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Obsessions et Drogues

Globuleis

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13 Nov 2020
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J’ai remarqué que dans nos vies on parle souvent d’Addiction aux drogues, de Toxicomanie, de Dépendance, mais jamais on en vient à parler de ceux qui consomment sans être accros, de ceux qui entretiennent un rapport peut être plus Psychologique, plus Obsessionnel aux drogues, voire de Fascinatoire.


Ça peut paraitre un peu flou dit comme ça, mais je m’explique : je pense que la majorité d’entre nous ne sont pas des Addicts ou des Toxicomanes à proprement parler (sans aucun jugement pour ceux qui sont dans ces cas très délicats et difficiles), mais plutôt des consommateurs plus ou moins réguliers, ayant soit déjà surmonté une addiction, ayant un rapport plus sain aux drogues, ou simplement une consommation au rythme relativement libre et aux habitudes plus ou moins fortes ; tout ceci sans réelle dépendance physique aux substances.


Et pourtant c’est là qu’il y’a une profonde nuance je pense. Je prends mon cas en exemple pour l’illustrer : j’entretiens depuis l’adolescence un rapport très particulier à la came, j’ai traversé des phases ou j’étais constamment défoncé, pour tout arrêter du jour au lendemain pendant près de 2 ans, avant de revenir à une consommation plus douce, espacée de mois pour les hallucinogènes. Mais aujourd’hui, si je consomme tout au plus quelques joints par mois, et encore, il se passe quelque chose au fond de mon crâne de bien plus viscéral : je pense chaque jours à ma prochaine défonce, sans m’en rendre compte, sans même savoir quand ni comment, j’attend inconsciemment la prochaine fois comme un mirage au loin qui me fascine, comme la carotte au bout du fil qui me pousse à avancer car je sais qu’un jour ce moment « extraordinaire » arrivera. Je suis donc complètement obsédé, absorbé par la simple idée que je reprendrais un de ces jours, et je ne peux pas m’en empêcher.  

Alors, les rares fois où j’ai tenté d’imaginer une vie sans autres consos, je tombe rapidement en déprime, je peux même en pleurer. Impossible pour moi de me mettre à la place de ceux qui n’ont jamais consommé, tant c’est contradictoire et inconcevable dans mon esprit. Je peux rester dans cet état, sobre, des mois voir des années, mais au final toujours guidé par l’idée que quelque part dans mon avenir je consommerais à nouveau, et ça m’est presque vital. Les drogues jouent chez moi, et chez bien d’autres aussi je pense, un rôle non pas physique, mais bien plus psychologique, de maintient de l’équilibre mental, de mon envie de découvrir l’avenir, ; un spectre fascinant qui me berce doucement.


J’aimerais donc discuter de l’importance que peuvent jouer les drogues à plus grandes échelles sur nos consciences, qui bien au-delà de simplement nous permettre pendant un bref moment de nous évader, de plonger dans des expériences fabuleuses, s’assoient sur nos cerveaux et leur permettent d’avancer même dans les moments les plus durs. Je pense sincèrement que les drogues, et tout ce qui altère l’esprit, ont au sein de l’humanité une place plus que centrales, ne serait-ce que par leur présence, l’idée que ces expériences existent, et non pas forcément et seulement par leur consommation. Il suffit d’imaginer l’espace d’un instant, un monde sans aucunes drogues…

Humains et drogues ne peuvent se séparer selon moi, et c’est un amour étrange qui se retrace depuis la nuit des temps.

Qu’en pensez-vous ? Je ressentais le besoin d’en parler, je suis sûr que beaucoup auront des avis différents et singuliers, et c’est justement l’occasion d’en discuter.

Merci !
 

Acacia

𝓥𝓪𝓹𝓸𝓾𝓻𝓸𝓾𝓼 𝓢𝓱𝓪𝓭𝓮𝓼蒸気の色合い
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25 Mai 2017
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J'ai tendance à beaucoup fantasmer mes trips des semaines avant d'en prendre, si je fais un break mon premier joint, rien que ce matin au réveil j'avais une pensée pour la DMXE ou d'un foutu Zopiclone là à la place du Diazépam .

