Avant de parler des dealos instagram (et je pense Snapchat, mais je connais ap).
Dès le début de l'Islam, les substances psychoactives sont prohibées. Ça vise notamment l'alcool (la plupart des musulmans ne boivent pas d'alcool) mais ça vise en réalité tout "ce qui peut nuire" au corps ou à l'esprit, on notera la présence des "jeu de hasard" (finalement ça revient à la définition moderne des addictions).
Allah le Tout-Puissant a dit dans le Coran (ce qui signifie) : « Ô les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu'une abomination, œuvre du Diable. Écartez-vous en, afin que vous réussissiez. » (Coran 5/90)
Allah le Tout-Puissant a décrit l'usage d'intoxicants, comme étant, entre autre, un acte épouvantable, méprisable et odieux, inspiré par Satan, et Il nous a ordonné de nous en abstenir. Allah dit à la suite du verset ci-dessus (ce qui signifie) : « Le Diable ne veut que jeter parmi vous, à travers le vin et le jeu de hasard, l'inimité et la haine, et vous détourner d'invoquer Allah et de la Salat. Allez-vous donc y mettre fin ? » (Coran 5/91).
(https://www.islamweb.net/fr/article/194890/Point-de-vue-islamique-sur-la-consommation-de-drogues)
Mais du coup, qu'en est-il du café ou du tabac ?
Le café (donc la caféine) est clairement accepté maintenant (une certaine culture du café ou du thé dans plusieurs pays musulmans, voir aussi :
statu de la conso de caféine) pourtant des débats juridiques eurent lieu lors des premiers contacts avec cette substance et elle fut interdite :
L’introduction du café à Istanbul (si quelqu'un a l'accès, je veux bien
) et
résumé interdit café. Finalement, comme d'hab le respect ou non de l'interdit, de la prohibition, il est surtout culturel. L'alcool, j'ai l'impression que ça reste bien inscrit, mais le tabac ou le café certainement pas. Le tabac étant pourtant bien prohibé par plusieurs juristes.
J'ai trouvé ça aussi, qui prend des arguments modernes et aussi d'anciennes sources :
p96
(Et je découvre cette notion du droit islamique :
Ahkam.)
On retrouve pas mal l'argument : "ne pas se faire de mal" extension du "ne pas se suicider". Mais j'ai trouvé un autre argument marrant :
Avis du Pakistan.
Les anges sont ennuyés, comment k'c'est ?
p97
[ Et ça c'est cool :
sénat sujet Toxicomanie audition de M. Anouar Kbibech, présidents d'instances musulmanes, qui dit des trucs intéressants mais bon, faut pas déconner, il reste prohibitionniste. Marrant, parce que juste avant ils parlent de l'alcool.
]
Tabac : plante originaire d'Amérique du sud : donc n'a pas pu être considéré explicitement dans l'islam.
Il y a aussi un séminaire qui reprend le thème de l'histoire des drogues et du rapport des religions (Islam et Chrétienté) :
prohibition en pays chrétien et musulman (pas eu le temps de la voir encore).
Ça me fait aussi penser, au rapport différent qu'ont les peuples d'Amérique du sud au psychotique, je connais rien là dessus. Est-ce que c'est (c'était) consommé uniquement dans des rites ? Est-ce qu'on connait les pratiques de conso des mayas, incas, ou autres à l'époque précolombienne ?
[
Je viens de découvrir ce peuple :
Kalinago et à la suite l’étymologie du mot
cannibale :
La déformation de leur nom a donné, dans la langue française, le terme « cannibale », car on a longtemps pensé que ce peuple se nourrissait de chair humaine bien qu'on n'en ait actuellement aucune preuve[EXP]
7 [/EXP].
]
Comment les musulmans vivent cet interdit en fait ? Petit exemple :
https://www.vice.com/fr/article/wdmn9w/les-confessions-dun-musulman-buveur-de-the-psychedelique.
Ah et je voulais parler du futur reportage d'Arte dans 20 ans sur les cartels de maintenant qui sont des dropshipper de telegram :O
Bon, maintenant, c'était surtout ça dont je voulais parler mais j'ai été happé par d'autres lectures
J'ai cherché rapidement des infos sur le développement du deal sur
Telegram ou Snapchat. J'ai surtout trouvé des articles de presse régionale qui rapportent des arrestations sous forme de faits divers : "
10 000€ en un mois sur Telegram. Les enquêteurs trouvent 10 kilos de resinE de cannabI."
J'aurais aimé une investigation plus poussée. De mes observations, depuis que j'utilise Telegram (~1 an), y a un vrai écosystème bien intéressant qui s'est développé. Je pense que ça peut être un vrai sujet de reportage du futur, comment on analysera restropectivement (sauf si on est tous mort
) ces réseaux.
