D
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17H je quitte le camping avec B et M, on a tous les trois une bonne dose de 2c-E dans le bide. On passe rapido au supermarché pour acheter 1,5L de jus d'orange frais. On vient de rouler 14 gros pets : 7 de beuh et 7 royals superméga chargé (on va regretter). Il fait beau, le vent nous empêche de crever de chaud, c'est parfait. 17H30 nous voila à la plage, personnellement j'ai déjà senti qu'il se passait des changements important dans ma tête, rien de concret mais je sens que ça va être bien intense...
2 joints sont roulés puis fumés, on parle, on rigole en regardant les gens, on attend la franche montée. On décale vers la pointe de sable, je viens de lancer la musique sur ma petite enceinte, je me sens de plus en plus bizarre, la drogue prend part de moi, doucement mais sûrement. A cet endroit de l'île il n'y a personne, juste le sable, la mer, le vent et les mouettes, c'est magnifique ! Je me sens vraiment dans un état étrange, très creu, vide. La musique me transporte mais sans plus, c'est ni agréable ni désagréable, je commence à avoir la bougeotte, des visuels arrivent timidement, mon mental ne s'emballe pas mais il se passe quand même des trucs bien chelou dans ma tête. Je me retrouve en slip sur la plage, je suis tout plein de sable, on continue de fumer nos pétoux. Je me laisse ensevelir par les deux autres, le sable pèse très lourd sur tous mes membres, c'est marrant.
Bon me voila maintenant en pleine montée alors que M et B sont juste "foncedés" et s'ennuient (pour nous ça veut dire que nous sommes allongés dans la sable et qu'on fait rien à part écouter la sik). Ils me regardent faire le con, je saute, je phase, je bouge, je me cale, bref je commence à être bien défoncé. La plage, la mer et le ciel commencent à former une sorte de plan en 2D avec une malgré tout une profondeur. A gauche le bleu de l'océan, devant moi la plage parsemée de petite dune et d'herbes qui oscillent dans le vent, c'est bien jaune et bien infini comme image. A ma droite j'ai ce gros rocher, posé sur la plage (il est dans l'eau normalement), dément, intense, imposant. Il me parait tellement proche, c'est dingue. OUAAAH la navette de l'île vient de sortir de derrière la dune à ma gauche, elle file sur l'eau, je phase, je la regarde sans vraiment comprendre...qu'est-ce qu'il y a à comprendre d'ailleurs ? rien, je tourne la tête vers mes deux compagnons et leur demande où ils en sont maintenant. Ils ont un peu froid et commencent à vouloir retourner au camping, je suis toujours aussi instable, je marche, ma chemise flotte dans le vent et je surkiffe.
Les deux autres me rejoignent et me demandent ce qu'on fait, je leur répond cash : "moi je veux vivre ici !". Là ils explosent de rire, j'ai dit ça avec une telle conviction que j'aurai tué n'importe quel détecteur de mensonge. Je regarde leurs yeux et sourit, putain ils ne se sont rendus compte de rien, l'effet de la plage est incroyable, c'est une force plus que puissante, c'est quelque chose de très fort, ça t'englobe, ça rend dingue comme un mélange des films La Plage et Shutter Island. T'es là à genoux, face à cette étendue de sable bordé d'eau d'un bleu profond, le vent et le soleil caressent ta peau, t'as un pet à la main, la nature est plus que présente en toi et je n'échangerai ma place avec personne !
Il doit être 19H30 maintenant et mes deux potes ne se sont pas rendus compte qu'on avait créé une ambiance, une atmosphère autour de nous, que le trip a pris plus que part d'eux. Une demi heure avant je leur avait pourtant expliqué qu'ici c'est dément, tellement puisant que même les drogues qui t'envoient sur loin voient leurs effets amoindris, c'est...juste incroyable, mais vraiment, la beauté de la plage et de la nature est fabuleuse !
On approche des 20H et le vent froid nous force à bouger, on remonte donc la grande plage et c'est là que tout part, on vient de quitter la pointe de sable, ce n'est pas un retour à la civilisation mais bon, on voit des gens, juste ça nous fait comprendre qu'à l'heure qu'il est nous sommes tous les trois très très très loin de la réalité.
