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TR - Approche différente du dessin (equatorien)

Purplevoid

Neurotransmetteur
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30 Sept 2011
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Ca faisait depuis quelques mois que je voulais me consacrer une nuit complète sous equatoriens, dans un but vraiment précis : expérimenter. Les autres fois, j'étais toujours avec au moins une personne, et au final mes trips n'ont jamais été suffisamment intenses et introspectif. Là je voulais MON trip, faire MES découvertes, décortiquer, analyser, recomposer... bref, la nuit allait être longue. Sans avoir de talent particulier, j'ai toujours beaucoup aimé dessiner, et mon objectif du trip allait être de faire un dessin.

Quelques minutes après la prise vers 23h, mon coloc et moi on regarde les prix des pistolets Nerf, les trucs qui lancent des fléchettes en mousse, pour tripper dans l'appart' avec. On fantasme devant ces jouets et, au bout d'un moment, je commence à sentir la première montée qui, en général, me donne des palpitations et une sudation excessive. Brusquement, je file dans ma piaule, ce qui manque pas d'étonner mon coloc qui n'est pas au courant quant au fait que j'ai ingéré des champignons. Il va pas bien en ce moment, a beaucoup de pression dans son taff, et je ne me sens pas de lui dire que je vais tripper pendant que lui ira dormir pour aller en cours le lendemain. Ce champi', il vient du 3e flush, il est d'un bleu intense à l'intérieur, et bien que complètement sec, pèse plutôt lourd, est compact, et paraît encore bien mou. Je n'avais pas de balance, je l'ai mangé. Je m'installe à mon bureau, regarde rapidement mes mails, puis me dit que me focaliser sur un écran n'est vraiment pas la meilleure chose à faire. Je commence à lancer Emancipator, met mon casque Sennheiser, m'allonge sur le lit, et j'écoute, j'écoute...

Au bout de quelques minutes,ou quelques quarts d'heures, je constate que l'album est déjà terminé. Le temps m'échappe, et malgré mes tapes du pieds sur le tempo de la discographie d'Emancipator, le temps réel semble s'enfuir, m'échapper, je fonce dans le temps, reviens en arrière, immobilise le présent; je suis perdu dans le temps. A cette pensée, j'ai un sourire en coin. Le temps m'échappe, et je me tourne sur le ventre. J'ai froid. Je tremble. Ca devient insupportable, je regarde mes mains, elles me parraissent étrangères, rocailleuses, écaillées, torturées mais humaines. Elles sont miennes, me fascinent. Je tremble de plus en plus fort, et décide de me mettre sous ma lourde couette, toujours avec le casque. En retirant mon Tshirt, j'en profite pour changer de musique, et met en branle God is an Astronaut. L'écran semble vouloir me troubler, les icones d'itunes se dilatent très légèrement, c'est imperceptible et je pense sur le coup que j'éxagère le trip. Je tremble et me réfugie sous la couverte.

Je suis mort de chaud. Les tremblements ont disparu comme ils sont venus ; en un éclair. Je suis brûlant. Je sort de la couverture, me remet sur le ventre sur le lit, je me dit que ce groupe est absolument fantastique, chaque fréquence du son me fait progressivement vibrer, chaque note se réfugie dans mes oreilles en même temps que je les prévoie, j'ai la sensation de fusionner avec. Dans les montées -de la musique- la batterie me fait valser intérieurement, les chants me font partir vers l'avant, les riffs me font battre le coeur. Je tremble à nouveau, j'ai froid. J'ai chaud. Le temps m'est strictement inconnu, et j'ai l'impression d'entretenir une relation incestueuse avec la musique. L'espace de cet instant, je vivais de la musique, je m'imprégnais à elle et, à la manière d'un sucre, j'absorbais allègrement sa matière jusqu'à en saturer complètement, jusqu'à fondre en une matière sucrée, douce et nouvelle. Et là, ça commence.

La musique éclate dans la pièce. J'ai toujours le casque, mais je ne le sens plus. Les notes me viennent de tous les côtés, des coins du murs, du placard, de sous mon lit, impossible à discerner. Je ne veux pas discerner, j'absorbe continuellement la musique comme elle me vient et me soucie du pourquoi du comment. Je suis préoccupé par autre chose, le parquet en bois disposé en lattes rectangulaires, qui titille mon regard. La musique marque un silence, je m'immobilise, je sens mon souffle trembler dans ma cage thoracique, j'ai la sensation que le vent dans mes poumons est un fait un conglomérat de fines lames de rasoirs qui échardent progressivement mon enveloppe charnelle. Ma tête supervise, elle est la seule partie consciente. Le silence se brise dans un break de batterie qui me provoque directement une palpitation, et le parquet soudainement le dérobe sous mes pieds, se dilate sans toutefois me laisser tomber. Je suis mort de chaud.

