(dsl pour les fautes d'orthographes surement présentes dans le texte, le correcteur d'open office a décidé de prendre des vacances en me laissant en plan)
Bonjour à tous !
Je post ici mon premier trip avec l'ami Lysergic, qui s'est déroulé durant les vacances de Noel. Ca faisait un bout de temps qu'on avait envie de tester cette substance avec deux amis et la découverte d'un site assez peu légal mais apparement sérieux nous a offert l'opportunité que l'on attendait.
On a donc commandé 5 buvards de 300µg avec l'assurance du vendeur (mouais...aller on y croit
) que c'était la dose réelle. Qualité allemande. Alors ok, 300µg pour une première fois ça fait baucoup et c'est pas vraiment RDR, mais bon... On avait un set n'setting assez costaud et on voulait vivre un truc qui envoyait... Ah ben on a pas été déçu.
Pour situer le set n'setting :
Appelons A et V mes deux compagnons ; j'avais fait avec A plusieurs trips à la datura qui s'était vraiment bien passé, mais sinon je n'avais aucune autre expérience en matière de psychédéliques. En ce qui concerne A, il avait à son actif pas mal de prise de salvia (en plus de la datura) et également d'autres drogue, mais qui ne rentre pas dans la cathégorie hallucinogène. Pour V, il avait déja testé le LSD mais c'était un demi buvard assez éventé et pris avec un set n'setting vraiment bancal : pas trop d'effets à l'arrivée.
Au niveau du set par contre, j'avais personnellement dévoré et épluché un bon paquet de pages de Psychonaut et Lucid sur le sujet, j'avais matté tous les documentaires Arte qui traite du LSD et j'avais également lu The Psychedelic Exprience de T. Leary ainsi que L'Herbe du Diable et la Petite Fumée de C. Castaneda. A avait à peu près le même set que moi ; et malgrès le fait que V prenait pas trop cette partie de la préaparation au sérieux, j'avais réussit à lui faire lire quelques TR sur le sujet et il était motivé.
En ce qui concerne le setting, ça tenait tout de même la route : on a fait le trip dans une soirée assez intime avec en tout 7 personnes, donc 4 qui était "sobres" (enfin officiellement... pas perchées à l'acide quoi). On les connaissait bien, c'était des amis très proches, ma copine en faisait parti. On avait préparé la maison pour l'expérience : une pièce était aménagée pour nous, on avait tamisé la lumière avec du papier crépon de toute les couleurs, la playlist de la soirée était bien sûr préparée à l'avance et trépinait d'impatience (Pink Floy, Yes, Eloy, Ahsra Temple, Castarnarc etc... du bon psyché et progressif, tanto planant, tanto vivace). On avait disposé tous les accessoires sur une petite table : de quoi dessiner, de l'encen pour jouer avec la fumée, une spirale qui envoyait des reflets dans tous les sens quand elle tournait, et le mini vapo avec la beuh en cas d'envie soudaine.
Le TR en lui même :
18h30
On sort le stuff du frigo ; muni d'une pince à épiler et de ciseaux, on extrait les buvards de leur eveloppe en papier alluminium. On en découpe trois des cinqs et on les gobe rapidement en disant "turn on, tune in, drop out", petite référence indispensable.
On lance la playlist et on commence à parler, je jette un regard envieux sur les bonbons qui circulent dans les mains de nos sitteurs : j'ai volontairement rien mangé depuis midi et je suis censé rester à jeun jusqu'a la monté. Je me motive en me disant que je mangerai plus tard...si j'en suis capable...
19h
Cette heure est approximative, j'ai absolument pas senti le truc monter, et à vrai dire, mes souvenirs du début du trip sont assez flou.
On commence à etre complètement mort de rire avec A, et ça fait marrer V aussi. Sur le coup je calcule pas du tout que ça monte ; à vrai dire je calcule absolument rien, je controle rien. Mon corps bouge tout seul, parle tout seul, se marre tout seul. J'ai l'impression d'être mon propre spectateur, j'ai l'esprit totalement dissocié du corps, mais je ne m'en apperçoit pas du tout sur le moment.
Je me contortionne sur le lit, je ris à en pleurer mais ça me parait normal. A est dans le même état que moi tandis que V ne ressent rien de particulier (d'après les dires de nos sitteurs le lendemain). Je me lève pour voir ce qu'il se passe dans la cuisine, je titube et là je me dit "Ah tiens, il se passe des trucs pas normal là", l'instant d'après j'ai déja oublié ce que je viens de dire et je continue. Je manque de me prendre un mur en tombant, sur les conseils d'un de mes sitteurs je retourne sur le lit.
A est en train de lancer un coussin sur le mur, en boucle, V le regarde sans trop comprendre. Je cherche pas trop, il doit etre perdu dans une boucle infini de son esprit... Et comment il est mon esprit dailleur ? Aussitot que cette pensée m'éffleure, elle disparait dans les lymbes de mon inconscient, je suis complètement amnésique
...
Ma pensée est fractionnée, j'ai une fréquene d'échatillonage de 1 ou 2 secondes et je ne peux penser qu'à chaque déclic de cette fréquence, autant dire que je suis incapable de suivre une conversation. De toute façon je suis toujours dans un film et je n'ai aucune envie d'en altérer le cours. De plus, toutes les 10 ou 15 secondes, ma mémoire s'en va en vacances et tout ce qui s'est passé avant n'existe plus... C'est ce qui s'appelle vivre le moment présent.
J'ai l'esprit tellement altéré que l'idée même que j'ai pris de la drogue ne m'éfleure même pas. Je n'ai pas non plus l'impression d'être sobre : c'est juste que je n'y pense pas.
Heure X
Absolument aucune idée de l'heure qu'il était à ce moment, surement entre 19h30 et 20h30.
Je sens un changement : "Eh mais ouais ! Le film que je regarde depuis le début, c'est moi en fait !" Grosse prise de consience : j'ai pris du LSD ! Ca explique pas mal de choses ! Eh ben va falloir gérer ce trip à partir de maintenant !" Facile à dire...
L'effet de fractionnement de la pensée disparait peu à peu et je deviens déja plus lucide. 8)
Par contre, j'ai toujours une mémoire complètement défectueuse, c'est exactement la même sensation qu'avec la datura : le passé n'existe plus ! Je vois ma copine passer dans la chambre, l'instant d'après, ce souvenir disparait, et même si je m'en souviens, j'ai la sensation qu'il n'a jamais existé. C'est extrèmement difficile à décrire à vrai dire, et j'avous avoir du mal à me rappeler de la sensation que cela provoque.
Au moment où je prends conscience de mon état , des hallucinations arrivent absolument PARTOUT. Ca se supperpose en plusieurs couches :
J'ai des motifs fractals représentant tanto des formes géométriques tanto des images tribales qui tournent dans ma vision, elles sont transparentes et restent lorsque je ferme les yeux.
La réalité quand à elle part complètement en couille : je vois des visages et des yeux partout, les murs ont des yeux ; le plafond me regarde d'un air sévère ; une chaise n'est plus qu'un assemblage complexe de centaines de corps agrémentés d'yeux. Et bien évidement ce joyeux bordel s'agite dans tout les sens, gonfle, rit, se mélange et dégouline tout autour de moi.
Je me tourne vers A ,qui est en train de crier :
-Eh ça va ?
-Euu oui pourquoi ?
-Tu viens de crier là...
-Ah merde j'avais pas fait attention.
Hum... Comme quoi je suis pas le seul à etre complètement perché...
V ne ressent toujours rien... Je m'en fou, mon monde est génial, je suis du regard les raies de lumières qui slaloment entre les yeux sur le plafond. Le monde pulse, vit et se reproduit dans un magnifique bordel incompréhensible.
J'entend A qui s'écrie : "Mais comment on est censé interpréter ce truc ?! Ca part dans tous les sens !!".
Apparemment il n'a pas de visages ni d'yeux, il voit des arc-en-ciel partout et des déformations dans tous les sens.
Quand je dis à mon sitteurs que j'ai des yeux partout, il me répond : "ben c'est bien tu peux voir à 360° alors !" Oh mais il a rien compris lui... Je suis surement pas en état de lui donner une explication claire en plus...
Je demande à A son état mental, il me répond, entre deux éclats de rire, qu'il est totalement incapable de penser. Je comprend assez bien le concept à vrai dire.
J'ai soudain une révélation : Ouh putain je peux manger ! (ouais on voit le niveau de la révélation...) je choppe une fraise tagada et me la fourre dans la bouche.
Hop un petit effaçage de la mémoire par dessus : eh mais je viens de manger un truc là non ? C'est bizarre j'ai l'impression d'avoir quelquechose dans la bouche... Merde j'ai mangé une fraise là !? Mais ça a aucun gout ! En fait je me rend compte que je suis complètement anestésié : j'ai beau me frapper le bras, je ressent quasiment rien... Bah ! ça doit etre un effet de la dissociation...
Si des gens ont des notions en électronique, je ferai l'analogie en disant que c'est comme si j'avais un filtre passe bas sur mes sensations.
En étudiant un peu ma morphologie je me rend compte que c'est complètement en accord avec mon mental et ma vision : c'est le bordel ! J'ai l'impression d'avoir ma main au bout de ma jambe, mes doigts sur ma tête...
J'ai des hallucinations sensitives qui passent, j'ai froid au dos, puis chaud, puis froid. J'ai l'impression qu'on me caresse les jambes et je commence à engueuler le lit en lui disant de ranger ses yeux et d'arreter de me toucher !
La seule sensation constance c'est que j'ai chaud. Une chaleur sourde et distante bien chiante. Et en plus j'ai l'impression d'être immergé dans de la mélasse, mes sensations sensitives dégoulinent, un peu comme si j'avais du nutella étalé sur tout le corps.
Et là j'entend V dire : "Eh mais ça bouge dans tous les sens !", ah ben voilà il est enfin perché ! On est enfin trois sur un pied d'égalité !
V et A commencent à se lancer dans une conversation beaucoup trop rapide pour moi, ils parlent trop vite, j'arrive plus à suivre, c'est un flot ininterrompu de rire et d'exclamations sans réel sens.
Ils mettent au point une théorie mathématique pour décrire leur état :
Les gens normaux sont des points fixes, ils ne peuvent se déplacer que dans la réalité, sur la droite des réels. Nous, nous sommes les complexes, on peut se déplacer sur l'axe des complexes et, mieux, dans l'intégralité des plans de l'espace.
Et ça continu dans ce délire, la spirale qui tourne représente la mémoire de A et il faut qu'elle tourne en permanence pour qu'il se rapelle de quelque chose. Comme on est sur le lit et que A et V ne veulent pas se déplacer sur la droite des réels (ils veulent pas bouger en gros, en mode feignasse) ils apellent les points fixes (nos sitteurs) pour faire tourner la spirale. Ma copine se fait complètement exploiter et sert de point fixe référence, elle fait le lien entre la réalité fixe et la réalité complexe.
A a besoin d'avoir un milieu, c'est à dire un point réel qui représente sa vision des choses (Oui ça veut rien dire, mais rien n'avait de sens de toute façon).
Tout ce bazar mathématqiue me saoule, j'aime pas les maths et je les aime pas mieux sous LSD
...
Je prend une feuille et un feutre et je commence à dessiner. Ah tiens, la feuille elle a pas d'yeux, c'est bien la seule...
Les premiers dessins ne ressemblent pas à grand chose et sont bien résumé par la remarque de A : "C'est pas mal ce que tu dessine, enfin à condition de pas regarder".
Je fais 4 ou 5 dessins, on est pas trop d'accord sur leur signification :
-Mais c'est quoi ça ?
-Je sais pas, je dessine les yeux fermés de toute façon !
-On dirai une hirondelle !
-Que dalle c'est un dragon
-Mais ça bouge beaucoup trop pour etre un mur en tout cas...
-Je te dis que c'est une hirondelle !
-Bon ok c'est une hirondelle qui ressemble à un dragon.
-Voilà, là on est d'accord.
Je vois une de mes sitteurs qui passe devant la chambre à moitié à poil, oula il doit se passer des choses bassement matérielles dans la pièce d'à coté...
Je fais tomber mon feutre, je me penche pour le ramasser et A me sors "Tu va pas le ramasser j'espère ?! C'est un truc de point fixe ça !". Le pauvre feutre restera sous le lit toute la nuit...
Je comprend pas vraiment pourquoi je suis à coté de leur délire, ça m'étonne et eux aussi. A me fait "Mais attends, j'ai compris ! T'a pas de ceinture c'est pour ça !", je me lève et vais, avec l'aide d'un sitteur, chercher ma ceinture qui est restée sur mon jean (je suis en jogging). Une fois celle-ci enroulée autours de ma taille je retourne dans la chambre. Sauf que ça change pas grand chose, j'ai du mal à me souvenir pourquoi j'ai une ceinture accrochée autour de ma taille et je suis toujours pas réceptif au délire de mes compagnons (étonnant).
Vu qu'on avance pas vraiment entre nous, je décide de bouger dans la maison. Je me lève difficilement et me dirige vers le salon où nos sitteurs regardent un film. La maison part en couille, elle se transforme en prairie, la gravité est inversée et je manque de tomber plusieurs fois. Je décide que c'est trop dangereux de marcher, voler est bien plus facile ! Ah ben voilà comme ça on se déplace beaucoup mieux !
Attends un peu là... Comment je fais pour voler concrètement ?... Je rouvre les yeux : Ah merde je suis encore sur le lit, j'ai pas bougé depuis le début ! Ah ouais ça explique le coup de la prairie... J'ai pas vraiment d'avis sur ce qui m'arrive, je viens d'avoir une hallucination close eye de fou et pourtant je n'ai pas réaction particulière, à part rire bien entendu (pour changer
).
Bon c'est pas tout ça mais j'ai envie de pisser, oula ça va etre drole ça... Je me lève et j'avance dans le couloir, entouré de visages et d'yeux (pour changer aussi
