psychotrique
Holofractale de l'hypervérité
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Salut la psycompagnie ! 8)
Je vais m’efforcer de partager avec vous une expérience au LSD assez épique. C’est avec beaucoup de difficultés que j’écris ce TR car le trip a été d’une intensité colossale pour mon petit cerveau de psychonaute débutant.
Tout d’abord, présentation. J’ai découvert le LSD en même temps que le milieu de la free. Mes premières perches remontent à 2 ans, et j’ai eu l’occasion d’expérimenter la bête une petite (toute petite) dizaine de fois depuis. Mes trips ce sont jusqu’alors déroulés sans accroc, et dans un S&S plutôt pas mal.
Le dernier trip précédant celui-ci remonte à environ 1 mois avant la prise. 2 gouttes dosées à 180µg dont une accidentelle (merci Mr trop-arraché-pour-mettre-qu’une-goute). Malgré ça, le trip s’est super bien déroulé, méchamment intense, au point d’être scotché aux manettes. Encore une fois, le S&S était juste magique.
En parlant de S&S …
Petite free dans les bois, dans les plateaux du Vercors. Un lieu juste immense (grand fan de montagne) accompagné d’une météo clémente (chaud et beau) déclarant ouvertement l’ouverture des festivités estivales après un hiver plutôt froid.
X et Y m’accompagnent, il y a une bonne entente au sein du trio, même si X a tendance à se faire très inquisiteur ces-derniers temps (pourquoi inquisiteur ? Patience
)
Goute moi ça ! t = 0
Clairement, X a bien envie de partir loin, le LSD se fait capricieux avec lui. Y quant à lui est plutôt raisonnable ne connaissant pas le prod.
Du coup on trouve une goute fortement mentholée, dont le dealer nous vente l’efficacité. Elle est dosée à 180µg. X et moi en prenons 2, Y en prend 1.
(LE raté : pour la première fois de Y, j’ose avouer qu’il aurait été plus judicieux que nous partions tous au même dosage)
Petite bière, petit petard, on se pose 5 min histoire de parler avec Y des effets qui débarqueront. Nous avons beaucoup de difficultés à lui décrire le bordel, ayant vécu des trips assez introspectifs, j’insiste plus sur le fait qu’il va se redécouvrir que sur les détails que je ne maîtrise pas. A défaut de connaitre le prod sur le bout des doigts, je préfère éviter de l’influencer dans une mauvaise direction.
Tu voulais monter ? t + 1h
On débarque devant le son, il se traine un peu mais a le mérite d’être bien réglé, puis l’ambiance est juste hippie au possible : le kiffe.
Je ressens comme un début de montée, je porte un regard changeant sur le décor, et même sur la scène globalement. Un sentiment de confiance commence à me gagner en z’yeutant les regards alentours. Les premières pensées atypiques surgissent, je me dis que je connais ce lieux, ce rituel, j’ai une lucidité nouvelle sur ce qui est en train de se passer.
On se pose avec X dans la bagnole pour rouler un pet’, et à peine débarqués, on éclate de rire. Ok, ça monte. Son visage commence à prendre des reflets terribles, comme si ses traits avaient été surlignés à l’aide d’un marqueur. On papotte, on se dit que ça va dépotter, que ça commence déjà à être jouissif. Je jette un œil à mes slims : les feuilles me paraissent vibrer à une vitesse démente, comme si le LSD accélérait le traitement de l’image que je recevais, et me laissait entrevoir la « vibration » de la matière la composant. C’est sur cette piste de réflexion que je pars. Je regarde l’intérieur de la voiture et la texture me paraît bizarre. J’étais incapable de dire en quoi, mais elle était bizarre, différente. Je me concentre sur les reliefs, focalise mon attention sur un certain détail et … Vlan ! Un nuage (très très nuageux) de points lumineux envahie l’espace entre mes yeux et le détail que je regarde. Les points se mettent à vibrer, d’une certaine manière, puis, disparaissant, « modulant » le détail en question. Ce-dernier se met à vibrer avec une netteté extraordinaire, je n’en crois pas mes yeux. Je parcours l’ensemble de l’habitacle des yeux, et m’amuse à moduler la voiture. X phase en me parlant de son ressenti.
