Kyran
Elfe Mécanique
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Bonjour !
Voilà le TR d'une prise d'ayahuasca assez récente, datant du 5 mai (je m'en souviens car c'était le jour de la super pleine lune, qui étais cachée par les nuages ce soir-là).
J'étais seul, j'avais préparé une semaine avant l'ayahuasca chez un ami en faisant bouillir dans deux litres d'eau avec 40mg de vinaigre, 25g de banisteriopsis caapi (liane), et 25g de psychotria viridis. Tout ça pendant huit heures non stop à feux doux avant de tout filtrer avec une passoire au début puis ensuite avec un morceau de linge en coton. La potion obtenue faisait environ un demi-litre. Je l'ai laissée dans un endroit frais pendant une semaine avant de la boire.
AVANT
Soirée pluvieuse et ennuyeuse en prévision pour mon samedi soir, à rester chez moi. J'ai l'ayahuasca dans ma voiture et je pense depuis un moment à en prendre, mais à chaque fois personne ne veux m'accompagner (enfin tout le monde me dis d'attendre, mais attendre quoi ?). Etant à un régime assez compliqué, sans rien dans l'estomac pendant de longues jours des fois, je me suis décidé ce soir-là. Je suis allé me poser dans la forêt, dans la voiture. Il pleuvait légèrement dehors. Je me sentais détendu, calme, prêt. Calcul rapide, oui, ça fait plus de douze heures que je n'ai pas mangé.
22h22 : Je commence donc à boire. Le goût est très spécial, amer et acide à la fois. L'impression de boire de la terre. J'ai réussi à boire un quart de la potion. Puis j'ai roulé une cigarette que j'ai allumé, en essayant le mieux faire passer le goût pas terrible. J'ai fini par sortir de la voiture, me faire un peu violence et tout boire cul sec. Je crois que je n'aurais jamais tout bu sans faire ça. J'ai bu ensuite une gorgée de jus de fruit pour faire passer un peu le goût, et je me suis posé tranquillement dans ma voiture, en attendant que ça commence.
LE TRIP
Au bout de dix minutes environ, j'ai commencé à sentir que je m'enfonçais dans mon siège, comme si j'étais allongé sur un nuage. Et puis j'ai commencé à sentir quelques remontées, j'ai eu envie de vomir, alors je suis sorti. Dehors, je respirais mieux. En regardant les branches de sapin, elles se mêlaient pour faire, lorsque je me concentrais dessus, des motifs kaléidoscopiques. Tout me semblait composé de milliards d'éléments minuscules que je pouvais voir.
Pendant que je bloquais, mon estomac continuait à me torturer. Je me sentais proche de vomir, et puis je me baissais et l'envie partait. Par terre je voyais des espèces de flèches, un peu comme des symboles maya. En relevant la tête, ensuite, j'ai commencé à voir des visages. Ceux-ci étaient grimaçants, certains crachaient une sorte de liquide noir (rapport avec l'envie de vomir à mon avis). Je me souviens d'avoir vu deux branches de sapin qui formaient deux visages accolés, l'un blanc et souriant et l'autre noir et triste.
J'ai dû rester à peu près vingt minutes dehors comme ça, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Puis, je me suis dis qu'il fallait que je change d'endroit. J'ai donc fait quelque chose d'incroyablement stupide, je suis parti en voiture vers un autre coin à même pas cinq minutes en voiture. J'ai roulé à 10km/h tout le long et je n'ai croisé personne, heureusement. Pendant le trajet, tout est redevenu net, plus d'hallucinations, juste la réalité qui me faisait encore plus bugger qu'autre chose. J'ai fumé une roulée sur la route aussi. Je n'avais plus mal au ventre. Je me suis arrêté à un autre coin vers une forêt encore, et là a commencé réellement le délire.
En sortant de ma voiture, je constatais les mêmes flèches encore sur le sol. J'ai regardé aux alentours puis j'ai bloqué sur un arbre, assez grand. Il avait un nombre incroyable de branches et des sortes de boules au bout des branches. Il semblait onduler, et je voyais par-dessus cet arbre des masses rouges translucides qui bougeaient, un peu comme des mains tendues vers le ciel.
