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[Sujet de la semaine] Lucidité lors d'une prise de drogue

snap2

Psychopstick
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6 Mai 2015
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Pour moi la lucidité est clairement uniquement dans le mental. Avoir une lucidité extrême et des visuels monstres ça peut arriver.
Je décrirais la lucidité sous prod comme un état de présence à son paroxysme, où tout semble couler de source. Les pensées sont fluides, précises, se lient facilement et donnent une impression de "woah en fait c'était comme ça, pourquoi je bloquais dessus?"

Les prods que j'ai testées qui m'ont apporter une certaine lucidité (selon le Set&Setting bien sûr)
-Champignons hallucinogènes
-LSD
-Salvia (mais uniquement une fois le trip fini, dans l'afterglow)
- RCs tryptaminiques (4-ho-met/4-ho-mipt/4-aco-dmt)
-Caféine (de façon très légère)
 

Acacia

𝓥𝓪𝓹𝓸𝓾𝓻𝓸𝓾𝓼 𝓢𝓱𝓪𝓭𝓮𝓼蒸気の色合い
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25 Mai 2017
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Les Psylos m'apportent une grande lucidité par rapport au mon de extérieur : comprendre les comportements de gens comme si ça coulait de source, comprendre facilement les tenants et aboutissants d'un problème etc ...
D'un autre côté, le LSA semble me mettre en face des "vérité" intérieures (mon amour pour mes proches, l'illusion que constitue l'angoisse...) tandis que par rapport à mon environnement extérieur direct, il me laisse plus que déphasé (croire que je suis dans l'espace, dans une fête religieuse) voire totalement à l'ouest et perdu . *

Pour prendre le contrepieds du sujet, disons que le mélange Alcool/ Zolpidem/ Cannabis (que je déconseille) m'a déjà rendu totalement inconscient de mes actions et confus au plus haut point ; tout le contraire de la lucidité . Bref, les psychés c'est mieux !
 
D

Deleted-1

Invité
Les limites de la lucidité sont assez difficile à définir, parce que ça dépend des subjectivités et façons de penser de chacun.

De façon générale je dirais qu'on perd pied avec la réalité lorsque l'émotion prend le pas sur la raison, et que l'esprit vacille dans un magma bouillonnant de sensations corporelles puissantes, pouvant amener l'esprit jusqu'au bad trip, ce moment où l'on ne "maitrise" plus son délire en n'ayant plus de recul dessus. En gros ça revient à ne plus pouvoir comprendre ce que l'on vit, c'est à dire se voir avec un minimum d'esprit critique en se distançant de ses ressentis, ne serait-ce que le fait d'analyser ce qu'on éprouve.

Il est question d'une perte de repères sensorimoteur, spatial, temporel et identitaire, lorsque l'on ne se reconnait plus, et qu'on n'a plus de sentiment d'exister. C'est l'expérience du néant, du vide, du rien.

En fait ça commence par un léger sentiment d'étrangeté, puis l'inquiétude prend part dans l'esprit avec des impressions de déjà-vu, des illusions d'un temps qui semble passé, ensuite l'anxiété peut amener jusqu'à un état de dépersonnalisation, et l'angoisse jusqu'à un état de déréalisation. Mais ces états ne sont pas forcément baddants, parce que le phénomène de dissociation de l'esprit peut rendre ce décrochage de l'esprit agréable, lorsque l'on plane dans une exacerbation de ses sensations (certains apprécient quand l'expérience est intense, poussive). Donc selon moi les limites de la lucidité sont ce moment où l'on perd l'intuition qui nous fait tout comprendre, et où l'émotion domine l'esprit au point d'éprouver une forme de terreur comme lors de sa naissance, on n'a alors plus aucun mot pour se rassurer, plus aucune idée ni concept salvateur, juste l'effroi et le désarroi d'être vivant. C'est plutôt traumatisant comme expérience.