M et B tape des énormes fourires, je souris et admire la beauté de la grande plage, juste wahouu ! à gauche la mer, au milieu la plage, à droite la dune et au dessus le soleil qui commence à être bas. Là c'est ouf, la plage part en sucette, comme si le sol était incliné vers la gauche, la courbure habituelle de la plage n'est plus très courbue et les rayons du soleil percent le ciel pour venir finir leurs courses dans la dune. Là je retrouve cette sensation de déjà vu, déjà vécu, à chaque test de nouvelle drogue j'ai l'impression de déjà connaître ces états d’extrême high, c'est assez dingue à expliquer, faudra que je réfléchisse là dessus.
On marche tous les trois, on rigole beaucoup, M n'en peut plus et on s'arrête (on vient de faire à peine 500 mètres), là je kiffe moins car c'est un peu la plage familial de l’île, j'aimerai pas tombé sur des gens que je connais quoi...putain je vois, enfin crois voir, la famille d'un pote, c'est un peu agaçant de devoir surveiller l'horizon. Bref on est assis face à la mer, et c'est démentiel : les bateaux semblent si loin et si proche, puis là un couple et leur petite fille partent sur un tout petit bateau gonflable. Impossible, c'est impossible qu'ils rejoignent leur voilier sans passer à l'eau. Leur embarcation penche de plus en plus, finis de rire maintenant je flippe pour eux, les dimensions ne veulent plus rien dire, je suis incapable de savoir si ils sont à 20 mètres de la côte où à 200 mètres. Au final ils atteignent leur embarcation sain et sauf, ouf, c'est vraiment rassurant. Tout en observant "la vie de la plage" nous fumons nos pétards préroulés, c'est la roulette russe ---> soit tu tombes sur un joint de beuh et là c'est jouissif, mais vraiment jouissif de fumer, soit tu tombes sur un royal et là tu pleures ta mère. C'est plus que fort, atroce, assez overchargé en THC pour qu'on tire juste 3 lattes et qu'on fasse tourner le pet' en regardant la grimace de celui qui fume, j'ai l'impression de fumer du sel marin...eurk.
On continue notre marche vers le camping, ho putain, retrouver nos amis va être limite une épreuve, on est complètement tripé et personne n'est au courant. La plage est plus que belle, j'ai cette image fantastique gravé à tous jamais dans ma mémoire, merveilleux ! Nous voila enfin sorti de la plage, on avance maintenant sur des lattes de bois bien alignés, de chaque côté la dune vie, tous est parfait et joli, c'est l'émerveillement pour tous les trois, même pour moi c'est une découverte ---> la perche à trois et pas n'importe quelle perche, la grosse, la très grosse perche : nous rentrons dans un splendide petit parc super bien paysagé qui nous mène à la route du camping. Devant nous c'est idyllique, magique, juste une phrase à retenir : bienvenue à Wonderfulland. Tout est mouvant, vivant et fait de pâte à modeler mégacoloré. On se croirait à Disneyland, au fur et à mesure de nos pas la végétation fleurie, c'est plus que bon ! Ce trip est énorme, ça pousse fort dans ma tête, je pourrais phaser sur n'importe quoi, ici tout est parfait, beau et on se sent en totale sécurité (ni keufs, ni voitures : juste la nature, la mer et nous).
On doit approcher des 21H et nous voila à l'entrée du camping (c'est un grand champ où les gens se posent n'importe où), hum pas envie de croiser du monde en fait, allez on passe part le chemin qui domine le champ ondulant. M explose de rire, mais violemment, trop violemment à mon goût, il est plié en deux, sa tête est taré et toute rouge, de plus ses fourires sont de plus en plus longs et forts. Nous voila arrivés à notre campement, on est explosé et on aime pas du tout l'ambiance, nos potes nous paraissent tous cons (ils crient et s'insultent beaucoup, trop agressif pour nous), on reste pas longtemps sinon on va péter un câble. Allez nous voila parti en direction du fort abandonné (ya juste une vieille poudrière, le chemin de ronde et surtout le château d'eau qui offre une vue à 360° sur toute l'île...), on décide d'aller sur le chemin de ronde, pour ça on traverse un sentier en épingle à cheveux dans un sous-bois, OK : nous voila dans le labyrinthe d'Alice aux pays des merveilles. C'est juste magnifique, dingue, comment peut-on mettre nos esprits dans des états aussi puissant et lointain...je m'étonne dans le sous-bois mais dans 5 minutes je vais découvrir une nouvelle face bien flippante de la drogue...