Toujours debout au centre de la pièce, j'observe. Le drapé qui me sert de rideau dessine des circonvolutions qui me fascinent, je me demande comment un simple champignon peut autant déformer la réalité, je m'approche au plus près, et les fibres du tissus se recomposent en héxagones irréguliers à la texture proche de celle du papier kraft. Je me tourne rapidement, trop rapidement. Je ferme les yeux, car je n'ai pas réussis à suivre le mouvement rapide de ma tête. En fermant les yeux, la persistance rétiniene me percute, frappante, éclatante, foudroyant, me faisant sursauter et ouvrir les yeux aussi nette. Là mes yeux se posent sur un tableau ayant une valeur sentimentale inestimable. Le cadre du tableau noir se noie dans un blanc opaque, l'ensemble se strie vers le centre du tableau, la peinture semble crépiter dans tout son ensemble et des points lumineux voilent progressivement mes yeux. Les angles du tableaux prennent des proportions surdimensionnées, au point de frôler les bords du murs et les coins de la chambre, je recule, fasciné, tombe dans le lit, sur le dos. Le casque est toujours sur mes oreilles, avec cette fois-ci Dirty Elegance qui passe. Le plafond m'interpelle, me fait rire, il semble se rapprocher, frôler mon nez, se rapprocher encore plus. Un voile lourd, comme un épais brouillard impossible à discerner, me fait fermer les yeux.

Au rythme de la musique, je continue de sentir mon enveloppe corporelle respirer avec un automatisme rappellant celui des machines. C'est une coquille vide, incroyablement vide, de la tête au pieds, tout est vide, seule une fine couche de matière noirâtre contient la non-matière interne au monde extérieur. Cette "anti-matière" me compose, mais est nulle. C'est le néant, elle n'a aucune signification, aucun but, rien. En remontant le long de cette carapace, je remonte vers ce que je pense être le crâne. J'y vois là deux simples perforations au loin, assez larges et régulières. Je m'y approche, tout en constatant à quel point cet endroit qui est le mien est sombre, lugubre, froid, silencieux et déprimant. Plus je me rapproche des deux trous, plus la musique que j'écoute me parvient distinctement. Je me place devant les trous, et je me vois, découpé en lamelles juxtaposées, des flammes discrètes et très lentes émanent de "mon" dos". Il me regarde fixement, il doit être à environ 3 mètres, je suis toujours au niveau des yeux dans ce corps de glace, en train de regarder ce "moi" enflammé, silencieux. Il gronde, il m'effraie presque, sa bouche se noie dans un tourment boisé noueux. Rien ne bouge, il gronde, la terre semble gronder, j'analyse la musique, mais non, c'est bien "lui" qui gronde. Il se met alors de dos, je ne sais pas si je dois le suivre ou arrêter de regarder à travers ces yeux. "Il" met les bras le long du corps, écarte les jambes, se met exactement dans la même position que moi. Brusquement, les flammes lentes et chaleureuses filent vers moi, transpercent la carapace de glace et se greffe dans l'anti-matière, des ramifications semblent se créer, comme si les flammes copulaient dans cette atmosphère arctique. Je ne bouge plus, ma respiration se bloque, j'ai la sensation que mon coeur s'arrête, je ne comprends pas ce qu'il se passe, ma respiration est inaudible, mais je la sens metallique. Pendant que les ramifications se poursuivent jusque dans l'infiniment petit, "il" se rapproche progressivement, sans changer de position, lentement, vers la carapace de glace, jusqu'à l'intégrer parfaitement, comme une nouvelle peau. Je ressens la jonction progressive de la tête au pieds, chaque cellule de peau semble se ressouder, se recomposer, se re-mélanger à partir de 2 matières. J'ai une sensation d'éléctrocution intense, le grondement cesse, me relève sur le lit, ouvre les yeux, reprends ma respiration, et observe mes avants-bras. Incroyable.

