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[Sujet de la Semaine] Le consommateur dans la société

Skruffy

Holofractale de l'hypervérité
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26 Jan 2018
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Il me semble que l'immense majorité des consommateurs qui m'entourent sont inséré dans la société, ils travaillent, achètent, partent en vacances, vont voter ou pas. Ce sont des gens parfaitement normaux qui de temps en temps, dans leur appart ou dans un festoche, vont se mettre la tête à l'envers le temps d'une soirée, puis se lever le lendemain pour aller bosser. Et je parle même pas de ceux qui se fume un bon pétard le matin avant d'aller taffer dans un hotel quatre étoiles, ou de ceux qui prennent un taz avant leur service de nuit au Mcdo.

Les drogués sont partout, ils conduisent ton bus de ville, ils te servent à manger, ils dirigent ton entreprise, ils tondent ta pelouse, ils font pousser tes tomates bio... Ils sont partout et indétectables (le plus souvent) car intégrés.
 

Morning Glory

Holofractale de l'hypervérité
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13 Oct 2012
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Vous semble t'il qu'il soit compatible d'être un consommateur, et d'avoir une place dans la société ?
Fonctionnellement ouai une place on en a une de gré ou par la force des choses, Skruffy +1.

Mais on a pas de place en tant qu'usagers, du moins pour les drogues socialement inacceptées. Seulement en restant cachés, donc de ce point de vue du coup non, je trouve pas qu'on aie vraimen t une place dans la société en fait, nous sommes des clandestin.e.s, rien de plus rien de moins.
Je pense que la société (ou en tout cas, Mr et Mme Toutlemonde) voudrait juste notre place en prison ou en HP en fait^^ Ou alors c'est ma parano/phobie qui parle.


Si non, en voudriez-vous une ? Ou préférez vous rester en marge ?
Déjà en tant qu'individue, c'est compliqué haha, oui parce que c'est important pour sociabiliser et manger, non parce que cette société est juste malade et l'intégrer revient à participer de près ou de loin à notre suicide collectif >_>

Mais en tant qu'usagère, ça se simplifie (quoique): usager de stups n'est pas une fonction en soi (la société nous voit comme ça quoi, une fonction qui apporte de la rentabilité, on est pas jugés en tant qu'humains mais plus par notre utilité, l'expression-insulte "tu sers à rien" le démontre clairement je trouve).
Juste être acceptés pour ce qu'on est, de façon plus juste tout comme les usagers de drogues légales, ça coule de source.

Après, je pense pas que ce soit un point en faveur de la chasse aux sorcières car elle cause bien plus de dégats que ce qui suit et que je considère comme bien (ça reste un effet iatrogène), mais en tant qu'opprimés d'un même groupe la cohésion sociale et les liens sont plus forts. On le voit à diverses échelles et dans tous les groupes de majorité vs minorités, les gens plus dans la norme vont globalement tendre plus vers l'individualisme, les autres vers le communautarisme, si je me souviens bien de mon cours.
Faut pas aller trop vers l'un ni vers l'autre mais justement, notre société occiidentale "moderne" penche vachement trop d'un côté à mon goût quand même^^"
Du coup je me dis que sans la prohibition y a des gens que je n'aurais pas connus, ou pas tissé des liens pareil avec elleux. (Jpeux me tromper, maiiis...) Je m'étais d'ailleurs fait la réflexion avec une ou deux d'entre eux un jour.
 

Tridimensionnel

Holofractale de l'hypervérité
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27 Avr 2016
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Que veux-tu dire par "une place dans la société" ? Je trouve la question difficile à comprendre. Quelle société ? La grande, celle du réel, ou la société fantasmée des politiciens ? Et une place, c'est une place explicite ? Car même les "marginaux" peut être vus comme n'ayant pas de place dans la société (forcément) mais en fait ils sont à la place des marginaux, cette marge qui est toujours occupée par quelqu'un. Tout le monde a un rôle, et ça comprend les rôles de la contestataire ou de l'indifférent·e. Mais ce rôle n'a pas forcément un nom ou n'est pas forcément écrit dans le grand-plan-officiel-de-comment-les-choses-devraient-se-passer.