Et bien tu vas monter ! T + 2h
Y nous rejoint, il ne sent toujours rien, je lui dis que c’est normal, qu’il lui faut lâcher prise et ne plus y penser, le délire viendra de lui-même et sortira des petits détails. J’ai peur qu’il relativise son état par rapport au notre et qu’il passe à côté (c’était le sous-estimer ^^).
On retourne taper du pied, et là, c’est le carnage. Le chemin est très reliefé, une simple ornière me semble être un trou immense, puis redevient plat, puis re un trou etc … Je commence à reconnaître la boucle. Au milieu des gens, les choses deviennent plus intenses, au point que baisser les yeux est des fois éprouvant. Le mouvement de mon regard laisse des traînées fluo animées d’un mouvement assez géométrique. Ce sont toujours des ellipses, des cercles, des trajectoires cycliques et assez originales. Je débranche pour me laisser porter par le son.
Je croise le regard de X, sourire. On prend du recul sur le son, et là … Re-Vlan !
Ok, tout l’espace est rempli de ces points lumineux que je voyais précédemment. Ils vibrent avec l’environnement. Le vent les balaye, au voisinage des arbres ils s’agglutinent et prennent des contrastes géniaux, ils tournent autour des fêtards au rythme du son. Je me rends compte que tout es en rythme, les hallus, les gens, leurs mouvements et même ma pensée. Baboum, je me rends compte que je pense. Powaah, je ferme les yeux et c’est n’imp. Au début rien, puis je me glisse intérieurement « Rien ? Tu es sur ? » et les premières fractales débarquent. Des formes géométriques à nouveaux, très égyptien, comme une langue morte dont l’écriture s’apparente plus à des hiéroglyphes. Une langue ? Oui, j’entends bien parler quand je ferme les yeux. Mon égo se dissout petit à petit, je me sens moi trippé, et moi rationnel. Petit à petit l’écart se creuse et je prends du recul sur ces deux mois. Et hop, un troisième moi débarque, celui qui a du recul. Cette dissociation s’est faite petit à petit, sans que je m’en rende compte, et en même temps sous ma direction. La goute, c’est la compréhension paradoxale.
On se pose dans l’herbe, X plante sa tente, on discute. Je me sens lucide, et je trouve, à cet instant les mots exacts pour décrire ce que j’essayais d’expliquer à Y. Le trip, son mode d’action, les mots défilent et X et Y me regardent bouche-bée. Effectivement, ce que je dis me choque également, j’ai les mots, je me sens artiste littéraire. Y s’allonge sur mon capot, et le nuage lumineux se contraste, j’ai l’impression qu’il forme une fumée émanant de son corps en certains points. Le cœur, le thorax, la tête. Mes réflexions se complexifient. Le retour au son est violent, on ne marche pas particulièrement droit, et des flashes lumineux m’assaillent de partout. Les évènements se mélangent, et je perds le fil temporel. Petit à petit, je glisse dans un cocon dans lequel seules mes réflexions dominent.
Quand on pose certaines questions. T + 999 ans (^^)
Le flou est franchement intense, je n’ai plus aucune notion de qui je suis en terme de corps. On va dire que je commençais à boucler sévère.
Je débranchais pour réfléchir, je me parlais à moi-même, et à chaque question que je me posais, m’était donnée une réponse qui se cachait derrière des visu de T-A-R-E-S et des scènes juste trop épiques. Je percevais l’intention de la réponse, comme si je voulais me dire quelque chose au travers du trip. Je regardais un caisson, et la frontière qui le séparait du caisson d’à côté disparaissait, les 2 se mettaient à se comporter comme 1 seul caisson. Et à ce moment là je me disais que nous ne faisions qu’un, et qu’en regardant ses caissons (ou tout autre élément du décor), j’étais censé pouvoir retrouver une partie de moi.
Petit à petit, je tombais dans des paradoxes absolument impressionnant. Je me représentais, puis me voyais entouré d’un univers qui me paraissait très grand, mais qui en revenait toujours à moi. A ce moment je « savais » que le petit et le grand ne faisaient qu’un, je me le représentais.
