S
Styloplume
Guest
Salut les copains!
Cette nuit, rêve plus que marquant. Need un TR pour tout raconter, c'est vachement prenant toutes ces conneries.
Le contexte mental
La journée d'hier était plutôt cool. Cours sans histoires, grosses réflexion depuis cette semaine sur l'expérience psychédélique vue du point de vue de la psychose. On a eu le premier cours sur la psychose, et les délires et hallucinations psychotiques ne me semblent être rien d'autre qu'un bad trip en règle. La psychiatrie moderne n'a aucun cadre théorique du genre de celui mis au point par Grof pour comprendre la psychose, je trouve ça assez navrant que des malades mentaux soient gavés de neuroleptiques, là où l'on peut y voir une opportunité spirituelle.
Mais évidemment, je parle sans savoir, je connais aucun patient psychotique.
En tout cas, hier, j'ai revu une amie de longue date et on a fait le tour de ma conso, et elle est infirmière, elle elle a vu des patients psychotiques, du genre d'un schizo qui voit les murs se rapprocher pour le tue. Je me rends compte que moi je suis allé bien au-delà avec toutes mes conneries au LSD et au DXM, je suis passé dans la psychose et j'en suis sorti par mes propres moyens. Donc, oui, je suis psychotique, et non, je ne suis pas malade (dans le sens où j'accepte mes hallus sans les subir).
Plus, au moment de me coucher, quelques moments intimes avec moi-même, où je me défoule en m'incarnant dans des archétypes masculins de domination plus que stéréotypiques. Comprenne qui voudra.
Bref, ça remue là-haut.
Alors, je me couche vers 00:30, pour ressortir de mes rêves vers 3:30. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé entre deux?
Le rêve ou plutôt le cauchemar
Je me souviens que je suis avec mon frangin Lefeusombre et des potes à lui. Nous sommes à un endroit de notre enfance, à passer une soirée en campagne, en mode joint et WTF, un gentil n'importe quoi sympa. On installe des fauteuils, du son, des trucs comme ça. Le souvenir est flou, mais c'est de la bonne humeur. On fume un joint, et mes pensées commencent à partir dans la quatrième dimension comme c'est l'usage avec cette substance de malade qui me fait toujours taper des hallus même avec un quart de joint.
D'un coup je suis chez un pote de psycho, fan de rock. Sur sa chaîne hi-fi il met la chanson Foxy Lady de Jimi Hendrix (que j'ai connue grâce au film "Wayne's World"
). Je me met à délirer sur la musique, elle est cosmique comme dans tous mes trips au THC. C'est assez impressionnant. Je me met à chanter et ma voix est super groovy, c'est vraiment super cool.
Le trip continue. Je suis en expédition dans un souterrain avec des hommes de l'antiquité. On est assez pressés. Mais d'un coup, paf! Une escouade de soldats romains nous barre la route, et le centurion pointe une lance vers le meneur de notre groupe, qui s'arrête net. Le centurion crie: "Vous êtes faits! Vermine rebelle!"
Le meneur du groupe est cerné par les lances des soldats, il sait qu'il ne peut s'échapper. Le groupe ne bouge pas et moi j'observe un peu en retrait.
Le meneur, un vieillard dans la force de l'âge, s'avère être le guide spirituel du groupe, constitué des premiers Chrétiens de l'histoire, persécutés par Rome. Ce meneur spirituel se met à parler d'une voix claire, des mots forts qui me marquent, et qui disent en substance: "J'ai bien compris ce qui vous dérange, le message du Christ remet toute votre vie en question! Je ne m'en déferais jamais, car je sais que j'obtiendrai la Vie éternelle!" En disant cela il se met à attaquer le mur près de lui, sur lequel il y a un bas-relief qui ne me semble rien d'autre qu'une masse de galets informes. Mais le vieillard s'évertue à le mettre à bas, tout en continuant son discours: "Oh, vous pouvez me tuer, me torturer, ça ne changera rien à ma liberté! Si je meure c'est à cause de ma foi, et c'est ma foi qui me sauvera!"