Quelle que soit la réponse, je pense qu'on peut déjà répondre comme l'on fait Skruffy et MG avant moi que les consommateurs se réduisent rarement à leur rôle de consommateur. Donc les individus qui se droguent, oui, on chacun leur petite place dans la société - ou peuvent choisir de s'en éloigner - c'est une réponse individuelle et qui a peu à voir avec la drogue.
Quand aux "drogués", en tant que grand groupe, qu'entité, les communautés d'auto-support leur ont bon gré mal gré créé cette place, grâce au journal d'ASUD et autres initiatives. Ça reste une place problématique : la place de la victime, du fauteur de troubles, de la personne à laquelle il faut faire de la place. Tant que durera la prohibition, notre vraie place est sur des espaces virtuels comme celui-là, ou temporaires comme une fête...
 

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Holofractale de l'hypervérité
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30 Oct 2011
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Justement, ça fait partie du "jeu" de ma question d'essayer d'identifier qu'est-ce qu'avoir un place dans la société ^^ Chacun peut l'interpréter différemment, pour certains ça peut être une place "utile", une place sociale, un place émotionnelle ....

Par cette question, je cherche aussi à inviter chacun à réfléchir comment il/elle se perçoit, comment il/elle voit la société, et sa relation avec. Et justement je remarque que vous avez tous un tronc commun, avec des subtilités assez importante qui démarque la vision de chacun :)

Et oui, les sujets de la semaine, il y a souvent (mais pas systématiquement) une sorte de sens caché, un petit jeu de sociologie :p et jusqu'à présent c'est cool, beaucoup de monde se prête au jeu, et je vous remercie ;)
 

Acacia

𝓥𝓪𝓹𝓸𝓾𝓻𝓸𝓾𝓼 𝓢𝓱𝓪𝓭𝓮𝓼蒸気の色合い
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25 Mai 2017
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J'ai l'impression qu'aussi marginal qu'on soit à part des cas extrêmes, tout le monde est d'une façon ou d'une autre intégré à la société, on mange des produits issus de notre société par exemple à moins de les cultiver sois-même .

Ensuite j'ai l'impression qu'il y'a tous les parcours de vie et toutes les classe sociales parmi les usagers de drogue, j'ai l'impression que bien souvent, ceux qui commencent déjà dans la vie en partant d'une place jugée plus "défavorable" dans la société patiera d'autant plus du stigma qui règne autour de la consommation de drogue . J'ai l'impression que, chez les consommateurs de nombreux facteurs indépendants de la drogue influent leur positionnement par rapport à la société et qu'il est impossible de généraliser .

Ensuite, faut quand même se rappeler que certaines drogues sont largement intégrées à l'ordre social tel qu'il est, la nicotine, la caféine, l'alcool, dans une certaine mesure les médicaments psychotropes et le cannabis .

Sinon il est certain qu'un cliché typique du drogué qui fait peur règne dans notre société, genre le SDF sous héro ou crack qui pue et sur qui les personnes de bonne morale aiment bien cracher . Je trouve cette stigmatisation de personnes fragiles vraiment déguelasse mais bon si ça fait du bien à des gens de se sentir supérieur à d'autres ...
 

Tridimensionnel

Holofractale de l'hypervérité
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27 Avr 2016
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MG a dit:
je me dis que sans la prohibition y a des gens que je n'aurais pas connus, ou pas tissé des liens pareil avec elleux.

Je trouve ça très vrai. La prohibition est meurtrière, elle renforce les rapports de domination et brise des vies, mais comme tout interdit elle permet aussi l'éclosion de sociabilités parallèles, a-normales. Le jour lointain où l'usage de drogues ne sera plus stigmatisé, on se souviendra parfois avec nostalgie du temps où l'on se serrait les coudes entre consommateurs méprisés.
Peut-être qu'on se reconvertira dans le grand banditisme pour retrouver ça :-D
 

amicale_du_pc

Holofractale de l'hypervérité
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3 Fev 2015
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la société c'est comme un appareil avec certaines fonctions du setup non documentées. Il faut connaître la manip pour accéder aux fonctions cachées et voir ce qu'elles révèlent... L'accès à ces réglages soi-disant non attribués se motive par toutes sortes d'intentions incohérentes entre elles et la machine sociale se détraque...
 
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