Y devait venir nous rejoindre sur l'île ce même jour, mais c'était incertain. Nous voila tous les 3 assis à 50 mètres du sentier qui domine le camping, on se cale et d'un coup on voit Y qui passe sur le sentier, je m'exclame en la voyant, c'est géniale, elle est enfin arrivé ! elle pivote rapidement sur elle même, nous dit 3 ou 4 mots et disparaît derrière un buisson. Plus rien. La il y a comme un stop, on se regarde tous les 3, heuuuuuu, elle est où Y ? je l'appelle en criant, aucune réponse. WAAAAAAAAAAAAAAAAH mais c'est quoi ce délire, elle est là ou pas !? B est persuadé qu'on la vraiment vu, M ne se prononce pas et moi je reste perplexe. Non impossible, une telle hallu commune ne peut être vraie, et pourtant je doute, putain je suis complètement perdu, c'est quoi ce délire putain !!!!! J'en conclue qu'on est plus que défoncé et que c'est le fait d'être plusieurs qui nous a fait buggé comme ça (j'ai l'habitude de triper seul).
Les 21H00 doivent être maintenant passé et je phase sur les nuages, là je vois une croix gammée dans le ciel (il y a un nuage en forme de croix où il manque juste deux barres pour terminer l'emblème nazis), regros stop dans ma tête, j'ai prononcé un mauvais mot, je me sens mal vis à vis de mes potes, je ne suis absolument pas raciste et pourtant ça me gène d'avoir dit ça comme ça, si spontanément. Je prend mon petit recul habituel : pourquoi juste un mot, une signification sont si mal vu ?, j'essaye de m'en sortir auprès de mes potes en essayant de trouver les deux traits manquant, bordel j'y arrive pas, le nuage part trop en couille...faut pas que je porte tant d'importance à des trucs aussi insignifiants.
On grimpe sur le château d'eau, là c'est encore une fois magique et splendide : le coucher de soleil est limite en 3D avec les lunettes de Soleil, et les l'herbe des champs avancent par vague très rapide vers nous, trop beau ! Le vent nous oblige à nous cacher dans un recoin abrité, musique à balle et pet' de weed à la main je phase comme un porc sur le mur en face de moi qui est recouvert de losange mouvant vert/bleu/violet. Et puis d'un coup on revoit Y, raaa ça recommence, est-ce vraiment elle où on délire comme des porcs ?! elle avance vers nous sans rien dire, c'est atroce. On descend tous, oua c'est vraiment elle, là je reprend confiance en moi, intense moment que l'on vient de vivre putain.
Retour au camp, on a commencé à bien redescendre et on est bien décidé à remonter donc ça sera une bonne douille pour B et moi. C'est B qui commence par une douille pure d'amnésia, il la coule d'une traite, ok lui il va manger sévère. Pendant ce temps là je prépare ma douille tout en parlant avec 2 mecs qui se sont posés devant ma tente, l'ambiance est glauque et on décide de bouger sur la côte sauvage après ma douille. Douille coulé mon trip est refractalisé, je met l'eau et l'enceinte dans mon sac, tout le monde se lève sauf B qui rentre dans ma tente avec un sale regard, putain c'est pas bon ça. Je lui demande ce qu'il se passe et il me fait juste signe qu'il veut rester seul dans ma tente. Avec M on attend 3 minutes puis on rentre dans la tente histoire de voir où il en est. Bordel ! il a perdu la réalité, il ne parle plus et n'a pas l'air bien du tout. On lui parle, on veut juste entendre au moins un son provenant de sa voix, il n'y arrive pas trop...meeeerde. 5 éprouvantes minutes se passent, on essaye de le faire parler, lui faire dire au moins un mot toute les 45 secondes puis il prononce une vraie phrase "j'ai perdu la réalité". Je lui dit calmement de penser à des choses très basiques, du style comment il s'appelle, 1+1=2, comme si il devait recommencer à vivre et réapprendre toutes les bases élémentaires. 