Le centurion crie sèchement un ordre. Les soldats romains tirent le vieillard du mur, qui les suit, en gardant l'air farouche. Ils le mettent à genoux, tendis qu'un soldat pose un objet en fer sur son crâne. De l'autre main il tient un marteau, qu'il lève.
Je détourne mon regard. Je repose mon regard.
Le soldat a frappé, l'objet en métal s'est enfoncé en partie dans le crâne du vieillard.
Je détourne mon regard. Je repose mon regard sur la scène.
L'objet en fer a été entièrement martelé dans la tête du martyr, qui s'effondre le regard vide. (Visions glauquissime à la DXM)
Réveils auto-imbriqués
Je pleure. Mon enfant pleure à chaude larme la perte d'un père spirituel, pleure pour l'atrocité du crime, pleure par solitude, pleure toutes les larmes de son corps.
Ca ne dure pas longtemps. Rapidement je me dis que ma famille va m'entendre pleurer et se réveiller!
Puis, à mesure que je me réveille, je me rends compte de deux choses:
- Je ne suis pas dans la maison de ma famille mais dans ma chambre d'étudiant
- Je n'ai pas pleuré à voix haute mais j'ai rêvé que mon enfant intérieur pleurait.
J'ai rêvé que je tapais des hallus! Bonjour la récursivité.
A demi rassuré, à demi réveillé, je replonge dans mes visions.
Je replonge dans le cauchemar
J'appelle mon enfant intérieur. Je tombe immédiatement sur une image Plateau-2-like d'un femme-enfant avec presque aucun cheveu, la peau tirée et pâle. Encore une image glauque du type de ma période morbide au DXM. Je cherche un accompagnement.
Mon enfant intérieur est sur une terrasse de café, assez chic, avec quelqu'un qui est là à côté mais que je ne vois pas clairement. Une serveuse s'approche, que je veux souriante, exactement comme dans mes angoisses pas assumées au DXM. Elle s'approche, est belle, souriante. Rapidement son sourire se crispe, ses yeux se fendent, ses cheveux se hérissent, sa peau se tire, et voilà une image plus que badante d'une femme zombie à la dentition de cheval qui veut me bouffer.
Réveil définitif
Et merde! Je décide de sortir de ces images à la con.
Je vais aux toilettes. En chemin, je fait la réflexion:
"- T'y es arrivé, Styloplume, tu trippes sans drogue. Tu tapes des hallus spontanément. Bienvenue au royaume de la psychose!
- Mouais. Enfin, n'oublie pas que toutes nos stratégies, plans de secours et modèles restent valident. Je peux accepter cette psychose comme je peux gérer un trip. Je suis à l'abri de la maladie en elle-même, tant que j'accepte mon état.
- Ah, juste. Bon, ben, va falloir s'y mettre".
J'écarte le bad et je me rendors
Je me recouche et passe en mode safe. Je sors mon petit discours: "La respiration s'articule autour de la non-respiration, la pensée s'articule autour de la pensée vide".
Rapidement je me sens aspiré par le vortex, qui emporte mon corps vers le haut, en le dilatant, pendant qu'il part en même temps dans l'autre sens, en rétrécissant. Bref, une dissociation un peu DXM-like. Je ne cherche pas à partir loin, je me laisse rapidement retomber. Hop c'est gagné. Plus d'images, juste l'équilibre.
Je m'endors.
Les rêves qui suivent arrivent plus tard et n'ont pas de lien, me semble-t-il.
Je suis sur une autre planète à jouer à la guerre du feu avec des N'avis. Un grand bâtiment à explorer, avec une figure de proue faite de mâchoires de mammouth. Je participe à une grande réunion entre les N'avis et le gouvernement Obama, à la maison blanche, chose que je trouve assez ennuyeuse. Bref, un rêve normal, quoi.