Tu m'étonnes que ça obsède 0 effort, confort et plaisir maximal . Je me rend également compte que j'ai énormément de mal à envisager une vie sans plus jamais altérer ma conscience par des prod, j'aime pas cette vision de la vie, dans mon idéal je serais heureux sobre autant de temps que je veux et les prod seraient une cerise sur la gateau que JE contrôle, mais regarder le gateau, le trouver nul et baver sur la cerise qui est pas là... je trouve ça malsain au final meme si je fais .

Métaphore filée vraiment nulle, ta vie est un gateau, les prod ne sont que la cerise .

Du coup ouais, je connais bien ce sentiment mais pour moi il n'est pas différent fondamentalement de l'addiction, j'ai justement l'impression que cette fascination, c'est le début de l'addiction psychologique ...

Chez moi en tous cas, j'ai l'impression que les périodes ou "je bave" je plus sur les prod et mes futures perches, c'est les moments où je déprime le plus et où je ne trouve rien pour remplir "LE VIDE" de la vie sobre ; mais j'ai l'impression que la seule chose à faire qui peut marcher à long terme, c'est de l'affronter une bonne fois pour toute, le combler par des loisirs, des relations, apprendre, bref, vivre quoi ! 

Je sais pas si je projette ma pensée sur les autres, mais chez moi, quand je suis en mode craving X ou Y produit me donne atrocement envie, j'en oublie qu'il y'a plein de trucs cool à faire sobre qui m'occuperaient assez l'esprit pour plus avoir envie de me défoncer .

En tous cas, je sas que si moi, je laisse ce sentiment là grandir, ça part en addiction psychologique .
 

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Holofractale de l'hypervérité
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30 Oct 2011
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J'ai jamais ressenti personnellement cette obsession de la consommation, mais plus une obsession intellectuelle. Passé les lunes de miel où je découvre un produit et qu'il m'obsède intellectuellement, je me lasse très vite des effets au point souvent de faire une fixette sur un prod pendant des mois, en prendre 4-5 fois et ne plus jamais y toucher.

J'ai un rapport assez étrange à la drogue j'ai l'impression car je retrouve rarement ça chez la plupart des consommateurs que je cottoie
 

Globuleis

Neurotransmetteur
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13 Nov 2020
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Acacia a dit:
J'ai tendance à beaucoup fantasmer mes trips des semaines avant d'en prendre...

Moi j’aime bien ta métaphore de la cerise sur le gâteau ahah !
 
N’empêche que je vois complètement ce que tu veux dire à travers tout ceci, je suis d’accord sur le fait que souvent cette obsession prend une place plus importante surtout dans les moments de déprime, et surtout de « vide » comme tu le dis, mais je remarque aussi chez moi que c’est constant dans d’autres moments. Du genre après une journée super heureuse, à l’occasion d’un séjour en famille, d’une balade en forêt, ou toute activité qui me fait du bien : je me dis toujours « ah ouais, là ce serait super cool de tripper », quand bien même je ne le fais jamais, n’ait même pas le matos avec moi. Cette simple pensée de me dire qu’ici, à ce moment, ce serait cool de consommer me suffit étrangement à stimuler mon envie, et créé en même temps une pseudo-déception de ne pas le faire… assez bizarre dis comme ça.


Mais dans le fond, et j’en discutais ailleurs aussi, la vraie question c’est est-ce qu’il y’a vraiment différentes formes d’addictions (physiques/psychologiques…) ? Et surtout, est-ce qu’on peut changer quelque chose à ses obsessions, et est-ce que c’est mal d’être dans cette situation à tout le temps se fasciner pour nos prises ?
 
Pour moi, une addiction physique fait inexorablement souffrir le corps factuellement, alors que quand ça relève de l’obsession, avec une maitrise de nos prises, c’est plus comme je le disais la carotte au bout du fil qui nous tire, nous pousse, mais ne nous fait pas fondamentalement mal si ce n’est en créant un fantasme assez malsain…


C’est pour ça que je prend toute cette question de l’obsession d’un point de vue plus global aussi, dans le sens où les drogues rien que par leur existence et l’idée qu’on puisse consommer peuvent influencer beaucoup de choses dans le cheminement de nos vies. Oui c’est vrai il y’a pleins de choses à faire pour oublier la défonce, voir des gens, sortir, créer, mais dans le fond je n’ai pas du tout envie d’oublier la défonce et de me perdre d’amour pour la conso, c’est malheureusement/heureusement un des piliers de ma vie et comme on le dit tous les deux, une vie complètement sobre ferait très mal, voir insurmontable ; mais c’est justement ça le jeu de la vie…donc la défonce fait partie de la survie on va dire ahah !   :)


Cookies a dit:
J'ai jamais ressenti personnellement cette obsession de la consommation...