10 minutes après il s'est un peu remis et on continue à lui parler. J'essaye de comprendre se qu'il s'est passé, je veux qu'il me dise ce qui lui est arrivé pour savoir mais aussi pour que son cerveau fonctionne. En fait il s'est laissé partir sur une chanson du Velvet Underground et n'a pas réussi à revenir (B c'est le genre à aller voir jusqu'au bout). Je lui explique qu'avec les drogues dures il vaut mieux pas aller voir trop loin, que lorsque que t'as passé la limite de l'irréversible c'est très dur d'en revenir. Il me répond "ah mais je savais pas moi"...allez petit con, t'en est remis c'est l'essentiel. On reste dans ma tente, B est ko et avec M on phase. Les arbustes devant moi défilent comme un fleuve avec un fort courant puis la tente se met à voler, c'est assez...hallucinant. Quoique lorsqu’il s’est mis à faire jour alors que la nuit était bien tombé c’était pas mal non plus... Je me cale et me laisse partir, lunette de soleil sur les yeux, tête posé contre la toile je vois le sol du camping, ma vision est au ras des herbes sèches puis tout s'accélère d'un coup, comme si tout basculait très rapidement, je me redresse d'un coup, ouvre les yeux et enlève mes lunettes dans ma lancé...là je me dis que B a du se laisser basculer et je comprend qu'il est mis du temps à retrouver ses repères, méga flippante cette déconnexion !
Minuit et me voila à préparer des pâtes, j’examine minutieusement la casserole vivante que je tiens dans mes mains, je met ma tête dedans et je pénètre le monde de la casserole, c’est super cool…puis je lance à cuire les pâtes, des pâtes vivantes…on a mangé des pâtes vivantes =) Nous voila parti vers le port où nous allons retrouver P, le phénomène de la soirée. Il a pris apparemment 2 bonnes poutres de Rabla et il est devenu ouf ! il est pris de spasme de plaisir, il pèse 10g, il nous fait plus que rigoler. On retourne au camp avec lui, sur le chemin il se jette dans des buissons épineux plusieurs fois, oui en fait ils chassaient des lapins et une poule faisane…On rigolait tellement qu’on a à peine réussi à communiquer sur le chemin, mes abdos étaient à bout, je n’en pouvait plus de rire…
Tout ça c’est terminé autour d’un feu sur la plage et on est tous rentrés nous coucher vers 6h du mat’.
2 joints sont roulés puis fumés, on parle, on rigole en regardant les gens, on attend la franche montée. On décale vers la pointe de sable, je viens de lancer la musique sur ma petite enceinte, je me sens de plus en plus bizarre, la drogue prend part de moi, doucement mais sûrement. A cet endroit de l'île il n'y a personne, juste le sable, la mer, le vent et les mouettes, c'est magnifique ! Je me sens vraiment dans un état étrange, très creu, vide. La musique me transporte mais sans plus, c'est ni agréable ni désagréable, je commence à avoir la bougeotte, des visuels arrivent timidement, mon mental ne s'emballe pas mais il se passe quand même des trucs bien chelou dans ma tête. Je me retrouve en slip sur la plage, je suis tout plein de sable, on continue de fumer nos pétoux. Je me laisse ensevelir par les deux autres, le sable pèse très lourd sur tous mes membres, c'est marrant.
Bon me voila maintenant en pleine montée alors que M et B sont juste "foncedés" et s'ennuient (pour nous ça veut dire que nous sommes allongés dans la sable et qu'on fait rien à part écouter la sik). Ils me regardent faire le con, je saute, je phase, je bouge, je me cale, bref je commence à être bien défoncé. La plage, la mer et le ciel commencent à former une sorte de plan en 2D avec une malgré tout une profondeur. A gauche le bleu de l'océan, devant moi la plage parsemée de petite dune et d'herbes qui oscillent dans le vent, c'est bien jaune et bien infini comme image. A ma droite j'ai ce gros rocher, posé sur la plage (il est dans l'eau normalement), dément, intense, imposant. Il me parait tellement proche, c'est dingue. OUAAAH la navette de l'île vient de sortir de derrière la dune à ma gauche, elle file sur l'eau, je phase, je la regarde sans vraiment comprendre...qu'est-ce qu'il y a à comprendre d'ailleurs ? rien, je tourne la tête vers mes deux compagnons et leur demande où ils en sont maintenant. Ils ont un peu froid et commencent à vouloir retourner au camping, je suis toujours aussi instable, je marche, ma chemise flotte dans le vent et je surkiffe.
