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La virgule de l'univers au bout de l'orbe du son

Virgule

Neurotransmetteur
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6 Sept 2015
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Cadre : parfait, un festival de trance, qualité du son incroyable, un artiste que j'aime bien joue vers 3h du matin. Mes meilleurs amis sont là, je suis en forme, très enthousiaste à l'idée de reprendre du lsd après un an. Tout va bien dans ma vie à présent, mais je viens de vivre une année très éprouvante, avec insomnies, crises d'angoisses, surmenage, dépression (j'aurais dû m'en souvenir, mais je m'en suis sortie alors...). C'est mon quatrième trip. J'en ai vécu un très intense (hallucinations vraiment très présentes, synesthésie, dissociation de mon être en plusieurs entités) et deux autres plus légers (réflexion sur-motivée, légères déformations, musique transcendée), avec respectivement un carton, et deux fois un demi carton.
Je suis prudente et prend un demi carton, après avoir demandé au type si un quart suffirait (il me répond que non, mais que ces cartons sont forts)
Deux amis en prennent avec moi, trois autres n'en prennent pas, ils pourront donc nous surveiller un peu si nous sommes trop désorientés. Un de mes amis n'a eu aucun effet, mon autre amie a vraiment galéré (comme moi), mais a fini par vomir, ce qui a écourté quelque peu le trip.
J'ai pris le carton à 23h30, en pensant m'embarquer dans 8h de trip (je n'ai jamais vécu de trip plus long).

Voici mes impressions, elles sont un peu longues, j'ai beaucoup de mal à les démêler, et à digérer cette expérience qui a rapidement mal viré, malgré des conditions idéales. Je m'excuse pour le déballage de vie.

J'ai été la virgule de l'univers au bout de l'orbe du son.
L'égo éclaté comme une bulle, disparu, dissipé par la musique, l'ultime percussion au bout de la mesure comme un point à mon existence.
Comment savoir où je suis si je n'existe plus?
Comment sentir que je suis lorsque je me sens évanouie dans l'univers, anéantie par le cosmos à côté duquel je ne suis rien, un atome, une énergie infinitésimale, seulement une partie, et non pas une entité?
Je suis une poussière dans l'édifice, invisible et bientôt mélangée à tout, perdue dans tout.
Je veux revenir pourtant, je veux retrouver mon petit individu dérisoire.
J'ai aimé la plénitude et je l'ai haïe. Je l'ai haïe de me dérober la conscience de la vivre. Je me suis haïe de ne pas accepter de n'être plus rien. Incapable.
La colère et l'angoisse, mes douces soeurs, si familières, m'ont envahie peu à peu, lorsque je me suis assez retrouvée pour leur tendre la main.
Sors de mon corps, je ne veux plus voir le sol trembler, la sève du monde couler sous ma peau, les visages de mes amis qui se déssechent parce que tout mon être sens l'épuisement de leur corps et craint qu'ils ne vieillissent et meurent instantanément.
Je ne sais pas les repousser, les visions, les angoisses.
Plus j'angoisse, plus je trippe. Je déteste la vue des nuages qui forment de magnifiques volutes. Non je ne veux pas rigoler, je ne veux pas m'amuser, ce n'est pas drôle. J'aurais voulu que cette expérience épuisante s'arrête et me laisse à mon sommeil, le sommeil qui fait comprendre et digérer. Comme les autres fois, et sinon le sommeil, du moins le repos, pouvoir rester allongée et jouir de la chaleur du duvet, de la proximité des amis qui eux aussi essayent de prendre du repos. J'aurais voulu pouvoir réfléchir sereinement à ce que je venais de vivre, mais l'angoisse efface ma mémoire, elle me fait oublier l'intérêt de tout ça, elle me persuade que la plénitude a été essentiellement effrayante, qu'elle me coupera du monde à jamais, que je ne pourrai plus jamais être moi.
Comment mon corps peut-il supporter ça? Au bout de tant de temps, cela fait presque douze heures, mon coeur va lâcher, mon corps va m'abandonner, si j'essaye de dormir je meurs, si je dors dans le trip je m'enterre dedans. Si seulement je sentais que cela descendait progressivement, je pourrais me rassurer, je me dirais que c'est un processus continu et logique, un escalier que l'on emprunte marche après marche, lentement, dans le noir, en s'accrochant à la rambarde, en s'efforçant.
J'ai besoin d'être rassurée, que l'on me parle constamment. Non tu ne vas pas mourir. Pauvre conne, tu emmerdes tout le monde, même pas capable de te calmer, tout le monde te dit que c'est bientôt fini, qu'ils sont là pour toi, et tu t'enfermes dans ton angoisse comme si tu tenais à faire ton petit scandale de petite égoïste.
J'appelle mon amoureux. Sa voix me donne envie de pleurer. Je vais le décevoir il ne m'aimera plus jamais. Tout ceux qui m'ont vue ne pourront plus jamais m'aimer. Sa voix me rassure tellement. Je regarde son nom cousu dans le duvet qu'il m'a prêté, qui me réconforte. Tu existes et je t'aime, je ne pourrai jamais assez t'aimer. Je dois essayer d'être digne de toi, d'être forte pour mes amis, empêcher qu'il n'en viennent à me détester.
Pendant un instant je crois que je vais y parvenir mais je regarde l'heure. Plus de douze heures. Et ça repart de plus belle. Je vois des corps nus qui s'enculent sur des voitures tunées à chaque fois que je ferme les yeux. La beauferie atroce, l'antithèse de toute cette beauté que le trip a pu m'inspirer, au moins l'espace d'une seconde. Et si j m'étais trompée? Et si ce n'était qu'une putain de cochonnerie comme une autre, comme une putain de trace de speed parfaitement inutile, qui te fait prendre conscience que tu n'es qu'une pauvre merde, que tu n'as pas envie de prendre ça de toute manière. Pourtant j'avais vraiment envie, je repensais à mon premier trip, le mystère du tremblement de l'être, l'ivresse de la synesthésie et de la musique qui se matérialise, l'angoisse du questionnement de soi aussi, mais une saine angoisse, prête à être évacuée, prête à proposer une solution pour la réguler. J'en avais beaucoup appris sur moi, mais pas cette fois-ci.
Je suis à l'hôpital et je crois que je vais crever. J'ai tellement peur de crever putain. Lorsque mes amis partent j'ai l'impression de creuser ma tombe. Je hurle, je crois que le médecin veut m'euthanasier lorsqu'il retire un bout d'herbe de mes cheveux. J'ai peur qu'on me donne quelque chose sans me prévenir.
Je crois que j'ai peur d'arrêter de tripper. J'ai conscience que ce que j'ai vécu ne me permettra pas de fonctionner normalement, d'évoluer dans la réalité. Je ne peux pas avoir été la virgule de l'univers et redevenir moi.
J'aurais pu me contrôler, j'aurais pu réguler tout ça et je m'en veux, je m'en veux d'avoir été un poids, un petit être ridiculement attaché à son ego, prête à tout, à tordre le cou à sa dignité pour s'en sortir. Je dis à l'infirmier que je n'ai plus de dignité. Son regard est tellement gentil que je me sens mal, le trip rend ses yeux très beaux et je me déteste de l'emmerder comme ça.
Je continue de tripper sous anxiolytiques et je ne pense qu'à lui, mon amoureux, il va venir me chercher, il va me prendre dans ses bras.
Je ne mérite pas son amour. Je mérite qu'on m'euthanasie. Je le dis au médecin.
Capable de réussir des putains de concours, d'attaquer un doctorat et pas capable de laisser aller un putain de trip. Pauvre merde. Tu ne vaux rien, tu n'as rien accompli.
Les anxiolytiques me feraient presque apprécier de tripper encore. Je me déteste à cette pensée.
Il est 20h, mon amoureux arrive. Je trippe encore, cela fait 18h. Sa présence me fait un peu redescendre. En tout cas elle m'apaise. J'ai honte de moi, je sens que je ne suis pas loin d'être normale, que j'ai foutu la merde pour rien. J'ai honte et je m'en veux.