Peut-être pas à 100%, mais je vois ce que tu veux dire car j’ai plus ou moins reproduis le même schéma avec la Salvia, LSD, truffes, champis…

Mais pour moi cette obsession intellectuelle fait partie de la fascination et de l’obsession générale. Dans le sens où pendant des mois je me plongeais dans une seule substance pour essayer de tout en connaitre, emmagasiner le plus d’infos sur des articles, trip-report, films, etc… Tout ce qui renvoyais de prêt ou de loin à la prod m’absorbais et j’étais encore une fois, obsédé par mes idées. Mais une fois le trip fait, je ne touche plus à la substance et reproduis le même schéma avec d’autres, ou fait une pause.

Dans ton cas, tu te lasses après plusieurs prises ou pendant le trip en lui-même si ce n’est pas indiscret ?
 

Tridimensionnel

Holofractale de l'hypervérité
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Je peux le déplacer en section topic hebdo ? :3

Je comprends ce concept de l'obsession, dans mon cas : recherches documentaires, besoin de comprendre et surtout de participer à des discussions, presque plus de plaisir à parler de drogues qu’à en prendre. Peu de consommation, mais je n’imagine plus ma vie sans, ce serait comme effacer des dimensions de moi-même. J’avoue que j’ai même dû mal à projeter comment font les gens qui ne consomment jamais... un peu comme une personne ayant voyagé considère ceux qui n’ont jamais quitté le village, et ne le souhaitent pas.
 

Globuleis

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Tridimensionnel a dit:
Je peux le déplacer en section topic hebdo ? :3

Yep bien sur, je ne suis pas un grand habitué du site je l'ai placé où bon me semblait  :)


D'ailleurs nos pensées se recoupent plus ou moins toutes autour de cette question de l'obsession, mais est-ce qu'au final vous pensez que cette fascination peut vous faire du mal ? Pas d'addiction, simplement ces idées récurentes dans nos vies. Parce que oui comme tu dis beaucoup ne font jamais le premier pas, par peur, par refus, et c'est totalement compréhensible, mais une fois qu'on l'a fais une fois, je ne vois pas comment se séparer des drogues à part dans le cas de mauvaises expériences, de grandes souffrances... 

Personnellement, je sais qu'avant même ma première fois, j'étais déjà absorbé ahaha. Aujourd'hui on me conseille de faire des thérapies où d'en parler, parce que c'est "anormal" d'être fasciné par ça, mais bon je ne sais pas, je n'ai jamais ressenti ça comme un problème, une douleur, au contraire c'est une des choses qui peut m'apporter le plus et m'ouvrir les yeux sur de profondes souffrances en moi, bien plus qu'un médecin.
 

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Holofractale de l'hypervérité
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Je pense qu'on peut se séparer des drogues , même après une obsession, ça dépend juste du caractère de chacun.
J'ai toujours cru qu'un monde sans drogue serait inimaginable pour moi, aujourd'hui que j'en ai fait un peu le tour (en tout cas de ce qui m'interessait), je me dis qu'en fait, ce ne serait pas bien grave de plus jamais rien prendre.
 
P

Phenyl

Invité
Globuleis a dit:
J’ai remarqué que dans nos vies on parle souvent d’Addiction aux drogues, de Toxicomanie, de Dépendance, mais jamais on en vient à parler de ceux qui consomment sans être accros, de ceux qui entretiennent un rapport peut être plus Psychologique, plus Obsessionnel aux drogues, voire de Fascinatoire.


Ça peut paraitre un peu flou dit comme ça, mais je m’explique : je pense que la majorité d’entre nous ne sont pas des Addicts ou des Toxicomanes à proprement parler (sans aucun jugement pour ceux qui sont dans ces cas très délicats et difficiles), mais plutôt des consommateurs plus ou moins réguliers, ayant soit déjà surmonté une addiction, ayant un rapport plus sain aux drogues, ou simplement une consommation au rythme relativement libre et aux habitudes plus ou moins fortes ; tout ceci sans réelle dépendance physique aux substances.


