MugMan
Glandeuse Pinéale
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- 19/10/11
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Samedi dernier, j'ai expérimenté (pour la première fois) au coté de plusieurs potes un carton qu'on m'a filé comme étant du LSD.
Initialement, moi et mes compagnons devions festoyer parmi les caissons d'une noble free party, où nous étions censés retrouver un contact de source très fiable, qui proposait des goutes à 420µ. Il nous proposait de le rejoindre directement sur place ou de l'accompagner en stop.
Changement de plan à la dernière minute, notre contact nous prévient : il ne viendra pas en teuf, faute de déchirure musculaire.
Légère déception, on joint un autre contact moins fiable, qui lui prétend avoir des "bons buvards qui envoient du lourd" mais qui ne les a pas testé.
On réfléchit, on hésite. Désespérement, on court à sa rencontre pour tater la marchandise de nos yeux.
Un carton 10€. 5mm x 5mm, emballé dans du plastique puis dans de l'aluminium, attachés par deux, fond rose, des bouts de motifs colorés par dessus. On en prend 4, un chacun. Il nous dit qu'il sait pas à combien ils sont mais son pote qui l'accompagne a l'air bien perché et assez heureux. On se dit que c'est soit ça, soit rien.
Il est 23H quand nous décidons de partir nous installer en foret pour y installer un campement et y passer la nuit. :unibrow:
23:35 - Prise sublinguale, léger gout "acide" de vieux médicament. C'est là que je me rappelle que le LSD est censé ne pas avoir de gout.
Tant pis, il se dissout lentement sur ma langue.
23:45 - Sentiment d'enthousiasme et légère détente, excellente appréhension des effets du trip, très bonne ambiance et bons set & settings. Des bougies, une lampe poche, des joints pré-roulés, une grosse enceinte portable, des longs mixs de trance, des fruits et légumes, une trousse de soin, de quoi se couvrir...
00:05 - Nous décidons de partir nous promener jusqu'au village voisin à travers la foret dans le noir. Sensation de légereté très agréable et progressive. Tout devient peu à peu de plus en plus fluide.
00:45 - Calés au milieu d'une rivière sur un petit ilot dans un grand parc vide, nous partageons un joint. Notre ivresse cannabique atteint des sommets imprévisibles, et les sensations commencent à s'intensifier davantage. L'ouie et la vue semblent travailler davantage. Nous ne parlons pas durant quelques minutes, nous écoutons et observons les choses aux alentours. Les racines des gigantesques platanes, les grenouilles du marais qui chahutent, les volutes du joint qui s'éclairent au reflet de la lune... Tout ce qui nous entoure perturbe notre attention et nous sommes tous très calmes.
01:00 - Premiers effets conséquents en sortant du parc, les voitures passent, les gens marchent sur le trottoir... Le village est animé d'un mariage, rien de plus perturbant... Nous nous regardons et nous avons tout de suite le meme sentiment de gros décalage. Comme si on se confrontait avec quelque chose de déroutant et de complétement fou. Comme si nous étions les gens normaux et les gens normaux les fous.
01:15 - Au bout d'un bon quart d'heure de marche, on arrive face à un grand centre sportif, avec un grand stade de rugby et des grands parcs à jeux pour enfants. C'est fermé, on escalade le grillage assez bruyamment. Nous contournons le stade, on se sent un peu chaud. Nous restons au moins cinq minutes sous les jets d'eau qui arrosent la pelouse. Nous profitons bien aisément de ce rafraichissement purificateur, le contact de l'eau est des plus agréables. Nous continuons, et une légère sensation de "boost" nous envahit. On se sent un peu speed.
01:30 - Un jeu pour enfant nous attire plus particulièrement que les autres, il s'agit d'une sorte de "toile d'araignée", un jeu plein air avec des cordes liées les unes aux autres sur lesquelles on peut monter, s'asseoir ou se déplacer. Du haut de cette attraction, on a une grande vue sur le parc. Isolés des lumières, on apperçoit quelques lampadaires à l'horizon qui commencent à scintiller bizarrement. Le ciel est dégagé, nous avons tous les quatre le regard dressé vers les étoiles. Progressivement, mais alors très progressivement, on se sent partir trèèèès loin.
Les étoiles se déplacent, semblent se croiser au sein de la galaxie. Elles brillent et leurs lumières s'intensifient comme jamais. On voit des formes et des trainées de lumière. Les lampadaires à l'horizon scintillent toujours plus, au point d'avoir un reflet qui vire au multicolore.
Les effets commencent à monter considérablement.