Edit : Par rapport aux drogues, je dirais que les plus lucides sont les stimulants sur le plan superficiel, dans une activation maximale de son intellect. Pour ce qui est d'une expérience de pensée immersive et puissante, je dirais les psychés et les dissos, en pensant aujourd'hui que les psychés sont plutôt des drogues "intuitives", et les dissos des drogues "sensitives".
En d'autres termes, n'importe quelle drogue à un pouvoir de lucidité extrême, puisqu'en fin de compte chaque drogue a un pouvoir dissociatif, et un potentiel à éveiller une forme de paranoïa dans l'esprit. Ce qu'il faut comprendre, c'est que la paranoïa est une quête de la vérité, de sa vérité que l'on découvre dans sa souffrance, donc tout bad trip amène à gagner en lucidité avant de s'y perdre pour s'y retrouver ensuite, le plus souvent. Le point de bascule entre lucidité et perte de réalité est ce moment où le délire n'est plus structuré dans un raisonnement logique et intellectuel, mais se voit déstructuré dans un capharnaüm de sensations et d'émotions faisant que c'est le chaos dans son esprit (en gros on quitte le simple délire d'interprétation ou d'imagination, pour rentrer dans une psychose aiguë avec son potentiel hallucinatoire, la tendance délirogène de l'esprit).
 

no_id

Psycho disparu·e
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3 Jan 2013
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Le contraire du diphenhydramine (la lucidite)

Petite note : j ai appris que l état de éveil maximal est atteint entre 10h et 11h du matin à l hosto. Ça correspond plutôt bien au moment où je suis le plus "in" au travail, sobre. J ai toujours cru que c'était due au premier café du matin mais ce sont les cycles auxquels on est soumis qui font ça
 

Skruffy

Holofractale de l'hypervérité
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26 Jan 2018
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J'ai l'impression que problème avec la lucidité sous drogue en général, c'est que c'est assez facile de croire qu'on est lucide alors qu'on est juste trippé - pour moi c'est pas par ce que tu as l'impression de tout comprendre que tu comprends tout, surtout sous prod. Après j'ai jamais testé de psyché traditionnel moi même, mais pour avoir vu et parlé à des gens sous psyché en étant moi même sobre, y m'ont justement donné cet air de tout comprendre à leur trip, mais de plus rien comprendre à la réalité.Enfin c'est peut être juste que j'ai jamais été assez trippé pour savoir de quoi il en retourne.

Je me base sur mes expériences avec le cannabis, qui se rapproche beaucoup d'un psyché traditionnel dans mon cas (CEV voire OEV, pensées introspective...). Pendant longtemps je pensais que les idées que j'avais sous weed étaient forcément vraies, notamment les idées sur ma propre psychologie. Ca fait un petit moment que j'ai arrêté et je me rend compte que même si j'avais certaines idées 'lucides', intéressantes et vraies, certaines étaient fausses et avaient tendance à me tirer vers le bas, à me faire dramatiser.

Pour moi, la ketamine reste la prod la plus 'lucide' que j'ai pu tester car quand je suis sous ke et que je fais n'importe quoi (danse chelou, difficultés à parler, sensations bizarres...), je me rend complètement compte que je ne suis pas lucide. J'ai donc une lucidité sur mon état non-lucide. A moins que je sois pas du tout lucide mais que je croit l'être... le mystère reste entier ;)
 

grivois

Psychonaut
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22 Fev 2011
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Drogue et lucidité... Quel drôle de mélange !

On peux être lucide malgré quelques consos légères.
On ne peux pas forcement être lucide, même sevré.
On peux être lucide sous grosse dose de lsd, mais de courts moments.
Je pense que les stims ponçent la lucidité.
Souvent celui qui se sent "hyper" "ultra" dans une lucidité folle et intense, se trompe.
Pas troujours un rapport entre lucidité et drogue car une maladie mentale peux ôter la lucidité, et d'autres circonstances...
 

amicale_du_pc

Holofractale de l'hypervérité
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quand la lucidité fait mal, la drogue en est une contre-mesure justement... Quand le produit est bon, l'existence se situe sur un autre plan de lucidité. (mauvais produit = abrutissement, inconscience, etc...) La drogue et la lucidité ont chacune leurs repères. Que on le veuille ou non, que l'entourage le veuille ou non, la différence des repères apporte de l'enseignement, ça c'est sûr. Comme toute aventure, cela dépend jusque où ça va mais parfois on peut en tirer une expérience. La drogue ça fait méditer...

(je parle de drogues "classiques" telles que champis, LSD25, cannabis et dans une certaine mesure la morphine)
 

R2d2

Elfe Mécanique
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18 Mar 2018
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La lucidité, vaste et joli sujet cookie.

Il faudrait déjà se mettre d accord sur une définition sobre et consensuelle de la lucidité.
À ce niveau là, il me semble que personne ne vit tout à fait dans le même monde. Ma lucidité n est pas celle de mon compagnon qui n est pas celle de la voisine etc.

