Bonjour à tous,
Il y a déjà plusieurs mois, j'ai pris un trip pour la première fois. Auparavant, j'avais touché à la aymeday de temps à autre, au speed, pétard et pas mal de grosses cuites. Jamais d'expérience avec un psyché.
J'ai pris un carton "Ganesh" (je ne sais pas si ça a énormément d'importance...) avec mon copain, qui en a pris un aussi, nous étions posés, à l'appart. Voilà pour le contexte. Ah, je pèse 47kg environ, pour 1m60. Et j'ai 19 ans. Un sale passé, parents divorcés, pas vu mon père depuis six mois au moment de la prise, très marquée par la mort de mon grand père à mes six ans (deux semaines après le divorce de mes parents). Dont j'ai eu du mal à faire le deuil.
Par prudence, j'ai pris un quart du buvard, puis un autre au bout d'une heure, en attendant de voir les effets. Deux heures après, ne ressentant toujours rien, j'ai pris la seconde moitié, et j'ai attendu. Mon copain a fait pareil. Il devait être environ 21h à la première prise, et donc minuit la dernière. Vers minuit et demi, je me suis sentie bien, légère modification des perceptions visuelles, surtout au niveau des couleurs, plus flashy. Nous nous sommes mis à regarder un flim, mais cela m'a énormément angoissé sans que je ne sache pourquoi. Mon copain lui, avait la sensation d'avoir fumer un pétard, rien de plus. Vers 1h, T, apprend une très mauvaise nouvelle, qui le chamboule, il me gueule dessus car je monte de plus en plus vite et je ris bêtement sans comprendre la gravité de la situation. A ce moment, quand il me dit de me calmer, etc, cela sonne à mes oreilles comme une furieuse engueulade, comme si je retournais en enfance et que mon père me hurlait de me calmer. Dès lors, T me demandait d'arrêter de prendre mal tout ce qu'il me disait etc. Super saute d'humeur en somme. Néanmoins, je ne cesse de monter, je pose ma tête contre le mur, et j'ai comme l'impression que la gravité s'inverse, je le lui dit, je rigole, et on retourne regarder le flim. Une fois de plus je demande à ce qu'on arrête, chaque image me semblant inquiétante, et mon homme absorbé par l'intrigue me semble carrément absorbé DANS l'écran.
On arrête, et on descend , dans l'idée de bouger à un concert donné par des potes jusqu'au petit matin. Dans la voiture, je rigole, dis n'importe quoi, lui téléphone aux potes, en fait le concert n'a pas lieu, mais ils proposent qu'on aillent chez eux. T ne ressent plus aucun effet, il est tout à fait net, alors que moi je ne cesse de partir de plus en plus loin, je délire et ne cesse jamais de rire. T ne préfère pas aller chez les potes qui ne savent pas que je touche de temps en temps aux prods, et sont plutôt contre. Alors on sort de la voiture sans avoir fait un mètre, je n'ai plus aucune conscience l'heure qu'il est. Nous nous promenons dans le quartier, mon regard est attiré par une fenêtre par laquelle on peut voir une lumière changer de couleur sans cesse, bleu, violet, rose, rouge, orange, jaune, vert, bleu, violet ...
Attirée par la lumière je me sens "quitter" mon corps, plus légère, perdant tout sens de la matérialité. Comme si je m'envolais, je me sens partir. Je serre donc la main de T, afin de me raccrocher à la vérité, je me bloque et refuse de me laisser aller. Cela continue, je me sens m'envoler puis lui serre la main, encore et encore, pendant ce qui m'a paru être une éternité, mais en réalité a duré deux, trois minutes. Alors on s'asseoit, à l'orée d'un grand parc sans lumière. Je demande pour me promener dans le parc, T refuse, il y a quelques jours des vandales ont brulé deux scooters à la suite d'une bagarre. J'angoisse à propos du noir, d'hommes armés de couteaux et de cocktail molotov (What da fuck??) . On se lève, et on fait le tour du quartier plusieurs fois, je me perd sans cesse dans les méandre de ma conscience, à inventer des réalités et à m'y réfugier, je ne sais plus où est la réalité, et encore une fois, je refuse de me laisser aller, je suis seule à être tripper, j'ai peur de me perdre, j'ai peur de tout. Des gens qui pourraient m'agresser, ou être des policiers, jusqu'au voiture et à leurs phares inquiétants. Je ne sais plus où nous allons, qui est l'homme qui me tient la main et ne répond plus. Je crie son nom, et il me regarde l'air vide. Je crie dans toutes mes réalités, et là, il me serre dans ses bras "ça va aller, on rentre à l'appart". Ah, c'est ici que se trouve mon repère, et donc, le monde réel.
