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Qu'est-ce qu'une substance "psychédélique" ?

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10 Sept 2011
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Pour confirmer/infirmer ce que dit Acromyrex :

Sur le fait que "enthéogène" est plus une émotion (type extase mystique) que la vision ou le contact avec une entité consciente, entièrement d'accord... faudrait trouver un terme plus adapté.


Pour le coup du "décrassage de rétine", etc, l'effet est bien plus net pendant le trip, mais de manière générale il perdure (avec une intensité variable, pendant un temps variable). Y'a eu une étude en double aveugle à ce niveau qui montrait que, globalement, c'est permanent mais à faible intensité.


La modification des schémas de pensée, effectivement, se fait à niveau bien plus vaste que juste modifier ce que tu penses ou comment tu penses : ça agit au niveau de la métacognition, en te faisant traiter l'info de manière non-verbale (là encore, expériences des patients avec lésions cérébrales, scanners à l'appui, montrant que la cognition peut se faire sans langage)


Les psychés sont effectivement nécessairement "hallucingènes", en tout cas parmi les substances qu'on connait. Après, selon les conditions, la dose, et la molécule (genre, les tryptamines sont souvent moins visuelles que les phényléthylamines, je trouve), tu peux très bien ne pas avoir d'effets visuels tout en étant indéniablement trippé avec un psyché.


Sur la traduction pharmacologie->effets subjectifs, c'est un peu complexe, mais en l'état actuel des choses le fait est que toutes les substances agonistes des 5-ht-2a et 5-ht-2c ont en commun les effets "psychédéliques" dont on parle (hypersensibilité, métacognition, hallucinations de type psychédélique, etc).


A propos de la "profondeur", pour clarifier un peu, pour moi ça désigne en bêtement les ratios effets mentaux/effets visuels, et surtout effets mentaux ou psychédéliques de manière générale / effets périphériques (stimulation, tachycardie, vasoconstriction, etc), de sorte que tu peux monter les doses sans avoir un "facteur limitant" physique.


Le problème que tu pointes en disant qu'on est en train de définir les psychés par la négative (ce n'est ni ci, ni ça) est pas entièrement faux. Pour autant, c'est juste parce qu'on est en train de se concentrer dessus. Si on était centrés sur les délirogènes, on dirait "il n'y a pas la lucidité ou les couleurs/motifs/ondulations des psychédéliques", si on était sur les dissos on dirait "y'a pas l'hypersensibilité des psychés", et on se dirait que quand même, autant les psychés sont bien définis, autant là c'est compliqué parce qu'on ne donne que des définitions par exclusion.
 

Saxifrage Russel

Glandeuse pinéale
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9 Fev 2015
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Je vais pas forcément faire avancer le débat qui est déjà assez compliqué mais contrairement à certains posts, pour moi, le canna est un psyché. La d aussi.
De plus, je pense pas que les psyché soient nécessairement hallucinogènes. Pour moi les hallucinations sont simplement une conséquence et varient en fonction du traitement de notre cerveau (qui est propre à chacun). Certains n'ont aucun visuels sous lsd ou sous psylo. J'en ai vu aussi chercher frénétiquement les visuels comme si c'était une fin en soi du trip psychédélique alors que pour moi ce ne sont que des compléments, qui varient en fonction de chacun, de la dose etc, qui peuvent aider à la compréhension du trip/du monde/de soi mais ne sont pas nécessaires à la réflexion.

