ce(tte) cher(e) petit(e), il(elle) a maintenant un esprit adulte. Les pulsions ne remontent plus à la surface du lac de la conscience, où peut briller le ciel de la raison. La pensée rationnelle se forme : conservation du nombre, réversibilité des opérations logiques... (epic croisement avec mon cours de psycho du développement).
La puberté
La puberté n'arrive que 6 à 8 ans après le refoulement de la sexualité infantile, c'est quand même incroyable! La puberté remet du bazar dans ce qui allait à peu près bien jusque là. J'ai pas vu ça en psycho, donc j'ai pas grand-chose à dire, sauf que du point de vue de l'éthologie (la science du comportement des animaux), les comportements amoureux sont une régression juvénile. Les amoureux font des trucs de gamins ensemble: se chatouiller, aller au karaoké, manger des glaces en se promenant au parc... cette régression juvénile est un moyen de rediriger son attachement depuis sa famille vers le partenaire sexuel. (Lol, tout ce que j'ai compris de l'adolescence c'est un prof de bio qui me l'a expliqué en prenant les macaques pour exemple)
Où est l'enfant?
Bon, nous voilà adultes maintenant! Et l'enfant il est où?
Réponse: il est parti loin. Très très loin.
Même les gens qui ont eu une enfance exemplaire, des parents géniaux, aucun souci majeur, même ceux-là (et j'en connais) ont des problèmes à rentrer en contact avec l'enfant.
Bon! C'est quoi l'enfant?
Ultra-simple: L'enfant c'est la source de nos émotions, de notre joie la plus bienheureuse, de notre tristesse la plus noire, de nos envies de meurtre, de nos passions les plus profondes.
On est coupé de l'enfant
Ce qui est compliqué, c'est qu'on en est coupé, et on le recherche sans savoir qu'il est en nous. La raison pour laquelle on peut devenir dingue de quelqu'un c'est qu'il correspond à notre enfant intérieur, ou alors que l'enfant aie le droit d'exprimer sa joie à proximité de lui. Toute notre souffrance vient de ce qu'on est coupé de l'enfant intérieur. On est coupé de ce qu'on veut vraiment parce qu'on a appris à en refouler une bonne partie.
C'est pas pratique! Pourquoi on en est coupé?
Pourquoi, ah, grande question. Ben, tout simplement, l'enfant est situé dans l'inconscient. Au milieu d'un tas pas très propres de pulsions violentes qu'on a pris soin de refouler étant jeunes. Moi, violer ma prof de sciences sociales? Jamais! (Et pourtant, le rêve que j'ai fait... ah mais c'est qu'un rêve). Comme le fait remarquer Mario, toutes ces pulsions négatives sont constitutives de l'enfant. L'enfant vexé construit plein de vexations, et on ne peut pas passer à côté.
Si on est coupé de l'enfant, c'est qu'on a pris soin de construire un adulte à la place. Un homme ou une femme sérieux, raisonnable, quelqu'un qui sait dire bonjour et s'il vous plaît, même s'il ou elle n'en a pas envie (et dieu sait que c'est nécessaire pour vivre en société). L'adulte est là pour conduire la voiture, obtenir une L3 ou un BTS et choper un CDI. Et pour refouler continuellement les pulsions qui ne lui conviennent pas.
Comment rejoindre l'enfant?
Surtout, ne pas tuer l'adulte en se transformant en gamin dans les bras d'un ou d'une partenaire qui jouera le rôle d'un père ou d'une mère! C'est notre adulte qui est le mieux placé pour prendre soin de l'enfant intérieur!
Le principe de la connexion avec l'enfant, c'est de le considérer en entier comme un être digne d'amour, avec ses joies (ça ça va en général) et ses envies de mort aussi. Ça c'est plus dur. Toutes les pulsions négatives il faut les accepter au lieu de les refouler. Et il faut pas violer sa prof non plus. Trouver un juste milieu. Dur dur.
Tout plein de chemin pour rejoindre l'enfant! La psychothérapie, la méditation, le journal intime... l'important est de prendre ses émotions au sérieux.
On peut parler aussi. Moi je parle, c'est dur parce que souvent je parle à côté, je me ment à moi-même, mais bon j'essaye, et des fois je vois dans quel sens aller, j'accepte de m'en prendre plein la gueule, et je m'en prends effectivement plein la gueule.
Le LSD aussi ça marche, mais dans des conditions adéquates, avec un cadre matériel et mental adapté, et tout et tout... ça a marché pour moi, ouais. Une fois. Le DXM, lui, a foutu le bordel plus qu'autre chose (mais les dernières fois au DXM ont été... instructives

Et des fois la connexion avec l'enfant vient tout seul. Ça m'est souvent arrivé de chialer en écoutant The Scientist de Coldplay, parce que pour moi c'est le discours de l'adulte envers l'enfant intérieur.
Au fond, ça marche toutes ces conneries?
Réponse: OUI.
C'est au moment où on se retrouve reconnecté avec l'enfant intérieur que les trucs super-cools commencent à se produire! Une fois qu'on est passé au travers de toute la violence, toute la solitude, tout le désespoir de l'enfant; une fois qu'on a affronté les forces du MAL; une fois qu'on a vu d'où venait le problème, donc; et bien, une fois toutes ces saloperies passées, on remonte au-delà de l'enfance, au-delà de la naissance, et c'est juste... cosmiquissime.
'Fin bon, théorie, théorie... ça reste un truc à appliquer au quotidien. Pas facile mais faisable!