Et pourtant c’est là qu’il y’a une profonde nuance je pense. Je prends mon cas en exemple pour l’illustrer : j’entretiens depuis l’adolescence un rapport très particulier à la came, j’ai traversé des phases ou j’étais constamment défoncé, pour tout arrêter du jour au lendemain pendant près de 2 ans, avant de revenir à une consommation plus douce, espacée de mois pour les hallucinogènes. Mais aujourd’hui, si je consomme tout au plus quelques joints par mois, et encore, il se passe quelque chose au fond de mon crâne de bien plus viscéral : je pense chaque jours à ma prochaine défonce, sans m’en rendre compte, sans même savoir quand ni comment, j’attend inconsciemment la prochaine fois comme un mirage au loin qui me fascine, comme la carotte au bout du fil qui me pousse à avancer car je sais qu’un jour ce moment « extraordinaire » arrivera. Je suis donc complètement obsédé, absorbé par la simple idée que je reprendrais un de ces jours, et je ne peux pas m’en empêcher.  

Alors, les rares fois où j’ai tenté d’imaginer une vie sans autres consos, je tombe rapidement en déprime, je peux même en pleurer. Impossible pour moi de me mettre à la place de ceux qui n’ont jamais consommé, tant c’est contradictoire et inconcevable dans mon esprit. Je peux rester dans cet état, sobre, des mois voir des années, mais au final toujours guidé par l’idée que quelque part dans mon avenir je consommerais à nouveau, et ça m’est presque vital. Les drogues jouent chez moi, et chez bien d’autres aussi je pense, un rôle non pas physique, mais bien plus psychologique, de maintient de l’équilibre mental, de mon envie de découvrir l’avenir, ; un spectre fascinant qui me berce doucement.


J’aimerais donc discuter de l’importance que peuvent jouer les drogues à plus grandes échelles sur nos consciences, qui bien au-delà de simplement nous permettre pendant un bref moment de nous évader, de plonger dans des expériences fabuleuses, s’assoient sur nos cerveaux et leur permettent d’avancer même dans les moments les plus durs. Je pense sincèrement que les drogues, et tout ce qui altère l’esprit, ont au sein de l’humanité une place plus que centrales, ne serait-ce que par leur présence, l’idée que ces expériences existent, et non pas forcément et seulement par leur consommation. Il suffit d’imaginer l’espace d’un instant, un monde sans aucunes drogues…

Humains et drogues ne peuvent se séparer selon moi, et c’est un amour étrange qui se retrace depuis la nuit des temps.


Bonjour,

Je souhaitais réagir,

Tu parles d'addictions, et le mot "obsession" fait son apparition dans ton texte.
Pour moi, c'est peut-être un problème. Cela pourrait dénoter une tendance problématique à consommer des drogues. Il ne faut pas que ce soit obsessionnel à mon humble avis, sinon tu entretiens une tendance à rechuter. Gaffe! 
D'ailleurs tu fumes tous les jours. 

Ce que tu écris me fait penser à l'ancien usager de coke qui, de temps en temps, ressent le "parfum" de la coke au fond de ses narines et repense au plaisir qui va suivre. Ça montre que la personne peut rechuter car l'envie surgit sans y penser. Et ce, d'autant plus si c'est obsessionnel. Évidemment, ce sera moins "grave" si on ressent mentalement le parfum d'un café...

Tu as connu des excés de "came", pour tout arrêter du jour au lendemain. Je serais curieux de savoir de quelles drogues il s'agit et ta façon de te "défoncer" avec ces drogues. Ça pourrait être intéressant d'en parler, car j'ai traversé des choses similaires pendant une longue partie de ma vie.

L'usage de drogues de nos jours comme lors de notre évolution a trés probablement joué un rôle important dans ce que nous sommes. On a des exemples récents comme l'usage de certains psychédéliques ouvrant la voie à des façons de penser hors des chemins battus, et d'être créatif de manière peu habituelle. Nous avons des grottes recouvertes de peintures rupestres semblant montrer que l'usage des psilos est très ancien.  Nous disposons aussi de "fossiles vivants" si vous me permettez de m'exprimer ainsi: des "tribus" d'amazonie par exemple qui pourraient nous renseigner, par leurs habitudes, sur nos façons de vivre il y a plus de 10 000 ans; on voit que l'usage "encadré" de psychédéliques, de drogues donc, semble être un important ciment social dans ces tribus, dans les rites d'initiation, etc. Il y a un usage médical, rituel, cultuel... Je m'arrête là.

