machinalaver
Elfe Mécanique
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- 9/11/13
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Dosage : MXE ( 70mg ) + DXM ( 600 mg )
Prise : Oral
Je ne conseille pas ce combo, je savais les risques encourus même si tout s'est parfaitement déroulé.
Ce Tr n'est pas vraiment un compte rendu. C'est ce que j'ai écris ( relu, corrigé et alléger ) pendant mes 7/8 heures de trip. Du moins lorsque j'arrivais à bouger. Je ne sais pas où j'ai été - mondes parallèles, inconscient, subconscient, simple rapport chimique avec la drogue - mais j'y étais de toute mon âme et de tout mon cœur.
L'expérience d'une vie. Probablement mon expérience la plus aboutie avec les dissociatifs.
Désolé si c'est incompréhensible, ampoulé ou chiant. Pardonnez à un pauvre drogué son phrasé et son opacité apparente.
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Cracher à l'encre noire la force nouvelle. L'appétit sans limite de l'ignorance jusqu'à la perte du savoir de l'humanité. Se décorporéisé comme la bête qui échoue chaque jour dans une allégresse encore un peu plus profonde.
Par la répétition des gestes et des pensées, l'automate de pierre que le mouvement perpétuel grandit, immense colosse, puissance innée et inexpugnable. Le balancement régulier du pendule et rien d'autre que l'attente insoutenable. Légère.
Les jours varient, hélas, ne se ressemblent pas et le réel s'échappe d'autant plus qu'il apparaît, inaccessible. Le réel c'est le panorama des contemplateurs mais impossible d'y vivre sans sa peau pulsé à cent-mille la minute, prête à tout décomposer.
J'avance et rien ne m'arrête. L'irrationnel. On me tue, me perfore et agonisant je respire l'air de la mort. Ce n'est rien. Juste une implosion et cent et des milliers de fragments allant peupler les autres terres de moi. La mort de la pensée n'existe pas.
Ainsi en ce monde quelques phrases, l'arche et le lien vers d'autres univers. Les orbes de lumière virevoltent dans l'infini, cherchant le point de la paix, le calme que l'absolu ne saurait contredire.
L'insecte millénaire que le vent agonise sur le dos, regardant sa propre chair putréfiée par l'abime de trop.
Tenir, étreindre, chercher et pour quoi ? Qu'elle autre nuit que la mienne ; et la solitude affreuse. Réminiscence d'une autre vie.
L'angoisse comme un creux dans l'amour perforé.
Tout aimer. Sans moral et sans loi. Comme le prédateur sa carcasse prochaine. Des entrailles infinies.
Et l'autre point, joyeux, comme une arme de cristal dans ce triste paysage de gris, ondoyé, cerclé de pics indifférents, de cornes rectangulaires venues perforer la plane surface des choses. Arracher.
Revenir à la boue de soi, creuser la terre, fermer, créer. Apporter aux univers son grain de poussière. Mourir puis renaitre.
Les prisons et les morts n'y pouvant rien. La liberté c'est l'hors de soi que l'on trouve en soi. Changer, se mouvoir. Ne pas attendre le corps et l'âme. Ne pas être en soi le prisonnier de l'attente. Étirer la peau jusqu'à la métamorphose des innombrables pores, jusqu'au détachement en une une unité unique, perdue, retrouvée. Unité de soi comme un miroir mouvant, panoptique du monde entier.
Face à ce calme plat, dans cette mer tatouée d'étoiles, de signes incertains et comme emportée par le grésillement plaintif de son ressac qui, dans sa monotonie, semblait tirer une corde puis une autre, étrangère à la précédente, tantôt bruyante, souvent muette, je fus pris d'un vague sentiment d'effroi, persuadé qu'ici aussi le cours des choses connaitrait une fin – la brisure de la mélodie naturelle.
Pourtant une voix ne se résignait pas, lourde comme le temps. Elle scandait, dans les limites de ce ciel de traine, aux confins des abysses, la lumière prochaine et l'emportement plein d'amertume et de regrets des marins laissés ici et là, en état, offert tel un don fait aux dieux.
Mais c'est bien cette vie-là qui est à vivre. Sans recours. Et si grand soi le désir d'en sortir – par l'artifice ou la mort – c'est une impasse ou un mensonge qui patiente ceux qui n'auront pas la force de la contempler en face. Car la mort ne résout que la vie et non son mystère.