Première interprétations (faites dans la matinée qui suit)
Mon rêve m'a entraîné tout droit là où vont mes recherches psychonautiques: la mort du Père symbolique, la solitude. Les étapes qui doivent suivre sont: suivre l'exemple du christ et accepter la mort pour retrouver le père céleste. Seulement, j'étais en plein rêve, et j'ai pas géré. Je me suis laissé déborder par les images pourries qui étaient exactement aussi dégueulasses que celles de mes pires trips au DXM. Si j'avais laissé venir j'aurai pu vivre la suite en rêve? (Sans doute avec des détails utiles)
Evidemment, j'ai tous mes plans de secours. Ca a été très facile de retrouver l'équilibre. Mais du coup, toutes ces images étaient parties. Boarf, allez, Stylo, c'est pas plus mal. Tu pourras laisser tout ça au DXM. La psychose c'est quand on sort de la réalité. C'est rassurant quand c'est causé par une drogue, quand même. On perd moins pied.
N'empêche que ça m'a remué.
EDIT au 2012-02-06
Je décide de finir le trip en auto-hypnose.
Plus tard dans la journée j'ai décidé de finir le rêve, parce que c'était trop important. Hop, session psychonautique. Casque HD, cache sur les yeux, position allongée bien comfortable, c'est parti, avec le remix d'Angelic Particles de l'album In Dub d'Hallucinogen.
Après un bref temps de relaxation, je laisse les images remonter. Rapidement l'image du martyr chrétien (l'image du père intérieur) et de son crâne défoncé revient, avec tout son sang dégoulinant, une vraie horreur.
Devant le spectacle, je suis une petite fille de 4 ou 5 ans qui pleure son père, c'est vraiment terrible comme tristesse...
Fondu enchaîné entre les images du rêve et le trip
FFFFFFFFFFFFFFFhhhhhhh il y a comme un bruit, les images bougent, il ne se passe plus la même chose. J'ai épuisé les images du rêve, et maintenant je dois laisser venir les prochaines. Je crois que ce FFFFhhh c'est le bruit de fond mental. Les images suivent.
L'histoire du robot
Une scène du film Terminator 4: un robot géant détruit une maison où se sont réfugiés des rebelles. Je suis une petite fille dans ce chaos, mais rapidement le point de vue se détache. Je trouve ça très très bizarre, mais mon point de vue désincarné se rapproche du robot, qui ne bouge plus vraiment, comme s'il m'attendait. Heu.... vous êtes sûr?
Pas de réponse. Juste l'image qui est là est qui m'attends.
Bon, ben, on y va... c'est un trip chelou quand même tout ce délire psychédélique.
Allez, go! Dans le robot! Il y a comme une trappe sur sa poitrine, elle s'ouvre sur une cavité de forme cubique tapissée de circuits électroniques qui pulsent d'une lumière fluo, comme dans Tron. J'y rentre complètement, et PAF écran noir.
Je suis le robot. Je marche sur la plaine à pas lourd et inexorables. Je cours vers l'horizon, vers une destination infinie, mystérieuse. Je suis une machine sans émotion, un esprit de rouages mécaniques, un création complètement humaine, l'archétype du golem qui n'a qu'une ligne de quelques mots comme instruction et qui les suit aveuglément.
Sur la plaine il y a un car qui roule devant moi. Il est loin, mais je l'aperçois. En fait nous allons dans la même direction, c'est comme si je le suivait. Et là, un coup de zoom incroyable: zzzzziiiiiiioouuuuuuuu la caméra file hors du robot à la vitesse de la pensée, vers le car, vers la vitre arrière, et vers le gamin qui colle son nez à la vitre, et vers son œil. Je rentre dans les rêves du gamin, je suis le gamin.