C'est l'impression qui perdure aujourd'hui. Un somnifère plus tard je ne trippe plus. J'ai de la fièvre et je m'en veux, je regrette. Je voudrais pouvoir saisir l'aspect bénéfique de cette expérience, retenir les belles sensations et laisser aller l'horreur. Je me suis rappelée que je me sens coupable d'exister et indigne de tout, que je m'accroche à la vie comme une mauvaise herbe. Rien de nouveau, ce n'est qu'une piqûre de rappel. A force d'être heureuse j'avais oublié que je ne le méritais pas.

Moi qui croyais que je pouvais devenir meilleure...

Je suis désolée, c'est un peu noir et pessimiste comme vision. Suite à ce trip j'ai décidé de ne plus jamais prendre de lsd, peut-être même de drogue tout court (je ne prends plus de md, coke, speed, etc., je ne fume pas mais j'ai bien aimé quelques trips aux champignons). Une partie de moi en est triste cependant... c'était incroyable d'être la virgule de l'univers.

Mais surtout... je suis perdue... qu'est-ce que je peux tirer de ce putain de trip qui me laisse aux prises avec des informations absolument contradictoires?
 

Dimitrip

Alpiniste Kundalini
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29 Mar 2013
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Coucou Virgule :)

Tout d'abords j'ai beaucoup aimé ta plume et la manière très subtile de nous raconter ta mésaventure avec dame lysergique.

C'est une très grosse perte d'égo que tu nous as fait là! Les psychédéliques ont souvent tendance à nous mettre face à nos propres peurs, ce qui nous amène à nous poser beaucoup de questions sur nous même. Certaines choses enfouies dans nous (sans même qu'on en soit conscient parfois...) refont surface et c'est souvent ce qui nous amène vers un état de doute, de remise en question, et d'incompréhension totale. Ca fait mal, on se sent blessé, fautif, minable, on aimerait se libérer de tout ça mais quelque chose nous en empêche... Mais au fond, la question qui faut se poser, c'est pourquoi toi, à ce moment précis, tu n'a pas pu accéder à ce monde beau?

Il ne faut pas trop que tu t'attardes sur ce sentiment de honte, tu as vécue une expérience visiblement très forte, tu avais selon toi toutes les cartes en main pour passer une soirée mémorable avec des amis à toi mais tu t'es fait surprendre, je ne dis pas ça pour que tu puisses te donner bonne conscience mais surtout pour que tu te poses certaines questions, tu as vécue une année éprouvante et ça laisse des traces, comme tu le dis bien, tu aurais du t'en souvenir mais tu en es sortie alors... Je pense qu'il y a des choses (même négatives) de notre vécu qu'il faut tout simplement accepter, être claire avec tout ça au fond de soi, ne pas juste s'en donner l'illusion, il est là, le piège...

Moi je pense que justement, qu'avec une certaine envie et de la volonté, tu vas pouvoir tirer quelque chose de très positif de cette expérience là, après la mort, il y a la renaissance :) Je te conseille de prendre néanmoins pour le moment un peu de recul sur ce que le lsd t'as montré ce soir là, tu as du temps devant toi pour digérer ton expérience de la meilleure manière qu'il soit, ne te laisse pas abattre, essayes de te rattacher à des choses réelles, tes cours, tes potes, ton copain, ça s'apaisera avec un peu de temps ;)

Remets toi bien!
 

Virgule

Neurotransmetteur
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6 Sept 2015
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Merci, c'est encourageant. Je crois que le trip m'a rappelé que même sobre je ne contrôle pas du tout l'anxiété et la culpabilité, il faut que je travaille là dessus. Ca peut être très positif de résoudre ces problèmes oui.
 
D

Deleted-1

Invité
Yep ce qui nous ronge c'est la culpabilité !

Moi ce qui m'a étonné c'est que tu racontes ton trip d'une manière très détachée de la réalité des faits, dans le sens où tu nous décris tes sensations, ressentis, tes pensées et interprétations, mais sans les reporter à des évènements précis de la soirée, sans chronologie quoi.

Il peut être utile de reconnecter avec la réalité en retrouvant le moment exact où l'on s'est perdu, que ça soit post trip ou même pendant si t'es pas trop perché. L'idée est de ne pas s'isoler dans son esprit et de garder un lien avec la réalité. Mon truc à moi c'est l'heure, depuis toujours j'analyse mon esprit en temps et en heure, ce qui fait que je ne prends pas de retard sur moi même ahah, non sérieux en fait j'évite de perdre pieds en sachant combien de temps s'est écoulé entre tel ou tel moment, quels évènements ont composé ma réalité dans ce laps de temps et comment j'ai structuré ma pensée en fonction de ces évènements (ce qu'il sont suggéré en moi), le tout en prenant en compte la déformation temporelle occasionnée par la prise de stupéfiant, ce qui modifie grandement mon interprétation du temps et donc accentuent les délires dans lesquels s'embarquent mon esprit sans que je m'en rende compte.

D'un autre point de vue le but est de rester un minimum conscient lorsque le trip t'embarque dans ton inconscient, où les repères spatio-temporels n'ont plus rien à voir avec la réalité physique comme on la connait étant sobre. En fait j'essaye de mettre un pied dedans en gardant l'autre ancré dans le réel en me rationalisant avant de partir trop loin pour rester conscient de moi même et ne pas devenir "un autre" ou "personne", ce qui amène à une dissociation ultra violente comme tu l'as vécu et qui t'empêche de te raisonner au point de retrouver une part de toi consciente. En gros tu as toujours cette petite voie en tête qui analyse ce que tu vis, elle te compare à ton toi sobre ou à l'image que tu as de toi, mais comme tu l'as écris tu as peur de te retrouver toi même et tu en viens à préférer rester dans l'autre monde, celui où tu t'idéalises en te dépréciant...ouai c'est clair que s'identifier dans le rabaissement est un problème quand le trip t'as tout déballé malgré toi, mais bon quand tu es sobre et maitre de toi même, tu es apte à réussir ta vie puisque tu dis avoir réussi des concours et entrer en doctorat tout en sortant d'une phase de déprime, comme quoi la part masochiste en toi une fois contrôlée peut t'amener à de belles réussites, il faut juste que celle-ci ne te domine pas et que tu ne lui donnes pas de crédit lorsque tu lui laisses prendre part de toi en trippant.
Enfin bref si t'arrive à rester un minimum connecter en te raisonnant avec des évènements bien concret au lieu de t'embarquer dans des délires paranoïaques pendant lesquels tu perds toute notion de temps, je suis sur qu'il y a moyen que tu prennes du plaisir sous trip (après ça reste une des drogues les plus compliqué à appréhender, et y a un moment faut peu être ne plus chercher à s'aventurer dans certains délires, à moins d'accepter de soulever tout un tas de chose qui était bien refoulées et contrôlées, ce qui permet d'avancer sans trop se poser de questions inutiles à part tourner en rond et s'inventer de nouveaux problèmes pour exister, quitte à passer pour un gros nul, mais bon ça alimente sa culpabilité qui créée de nouveaux problèmes qui nous font exister en alimentant notre culpabilité, etc...enfin t'as compris le délire je pense).