Cet état il ne durera pas. Cette force, cette croyance non plus. Et il ne s'agit pas d'apprendre à la simuler ou pire, incessamment le rechercher ; il s'agit d'admettre et de cerner au cœur la certitude qui s'est emparée de nous quelques secondes durant, de la faire vivre de sa vie propre et non comme le songe d'une force passée, d'un amour résolu. L'immixtion entre l'irréel et le réel, l'un aidant l'autre, le transmutant. Notre puissance extérieure pour une omniprésence, ni une sagesse ni une vérité – la prescience de la minute qui suit comme un miracle.
L'étrangeté de la création de l'œuvre, ses limites et ses cadres quand l'écriture ne semble être qu'un vent septentrional, ne sachant se fixer.
Dans les fragments réside l'âme, incertaine, détruite, brisée – retrouvée.
Frapper, frapper, cogner. La blessure à vif, esquinter de son poing l'aspect et la croûte de l'univers.
Cercueils entassés les uns sur les autres dans le néant. La mort du non-être.
Serait-ce cela le bonheur ? Un sourire, un soleil, une caresse. Encore sentir sur la peau la brise.
La desquamation n'attend pas.
Le vent étreint-il jusqu'à tes lèvres d'opales ?
Bang-bang-bang. ça cogne, ça s'agite de partout mais rien n'appelle, rien n'attend, rien n'espère ni n'est espéré. Quelques mots, quelques cris et le silence encore puis partout comme le grand appel de l'obscur et des fous. Aliénés. A quatre heures quelque part assassiner la mémoire même.
Puisque j'oublierai tout c'est à moi de penser l'impensable et de me souvenir qu'il l'est.
Lamento. Lamento. Lamento.
Clavecins hystériques dans des cieux diaprés, lisses pour l'oraison à venir.
Il reste le détroit à franchir, un pas encore, rien qu'un pas.
Mais c'est impossible.
L'aube éteint même ce qu'elle éveille. Et m'éveillant j'oublie.
Tant pis. L'instant a survécu à l'instant malgré tout.
Prise : Oral
Je ne conseille pas ce combo, je savais les risques encourus même si tout s'est parfaitement déroulé.
Ce Tr n'est pas vraiment un compte rendu. C'est ce que j'ai écris ( relu, corrigé et alléger ) pendant mes 7/8 heures de trip. Du moins lorsque j'arrivais à bouger. Je ne sais pas où j'ai été - mondes parallèles, inconscient, subconscient, simple rapport chimique avec la drogue - mais j'y étais de toute mon âme et de tout mon cœur.
L'expérience d'une vie. Probablement mon expérience la plus aboutie avec les dissociatifs.
Désolé si c'est incompréhensible, ampoulé ou chiant. Pardonnez à un pauvre drogué son phrasé et son opacité apparente.
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Cracher à l'encre noire la force nouvelle. L'appétit sans limite de l'ignorance jusqu'à la perte du savoir de l'humanité. Se décorporéisé comme la bête qui échoue chaque jour dans une allégresse encore un peu plus profonde.
Par la répétition des gestes et des pensées, l'automate de pierre que le mouvement perpétuel grandit, immense colosse, puissance innée et inexpugnable. Le balancement régulier du pendule et rien d'autre que l'attente insoutenable. Légère.
Les jours varient, hélas, ne se ressemblent pas et le réel s'échappe d'autant plus qu'il apparaît, inaccessible. Le réel c'est le panorama des contemplateurs mais impossible d'y vivre sans sa peau pulsé à cent-mille la minute, prête à tout décomposer.
J'avance et rien ne m'arrête. L'irrationnel. On me tue, me perfore et agonisant je respire l'air de la mort. Ce n'est rien. Juste une implosion et cent et des milliers de fragments allant peupler les autres terres de moi. La mort de la pensée n'existe pas.
Ainsi en ce monde quelques phrases, l'arche et le lien vers d'autres univers. Les orbes de lumière virevoltent dans l'infini, cherchant le point de la paix, le calme que l'absolu ne saurait contredire.