Le rêve en flash-back
Je revis un rêve de mon enfance. Je rêvais que j'étais dans un car avec ma classe, pour aller en classe de neige. Je regardais par la vitre pour regarder vers l'arrière. J'apercevai une silhouette à l'horizon, celle du yéti ou d'un monstre ou de je ne sais quoi, une grande chose qui marche et qui nous suit, à grands pas chaloupés. Cette découverte m'excite et m'effraie, j'en parle aux autres dans le bus, mais ils s'en moquent pas mal qu'on soit suivis.
Une fois arrivé à la classe de neige, j'ai super peur dans les escaliers, j'ai peur que ce monstre ne remonte vers ma chambre pour m'attraper.
Révélation et réconciliation
Le flash-back du rêve se finit, et le voyage continue, avec cette fois un plus non négligeable. J'ai eu une révélation: cette silhouette qui nous suivait, c'était le robot que je suis aussi.
Le gosse en classe de neige, c'est mon enfant intérieur.
Le robot-golem, c'est mon père.
Tout est clair.
Je suis l'enfant en classe de neige, et dans ma chambre, dans mon lit (sûrement car je n'ai plus peur du rêve). Le robot n'arrive pas par les escaliers, il tape au careau, afin de ne pas me faire peur. Je lui ouvre. Il tend sa main immense vers la chambre et m'attire à lui dehors.
"Papa! C'est toi!" J'en pleure de joie.
Les images sont devenues celles du film de Walt Disney: Le Géant de Fer. C'est l'histoire de l'amitié entre un gentil robot géant et un petit garçon. Il jouent ensemble. Le robot fait tourner le garçon dans tous les sens comme dans un manège, le protège, l'assiste, lui fait découvrir le monde, l'emporte sur son propre chemin. C'est de l'amour pur, un vrai moment nutella, je vous dit que je pleure de joie. J'ai trouvé mon père, mon père m'a trouvé!
Je me déconnecte de mon lit et de la musique. Le trip a duré tout juste 15 minutes, le rêve est digéré. Tout va bien. J'ai enfin compris un rêve qui traînait depuis un bon moment!
Cette nuit, rêve plus que marquant. Need un TR pour tout raconter, c'est vachement prenant toutes ces conneries.
Le contexte mental
La journée d'hier était plutôt cool. Cours sans histoires, grosses réflexion depuis cette semaine sur l'expérience psychédélique vue du point de vue de la psychose. On a eu le premier cours sur la psychose, et les délires et hallucinations psychotiques ne me semblent être rien d'autre qu'un bad trip en règle. La psychiatrie moderne n'a aucun cadre théorique du genre de celui mis au point par Grof pour comprendre la psychose, je trouve ça assez navrant que des malades mentaux soient gavés de neuroleptiques, là où l'on peut y voir une opportunité spirituelle.
Mais évidemment, je parle sans savoir, je connais aucun patient psychotique.
En tout cas, hier, j'ai revu une amie de longue date et on a fait le tour de ma conso, et elle est infirmière, elle elle a vu des patients psychotiques, du genre d'un schizo qui voit les murs se rapprocher pour le tue. Je me rends compte que moi je suis allé bien au-delà avec toutes mes conneries au LSD et au DXM, je suis passé dans la psychose et j'en suis sorti par mes propres moyens. Donc, oui, je suis psychotique, et non, je ne suis pas malade (dans le sens où j'accepte mes hallus sans les subir).
Plus, au moment de me coucher, quelques moments intimes avec moi-même, où je me défoule en m'incarnant dans des archétypes masculins de domination plus que stéréotypiques. Comprenne qui voudra.
Bref, ça remue là-haut.
Alors, je me couche vers 00:30, pour ressortir de mes rêves vers 3:30. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé entre deux?