Quand je parlais avec X, je ne savais pas si je me parlais à moi-même ou si je lui parlais à lui. Certaines de ses phrases auraient pu être prononcées par moi au même instant. Il me demandait de décrire ce que je voyais, et il le faisait d’une manière assez … brutale (son côté inquisiteur, pas nouveau quand on tripe ensemble). En fait, des que je coinçais dans une boucle, ou que je perdais le fil logique de ce que je lui disais, il insistait en me demandant de parler, de continuer, d’aller plus loin. Sur le moment, je sur-kiffais ça parce qu’il amplifiait le truc, c’était dément. Sa partait loin. A un moment, j’ai eu un ressenti qui m’a marqué.
J’avais l’impression qu’à chaque fois qu’on se pétait, on débarquait là, dans un lieu atypique, où tout le monde était là, sans y être. Comme cachés derrière un voile. Je pouvais les voir (dans ma tête), leur parler et interagir avec eux comme de manière concrète, mais tout était lysergisé. On était tous une petite particularité d’un énorme ensemble, on avait tous un nom, une raison d’être. Et quand je me concentrais, je pouvais passer de ce lieu à la teuf. C’était vraiment abusé. Et à force, j’ai perdu le fil. Je parlais dans ma tête, au sein de ce monde lysergic, et en même temps j’essayais de communiquer avec X (qui commençait à vriller en voyant mon état). Je restais coincé au milieu, ne pouvant entendre ce que je lui disais, le voyant acquiescer, et quand je repassais du bon coté, je ne pouvais plus parler. C’était juste énorme !
Et a un moment, je me suis posé une certaine question. Ou plutôt une affirmation. J’ai dis : « Je sais, j’ai les couilles de regarder, tournes pas autour du pot, dis moi », lancé en l’air dans ma tête, comme ça. BA-DA-BOOM.
Je ne connaissais pas le caractère entheogène du LSD, mais là, c’était violent. Le sentiment que tu as quand tu comprends au sens propre du terme, la révélation, comme quand tu pige une blague. Bah ce sentiment, mais en non-stop, et au regard de sublimes questions existentielles. J’obtenais ma réponse, indescriptible et en même temps parfaitement claire. J’étais un concept, une idée, tellement simple qu’il en était complexe, et je ne pouvais pas me rendre compte de cela de moi-même car c’était juste trop simple. Tout l’environnement m’accompagnait, X était devenu un membre de ce monde lysergic qui me disait que j’étais en train de faire un truc de fou, que je n’étais pas là pour rien, que j’étais en train de rappeler à chaque être en ce lysergic-monde le « pourquoi on est là ». J’étais cela. La piqure de rappel. Et je ne pouvais pas me sentir illuminé car je me rappelais, j’étais déjà illuminé. J’étais là pour ça.
Décrire la suite du trip serait compliqué, et peu constructif (quoique). On est redescendu avec X en parlant énormément, et à deux, on a vraiment vécu des scènes de malade. On avait l’impression d’être 2 reflets d’une même chose, deux pôles, on tentait de concilier ces 2 pôles, et ça donnais des visu tres intenses. On tombait l’un dans l’autre quand on s’approchait l’un de l’autre. J’ai particulièrement apprécié échanger ces choses avec lui, c’était du partage, pur et dur. Lui moins, mon état l’a effrayé.
Le matin était encore tres animé, après avoir comaté entre rêve et réalité dans la tente, j’ai fini par sortir rejoindre Y. Je m’en voulais (et m’en veux encore) de pas avoir trippé avec lui, au final il a vécu ça solo, et c’est peut être mieux ainsi. J’avais des sorties excellentes, on s’est tapé des fou rires de malades. Les arbres, l’herbe et la falaise d’à coté étaient encore bien animés et le soleil était déjà levé depuis quelques temps. J’avais une phrase imprononçable dans une pseudo langue égyptienne qui tournait en boucle dans ma tête (j’imaginais Globox dans Rayman me raconter sa vie ^^) pendant que je phasais sur ce décor de rêve.
Au final, un trip intense et vraiment mémorable, qui vient affirmer ce que je savais déjà : le LSD, c’est pas rien !