L'insecte millénaire que le vent agonise sur le dos, regardant sa propre chair putréfiée par l'abime de trop.
Tenir, étreindre, chercher et pour quoi ? Qu'elle autre nuit que la mienne ; et la solitude affreuse. Réminiscence d'une autre vie.
L'angoisse comme un creux dans l'amour perforé.
Tout aimer. Sans moral et sans loi. Comme le prédateur sa carcasse prochaine. Des entrailles infinies.
Et l'autre point, joyeux, comme une arme de cristal dans ce triste paysage de gris, ondoyé, cerclé de pics indifférents, de cornes rectangulaires venues perforer la plane surface des choses. Arracher.
Revenir à la boue de soi, creuser la terre, fermer, créer. Apporter aux univers son grain de poussière. Mourir puis renaitre.
Les prisons et les morts n'y pouvant rien. La liberté c'est l'hors de soi que l'on trouve en soi. Changer, se mouvoir. Ne pas attendre le corps et l'âme. Ne pas être en soi le prisonnier de l'attente. Étirer la peau jusqu'à la métamorphose des innombrables pores, jusqu'au détachement en une une unité unique, perdue, retrouvée. Unité de soi comme un miroir mouvant, panoptique du monde entier.
Face à ce calme plat, dans cette mer tatouée d'étoiles, de signes incertains et comme emportée par le grésillement plaintif de son ressac qui, dans sa monotonie, semblait tirer une corde puis une autre, étrangère à la précédente, tantôt bruyante, souvent muette, je fus pris d'un vague sentiment d'effroi, persuadé qu'ici aussi le cours des choses connaitrait une fin – la brisure de la mélodie naturelle.
Pourtant une voix ne se résignait pas, lourde comme le temps. Elle scandait, dans les limites de ce ciel de traine, aux confins des abysses, la lumière prochaine et l'emportement plein d'amertume et de regrets des marins laissés ici et là, en état, offert tel un don fait aux dieux.
Mais c'est bien cette vie-là qui est à vivre. Sans recours. Et si grand soi le désir d'en sortir – par l'artifice ou la mort – c'est une impasse ou un mensonge qui patiente ceux qui n'auront pas la force de la contempler en face. Car la mort ne résout que la vie et non son mystère.
Cet état il ne durera pas. Cette force, cette croyance non plus. Et il ne s'agit pas d'apprendre à la simuler ou pire, incessamment le rechercher ; il s'agit d'admettre et de cerner au cœur la certitude qui s'est emparée de nous quelques secondes durant, de la faire vivre de sa vie propre et non comme le songe d'une force passée, d'un amour résolu. L'immixtion entre l'irréel et le réel, l'un aidant l'autre, le transmutant. Notre puissance extérieure pour une omniprésence, ni une sagesse ni une vérité – la prescience de la minute qui suit comme un miracle.
L'étrangeté de la création de l'œuvre, ses limites et ses cadres quand l'écriture ne semble être qu'un vent septentrional, ne sachant se fixer.
Dans les fragments réside l'âme, incertaine, détruite, brisée – retrouvée.
Frapper, frapper, cogner. La blessure à vif, esquinter de son poing l'aspect et la croûte de l'univers.
Cercueils entassés les uns sur les autres dans le néant. La mort du non-être.
Serait-ce cela le bonheur ? Un sourire, un soleil, une caresse. Encore sentir sur la peau la brise.
La desquamation n'attend pas.
Le vent étreint-il jusqu'à tes lèvres d'opales ?
Bang-bang-bang. ça cogne, ça s'agite de partout mais rien n'appelle, rien n'attend, rien n'espère ni n'est espéré. Quelques mots, quelques cris et le silence encore puis partout comme le grand appel de l'obscur et des fous. Aliénés. A quatre heures quelque part assassiner la mémoire même.
Puisque j'oublierai tout c'est à moi de penser l'impensable et de me souvenir qu'il l'est.
Lamento. Lamento. Lamento.
Clavecins hystériques dans des cieux diaprés, lisses pour l'oraison à venir.
Il reste le détroit à franchir, un pas encore, rien qu'un pas.
Mais c'est impossible.
L'aube éteint même ce qu'elle éveille. Et m'éveillant j'oublie.
Tant pis. L'instant a survécu à l'instant malgré tout.