Après ce coup de boost, je repose mes yeux sur le rideau. Pas de doute, le trip est partit pour durer, les circonvolutions n'ont pas diminué d'un poil. Je décide de prendre une feuille et un crayon, et de me lancer dans un dessin "automatique", comme certains font de l'écriture automatique. J'ai toujours voulu essayer ça, là je pense que c'est le bon moment. Je galère à trouver une feuille, je vais au final dessiner sur le verso d'un dessin déjà fait. C'est que du papier, après tout. Je prends un crayon, et me demande quelle merde je vais bien pouvoir pondre dans cet état là. Mais je me vide la tête, remet le casque sur ma tête, et lance la discographie d'Infected Mushroom. Je met du temps à démarrer, je ferme les yeux pour avoir un point de départ. Non, rien me vient à la tête. Je réfléchis trop. Je dois arrêter de réfléchir. Laisser parler l'inconscient, envoyer valser tous les à prioris et les idées premières. Je me focalise sur la musique. Soudainement, ma main commence. Un tracé long et sinueux. Puis une succession de points, je laisse la musique parler, et commence à prendre goût au jeu. Au fur et à mesure, j'ai l'impression de créer et voir à la fois un clip musical sur la musique, un clip qui dure une dizaine de morceaux, qui ne s'arrête jamais, je ne sais pas ce que je dessine, je m'en fous, je veux pas comprendre, pas maintenant, je veux juste tracer des traits, faire quelque chose de primitif, incohérent et bestial au possible. Je m'arrête pas, et soudain j'arrête. Je met la musique sur pose. Je regarde l'heure. 4h du matin. Je vais avoir besoin de café.

Je fais le moins de bruit possible, le voyage dans la cuisine est un cauchemar, chaque meuble menace de réduire mes pieds en bouillie, les murs semblent aimantés à mes mains, je me cogne, j'hallucine, les portes sont décallées, les tasses sont liquides, l'évier m'aveugle, le café sent trop bon. Le café sent putain de bon. Je met mon nez dedans. Littéralement. J'ai un sourire en coin. J'aime le café. Je me brûle les doigts, la cafetière me crache de la lave brunâtre sur un des pieds, je me détruit le coude dans une poignée de porte, je me cogne plusieurs fois, je m'assois dans le vide et tombe, le parquet ne coopère pas pour m'aider à ma relever. Je m'assois, prends mon souffle, toujours aussi métalique, bois un café, allume une clope, regarde le rideau qui me fait toujours autant marrer. Je reprends le rideau, et commence à analyser, sans musique.

Un ensemble de traits, de courbes, d'ombres, de noirs, de blancs, de points, de formes et d'éléments, dans des positions bizarres et inexplicables. Je me suis alors posé un défi, pour terminer le trip pour les heures qui viennent : à partir de ce "dessin" digne d'un enfant de 4 ans, faire autre chose, complètement différent, ayant un sens. Mais toujours sans réfléchir, toujours sur la musique, et toujours dans l'inconscient. Et là se produit un truc qui va me rester jusqu'à la fin de ma vie...

Je remet Infected Mushroom, termine mon café, et je repars. Je sais pas par où commencer. Je dois juste reprendre les traits comme base. Ne penser à RIEN d'autre. RIEN. C'est dur. Tellement dur que pendant plusieurs très longues minutes, je m'approche du papier, m'en éloigne, pose mon crayon, l'enlève... je sais pas par où commencer. Je me concentre à fonds sur le fait de ne pas réfléchir, ça me parraît insurmontable, je ne sais pas si c'est possible, je force, j'ai chaud, j'ai la sensation d'être épuisé physiquement et psychiquement, je suis à bout. Un nouveau morceau commence. Je ferme les yeux. Me concentre sur la perception de l'homme sur la musique, comment l'Homme peut apprécier la musique, alors que ce sont des vibrations, pourquoi l'Homme est comme il est, pourquoi il a des goûts, l'importance et la futilité du social, à l'inutilité de la modernité, à l'essence même de la compréhension, de la définition des mots, de l'aspect empirique de l'Homme, sur le langage, sur l'incroyable faculté d'analyse, de compréhension, de mise en relation, et toutes ces questions, tous ces aspects de l'Homme, je décide de les supprimer, de les noyer dans un élément nouveau, un concentré de concepts que je ne veux PAS utiliser pour dessiner, que je ne veux PAS comprendre et utiliser, que je veux mettre de côté l'espace de quelques heures, pour faire ce dessin. J'ouvre les yeux, j'ai retrouvé la sensation de fusion avec la musique, je pose le crayon, et me lance. Je m'approche du papier, commence des tracés, je ne sais pas ce que je fais, et en me concentrant à dessiner du "rien", je me concentre en même temps à ne pas "analyser" ce que je fais, et ce que je voudrais faire en temps normal. Je suis complètement crevé, ce défi m'est douloureux, j'ai régulièrement l'impression de frôler l'arrêt cardiaque, mais je continue. Je m'arrête pas, je continue. La seule chose qui existe à présent, c'est le crayon et le papier. J'utilise le premier dessin enfantin en reprenant les traits et en recomposant autre chose. Je sais pas quoi, c'est tellement bizarre de dessiner quelque chose qu'on connait pas.