Nous rentrons, je me sens apaisée dans l'appart, même si je comprend qu'en peu de temps, je suis passée de l'état, ah je plane c'est marrant, à l'état je suis montée trop vite, je suis extra déboite, plus rien ne va. T veut me faire boire de l'eau, je ne sais plus comment boire, je voudrais boire je n'y arrive pas. Peu importe, il me sert un verre de lait et va se poser dans le lit, nu. Sa nudité me dérange, me gène, je veux garder mes vêtements, je ne veux pas avoir de relation sexuelle, par dessus tout, je me sens seule, déchirée, défoncée, et j'ai l'impression d'être folle et de l'emmerder. Je m'asseois dans le lit, et les réelles déformations visuelles se ramène. Tout bouge, clignote... Je répète les même choses encore et encore à T, le taquine car il râle, la phrase "si jamais un jour j'ai alzeihmer je te ferais pas confiance" le fait mourir de rire, puis j'ai l'impression qu'il devient sérieux d'un coup, que j'ai simplement imaginé son rire. Je me sens seule et mal. J'essaie réellement de me laisser aller et de me détendre, mais c'est difficile, j'ai toujours l'impression de le gêner.
T est fatigué, il m'écoute, mais s'allonge, essaie de rester éveillé pour ne pas me laisser seule. Il se lève pour aller au toilette, et la, C'EST LE DRAME. ^^Moi, allongée dans le lit, tout bouge, je me met en position foetale car j'ai peur très peur seule. Tout le monde m'abandonne toujours, et moi je me drogue, même mon esprit m'abandonne. Je finirais seule droguée et nulle. Visuellement, le monde se désintègre autour de moi, dans un effet semblable à un monde qui se depixelliserait. Et derrière chaque pixel qui se détache, du néant, pas du noir, non, du néant, rien. Je m'efface dans le rien, je meurs. Je ne veux pas d'une mort où tout s'effacerait, où mon moi disparaitrait à jamais, où plus jamais je ne saurais ce qu'est respirer, entendre, sentir, ou plus jamais je ne saurais ne serait ce qu'être. Je ne fais plus la différence entre le réel et le trip, je ne sais plus que j'ai pris du lsd, tout le monde m'a abandonnée, et je meurs, un point c'est tout.
T revient, selon ses propos, je gémis en boule dans le lit, je suis trempée de sueur, les yeux grands ouvert éclatés, je serre les poings, je pleure sans pleurer. Il me secoue, essaie de me réveiller, et résigné, me prend contre lui, me serrant dans ses bras. Il a peur et nous n'avons pas de benzo, il veut appeler les pompiers, ne sachant plus quoi faire. Petit à petit, je reviens à moi, je ne suis pas seule, je suis toujours trippée, mais il est là, sa chaleur me réchauffe. Je reste angoissée, mais je me reprend, j'ai pris du lsd, je veux redescendre, je veux redescendre, s'il vous plait, je veux redescendre. T est rassuré, mais terriblement fatigué, et il a mal au ventre. Je me moque gentiment de lui, il me taquine en retour, il me dit "vire ta culotte et tais toi", je rigole, mais m'exécute docilement. Le sexe ne me gène plus, nous faisons l'amour, je ne comprend rien de ce qui m'arrive, c'est agréable, j'ai les yeux fermés je vois des espèce de lumière, étoile filante, choses étranges.