Tu peux atteindre un niveau de conscience dans lequel tu sais que si tu avais pris cette voie là en pensant à ceci ou cela, tu serais rentré dans un délire de parano, parce que tu sais à quel moment tu te perds quand tu te mets à flipper et que ton inconscient n'en fait qu'à sa tête en te la faisant perdre, pas gentil..!
 

CelestialOwl

Glandeuse pinéale
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11 Août 2015
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Oulah! Merci pour ton TR, mais on est presque en mode réductions des risques avec ca, faudrait pas que m6 ou 20 minutes tombe dessus sinon on est repartis pour
un siècle de 'LSD la drogue festive qui rend fou (en philigrane ce que vos chÈres têtes blondes font pendant que vous avez le dos tourné)'.

Sans rire, tu pensais pouvoir contrôler le trip et il s'est retourné contre toi, mais sache que ce n'est pas les quelques expériences que tu cite qui te donnent
le pur contrôle de la transcendence, d'ailleurs je serais même partisan (à l'inverse de laura zerty) que le 'Trip' c'est justement le manque de contrôle, en fait,
la virgule dont tu parles pour moi ce n'est pas qu'un virgule, mais un point-virgule.

Le point-virgule est une analogie de la réalité, le point étant l'infini, le trou noir, le big bang, ce autour de quoi nous tournons en étant dans la virgule.
Cette virgule c'est la grasseur du son originel, les pans de réalité, l'expression de la réalité dans toute son entièreté et dans laquelle nous sommes à tout
moment.

Ce que j'aimerais défendre en rapport à ton trip qui se finit à coup de downers chimiques, c'est l'importance d'avoir un leitmotiv au moment ou tu prends ta drogue.
Je ne sais pas les conditions dans lesquelles tu à pris ton trip mais il me semble que tu ne t'es pas protégée, tu ne t'es pas pré-programmée pour voyager et plonger
à 100% dans le voyage, en fait tu as pris la drogue sans penser à son utilité dans le monde spirituel et immatériel : pourtant tu avais les clefs (tes premières
expériences sont soi des grâces soit dues à un encore meilleur set & setting. Le leitmotiv de ton trip c'est simplement l'orientation que tu prends au moment ou
tu poses le buvard. Il suffit de demander "Est-ce qu'un quart suffit" pour déjà être dans l'angoisse. Pourquoi recherches tu as doser quelque chose qui n'est pas
estimable ni par toi ni par le "type". La question à ce poser en gros est-ce qu'il suffit pour quoi : pour réveiller sa conscience? pour se soigner? pour rigoler un
bon coup? ou pour se ramasser, s'étaler dans l'ego, perdre la maîtrise que tu est "sensée avoir". Je ne dis pas (loin de là) que dans ce genre de cas tu aurais du
prendre moins, ou plus, mais la puissance d'une drogue, la facon de la doser, les conditions dans lesquelles tu les prends n'ont rien de rationnel. Tu pensais que le
lieu était parfait? Que tes amis allaient t'aider? Tout ca s'est du vent sous drogue, ca n'a plus aucune valeur, la seule facon de savoir si les conditions sont
avantageuses c'est soit d'avoir un guide, soit d'être un guide, soit d'avoir la chance que la grâce de Dieu te soit accordée (dans le cas ou tu est novice et que
tes intentions sont les plus pures). Dans tout les autres cas, malgré nous, étant donné que ces drogues ne sont pas faites pour les humains, nous expérimentons une
sorte de folie, car la drogue travaille sur nous (dissociation, introspection, ...) mais tu ne contrôle rien. En fait tu est dans l'illusion de contrôler pendant
à peu près une demi-heure une heure après la prise mais te fait rapidement dépasser par la puissance incontrôlable qui incombe (quelle que soit la dose) au trip.

D'ailleurs un "voyage" dans le monde matériel y ressemble beaucoup, souvent on prépare ses affaires, un compagnon souvent, une direction, un moyen de transport. Je
dirais même tout le temps, dans chaque situation du monde on se prépare, on brosse son cheval avant de monter dessus quoi. Mais qui veut aller loin ménage sa monture,
c'est À dire que si tu fait faire 50 bornes à ton cheval en une journée, il est fort probable que celui-ci soit épuisé le deuxième jour, et crève le troisième. Avec
l'esprit, s'est pareil. Même avec un bon background mental, une compréhension du trip et des dosages, étant donné que lors d'un voyage psychédélique ce ne sont pas
quelques heures que l'on voyage mais plusieurs jours (on vit la distortion du temps, la encore nous différons Laura ;) ), chimiquement on pourrait exprimer cela en
disant que tes stocks de sérotonine de toute la semaine sont diffusés en quelques heures, l'esprit novice, timide, angoissé, ne tiendras que pour les prémices, les
préparatifs du voyage. Je ne sais pas ce que tu vit avant "J'ai été la virgule de l'univers au bout de l'orbe du son.", mais cette conclusion appelle à comprendre que
tu as vécu une dissolution de ton ego en bonne et due forme, telle qu'en à besoin le trip pour avancer et travailler, je pense que tu t'es jetée sur ton petit carnet
au moment ou tu t'es posée après avoir vécu la montée de l'ivresse et qu'au lieu de surfer dessus, tu as cherché à en sortir la substantielle moelle, tu as voulu
exprimer avant qu'il soit temps. Souvent les premiers voyages psychonautiques sont l'occasion de prendre un crayon car on est pas encore "attrappé" par la transe et
on croit encore contrôler les choses.

Il suffit d'une pensée, de 4 minutes chrono, pour vriller. Lorsque tu n'a pas de but précis, lorsque la drogue est prise pour "s'amuser", lorsque ton protecteur (et
chéri À priori) n'est pas là. Une pensée, rien que le fait de voir ton corps perdre contrôle, d'essayer de poser des mots sur la substantifique moelle, rien que ca
aurait pu te faire vriller beaucoup plus violement. À ce moment la c'est clair que tu as foiré en essayant de ramener un bout d'irréel dans le réel. On dit souvent
qu'il est interdit de nommer Dieu, or Dieu t'habite, et tu en est consciente lors de la prise d'un "trip", tu connais donc le nom de Dieu, tu peut le voir, même lui
poser des questions et lui faire des blagues, par contre il est réservé aux gens grâciés de mettre cela sur du papier. Pourquoi? Parcequ'imagine la production de
merdier défoncé que cela ferait si toutes les personnes prenant des claques mystiques dans la face pouvaient en sortir quelque chose d'utile! On serait plutôt sur
la chaine extraterrestre, branchés avec des cerveaux LSD-ifiés, et entrain de bloquer toute la journée. Quand t'allumes la télé et que tu tombes sur une chaîne ou
sa parle en arabe, tu n'as pas l'impression qu'une partie de toi aimerais comprendre, rester, et que l'autre partie (consciente) ne cherche qu'a changer de chaîne?
C'est exactement cela que tu as vécu : "Sors de mon corps, je ne veux plus voir le sol trembler, la sève du monde couler sous ma peau", cela veut dire simplement
que tu ne supportais plus l'intensité de l'incompréhension. Il est très fou que tu aies réussi à écrire ces mots, car ils sont très justes et expriment une introspection
puissante. Bref. Tu as voulu changer de chaîne alors que tu as fait le pacte du voyage : tu était dans le bateau et à sauté par dessus bord. Je suppose que ce n'est
pas toi qui à voulu quitter le son? Je pense que tu as été influencée par quelqu'un dont les intentions n'étaient pas pures "Et si ce n'était qu'une putain de
cochonnerie comme une autre, comme une putain de trace de speed parfaitement inutile, qui te fait prendre conscience que tu n'es qu'une pauvre merde", cela montre
que la facon dont tu voit la "drogue" en général n'est pas des plus positives, de plus on dirait que tu traînes avec des drogués, ou du moins des personnes pour qui
l'esprit de la fête réside dans la défonce... Pour quelqu'un qui croit tel que tu l'est, il est très dangereux d'ouvrir ses portes avec ce genre de personnes, tu
peut facilement basculer, facilement te faire parasiter, tu n'as pas assez le contrôle général du surf pour ne pas te laisser bouffer par la vague. La vague est la virgule ;)