J'ai cru voir un éclair sur ma droite à ce moment-là alors je me suis tourné. Devant moi il y avais une montagne, et au-dessus de la cime des arbres, les nuages étaient roses-orangés, d'une couleur magnifique. Je regarde les nuages, et à ce moment je vois un visage comme gravé dans les nuages, un visage féminin qui regarde vers le bas, vers la terre. A ce moment précis je me met à trembler, je vois des flashs partout en vision périphérique, tout tremble, mes jambes ne me tiennent plus trop mais je reste debout malgré tout, j'ai l'impression d'être sur un champ de bataille, face à quelque chose de trop grand pour moi. Le visage a toujours les yeux fermés, et je ne sais pas quoi faire. Au final, je décide de rentrer chez moi.
J'ai repris la voiture. En allumant les phares, je vis les herbes devant la voiture grandir rapidement, c'était beau. Et je suis parti, avec environ 300m à faire. En roulant, j'avais l'air d'être dans un vieux film américain, et je trouvais ça chiant parce que je voyais moins de trucs en 16/9eme.
Je me suis garé chez moi, j'ai bloqué un peu pendant dix minutes dehors, et je suis rentré. A l'intérieur, la lumière était plutôt éblouissante, mais supportable. Puis je suis allé dans ma cuisine, sans la lumière, et là j'ai compris l'intérêt d'être dans le noir complet ! Je voyais des choses sur toute ma vision, de plein de couleurs différentes. Au début c'est venu progressivement, je me suis vu sortir de la bouche d'un serpent. La seconde d'après, il y en avait dans tous les sens de couleurs magnifiques, d'une beauté absolue. Je suis allé dans ma chambre ensuite, ou j'ai allumé la lumière. J'ai vu mon miroir, et j'ai commencé à flipper. Je n'ai eu peur de rien sous ayahuasca, sauf de ce miroir. J'ai quand même décidé d'aller me mettre en face. J'ai regardé mon visage pendant environ vingt-trente secondes avant d'entendre dans ma tête "c'est pas moi ! c'est pas moi dans ce putain de miroir !". Je me suis éloigné et ça allait mieux. Je me suis mis en pyjama ensuite tout en bloquant sur ombre par terre, qui formait en même temps une grotte avec un petit être avec des ailes dedans, et le profil d'une très belle fille.
Je me suis ensuite allongé dans mon lit, et j'ai éteint la lumière. Paf, reparti ailleurs. Les hallucinations défilent à un rythme fou, je m'entends penser comme si ce n'étais pas moi qui pensait. J'ai peu de souvenirs de ce moment-là, mais je suis parti très loin. Puis, dans l'obscurité, je me suis mis à parler une langue inconnue, adressant ceci à mon index. Puis je tourne mon doigt dans tous les sens, et je vois un petit bonhomme qui apparaît. Il rentre dans ma bouche, je peux parler avec lui de mon cerveau et je lui répond. Il se plaint qu'à l'intérieur tout est noir et qu'il lui faudrait de la main d'oeuvre sinon il en aura jamais fini. Alors je crée quatre autres petits bonhommes (tous noirs, faisant environ 3mm de haut). Ils rejoignent l'autre, et alors ils se mettent à travailler, à enlever le noir. Je vois tout dans ma tête, j'essaye d'aider. Ils nettoient tout jusqu'au cerveau, où ils font passer les morceaux de cerveau grillé dans mon nez. Puis je les remercie, et ils disparaissent.
Ensuite je repars de nouveau dans le monde magnifique et coloré ou j'étais avant. En fermant un oeil, je me rends compte que je ne vois pas les mêmes choses. Dans ma tête, je pense "un oeil qui voit ce qui est visible, un oeil qui voit ce qui est invisible". Je ferme l'oeil droit et d'un coup les couleurs étincelantes disparaissent pour laisser la place à des formes fantomatiques qui bougent peu, semblant appartenir à une époque oubliée. Je rouvre l'oeil : explosion de couleurs arc-en-ciel, tout est délirant.
C'est l'un des derniers souvenirs que j'ai. J'ai fini par m'endormir dans la nuit, assez tard.
APRES
Le lendemain, mon père me demande de l'aider à monter un frigo d'un étage. Résultat : les bras qui tremblent pendant une heure. Grosse fatigue et mal de crâne en fin de journée, le lendemain courbatures.
Niveau physique ça pompe beaucoup.
Ce que j'ai compris de cette expérience :
Pour moi, le serpent qui me crache et la femme qui reste les yeux fermés, ça signifie assez simplement que c'était pas encore tout à fait ça, de plus je n'ai pas réussi à vomir alors que je sentais qu'il fallait que je le fasse. Enfin bref, rien de grave si ce n'est que je devrais encore m’entraîner mentalement avant d'atteindre le bon truc avec l'ayahuasca. Pour l'instant je n'ai pas prévu d'en reprendre, j'espère que la prochaine fois sera avec un chaman.