Les deux autres me rejoignent et me demandent ce qu'on fait, je leur répond cash : "moi je veux vivre ici !". Là ils explosent de rire, j'ai dit ça avec une telle conviction que j'aurai tué n'importe quel détecteur de mensonge. Je regarde leurs yeux et sourit, putain ils ne se sont rendus compte de rien, l'effet de la plage est incroyable, c'est une force plus que puissante, c'est quelque chose de très fort, ça t'englobe, ça rend dingue comme un mélange des films La Plage et Shutter Island. T'es là à genoux, face à cette étendue de sable bordé d'eau d'un bleu profond, le vent et le soleil caressent ta peau, t'as un pet à la main, la nature est plus que présente en toi et je n'échangerai ma place avec personne !
Il doit être 19H30 maintenant et mes deux potes ne se sont pas rendus compte qu'on avait créé une ambiance, une atmosphère autour de nous, que le trip a pris plus que part d'eux. Une demi heure avant je leur avait pourtant expliqué qu'ici c'est dément, tellement puisant que même les drogues qui t'envoient sur loin voient leurs effets amoindris, c'est...juste incroyable, mais vraiment, la beauté de la plage et de la nature est fabuleuse !
On approche des 20H et le vent froid nous force à bouger, on remonte donc la grande plage et c'est là que tout part, on vient de quitter la pointe de sable, ce n'est pas un retour à la civilisation mais bon, on voit des gens, juste ça nous fait comprendre qu'à l'heure qu'il est nous sommes tous les trois très très très loin de la réalité.
M et B tape des énormes fourires, je souris et admire la beauté de la grande plage, juste wahouu ! à gauche la mer, au milieu la plage, à droite la dune et au dessus le soleil qui commence à être bas. Là c'est ouf, la plage part en sucette, comme si le sol était incliné vers la gauche, la courbure habituelle de la plage n'est plus très courbue et les rayons du soleil percent le ciel pour venir finir leurs courses dans la dune. Là je retrouve cette sensation de déjà vu, déjà vécu, à chaque test de nouvelle drogue j'ai l'impression de déjà connaître ces états d’extrême high, c'est assez dingue à expliquer, faudra que je réfléchisse là dessus.
On marche tous les trois, on rigole beaucoup, M n'en peut plus et on s'arrête (on vient de faire à peine 500 mètres), là je kiffe moins car c'est un peu la plage familial de l’île, j'aimerai pas tombé sur des gens que je connais quoi...putain je vois, enfin crois voir, la famille d'un pote, c'est un peu agaçant de devoir surveiller l'horizon. Bref on est assis face à la mer, et c'est démentiel : les bateaux semblent si loin et si proche, puis là un couple et leur petite fille partent sur un tout petit bateau gonflable. Impossible, c'est impossible qu'ils rejoignent leur voilier sans passer à l'eau. Leur embarcation penche de plus en plus, finis de rire maintenant je flippe pour eux, les dimensions ne veulent plus rien dire, je suis incapable de savoir si ils sont à 20 mètres de la côte où à 200 mètres. Au final ils atteignent leur embarcation sain et sauf, ouf, c'est vraiment rassurant. Tout en observant "la vie de la plage" nous fumons nos pétards préroulés, c'est la roulette russe ---> soit tu tombes sur un joint de beuh et là c'est jouissif, mais vraiment jouissif de fumer, soit tu tombes sur un royal et là tu pleures ta mère. C'est plus que fort, atroce, assez overchargé en THC pour qu'on tire juste 3 lattes et qu'on fasse tourner le pet' en regardant la grimace de celui qui fume, j'ai l'impression de fumer du sel marin...eurk.