). J'arrive dans les toilettes, je referme machinalement la clée de la porte et je regarde l'endroit : je sens une ambiance malsaine qui se dégage de la pièce, je me dis "Euu ouais, je vais rouvrir la porte, comme ça si la cuvette commence à me bouffer on pourra venir m'aider".
Je commence à pisser (déja c'est le combat pour sortir l'engin), je regarde lascivement le papier peint : il est orné de motifs vaguement tribals. Il en faut pas plus pour canaliser le trip, les motifs se transformes en araignées qui bougent dans tous les sens. J'aime pas trop ce délire :? , je ferme les yeux mais les araignées restent présentes, elles commencet à m'entourer et à m'aggresser. Je sors une épée enflammée et je tranche dans le tas, je suis un chevalier en quête de victoire et ces abominations ne sont pas de taille face à moi ! Je me débats, je monte sur une montagne en projettant des jets de lumières autour de moi, je met au défie quiconque veut me barrer la route ! Je me sens imortel, invincible et éternel !
J'ouvre les yeux...
Ah mais je suis en train de pisser en fait... Mais ça fait combien de temps que je suis dans ces toilettes ? Je me fie à la musique, l'intro du morceau est pas encore terminé, ça fait que 1min que je suis ici ?! Toujours aucune réaction particulière de ma part par rapport à ce que je viens de vivre, c'est comme si plus rien n'avait d'importance.
Je retourne dans la chambre, j'entend A qui fait "C'est pas du Leary, c'est pas du machin c'est du tout en même temps, c'est du bordel !". Ca résume bien l'ambiance générale du trip à vrai dire.
Ils repartent dans leur délire mathématique, je suis de nouveau exclu et commence à avoir des réflexions assez étranges sur le sens de la vie :
La vie n'est qu'un cycle, c'est actuellement le début des vancances, mais à quoi bon ? Après les vancances viendrons les études, puis d'autres vancances, d'autres interrogations, d'autres exigences... Même si la vie change superficiellement en fonction de l'âge, on en est toujours réduit au même point : on attend les prochaines vacances, le prochain week-end, la fin de la journée, la fin du cours, afin de pouvoir profiter de l'illusion de liberté qui nous est dû... Cette illusion est créée par les puissants, par les politiques afin de brider les libertés personnelles et faire fonctionner la société. Sans ce concept, la société actuelle ne peut exister et tout notre monde s'écroule...
Réelle liberté ou monde moderne ? Les deux ? Je me sens pas de taille à quitter ce système et partir en quète q'aventure dans le vaste monde... Vaste monde ? Mais que reste t'il de notre monde ? Quid de l'attirance vicérale éprouvé par tant de générations avant nous pour l'inconnu ? Reste t'il encore de l'inconnu sur cette planète ou bien avons-nous déja tout étudié, tout classé ? Y a t'il encore un brin de réelle liberté frémissant quelque part ? Impossible ! Nous voilà bien coincé...
Quel est l'interet de ce trip ?! Je voulais casser ce cycle éternel de la vie pour voir autre chose et je me retrouve avec un bordel incompréhensible qui part dans tous les sens... Demain matin la vie va devoir reprendre son cours normal et, quelquesoit les choses que je ressorts ce cette expérience, il faudra bien ranger la maison, faire ses devoirs, réviser les contrôles à venir, en d'autres termes : rerentrer dans le cycle éternel de la vie qui, malgrès toutes les tentatives pour en sortir, reste inéluctable...
Toutes ces idées me dépriment... Et pourtant je suis en train de rire... Je ne supporte plus la tournure qu'a prise le trip, il faut que j'arrète de penser à tout ça ! Il me faut un moyen d'évasion !! Je sais : le dessin ! Je veux dessiner !!
Je cherche mon feutre perdu, sans succé. Ma copine me tend un crayon à papier, j'attrape le truc mais il est totalement instable : il s'allonge, se racourci, un tête pousse à la place de la mine puis disparait, emportant avec elle ses dizaines d'yeux. Eh ben... ça va etre drole de dessiner avec ce machin...
Je commence à tracer des formes, j'ai aucun moyen de savoir si le crayon touche la feuille ou pas (heureusement c'était le cas). Dès la première ligne tracée, une explosion de couleurs et de sensations de se produit sur la feuille, le trait n'est pas gris, il est rouge, jaune, bleu, vert, chaleureux, enfantin, vivant, poétique ! Je trace d'abord des sortes de grosses bulles ; c'est mon monde, j'appartiens à la feuille, la réalité n'existe plus en dehors du dessin, oubliés les réflexions déprimantes sur le sens de la vie, oubliés les deux gugusses qui continuent à exploiter et insulter nos sitteurs pour les faire accomplir leurs moindres caprices ! Je me sens fusionner avec la feuille et toute existence se résume à la création de ce monde. C'est la jouissance ultime, le pouvoir de Dieu fusionnant avec sa propre création, donnant de sa propre personne au monde, expulsant sur le monde un sens encore inconnu dans un éclair de lumière éblouissant !
A se penche par hassard sur mon carnet : "Oh putain je comprend ton trip ! Ah ouais, je vois les yeux !" il commence à y avoir un semblant de compréhension entre nous deux, je sens qu'on part dans le bon sens ! C'est au tour de V de se pencher sur la feuille: "Oh mec t'a créé la vie bordel !". On reste plusieurs minutes à observer ma création, s'émerveillant des couleurs e tmouvements que prennent les formes abstraites ; puis ils s'en lassent finalement et se remettent à parler entre eux. Ce moment, hors du temps, d'intimité proche restera unique dans la soirée et à jamais comme le point fort du trip.
Au bout de quelques temps, mes compagnons décident finalement d'aller voir ce que font les points fixes dans la maison. Je laisse ma feuille à regret (enfin...je sais pas vraiment si j'étais capable d'éprouver ce sentiment à ce moment mais je crois que c'était un truc qui y ressemblait) et je les suis.
On arrive dans le sallon et là je vois la scène la plus surprenante de la soirée : dans le sallon, absolument TOUT bougait et se transformait (toujours le délire visages/yeux), les murs, les chaises, les bouteilles etc... Sauf la télévision qui elle était étonnament stable. Et là je remarque que nos 4 sitteurs sont tous en train de regarder l'écran... MAIS POURQUOI ?! Enfin vous voyez pas que le vrai film est tout autour de vous ?! C'est nul la télé, ça bouge pas ! Pourquoi vous regardez ça sérieux ?!
Ils ont beau nous expliquer que rien ne bouge et que c'est à cause du LSD, impossible de bous ôter l'idée qu'ils se plantent sur toute la ligne...
On retourne dans la chambre, et là A a une idée lumineuse : "Eh, si on ouvrait la fenètre ?!". Ma copine débarque : "Oulà, on se calme là ! On est au deuxième étage ici ! Bon on peut ouvrir les volets si vous voulez". Ah ouais, c'est vrai que dans la réalité il faut pas tomber (réflexion de A). Je me rapelle plus vraiment de ce passage mais on est resté 10/20 minutes à regarder l'extérieur et à bloquer sur le fait que le ciel était rouge (sauf qu'après confirmation de nos sitteurs il était VRAIMENT rouge
).
Et là V a une idée géniale :"Eh mais en fait, si on essayait de tripper, mais dans le genre vraiment : tu te rapelle Leary, tout ça ?!". C'est juste ce que j'essaye de leur dire depuis le début... Sauf que cette fois ci, A est d'accord, YYEESS !! Je vais enfin pouvoir profiter vraiment du trip !
On s'allonge et on écoute la musique, c'est Siberian Khatru de Yes, bien que pas tellement planante, elle tombe quand même bien pour la situation; en plus c'est le morceau préféré de A.
Je ferme les yeux et note une évolution concernant les fractales tranparentes qui tournent depuis le début du trip : les images, pour le moment dans le pur style tribu africaine, ralentissent tout en devenant des formes géométriques quelconques. L'agitation habiltuelle de ces fractales a disparu et, malgrès la musique plutot rapide, une grande tranquillité s'installe dans ces visuels.
Je remarque un détail troublant : la voix du chanteur, c'est ma voix ! Ce truc me dérange vraiment, c'est pas normal ce genre d'effet (aucune idée de pourquoi j'ai pensé ça sur le coup). Mais même en me concentrant à fond sur la musique j'arrive pas à faire disparaitre cette illusion.
Bon j'arrive finalement à me convaincre que c'est pas très grave, et qu'en fait je chante plutot bien ! Je me reconcentre sur mes visuels : il n'y a presque plus de fractales tourbillonantes, à la place c'est des gros rectangles jaunes qui sont en train de se construire en formant une sorte de mur. Et tout d'un coup un rectangle se détache, et derrière ce mur il y a.... RIEN ! Du néant, dans sa forme la plus pure possible ! Ce n'est pas du noir, c'est juste du rien, ça n'a aucune couleur, aucune volonté, aucun avenir... Soudain une sorte de porte se dessine dans ce mur, elle est rejoint par une sorte de forme qui ferait penser à une baleine et qui vibre au rythme de la musique. Je n'ai plus aucunes pensée, je suis totalement admiratif de cette vision, je comprend que quelque chose de profond est en train d'arriver ! Ca c'est du vrai trip mystique à la sauce Leary, j'ai surement ici une des premières vision du second bardo et ça me chamboule totalement de pouvoir enfin concrétiser par l'expérience plusieurs mois de recherche.
"Eh mais c'est quel morceau qu'on écoute là ?!"
Boum, au son de la voix de A, tout le mur s'écroule et les centaines de fractales reviennent à la charge en tourbillonant de tous les cotés... J'ouvre les yeux et retrouve la réalité constituée de visages et d'yeux... "Putain mec tu fais chier, j'étais en train de partir loin là !"
11h45
Je réalise un changement : ma mémoire est revenue ! Ca y est, je suis (presque) totalement lucide ! D'ailleur c'est pour cette raison que cette heure est si précise : j'ai crié tout haut ce fait, et ma copine a noté l'heure sur un bout de papier.
A et V s'en foutent et repartent dans leur délire mathématique, ils viennent de me casser mon mur renfermant le néant, je fais un peu la gueule et je retourne à mon dessin.
En me replongeant dans ce dernier je ne retrouve plus la puissance et la fusion que j'avais auparavant, je crois que je suis en train d'entamer la descente. Je note une réelle dfférence au niveau des effets.
J'ai toujours des visuels qui ont encore la classe, le dessin bouge dans tous les sens et les traits au crayon sont loin d'etre seulement gris. La puissance et l'éffervecence que je ressentais de tout coté lors du trip a par contre disparu et laisse place à une grande sérénité. Je me sens bien, calme, reposé...
Le reste la soirée est quasiment anodin( enfin, je me souvient pas de passages extraordinaires), du moins en comparaison avec le bordel hallucinatoire qui l'a précédé. J'ai encore des fractales qui tournent dans tous les sens, mais elle sont beaucoup moins "violentes" qu'auparavant et j'arrive enfin à les apprécier. En ce qui concerne les visages et les yeux recouvrant les objets réels, ils ont quasiment disparu ! Laissant place à une agitation bien plus "raisonnable", même si ça bouge encore pas mal.
Je continu mon dessin, des espèces de long filaments rouge sombre semblable à des rails suivent les traits au crayon et me font penser à une fourmillière. J'essaye d'en toucher un avec mon crayon et le contact fait éclater le rail en produisant une petite étincelle. Je m'amuse comme un fou en essayant de faire disparaitre les rails plus vite qu'ils n'apparaissent, bien évidement c'est chose impossible et je fini finalement par abandonner.
La fin de soirée est assez vague, il s'est pas passé grand chose niveau effets et mon euphorie s'est calmée vers minuit environ. On a fait une sorti dans la maison vers 2h du matin, trois types en descente d'acide surveillé par un sitteur complètement crevé ; résultat, on a passé 10min devant le fond d'écran de l'ordi (réprésentant un paysage montagnard) à imaginer des visages de femmes dans la montagne et le point d'écoulement du ciel dans la rivière.
On s'est couché quand la plylist est arrivé à la fin, vers 3h du matin (8h de musique avec 45 morceaux, vive les grandes pièces de 20min). Mais bon, personellement j'ai pas dormi de la nuit, et j'avais même du mal à concevoir la notion même du sommeil "bon attend là, ça doit faire 2h que je bouge pas et que j'ai les yeux fermés... Mais je dois faire quoi de plus pour m'endormir ?...". Bon en même temps c'est pas super évident de dormir avec des cubes qui dansent la salsa dans tous les sens...
Voilà pour le trip, on a pas utilisé l'encen ni le canabis au final... En ce qui concerne l'interprétation je suis encore en plein dedans. La chose qui en ressort assez facilement c'est qu'on a pas réussit à bien gérer la dose ; alors certes il n'y a pas eu de bad, mais le blabla incessant de mes compagnons nous a pas mal empéché de profiter totalement de la puissance du LSD.
Ca reste un très bon souvenir, mais j'ai quand même une pointe d'amertume... Je sentais que tout était près pour décoller, tout vibrait dans tous les sens, mais ça décollait pas (si on exepte le début de monté pendant le silence sur Siberiant Kahtru).
A refaire donc
PS : J'ai mis mon dessin en pièce jointe, je sais pas trop comment on peut le récupérer mais officiellement il y est
Edit : Bon la pièce jointe a pas marché lol, mon dessin est finalement ici : http://s4.noelshack.com/uploads/images/ ... img175.jpg
Bonjour à tous !
Je post ici mon premier trip avec l'ami Lysergic, qui s'est déroulé durant les vacances de Noel. Ca faisait un bout de temps qu'on avait envie de tester cette substance avec deux amis et la découverte d'un site assez peu légal mais apparement sérieux nous a offert l'opportunité que l'on attendait.