Enfin, j'aimerais par ce post sur un forum qui parle des putains de conneries te faire comprendre que si tu ne t'écoutes pas, si ton corps n'est que ton moyen
de transport, si la nature n'est que l'environnement que tu n'as pas choisis et dont tu est décue, le voyage psychédélique et transcendental n'est pas pour toi. Mais
je ne le sens pas ainsi, à te lire on sent une amoureuse du monde, une grande exploratrice, quelqu'un qui s'impose beaucoup d'impératifs, qui voudrait "exister" dans
la "réalité"... Fait très attention, créé cette réalité avant d'y adhérer les bras grands ouverts, regarde les requins depuis le plongeoir et choisit, la prochaine
fois, un meilleur moment pour plonger. Tu vas vivre des choses fortes, tu va te dépuceler de l'esprit si tu restes assise à regarder les requins bien plus que si tu sautes
sans une droiture nécessaire pour ne pas devenir requin à ton tour. Bon bon courage pour la suite ma chère virgule, et rapelles toi que le point chapeautant la virgule
s'est souvent l'endroit le plus sain et sauf de la vie. En éspérant te relire, je te remercie pour ton TR fort instructif ;)
 
D

Deleted-1

Invité
CelestialOwl a dit:
Sans rire, tu pensais pouvoir contrôler le trip et il s'est retourné contre toi, mais sache que ce n'est pas les quelques expériences que tu cite qui te donnent
le pur contrôle de la transcendence, d'ailleurs je serais même partisan (à l'inverse de laura zerty) que le 'Trip' c'est justement le manque de contrôle, en fait,
la virgule dont tu parles pour moi ce n'est pas qu'un virgule, mais un point-virgule.

Tu as des conclusions douteuses à mon encontre, je crois que tu n'as pas saisi la nuance entre perdre le contrôle pendant le trip (ce qui arrive à tout le monde dès que tu forces sur la dose), et avoir un esprit analytique cherchant à tout prit à retrouver ce contrôle pour se rassurer lorsqu'il le perd (ce qui est mon cas). Chacun à sa manière de se rassurer quand on en a trop prit (en se congratulant, en se dépréciant, etc), et c'est tout à fait logique et normal d'agir ainsi quand on va mal, alors s'il te plait garde ta théorie du "lâcher prise" pour un Tr où l'auteur n'aurait gobé qu'un quart de carton et se demanderait pourquoi il n'est pas plus défoncé que ça...

Aussi l'image de la virgule est très bien vu de la part de l'auteur, pas besoin de faire une soupe cosmologique confondant trou noir et Big Bang pour embrouiller les esprits en rajoutant un point dont a pas besoin, on est pas sur M6 ici...et on a encore moins besoin que tu nous fasse part d'une morale "Chrétienne" basée sur des comparaisons encore plus douteuses lorsque tu parles de Dieu, d'extraterrestre, de langue arabe, de gens graciés et de personnes pas pures......tout ça est scabreux à mes yeux, et je ne pense pas qu'on est besoin de toute cette miséricorde...(nous ne sommes pas des pécheurs, nous n'avons pas besoin de vivre dans la culpabilité permanente !!! on a justement au travers des trois premiers commentaires chercher à définir cette culpabilité pour ne plus la subir, pas la renforcer à coup de Dieu te surveille et M6 a dit au travers de la voix de Dieu que t'avait pas respectée les règles de la très sainte RdR..)


CelestialOwl a dit:
Ce que j'aimerais défendre en rapport à ton trip qui se finit à coup de downers chimiques, c'est l'importance d'avoir un leitmotiv au moment ou tu prends ta drogue.
Je ne sais pas les conditions dans lesquelles tu à pris ton trip mais il me semble que tu ne t'es pas protégée, tu ne t'es pas pré-programmée pour voyager et plonger
à 100% dans le voyage

Mec faut vraiment que tu fasses une pause avec M6 et ses reportages à deux balles, la voix off t'as complètement possédée...depuis quand faut avoir un leitmotiv pour prendre de la drogue, ou se pré-programmée pour s'immerger à 100% dans le trip ? Ce n'est pas parce que t'as lu ou entendu ça qu'il faut en faire une référence, chacun est libre de consommer ce qu'il veut, dans les quantités qu'il veut, et de tripper comme bon lui semble.
 

Virgule

Neurotransmetteur
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C'est intéressant car vos deux réponses, bien que contradictoires dans une certaine mesure, me permettent toutes les deux d'avancer.

à Laura Zerty : oui aucune chronologie car le moment "virgule de l'univers" est au tout début du trip (vers 3h30 du matin je dirais) et qu'après comme je n'existais plus je n'avais plus de conscience. Je ne me souviens pas de grand chose entre 3h30 et 8h du matin... je sais que j'ai bu du thé à la menthe et que je me suis assise avec l'amie qui prenait soin de moi... ça n'occupe pas 4h et surtout, à part "je trippe trop, je suis perdue, je peux rien en tirer", je n'ai aucun souvenir de mes pensées dans ce laps de temps.
Je retiens particulièrement l'expression de s'idéaliser en se dépréciant. J'aurais été incapable de trouver ces mots là et ils sont parfaitement justes. A moi maintenant d'essayer de travailler dessus mais je connais la cause de ce problème, et ça remonte à l'enfance / adolescence... rapport à mes parents qui justement me rabaissaient constamment chaque fois que je ne faisais pas ce qu'ils voulaient, mais se vantaient de mes réussites chaque fois que j'en avais (merci éducation mindfuck). C'est très complexe et très difficile à résoudre comme problème, et j'avais décidé de le mettre de côté parce que ça fait déjà cinq ans que je ne dépends plus de personne et que je suis loin de tout ça. Et puis quand je creuse pour essayer de résoudre ça je me retrouve super mal et j'ai l'impression de régresser.
Je suis également d'accord avec l'idée d'analyser son esprit lors du trip, c'est précisément cela qui m'a manqué, puisque je n'avais plus de conscience. J'attends d'un trip qu'il me donne matière à penser, et là je n'ai pas pu penser puisque je n'étais plus là, que je n'avais plus de conscience. Simplement, je pense que ce trip était trop fort et que quoi qu'il en soit ça aurait été impossible. En revanche je ne suis pas tout à fait d'accord avec la question du temps, car le fait que le temps soit bouleversé, morcelé, impossible à suivre est un élément essentiel du trip, et j'ai beaucoup aimé "prendre du retard" sur moi-même, tant que je ne me perdais pas complètement de vue. C'est juste une question de dosage : si je me vois de loin, ça va.