(absolument désolé pour le pavé, mais quel bien ça fait d'écrire tout ça!)
Je vais m’efforcer de partager avec vous une expérience au LSD assez épique. C’est avec beaucoup de difficultés que j’écris ce TR car le trip a été d’une intensité colossale pour mon petit cerveau de psychonaute débutant.
Tout d’abord, présentation. J’ai découvert le LSD en même temps que le milieu de la free. Mes premières perches remontent à 2 ans, et j’ai eu l’occasion d’expérimenter la bête une petite (toute petite) dizaine de fois depuis. Mes trips ce sont jusqu’alors déroulés sans accroc, et dans un S&S plutôt pas mal.
Le dernier trip précédant celui-ci remonte à environ 1 mois avant la prise. 2 gouttes dosées à 180µg dont une accidentelle (merci Mr trop-arraché-pour-mettre-qu’une-goute). Malgré ça, le trip s’est super bien déroulé, méchamment intense, au point d’être scotché aux manettes. Encore une fois, le S&S était juste magique.
En parlant de S&S …
Petite free dans les bois, dans les plateaux du Vercors. Un lieu juste immense (grand fan de montagne) accompagné d’une météo clémente (chaud et beau) déclarant ouvertement l’ouverture des festivités estivales après un hiver plutôt froid.
X et Y m’accompagnent, il y a une bonne entente au sein du trio, même si X a tendance à se faire très inquisiteur ces-derniers temps (pourquoi inquisiteur ? Patience

Goute moi ça ! t = 0
Clairement, X a bien envie de partir loin, le LSD se fait capricieux avec lui. Y quant à lui est plutôt raisonnable ne connaissant pas le prod.
Du coup on trouve une goute fortement mentholée, dont le dealer nous vente l’efficacité. Elle est dosée à 180µg. X et moi en prenons 2, Y en prend 1.
(LE raté : pour la première fois de Y, j’ose avouer qu’il aurait été plus judicieux que nous partions tous au même dosage)
Petite bière, petit petard, on se pose 5 min histoire de parler avec Y des effets qui débarqueront. Nous avons beaucoup de difficultés à lui décrire le bordel, ayant vécu des trips assez introspectifs, j’insiste plus sur le fait qu’il va se redécouvrir que sur les détails que je ne maîtrise pas. A défaut de connaitre le prod sur le bout des doigts, je préfère éviter de l’influencer dans une mauvaise direction.
Tu voulais monter ? t + 1h
On débarque devant le son, il se traine un peu mais a le mérite d’être bien réglé, puis l’ambiance est juste hippie au possible : le kiffe.
Je ressens comme un début de montée, je porte un regard changeant sur le décor, et même sur la scène globalement. Un sentiment de confiance commence à me gagner en z’yeutant les regards alentours. Les premières pensées atypiques surgissent, je me dis que je connais ce lieux, ce rituel, j’ai une lucidité nouvelle sur ce qui est en train de se passer.
On se pose avec X dans la bagnole pour rouler un pet’, et à peine débarqués, on éclate de rire. Ok, ça monte. Son visage commence à prendre des reflets terribles, comme si ses traits avaient été surlignés à l’aide d’un marqueur. On papotte, on se dit que ça va dépotter, que ça commence déjà à être jouissif. Je jette un œil à mes slims : les feuilles me paraissent vibrer à une vitesse démente, comme si le LSD accélérait le traitement de l’image que je recevais, et me laissait entrevoir la « vibration » de la matière la composant. C’est sur cette piste de réflexion que je pars. Je regarde l’intérieur de la voiture et la texture me paraît bizarre. J’étais incapable de dire en quoi, mais elle était bizarre, différente. Je me concentre sur les reliefs, focalise mon attention sur un certain détail et … Vlan ! Un nuage (très très nuageux) de points lumineux envahie l’espace entre mes yeux et le détail que je regarde. Les points se mettent à vibrer, d’une certaine manière, puis, disparaissant, « modulant » le détail en question. Ce-dernier se met à vibrer avec une netteté extraordinaire, je n’en crois pas mes yeux. Je parcours l’ensemble de l’habitacle des yeux, et m’amuse à moduler la voiture. X phase en me parlant de son ressenti.