On a donc commandé 5 buvards de 300µg avec l'assurance du vendeur (mouais...aller on y croit

Pour situer le set n'setting :
Appelons A et V mes deux compagnons ; j'avais fait avec A plusieurs trips à la datura qui s'était vraiment bien passé, mais sinon je n'avais aucune autre expérience en matière de psychédéliques. En ce qui concerne A, il avait à son actif pas mal de prise de salvia (en plus de la datura) et également d'autres drogue, mais qui ne rentre pas dans la cathégorie hallucinogène. Pour V, il avait déja testé le LSD mais c'était un demi buvard assez éventé et pris avec un set n'setting vraiment bancal : pas trop d'effets à l'arrivée.
Au niveau du set par contre, j'avais personnellement dévoré et épluché un bon paquet de pages de Psychonaut et Lucid sur le sujet, j'avais matté tous les documentaires Arte qui traite du LSD et j'avais également lu The Psychedelic Exprience de T. Leary ainsi que L'Herbe du Diable et la Petite Fumée de C. Castaneda. A avait à peu près le même set que moi ; et malgrès le fait que V prenait pas trop cette partie de la préaparation au sérieux, j'avais réussit à lui faire lire quelques TR sur le sujet et il était motivé.
En ce qui concerne le setting, ça tenait tout de même la route : on a fait le trip dans une soirée assez intime avec en tout 7 personnes, donc 4 qui était "sobres" (enfin officiellement... pas perchées à l'acide quoi). On les connaissait bien, c'était des amis très proches, ma copine en faisait parti. On avait préparé la maison pour l'expérience : une pièce était aménagée pour nous, on avait tamisé la lumière avec du papier crépon de toute les couleurs, la playlist de la soirée était bien sûr préparée à l'avance et trépinait d'impatience (Pink Floy, Yes, Eloy, Ahsra Temple, Castarnarc etc... du bon psyché et progressif, tanto planant, tanto vivace). On avait disposé tous les accessoires sur une petite table : de quoi dessiner, de l'encen pour jouer avec la fumée, une spirale qui envoyait des reflets dans tous les sens quand elle tournait, et le mini vapo avec la beuh en cas d'envie soudaine.
Le TR en lui même :
18h30
On sort le stuff du frigo ; muni d'une pince à épiler et de ciseaux, on extrait les buvards de leur eveloppe en papier alluminium. On en découpe trois des cinqs et on les gobe rapidement en disant "turn on, tune in, drop out", petite référence indispensable.
On lance la playlist et on commence à parler, je jette un regard envieux sur les bonbons qui circulent dans les mains de nos sitteurs : j'ai volontairement rien mangé depuis midi et je suis censé rester à jeun jusqu'a la monté. Je me motive en me disant que je mangerai plus tard...si j'en suis capable...

