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La vie n'a pas de contraire

Piano-bar

Elfe Mécanique
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1 Nov 2013
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Bien sur les morts violentes sont horribles.

Les gens sont parfois choqués quand on dit que la mort peut être un moment important et parfois source de bonheur. Ou alors on catalogue ceux qui parlent comme des vieux adolescents romantiquement amoureux de l'idée qu'ils se font de la mort.

J'ai vu des personnes changer du tout au tout quand on leur a dit qu'il ne leur restait plus beaucoup de temps à vivre... Bien sur ils ne sont pas devenus tout d'un coup incroyablement bons et près à accueillir la mort en mode gros mystique ! Mais par contre ils appèlent parfois des personnes importantes, ou qu'ils n'ont pas vu depuis des années, pour renouer avec eux, dire les choses importantes, demander pardon ou pardonner, livrer quelque chose avant de partir...

Et ça, malgré l'horreur de la mort, ça c'est quelque chose de rare.


L'intro du livre "la mort intime" de Marie de Hennezel :

On cache la mort comme si elle était honteuse et sale. On ne voit en elle qu’horreur, absurdité, souffrance inutile et pénible, scandale insupportable, alors qu’elle est le moment culminant de notre vie, son couronnement, ce qui lui confère sens et valeur. Elle n’en demeure pas moins un immense mystère, un grand point d’interrogation que nous portons au plus intime de nous-mêmes.


Je sais que je mourrai un jour, bien que je ne sache pas comment, ni quand. Il y a un lieu, tout au fond de moi, où je sais cela. Je sais que je devrai un jour quitter les miens à moins que ce ne soient eux qui me quittent d’abord. Ce savoir le plus profond, le plus intime est paradoxalement ce que j’ai en commun avec tous les autres humains. C’est pourquoi la mort d’autrui me touche. Elle me permet d’entrer au cœur de la seule et vraie question : quel sens a donc ma vie ?
Ceux qui ont le privilège d’accompagner quelqu’un dans ses derniers instants de vie savent qu’ils entrent dans un espace de temps très intime. La personne, avant de mourir, tentera de déposer, auprès de ceux qui l’accompagnent, l’essentiel d’elle-même. Par un geste, une parole, parfois seulement un regard, elle tentera de dire ce qui compte vraiment et qu’elle n’a pas toujours pu ou su dire. La mort, celle que nous vivrons un jour, celle qui frappe nos proches ou nos amis, est peut-être ce qui nous pousse à ne pas nous contenter de vivre à la surface des choses et des êtres, ce qui nous pousse à entrer dans leur intimité et leur profondeur.


Après des années d’accompagnement de personnes vivant leurs derniers instants, je n’en sais pas plus sur la mort elle-même, mais ma confiance dans la vie n’a fait que croître. Je vis, sans doute, plus intensément, avec une conscience plus fine, ce qui m’est donné de vivre, joies et peines, mais aussi toutes ces petites choses quotidiennes, allant de soi, comme le simple fait de respirer ou de marcher. Peut-être suis-je devenue plus attentive à ceux qui m’entourent, consciente que je ne les aurai pas toujours à mes côtés, désireuse de les découvrir et de contribuer autant que je le peux à ce qu’ils deviennent ce qu’ils sont appelés à devenir. Aussi après des années auprès de ceux qu’on appelle des "mourants", mais qui sont bien des "vivants" jusqu’au bout, je me sens plus vivante que jamais. Cela, je le dois à ceux que je crois avoir accompagnés, mais qui, dans l’humilité dans laquelle les a plongés la souffrance, se sont révélés des maîtres.


