gr3g0r.samsa
Matrice Périnatale
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- 14/2/13
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Quelle déception, le goût de la carotte dans la bouche et pas mal de questions.
Hier jour de mes 37 ans, je passe la journée (ensoleillée) au ski, la poudre à mes pieds y est fraîche et blanche, moelleuse et immaculée. Quand je rentre en début de soirée, je constate que l'autre poudre, celle que j'avais commandée il y a deux semaines sur internet, est arrivée. Première surprise, pas franchement rassurante : la boîte à qui j'ai fait le virement est basée à Hong Kong, la lettre que je reçois provient d'Autriche. Mon adresse est écrite sur l'enveloppe à l'arrache, au stylo bille à peine visible, à l'intérieur un sachet caché dans une feuille de papier sur lequel est écrit, à l'arrache encore, le nom de la substance au feutre noire, sans la quantité (j'avais commandé 250 mg).
Je vais pas non plus ne pas essayer, hein, mais ça fleure pas franchement le professionnalisme, ça met pas trop en confiance. Pourtant le site semblait crédible, validé par SafeOrScam.
Petite soirée gentille avec des amis, un plat de pâtes léger, ni drogue ni alcool.
Je rentre chez moi vers 23 h. Test d'allergie, je me mets en bouche quelques grains de cette poudre jaunâtre, goût très fort et repoussant, j'attends à peu près une demi-heure, au cours de laquelle je tente de me préparer ma dose à venir.
D'après mes recherches les meilleurs trips sous cette substance sont ceux peu voire très peu dosés, j'ai en tête de me prendre 5 mg.
Nouvelle désillusion : je me rends compte en tentant d'isoler cette quantité (infime) que c'est vraiment compliqué d'y parvenir effectivement. J'ai claqué 230 € (frais de port inclus) pour une Tanita 1230, d'après mes recherches c'est à partir de ce modèle qu'on peut doser avec fiabilité de si petites quantités. Or même muni de cette machine a priori de qualité, toute la phase de manipulation en parallèle s'improvise difficilement, en particulier parce que la poudre colle à tout ce qu'elle touche (récipients, couteau) et rajouter/enlever 0,001 g sans expérience préalable ni matériel adéquat dans sa globalité (la balance n'est qu'une partie du processus), c'est franchement chaud voire surtout hasardeux. Le même petit tas est successivement mesuré 4 puis 10 mg sans que je sache laquelle des deux mesures s'approche le plus de celle réelle.
Finalement je parviens à isoler 8 mg dans un parachute (quantité validée par plusieurs mesures), je mets son contenu dans une petite bouteille remplie d'eau et une demi-heure après le test d'allergie je bois un gros tiers, soit à peu près 3 (4 ?) mg.
J'avais choisi cette substance voulant un trip léger (pas ou peu d'hallus, c'est pourquoi je me suis limité à une dose inférieure à 10 mg), empathogène (bien que seultou dans ma chambre, cette envie de retrouver cette sensation de bien-être, d'apaisement, de chaleur vis à vis de l'extérieur comme de soi-même que peut procurer par exemple le mdma) mais aussi aphrodisiaque (j'ai perdu l'amour de ma vie alors autant tenter d'élargir et de diversifier le champ de la masturbation ; les rares meufs que je pourrais rencontrer dans le trou perdu où je vis actuellement ne me font ni bander, ni même rire ; elles n'existent même pas).
La montée est assez rapide, je sens des trucs au bout d'une demi-heure à peu près. Beaucoup de confusion. Rien d'agréable. L'impression d'être à la masse, abruti, aucune chaleur ni excitation, quelque chose de très cotonneux, fermé, cloisonné, creux, distant et entêtant. Nervosité voire un peu d'angoisse. Une défonce sans légèreté ni euphorie aucune, ni sourire ni couleur ni voyage, une défonce vide et vaine. Le temps passe, a priori ; à côté.
Ne sachant que faire voire espérant "dynamiter" (c'est une façon de parler, hein) le truc je mets un peu de porno sur l'écran, et rebois un autre gros tiers de la bouteille. Je tente de m'astiquer la pine mais ça ne m'intéresse pas plus que ça, au fond c'est grotesque.
Ça monte encore, je vais m'asseoir sur mon lit où je ferme les yeux, j'attends que le truc redescende un peu. Aucun trip en particulier, juste des pensées tristes. Angoisses croissantes, fixées sur la peur de la mort, la peur que mon cœur s'arrête de battre.
Là est mon plus grand questionnement aujourd'hui : à quel point cet état est-il imputable à la substance même ; à quel point n'est-il que le reflet de ce que j'ai au fond de moi ?
