schtroumpfette
Psycho disparu·e
K-Hole.
L'expérience suprême dont tous les utilisateurs de K ont entendu parler, sans forcément la vivre. Personnellement, ça m'était déjà arrivé une fois, mais le set&settings était déplorable (j'avais eu le dernier examen de ma session le matin même, j'étais allé en teuf le soir avec l'intention de fêter ça en me mettant la tête à l'envers, j'avais déjà un carton dans la gueule qui montait bien, on me propose une grosse latte de ké, j'accepte sans réfléchir en mode j'suis-une-warrior-inconsciente-et-j'me-la-pète) , résultat j'avais vécu cette nuit-là une expérience effrayante et déstabilisante à laquelle je n'étais pas du tout préparée...
Depuis, j'étais restée méfiante et hyper prudente avec cette substance, n'en prenant plus qu'occasionnellement et à des doses où je gardais toujours plus ou moins un certain contrôle.
Ces dernières semaines cependant, j'ai eu l'occas d'approcher le produit d'un peu plus près, de mieux le connaître, enfin surtout de mieux me connaître avec.
Samedi dernier, j'étais à la pendaison de crémaillère d'un bon pote. En mode déchéance totale, des gens perchés partout dans la baraque, des combats de parapluies, des courses-poursuites absurdes, vous voyez un peu le tableau! Un type m'a filé des champis, j'les sens bien, mais je suis loin d'atteindre le niveau moyen de def des gens présents, et j'ai une furieuse envie de les rejoindre. La veille, j'étais sortie en teuf, et il me restait un peu du demi g de ké que j'y avais reçu. J'en tape une ligne ou deux, mais ne ressent pas les effets escomptés, vu la tolérance. Un peu déçue mais résignée ("tant pis, je ferai sitter pour les autres, de temps en temps ça peut pas me faire de mal de pas être déchirée"), je vide le pax sur un plateau et propose aux deux potes avec qui je suis venue de taper avec moi. Je fais donc trois lattes, de taille normale (ouais, je sais, c'est vague). Mais entre temps, un de mes deux potes se désiste. Bien envie de me taper sa latte en plus de la mienne. Rapidement, je pèse le pour et le contre: ok, c'est un coup de tête, ok, les mélanges hasardeux ça sucks, ok c'est de l'abus ; mais d'un autre côté... j'suis dans la baraque d'un pote, entourée de gens de confiance, posée confortablement et en sécurité, le "pire" qui peut m'arriver c'est de comater 30min et de faire un aller-retour au pays du k-hole. Allez hop, assez tergiversé, sniiif et re-sniiiiff. Alea jacta est.
Assez vite, je sens un voile cotonneux assez épais m'entourer. Je sens que j'ai forcé la dose, j'sais que j'suis partie pour le k-hole, mais j'ai pas peur, j'suis détendue, je me laisse aller sans la moindre angoisse. J'me pose plus confortablement, je laisse mes pensées divaguer, mes yeux se ferment tout seuls. Je suis couchée sur un matelas, ma tête posée sur un oreiller, mais progressivement le décors s'efface, j'ai de moins en moins conscience de ce qui m'entoure. J'me concentre sur les sensations que j'éprouve. Mon corps n'est plus qu'une masse lourde qui m'emprisonnait et dont je peux enfin m'échapper. J'ai l'impression que mes membres sont lentement étirés, comme par une force invisible, et que cet "écartèlement" (le mot est beaucoup trop violent, alors ça se passait tout en douceur) me permet progressivement d'élargir le champ de ma conscience. Au fur et à mesure que cette expansion se poursuit, j'ai l'impression que des petits bouts de moi se détachent, que je m'effrite à partir des extrémité. Un processus lent (bien que la notion du temps ait complètement disparu, je ne perçois pas le phénomène comme rapide, même si sur le moment ça n'a aucune espèce de pertinence), où cours duquel mon corps laisse progressivement la place à mon esprit, libéré de cette contrainte charnelle. "Je" n'existe plus, ou si peu.
Je suis baladée dans un monde étonnement complexe fait de patterns géométriques colorés ultra-structurés. Un monde hyper froid, gigantesque, sans aucune vie, juste une mathématique implacable. J'ai l'impression de me retrouver face au secret du monde, mais je n'y comprends rien, son sens me dépasse et m'échappe complètement. Je ne cherche d'ailleurs pas à comprendre quoi que ce soit, je profite du voyage, me laisse porter par l'expérience là où elle voudra m'emmener. A cet égard, je me souviens avoir eu l'impression de m'être embarquée dans une énorme attraction à sensation forte, assise dans une wagonnette qui file sur des rails. Même si l'immensité des étendues que je traverse m'effraye un peu par moment, je n'ai qu'à me souvenir qu'une barre de sécurité m'empêche de tomber à tout jamais dans ces ténèbres, et que tôt ou tard, le manège prendra fin. Cette simple pensée suffit à me rassurer et je peux à nouveau me laisser complètement aller...