19h
Cette heure est approximative, j'ai absolument pas senti le truc monter, et à vrai dire, mes souvenirs du début du trip sont assez flou.
On commence à etre complètement mort de rire avec A, et ça fait marrer V aussi. Sur le coup je calcule pas du tout que ça monte ; à vrai dire je calcule absolument rien, je controle rien. Mon corps bouge tout seul, parle tout seul, se marre tout seul. J'ai l'impression d'être mon propre spectateur, j'ai l'esprit totalement dissocié du corps, mais je ne m'en apperçoit pas du tout sur le moment.
Je me contortionne sur le lit, je ris à en pleurer mais ça me parait normal. A est dans le même état que moi tandis que V ne ressent rien de particulier (d'après les dires de nos sitteurs le lendemain). Je me lève pour voir ce qu'il se passe dans la cuisine, je titube et là je me dit "Ah tiens, il se passe des trucs pas normal là", l'instant d'après j'ai déja oublié ce que je viens de dire et je continue. Je manque de me prendre un mur en tombant, sur les conseils d'un de mes sitteurs je retourne sur le lit.
A est en train de lancer un coussin sur le mur, en boucle, V le regarde sans trop comprendre. Je cherche pas trop, il doit etre perdu dans une boucle infini de son esprit... Et comment il est mon esprit dailleur ? Aussitot que cette pensée m'éffleure, elle disparait dans les lymbes de mon inconscient, je suis complètement amnésique