Et bien tu vas monter ! T + 2h
Y nous rejoint, il ne sent toujours rien, je lui dis que c’est normal, qu’il lui faut lâcher prise et ne plus y penser, le délire viendra de lui-même et sortira des petits détails. J’ai peur qu’il relativise son état par rapport au notre et qu’il passe à côté (c’était le sous-estimer ^^).
On retourne taper du pied, et là, c’est le carnage. Le chemin est très reliefé, une simple ornière me semble être un trou immense, puis redevient plat, puis re un trou etc … Je commence à reconnaître la boucle. Au milieu des gens, les choses deviennent plus intenses, au point que baisser les yeux est des fois éprouvant. Le mouvement de mon regard laisse des traînées fluo animées d’un mouvement assez géométrique. Ce sont toujours des ellipses, des cercles, des trajectoires cycliques et assez originales. Je débranche pour me laisser porter par le son.
Je croise le regard de X, sourire. On prend du recul sur le son, et là … Re-Vlan !
Ok, tout l’espace est rempli de ces points lumineux que je voyais précédemment. Ils vibrent avec l’environnement. Le vent les balaye, au voisinage des arbres ils s’agglutinent et prennent des contrastes géniaux, ils tournent autour des fêtards au rythme du son. Je me rends compte que tout es en rythme, les hallus, les gens, leurs mouvements et même ma pensée. Baboum, je me rends compte que je pense. Powaah, je ferme les yeux et c’est n’imp. Au début rien, puis je me glisse intérieurement « Rien ? Tu es sur ? » et les premières fractales débarquent. Des formes géométriques à nouveaux, très égyptien, comme une langue morte dont l’écriture s’apparente plus à des hiéroglyphes. Une langue ? Oui, j’entends bien parler quand je ferme les yeux. Mon égo se dissout petit à petit, je me sens moi trippé, et moi rationnel. Petit à petit l’écart se creuse et je prends du recul sur ces deux mois. Et hop, un troisième moi débarque, celui qui a du recul. Cette dissociation s’est faite petit à petit, sans que je m’en rende compte, et en même temps sous ma direction. La goute, c’est la compréhension paradoxale.
On se pose dans l’herbe, X plante sa tente, on discute. Je me sens lucide, et je trouve, à cet instant les mots exacts pour décrire ce que j’essayais d’expliquer à Y. Le trip, son mode d’action, les mots défilent et X et Y me regardent bouche-bée. Effectivement, ce que je dis me choque également, j’ai les mots, je me sens artiste littéraire. Y s’allonge sur mon capot, et le nuage lumineux se contraste, j’ai l’impression qu’il forme une fumée émanant de son corps en certains points. Le cœur, le thorax, la tête. Mes réflexions se complexifient. Le retour au son est violent, on ne marche pas particulièrement droit, et des flashes lumineux m’assaillent de partout. Les évènements se mélangent, et je perds le fil temporel. Petit à petit, je glisse dans un cocon dans lequel seules mes réflexions dominent.
Quand on pose certaines questions. T + 999 ans (^^)
Le flou est franchement intense, je n’ai plus aucune notion de qui je suis en terme de corps. On va dire que je commençais à boucler sévère.
Je débranchais pour réfléchir, je me parlais à moi-même, et à chaque question que je me posais, m’était donnée une réponse qui se cachait derrière des visu de T-A-R-E-S et des scènes juste trop épiques. Je percevais l’intention de la réponse, comme si je voulais me dire quelque chose au travers du trip. Je regardais un caisson, et la frontière qui le séparait du caisson d’à côté disparaissait, les 2 se mettaient à se comporter comme 1 seul caisson. Et à ce moment là je me disais que nous ne faisions qu’un, et qu’en regardant ses caissons (ou tout autre élément du décor), j’étais censé pouvoir retrouver une partie de moi.
Petit à petit, je tombais dans des paradoxes absolument impressionnant. Je me représentais, puis me voyais entouré d’un univers qui me paraissait très grand, mais qui en revenait toujours à moi. A ce moment je « savais » que le petit et le grand ne faisaient qu’un, je me le représentais.