Pour exemple, notre lucidité est soumise à notre système de croyances, qui lui donne un sens. Or un croyant ne vit pas dans le même monde mental qu un athé.

Alors quand on ajoute le lien lucidité-drogue les choses se compliquent et se pose une question à laquelle il est difficile de répondre : les drogues, notamment les psyché, ouvrent elles la porte à une nouvelle forme de lucidité ?

Est ce illusoire ? Doit on parler de vraie fausse lucidité ?

Ma bébé expérience tendrait à me dire que l on ramène une forme de savoir sur soi. Ce savoir est il lucide? Ou pris dans les arcanes de la subjectivité ? Je ne saurais le dire.
 

no_id

Psycho disparu·e
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A la limite la question peut être vue plus simplement, on pourrais parler de la limite ou on deviens embarqué par le expérience, entre un ++ et un +++ par ex sur le échelle de shulgin. Je suis un peut de l avis d un post précédent, drogue et lucidité ne font pas bon ménage. Même si certains seront plus lucide perché que sobre, on pourrai poser presque arbitrairement lucide = sobre (la référence de lucidité est la sobriété quelque soit pathologie existante, ect.)
 

R2d2

Elfe Mécanique
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18 Mar 2018
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l'échelle de Shulgin? c'est quoi? (google en mode flemme ^^)
 

R2d2

Elfe Mécanique
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18 Mar 2018
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Merci je viens de lire le lien^^

C est intéressant comme échelle bien que paraissant un peu orientée, surtout quand ça parle d expérience religieuse.
Jésus avait sûrement pris des champignons^^
 

Trickster

Holofractale de l'hypervérité
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Je dirais que les moments les plus lucides que je peux avoir en rapport avec la drogue c'est en descente de psyché, quand mon cerveau est encore un peu dans le trip mais qu'il est capable de se remettre en question et de faire la part des choses. Après évidemment y'a les stim mais la lucidité est pas spécialement ce que je recherche avec ces prods.
De manière général je suis bien plus lucide quand je suis sobre :D

R2D2 a dit:
C est intéressant comme échelle bien que paraissant un peu orientée, surtout quand ça parle d expérience religieuse.

L'expérience religieuse/avec Dieu/l'univers etc... est un passage obligatoire quand on trip avec des dosages assez forts, c'est pas spécialement orienté, c'est juste une échelle "universelle" pour décrire rapidement la puissance d'un trip. Généralement quand tu fusionne avec l'univers c'est que t'as pris une bonne petite dose !
Mais c'est vrai que ça peut paraitre un peu simpliste, je préfère l'échelle sur shroomery : https://www.shroomery.org/9067/What-do-the-different-trip-levels-Lvl-1-5-mean qui est un peu plus précise je trouve.

Jésus avait sûrement pris des champignons

T'imagines pas le nombre de personnes qui pensent ça, certains ont même émis l'hypothèse que Jésus était enfaite un champignon :D https://en.wikipedia.org/wiki/The_Sacred_Mushroom_and_the_Cross
 

R2d2

Elfe Mécanique
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18 Mar 2018
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Merci trickster, cette échelle est pas mal oui.

Mais ce qui me chiffonne c est ce besoin que nous, humains, avons d imaginer qu on fusionne avec l univers, la matrice ou dieu. J aurais tendance à chercher une façon plus objective de décrire cet état. Après c est consensuel et fait que tous ceux qui l ont vécu puissent parler de la même chose en se comprenant.

Mdr pour le texte sur les champignons.

Quand j étais ado je pensais sérieusement que Jésus était schizophrène ^^
 
D

Deleted-1

Invité
Ce n'est pas vraiment une question d'imaginer qu'on fusionnerait avec l'univers, c'est plutôt une question de culpabilité existentielle, enfin c'est ce que relate la psychanalyse d'Otto Rank lorsqu'il traite du Traumatisme de la naissance.

En gros la culpabilité la plus absolue, originelle et intime est le fait de se sentir vivant, et elle découle de sa naissance, lorsque apparait son angoisse de séparation d'avec sa mère, c'est la rupture que le corps et l'esprit subissent en passant d'un état fœtal de bien être total à un état de mal être où le nourrisson doit respirer pour ne pas mourir après avoir plus ou mois morflé dans le passage étroit, ce goulot d'étranglement qu'est l’utérus de sa mère (en gros on parle de culpabilité maternelle).