Bref, l'usage semble être en nous, humains (pas que pour les humains peut-être...!) mais l'obsession et l'addiction sont des sujets à réfléchir... 
Je pense que tout usage doit se faire dans un cadre social organisé bien déterminé pour éviter les dérives de toutes sortes... En particulier actuellement. D'où le danger des prohibitions excessives dans nos sociétés qui ne permettent pas d'encadrer un usage sain et intelligent.
 

Tridimensionnel

Holofractale de l'hypervérité
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Nous disposons aussi de "fossiles vivants" si vous me permettez de m'exprimer ainsi: des "tribus" d'amazonie par exemple qui pourraient nous renseigner, par leurs habitudes, sur nos façons de vivre il y a plus de 10 000 ans

Hors-sujet mais je voudrais juste réagir par rapport à ça. Ça revient à considérer les peuples de chasseurs-cueilleurs comme des « primitifs », comme des êtres « naturels » alors que nous on serait évolués, comme si eux n’avaient pas bougés pendant 10k ans, n’avaient jamais changé d’habitude ni d’environnement, ni connu de culture / dynastie / révolutions. Ce qui est assez occidentalo-centré et fantasmé, pour ne pas dire raciste. L’absence d’écriture, et donc d’Histoire, porte à ce lissage du passé, mais ce n’est pas parce qu’on ne peut pas connaître que ça n’a pas eu lieu.

C’est ensuite assez peu réaliste. Si on considérait que les habitudes sont uniquement le fruit des conditions d’existence, un amazonien vit dans un environnement fort différent de l’Europe d’il y a 10k ans, donc ce n’est pas transposable. Et quand on voit la diversité culturelle des peuples de chasseurs-cueilleurs existants, ainsi que de ce qu’on sait des peuples néolithiques et mésolithiques, on comprend qu’il y a autre chose qui est en jeu, et que ce serait incorrect d’attribuer à l’un la culture de l’autre.
 

Skruffy

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Content de voir que l’islamo-gauchisme universitaire est bien implanté ici! (No joke hein)
 
P

Phenyl

Invité
Tridimensionnel a dit:
Nous disposons aussi de "fossiles vivants" si vous me permettez de m'exprimer ainsi: des "tribus" d'amazonie par exemple qui pourraient nous renseigner, par leurs habitudes, sur nos façons de vivre il y a plus de 10 000 ans

Hors-sujet mais je voudrais juste réagir par rapport à ça. Ça revient à considérer les peuples de chasseurs-cueilleurs comme des « primitifs », comme des êtres « naturels » alors que nous on serait évolués, comme si eux n’avaient pas bougés pendant 10k ans, n’avaient jamais changé d’habitude ni d’environnement, ni connu de culture / dynastie / révolutions. Ce qui est assez occidentalo-centré et fantasmé, pour ne pas dire raciste. L’absence d’écriture, et donc d’Histoire, porte à ce lissage du passé, mais ce n’est pas parce qu’on ne peut pas connaître que ça n’a pas eu lieu.

C’est ensuite assez peu réaliste. Si on considérait que les habitudes sont uniquement le fruit des conditions d’existence, un amazonien vit dans un environnement fort différent de l’Europe d’il y a 10k ans, donc ce n’est pas transposable. Et quand on voit la diversité culturelle des peuples de chasseurs-cueilleurs existants, ainsi que de ce qu’on sait des peuples néolithiques et mésolithiques, on comprend qu’il y a autre chose qui est en jeu, et que ce serait incorrect d’attribuer à l’un la culture de l’autre.

Raté. Non. Pas raciste du tout. Et toi?

Si j'ai employé le terme "fossiles vivants", c'est premièrement par déformation professionnelle. D'ailleurs j'ai posé des guillemets car le sens de fossile vivant est différent. La raison de l'emploi de ce terme était de faciliter la compréhension, ce qui n'a pas fonctionné avec toi.