Le rêve ou plutôt le cauchemar
Je me souviens que je suis avec mon frangin Lefeusombre et des potes à lui. Nous sommes à un endroit de notre enfance, à passer une soirée en campagne, en mode joint et WTF, un gentil n'importe quoi sympa. On installe des fauteuils, du son, des trucs comme ça. Le souvenir est flou, mais c'est de la bonne humeur. On fume un joint, et mes pensées commencent à partir dans la quatrième dimension comme c'est l'usage avec cette substance de malade qui me fait toujours taper des hallus même avec un quart de joint.
D'un coup je suis chez un pote de psycho, fan de rock. Sur sa chaîne hi-fi il met la chanson Foxy Lady de Jimi Hendrix (que j'ai connue grâce au film "Wayne's World"

Le trip continue. Je suis en expédition dans un souterrain avec des hommes de l'antiquité. On est assez pressés. Mais d'un coup, paf! Une escouade de soldats romains nous barre la route, et le centurion pointe une lance vers le meneur de notre groupe, qui s'arrête net. Le centurion crie: "Vous êtes faits! Vermine rebelle!"
Le meneur du groupe est cerné par les lances des soldats, il sait qu'il ne peut s'échapper. Le groupe ne bouge pas et moi j'observe un peu en retrait.
Le meneur, un vieillard dans la force de l'âge, s'avère être le guide spirituel du groupe, constitué des premiers Chrétiens de l'histoire, persécutés par Rome. Ce meneur spirituel se met à parler d'une voix claire, des mots forts qui me marquent, et qui disent en substance: "J'ai bien compris ce qui vous dérange, le message du Christ remet toute votre vie en question! Je ne m'en déferais jamais, car je sais que j'obtiendrai la Vie éternelle!" En disant cela il se met à attaquer le mur près de lui, sur lequel il y a un bas-relief qui ne me semble rien d'autre qu'une masse de galets informes. Mais le vieillard s'évertue à le mettre à bas, tout en continuant son discours: "Oh, vous pouvez me tuer, me torturer, ça ne changera rien à ma liberté! Si je meure c'est à cause de ma foi, et c'est ma foi qui me sauvera!"
Le centurion crie sèchement un ordre. Les soldats romains tirent le vieillard du mur, qui les suit, en gardant l'air farouche. Ils le mettent à genoux, tendis qu'un soldat pose un objet en fer sur son crâne. De l'autre main il tient un marteau, qu'il lève.
Je détourne mon regard. Je repose mon regard.
Le soldat a frappé, l'objet en métal s'est enfoncé en partie dans le crâne du vieillard.
Je détourne mon regard. Je repose mon regard sur la scène.
L'objet en fer a été entièrement martelé dans la tête du martyr, qui s'effondre le regard vide. (Visions glauquissime à la DXM)
Réveils auto-imbriqués
Je pleure. Mon enfant pleure à chaude larme la perte d'un père spirituel, pleure pour l'atrocité du crime, pleure par solitude, pleure toutes les larmes de son corps.
Ca ne dure pas longtemps. Rapidement je me dis que ma famille va m'entendre pleurer et se réveiller!
Puis, à mesure que je me réveille, je me rends compte de deux choses:
- Je ne suis pas dans la maison de ma famille mais dans ma chambre d'étudiant
- Je n'ai pas pleuré à voix haute mais j'ai rêvé que mon enfant intérieur pleurait.
J'ai rêvé que je tapais des hallus! Bonjour la récursivité.
A demi rassuré, à demi réveillé, je replonge dans mes visions.
Je replonge dans le cauchemar
J'appelle mon enfant intérieur. Je tombe immédiatement sur une image Plateau-2-like d'un femme-enfant avec presque aucun cheveu, la peau tirée et pâle. Encore une image glauque du type de ma période morbide au DXM. Je cherche un accompagnement.