Ma pensée est fractionnée, j'ai une fréquene d'échatillonage de 1 ou 2 secondes et je ne peux penser qu'à chaque déclic de cette fréquence, autant dire que je suis incapable de suivre une conversation. De toute façon je suis toujours dans un film et je n'ai aucune envie d'en altérer le cours. De plus, toutes les 10 ou 15 secondes, ma mémoire s'en va en vacances et tout ce qui s'est passé avant n'existe plus... C'est ce qui s'appelle vivre le moment présent.

J'ai l'esprit tellement altéré que l'idée même que j'ai pris de la drogue ne m'éfleure même pas. Je n'ai pas non plus l'impression d'être sobre : c'est juste que je n'y pense pas.
Heure X
Absolument aucune idée de l'heure qu'il était à ce moment, surement entre 19h30 et 20h30.
Je sens un changement : "Eh mais ouais ! Le film que je regarde depuis le début, c'est moi en fait !" Grosse prise de consience : j'ai pris du LSD ! Ca explique pas mal de choses ! Eh ben va falloir gérer ce trip à partir de maintenant !" Facile à dire...
L'effet de fractionnement de la pensée disparait peu à peu et je deviens déja plus lucide. 8)
Par contre, j'ai toujours une mémoire complètement défectueuse, c'est exactement la même sensation qu'avec la datura : le passé n'existe plus ! Je vois ma copine passer dans la chambre, l'instant d'après, ce souvenir disparait, et même si je m'en souviens, j'ai la sensation qu'il n'a jamais existé. C'est extrèmement difficile à décrire à vrai dire, et j'avous avoir du mal à me rappeler de la sensation que cela provoque.