Une fois terminé, je prend conscience que j'ai TERRIBLEMENT soif. Je lui dis, intrigué il me déclare, "mais tu ne cesse pas de boire depuis tout à l'heure". En effet, j'ai la bouteille avec moi, mais je ne bois pas, je ne sais toujours pas comment boire, je ne fais que me tremper les lèvres dans l'eau, trouvant ça agréable. Je râle, pleure, chouine, comme une gamine, je veux boire j'ai soif je ne sais pas le faire. Il me force à boire, je déglutit de manière automatique, j'ai l'impression de me noyer, mais boire, c'est bon. Je réapprend à aimer la vie. Je vis. T sombre peu à peu dans la sommeil, pendant que moi je trouve du réconfort dans ma bouteille d'eau, que je serre contre moi, lui parlant, je dis à T "Ah maintenant, on forme un couple à trois", il ris, me demande avec qui. Ce à quoi je répond, "non, non, pas avec toi, l'Eau, la Bouteille et Moi." S'en suit une longue discussion comme quoi cette relation n'a pas d'issue, que l'eau finira par se fondre dans moi qu'alors la bouteille se sentira seule, jalouse de notre relation fusionelle. Etc. T s'endort, je suis apaisée, je pense que c'est ça , c'est ce qui arrive à un bébé qui nait, qui redécouvre la vie. C'est effrayant, mais c'est beau aussi. Les meubles respirent, je pose ma main sur le mur, et j'y vois mes veines prendre des couleurs fluorescentes et s'intégrer au mur, je joue avec ce qui m'entoure, mes mains qui me semblent inconnue, le corps de T, ses pores de peau que je vois très précisément. Ses cheveux qui changent de couleurs. Je m'amuse de toute ces hallucinations. La porte fond, mais c'est rien. Je me lève vais aux toilettes, parcours l'appartement, les joints des portes gonflent, respirent, la lumière est divine. Je retourne m'allonger, T est réveillé, nous faisons l'amour une seconde fois, nos corps fusionnent, son plaisir est mien, nous ne sommes qu'une personne, et je l'aime, je l'aime pour tout ce qu'il est. Je sens son esprit se mêler au mieux, je n'ai plus conscience de notre relation sexuelle charnelle mais de notre amour. Il se rendort ensuite, je ne dors toujours pas, je continue de regarder ce qui m'entoure. Peu à peu, la porte reprend son aspect normal, je m'exclame "T, T , T!! La porte est rectangulaire". Il maugrée dans son sommeil, je l'embête, j'ai conscience de ça, d'avoir été un poids pour lui cette nuit. La descente est violente, tout ce que je savais est faux. Je culpabilise de prendre de la drogue, je n'en veux plus, la vie est très belle sans drogue. Je veux profiter de la vie telle qu'elle est, voir mon frère grandir, avoir ma propre famille, réussir mes études... Il est midi, je sors de la chambre, les effets visuels se font légèrement sentir vis à vis des couleurs, mais sinon, je suis redescendue. Douze heure de trip, c'est violent. Le lsd , c'est violent, je n'y étais pas autant préparée que je l'aurai cru. Je me retrouve seule face à toutes les angoisses qui sont ressorties cette nuit. Et je ne sais pas les gérer. J'ai peur du travail qu'il va falloir faire, mais je suis fascinée par ce que je viens de vivre. Je suis tiraillée entre l'envie de réessayer, et de tout arrêter, plus de drogues, plus jamais.
Le retour à la réalité se fait difficile, une bonne journée de dodo, encore un peu d'angoisse.
Depuis, ça va mieux. J'ai envie de refaire un voyage, sans avoir peur de ne jamais redescendre, je voudrais plus me laisser aller, et soigner mes angoisses en les affrontant. J'ai eu du mal à affronter les montées de MDMA suite à ça, ainsi que les montées d'alcool, et je ne supporte plus de fumer un pétard. Beaucoup de choses ont changé en moi, ma vision de la vie, de ma famille. Mes ambitions futures... J'ai eu du mal à en parler, mais il me semblait nécessaire de sortir tout ça. J'ai vraiment cru vivre l'enfer, et ne jamais en sortir. Même si la fin était plus douce. Et en conclusion, ce n'était pas un bon, ni un mauvais trip, juste une expérience, difficile à vivre certes, mais une expérience. Qui m'a beaucoup appris. Et je planifie maintenant de reprendre un demi carton.