Quand je parlais avec X, je ne savais pas si je me parlais à moi-même ou si je lui parlais à lui. Certaines de ses phrases auraient pu être prononcées par moi au même instant. Il me demandait de décrire ce que je voyais, et il le faisait d’une manière assez … brutale (son côté inquisiteur, pas nouveau quand on tripe ensemble). En fait, des que je coinçais dans une boucle, ou que je perdais le fil logique de ce que je lui disais, il insistait en me demandant de parler, de continuer, d’aller plus loin. Sur le moment, je sur-kiffais ça parce qu’il amplifiait le truc, c’était dément. Sa partait loin. A un moment, j’ai eu un ressenti qui m’a marqué.
J’avais l’impression qu’à chaque fois qu’on se pétait, on débarquait là, dans un lieu atypique, où tout le monde était là, sans y être. Comme cachés derrière un voile. Je pouvais les voir (dans ma tête), leur parler et interagir avec eux comme de manière concrète, mais tout était lysergisé. On était tous une petite particularité d’un énorme ensemble, on avait tous un nom, une raison d’être. Et quand je me concentrais, je pouvais passer de ce lieu à la teuf. C’était vraiment abusé. Et à force, j’ai perdu le fil. Je parlais dans ma tête, au sein de ce monde lysergic, et en même temps j’essayais de communiquer avec X (qui commençait à vriller en voyant mon état). Je restais coincé au milieu, ne pouvant entendre ce que je lui disais, le voyant acquiescer, et quand je repassais du bon coté, je ne pouvais plus parler. C’était juste énorme !
Et a un moment, je me suis posé une certaine question. Ou plutôt une affirmation. J’ai dis : « Je sais, j’ai les couilles de regarder, tournes pas autour du pot, dis moi », lancé en l’air dans ma tête, comme ça. BA-DA-BOOM.
Je ne connaissais pas le caractère entheogène du LSD, mais là, c’était violent. Le sentiment que tu as quand tu comprends au sens propre du terme, la révélation, comme quand tu pige une blague. Bah ce sentiment, mais en non-stop, et au regard de sublimes questions existentielles. J’obtenais ma réponse, indescriptible et en même temps parfaitement claire. J’étais un concept, une idée, tellement simple qu’il en était complexe, et je ne pouvais pas me rendre compte de cela de moi-même car c’était juste trop simple. Tout l’environnement m’accompagnait, X était devenu un membre de ce monde lysergic qui me disait que j’étais en train de faire un truc de fou, que je n’étais pas là pour rien, que j’étais en train de rappeler à chaque être en ce lysergic-monde le « pourquoi on est là ». J’étais cela. La piqure de rappel. Et je ne pouvais pas me sentir illuminé car je me rappelais, j’étais déjà illuminé. J’étais là pour ça.
Décrire la suite du trip serait compliqué, et peu constructif (quoique). On est redescendu avec X en parlant énormément, et à deux, on a vraiment vécu des scènes de malade. On avait l’impression d’être 2 reflets d’une même chose, deux pôles, on tentait de concilier ces 2 pôles, et ça donnais des visu tres intenses. On tombait l’un dans l’autre quand on s’approchait l’un de l’autre. J’ai particulièrement apprécié échanger ces choses avec lui, c’était du partage, pur et dur. Lui moins, mon état l’a effrayé.
Le matin était encore tres animé, après avoir comaté entre rêve et réalité dans la tente, j’ai fini par sortir rejoindre Y. Je m’en voulais (et m’en veux encore) de pas avoir trippé avec lui, au final il a vécu ça solo, et c’est peut être mieux ainsi. J’avais des sorties excellentes, on s’est tapé des fou rires de malades. Les arbres, l’herbe et la falaise d’à coté étaient encore bien animés et le soleil était déjà levé depuis quelques temps. J’avais une phrase imprononçable dans une pseudo langue égyptienne qui tournait en boucle dans ma tête (j’imaginais Globox dans Rayman me raconter sa vie ^^) pendant que je phasais sur ce décor de rêve.
Au final, un trip intense et vraiment mémorable, qui vient affirmer ce que je savais déjà : le LSD, c’est pas rien !
(absolument désolé pour le pavé, mais quel bien ça fait d'écrire tout ça!)