Je rejoins SoK :
SoK a dit:
En gros, les dissociatifs sont assez similaires à la paralysie du sommeil, et les psychés à la méditation.
Ma définition du psyché se rapproche le plus de celle-ci (même si comme beaucoup je n'ai pas vraiment de "définition" car il faudrait les mots, et les mots me manquent). Mais pour moi le psyché est ce qui rapproche le plus d'un état contemplatif qui induit l'état méditatif. Le psyché pousse à la réflexion sur soi et sur le monde. Hallucinations ou pas. La rabla ne te pousse pas à la réflexion, mais comme tout (et c'est peut-être là où la limite semble floue) il est possible de faire ce que l'on veut de n'importe quoi. De ce fait, il est tout à fait possible d'avoir des réflexions profondes sous rabla comme sous lsd. La C et son ego boost n'empêchent pas non plus pour autant une réflexion "profonde" (j'aime pas ce mot) et des discussions particulièrement intéressantes.
Personnellement, la drogue n'est qu'un moyen, non une fin et ainsi, il est possible de faire ce que l'on veut de n'importe quelle drogue. Attention j'ai bien conscience que chaque drogue agit différemment et emprunte des chemins différents, mais le monde étant une création de l'esprit, tout dépend d'abord de l'esprit qui consomme la drogue et non de la drogue elle-même.

Du coup pour moi ce qui différencie les psychés des autres, c'est cet aspect contemplatif et méditatif qui te pousse nécessairement aux questions tout en te faisant comprendre que toutes les réponses sont en toi et non au dehors. Pour citer Stonix,
Stonix a dit:
"La vie est belle, arrête de pleurer, tu es grand car tu es vivant."

résume assez bien pour moi les psychés.
Tandis que les dissos te propulsent loin de la vie, dans un monde froid et distant. Ce qui n'empêche pas la réflexion et la compréhension des mêmes choses, dans un point de vue différent. Encore une fois, tout dépend de celui qui consomme à mon humble avis.
Les hallus, même s'ils ont leurs sens cachés (ou non) sont vraiment très secondaires pour moi.
 

Artisan de Liberté

Elfe Mécanique
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22 Déc 2012
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428
Roooh, vla le condensé d'informations!
Comme toujours avec la sémantique (comme avec tout d'ailleurs), il y a autant de point de vue que d'individus.
Pour ma part je ne souhaite pas m'attarder sur les détails de classifications qui sont des préoccupations de spécialistes et qui finalement n'apportent pas tant d'explications que cela.
Dans mon cas je rejoins l'idée, qu'une fois qu'on a franchit la porte de la perception et qu'on a eu accès aux mondes des visions, tout peut apparaître psychédélique à l'esprit.

Le psychédélisme est pour moi davantage en lien avec un état d'esprit, un regard sur le monde qu'avec une catégorie de substances psychoactives.

Bousculer les croyances, voir au-delà des préjugées, arriver à faire cohabiter en même temps plusieurs points de vue complémentaires, parallèles, parfois contradictoires sans avoir la tentation d'en élire un comme plus important, se détacher de la volonté de l'ego qui contraint, sortir des logiques de bien et de mal afin d'aboutir petit à petit à l'élargissement progressif de l'horizon des perceptions qui goûte enfin à l'infini, la Beauté que recèle chaque chose pour ce qu'elle est, sans vouloir la modifier ou l'influencer en retour par une opinion rassurante et au combien réductrice, sont des éléments constitutifs du psychédélisme.

Le temps me manque et je préfère m'arrêter là où un mot de plus me demanderais d'en écrire beaucoup trop!

Bon vent à toutes et tous!
 

Lotre

Holofractale de l'hypervérité
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30 Nov 2011
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Pour moi psychédélique = substance qui t'emmène dans un voyage dont tu ne peux prévoir avec certitude la nature, qui fait ressortir puissamment des choses de ta psyché, qui peut te forcer à travailler dessus d'une façon intense, qui te fais voir des choses habituellement invisibles, qui augmente ta sensibilité ou change ta perception de certaines choses. Mieux vaut avoir préparé son set&setting et avoir prévu du temps libre.

Le reste, c'est des drogues dont tu peux aisément prévoir l'effet selon le dosage, qui servent plus à atténuer une souffrance ou augmenter ton énergie disponible, des trucs de conforts utilisables dans le quotidien qui présentent souvent un risque d'addiction.