Nous cherchons tous à voir à travers la mort. Y a-t-il quelque chose au-delà ? Où vont ceux qui nous quittent ? Question douloureuse pour beaucoup, plantée comme une écharde au cœur de notre humanité. Sans cette question, aurions-nous développé tant de philosophies, de réponses métaphysiques, tant de mythes ? La psychanalyse, de son côté, a conclus une fois pour toutes à l’irreprésentable de la mort. Elle s’est détournée de cette question qu’elle laisse volontiers en pâture aux philosophes pour ne s’intéresser qu’à la mort dans la vie, c’est-à-dire au deuil. Si la mort angoisse autant, n’est-ce pas parce qu’elle nous renvoie aux vraies questions, celles que nous avons souvent enfouies avec l’idée que nous les ressortirons plus tard, quand nous serons plus vieux, plus sages, quand nous aurons le temps de nous poser les questions essentielles ? Ceux qui approchent la mort découvrent parfois que l’expérience de l’au-delà leur est proposée dans l’expérience même de la vie, ici et maintenant. La vie ne nous promène-t-elle pas d’un au-delà à l’autre, au-delà de nous-mêmes, au-delà de nos certitudes, au-delà de nos jugements, au-delà de nos égoïsmes, au-delà des apparences ? Ne nous invite-t-elle pas à de constantes avancées et remises en question, à de constants dépassements ?


Ce livre va tenter d’explorer un miracle. Alors que la mort est si proche, que la tristesse et la souffrance dominent, il peut encore y avoir de la vie, de la joie, des mouvements d’âme d’une profondeur et d’une intensité parfois encore jamais vécues. Dans un monde qui considère que la "bonne mort" est la mort brutale, si possible inconsciente, ou du moins rapide afin de déranger le moins possible la vie de ceux qui restent, un témoignage sur la valeur des derniers instants de la vie, sur l’incroyable privilège que peut représenter le fait d’en être témoin, ne me semble pas superflu. Mieux encore, j’espère contribuer à une évolution de la société. Une société qui, au lieu de dénier la mort, apprendrait à l’intégrer à la vie. Une société plus humaine où, conscients de notre condition de mortels, nous respecterions davantage la valeur de la vie.


J’espère pouvoir sensibiliser le lecteur à la richesse d’un accompagnement des ultimes moments de la vie d’un proche. J’ai moi-même découvert cette richesse au fil des années. Ma vie en a été transformée. Mourir n’est pas, comme nous le croyons si souvent, un temps absurde, dépourvu de sens. Sans diminuer la douleur d’un chemin fait de deuils, de renoncements, j’aimerais montrer combien le temps qui précède la mort peut être aussi celui d’un accomplissement de la personne et d’une transformation de l’entourage. Bien des choses peuvent encore se vivre. Dans un champ plus subtil, plus intérieur, dans le champ de la relation aux autres. Quand on ne peut plus rien faire, on peut encore aimé et se sentir aimé, et bien des mourants, au moment de quitter la vie, nous ont lancé ce message poignant : ne passez pas à côté de la vie, ne passez pas à côté de l’amour. Les derniers moments de la vie d’un être aimé peuvent être l’occasion d’aller le plus loin possible avec cette personne. Combien d’entre nous saisissent cette occasion ? Au lieu de regarder en face la réalité de la proximité de la réalité de la mort, on fait comme si elle n’allait pas venir. On ment à l’autre, on se ment à soi-même, et, au lieu de se dire l’essentiel, au lieu d’échanger des paroles d’amour, de gratitude, de pardon, au lieu de s’appuyer les uns sur les autres pour traverser ce moment incomparable qu’est la mort d’un âtre aimé, en mettant en commun toute la sagesse, l’humour et l’amour dont l’être humain est capable pour affronter la mort, au lieu de cela, ce moment unique, essentiel de la vie, est entouré de silence et de solitude.

Ce livre est magnifique. L'auteure a une approche particulière pour une psychologue : Elle met à mal la distance thérapeutique et s'approche parfois de façon très intime avec "les mourants". Quand j'ai lu qu'elle prenait parfois les patients dans ses bras et qu'elle les berçait...... ??? Pourtant son propos est là.

Comment rester lointain quand la personne en face de vous vit ses derniers mois / semaines / instants ??? La mort intime c'est ça : La mort est un moment ou l'intimité entre 2 personnes peut être explorée à fond. Les choses qui se disent à ce moment sont pleines d'émotion et de sens.

:heart::heart::heart:
Waou, on est sur doctissimo là ? :mrgreen:


Bon j'espère ne pas avoir trop dévié du débat. Allez, retour aux sources :weed::weed::weed:
 

Skazz

Neurotransmetteur
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29 Jan 2015
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Gilles, si tu trouves le sujet absurde, pourquoi venir en faire un commentaire ?
 