Voilà le TR d'une prise d'ayahuasca assez récente, datant du 5 mai (je m'en souviens car c'était le jour de la super pleine lune, qui étais cachée par les nuages ce soir-là).
J'étais seul, j'avais préparé une semaine avant l'ayahuasca chez un ami en faisant bouillir dans deux litres d'eau avec 40mg de vinaigre, 25g de banisteriopsis caapi (liane), et 25g de psychotria viridis. Tout ça pendant huit heures non stop à feux doux avant de tout filtrer avec une passoire au début puis ensuite avec un morceau de linge en coton. La potion obtenue faisait environ un demi-litre. Je l'ai laissée dans un endroit frais pendant une semaine avant de la boire.
AVANT
Soirée pluvieuse et ennuyeuse en prévision pour mon samedi soir, à rester chez moi. J'ai l'ayahuasca dans ma voiture et je pense depuis un moment à en prendre, mais à chaque fois personne ne veux m'accompagner (enfin tout le monde me dis d'attendre, mais attendre quoi ?). Etant à un régime assez compliqué, sans rien dans l'estomac pendant de longues jours des fois, je me suis décidé ce soir-là. Je suis allé me poser dans la forêt, dans la voiture. Il pleuvait légèrement dehors. Je me sentais détendu, calme, prêt. Calcul rapide, oui, ça fait plus de douze heures que je n'ai pas mangé.
22h22 : Je commence donc à boire. Le goût est très spécial, amer et acide à la fois. L'impression de boire de la terre. J'ai réussi à boire un quart de la potion. Puis j'ai roulé une cigarette que j'ai allumé, en essayant le mieux faire passer le goût pas terrible. J'ai fini par sortir de la voiture, me faire un peu violence et tout boire cul sec. Je crois que je n'aurais jamais tout bu sans faire ça. J'ai bu ensuite une gorgée de jus de fruit pour faire passer un peu le goût, et je me suis posé tranquillement dans ma voiture, en attendant que ça commence.
LE TRIP
Au bout de dix minutes environ, j'ai commencé à sentir que je m'enfonçais dans mon siège, comme si j'étais allongé sur un nuage. Et puis j'ai commencé à sentir quelques remontées, j'ai eu envie de vomir, alors je suis sorti. Dehors, je respirais mieux. En regardant les branches de sapin, elles se mêlaient pour faire, lorsque je me concentrais dessus, des motifs kaléidoscopiques. Tout me semblait composé de milliards d'éléments minuscules que je pouvais voir.
Pendant que je bloquais, mon estomac continuait à me torturer. Je me sentais proche de vomir, et puis je me baissais et l'envie partait. Par terre je voyais des espèces de flèches, un peu comme des symboles maya. En relevant la tête, ensuite, j'ai commencé à voir des visages. Ceux-ci étaient grimaçants, certains crachaient une sorte de liquide noir (rapport avec l'envie de vomir à mon avis). Je me souviens d'avoir vu deux branches de sapin qui formaient deux visages accolés, l'un blanc et souriant et l'autre noir et triste.
J'ai dû rester à peu près vingt minutes dehors comme ça, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Puis, je me suis dis qu'il fallait que je change d'endroit. J'ai donc fait quelque chose d'incroyablement stupide, je suis parti en voiture vers un autre coin à même pas cinq minutes en voiture. J'ai roulé à 10km/h tout le long et je n'ai croisé personne, heureusement. Pendant le trajet, tout est redevenu net, plus d'hallucinations, juste la réalité qui me faisait encore plus bugger qu'autre chose. J'ai fumé une roulée sur la route aussi. Je n'avais plus mal au ventre. Je me suis arrêté à un autre coin vers une forêt encore, et là a commencé réellement le délire.
En sortant de ma voiture, je constatais les mêmes flèches encore sur le sol. J'ai regardé aux alentours puis j'ai bloqué sur un arbre, assez grand. Il avait un nombre incroyable de branches et des sortes de boules au bout des branches. Il semblait onduler, et je voyais par-dessus cet arbre des masses rouges translucides qui bougeaient, un peu comme des mains tendues vers le ciel.
J'ai cru voir un éclair sur ma droite à ce moment-là alors je me suis tourné. Devant moi il y avais une montagne, et au-dessus de la cime des arbres, les nuages étaient roses-orangés, d'une couleur magnifique. Je regarde les nuages, et à ce moment je vois un visage comme gravé dans les nuages, un visage féminin qui regarde vers le bas, vers la terre. A ce moment précis je me met à trembler, je vois des flashs partout en vision périphérique, tout tremble, mes jambes ne me tiennent plus trop mais je reste debout malgré tout, j'ai l'impression d'être sur un champ de bataille, face à quelque chose de trop grand pour moi. Le visage a toujours les yeux fermés, et je ne sais pas quoi faire. Au final, je décide de rentrer chez moi.
