Sherab
Holofractale de l'hypervérité
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Loin de moi l'idée de faire l'apologie des prises de substances. Je considère la consommation de drogue comme un échec. Echec à s'amuser à jeun. Echec à ressentir du plaisir naturellement. Echec de parfaire son développement personnel sans se griller les neurones et la santé. Echec de trouver un sens à la vie, tout simplement.
Je suis très déçu de me sentir obliger de prendre quelque chose pour me faire aller bien, pour avancer. En même temps je suis comme ça et faut faire avec en attendant, inutile de se mentir, je ne suis pas prêt à stopper toute consommation de produits. Parfois un petit coup de pouce de la nature est bien venu.
Donc ce trip s'annonçait comme tous les autres, je me barricade chez moi, coupe le téléphone et me jette à corps et âme perdus vers ce petit espoir qui s'offre à moi. Je me prépare normalement une dose "heavy" d'équatoriens. Assez rapidement, en fait comme à mon habitude, rien qu'à l'odeur, je pars dans la délicieuse montée du champignon. Du plaisir à l'état pur, tel un orgasme, je gémis, je m'offre au champignon, je le laisse me faire du bien. La vision du lézard se précise, j'aperçois ses écailles où que je regarde, il danse suavement sur la trame du monde. C'est exactement comme si tout ce que je vois se trouve sur la peau du lézard, la vision exacte du reflet du monde sur ses écailles.
Je philosophe, proche de l'extase, dans une béatitude que je souhaite éternelle bien que je reste parfaitement conscient que ce n'est qu'un trip, qu'il a une durée limité, qu'il ne se manifeste que dans mon esprit, que la vastitude que je pénètre, c'est la mienne.
Il est utile de préciser ici que je suis né avec une malformation de la dentition et de la mâchoire. Deux rangées d'incisives sous la forme de deux dents surnuméraires incluses. En plus de ça j'ai un déficit de croissance de la mandibule inférieure. Peu de gens m'ont vu sourire, une seule personne m'a vu rire. J'ai appris à masquer mon handicap, mon traumatisme, ma honte.
Poursuivant mon expérience de félicité champignonesque, des compréhensions profondes déchirent mon âme, ça y est, là, je suis barré loin. Et puis voyant mon reflet dans la glace, le temps s'arrête et je réinvente le fil à couper le beurre, je réinvente 1+1=2, des fulgurances me font voir les choses comme elles sont vraiment et tout à coup l'évidence : je vais me faire refaire la bouche. A partir de ce moment là, alors que je n'en étais qu'à la moitié de la montée, tout se transforme, comme si je devenais net tout à coup. Bien sûr je continue d'être sous l'influence de la psilocybine, mais je mettrai tout en oeuvre pour me faire refaire la bouche. Déjà je vais arrêter avec ces 6 mois de chômage qui ne servent à rien, je vais trouver un taf et chercher les meilleurs dentistes et orthodontistes de ma région.
Finalement, 4 ans plus tard, ma bouche est refaite, je souris à pleines dents, j'ai un bon taf et je garde un souvenir extraordinaire de ce trip qui a changé ma vie.
Alors peut-être que même sans champi j'aurais franchi le cap, que tout simplement c'était le bon moment, que j'étais prêt et que ma prise d'équatoriens n'était qu'un pure coïncidence, peut-être. Ou alors peut-être que tout est lié.
Je suis très déçu de me sentir obliger de prendre quelque chose pour me faire aller bien, pour avancer. En même temps je suis comme ça et faut faire avec en attendant, inutile de se mentir, je ne suis pas prêt à stopper toute consommation de produits. Parfois un petit coup de pouce de la nature est bien venu.
Donc ce trip s'annonçait comme tous les autres, je me barricade chez moi, coupe le téléphone et me jette à corps et âme perdus vers ce petit espoir qui s'offre à moi. Je me prépare normalement une dose "heavy" d'équatoriens. Assez rapidement, en fait comme à mon habitude, rien qu'à l'odeur, je pars dans la délicieuse montée du champignon. Du plaisir à l'état pur, tel un orgasme, je gémis, je m'offre au champignon, je le laisse me faire du bien. La vision du lézard se précise, j'aperçois ses écailles où que je regarde, il danse suavement sur la trame du monde. C'est exactement comme si tout ce que je vois se trouve sur la peau du lézard, la vision exacte du reflet du monde sur ses écailles.
Je philosophe, proche de l'extase, dans une béatitude que je souhaite éternelle bien que je reste parfaitement conscient que ce n'est qu'un trip, qu'il a une durée limité, qu'il ne se manifeste que dans mon esprit, que la vastitude que je pénètre, c'est la mienne.
Il est utile de préciser ici que je suis né avec une malformation de la dentition et de la mâchoire. Deux rangées d'incisives sous la forme de deux dents surnuméraires incluses. En plus de ça j'ai un déficit de croissance de la mandibule inférieure. Peu de gens m'ont vu sourire, une seule personne m'a vu rire. J'ai appris à masquer mon handicap, mon traumatisme, ma honte.
Poursuivant mon expérience de félicité champignonesque, des compréhensions profondes déchirent mon âme, ça y est, là, je suis barré loin. Et puis voyant mon reflet dans la glace, le temps s'arrête et je réinvente le fil à couper le beurre, je réinvente 1+1=2, des fulgurances me font voir les choses comme elles sont vraiment et tout à coup l'évidence : je vais me faire refaire la bouche. A partir de ce moment là, alors que je n'en étais qu'à la moitié de la montée, tout se transforme, comme si je devenais net tout à coup. Bien sûr je continue d'être sous l'influence de la psilocybine, mais je mettrai tout en oeuvre pour me faire refaire la bouche. Déjà je vais arrêter avec ces 6 mois de chômage qui ne servent à rien, je vais trouver un taf et chercher les meilleurs dentistes et orthodontistes de ma région.
Finalement, 4 ans plus tard, ma bouche est refaite, je souris à pleines dents, j'ai un bon taf et je garde un souvenir extraordinaire de ce trip qui a changé ma vie.
Alors peut-être que même sans champi j'aurais franchi le cap, que tout simplement c'était le bon moment, que j'étais prêt et que ma prise d'équatoriens n'était qu'un pure coïncidence, peut-être. Ou alors peut-être que tout est lié.