Sur le fait que "enthéogène" est plus une émotion (type extase mystique) que la vision ou le contact avec une entité consciente, entièrement d'accord... faudrait trouver un terme plus adapté.

Sans parler de forcément la voir, pour moi enthéogène est bien le contact avec "une entité mystique" ou quelque chose qu'on peut appeler dieu, ou un esprit, ou la conscience globale, ou que sais-je encore. Pas seulement une émotion. Cette entité peut s'exprimer, faire passer un message, même si ce sera pas forcément par la voix.
 

Acromyrex

Fouri croonde
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19 Mai 2014
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Je pose ça là tiens, avec une traduction rapide et littérale.

[video=youtube;yuXWDVLaRzQ]

La plupart des drogues psychédéliques augmentent votre sensibilité aux couleurs. Elles augmentent l'aspect sensuel/essentiel (???) de votre vie suivant un matériau particulier. Avec la MDMA vous n'avez pas tout ça, vous en avez quelques aperçus (insight ? ou inside ? et auquel cas ce serait plutôt : vous allez à l'intérieur de vous) et vous avez ce sentiment de validation personnelle qui est profondément thérapeutique (soignant). Et ça ce n'est pas typique de l'expérience psychédélique.

Psychédélique est un mot inventé dans les années 50 par Humphry Osmond au cours d'un dialogue avec Aldous Huxley, et psychédélique signifie qui manifeste l'esprit. Deleo signifie révéler, manifester. Et psyche c'est l'esprit. Donc les rêves sont psychédéliques. La méditation peut être psychédélique. Des techniques qui n'impliquent pas l'usage de drogue comme la respiration holotropique, l'hyperventilation, la danse... Plein de choses sont psychédéliques : la marijuana est psychédélique, la MDMA est psychédélique.

Si on retourne dans les années 60, il y a toujours eu ce sentiment que la cousine chimique de la MDMA, la MDA, était un peu différente des autres psychédéliques. La MDA avait cette réputation d'être d'une certaine façon plus émotionnelle que disons le LSD ou la psilocybine, mais elle était quand même considérée comme n'étant qu'un autre psychédélique. Avec l'arrivée de la MDMA, il y a eu une lente réalisation du fait qu'elle faisait quelque chose de fondamentalement différent des psychédéliques classiques.
En 1983, Ronald Metzner a suggéré qu'on l'appelle "empathogène" parce qu'elle augmentait l'empathie.
David Nicholls, un pharmacologue de l'Université de Purdue et un des éminents experts de la question des psychédéliques, a suggéré qu'on la considère comme un "entactogène" car elle génère cette capacité à... mon Dieu, je ne sais quoi. Et c'est le problème, nous n'avons pas vraiment de mot pour décrire ce que fait la MDMA.

Sacha était très sensible à ce propos. Il disait "Si je descends dans la rue et demande aux gens ce qu'est un entactogène, ce qu'il comprenne de ce qu'est un empathogène, personne ne saura de quoi je parle. Mais si je demande ce qu'ils sentent ou savent des psychédéliques, tout le monde comprend de quoi je parle. Donc je vais continuer à utiliser le terme psychédélique."
 

Groovie

Holofractale de l'hypervérité
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8 Avr 2008
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tiens c'est rigolo j'ai parlé de ce film récemment. J'ai hâte de le voir
Je suis d'accord avec ce que dit la deuxieme personne
Et psyche c'est l'esprit. Donc les rêves sont psychédéliques. La méditation peut être psychédélique. Des techniques qui n'impliquent pas l'usage de drogue comme la respiration holotropique, l'hyperventilation, la danse... Plein de choses sont psychédéliques : la marijuana est psychédélique, la MDMA est psychédélique.
 

Sunder

Elfe Mécanique
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22 Déc 2014
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Pour revenir sur le sujet, Freud disait que les rêves sont la voie royale vers l'inconscient. Pour moi les psychédéliques en sont la super-autoroute
 
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