Et j'enchaîne en te répondant, CelestialOwl : je ne voulais pas contrôler le trip, je voulais accepter de perdre le contrôle justement, mais en gardant conscience de ce qui se passe en moi, comme cela s'était passé auparavant (c'est exactement ce que dit Laura Zerty si je comprends bien). Je ne me pensais pas du tout expérimentée en prenant ce trip, mais il est absolument vrai que j'ai omis de me pré-programmer comme tu dis, alors que ça m'avait été utile dans mon premier trip.
Lors de la montée de mon premier trip je me suis trouvé un "mantra", deux vers d'un poème que j'aime beaucoup : "Je sais le tremblement de l'être / L'hésitation à disparaître". Ca m'a complètement guidée vu que je me le répétais (en me disant que c'était beau), mon être a tremblé, je me suis séparée en trois entités correspondant (pour simplifier) à trois éléments de ma personnalité, mais j'ai gardé à l'esprit l'hésitation à disparaître et je suis restée relativement proche de moi. Pendant tout le trip je me suis également dit : c'est très difficile, il faut mériter ce trip. C'était une pensée très positive, très satisfaisante, très enrichissante.
Pour le mauvais trip j'ai oublié de me redemander pourquoi je prenais un trip effectivement. J'ai tenu la raison pour acquise, et j'ai cruellement ressenti sur la fin que je n'avais pas du tout mérité le trip, que je n'avais pas été à la hauteur. Mais aurais-je pu? Je suis persuadée que c'était trop fort pour moi. Les doses comptent, quoi que tu en dises. Avec un quart j'aurais peut-être pu continuer à suivre.
Après, quelques précisions : je ne me suis pas jetée sur mon carnet, j'ai écrit ces impressions après le trip, complètement redescendue. Mes dernières pensées ont eu lieu vers 3h30 du matin : je suis la virgule de l'univers + je ressens la plénitude + cela ressemble à de la foi + oh merde j'ai disparu et avec moi ma conscience. J'ai essayé de retracer le cheminement une fois en descente (vers 10h du matin), ça n'a pas été concluant du fait du grand trou à partir de 3h30, qui m'a complètement fait flipper (j'ai été la virgule de l'univers, ET APRES??? : pas de continuité de mon être, grosse angoisse)
C'est moi qui ai voulu quitter le son vers 3h30 car je voulais retrouver ma conscience. La personne qui était avec moi n'avait pas pris de drogue, c'est quelqu'un en qui j'ai absolument confiance depuis 10 ans, qui se perd dans la musique (c'est très beau à voir), et qui incarne pour moi la sérénité et l'équilibre. Elle n'avait aucune envie de sortir du son. Je ne considère aucun de mes amis comme un drogué, ils sont tous raisonnables, et les personnes qui ont également pris du lsd l'ont fait dans le but de vivre une expérience bouleversante, et n'ont pas pensé que c'était un petit bonbon qui fait rigoler.
De manière générale je n'ai rien contre la drogue, j'ai pas mal pris de mdma et j'adorais ça (l'empathie que ça donne, la fusion avec la musique, la stimulation de la créativité pour écrire ou composer de la musique) jusqu'au jour où j'ai fait un malaise qui m'a rendue anxieuse à l'égard de cette drogue. Je n'aime simplement pas le speed car cela rend beaucoup de gens agressifs, et la coke parce que cela rend (et me rend) arrogant(e) et mégalo. C'est une question de préférence et je ne juge absolument pas les gens qui en prennent régulièrement : on est tous différents là-dessus, chacun sa façon de profiter, moi je n'aime pas sentir mon corps en chier sous stimulants, d'autres personnes n'en chient pas. Je n'aime pas fumer de joints car ça me rend parano, et ben tant pis, certains de mes meilleurs amis en fument tous les jours, je ne sens pas le besoin de leur faire la morale, ça ne les rend pas paranos, ça leur fait plaisir, tant mieux.
C'est plutôt intéressant en revanche que tu parles de Dieu (même si je suis complètement d'accord avec Laura Zerty sur le côté bidon du christianisme) car sans reprendre ce concept qui me semble un peu trop restreint et qui ne me parle pas, j'ai bien fait l'expérience d'une transcendance et d'une forme de foi athée, de foi tout simplement en l'univers et en sa perfection, j'ai appréhendé pour la première fois de ma vie l'idée de "divinité" (être une poussière dans le grand tout qui nous dépasse) et cela a confirmé l'intuition que j'avais déjà eue, selon laquelle le lsd est une expérience extra-humaine (qui fait sortir de soi et de la rationalité humaine, encore plus profondément que lorsqu'on découvre une culture qui dispose de concepts qui nous sont inconnus) : et c'est précisément ce que je cherchais, rencontrer une autre forme de logique. Or logique vient de logos = la parole, donc la conscience, la parole intérieure, pas forcément traduite en mots, mais un enchaînement d'éléments (sensations, intuitions...) qui forme un chemin que la raison peut suivre, à défaut de saisir pleinement. J'aurais vraiment aimé pouvoir continuer à suivre sur ces idées de plénitude, de foi en l'univers.
Le problème de ce trip c'est la frustration : après la révélation initiale de la virgule, il ne s'est RIEN PASSE. Je trippais trop pour suivre le trip, c'était de la défonce, pas du voyage. Le lsd ne m'a pas tiré par la main pour m'emmener vers l'inconnu et l'incontrôlable, il m'a éliminée complètement et il a tracé sans moi.

Quoi qu'il en soit j'essaye de me focaliser sur le positif de cette expérience (la fugace plénitude, le côté incroyable de l'extra-humain, le questionnement a posteriori pour régler des problèmes personnels). Je vais laisser tomber toute drogue jusqu'au moment où je me sentirai vraiment prête d'en reprendre, en paix avec moi même, et si ce moment n'arrive jamais, tant pis. En attendant je vais explorer d'autres moyens de faire voyager ma conscience, d'entrer en transe dans la musique et de méditer sur le mystère du monde.

En tout cas merci merci merci mille fois pour vos réponses, je me sens mieux, j'avance.
 
D

Deleted-1

Invité
Virgule a dit:
C'est intéressant car vos deux réponses, bien que contradictoires dans une certaine mesure, me permettent toutes les deux d'avancer.