Mon enfant intérieur est sur une terrasse de café, assez chic, avec quelqu'un qui est là à côté mais que je ne vois pas clairement. Une serveuse s'approche, que je veux souriante, exactement comme dans mes angoisses pas assumées au DXM. Elle s'approche, est belle, souriante. Rapidement son sourire se crispe, ses yeux se fendent, ses cheveux se hérissent, sa peau se tire, et voilà une image plus que badante d'une femme zombie à la dentition de cheval qui veut me bouffer.
Réveil définitif
Et merde! Je décide de sortir de ces images à la con.
Je vais aux toilettes. En chemin, je fait la réflexion:
"- T'y es arrivé, Styloplume, tu trippes sans drogue. Tu tapes des hallus spontanément. Bienvenue au royaume de la psychose!
- Mouais. Enfin, n'oublie pas que toutes nos stratégies, plans de secours et modèles restent valident. Je peux accepter cette psychose comme je peux gérer un trip. Je suis à l'abri de la maladie en elle-même, tant que j'accepte mon état.
- Ah, juste. Bon, ben, va falloir s'y mettre".
J'écarte le bad et je me rendors
Je me recouche et passe en mode safe. Je sors mon petit discours: "La respiration s'articule autour de la non-respiration, la pensée s'articule autour de la pensée vide".
Rapidement je me sens aspiré par le vortex, qui emporte mon corps vers le haut, en le dilatant, pendant qu'il part en même temps dans l'autre sens, en rétrécissant. Bref, une dissociation un peu DXM-like. Je ne cherche pas à partir loin, je me laisse rapidement retomber. Hop c'est gagné. Plus d'images, juste l'équilibre.
Je m'endors.
Les rêves qui suivent arrivent plus tard et n'ont pas de lien, me semble-t-il.
Je suis sur une autre planète à jouer à la guerre du feu avec des N'avis. Un grand bâtiment à explorer, avec une figure de proue faite de mâchoires de mammouth. Je participe à une grande réunion entre les N'avis et le gouvernement Obama, à la maison blanche, chose que je trouve assez ennuyeuse. Bref, un rêve normal, quoi.
Première interprétations (faites dans la matinée qui suit)
Mon rêve m'a entraîné tout droit là où vont mes recherches psychonautiques: la mort du Père symbolique, la solitude. Les étapes qui doivent suivre sont: suivre l'exemple du christ et accepter la mort pour retrouver le père céleste. Seulement, j'étais en plein rêve, et j'ai pas géré. Je me suis laissé déborder par les images pourries qui étaient exactement aussi dégueulasses que celles de mes pires trips au DXM. Si j'avais laissé venir j'aurai pu vivre la suite en rêve? (Sans doute avec des détails utiles)
Evidemment, j'ai tous mes plans de secours. Ca a été très facile de retrouver l'équilibre. Mais du coup, toutes ces images étaient parties. Boarf, allez, Stylo, c'est pas plus mal. Tu pourras laisser tout ça au DXM. La psychose c'est quand on sort de la réalité. C'est rassurant quand c'est causé par une drogue, quand même. On perd moins pied.
N'empêche que ça m'a remué.
EDIT au 2012-02-06
Je décide de finir le trip en auto-hypnose.
Plus tard dans la journée j'ai décidé de finir le rêve, parce que c'était trop important. Hop, session psychonautique. Casque HD, cache sur les yeux, position allongée bien comfortable, c'est parti, avec le remix d'Angelic Particles de l'album In Dub d'Hallucinogen.
Après un bref temps de relaxation, je laisse les images remonter. Rapidement l'image du martyr chrétien (l'image du père intérieur) et de son crâne défoncé revient, avec tout son sang dégoulinant, une vraie horreur.
Devant le spectacle, je suis une petite fille de 4 ou 5 ans qui pleure son père, c'est vraiment terrible comme tristesse...
Fondu enchaîné entre les images du rêve et le trip
FFFFFFFFFFFFFFFhhhhhhh il y a comme un bruit, les images bougent, il ne se passe plus la même chose. J'ai épuisé les images du rêve, et maintenant je dois laisser venir les prochaines. Je crois que ce FFFFhhh c'est le bruit de fond mental. Les images suivent.