Ensuite au fil de son évolution on développe différents types de culpabilité, notamment avec les interdits parentaux et sociétaux que l'on intériorise vers l'âge de 4/6 ans, on parle alors de développement du surmoi lors de la phase œdipienne (en gros c'est la culpabilité paternelle qui équilibre la culpabilité maternelle).

De ces deux types de culpabilité va se structurer sa culpabilité relationnelle, en gros comment l'on va se comporter avec les gens et avec soi-même. Pour faire simple, si l'on ne s'aime pas l'on ne peut pas aimer autrui, et on vit des histoires compliquées (pour schématiser disons qu'une légère culpabilité va faire que tu vas te mettre quelques caisses à l'alcool le week end, alors qu'une grosse culpabilité va faire que tu vas enchainer les black out ou faire des OD régulièrement). A partir de là on comprend qu'on se fait du mal, et on veut dépasser cette haine de soi, surmonter sa culpabilité par divers moyens, soit en s'en prenant aux gens ou s'en faisant du mal impulsivement (scarification, tentative de suicide, accidents en tout genre, en gros faut que le corps souffre pour reconnecter avec soi), ou alors au contraire on peut essayer de reconnecter avec soi en renouant avec son "enfant intérieur" dans un dialogue intérieur, et rechercher une paix intérieure via une philosophie de vie, plutôt qu'une vie dure qu'on endure. En gros ça revient à entretenir une meilleure relation avec soi-même, et autrui, pour se sentir mieux dans sa peau, donc moins coupable.

Ce dialogue intérieur ce sont des petites voix qui parlent en toi, disons que c'est ta culpabilité maternelle qui s'entretient avec tes culpabilités paternelle et relationnelle, et plus tu vas loin dans ce délire, en gros en remontant le fil de toi-même jusque ton inconscient que t'avais laissé loin derrière toi tellement tu souffrais, plus tu fusionnes avec l'univers, la matrice ou Dieu, selon tes croyances. Ta culpabilité te connecte directement avec tes origines, et chez certains c'est un véritable besoin que de remonter jusqu'à la source de leurs troubles, de reconnecter avec eux-mêmes pour régler leur problème, alors que d'autres enchaine les accidents tragiques sans comprendre qu'ils répètent des schémas toxiques. En fait ce besoin d'introspection est naturel, ça arrive à de nombreuses personnes dans ce qu'on appelle la crise d'adolescence ou de milieu de vie. Le corps change, l'esprit change, et la culpabilité pousse à vivre des trucs chelous, mais comme on expérimente tous la chose différemment, on en parle tous différemment.

En fait ce besoin d'imaginer qu'on fusionne avec l'univers, la matrice ou Dieu, c'est un besoin de se rassurer quand à ses culpabilités ignorées, et de reconnecter avec soi-même dans une quête de ses propres mystères, de tout ce que contient son inconscient comme refoulement en liens avec ses culpabilités, donc ses hontes, ses angoisses, ses fantasmes cachées, etc.
 

R2d2

Elfe Mécanique
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18 Mar 2018
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Laura Zerty a dit:
A partir de là on comprend qu'on se fait du mal, et on veut dépasser cette haine de soi, surmonter sa culpabilité par divers moyens, soit en s'en prenant aux gens ou s'en faisant du mal impulsivement (scarification, tentative de suicide, accidents en tout genre, en gros faut que le corps souffre pour reconnecter avec soi), ou alors au contraire on peut essayer de reconnecter avec soi en renouant avec son "enfant intérieur" dans un dialogue intérieur, et rechercher une paix intérieure via une philosophie de vie, plutôt qu'une vie dure qu'on endure. En gros ça revient à entretenir une meilleure relation avec soi-même, et autrui, pour se sentir mieux dans sa peau, donc moins coupable.

Ce dialogue intérieur ce sont des petites voix qui parlent en toi, disons que c'est ta culpabilité maternelle qui s'entretient avec tes culpabilités paternelle et relationnelle, et plus tu vas loin dans ce délire, en gros en remontant le fil de toi-même jusque ton inconscient que t'avais laissé loin derrière toi tellement tu souffrais, plus tu fusionnes avec l'univers, la matrice ou Dieu, selon tes croyances. Ta culpabilité te connecte directement avec tes origines, et chez certains c'est un véritable besoin que de remonter jusqu'à la source de leurs troubles, de reconnecter avec eux-mêmes pour régler leur problème, alors que d'autres enchaine les accidents tragiques sans comprendre qu'ils répètent des schémas toxiques. En fait ce besoin d'introspection est naturel, ça arrive à de nombreuses personnes dans ce qu'on appelle la crise d'adolescence ou de milieu de vie. Le corps change, l'esprit change, et la culpabilité pousse à vivre des trucs chelous, mais comme on expérimente tous la chose différemment, on en parle tous différemment.