J'ai repris la voiture. En allumant les phares, je vis les herbes devant la voiture grandir rapidement, c'était beau. Et je suis parti, avec environ 300m à faire. En roulant, j'avais l'air d'être dans un vieux film américain, et je trouvais ça chiant parce que je voyais moins de trucs en 16/9eme.
Je me suis garé chez moi, j'ai bloqué un peu pendant dix minutes dehors, et je suis rentré. A l'intérieur, la lumière était plutôt éblouissante, mais supportable. Puis je suis allé dans ma cuisine, sans la lumière, et là j'ai compris l'intérêt d'être dans le noir complet ! Je voyais des choses sur toute ma vision, de plein de couleurs différentes. Au début c'est venu progressivement, je me suis vu sortir de la bouche d'un serpent. La seconde d'après, il y en avait dans tous les sens de couleurs magnifiques, d'une beauté absolue. Je suis allé dans ma chambre ensuite, ou j'ai allumé la lumière. J'ai vu mon miroir, et j'ai commencé à flipper. Je n'ai eu peur de rien sous ayahuasca, sauf de ce miroir. J'ai quand même décidé d'aller me mettre en face. J'ai regardé mon visage pendant environ vingt-trente secondes avant d'entendre dans ma tête "c'est pas moi ! c'est pas moi dans ce putain de miroir !". Je me suis éloigné et ça allait mieux. Je me suis mis en pyjama ensuite tout en bloquant sur ombre par terre, qui formait en même temps une grotte avec un petit être avec des ailes dedans, et le profil d'une très belle fille.
Je me suis ensuite allongé dans mon lit, et j'ai éteint la lumière. Paf, reparti ailleurs. Les hallucinations défilent à un rythme fou, je m'entends penser comme si ce n'étais pas moi qui pensait. J'ai peu de souvenirs de ce moment-là, mais je suis parti très loin. Puis, dans l'obscurité, je me suis mis à parler une langue inconnue, adressant ceci à mon index. Puis je tourne mon doigt dans tous les sens, et je vois un petit bonhomme qui apparaît. Il rentre dans ma bouche, je peux parler avec lui de mon cerveau et je lui répond. Il se plaint qu'à l'intérieur tout est noir et qu'il lui faudrait de la main d'oeuvre sinon il en aura jamais fini. Alors je crée quatre autres petits bonhommes (tous noirs, faisant environ 3mm de haut). Ils rejoignent l'autre, et alors ils se mettent à travailler, à enlever le noir. Je vois tout dans ma tête, j'essaye d'aider. Ils nettoient tout jusqu'au cerveau, où ils font passer les morceaux de cerveau grillé dans mon nez. Puis je les remercie, et ils disparaissent.
Ensuite je repars de nouveau dans le monde magnifique et coloré ou j'étais avant. En fermant un oeil, je me rends compte que je ne vois pas les mêmes choses. Dans ma tête, je pense "un oeil qui voit ce qui est visible, un oeil qui voit ce qui est invisible". Je ferme l'oeil droit et d'un coup les couleurs étincelantes disparaissent pour laisser la place à des formes fantomatiques qui bougent peu, semblant appartenir à une époque oubliée. Je rouvre l'oeil : explosion de couleurs arc-en-ciel, tout est délirant.
C'est l'un des derniers souvenirs que j'ai. J'ai fini par m'endormir dans la nuit, assez tard.
APRES
Le lendemain, mon père me demande de l'aider à monter un frigo d'un étage. Résultat : les bras qui tremblent pendant une heure. Grosse fatigue et mal de crâne en fin de journée, le lendemain courbatures.
Niveau physique ça pompe beaucoup.
Ce que j'ai compris de cette expérience :
Pour moi, le serpent qui me crache et la femme qui reste les yeux fermés, ça signifie assez simplement que c'était pas encore tout à fait ça, de plus je n'ai pas réussi à vomir alors que je sentais qu'il fallait que je le fasse. Enfin bref, rien de grave si ce n'est que je devrais encore m’entraîner mentalement avant d'atteindre le bon truc avec l'ayahuasca. Pour l'instant je n'ai pas prévu d'en reprendre, j'espère que la prochaine fois sera avec un chaman.