Mais surtout c'était un terme utilisé à établir des similitudes des tribus actuelles utilisant des psychédéliques (Je ne suis pas raciste du tout, au contraire, je trouve les "progressistes" du monde "moderne" et la plupart des autres peuples actuels bien lamentables, et j'adorerais les quitter si je pouvais vivre avec ces tribus qui mènent selon moi une vraie vie naturelle, libre, et rationnelle car en harmonie avec la nature) avec ce qu'on peut par exemple observer sur des sites comme Tassili, Selva Pacuala, etc. 
Les attraits communs aux psychédéliques en ce qui concerne ces deux époques semblent montrer que les psychédéliques jouent un rôle central pour l'humanité depuis trés longtemps.
D'où l'importance de souligner l'importance du cadre social (usage encadré) pour un usage raisonné des drogues, du danger de la prohibition qui occulte les cadres, et c'est ce qui m'a amené à commenter sur les comportements obsessionnels de drogues.

Pas hors-sujet Sieur.

Ceci dit, il ne faut pas oublier que ces peuples  américains furent isolés jusqu'au 15ème siècle CE de la peste invasive des sauvages européens depuis la fonte du pont de glaces suite à la dernière déglaciation. Ils sont donc restés purs, contrairement à nous.

Qui est raciste...? Au contraire, j'admire la vie en harmonie, et ai en horreur les sociétés dites "modernes" comme les nôtres.

Ne serais-tu pas un ardent défenseur des ONGs qui prétendent œuvrer pour la protection de ces peuples sains, alors que ce faisant ces ONGs les pervertissent hypocritement en les trompant de manière à les réduire en esclavage dans un monde fou dominé par l'argent, l'hypocrisie, l'individualisme et la folie destructrice de nos milieux naturels?

Je trouve tes vues racistes, ou naïves.
Bien à toi.
 

Tridimensionnel

Holofractale de l'hypervérité
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Du calme Alphonse ! Ce n'est pas toi que j'attaque. Je sais que c'est désagréable de s'entendre dire qu'on aurait des idées racistes, mais ça ne veut pas dire qu'on serait une mauvaise personne, ou qu'on serait idiot.
Ce que je soutiens, c'est que le mythe du Bon Sauvage, auquel tu me sembles souscrire d'après ton argumentaire ("vie en harmonie", "purs") est plus méprisant qu'il n'y paraît au premier abord : considérer par exemple que l'Autre est meilleur que nous parce qu'on ne l'aurait pas souillé, c'est en fait assez infantilisant. On remarquera d'ailleurs que ce mythe est contemporain des premières colonisations. D'autres en parlent mieux que moi
 

Plante Verte

Alpiniste Kundalini
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 Je suis donc complètement obsédé, absorbé par la simple idée que je reprendrais un de ces jours, et je ne peux pas m’en empêcher.  

Alors, les rares fois où j’ai tenté d’imaginer une vie sans autres consos, je tombe rapidement en déprime, je peux même en pleurer. Impossible pour moi de me mettre à la place de ceux qui n’ont jamais consommé, tant c’est contradictoire et inconcevable dans mon esprit.

Pour moi ce que tu décris la ce sont des symptômes assez clair d'addictions. Alors si tu préfères l'appeler obsession, soit, mais ça reste un terme péjoratif. Sans jugements aucuns ni suppositions a ton égard, n'oublions pas que le cerveau est très habile pour nous faire croire que nos habitudes a fort potentiel dopaminergique ne comportent aucun défaut, quand bien même ce n'est en réalité pas le cas.

Je peux rester dans cet état, sobre, des mois voir des années, mais au final toujours guidé par l’idée que quelque part dans mon avenir je consommerais à nouveau, et ça m’est presque vital.

Je reconnais ce sentiment qui m'est familier mais duquel au fil des années je me suis détaché. Simplement car je reste fasciné par les états de conscience modifié, mais j'ai compris que les produits ne sont qu'une passerelle bancale pour les atteindre.
Par bancale je veux dire le prix à payer n'est pour moi pas intéressant, car on fait (presque) toujours les montagne russes et moi j'ai besoin d'une approche plus durable et robuste.

Bon ceci étant je ne dénigre pas les outils chimiques, mais dans mon expérience et de ce que j'ai pu voir chez les autres, l'usage est rarement un signe de d'épanouissement.

Ca m'empêche pas de rêver d'une culture psychédélique ou les prods sont intégrés dans les us et coutumes du peuple avec des rituels comme pour l'alcool aujourd'hui, mais faya babylon toussa toussa...
 