Je regarde l'heure, 6h. Je regarde le rideau, il me fait moins marrer, les effets s'estompent. Je décide de prendre du recul et de regarder ce que j'ai fais. Je suis sur le cul. En laissant mon esprit aller nulle part, j'ai fais quelque chose que je n'ai vraiment pas l'habitude de faire, dans un style qui m'est inconnu, sur un thème complètement glauque... ce dessin que j'ai devant moi, j'ai l'impression que c'est quelqu'un d'autre qui l'a fait. C'est un sentiment incroyable, pendant plusieurs minutes, je regarde les détails, j'essaye de comprendre. On dirait une espèce d'enfant mutant qui se déchire progressivement, avec plusieurs têtes, dégoulinant de peau et de gras, des appendices suintant sortants d'orifices glauques, des pièces métalliques torturent les tissus de peau, le tout surmonté par une espèce de réserve à bile. Je vois une tête, un angle de vue intéressant... bref, cette image prends tout son sens. Je continue à l'analyser, mais je suis vraiment à bout, j'ai l'impression que je vais dormir 10 ans. Ce que j'y vois, c'est ma perception de l'Homme, au final. Un amas de peau, d'organes plus ou moins utiles, d'une beauté intérieure inexistante, piqué d'aiguilles et d'engins artificiels destinés à "améliorer". J'y vois l'Homme dépecé, ramené à lui-même, victime de sa quête de perfection, laid à mourir et en soit, livré à lui-même au final.

A 7h, mon coloc s'est levé. J'ai rien dit, j'ai commencé à encrer le dessin au Rotring. Toujours atrocement épuisé. Il est partit à 8h, j'ai fais quelques courses, cherché des clopes, et constaté que ma main gauche avec laquelle je dessine était burinée aux points de contact avec le crayon, les articulations des doigts me faisaient mal, et je me suis rendu compte que ce dessin, au final, a su retranscrire parfaitement le trip. Quand je suis rentré, je me suis fait un café, un bain et ensuite j'ai dormis. Je me suis levé à 16h.


Quelques jours plus tard...

Après quelques jours, je suis revenu sur ce dessin pour essayer de le comprendre à tête reposée. Cette espèce de chimère que j'analyse par coups d’œils étonnés, prends progressivement un sens, au point que l'évidence se pose d'elle-même : cette chose est ma représentation idéalisée de ce qu'est l'être parfait, une masse biologique qui se déchire selon ses désirs, qui sait s'adapter quelque soit les situations, qui sacrifie sa beauté extérieure pour avancer, pour atteindre son but, avec un déterminisme inébranlable, une volonté de fer et une confiance en soit absolue. Je me dis que cet être, au final, est un peu "ma" chimère, mon être de feu, ma rage de vivre, ma haine envers les autres, envers le monde en général, mais aussi ma fascination de ce même monde, et dans ce paradoxe, ma chimère se déchire et peine à contenir tous les aspects de la Vie. Elle ère dans une époque qu'elle ne comprends pas, qu'elle ne veut pas comprendre, et non pas qu'elle ne se sente pas à sa place, elle constate, décortique et ne peut s'empêcher d'analyser son monde environnant. Et c'est exactement dans ce miasme sordide et inéluctable que ma chimère avance à tâtons, se déchire des pans de peau mais s'en moque, car son but est d'atteindre la finalité et que son but dans la vie est que sa vie ait un but. Cette chimère qui au premier abord me semblait dessinée par la main d'un autre, c'est moi, simplement moi, et peut-être d'autres aussi.

<Voir le dessin>
 

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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Juste... wow... :eek:

Superbe retranscription de ton trip, sacrée aventure, et magnifique création.
 