à Laura Zerty : oui aucune chronologie car le moment "virgule de l'univers" est au tout début du trip (vers 3h30 du matin je dirais) et qu'après comme je n'existais plus je n'avais plus de conscience. Je ne me souviens pas de grand chose entre 3h30 et 8h du matin... je sais que j'ai bu du thé à la menthe et que je me suis assise avec l'amie qui prenait soin de moi... ça n'occupe pas 4h et surtout, à part "je trippe trop, je suis perdue, je peux rien en tirer", je n'ai aucun souvenir de mes pensées dans ce laps de temps.
Je retiens particulièrement l'expression de s'idéaliser en se dépréciant. J'aurais été incapable de trouver ces mots là et ils sont parfaitement justes. A moi maintenant d'essayer de travailler dessus mais je connais la cause de ce problème, et ça remonte à l'enfance / adolescence... rapport à mes parents qui justement me rabaissaient constamment chaque fois que je ne faisais pas ce qu'ils voulaient, mais se vantaient de mes réussites chaque fois que j'en avais (merci éducation mindfuck). C'est très complexe et très difficile à résoudre comme problème, et j'avais décidé de le mettre de côté parce que ça fait déjà cinq ans que je ne dépends plus de personne et que je suis loin de tout ça. Et puis quand je creuse pour essayer de résoudre ça je me retrouve super mal et j'ai l'impression de régresser.
Je suis également d'accord avec l'idée d'analyser son esprit lors du trip, c'est précisément cela qui m'a manqué, puisque je n'avais plus de conscience. J'attends d'un trip qu'il me donne matière à penser, et là je n'ai pas pu penser puisque je n'étais plus là, que je n'avais plus de conscience. Simplement, je pense que ce trip était trop fort et que quoi qu'il en soit ça aurait été impossible. En revanche je ne suis pas tout à fait d'accord avec la question du temps, car le fait que le temps soit bouleversé, morcelé, impossible à suivre est un élément essentiel du trip, et j'ai beaucoup aimé "prendre du retard" sur moi-même, tant que je ne me perdais pas complètement de vue. C'est juste une question de dosage : si je me vois de loin, ça va.

Tkt je vois les choses de la même façon, j'aime prendre du retard sur moi même en me défonçant, mais sans me perdre complètement de vue. J'aime délirer de façon plus ou moins logique, mais pas taper de black out.

Pour l'éducation mindfuck j'ai reçu la même dans les grandes lignes, obligé de jongler en permanence entre une ligne directrice parentale stricte à suivre à la maison et m'amenant à me déprécier parce que mes parents s'attardaient plutôt sur ce qui n'allait pas, et voir cette forme d'autorité moralisatrice s'envoler en société pour laisser place à des congratulations me mettant d'autant plus mal à l'aise que je n'étais pas habitué à être félicité. Par dessus ces grandes lignes en rajoutant une part de timidité et de personnalité très "premier degré", c'était assez le zbeul dans ma tête parfois.

Aujourd'hui passé l'adolescence je comprends que cette forme d'éducation vise à forger un caractère dur et endurant allant de l'avant en cherchant à se perfectionner, près à affronter la dure réalité, mais étant petit ça créé une confusion telle dans nos esprits qu'il est difficile de s'y retrouver...enfin je ne sais pas qu'elle a été ton rythme de consommation de stupéfiant quand tu en prenais, mais je sais que j'ai tendance à abuser de la drogue en pensant qu'elle m'apportera une forme de reconnaissance affective que je n'ai pas toujours eu enfant quand j'en avais besoin dans des périodes de troubles émotionnelles.

J'y ai pas mal réfléchi quand je kiffais les psychés et l'introspection, aujourd'hui j'ai mis tout ça plus ou moins sous un couvercle bien fermé et j'essaye d'aller de l'avant en m'acceptant. Je me dis que j'ai été éduqué comme ça, qu'en grandissant j'ai ressenti et interprété cette éducation comme cela, et que ça m'a amené à être comme je suis aujourd'hui, et vaut mieux que je fasse avec si je ne veux pas m'auto détruire à cause de contradictions dans mon esprit que je ne voudrais pas comprendre. Je ne cherche pas à me sublimer même si j'ai ma part de spiritualité, mais si il faut me déprécier pour cibler un problème et le résoudre, je saurais mettre de côté mon orgueil et m'y atteler au lieux de le nier en me servant de quelconque mécanisme de défense psychologique.

Pour ce qui est d'analyser son trip, je pense qu'il ne faut pas trop s'en demander non plus pendant le trip, il y a un moment où si tu t'analyses trop tu vas à l'encontre du trip faute de relâchement émotionnel, et après tu as toutes les chances de te culpabiliser d'avoir gâcher ton trip...alors si en plus tu véhicules l'idée qu'un trip doit t'apporter matière à penser, t'es sur d'autant culpabiliser en faisant le bilan parce que la défonce prend le plus souvent le dessus sur l'aspect psychonautique du trip. Enfin il y a moment faut s'avouer que prendre un trip en soirée n'a rien de psychonautique à moins que tu partes faire ton délire introspectif en dehors de la teuf. Perso j'ai beaucoup véhiculé cette image du trip révélateur, mais bon c'est une manière de se persuader que tripper est bon pour son esprit, déjà que je me rends compte qu'en trippant tout seul dans ma chambre avec un rituel psychonautique je me leurrais en partie, alors quand je lis des gens parlant de psychonautisme en teuf, j'espère pour eux que leur niveau d'honnêteté ne dépassera pas ce qu'il raconte pour se pencher sur ce qu'ils font réellement, parce que ça devrait les faire tomber de haut et culpabiliser de ouf, sauf si cette réflexion se passe des années plus tard bien sur.
 

Vétéran

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Virgule a dit:
Je vois des corps nus qui s'enculent sur des voitures tunées à chaque fois que je ferme les yeux.

Comme visus on fait mieux mais j'ai vu pire.

Les farces de l'acide ne sont pas toujours subtiles, tu as tiré la carte marquée "vous n'êtes pas digne d'être aimée", quelle blague idiote.

La remarque de Laura Zerty est juste, la chronologie te dira quel détail dérisoire t'a fait birfurquer vers le placard, il faut si peu de choses pour nous renvoyer à nos vieux doutes, la prochaine fois tu en riras.
 

Virgule

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Laura Zerty a dit:
Pour ce qui est d'analyser son trip, je pense qu'il ne faut pas trop s'en demander non plus pendant le trip, il y a un moment où si tu t'analyses trop tu vas à l'encontre du trip faute de relâchement émotionnel, et après tu as toutes les chances de te culpabiliser d'avoir gâcher ton trip...alors si en plus tu véhicules l'idée qu'un trip doit t'apporter matière à penser, t'es sur d'autant culpabiliser en faisant le bilan parce que la défonce prend le plus souvent le dessus sur l'aspect psychonautique du trip. Enfin il y a moment faut s'avouer que prendre un trip en soirée n'a rien de psychonautique à moins que tu partes faire ton délire introspectif en dehors de la teuf. Perso j'ai beaucoup véhiculé cette image du trip révélateur, mais bon c'est une manière de se persuader que tripper est bon pour son esprit, déjà que je me rends compte qu'en trippant tout seul dans ma chambre avec un rituel psychonautique je me leurrais en partie, alors quand je lis des gens parlant de psychonautisme en teuf, j'espère pour eux que leur niveau d'honnêteté ne dépassera pas ce qu'il raconte pour se pencher sur ce qu'ils font réellement, parce que ça devrait les faire tomber de haut et culpabiliser de ouf, sauf si cette réflexion se passe des années plus tard bien sur.