Désolée pour le pavé. ^^
Il y a déjà plusieurs mois, j'ai pris un trip pour la première fois. Auparavant, j'avais touché à la aymeday de temps à autre, au speed, pétard et pas mal de grosses cuites. Jamais d'expérience avec un psyché.
J'ai pris un carton "Ganesh" (je ne sais pas si ça a énormément d'importance...) avec mon copain, qui en a pris un aussi, nous étions posés, à l'appart. Voilà pour le contexte. Ah, je pèse 47kg environ, pour 1m60. Et j'ai 19 ans. Un sale passé, parents divorcés, pas vu mon père depuis six mois au moment de la prise, très marquée par la mort de mon grand père à mes six ans (deux semaines après le divorce de mes parents). Dont j'ai eu du mal à faire le deuil.
Par prudence, j'ai pris un quart du buvard, puis un autre au bout d'une heure, en attendant de voir les effets. Deux heures après, ne ressentant toujours rien, j'ai pris la seconde moitié, et j'ai attendu. Mon copain a fait pareil. Il devait être environ 21h à la première prise, et donc minuit la dernière. Vers minuit et demi, je me suis sentie bien, légère modification des perceptions visuelles, surtout au niveau des couleurs, plus flashy. Nous nous sommes mis à regarder un flim, mais cela m'a énormément angoissé sans que je ne sache pourquoi. Mon copain lui, avait la sensation d'avoir fumer un pétard, rien de plus. Vers 1h, T, apprend une très mauvaise nouvelle, qui le chamboule, il me gueule dessus car je monte de plus en plus vite et je ris bêtement sans comprendre la gravité de la situation. A ce moment, quand il me dit de me calmer, etc, cela sonne à mes oreilles comme une furieuse engueulade, comme si je retournais en enfance et que mon père me hurlait de me calmer. Dès lors, T me demandait d'arrêter de prendre mal tout ce qu'il me disait etc. Super saute d'humeur en somme. Néanmoins, je ne cesse de monter, je pose ma tête contre le mur, et j'ai comme l'impression que la gravité s'inverse, je le lui dit, je rigole, et on retourne regarder le flim. Une fois de plus je demande à ce qu'on arrête, chaque image me semblant inquiétante, et mon homme absorbé par l'intrigue me semble carrément absorbé DANS l'écran.
On arrête, et on descend , dans l'idée de bouger à un concert donné par des potes jusqu'au petit matin. Dans la voiture, je rigole, dis n'importe quoi, lui téléphone aux potes, en fait le concert n'a pas lieu, mais ils proposent qu'on aillent chez eux. T ne ressent plus aucun effet, il est tout à fait net, alors que moi je ne cesse de partir de plus en plus loin, je délire et ne cesse jamais de rire. T ne préfère pas aller chez les potes qui ne savent pas que je touche de temps en temps aux prods, et sont plutôt contre. Alors on sort de la voiture sans avoir fait un mètre, je n'ai plus aucune conscience l'heure qu'il est. Nous nous promenons dans le quartier, mon regard est attiré par une fenêtre par laquelle on peut voir une lumière changer de couleur sans cesse, bleu, violet, rose, rouge, orange, jaune, vert, bleu, violet ...
Attirée par la lumière je me sens "quitter" mon corps, plus légère, perdant tout sens de la matérialité. Comme si je m'envolais, je me sens partir. Je serre donc la main de T, afin de me raccrocher à la vérité, je me bloque et refuse de me laisser aller. Cela continue, je me sens m'envoler puis lui serre la main, encore et encore, pendant ce qui m'a paru être une éternité, mais en réalité a duré deux, trois minutes. Alors on s'asseoit, à l'orée d'un grand parc sans lumière. Je demande pour me promener dans le parc, T refuse, il y a quelques jours des vandales ont brulé deux scooters à la suite d'une bagarre. J'angoisse à propos du noir, d'hommes armés de couteaux et de cocktail molotov (What da fuck??) . On se lève, et on fait le tour du quartier plusieurs fois, je me perd sans cesse dans les méandre de ma conscience, à inventer des réalités et à m'y réfugier, je ne sais plus où est la réalité, et encore une fois, je refuse de me laisser aller, je suis seule à être tripper, j'ai peur de me perdre, j'ai peur de tout. Des gens qui pourraient m'agresser, ou être des policiers, jusqu'au voiture et à leurs phares inquiétants. Je ne sais plus où nous allons, qui est l'homme qui me tient la main et ne répond plus. Je crie son nom, et il me regarde l'air vide. Je crie dans toutes mes réalités, et là, il me serre dans ses bras "ça va aller, on rentre à l'appart". Ah, c'est ici que se trouve mon repère, et donc, le monde réel.