Shaman_fred

Holofractale de l'hypervérité
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Eh bé mon salaud tu as passé une très bonne nuit hein :D deja que j'ai envie de manger le café quand je le sens alors si je prend des champotes mmmmmmh je vais me régaler ahah !

Très bon TR ;)
 

Ubik012

Holofractale de l'hypervérité
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Oh mais j'avais pas capté que c'était toi mec !
Héhé TR sublime effectivement.. faut qu'on trip ensemble!!!
 

SoHot

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Meilleur TR que j'ai pu lire. Même si c'est vieux, je fais remonté...c'est juste parfait, le genre de trip que je cherche ! Merci mec
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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16 Mar 2012
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Bon tes 8 messages me font penser que depuis que t'es venu poster ça t'as un peu déserté ce forum, mais j'vais quand même répondre en m'adressant à toi&#8230;

Déjà, ton TR est super, bien écrit, bien détaillé, bien immergé dans le mode de pensée trippé, bref, j'aime.
Ensuite consacrer tout un trip à un dessin, c'est un objectif noble, et tu t'en est super bien sorti.
Ton dernier paragraphe, où tu interprète ton dessin qui à la base te semblait étranger&#8230; C'est super intéressant. Et ton dessin est génial (surtout en en connaissant la signification). J'ai aussi apprécié le passage dans la cuisine, les aventures héroïques dans le Mordor psychédélique ça me fait kiffer héhé.

J'avais dessiné la dernière fois que j'ai pris du LSD, au début de la descente, on a mis le Live At Pompeii de Pink Floyd avec ma copine (petit rituel de floydheads en descente de psychés), chacun un carnet, elle est partie super loin avec la peinture (on était en tailleur dans le lit, elle a foutu de la peinture partout sur les draps, mais bon), et moi j'avais juste un bic noir et je noircissais des pages et des pages, dès que j'avais plus la place sur un feuillet je passais au suivant. Ce que j'ai aimé en faisant ça, c'est de sortir de ma manière de dessiner habituelle, comme ça a l'air d'avoir été ton but ici. J'adore dessiner mais je le fais jamais parce que j'ai une technique vraiment faible, et le seul moyen pour qu'un résultat ne me dégoûte pas c'est de sortir du peu de technique et d'habitudes que j'ai, justement. Et c'est ce qui s'était passé là, en fait je dessinais la musique, simplement, le rythme & la mélodie guidaient ma main de manière instinctive, c'était équivalent à la danse, mais en version dessin. Au final ça faisait beaucoup de spirales qui se cassaient en leur centre, traversaient la moitié de la feuille et recommençaient à s'enrouler sur elles-même. Rien de magnifique en les revoyant sobre, mais cette sensation de retranscrire la musique en temps réel sur un bout de papier&#8230; &#9829;
 

Liam

Elfe Mécanique
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13 Oct 2009
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Merci beaucoup pour ce TR et à la personne qui l'a fait remonté. Ça aurait été dommage que je passe à côté.

Pendant toute la lecture je me disais "vais je voir le dessin, vais je voir le dessin"
Soulagement à la fin du TR : un superbe travail sur papier.

Chapeau mec !

En plus d'avoir eu de bonnes sensations en lisant ton écrit, tu m'as donné envie ... Merci.
 

Purplevoid

Neurotransmetteur
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30 Sept 2011
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Olà !

Effectivement j'ai un peu délaissé psychonaut à cause du taff :]

Pour le dessin, j'ai eu le temps de le terminer en format poster avec quelques couleurs ; <Voir l'image>

J'ai beaucoup aimé cette expérience (première fois que je relis le Tr depuis que je l'avais tapé) et j'y repense de temps en temps, mais je n'aimerais pas la refaire au final. D'une part, car je trouve ça triste de se dire que c'est un état d'esprit et une approche uniquement accessible sous champis, et d'autre part que tendre naturellement vers cette approche est un objectif qui me botte pas mal. J'ai pas repris de champis depuis ce Tr, j'en avais pas vraiment envie et quelque part, j'aime faire les choses à fonds, pas dans le sens que la prochaine fois je prendrais une giga dose, mais pourquoi pas que je m'enferme pendant 2 jours devant une toile de 2m sur 1'40m. S'il y a une chose que j'aime avec les champis, c'est que c'est un super "outil" pour voir les choses d'un angle différent, d'avoir un point de vue complètement biaisé, mais aussi super intéressant dès lors qu'on jouxte ce point de vue avec la réalité et qu'on le matérialise à sa sauce sur du papier. C'est une expérience que j'ai franchement aimé, mais je ne referais pas exactement la même deux fois