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Invité
Le contraire de la vie c'est le zéro absolu, ce qui en soit est assez proche de la mort. Ce qui est intéressant c'est que la mort est facilement atteignable et constatable, alors que, le zéro absolu n'existe que théoriquement, on ne peut l'atteindre.

Donc oui la vie n'a pas de contraire puisque son contraire serait le néant, la vie est juste la conséquence du néant.

Nice topic ;)
 

Piano-bar

Elfe Mécanique
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1 Nov 2013
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Salut Aid3nPearce !

En lisant ce que tu dis je trouve ça beau mais juste beau : j'ai l'impression que c'est une idée romantique

Pour moi le zéro absolu c'est juste grosso modo l'absence d'énergie ou de mouvement. Je ne vois pas le rapport avec la vie : la vie a besoin du mouvement mais le mouvement n'est pas la vie.

et pour ça :

Donc oui la vie n'a pas de contraire puisque son contraire serait le néant, la vie est juste la conséquence du néant.

là par contre, je n'arrive pas à trouver le raisonnement, tu peux développer ?
 

Anixys

Neurotransmetteur
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28 Mar 2014
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Pour le mouvement y a des dizaines de philosophies différente dessus, en passant par Aristote et ses corps atomiques qui tombe ou bien le mouvement du monde dans ses cycles incessant, Spinoza et son déterminisme causal,la nécessité du retour éternelle de Nietzsche, Hegel et le mouvement de l'esprit vers la matiére, Bergson et son vitalisme etc. ont peut pas tout en dire, en faite j'pense que l'on peut en dire mais y a rien de faux en soit, que des théories qui viennent ce compléter, par contre on peut ce demander ce qu'est la vie ! :pidu:
Je pense que la vie son contraire et la non-vie, et le contraire de l'existence la non-existence (ce qui n'équivaut pas à la mort à mon sens) , il n'y à pas de Néant tout est interdépendant, le néant serait la seule chose qui serait indépendant, qui aurait une existence en elle méme, je ne pense pas...
je pense juste que c'est un pur nouméne (concept seulement présent dans l'esprit) et qu'il n'a pas de réalité substantiel propre dans la matiére ou dans l'esprit ! Qu'en pensez vous ? :question:
 

Lotre

Holofractale de l'hypervérité
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30 Nov 2011
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Je vois pas le rapport entre la vie ou son contraire et le zéro sur une échelle de température. Je n'arrive non plus pas à me représenter le cheminement qui mène à dire que la vie est la conséquence du néant. Je vais créer une page facebook à ce sujet et si on est assez nombreux à se poser la question tu consentiras peut-être à dévoiler ton raisonnement ;)

@Anixys je trouve ces questions soulevées sur le néant bien intéressantes, mais là aussi, dire que le néant est indépendant n'est-ce pas une affirmation arbitraire ? J'avais lu de je sais plus qui un raisonnement qui disait au contraire que le néant ne peut exister que parce qu'il y a quelque chose, qui n'est pas le néant, qui le délimite donc, en quelques sortes. Ça revient un peu à définir une chose par son contraire, ou a dire qu'il faut un observateur (non-néant) pour observer l'existence du néant. M'enfin bref ça disait en gros que le quelque chose dépend du néant et réciproquement.

Enfin, dans l'absolu, si on est vraiment rigoureux ou si on se la joue à la Descartes, rien ne nous permet de distinguer ce qui est une conception de l'esprit de ce qui est vraiment réel.
 

Anixys

Neurotransmetteur
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28 Mar 2014
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On peut tout à fait justifier une théorie de l'esprit dans le réel, ont peut prendre l'exemple du calcul de l'infini qui parait complétement dénué de réalité matériel au premier abord mais qui est pourtant révélé par la physique moderne dans certaine expériences... fin voila l'exemple lourd quoi parceque selon la logique mathématique l'infini= -1/12 ...
sinon Lotre relis mieu ce que j'ai écrit, je suis en train de dire que le néant n'existe pas car tout est censé justement dépendre d'autre chose, mais il ne peut l'être puisque par définition c'est le néant et qu'il ce doit d'être indépendant pour être... aprés c'est un point de vue pris à partit, je me situerais sur la continuité de la philosophie bouddhiste...
 
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