En fait ce besoin d'imaginer qu'on fusionne avec l'univers, la matrice ou Dieu, c'est un besoin de se rassurer quand à ses culpabilités ignorées, et de reconnecter avec soi-même dans une quête de ses propres mystères, de tout ce que contient son inconscient comme refoulement en liens avec ses culpabilités, donc ses hontes, ses angoisses, ses fantasmes cachées, etc.

C'est toute l'essence de l'introspection que tu décris ici.
Si je te suis, la lucidité consiste ici à prendre conscience de la nécessité, afin de ne plus "endurer" sa présence à soi, qu'il est temps d'aller chercher les racines de son mal être, temps de se pardonner, de se réconcilier avec son soi passé?
 
D

Deleted-1

Invité
Euh ce n'est pas mon avis, parce que je trouve qu'il y a une connotation morale dans le fait d'associer lucidité et réconciliation avec soi-même, comme si c'était un devoir que d'aller bien en toute conscience, voire de ne plus "endurer" sa présence à soi, ce qui reviendrait à butter sa conscience (tout ceux qui ont essayé diront que ce n'est pas une bonne direction pour gagner en lucidité, on a besoin de sa conscience pour vivre).

J'ai vu que les gens avaient jusque là répondu à qu'est-ce que c'est que la lucidité, plutôt qu'aux limites de la lucidité lorsqu'on perd pied. Pour ma part je dirais que la lucidité dépend de comment l'on perçoit les informations que captent notre cerveau (en gros ce l'esprit fait de ses perceptions sensorielles, de ses aperceptions et proprioceptions, est-ce qu'il les refoule ou les déni, ou les accepte et écoute ce que dit le corps ?), et comment l'on traite ces informations perçues (ce qu'on en fait en le transformant en raisonnement, en entendement).

Jung développe sa typologie sur différentes orientations, et en me calquant sur ses travaux, je dirais qu'en fonction de son type de personnalité propre (donc de sa subjectivité), plus l'on colle à ses fonctions de base, plus on est lucide. C'est à dire que plus on est en accord avec soi-même, plus sa pensée est lucide et harmonieuse. Donc dans un sens ça rejoint ce que tu dis sur le fait de se réconcilier, mais l'on peut aussi être lucide dans la confrontation avec soi-même, par exemple lorsqu'on va à l'encontre de son ego qui nous fait nous mentir à nous-même, en dévoilant quelques masques (ce qui demande un certain travail au corps, dans sa propre tête, on en revient au fait d'écouter ses perceptions à partir de ses sensations/émotions issues du corps, et de voir comment l'esprit construit une pensée lucide à partir de ses informations).

Pour en revenir à la drogue, et en abordant la lucidité sans connotation morale, par exemple les stimulants régulent nos affectent en privilégiant notre intellect. Cela ne veut pas dire que l'on est plus intelligent, mais que l'on est plus dans une dynamique d'ego en gravitant dans des états d'esprit logique ou la raison domine sur l'émotion, ce qui revient selon moi à une forme d'extra lucidité (impression de tout comprendre, de tout maitriser), sauf que la notion de vérité n'a ici pas sa place. En gros on peut réfléchir sous stim de manière supra logique tout en racontant n'importe quoi (il y a là une structure paranoïaque où l'on raisonne juste, mais sur des bases fausses, c'est le problème lorsqu'on écoute plutôt son esprit que son corps, on se ment plus facilement à soi-même en se racontant ce qui nous arrange, ego +++).

Sous psyché, quand on se laisse aller la raison est moins dominante que l'intuition (je trouve), et l'on éprouve plus facilement ses sensations/émotions que sous stims par exemple. Cette tendance intuitive fait que l'on a une vision globale des choses, qu'on a pas besoin de poser des mots sur tout comme sous stim, parce que la sensation de tout comprendre prédomine sans être dans une dynamique paranoïaque, et c'est là une autre forme de lucidité, plus spirituelle, plus immersive. Sauf qu'en revenant de ce genre de trip où on a comprit intuitivement le pourquoi du comment de l'univers, on n'est pas capable d'expliquer le phénomène...alors qu'expliquer sa défonce avec un stimulant est plus facile, parce qu'il suffit de décrire le kiffe ressenti, ce qui est plus simple et ne demande pas de notion particulière de philosophie ou de psychologie, nécessaires pour évoquer le trip psychédélique (du moins en profondeur, dans ses mécaniques psychiques).