Jimrock

Matrice périnatale
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Alors d'après ce que j'ai compris, en suivans de maniere assidue le YT channle du génial ANdrew Huberman le bien nommé, la dopamine intervient dans ce qu'on appelle le reward pathway aka circuit de la recompense.
Cad que le plaisir de savoir que ce qui va te procurer du plaisir est plus grand que le plaisir procuré par ce qui t'en procure. Ou presque ou quasi. Et qu'ici tu tiens un moyen de gerer justement l'addiction. EN sachant que l'attente est tout. ALors des mecs comme l'auteur de "In the realm of Hungry Ghosts", Gabor Mate, ou l'autrice géniale de "Dopamine Nation" Anna Lembke sont des gens qui vraiment, aident à comprendre comment tu fonctionnent et repondent  à tes interrogations. La science aujourdh'hui sans être exhaustive en sais assez sur ces circuits pour te permettre de mieux te connaitre à ce propos je crois. 
A TA DISPO.
J


Globuleis a dit:
J’ai remarqué que dans nos vies on parle souvent d’Addiction aux drogues, de Toxicomanie, de Dépendance, mais jamais on en vient à parler de ceux qui consomment sans être accros, de ceux qui entretiennent un rapport peut être plus Psychologique, plus Obsessionnel aux drogues, voire de Fascinatoire.


Ça peut paraitre un peu flou dit comme ça, mais je m’explique : je pense que la majorité d’entre nous ne sont pas des Addicts ou des Toxicomanes à proprement parler (sans aucun jugement pour ceux qui sont dans ces cas très délicats et difficiles), mais plutôt des consommateurs plus ou moins réguliers, ayant soit déjà surmonté une addiction, ayant un rapport plus sain aux drogues, ou simplement une consommation au rythme relativement libre et aux habitudes plus ou moins fortes ; tout ceci sans réelle dépendance physique aux substances.


Et pourtant c’est là qu’il y’a une profonde nuance je pense. Je prends mon cas en exemple pour l’illustrer : j’entretiens depuis l’adolescence un rapport très particulier à la came, j’ai traversé des phases ou j’étais constamment défoncé, pour tout arrêter du jour au lendemain pendant près de 2 ans, avant de revenir à une consommation plus douce, espacée de mois pour les hallucinogènes. Mais aujourd’hui, si je consomme tout au plus quelques joints par mois, et encore, il se passe quelque chose au fond de mon crâne de bien plus viscéral : je pense chaque jours à ma prochaine défonce, sans m’en rendre compte, sans même savoir quand ni comment, j’attend inconsciemment la prochaine fois comme un mirage au loin qui me fascine, comme la carotte au bout du fil qui me pousse à avancer car je sais qu’un jour ce moment « extraordinaire » arrivera. Je suis donc complètement obsédé, absorbé par la simple idée que je reprendrais un de ces jours, et je ne peux pas m’en empêcher.  

Alors, les rares fois où j’ai tenté d’imaginer une vie sans autres consos, je tombe rapidement en déprime, je peux même en pleurer. Impossible pour moi de me mettre à la place de ceux qui n’ont jamais consommé, tant c’est contradictoire et inconcevable dans mon esprit. Je peux rester dans cet état, sobre, des mois voir des années, mais au final toujours guidé par l’idée que quelque part dans mon avenir je consommerais à nouveau, et ça m’est presque vital. Les drogues jouent chez moi, et chez bien d’autres aussi je pense, un rôle non pas physique, mais bien plus psychologique, de maintient de l’équilibre mental, de mon envie de découvrir l’avenir, ; un spectre fascinant qui me berce doucement.


J’aimerais donc discuter de l’importance que peuvent jouer les drogues à plus grandes échelles sur nos consciences, qui bien au-delà de simplement nous permettre pendant un bref moment de nous évader, de plonger dans des expériences fabuleuses, s’assoient sur nos cerveaux et leur permettent d’avancer même dans les moments les plus durs. Je pense sincèrement que les drogues, et tout ce qui altère l’esprit, ont au sein de l’humanité une place plus que centrales, ne serait-ce que par leur présence, l’idée que ces expériences existent, et non pas forcément et seulement par leur consommation. Il suffit d’imaginer l’espace d’un instant, un monde sans aucunes drogues…

Humains et drogues ne peuvent se séparer selon moi, et c’est un amour étrange qui se retrace depuis la nuit des temps.

Qu’en pensez-vous ? Je ressentais le besoin d’en parler, je suis sûr que beaucoup auront des avis différents et singuliers, et c’est justement l’occasion d’en discuter.

Merci !
 
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