A un moment, je lève la tête et me rend compte avec surprise que je suis exactement au même endroit de la pièce où j'ai tiré mes deux lattes. "Oh putain mais j'suis toujours là, j'ai pas bougé de là, en fait?" La question fait rire mes potes, mais moi j'ai l'impression d'avoir traversé l'univers entier, et ça me perturbe de constater que physiquement, je n'ai même pas ne fût-ce que changé de pièce, ou de siège, ou de position... J'essaye de me lever mais mon corps ne me porte pas, et la ké perturbe encore fortement ma perception de l'espace. Je comprends rien à la disposition de la pièce et aux allers et venues des gens, je n'arrive pas à trouver des repères stables, ça me fatigue. Je décide de me recoucher et de fermer encore les yeux. Allez, c'est reparti pour un tour de manège. De nouveau, je pars visiter ces étranges contrées, mais cette fois, le voyage est moins intense, et je ne perds plus tout contact avec la réalité, car cette fois je continue à entendre en fond sonore les voix de mes deux potes qui discutent. C'est rassurant, avoir un truc auquel se raccrocher, au cas où...
Je fais encore un ou deux "tours de manège" comme ça, d'intensité décroissante, avec un chaque fois un retour de plus en plus précis à la réalité physique. Au dernier, je sens que j'ai besoin de vomir. Je me mets sur mes jambes, je ne suis pas assurée mais j'arrive à ouvrir la porte-fenêtre qui donne sur le jardin, l'air frais de la nuit est revigorant, je m'appuie contre un mur et lache une galette... Puis une deuxième. Ah, j'me sens mieux. Toujours sur mes jambes flageolantes, je rentre à l'intérieur, et me repose près de mes potes. L'effet de la ké n'est pas encore tout à fait dissipé, mais cette fois je suis revenue pour de bon. "Waaaw, si vous saviez le voyage que je viens de faire!". Je reste assise, un sourire aux lèvres, le temps de récupérer tous mes moyens. Je suis épuisée, comme si je revenais effectivement d'un long périple. J'ai l'impression que ça a duré toute la nuit, alors qu'en fait, je suis restée couchée à peine 15min. Epuisée, déphasée, mais putain de contente du voyage. Ca vallait le déplacement.
L'expérience suprême dont tous les utilisateurs de K ont entendu parler, sans forcément la vivre. Personnellement, ça m'était déjà arrivé une fois, mais le set&settings était déplorable (j'avais eu le dernier examen de ma session le matin même, j'étais allé en teuf le soir avec l'intention de fêter ça en me mettant la tête à l'envers, j'avais déjà un carton dans la gueule qui montait bien, on me propose une grosse latte de ké, j'accepte sans réfléchir en mode j'suis-une-warrior-inconsciente-et-j'me-la-pète) , résultat j'avais vécu cette nuit-là une expérience effrayante et déstabilisante à laquelle je n'étais pas du tout préparée...
Depuis, j'étais restée méfiante et hyper prudente avec cette substance, n'en prenant plus qu'occasionnellement et à des doses où je gardais toujours plus ou moins un certain contrôle.
Ces dernières semaines cependant, j'ai eu l'occas d'approcher le produit d'un peu plus près, de mieux le connaître, enfin surtout de mieux me connaître avec.
Samedi dernier, j'étais à la pendaison de crémaillère d'un bon pote. En mode déchéance totale, des gens perchés partout dans la baraque, des combats de parapluies, des courses-poursuites absurdes, vous voyez un peu le tableau! Un type m'a filé des champis, j'les sens bien, mais je suis loin d'atteindre le niveau moyen de def des gens présents, et j'ai une furieuse envie de les rejoindre. La veille, j'étais sortie en teuf, et il me restait un peu du demi g de ké que j'y avais reçu. J'en tape une ligne ou deux, mais ne ressent pas les effets escomptés, vu la tolérance. Un peu déçue mais résignée ("tant pis, je ferai sitter pour les autres, de temps en temps ça peut pas me faire de mal de pas être déchirée"), je vide le pax sur un plateau et propose aux deux potes avec qui je suis venue de taper avec moi. Je fais donc trois lattes, de taille normale (ouais, je sais, c'est vague). Mais entre temps, un de mes deux potes se désiste. Bien envie de me taper sa latte en plus de la mienne. Rapidement, je pèse le pour et le contre: ok, c'est un coup de tête, ok, les mélanges hasardeux ça sucks, ok c'est de l'abus ; mais d'un autre côté... j'suis dans la baraque d'un pote, entourée de gens de confiance, posée confortablement et en sécurité, le "pire" qui peut m'arriver c'est de comater 30min et de faire un aller-retour au pays du k-hole. Allez hop, assez tergiversé, sniiif et re-sniiiiff. Alea jacta est.