- Dans la ville de province où j'étais, avant d'arriver dans la capitale et d'expérimenter ça, j'avais déjà vu le déploiment, d'abord chez les gros puis chez les petits aussi, d'un marketing bien ficelé. Que ce soit carte d'abonnement, goodies (petit grinder, feuilles...), bonbons et design des pochons, ils s'étaient clairement professionalisé. Ils faisaient de la pub avec leur menu sur leur Snapchat (dont le QR code était imposé sur les pochons) avec une charte graphique, les retours de client et la célébration de la gangsta life. Ils aiment se mettre en scène.
Petite vidéo, qui avait tourné et fait polémique (affreux Darmanin et collabo préfet de l'isère c'étaient déplacés) pour comprendre l'esprit :
Grenoble c'est chaud, Grenoble c'est Chica-gre
[Sur ChicaGre, un article plus ancien, 09/11/2007, qui utilise l'expression "Chicago-Sur-Isère" mais en 2010, dans le Figaro ! -signe néanmoins que la comparaison semble dans l'ambiance. La première mention que j'ai trouvé, en cherchant sur Google de 1980 à 2008, le 01/11/2007,
"[Grenoble] n'est pas Chicago.""Ça devient Chicago ici, maintenant, j'interdis à mes enfants de jouer dehors", a déploré un autre habitant, peut-être cet habitant est-il à l'origine de cette expression :O :O :O :O]
Depuis que je suis dans le SEPT-CINQ, j'ai expérimenté pas mal Telegram. J'ai découvert, les dealers Telegram, que j'appelerai désormais selon plusieurs termes plus précis : les dropshippers, les grossistes et les revendeurs. Il y a aussi les marketeux et les designers (fondamentalement, eux, font-ils quelque chose d'illégal ?). Les canaux des vendeurs sont appelés des "plug". Ils se désignent eux-même sous ce terme.
- Les grossistes, je les connais pas (j'ai quelques canaux qui semblent en être, mais je n'ai jamais intéragi avec et, je pense, que les plus gros ne sont tout simplement pas sur ce genre de réseau). Ce sont les dealers principaux. Quand je demande une précision sur un prod à un dropshipper ou revendeur, la réponse va être : "mon fournisseur m'a dit que" : c'est eux les premiers fournisseurs. Certains peuvent être accessible aux particuliers, j'imagine.
- une sous catégorie que je connais peut-être, (en particulier un mais il se comporte aussi comme un revendeur), ce sont les "Farms", spécifique au cannabis. Ils revendiquent des produits directement de l'explotation agricole et leurs produits se retrouvent chez des dropshippers et des revendeurs.
- Les dropshippers, je les connais. Ils achètent aux grossistes et revendent les prod soit aux revendeurs soit aux particuliers. Une quantité minimum peut être demandé.
- Les revendeurs, je les connais achètent aux deux précédents et revendent les prods. Ils sont souvent ceux avec les canaux les plus développés. Ils créent des chartes graphiques, des jeux concours... bref la totale du marketing contemporain.
Les dealeurs peuvent jouer les rôles simultanément, ainsi que varier en terme d'intensité dans les rôles. J'ai repéré qu'un dropshipper se comportait aussi en revendeur et achetait d'une Farm. On peut voir aussi à quel points un prod type va se répandre (même sphotos, prix plus cher que chez le dropshipper...)
- Les marketeux, je les connais mal. Ils créent des canaux dédiés aux référencement d'autres canaux, globalement des revendeurs et dropshippers. Ils mettent aussi en place des votes pour le meilleur canal référencé, des canaux dédiés aux retours et questions ou mêmes sur les nouvelles tech et notamment les cryptomonnaies, donnent des conseils ; ils font aussi un service de veille des arnaqueurs en publiant des noms/@ de comptes, prevenant régulièrement au sujet des scams (tous les plugs font ça). J'ai remarqué qu'ils offraient (manière de parler, tout ça est rémunéré pour le marketeux) des services de développement de plug : référencement dans leur annuaire, aide design et graphisme (aussi parfois des designers et Adobers se proposent sur les canaux) et je me demande s'il n'y pas des échanges de bases clients. Avec un Bot, utilisable pour chercher par département par exemple.
Ils ont dévellopés le marché le plus libre qu'il soit. C'est bô ce capitalisme sauvage, tout est permis, les pub, le marketing, les prix, les quantités. Et rien est surveillé, les doses, les produits, comme d'hab, sont pas vraiment connus. Tout le monde peut se lancer, acheter, revendre, toucher de la moula.
Ils peuvent vendre leur mode de vie et engager des mains d'oeuvre facilement. Ce n'est pas spécifique à ce mode de deal cependant.
Je pense que ça peut définir la vente de stup dans les métropoles, et peut-être même en campagne (certains font des tours de France). Et, comme pour les réseaux décrits dans les reportages d'Arte, en pleine adhésion à l'époque. Décentralisés, petits, la thune, le marketing, le marché.
Et ils sont toujours plus sympas et humains que les autres êtres. Marrant.