On continue notre marche vers le camping, ho putain, retrouver nos amis va être limite une épreuve, on est complètement tripé et personne n'est au courant. La plage est plus que belle, j'ai cette image fantastique gravé à tous jamais dans ma mémoire, merveilleux ! Nous voila enfin sorti de la plage, on avance maintenant sur des lattes de bois bien alignés, de chaque côté la dune vie, tous est parfait et joli, c'est l'émerveillement pour tous les trois, même pour moi c'est une découverte ---> la perche à trois et pas n'importe quelle perche, la grosse, la très grosse perche : nous rentrons dans un splendide petit parc super bien paysagé qui nous mène à la route du camping. Devant nous c'est idyllique, magique, juste une phrase à retenir : bienvenue à Wonderfulland. Tout est mouvant, vivant et fait de pâte à modeler mégacoloré. On se croirait à Disneyland, au fur et à mesure de nos pas la végétation fleurie, c'est plus que bon ! Ce trip est énorme, ça pousse fort dans ma tête, je pourrais phaser sur n'importe quoi, ici tout est parfait, beau et on se sent en totale sécurité (ni keufs, ni voitures : juste la nature, la mer et nous).
On doit approcher des 21H et nous voila à l'entrée du camping (c'est un grand champ où les gens se posent n'importe où), hum pas envie de croiser du monde en fait, allez on passe part le chemin qui domine le champ ondulant. M explose de rire, mais violemment, trop violemment à mon goût, il est plié en deux, sa tête est taré et toute rouge, de plus ses fourires sont de plus en plus longs et forts. Nous voila arrivés à notre campement, on est explosé et on aime pas du tout l'ambiance, nos potes nous paraissent tous cons (ils crient et s'insultent beaucoup, trop agressif pour nous), on reste pas longtemps sinon on va péter un câble. Allez nous voila parti en direction du fort abandonné (ya juste une vieille poudrière, le chemin de ronde et surtout le château d'eau qui offre une vue à 360° sur toute l'île...), on décide d'aller sur le chemin de ronde, pour ça on traverse un sentier en épingle à cheveux dans un sous-bois, OK : nous voila dans le labyrinthe d'Alice aux pays des merveilles. C'est juste magnifique, dingue, comment peut-on mettre nos esprits dans des états aussi puissant et lointain...je m'étonne dans le sous-bois mais dans 5 minutes je vais découvrir une nouvelle face bien flippante de la drogue...
Y devait venir nous rejoindre sur l'île ce même jour, mais c'était incertain. Nous voila tous les 3 assis à 50 mètres du sentier qui domine le camping, on se cale et d'un coup on voit Y qui passe sur le sentier, je m'exclame en la voyant, c'est géniale, elle est enfin arrivé ! elle pivote rapidement sur elle même, nous dit 3 ou 4 mots et disparaît derrière un buisson. Plus rien. La il y a comme un stop, on se regarde tous les 3, heuuuuuu, elle est où Y ? je l'appelle en criant, aucune réponse. WAAAAAAAAAAAAAAAAH mais c'est quoi ce délire, elle est là ou pas !? B est persuadé qu'on la vraiment vu, M ne se prononce pas et moi je reste perplexe. Non impossible, une telle hallu commune ne peut être vraie, et pourtant je doute, putain je suis complètement perdu, c'est quoi ce délire putain !!!!! J'en conclue qu'on est plus que défoncé et que c'est le fait d'être plusieurs qui nous a fait buggé comme ça (j'ai l'habitude de triper seul).
Les 21H00 doivent être maintenant passé et je phase sur les nuages, là je vois une croix gammée dans le ciel (il y a un nuage en forme de croix où il manque juste deux barres pour terminer l'emblème nazis), regros stop dans ma tête, j'ai prononcé un mauvais mot, je me sens mal vis à vis de mes potes, je ne suis absolument pas raciste et pourtant ça me gène d'avoir dit ça comme ça, si spontanément. Je prend mon petit recul habituel : pourquoi juste un mot, une signification sont si mal vu ?, j'essaye de m'en sortir auprès de mes potes en essayant de trouver les deux traits manquant, bordel j'y arrive pas, le nuage part trop en couille...faut pas que je porte tant d'importance à des trucs aussi insignifiants.