Assez vite, je sens un voile cotonneux assez épais m'entourer. Je sens que j'ai forcé la dose, j'sais que j'suis partie pour le k-hole, mais j'ai pas peur, j'suis détendue, je me laisse aller sans la moindre angoisse. J'me pose plus confortablement, je laisse mes pensées divaguer, mes yeux se ferment tout seuls. Je suis couchée sur un matelas, ma tête posée sur un oreiller, mais progressivement le décors s'efface, j'ai de moins en moins conscience de ce qui m'entoure. J'me concentre sur les sensations que j'éprouve. Mon corps n'est plus qu'une masse lourde qui m'emprisonnait et dont je peux enfin m'échapper. J'ai l'impression que mes membres sont lentement étirés, comme par une force invisible, et que cet "écartèlement" (le mot est beaucoup trop violent, alors ça se passait tout en douceur) me permet progressivement d'élargir le champ de ma conscience. Au fur et à mesure que cette expansion se poursuit, j'ai l'impression que des petits bouts de moi se détachent, que je m'effrite à partir des extrémité. Un processus lent (bien que la notion du temps ait complètement disparu, je ne perçois pas le phénomène comme rapide, même si sur le moment ça n'a aucune espèce de pertinence), où cours duquel mon corps laisse progressivement la place à mon esprit, libéré de cette contrainte charnelle. "Je" n'existe plus, ou si peu.
Je suis baladée dans un monde étonnement complexe fait de patterns géométriques colorés ultra-structurés. Un monde hyper froid, gigantesque, sans aucune vie, juste une mathématique implacable. J'ai l'impression de me retrouver face au secret du monde, mais je n'y comprends rien, son sens me dépasse et m'échappe complètement. Je ne cherche d'ailleurs pas à comprendre quoi que ce soit, je profite du voyage, me laisse porter par l'expérience là où elle voudra m'emmener. A cet égard, je me souviens avoir eu l'impression de m'être embarquée dans une énorme attraction à sensation forte, assise dans une wagonnette qui file sur des rails. Même si l'immensité des étendues que je traverse m'effraye un peu par moment, je n'ai qu'à me souvenir qu'une barre de sécurité m'empêche de tomber à tout jamais dans ces ténèbres, et que tôt ou tard, le manège prendra fin. Cette simple pensée suffit à me rassurer et je peux à nouveau me laisser complètement aller...
A un moment, je lève la tête et me rend compte avec surprise que je suis exactement au même endroit de la pièce où j'ai tiré mes deux lattes. "Oh putain mais j'suis toujours là, j'ai pas bougé de là, en fait?" La question fait rire mes potes, mais moi j'ai l'impression d'avoir traversé l'univers entier, et ça me perturbe de constater que physiquement, je n'ai même pas ne fût-ce que changé de pièce, ou de siège, ou de position... J'essaye de me lever mais mon corps ne me porte pas, et la ké perturbe encore fortement ma perception de l'espace. Je comprends rien à la disposition de la pièce et aux allers et venues des gens, je n'arrive pas à trouver des repères stables, ça me fatigue. Je décide de me recoucher et de fermer encore les yeux. Allez, c'est reparti pour un tour de manège. De nouveau, je pars visiter ces étranges contrées, mais cette fois, le voyage est moins intense, et je ne perds plus tout contact avec la réalité, car cette fois je continue à entendre en fond sonore les voix de mes deux potes qui discutent. C'est rassurant, avoir un truc auquel se raccrocher, au cas où...
Je fais encore un ou deux "tours de manège" comme ça, d'intensité décroissante, avec un chaque fois un retour de plus en plus précis à la réalité physique. Au dernier, je sens que j'ai besoin de vomir. Je me mets sur mes jambes, je ne suis pas assurée mais j'arrive à ouvrir la porte-fenêtre qui donne sur le jardin, l'air frais de la nuit est revigorant, je m'appuie contre un mur et lache une galette... Puis une deuxième. Ah, j'me sens mieux. Toujours sur mes jambes flageolantes, je rentre à l'intérieur, et me repose près de mes potes. L'effet de la ké n'est pas encore tout à fait dissipé, mais cette fois je suis revenue pour de bon. "Waaaw, si vous saviez le voyage que je viens de faire!". Je reste assise, un sourire aux lèvres, le temps de récupérer tous mes moyens. Je suis épuisée, comme si je revenais effectivement d'un long périple. J'ai l'impression que ça a duré toute la nuit, alors qu'en fait, je suis restée couchée à peine 15min. Epuisée, déphasée, mais putain de contente du voyage. Ca vallait le déplacement.