D'un côté je suis d'accord avec toi, un festoche où tout le monde est là pour faire la fête (et moi aussi), c'est pas le cadre idéal. Forcément le trip ne sert pas qu'à voyager dans sa conscience, il sert aussi à s'amuser. D'un autre côté, je trouve que, même sobre, la trance (et je suis loin d'écouter que ça), c'est la musique qui m'aide le plus à laisser aller mes pensées. Tu danses, tu perds la notion du temps, rien ne te perturbe, et pour ma part j'aime pas être posée pour méditer, il faut toujours que je sois en mouvement (marcher, danser). Et même au milieu des gens je suis dans un délire introspectif, je ferme les yeux, je me laisse aller.
Mais je me rends compte que j'ai un peu tendance à idéaliser le lsd (quand on connaît pas bien c'est forcément magique), c'est bien aussi de rappeler que c'est d'abord une drogue et pas de la révélation en barre.
 

almas

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Coucou Virgule,

C'est trés bien raconté, émouvant, énervant parfois aussi de te voir te flageller ainsi :)

Perso je retiendrais ceci :

Capable de réussir des putains de concours, d'attaquer un doctorat et pas capable de laisser aller un putain de trip. Pauvre merde. Tu ne vaux rien, tu n'as rien accompli

Au final, cela pose un peu la question du sens de ta vie, en tout cas à mon humble avis, de l'ordre que tu accordes à certains objectifs que t'es fixé, si tant est que ce soit toi qui te les ai fixés. Pour toi s'accomplir, ce n'est peut-être pas un doctorat (bien que ce soit alimentairement important dans ton avenir), un peu d'inquiétude aussi sur le fait d'être au niveau dans ta relation avec ton copain.. etc.

Comme tu le dis, il faut pas non plus se mettre martel en tête, voir des mecs s'enculer sur des GT, ça vaut son pesant d'or... aprés ce que le trip a néanmoins déclenché comme pensées et visions, t'a déjà permis d'en savoir plus sur toi-même, de réfléchir à ton passé ton avenir, cela a eu un prix, c'est sûr. Mais personne ne se connait mieux que soi-même au final.

Tu as pas parlé de la réaction de ton copain du coup, il t'a rassuré et aimé durant et aprés le trip?
 
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C'est dingue comment les gens peuvent réagir aux prods, sérieux moi même en bouffant 3 cartons je vous ponds pas un tr comme ça.
 

M.Orange

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Aid3nPearce a dit:
C'est dingue comment les gens peuvent réagir aux prods, sérieux moi même en bouffant 3 cartons je vous ponds pas un tr comme ça.

Après on connait jamais la part de romance d'un TR, c'est un peu pour ça que je les affectionne assez peu, j'ai toujours préféré les rares brut d'informations aux histoires d'un soir....

Du coup ceux qui m'intéressent parlent plus des produits peu connus.....en fait je chouffe les TR quand j'ai besoin d'avoir une idée des effets.

Par contre je me doute bien qu'en arrivant sur psychow, beaucoup ne connaissent ni l'effet du LSD ni celui de la MD, et comme on a pas de wiki ou truc du genre, le fait que des TR soient pondus régulièrement, c'est pas plus mal.
L'internaute moyen ne farfouille pas les abimes du forum....donc c'est pas plus mal....même si, dans un sens ou un autre, "l'histoire" orientera l'avis du lecteur,et donc, la prose a tendance à nuire l'objectivité .
 

Virgule

Neurotransmetteur
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almas a dit:
Au final, cela pose un peu la question du sens de ta vie, en tout cas à mon humble avis, de l'ordre que tu accordes à certains objectifs que t'es fixé, si tant est que ce soit toi qui te les ai fixés. Pour toi s'accomplir, ce n'est peut-être pas un doctorat (bien que ce soit alimentairement important dans ton avenir), un peu d'inquiétude aussi sur le fait d'être au niveau dans ta relation avec ton copain.. etc.

Bah disons que ça fait partie de ma personnalité, je ne suis jamais satisfaite de rien que je puisse faire, ce n'est jamais assez bien, je ne suis jamais à la hauteur selon moi dans quelque domaine que ce soit. Je suis ultra exigeante avec moi même. Puis voilà j'ai consacré 5 ans de ma vie à bosser (en moyenne 10h / jour sans vacances) pour réussir des trucs (concours, bourse de thèse) qui ne sont pas mon objectif principal dans la vie (qui est finir d'écrire un roman, mais ça paye pas le loyer, et je voulais me casser de chez mes parents au plus vite), mais qui m'ont assuré une indépendance financière à 20 ans + me permettent de bosser dans un domaine que j'aime (la thèse en littérature + l'enseignement). C'est un putain de sacrifice qui fait mal au cul, et ça me rend malade de voir que j'suis capable de faire ça, mais que dans la vie quotidienne je rame comme une galérienne, j'angoisse pour rien et je me mets la pression en permanence (à force d'exiger de moi des trucs incroyables comme bosser 14h par jour pendant un an ça part en couille forcément). Tu rajoutes un gros complexe d'infériorité là dessus et tu obtiens une meuf qui en chie à être rationnelle dans n'importe quelle situation de "crise" : quand je commets une erreur, même infime, dans ma vie, je pars en couille de manière surviolente et je me tape dessus mentalement pour me punir. Et comme j'arrive pas à bosser sur ce putain de roman, j'estime que je ne vaux rien et je me tape dessus... à côté de ça mon copain est un mec d'une intelligence incroyable, ultra créatif, efficace dans son délire, ça entretient le complexe d'infériorité. Pareil avec mes potes et avec les gens que je côtoie dans le milieu universitaire.


Après ouais, c'est peut-être cette tendance à l'irrationalité qui rend plus sensible aux drogues, avec le fait que j'en prends occasionnellement. Je suis capable de me taper des bads sans drogue avec bouffées délirantes juste à cause de l'insomnie, à croire que je vais crever et que mes amis me détestent. D'après ma petite expérience, l'esprit contrôle énormément de trucs. Je connais des gens qui bloquent la md, tu leur donnes un 0.2 d'un produit de bonne qualité, ils ont les pupilles dilatées sa mère mais ça ne leur fait rien alors qu'ils n'ont pas d'accoutumance, alors que moi je prends la moitié et je me tape les effets les plus intenses jamais ressentis (et à l'époque j'étais accoutumée). Là pareil mon pote qui a gobé le même demi carton que moi et n'a eu aucun effet, c'est un mec qui a tendance à bloquer les trucs... y avait peut-être moins de produit sur le sien mais j'ai du mal à croire au carton vide. Et y a les gens qui gobent par trois tranquille... tête bien sur les épaules, faculté à se laisser aller, absence d'angoisse dans la vie quotidienne, je sais pas, j'aimerais bien être comme ça :p

Quand mon copain est arrivé j'ai enfin commencé à arrêter de tripper. Il m'a complètement rassurée, c'est quelqu'un de très calme en même temps alors bon... Je culpabilise, ça fait un peu le gros caprice pour un bisou-qui-guérit. Bon après j'ai été malade sa mère et ultra faible physiquement donc j'avais quand même besoin de rentrer.

Pour finir sur des trucs marrants : oui, les mecs qui s'enculent sur des bagnoles tunées ça me fait rire rétrospectivement. J'en voyais particulièrement quand j'allais chier (toutes les 15 minutes à la fin) et ça faisait une sorte d'alignement entre mon cul, ma bouche, et les culs / bouches des gens qui s'enculent, genre human centipede. Je me disais qu'à force de chier j'allais me chier moi-même (par la bouche? dans le cul du mec qui enculait?)
Sinon à l'hosto à un moment j'ai dit "plus jamais je prendrai de drogue, plus jamais je fumerai de clopes, plus jamais je picolerai, plus jamais de pinard" et je me suis mise à chanter "adieu saint joseph" à la gueule du médecin qui avait l'air plutôt surpris. Entre ça et "euthanasiez-moi!" je pense qu'en plus de me détester ils vont bien s'en souvenir. En vrai je suis une grosse tête de mule et je reprendrai forcément du lsd... avec l'autorisation donnée à mes potes de me tirer une fléchette d'anxiolityques / somnifères pour éléphant dans la gueule si je casse les couilles. Mais d'abord je règle mon problème d'anxiété.
 