Au moment où je prends conscience de mon état , des hallucinations arrivent absolument PARTOUT. Ca se supperpose en plusieurs couches :
J'ai des motifs fractals représentant tanto des formes géométriques tanto des images tribales qui tournent dans ma vision, elles sont transparentes et restent lorsque je ferme les yeux.
La réalité quand à elle part complètement en couille : je vois des visages et des yeux partout, les murs ont des yeux ; le plafond me regarde d'un air sévère ; une chaise n'est plus qu'un assemblage complexe de centaines de corps agrémentés d'yeux. Et bien évidement ce joyeux bordel s'agite dans tout les sens, gonfle, rit, se mélange et dégouline tout autour de moi.

Je me tourne vers A ,qui est en train de crier :
-Eh ça va ?
-Euu oui pourquoi ?
-Tu viens de crier là...
-Ah merde j'avais pas fait attention.
Hum... Comme quoi je suis pas le seul à etre complètement perché...
V ne ressent toujours rien... Je m'en fou, mon monde est génial, je suis du regard les raies de lumières qui slaloment entre les yeux sur le plafond. Le monde pulse, vit et se reproduit dans un magnifique bordel incompréhensible.
J'entend A qui s'écrie : "Mais comment on est censé interpréter ce truc ?! Ca part dans tous les sens !!".
Apparemment il n'a pas de visages ni d'yeux, il voit des arc-en-ciel partout et des déformations dans tous les sens.
Quand je dis à mon sitteurs que j'ai des yeux partout, il me répond : "ben c'est bien tu peux voir à 360° alors !" Oh mais il a rien compris lui... Je suis surement pas en état de lui donner une explication claire en plus...
Je demande à A son état mental, il me répond, entre deux éclats de rire, qu'il est totalement incapable de penser. Je comprend assez bien le concept à vrai dire.

J'ai soudain une révélation : Ouh putain je peux manger ! (ouais on voit le niveau de la révélation...) je choppe une fraise tagada et me la fourre dans la bouche.
Hop un petit effaçage de la mémoire par dessus : eh mais je viens de manger un truc là non ? C'est bizarre j'ai l'impression d'avoir quelquechose dans la bouche... Merde j'ai mangé une fraise là !? Mais ça a aucun gout ! En fait je me rend compte que je suis complètement anestésié : j'ai beau me frapper le bras, je ressent quasiment rien... Bah ! ça doit etre un effet de la dissociation...
Si des gens ont des notions en électronique, je ferai l'analogie en disant que c'est comme si j'avais un filtre passe bas sur mes sensations.
En étudiant un peu ma morphologie je me rend compte que c'est complètement en accord avec mon mental et ma vision : c'est le bordel ! J'ai l'impression d'avoir ma main au bout de ma jambe, mes doigts sur ma tête...
J'ai des hallucinations sensitives qui passent, j'ai froid au dos, puis chaud, puis froid. J'ai l'impression qu'on me caresse les jambes et je commence à engueuler le lit en lui disant de ranger ses yeux et d'arreter de me toucher !
La seule sensation constance c'est que j'ai chaud. Une chaleur sourde et distante bien chiante. Et en plus j'ai l'impression d'être immergé dans de la mélasse, mes sensations sensitives dégoulinent, un peu comme si j'avais du nutella étalé sur tout le corps.

Et là j'entend V dire : "Eh mais ça bouge dans tous les sens !", ah ben voilà il est enfin perché ! On est enfin trois sur un pied d'égalité !

V et A commencent à se lancer dans une conversation beaucoup trop rapide pour moi, ils parlent trop vite, j'arrive plus à suivre, c'est un flot ininterrompu de rire et d'exclamations sans réel sens.
Ils mettent au point une théorie mathématique pour décrire leur état :
Les gens normaux sont des points fixes, ils ne peuvent se déplacer que dans la réalité, sur la droite des réels. Nous, nous sommes les complexes, on peut se déplacer sur l'axe des complexes et, mieux, dans l'intégralité des plans de l'espace.
Et ça continu dans ce délire, la spirale qui tourne représente la mémoire de A et il faut qu'elle tourne en permanence pour qu'il se rapelle de quelque chose. Comme on est sur le lit et que A et V ne veulent pas se déplacer sur la droite des réels (ils veulent pas bouger en gros, en mode feignasse) ils apellent les points fixes (nos sitteurs) pour faire tourner la spirale. Ma copine se fait complètement exploiter et sert de point fixe référence, elle fait le lien entre la réalité fixe et la réalité complexe.
A a besoin d'avoir un milieu, c'est à dire un point réel qui représente sa vision des choses (Oui ça veut rien dire, mais rien n'avait de sens de toute façon).
Tout ce bazar mathématqiue me saoule, j'aime pas les maths et je les aime pas mieux sous LSD

Je prend une feuille et un feutre et je commence à dessiner. Ah tiens, la feuille elle a pas d'yeux, c'est bien la seule...
Les premiers dessins ne ressemblent pas à grand chose et sont bien résumé par la remarque de A : "C'est pas mal ce que tu dessine, enfin à condition de pas regarder".

Je fais 4 ou 5 dessins, on est pas trop d'accord sur leur signification :
-Mais c'est quoi ça ?
-Je sais pas, je dessine les yeux fermés de toute façon !
-On dirai une hirondelle !
-Que dalle c'est un dragon
-Mais ça bouge beaucoup trop pour etre un mur en tout cas...
-Je te dis que c'est une hirondelle !
-Bon ok c'est une hirondelle qui ressemble à un dragon.
-Voilà, là on est d'accord.
Je vois une de mes sitteurs qui passe devant la chambre à moitié à poil, oula il doit se passer des choses bassement matérielles dans la pièce d'à coté...
Je fais tomber mon feutre, je me penche pour le ramasser et A me sors "Tu va pas le ramasser j'espère ?! C'est un truc de point fixe ça !". Le pauvre feutre restera sous le lit toute la nuit...
Je comprend pas vraiment pourquoi je suis à coté de leur délire, ça m'étonne et eux aussi. A me fait "Mais attends, j'ai compris ! T'a pas de ceinture c'est pour ça !", je me lève et vais, avec l'aide d'un sitteur, chercher ma ceinture qui est restée sur mon jean (je suis en jogging). Une fois celle-ci enroulée autours de ma taille je retourne dans la chambre. Sauf que ça change pas grand chose, j'ai du mal à me souvenir pourquoi j'ai une ceinture accrochée autour de ma taille et je suis toujours pas réceptif au délire de mes compagnons (étonnant).
Vu qu'on avance pas vraiment entre nous, je décide de bouger dans la maison. Je me lève difficilement et me dirige vers le salon où nos sitteurs regardent un film. La maison part en couille, elle se transforme en prairie, la gravité est inversée et je manque de tomber plusieurs fois. Je décide que c'est trop dangereux de marcher, voler est bien plus facile ! Ah ben voilà comme ça on se déplace beaucoup mieux !
Attends un peu là... Comment je fais pour voler concrètement ?... Je rouvre les yeux : Ah merde je suis encore sur le lit, j'ai pas bougé depuis le début ! Ah ouais ça explique le coup de la prairie... J'ai pas vraiment d'avis sur ce qui m'arrive, je viens d'avoir une hallucination close eye de fou et pourtant je n'ai pas réaction particulière, à part rire bien entendu (pour changer

