J'ai envie de poster un message pour parler de mon expérience mais aussi parce que j'ai rechuté.
J'en ai pris de temps en temps pendant 7 ans, à cette époque je gérais bien ma conso. Je m'étais beaucoup renseigné sur le sujet notamment sur les dangers. Mes prises étaient espacées de plusieurs mois.
Plus récemment j'ai commencé à rapprocher les prises, à partir de ce moment elles n'étaient plus purement récréatives et me permettaient d'avoir un oasis de bien-être, de sentiment de sécurité devant les difficultés de la vie (j'abusais d'autres substances pendant cette période également, celles-là j'ai pu m'en passer sans trop de soucis).
Ma consommation bien que régulière était modeste, en général 60mg ou 100mg par jour avec des pics à 150/300mg de temps en temps (1 fois par semaine environ). J'avais déjà commencé une psychothérapie à l'époque (janvier/février dernier) et on parlait d'arrêter la codéine avec le psy. Au début j'essayais tout seul mais ça se soldait par des échecs.
Fin février je lui ai demandé qu'il me prescrive lui-même la codéine (avant j'achetais du T....... dosé à 10mg de codéine et 10mg d'éthylmorphine par comprimé). Avant de commencer à me soumettre aux prescriptions, j'ai fait le con pendant 1 ou 2 semaines à prendre entre 2 et 4 boites par jour (c'était ridicule, les effets étaient loin d'être agréables). Une fois la conso encadrée par les ordonnances ça a été plus facile et je suis passé à 3 prises de 1 cp à heures fixe dans la journée. D'ailleurs je conseille vivement à tous ceux qui sont en sevrage seul, en particulier à répétition, d'encadrer médicalement leur sevrage et achat de codéine. Le fait que la conso soit encadrée par un médecin généraliste/psychiatre/addictologue change la manière dont on se positionne psychologiquement vis à vis de la substance et encourage au sevrage (perso ça m'a bien aidé).
Fin mars j'ai décidé de jeter tout ce que j'avais en codéine car j'en avais marre d'avoir à en prendre à heures fixes et d'en avoir toujours sur moi. J'ai jeté tout ça avec le psychiatre après lui avoir dit la raison de ce geste. J'avais également fait un faux pas et pris 200mg le jour précédent ce qui m'a conforté dans le choix de m'en débarrasser.
Après 1 mois et demi sans en prendre avec des hauts (car j'étais fier de moi) et des bas (le souvenir lancinant des effets) j'ai rechuté lundi dernier en prenant 2 fois 150mg dans la soirée. J'étais en descente de mdma que j'avais pris pendant le week-end dans un festival psychédélique qui a été magique. Le fait que le festival soit transcendant a rendu le contre coup de la mdma vraiment soft, pas de déprime mais une grosse envie de codéine avec plein de pseudo excuses pour me l'autoriser. Aujourd'hui j'ai racheté une boite de T.......et j'en ai pris 100mg à l'heure ou j'écris ces lignes et je compte pas en prendre plus. J'ai prévu de garder la boite et en prendre max 60mg si dans les jours suivant des envies dures reviennent. En tout cas je ne veux pas en prendre des grosses doses à nouveau.
Voilà voilà je l'ai fait courte, c'était pour ajouter ma pierre à l'édifice. Tout en sachant qu'un sevrage n'est pas une route linéaire je suis déçu d'avoir remis le nez là-dedans, j'essaye cependant de ne pas trop être sévère envers moi-même. Je remet le compteur à 0 et je recommence, je compte pas reprendre de petite dose pour aider, je stop net à nouveau. Dans mon vécu le sevrage psychologique est bien plus compliqué que le sevrage physique même à des doses modestes (je me positionne comme ayant une dépendance légère à modérée, votre avis ?).
Bon courage à tous ceux qui sont en sevrage. Et à ceux qui prennent de la codéine de manière récréative, en gérant leur conso, soyez très vigilant (ça allait très bien pendant 7 ans perso) et ne vous réfugiez pas dans la codéine ou autre substance quand la vie se montre dure, c'est dans ces moments que l'addiction vous attrape. Et méfiez vous du Kratom et de ces extraits.