Par le passé j'ai souvent fait dans l'auto-destruction, plus ou moins prononcée selon les périodes. Alcool jusqu'au trous noirs, depuis un paquet d'années. La coke que j'ai adorée les premières années (bien-être, assurance, chaleur, fluidité), dont j'ai abusé (dans le cadre de soirées uniquement, mais en grande quantité) et que mon corps aujourd'hui ne supporte plus (ça me rend direct grave parano, peur des autres, sentiment d'étouffer, au figuré comme au propre). Mdma pris n'importe comment (la première fois que j'ai essayé, j'en ai pris pratiquement 2 g, acheté à 3 dealers différents, tout au long de la soirée) : plusieurs réactions allergiques dues aux surdoses et aux combos suicidaires (œdèmes de quincke en particulier), les dimanches qu'on passe à redescendre aux urgences. Voilà pour le passé.
Là pour le coup je suis certes pas le boute-en-train le plus accompli de l'espace intersidéral mais j'ai mis de côté ces pulsions sombres, ça fait deux semaines que j'ai pas tisé (sans que ça me manque), je me suis renseigné sérieusement sur les rc, avec application, dans l'espoir de bien triper précisément.
Et puis en fait là je me retrouve seultou sur mon lit, dans le noir, obsédé par ce cœur qui palpite, craignant qu'il ne me quitte. J'ai forcément ma part de responsabilité mais franchement et dans l'absolu le 5 MeO-DIPT que j'ai absorbé à peu près 1h – 2 h avant (si c'en est véritablement ? Je n'en suis sûr en aucun cas) me déçoit terriblement, c'est clairement un trip inutile, moisi voire même néfaste. Glauque, clairement.
Je reste comme ça dans ce coton obscur une grosse demi-heure, une heure peut-être. D'un coup ça part, tout part ou presque, je me redresse, redevenu pratiquement clair. Je sais pas quoi foutre, je squatte un peu des sites d'information, des forums, je me fais chier. Puis vais au lit. Pas trop envie de dormir mais je suis naturellement insomniaque, donc difficile de dire si c'est imputable au produit.
Plus tard dans la nuit je me relève, reprends une gorgée dans la petite bouteille d'eau, me dis : peut-être que tout à l'heure t'as mal tripé car il y en avait trop ? Résultat : retour des angoisses, les mêmes que précédemment mais en plus soft, plus rapides. Absolument aucune sensation positive. Aucun moyen même de sourire à défaut de s'échapper.
Franchement j'aurais bien aimé vous raconter un trip d'anthologie avec de la chaleur et de l'espoir dedans mais en fait, non.
Toutes vos remarques / conseils / ajouts sont les bienvenues.
Hier jour de mes 37 ans, je passe la journée (ensoleillée) au ski, la poudre à mes pieds y est fraîche et blanche, moelleuse et immaculée. Quand je rentre en début de soirée, je constate que l'autre poudre, celle que j'avais commandée il y a deux semaines sur internet, est arrivée. Première surprise, pas franchement rassurante : la boîte à qui j'ai fait le virement est basée à Hong Kong, la lettre que je reçois provient d'Autriche. Mon adresse est écrite sur l'enveloppe à l'arrache, au stylo bille à peine visible, à l'intérieur un sachet caché dans une feuille de papier sur lequel est écrit, à l'arrache encore, le nom de la substance au feutre noire, sans la quantité (j'avais commandé 250 mg).
Je vais pas non plus ne pas essayer, hein, mais ça fleure pas franchement le professionnalisme, ça met pas trop en confiance. Pourtant le site semblait crédible, validé par SafeOrScam.
Petite soirée gentille avec des amis, un plat de pâtes léger, ni drogue ni alcool.
Je rentre chez moi vers 23 h. Test d'allergie, je me mets en bouche quelques grains de cette poudre jaunâtre, goût très fort et repoussant, j'attends à peu près une demi-heure, au cours de laquelle je tente de me préparer ma dose à venir.
D'après mes recherches les meilleurs trips sous cette substance sont ceux peu voire très peu dosés, j'ai en tête de me prendre 5 mg.
Nouvelle désillusion : je me rends compte en tentant d'isoler cette quantité (infime) que c'est vraiment compliqué d'y parvenir effectivement. J'ai claqué 230 € (frais de port inclus) pour une Tanita 1230, d'après mes recherches c'est à partir de ce modèle qu'on peut doser avec fiabilité de si petites quantités. Or même muni de cette machine a priori de qualité, toute la phase de manipulation en parallèle s'improvise difficilement, en particulier parce que la poudre colle à tout ce qu'elle touche (récipients, couteau) et rajouter/enlever 0,001 g sans expérience préalable ni matériel adéquat dans sa globalité (la balance n'est qu'une partie du processus), c'est franchement chaud voire surtout hasardeux. Le même petit tas est successivement mesuré 4 puis 10 mg sans que je sache laquelle des deux mesures s'approche le plus de celle réelle.
