Bon, on raconte pas mal de conneries ici.
L'euphorie, la joie de vivre, le bohneur, tout ça, et ben sous antihistaminique, tu oublies. On se sent mal à l'aise, physiquement c'est très dur. Le lendemain, tu va trembler, et il y a des chances que tu te sente un peu confus pendant quelques jours. Le trip en lui même est très décousu, la sédation très présente. Le coeur s'affolle, et c'est même pas la peine de penser à pisser. Il y a de grandes chances pour que tu comprennes le calvaire que vit un paraplégique obèse : tes membres sont lourds et ne t'obéissent parfois plus. Une fois une certaine dose atteinte, il devient très dificile de s'exprimer clairement.
Parlons de hallucinations. N'en déplaise à Sval, il est courant de perdre totalement la notion de notre environnement. Il m'est arrivé de rentrer dans un bureau de tabac, persuadé que c'était une pharamacie, et de demander une boîte de Mercalm (alors que j'étais déjà sous l'influence du produit). Je voyais l'enseigne de la pharmacie, je voyais le mec à la caisse habillé en blanc, je me croyais dans une pharmacie. Je me suis doucement fait jerter. Et puis, contrairement à pas mal d'autres substances, les hallus concernent les 5 sens : on entend des voix, de la musique, on voit des gens, des objets, des ombres qui n'existent pas. Il m'est arrivé de rouler des clopes imaginaires (hallucinations tactiles), de sentir des odeurs nauséabondes (olfactives) et de m'en pleindre à mes amis imaginaires. On se sent con, après.
Ca peut paraitre amusant, mais ça ne l'est pas, franchement. Je me rapelle avoir badé une fois, sous dimenhydrinate. C'était horrible, horrible. J'ai commencé à psychoter, car j'avais dépassé le gramme et la montée était hardcore. Mon coeur en pouvait plus. Et la, grosse connerie, je me fous à poil et me regarde dans la glace. Je voyais ma peau gonfler, se marbrer. Mes grains de beauté étaient devenus rouge sang. Des taches violettes sont apparues un peu partout sur mon corps, j'ai cru souffrir d'une hémoragie interne. Et ça faisait mal bordel : la molécule donnait littéralement vie a mes fantasmes de malade imaginaire, et ça me faisait mal dans les os, dans le ventre, a la tête. J'ai cru claquer, sans déconner. Et puis je suis allé voir ma copine, tant bien que mal, et je lui ai montré mon corps. Elle a rigolé, parce que mis à part le fait que je transpirais comme un porc, j'étais beau et frais comme au premier jour. Depuis, je ne me regarde plus sous antihistaminique.
Bon, ça reste une experience interessente à tenter, les anticholinergiques. Ce sont des molécules extremement puissantes et déstabilisantes. Consommés dans une optique récréative, c'est de la merde, faut avouer. Mais bon, j'y reviens toujours. Alors je sais pas.
Soyez prudent quand même.