On grimpe sur le château d'eau, là c'est encore une fois magique et splendide : le coucher de soleil est limite en 3D avec les lunettes de Soleil, et les l'herbe des champs avancent par vague très rapide vers nous, trop beau ! Le vent nous oblige à nous cacher dans un recoin abrité, musique à balle et pet' de weed à la main je phase comme un porc sur le mur en face de moi qui est recouvert de losange mouvant vert/bleu/violet. Et puis d'un coup on revoit Y, raaa ça recommence, est-ce vraiment elle où on délire comme des porcs ?! elle avance vers nous sans rien dire, c'est atroce. On descend tous, oua c'est vraiment elle, là je reprend confiance en moi, intense moment que l'on vient de vivre putain.
Retour au camp, on a commencé à bien redescendre et on est bien décidé à remonter donc ça sera une bonne douille pour B et moi. C'est B qui commence par une douille pure d'amnésia, il la coule d'une traite, ok lui il va manger sévère. Pendant ce temps là je prépare ma douille tout en parlant avec 2 mecs qui se sont posés devant ma tente, l'ambiance est glauque et on décide de bouger sur la côte sauvage après ma douille. Douille coulé mon trip est refractalisé, je met l'eau et l'enceinte dans mon sac, tout le monde se lève sauf B qui rentre dans ma tente avec un sale regard, putain c'est pas bon ça. Je lui demande ce qu'il se passe et il me fait juste signe qu'il veut rester seul dans ma tente. Avec M on attend 3 minutes puis on rentre dans la tente histoire de voir où il en est. Bordel ! il a perdu la réalité, il ne parle plus et n'a pas l'air bien du tout. On lui parle, on veut juste entendre au moins un son provenant de sa voix, il n'y arrive pas trop...meeeerde. 5 éprouvantes minutes se passent, on essaye de le faire parler, lui faire dire au moins un mot toute les 45 secondes puis il prononce une vraie phrase "j'ai perdu la réalité". Je lui dit calmement de penser à des choses très basiques, du style comment il s'appelle, 1+1=2, comme si il devait recommencer à vivre et réapprendre toutes les bases élémentaires. 10 minutes après il s'est un peu remis et on continue à lui parler. J'essaye de comprendre se qu'il s'est passé, je veux qu'il me dise ce qui lui est arrivé pour savoir mais aussi pour que son cerveau fonctionne. En fait il s'est laissé partir sur une chanson du Velvet Underground et n'a pas réussi à revenir (B c'est le genre à aller voir jusqu'au bout). Je lui explique qu'avec les drogues dures il vaut mieux pas aller voir trop loin, que lorsque que t'as passé la limite de l'irréversible c'est très dur d'en revenir. Il me répond "ah mais je savais pas moi"...allez petit con, t'en est remis c'est l'essentiel. On reste dans ma tente, B est ko et avec M on phase. Les arbustes devant moi défilent comme un fleuve avec un fort courant puis la tente se met à voler, c'est assez...hallucinant. Quoique lorsqu’il s’est mis à faire jour alors que la nuit était bien tombé c’était pas mal non plus... Je me cale et me laisse partir, lunette de soleil sur les yeux, tête posé contre la toile je vois le sol du camping, ma vision est au ras des herbes sèches puis tout s'accélère d'un coup, comme si tout basculait très rapidement, je me redresse d'un coup, ouvre les yeux et enlève mes lunettes dans ma lancé...là je me dis que B a du se laisser basculer et je comprend qu'il est mis du temps à retrouver ses repères, méga flippante cette déconnexion !
Minuit et me voila à préparer des pâtes, j’examine minutieusement la casserole vivante que je tiens dans mes mains, je met ma tête dedans et je pénètre le monde de la casserole, c’est super cool…puis je lance à cuire les pâtes, des pâtes vivantes…on a mangé des pâtes vivantes =) Nous voila parti vers le port où nous allons retrouver P, le phénomène de la soirée. Il a pris apparemment 2 bonnes poutres de Rabla et il est devenu ouf ! il est pris de spasme de plaisir, il pèse 10g, il nous fait plus que rigoler. On retourne au camp avec lui, sur le chemin il se jette dans des buissons épineux plusieurs fois, oui en fait ils chassaient des lapins et une poule faisane…On rigolait tellement qu’on a à peine réussi à communiquer sur le chemin, mes abdos étaient à bout, je n’en pouvait plus de rire…
Tout ça c’est terminé autour d’un feu sur la plage et on est tous rentrés nous coucher vers 6h du mat’.