Nous rentrons, je me sens apaisée dans l'appart, même si je comprend qu'en peu de temps, je suis passée de l'état, ah je plane c'est marrant, à l'état je suis montée trop vite, je suis extra déboite, plus rien ne va. T veut me faire boire de l'eau, je ne sais plus comment boire, je voudrais boire je n'y arrive pas. Peu importe, il me sert un verre de lait et va se poser dans le lit, nu. Sa nudité me dérange, me gène, je veux garder mes vêtements, je ne veux pas avoir de relation sexuelle, par dessus tout, je me sens seule, déchirée, défoncée, et j'ai l'impression d'être folle et de l'emmerder. Je m'asseois dans le lit, et les réelles déformations visuelles se ramène. Tout bouge, clignote... Je répète les même choses encore et encore à T, le taquine car il râle, la phrase "si jamais un jour j'ai alzeihmer je te ferais pas confiance" le fait mourir de rire, puis j'ai l'impression qu'il devient sérieux d'un coup, que j'ai simplement imaginé son rire. Je me sens seule et mal. J'essaie réellement de me laisser aller et de me détendre, mais c'est difficile, j'ai toujours l'impression de le gêner.
T est fatigué, il m'écoute, mais s'allonge, essaie de rester éveillé pour ne pas me laisser seule. Il se lève pour aller au toilette, et la, C'EST LE DRAME. ^^Moi, allongée dans le lit, tout bouge, je me met en position foetale car j'ai peur très peur seule. Tout le monde m'abandonne toujours, et moi je me drogue, même mon esprit m'abandonne. Je finirais seule droguée et nulle. Visuellement, le monde se désintègre autour de moi, dans un effet semblable à un monde qui se depixelliserait. Et derrière chaque pixel qui se détache, du néant, pas du noir, non, du néant, rien. Je m'efface dans le rien, je meurs. Je ne veux pas d'une mort où tout s'effacerait, où mon moi disparaitrait à jamais, où plus jamais je ne saurais ce qu'est respirer, entendre, sentir, ou plus jamais je ne saurais ne serait ce qu'être. Je ne fais plus la différence entre le réel et le trip, je ne sais plus que j'ai pris du lsd, tout le monde m'a abandonnée, et je meurs, un point c'est tout.
T revient, selon ses propos, je gémis en boule dans le lit, je suis trempée de sueur, les yeux grands ouvert éclatés, je serre les poings, je pleure sans pleurer. Il me secoue, essaie de me réveiller, et résigné, me prend contre lui, me serrant dans ses bras. Il a peur et nous n'avons pas de benzo, il veut appeler les pompiers, ne sachant plus quoi faire. Petit à petit, je reviens à moi, je ne suis pas seule, je suis toujours trippée, mais il est là, sa chaleur me réchauffe. Je reste angoissée, mais je me reprend, j'ai pris du lsd, je veux redescendre, je veux redescendre, s'il vous plait, je veux redescendre. T est rassuré, mais terriblement fatigué, et il a mal au ventre. Je me moque gentiment de lui, il me taquine en retour, il me dit "vire ta culotte et tais toi", je rigole, mais m'exécute docilement. Le sexe ne me gène plus, nous faisons l'amour, je ne comprend rien de ce qui m'arrive, c'est agréable, j'ai les yeux fermés je vois des espèce de lumière, étoile filante, choses étranges.