Bon c'est pas tout ça mais j'ai envie de pisser, oula ça va etre drole ça... Je me lève et j'avance dans le couloir, entouré de visages et d'yeux (pour changer aussi

Je commence à pisser (déja c'est le combat pour sortir l'engin), je regarde lascivement le papier peint : il est orné de motifs vaguement tribals. Il en faut pas plus pour canaliser le trip, les motifs se transformes en araignées qui bougent dans tous les sens. J'aime pas trop ce délire :? , je ferme les yeux mais les araignées restent présentes, elles commencet à m'entourer et à m'aggresser. Je sors une épée enflammée et je tranche dans le tas, je suis un chevalier en quête de victoire et ces abominations ne sont pas de taille face à moi ! Je me débats, je monte sur une montagne en projettant des jets de lumières autour de moi, je met au défie quiconque veut me barrer la route ! Je me sens imortel, invincible et éternel !
J'ouvre les yeux...
Ah mais je suis en train de pisser en fait... Mais ça fait combien de temps que je suis dans ces toilettes ? Je me fie à la musique, l'intro du morceau est pas encore terminé, ça fait que 1min que je suis ici ?! Toujours aucune réaction particulière de ma part par rapport à ce que je viens de vivre, c'est comme si plus rien n'avait d'importance.
Je retourne dans la chambre, j'entend A qui fait "C'est pas du Leary, c'est pas du machin c'est du tout en même temps, c'est du bordel !". Ca résume bien l'ambiance générale du trip à vrai dire.
Ils repartent dans leur délire mathématique, je suis de nouveau exclu et commence à avoir des réflexions assez étranges sur le sens de la vie :
La vie n'est qu'un cycle, c'est actuellement le début des vancances, mais à quoi bon ? Après les vancances viendrons les études, puis d'autres vancances, d'autres interrogations, d'autres exigences... Même si la vie change superficiellement en fonction de l'âge, on en est toujours réduit au même point : on attend les prochaines vacances, le prochain week-end, la fin de la journée, la fin du cours, afin de pouvoir profiter de l'illusion de liberté qui nous est dû... Cette illusion est créée par les puissants, par les politiques afin de brider les libertés personnelles et faire fonctionner la société. Sans ce concept, la société actuelle ne peut exister et tout notre monde s'écroule...
Réelle liberté ou monde moderne ? Les deux ? Je me sens pas de taille à quitter ce système et partir en quète q'aventure dans le vaste monde... Vaste monde ? Mais que reste t'il de notre monde ? Quid de l'attirance vicérale éprouvé par tant de générations avant nous pour l'inconnu ? Reste t'il encore de l'inconnu sur cette planète ou bien avons-nous déja tout étudié, tout classé ? Y a t'il encore un brin de réelle liberté frémissant quelque part ? Impossible ! Nous voilà bien coincé...
Quel est l'interet de ce trip ?! Je voulais casser ce cycle éternel de la vie pour voir autre chose et je me retrouve avec un bordel incompréhensible qui part dans tous les sens... Demain matin la vie va devoir reprendre son cours normal et, quelquesoit les choses que je ressorts ce cette expérience, il faudra bien ranger la maison, faire ses devoirs, réviser les contrôles à venir, en d'autres termes : rerentrer dans le cycle éternel de la vie qui, malgrès toutes les tentatives pour en sortir, reste inéluctable...
Toutes ces idées me dépriment... Et pourtant je suis en train de rire... Je ne supporte plus la tournure qu'a prise le trip, il faut que j'arrète de penser à tout ça ! Il me faut un moyen d'évasion !! Je sais : le dessin ! Je veux dessiner !!
Je cherche mon feutre perdu, sans succé. Ma copine me tend un crayon à papier, j'attrape le truc mais il est totalement instable : il s'allonge, se racourci, un tête pousse à la place de la mine puis disparait, emportant avec elle ses dizaines d'yeux. Eh ben... ça va etre drole de dessiner avec ce machin...
Je commence à tracer des formes, j'ai aucun moyen de savoir si le crayon touche la feuille ou pas (heureusement c'était le cas). Dès la première ligne tracée, une explosion de couleurs et de sensations de se produit sur la feuille, le trait n'est pas gris, il est rouge, jaune, bleu, vert, chaleureux, enfantin, vivant, poétique ! Je trace d'abord des sortes de grosses bulles ; c'est mon monde, j'appartiens à la feuille, la réalité n'existe plus en dehors du dessin, oubliés les réflexions déprimantes sur le sens de la vie, oubliés les deux gugusses qui continuent à exploiter et insulter nos sitteurs pour les faire accomplir leurs moindres caprices ! Je me sens fusionner avec la feuille et toute existence se résume à la création de ce monde. C'est la jouissance ultime, le pouvoir de Dieu fusionnant avec sa propre création, donnant de sa propre personne au monde, expulsant sur le monde un sens encore inconnu dans un éclair de lumière éblouissant !
A se penche par hassard sur mon carnet : "Oh putain je comprend ton trip ! Ah ouais, je vois les yeux !" il commence à y avoir un semblant de compréhension entre nous deux, je sens qu'on part dans le bon sens ! C'est au tour de V de se pencher sur la feuille: "Oh mec t'a créé la vie bordel !". On reste plusieurs minutes à observer ma création, s'émerveillant des couleurs e tmouvements que prennent les formes abstraites ; puis ils s'en lassent finalement et se remettent à parler entre eux. Ce moment, hors du temps, d'intimité proche restera unique dans la soirée et à jamais comme le point fort du trip.

Au bout de quelques temps, mes compagnons décident finalement d'aller voir ce que font les points fixes dans la maison. Je laisse ma feuille à regret (enfin...je sais pas vraiment si j'étais capable d'éprouver ce sentiment à ce moment mais je crois que c'était un truc qui y ressemblait) et je les suis.
On arrive dans le sallon et là je vois la scène la plus surprenante de la soirée : dans le sallon, absolument TOUT bougait et se transformait (toujours le délire visages/yeux), les murs, les chaises, les bouteilles etc... Sauf la télévision qui elle était étonnament stable. Et là je remarque que nos 4 sitteurs sont tous en train de regarder l'écran... MAIS POURQUOI ?! Enfin vous voyez pas que le vrai film est tout autour de vous ?! C'est nul la télé, ça bouge pas ! Pourquoi vous regardez ça sérieux ?!
Ils ont beau nous expliquer que rien ne bouge et que c'est à cause du LSD, impossible de bous ôter l'idée qu'ils se plantent sur toute la ligne...
On retourne dans la chambre, et là A a une idée lumineuse : "Eh, si on ouvrait la fenètre ?!". Ma copine débarque : "Oulà, on se calme là ! On est au deuxième étage ici ! Bon on peut ouvrir les volets si vous voulez". Ah ouais, c'est vrai que dans la réalité il faut pas tomber (réflexion de A). Je me rapelle plus vraiment de ce passage mais on est resté 10/20 minutes à regarder l'extérieur et à bloquer sur le fait que le ciel était rouge (sauf qu'après confirmation de nos sitteurs il était VRAIMENT rouge