Stylo 2.0

Holofractale de l'hypervérité
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J'ai rarement lu un TR aussi honnête et clair. La vache c'est hyper clair.
Tout le long du TR, j'était sûr que ça débloquerait à la fin, et ça a pas débloqué. Ah, l'enfer.

Bon, alors faut prendre ce que je vais écrire avec des pincettes. On m'a souvent reproché de sortir mes théories (qui sont pas les miennes) à la va-vite, de les appliquer comme un gros sale à des trucs qui n'ont rien à voir. Je sais que la mort-renaissance c'est mon expérience, par celles des autres forcément. On est d'accord que Grof c'est un auteur parmi d'autres et que y'a pas que lui. On est d'accord que les théories, les modèles, valent tous ce qu'ils valent.

Mais là, c'est vraiment trop, trop clair. Pour moi c'est écrit noir sur blanc. L'extase de faire partie de l'univers, d'être la virgule au bout de l'orbe du son, c'est la première matrice périnatale, l'union avec l'utérus cosmique, l'utérus de la déesse mère, ce que les musulmans appellent ar-rahmani r-rahim, l'amour utérin de Dieu pour les hommes. Mais où est ma place là-dedans ? te demandait-tu.
Et le trip t'a naturellement appelé à la suite logique des évènements. L'utérus cosmique s'est contracté, pour te faire sortir, pour que tu naisses (c'est la deuxième matrice périnatale).
Seulement, pour naître il faut mourir, et, tout naturellement, tu as refusé de mourir. C'est un combat qu'on ne peut pas gagner, on ne peut qu'en repousser l'échéance. L'utérus cosmique est plus fort que le bébé que nous sommes.
Il t'a manqué la troisième matrice, la mort proprement dite, le passage par le feu, l'anihilation totale, la mort du Christ sur la Croix, le feu de l'enfer, Hiroshima.
La quatrième, elle vient toute seule.

Prend du recul par rapport à ce que je dis, mais voilà, pour moi y'a pas de mystère, faut apprendre à mourir. Les soufis disent : mutu qabla an tamutu. Meurs avant que tu meures. Apprend à mourir. Let it go, comme chantais l'autre, lâche prise, abandonne tout ce que tu as, drop out, disait un autre.
De toutes façons ça va te poursuivre si tu finis pas le trip. Il va te poursuivre si tu reprends de l'acide ou si tu tires sur un joint trop fort. Et tu te retrouveras exactement au même point.

C'est sans doute pas une mauvaise idée de faire une bonne pause avec les produits. D'ailleurs, on n'a pas besoin de produit pour effectuer ce grand cycle de mort et de renaissance. Les produits sont comme une clé qui ouvre le passage sur un raccourci. La grande illusion est de croire qu'on ne peut pas atteindre le but sans produit.

Bien, maintenant je vais lire les conversations entre toi et les autres et je sens que je vais me rendre compte que je me goure complètement ;-)
 

grivois

Psychonaut
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Merci Virgule pour ce TR.

La drogue LSD nous ouvre (et peut fermer aussi) des portes dans la conscience, ce que parfois l'inconscient essaye de refouler ABSOLUMENT (parce que certaines choses sont trop dures à admettre) par son rôle "protecteur" de la psyché du conscient, chose automatique, systématique et innée du processus d'équilibre (un peu comme le sommeil réparateur que tu désirais tant à un moment de cette expérience qui a le même rôle), a été désordonné par la chimie de la drogue.

J'espère que tu en tirera le bon, et une fois n'est pas coutume, c'est pas parce que tu as vécu ca une fois dans ce cas de figure que ca se reproduira.

Ta décision d'abstention de reprendre du LSD suite à cette expérience n'est elle pas une fuite, finalement ?
 

M.Orange

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Hahahah Joli grivois^^!!

Ton désir de ne plus reprendre de la drogue est une fuite.......énorme l'idée!!

Merci pour la barre de rire (même si dans son contexte ça se tient, surtout avec le LSD), dis comme ça , ça tue bien.........
 

grivois

Psychonaut
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J'étais sérieux, dans ce cas de figure là avec ce produit là dans ce contexte là !



Mais sinon, toujours content de faire rire mon copain :p
 

Stylo 2.0

Holofractale de l'hypervérité
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Après avoir lu les conversations, je m'aperçois que :
- Je ne suis pas d'accord avec Laura, principalement parce que ...
- ... Je trouve le commentaire de Celestial Owl vachement bien. Ouais, ouais.
- Concernant Virgule, heu, j'ai rien à dire, moi je galère avec les études, j'ai avorté mon M1 que j'ai redoublé deux fois par faute de projet global et de vraie motivation... j'ai beaucoup de respect pour ceux qui sont capables de finir des études. Vraiment : respect.

J'ai entrevu qu'il y a une histoire de foi qui se révèle. Si je comprends bien, Virgule (je kiffe ce pseudo décidément, c'est la respiration la virgule), l'idée d'un foi imanente a surgi dans ton trip, mais elle a tout sauf à voir avec ce que tu perçois des religions, notemment du christianisme, c'est bien ça ?
Dans ce cas, faut que tu prennes mon avis avec recul, parce que moi je suis pétri de l'idée que les psychés nous ammènent tout droit au coeur de l'expérience mystique au coeur de la fondation de toute religion. La différence entre nos expériences et la religion, c'est que dans le cas des religions, il y a un Verbe qui est venu pour transcrire l'expérience en mots palpables. Dans le christianisme, c'est l'incarnation du Logos, Jésus. Dans l'islam c'est la descente du Coran (Dieu => ange => prophète => Coran). Dans d'autre religions, ça fonctionne différement, mais je suis pas un pro. Enfin, toi t'as l'air pétrie de verbe, ton TR en témoigne, plus le fait que tu es capable de passer des dizaines d'heures à réfléchir sur une virgule dans ton mémoire ou ta thèse (cherche pas, je t'ai vu, je le sais).
Bref, je crois que mine de rien, la foi c'est ton truc, et plus précisément la foi dans le Verbe, que tu y es appelée, et que l'appel que Dieu t'as envoyé dans ce trip, c'est que pour te rapprocher de lui il faut que tu te sépares de tout ce qui t'attache au monde, tes angoisses en premier.
Mais ça, bien sûr, c'est mon avis de croyant prosélyte qui parle de tout ça pour se convaincre lui-même, lui dont la foi n'est pas si grande qu'il voudrait. N'est-ce pas ? M'en fous j'assume, et je témoigne que mon plus grand kif dans ma vie c'est de m'entraîner à mourir (ce qui veut dire apprendre à aimer).

C'est vraiment rock'n roll ce forum quand même.
 

M.Orange

Sale drogué·e
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grivois a dit:
J'étais sérieux,

J'avais bien compris, juste qu'en lisant avec un peu de mauvaise foi, ça devenait drôle....

Mec en arrêtant le LSD tu fuis ton vrai problème......la drogue, alors porte tes couilles et reprends en....
 
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