Une fois terminé, je prend conscience que j'ai TERRIBLEMENT soif. Je lui dis, intrigué il me déclare, "mais tu ne cesse pas de boire depuis tout à l'heure". En effet, j'ai la bouteille avec moi, mais je ne bois pas, je ne sais toujours pas comment boire, je ne fais que me tremper les lèvres dans l'eau, trouvant ça agréable. Je râle, pleure, chouine, comme une gamine, je veux boire j'ai soif je ne sais pas le faire. Il me force à boire, je déglutit de manière automatique, j'ai l'impression de me noyer, mais boire, c'est bon. Je réapprend à aimer la vie. Je vis. T sombre peu à peu dans la sommeil, pendant que moi je trouve du réconfort dans ma bouteille d'eau, que je serre contre moi, lui parlant, je dis à T "Ah maintenant, on forme un couple à trois", il ris, me demande avec qui. Ce à quoi je répond, "non, non, pas avec toi, l'Eau, la Bouteille et Moi." S'en suit une longue discussion comme quoi cette relation n'a pas d'issue, que l'eau finira par se fondre dans moi qu'alors la bouteille se sentira seule, jalouse de notre relation fusionelle. Etc. T s'endort, je suis apaisée, je pense que c'est ça , c'est ce qui arrive à un bébé qui nait, qui redécouvre la vie. C'est effrayant, mais c'est beau aussi. Les meubles respirent, je pose ma main sur le mur, et j'y vois mes veines prendre des couleurs fluorescentes et s'intégrer au mur, je joue avec ce qui m'entoure, mes mains qui me semblent inconnue, le corps de T, ses pores de peau que je vois très précisément. Ses cheveux qui changent de couleurs. Je m'amuse de toute ces hallucinations. La porte fond, mais c'est rien. Je me lève vais aux toilettes, parcours l'appartement, les joints des portes gonflent, respirent, la lumière est divine. Je retourne m'allonger, T est réveillé, nous faisons l'amour une seconde fois, nos corps fusionnent, son plaisir est mien, nous ne sommes qu'une personne, et je l'aime, je l'aime pour tout ce qu'il est. Je sens son esprit se mêler au mieux, je n'ai plus conscience de notre relation sexuelle charnelle mais de notre amour. Il se rendort ensuite, je ne dors toujours pas, je continue de regarder ce qui m'entoure. Peu à peu, la porte reprend son aspect normal, je m'exclame "T, T , T!! La porte est rectangulaire". Il maugrée dans son sommeil, je l'embête, j'ai conscience de ça, d'avoir été un poids pour lui cette nuit. La descente est violente, tout ce que je savais est faux. Je culpabilise de prendre de la drogue, je n'en veux plus, la vie est très belle sans drogue. Je veux profiter de la vie telle qu'elle est, voir mon frère grandir, avoir ma propre famille, réussir mes études... Il est midi, je sors de la chambre, les effets visuels se font légèrement sentir vis à vis des couleurs, mais sinon, je suis redescendue. Douze heure de trip, c'est violent. Le lsd , c'est violent, je n'y étais pas autant préparée que je l'aurai cru. Je me retrouve seule face à toutes les angoisses qui sont ressorties cette nuit. Et je ne sais pas les gérer. J'ai peur du travail qu'il va falloir faire, mais je suis fascinée par ce que je viens de vivre. Je suis tiraillée entre l'envie de réessayer, et de tout arrêter, plus de drogues, plus jamais.
Le retour à la réalité se fait difficile, une bonne journée de dodo, encore un peu d'angoisse.
Depuis, ça va mieux. J'ai envie de refaire un voyage, sans avoir peur de ne jamais redescendre, je voudrais plus me laisser aller, et soigner mes angoisses en les affrontant. J'ai eu du mal à affronter les montées de MDMA suite à ça, ainsi que les montées d'alcool, et je ne supporte plus de fumer un pétard. Beaucoup de choses ont changé en moi, ma vision de la vie, de ma famille. Mes ambitions futures... J'ai eu du mal à en parler, mais il me semblait nécessaire de sortir tout ça. J'ai vraiment cru vivre l'enfer, et ne jamais en sortir. Même si la fin était plus douce. Et en conclusion, ce n'était pas un bon, ni un mauvais trip, juste une expérience, difficile à vivre certes, mais une expérience. Qui m'a beaucoup appris. Et je planifie maintenant de reprendre un demi carton.
Désolée pour le pavé. ^^