Finalement je parviens à isoler 8 mg dans un parachute (quantité validée par plusieurs mesures), je mets son contenu dans une petite bouteille remplie d'eau et une demi-heure après le test d'allergie je bois un gros tiers, soit à peu près 3 (4 ?) mg.
J'avais choisi cette substance voulant un trip léger (pas ou peu d'hallus, c'est pourquoi je me suis limité à une dose inférieure à 10 mg), empathogène (bien que seultou dans ma chambre, cette envie de retrouver cette sensation de bien-être, d'apaisement, de chaleur vis à vis de l'extérieur comme de soi-même que peut procurer par exemple le mdma) mais aussi aphrodisiaque (j'ai perdu l'amour de ma vie alors autant tenter d'élargir et de diversifier le champ de la masturbation ; les rares meufs que je pourrais rencontrer dans le trou perdu où je vis actuellement ne me font ni bander, ni même rire ; elles n'existent même pas).
La montée est assez rapide, je sens des trucs au bout d'une demi-heure à peu près. Beaucoup de confusion. Rien d'agréable. L'impression d'être à la masse, abruti, aucune chaleur ni excitation, quelque chose de très cotonneux, fermé, cloisonné, creux, distant et entêtant. Nervosité voire un peu d'angoisse. Une défonce sans légèreté ni euphorie aucune, ni sourire ni couleur ni voyage, une défonce vide et vaine. Le temps passe, a priori ; à côté.
Ne sachant que faire voire espérant "dynamiter" (c'est une façon de parler, hein) le truc je mets un peu de porno sur l'écran, et rebois un autre gros tiers de la bouteille. Je tente de m'astiquer la pine mais ça ne m'intéresse pas plus que ça, au fond c'est grotesque.
Ça monte encore, je vais m'asseoir sur mon lit où je ferme les yeux, j'attends que le truc redescende un peu. Aucun trip en particulier, juste des pensées tristes. Angoisses croissantes, fixées sur la peur de la mort, la peur que mon cœur s'arrête de battre.
Là est mon plus grand questionnement aujourd'hui : à quel point cet état est-il imputable à la substance même ; à quel point n'est-il que le reflet de ce que j'ai au fond de moi ?
Par le passé j'ai souvent fait dans l'auto-destruction, plus ou moins prononcée selon les périodes. Alcool jusqu'au trous noirs, depuis un paquet d'années. La coke que j'ai adorée les premières années (bien-être, assurance, chaleur, fluidité), dont j'ai abusé (dans le cadre de soirées uniquement, mais en grande quantité) et que mon corps aujourd'hui ne supporte plus (ça me rend direct grave parano, peur des autres, sentiment d'étouffer, au figuré comme au propre). Mdma pris n'importe comment (la première fois que j'ai essayé, j'en ai pris pratiquement 2 g, acheté à 3 dealers différents, tout au long de la soirée) : plusieurs réactions allergiques dues aux surdoses et aux combos suicidaires (œdèmes de quincke en particulier), les dimanches qu'on passe à redescendre aux urgences. Voilà pour le passé.
Là pour le coup je suis certes pas le boute-en-train le plus accompli de l'espace intersidéral mais j'ai mis de côté ces pulsions sombres, ça fait deux semaines que j'ai pas tisé (sans que ça me manque), je me suis renseigné sérieusement sur les rc, avec application, dans l'espoir de bien triper précisément.
Et puis en fait là je me retrouve seultou sur mon lit, dans le noir, obsédé par ce cœur qui palpite, craignant qu'il ne me quitte. J'ai forcément ma part de responsabilité mais franchement et dans l'absolu le 5 MeO-DIPT que j'ai absorbé à peu près 1h – 2 h avant (si c'en est véritablement ? Je n'en suis sûr en aucun cas) me déçoit terriblement, c'est clairement un trip inutile, moisi voire même néfaste. Glauque, clairement.
Je reste comme ça dans ce coton obscur une grosse demi-heure, une heure peut-être. D'un coup ça part, tout part ou presque, je me redresse, redevenu pratiquement clair. Je sais pas quoi foutre, je squatte un peu des sites d'information, des forums, je me fais chier. Puis vais au lit. Pas trop envie de dormir mais je suis naturellement insomniaque, donc difficile de dire si c'est imputable au produit.
Plus tard dans la nuit je me relève, reprends une gorgée dans la petite bouteille d'eau, me dis : peut-être que tout à l'heure t'as mal tripé car il y en avait trop ? Résultat : retour des angoisses, les mêmes que précédemment mais en plus soft, plus rapides. Absolument aucune sensation positive. Aucun moyen même de sourire à défaut de s'échapper.
Franchement j'aurais bien aimé vous raconter un trip d'anthologie avec de la chaleur et de l'espoir dedans mais en fait, non.
Toutes vos remarques / conseils / ajouts sont les bienvenues.