L'histoire du robot
Une scène du film Terminator 4: un robot géant détruit une maison où se sont réfugiés des rebelles. Je suis une petite fille dans ce chaos, mais rapidement le point de vue se détache. Je trouve ça très très bizarre, mais mon point de vue désincarné se rapproche du robot, qui ne bouge plus vraiment, comme s'il m'attendait. Heu.... vous êtes sûr?
Pas de réponse. Juste l'image qui est là est qui m'attends.
Bon, ben, on y va... c'est un trip chelou quand même tout ce délire psychédélique.
Allez, go! Dans le robot! Il y a comme une trappe sur sa poitrine, elle s'ouvre sur une cavité de forme cubique tapissée de circuits électroniques qui pulsent d'une lumière fluo, comme dans Tron. J'y rentre complètement, et PAF écran noir.
Je suis le robot. Je marche sur la plaine à pas lourd et inexorables. Je cours vers l'horizon, vers une destination infinie, mystérieuse. Je suis une machine sans émotion, un esprit de rouages mécaniques, un création complètement humaine, l'archétype du golem qui n'a qu'une ligne de quelques mots comme instruction et qui les suit aveuglément.
Sur la plaine il y a un car qui roule devant moi. Il est loin, mais je l'aperçois. En fait nous allons dans la même direction, c'est comme si je le suivait. Et là, un coup de zoom incroyable: zzzzziiiiiiioouuuuuuuu la caméra file hors du robot à la vitesse de la pensée, vers le car, vers la vitre arrière, et vers le gamin qui colle son nez à la vitre, et vers son œil. Je rentre dans les rêves du gamin, je suis le gamin.
Le rêve en flash-back
Je revis un rêve de mon enfance. Je rêvais que j'étais dans un car avec ma classe, pour aller en classe de neige. Je regardais par la vitre pour regarder vers l'arrière. J'apercevai une silhouette à l'horizon, celle du yéti ou d'un monstre ou de je ne sais quoi, une grande chose qui marche et qui nous suit, à grands pas chaloupés. Cette découverte m'excite et m'effraie, j'en parle aux autres dans le bus, mais ils s'en moquent pas mal qu'on soit suivis.
Une fois arrivé à la classe de neige, j'ai super peur dans les escaliers, j'ai peur que ce monstre ne remonte vers ma chambre pour m'attraper.
Révélation et réconciliation
Le flash-back du rêve se finit, et le voyage continue, avec cette fois un plus non négligeable. J'ai eu une révélation: cette silhouette qui nous suivait, c'était le robot que je suis aussi.
Le gosse en classe de neige, c'est mon enfant intérieur.
Le robot-golem, c'est mon père.
Tout est clair.
Je suis l'enfant en classe de neige, et dans ma chambre, dans mon lit (sûrement car je n'ai plus peur du rêve). Le robot n'arrive pas par les escaliers, il tape au careau, afin de ne pas me faire peur. Je lui ouvre. Il tend sa main immense vers la chambre et m'attire à lui dehors.
"Papa! C'est toi!" J'en pleure de joie.
Les images sont devenues celles du film de Walt Disney: Le Géant de Fer. C'est l'histoire de l'amitié entre un gentil robot géant et un petit garçon. Il jouent ensemble. Le robot fait tourner le garçon dans tous les sens comme dans un manège, le protège, l'assiste, lui fait découvrir le monde, l'emporte sur son propre chemin. C'est de l'amour pur, un vrai moment nutella, je vous dit que je pleure de joie. J'ai trouvé mon père, mon père m'a trouvé!
Je me déconnecte de mon lit et de la musique. Le trip a duré tout juste 15 minutes, le rêve est digéré. Tout va bien. J'ai enfin compris un rêve qui traînait depuis un bon moment!