Et là V a une idée géniale :"Eh mais en fait, si on essayait de tripper, mais dans le genre vraiment : tu te rapelle Leary, tout ça ?!". C'est juste ce que j'essaye de leur dire depuis le début... Sauf que cette fois ci, A est d'accord, YYEESS !! Je vais enfin pouvoir profiter vraiment du trip !
On s'allonge et on écoute la musique, c'est Siberian Khatru de Yes, bien que pas tellement planante, elle tombe quand même bien pour la situation; en plus c'est le morceau préféré de A.
Je ferme les yeux et note une évolution concernant les fractales tranparentes qui tournent depuis le début du trip : les images, pour le moment dans le pur style tribu africaine, ralentissent tout en devenant des formes géométriques quelconques. L'agitation habiltuelle de ces fractales a disparu et, malgrès la musique plutot rapide, une grande tranquillité s'installe dans ces visuels.
Je remarque un détail troublant : la voix du chanteur, c'est ma voix ! Ce truc me dérange vraiment, c'est pas normal ce genre d'effet (aucune idée de pourquoi j'ai pensé ça sur le coup). Mais même en me concentrant à fond sur la musique j'arrive pas à faire disparaitre cette illusion.
Bon j'arrive finalement à me convaincre que c'est pas très grave, et qu'en fait je chante plutot bien ! Je me reconcentre sur mes visuels : il n'y a presque plus de fractales tourbillonantes, à la place c'est des gros rectangles jaunes qui sont en train de se construire en formant une sorte de mur. Et tout d'un coup un rectangle se détache, et derrière ce mur il y a.... RIEN ! Du néant, dans sa forme la plus pure possible ! Ce n'est pas du noir, c'est juste du rien, ça n'a aucune couleur, aucune volonté, aucun avenir... Soudain une sorte de porte se dessine dans ce mur, elle est rejoint par une sorte de forme qui ferait penser à une baleine et qui vibre au rythme de la musique. Je n'ai plus aucunes pensée, je suis totalement admiratif de cette vision, je comprend que quelque chose de profond est en train d'arriver ! Ca c'est du vrai trip mystique à la sauce Leary, j'ai surement ici une des premières vision du second bardo et ça me chamboule totalement de pouvoir enfin concrétiser par l'expérience plusieurs mois de recherche.
"Eh mais c'est quel morceau qu'on écoute là ?!"
Boum, au son de la voix de A, tout le mur s'écroule et les centaines de fractales reviennent à la charge en tourbillonant de tous les cotés... J'ouvre les yeux et retrouve la réalité constituée de visages et d'yeux... "Putain mec tu fais chier, j'étais en train de partir loin là !"
11h45
Je réalise un changement : ma mémoire est revenue ! Ca y est, je suis (presque) totalement lucide ! D'ailleur c'est pour cette raison que cette heure est si précise : j'ai crié tout haut ce fait, et ma copine a noté l'heure sur un bout de papier.
A et V s'en foutent et repartent dans leur délire mathématique, ils viennent de me casser mon mur renfermant le néant, je fais un peu la gueule et je retourne à mon dessin.
En me replongeant dans ce dernier je ne retrouve plus la puissance et la fusion que j'avais auparavant, je crois que je suis en train d'entamer la descente. Je note une réelle dfférence au niveau des effets.
J'ai toujours des visuels qui ont encore la classe, le dessin bouge dans tous les sens et les traits au crayon sont loin d'etre seulement gris. La puissance et l'éffervecence que je ressentais de tout coté lors du trip a par contre disparu et laisse place à une grande sérénité. Je me sens bien, calme, reposé...
Le reste la soirée est quasiment anodin( enfin, je me souvient pas de passages extraordinaires), du moins en comparaison avec le bordel hallucinatoire qui l'a précédé. J'ai encore des fractales qui tournent dans tous les sens, mais elle sont beaucoup moins "violentes" qu'auparavant et j'arrive enfin à les apprécier. En ce qui concerne les visages et les yeux recouvrant les objets réels, ils ont quasiment disparu ! Laissant place à une agitation bien plus "raisonnable", même si ça bouge encore pas mal.
Je continu mon dessin, des espèces de long filaments rouge sombre semblable à des rails suivent les traits au crayon et me font penser à une fourmillière. J'essaye d'en toucher un avec mon crayon et le contact fait éclater le rail en produisant une petite étincelle. Je m'amuse comme un fou en essayant de faire disparaitre les rails plus vite qu'ils n'apparaissent, bien évidement c'est chose impossible et je fini finalement par abandonner.
La fin de soirée est assez vague, il s'est pas passé grand chose niveau effets et mon euphorie s'est calmée vers minuit environ. On a fait une sorti dans la maison vers 2h du matin, trois types en descente d'acide surveillé par un sitteur complètement crevé ; résultat, on a passé 10min devant le fond d'écran de l'ordi (réprésentant un paysage montagnard) à imaginer des visages de femmes dans la montagne et le point d'écoulement du ciel dans la rivière.
On s'est couché quand la plylist est arrivé à la fin, vers 3h du matin (8h de musique avec 45 morceaux, vive les grandes pièces de 20min). Mais bon, personellement j'ai pas dormi de la nuit, et j'avais même du mal à concevoir la notion même du sommeil "bon attend là, ça doit faire 2h que je bouge pas et que j'ai les yeux fermés... Mais je dois faire quoi de plus pour m'endormir ?...". Bon en même temps c'est pas super évident de dormir avec des cubes qui dansent la salsa dans tous les sens...
Voilà pour le trip, on a pas utilisé l'encen ni le canabis au final... En ce qui concerne l'interprétation je suis encore en plein dedans. La chose qui en ressort assez facilement c'est qu'on a pas réussit à bien gérer la dose ; alors certes il n'y a pas eu de bad, mais le blabla incessant de mes compagnons nous a pas mal empéché de profiter totalement de la puissance du LSD.
Ca reste un très bon souvenir, mais j'ai quand même une pointe d'amertume... Je sentais que tout était près pour décoller, tout vibrait dans tous les sens, mais ça décollait pas (si on exepte le début de monté pendant le silence sur Siberiant Kahtru).
A refaire donc

PS : J'ai mis mon dessin en pièce jointe, je sais pas trop comment on peut le récupérer mais officiellement il y est

Edit : Bon la pièce jointe a pas marché lol, mon dessin est finalement ici : http://s4.noelshack.com/uploads/images/ ... img175.jpg