En tous cas, j'suis étonné que ça vous plaise, à la base je l'avais tapé pour Ubik, qui m'avait conseillé de le mettre sur psychonaut. J'ose espérer que vous aussi, de votre côté, vous aurez des expériences intéressantes et, quelque part, ludique. A choisir, les champis en soirée je trouve ça un peu chiant, tandis qu'en solo on est libre d'expérimenter ; faire de la musique, dessiner, peindre, voir pour le plaisir de voir, écouter pour le plaisir d'apprécier, être fasciné de manière libérée. Have a nice trip :)
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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16 Mar 2012
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Putain ta nouvelle version du dessin est vraiment impressionnante. Ça m'intrigue du coup, y a moyen de voir ce que tu dessines quand t'es sobre ? :D
Le seul truc qui me gêne un peu avec, c'est l'espèce de flou directionnel, en taille réelle c'est très joli mais avec un peu de recul on distingue mal je trouve. À part ça c'est juste une putain de chimère magnifique, j'aime énormément.

Purplevoid a dit:
J'ai beaucoup aimé cette expérience (première fois que je relis le Tr depuis que je l'avais tapé) et j'y repense de temps en temps, mais je n'aimerais pas la refaire au final. D'une part, car je trouve ça triste de se dire que c'est un état d'esprit et une approche uniquement accessible sous champis, et d'autre part que tendre naturellement vers cette approche est un objectif qui me botte pas mal. J'ai pas repris de champis depuis ce Tr, j'en avais pas vraiment envie et quelque part, j'aime faire les choses à fonds, pas dans le sens que la prochaine fois je prendrais une giga dose, mais pourquoi pas que je m'enferme pendant 2 jours devant une toile de 2m sur 1'40m.

J'comprends toutafé :nod: j'trouve ça cool comme vision des choses.

Un mec une fois m'a dit "j'comprends pas les gens qui prennent des champis tout seuls chez eux, pour moi c'est fait pour festoyer, parler aux gens, tout ça"&#8230; Chacun son truc, moi j'trouve que les trucs de fou que tu peux faire/atteindre en étant seul et en orientant le trip sont au moins aussi intéressants que les imprévus qui vont constituer ton trip si tu le fais en contexte extérieur/social&#8230; J'imagine que mon idéal serait d'alterner les deux à l'envie. Enfin bon, j'suis d'accord avec ton dernier paragraphe aussi, dans l'ensemble :)
 

1943737629E9

Banni
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24 Juin 2009
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Purplevoid a dit:
Je fais le moins de bruit possible, le voyage dans la cuisine est un cauchemar, chaque meuble menace de réduire mes pieds en bouillie, les murs semblent aimantés à mes mains, je me cogne, j'hallucine, les portes sont décallées, les tasses sont liquides, l'évier m'aveugle, le café sent trop bon. Le café sent putain de bon. Je met mon nez dedans. Littéralement. J'ai un sourire en coin. J'aime le café. Je me brûle les doigts, la cafetière me crache de la lave brunâtre sur un des pieds, je me détruit le coude dans une poignée de porte, je me cogne plusieurs fois, je m'assois dans le vide et tombe, le parquet ne coopère pas pour m'aider à ma relever. Je m'assois, prends mon souffle, toujours aussi métalique, bois un café, allume une clope, regarde le rideau qui me fait toujours autant marrer. Je reprends le rideau, et commence à analyser, sans musique.
C'est si réaliste, si bien expliqué.
 

theblacktiger

Neurotransmetteur
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28 Juin 2012
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Purplevoid a dit:
Ahah, ouais bien sûr ; www.kromlec.deviantart.com
Mais de base, j'suis pas trop dessin crayon & cie, mais dans la 3D.

Ha la 3D ! :-D Tout pareil, pas spécialement dessin mais la je pense que en 3D ça serai compliquer de vouloir retranscrire quoi que ce soit sous champi ... Exit l'abstrait des formes (a moins de jouer avec les systems de particules ... :twisted:)

PS : j'ai pas accès à Deviantart du taff donc j'ai pas vu ta galerie encore (ni le dessin du trip ! :cry: )

Super trip en tout cas ! le genre que j'aimerai vivre ! je suis surpris qu'a aucun moment tu bad malgré tes grosse bouffé de chaleur, le coeur qui semble s’arrêter, l'épuisement ... tant mieux !
 
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