Sous dissociatif, j'ai l'impression que le délire est plus sensitif, et que l'on a cette capacité à rentrer dans des détails microscopiques autant que s'aventurer comme sous psyché dans la matrice de l'univers, en percevant intuitivement le tout (soi dans son environnement, à l'échelle planétaire, universelle). L'attention est donc très large et la lucidité peut englober un grand nombre de chose, ou se focaliser au contraire sur une unique phénomène en le détaillant dans ses caractéristiques les plus précises et intimes. Après c'est là qu'il faut comprendre la mécanique dissociative, faisant que l'esprit peut autant être très très attentionné et supra lucide, comme totalement déconnecté et absolument pas lucide (genre breakthrough dans une phase d'ego death). Bref la lucidité sous disso c'est quitte ou double, les deux tendances opposées étant les deux faces de la même pièce, les deux contraires d'un même panel d'effet.

Et on retrouve toutes ces phases sous cannabis, cette drogue si variée sur le plan des effets (ça stimule, ça rappelle un côté psyché, et ça dissocie en inhibant ou désinhibant l'usager).

En gros mon point de vue est que la lucidité dépend surtout de son état de dissociation, en fonction de si l'on est très attentionné ou pas du tout, bref ça va ça vient par phase alternées ou intriquées, que ça soit sous stim (ou l'on est plutôt attentionné donc lucide), sous psyché où l'on est plutôt dissocié dans une phase intuitive (donc lucide mais dans une forme plus globale et peu intelligible), sous disso où là c'est quitte ou double (disons que pendant la montée on est très attentionné et lorsque l'esprit se détend on passe de On à OFF en devenant mega intuitif au point de dissoudre son ego dans une bouillie sensorielle et émotionnelle, avant de retrouver son ego, donc une part de lucidité plus mentale, plus portée sur l'intellect que l'affectif, en gros c'est la stimulation résiduelle de fin de trip, que l'on retrouve aussi sous psyché, on arrive pas à dormir et ça jacte beaucoup trop là haut).

J'espère ne pas avoir été trop confus, c'est pas évident de prime abord, faudrait que je développe tout ça dans un article prochainement.
 

silanun

Matrice périnatale
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HELLO
lucide or not lucide, humm?
A notre époque, entre l'alcool,la caféine, les anti-dépresseurs, les anxio et j'en passe.
Qui peut dire ou se trouve la lucidité.
 

grivois

Psychonaut
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https://sites.google.com/site/psychologieesoterique/glossaire-1/lucidite


[...]Je pourrai continuer à m'étendre sur les manières dont l'illusion prend au piège le disciple imprudent, mais ce que j'en ai dit suffira sans doute à provoquer en vous l'analyse constructive qui conduit de la connaissance à la sagesse. Vous avez remarqué que les sept voies principales de l'illusion sont :

1. La voie de la fausse perception.

2. La voie de la fausse interprétation.

3. La voie de la fausse appropriation.

4. La voie de la fausse direction.

5. La voie de la fausse intégration.

6. La voie de la fausse incarnation.

7. La voie de la fausse application.

Le Mirage, problème mondial

p 39 à 46.
Le véritable amour ou sagesse voit avec une clarté parfaite les imperfections de chaque forme, et tend chaque effort pour aider la vie intérieure à se libérer des entraves. Il reconnaît sagement ceux qui ont besoin d'aide et ceux qui ne nécessitent pas son attention. Il entend avec précision et voit la pensée du cœur, cherchant toujours à fondre en un tout les travailleurs dans le champ du monde. Ceci n'est pas accompli aveuglément mais avec discrimination et sagesse, séparant les vibrations contraires et les plaçant dans des situations diverses. Trop d'accentuation a été mise sur ce qui est appelé l'amour, interprété par l'homme suivant sa place dans l'évolution, et pas assez sur la sagesse, qui est l'amour s'exprimant dans le service, un service qui reconnaît la loi occulte, la signification du temps, et le point atteint. Lettres sur la Méditation Occulte p 278.[...]
 
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