02:30 - On roule un joint, on l'allumme. Dés les premières barres, grosse sensation de "flagada", ratapouf, on se couche tous par terre sous le poids des hallucinations pour profiter du trip. On se sent vraiment partir, mais tout est très subtil et tout reste très progressif. On met de la musique avec l'enceinte, sans prendre en compte le fait qu'il est tard et que des gens dorment ou essayent de dormir paisiblement dans les maisons d'à coté. Un gros manque d'innatention, on se sent tous de plus en plus défoncés et on devient presque hilares. On se met à rire pour pas grand chose et on se comprend sans se comprendre. Une forme de vulnérabilité s'empare de nous. Frayeur, lorsqu'à l'autre bout du parc, une lumière s'allume, un portail s'ouvre, une voiture entre et se gare. Il s'agit du concierge du centre sportif. On flippe, on a peur qu'il nous ait entendu à cause de la musique et qu'il vienne voir ce qu'il se passe. Un de nos compagnons s'enfuit et nous entraine dans sa parano. On escalade à sens inverses les nombreux grillages qui croisent nos chemins. Une fois en dehors du centre sportif... On est plus que trois. Putain, l'autre est resté là bas. Putain, on a perdu la beuh. Putain on a laissé le téléphone en bas du toboggan... L'air de rien, on commence à faire le tour du centre sportif pour savoir si le gardien est toujours de sortie ou si il est juste rentré dans son local. On ne voit rien, il y a toujours la voiture ceci-dit. Puis ça devient vraiment n'importe quoi dans nos tetes.
Les pensées s'enchainent et s'enchainent, toutes différentes l'une de l'autre, chaque pensée entrainant son lot de questions.
"Si je fais ceci comme cela, mais que cela ne correspond pas à ceci, et si ceci ne devait pas se faire comme cela ? Mais si cela était ceci ? Pourquoi ceci est-il cela et cela pas ceci ?"
Je ne me vois pas enjamber à nouveau les grands grillages et préfère les rejoindre de l'autre coté en faisant le tour.
Ils sont d'accord, je leur demande de faire attention.
03:30 - Sensation de vide, je marche à travers des rues d'apparence vide, mais le moindre bruit au loin, je l'entends. Des taches et des reflets verts apparaissent en face de moi. Mais que se passe-t-il ? Pourquoi les effets semblent-ils s'accumuler davantage ? Le visuel est incroyable et indescriptible, les détails auxquels on ne prete pas attention en temps normal nous apparaissent bien plus intenses et différents. L'oeil se laisse porter par ce qu'il voit. Les oreilles entendent des choses jusqu'alors insoupçonnées. Les bruissements des arbres, un léger vent qui transporte des murmures incompréhensibles, l'autoroute qu'on entend bien plus loin, les lumières qui clignottent dans la nuit, les volets ouverts et les fenetres des maisons allumées dans une rue sombre et vide. Je suis seul, mes compagnons sont partis chercher celui qui manque et les affaires oubliées. Le silence n'en est pas vraiment un, il est entrecoupé d'hallucinations auditives diverses, ou de bruits perçus autrement que d'habitude et bien souvent déformés. Toute cette ambiance devient vite oppressante, et mon téléphone se met à sonner. Je tremble un peu, (des jambes principalement, mais aussi un peu des bras, juste durant la montée) et sursaute. Mon téléphone tombe. J'ai fais le tour du parc et je n'ai pas retrouvé mes amis. Où sont-ils ? Je ne sais pas. Mon téléphone met toujours trois plombes à se démarrer. Je me cache derrière un buisson, sur un parking, et attend que le téléphone se lance. J'en profite pour me calmer et respirer plus doucement. Je rapelle mes potes, qui se sont retrouvés et ont récupérés leurs affaires... Qui sont malheureusement de l'autre coté du centre sportif. La communication au téléphone est étrange, on n'utilise pas de phrases très construites et j'ai l'impression de parler avec des ninjas au talkie-walkie. Je leur donne rendez-vous à l'entrée du parc où se trouvait le petit ilot où nous avions consommé notre premier joint d'herbe de cannabis, et qui fut le moment de départ du trip.
04:00 - Perdu la notion du temps, déformations et visuels yeux ouverts/fermés, taches multicolores... J'attends tranquillement, mais je ne suis pas totalement serein. Je me sens toujours un peu oppressé et bugue sévèrement sur les hallucinations. Je me sens entre deux formes de trip, le bon et le mauvais. Comme si j'étais sur une corde tendue dans le vide, qui ne cesse de s'agiter. J'ai l'impression d'avoir une machine à laver qui tourne à 1000 à l'heure dans mon cerveau. Tout ce à quoi je pense s'enchaine tellement vite qu'il est difficile de tout saisir et tout mémoriser. Je suis dans un gros plateau, tout seul. Je pense me rouler une cigarette pour patienter mais je reste trop indécis dans ma réflexion pour faire quoi que ce soit de manière directe et efficace, finalement, j'oublie la clope.
04:15 - Mes compagnons me rejoignent enfin, je leur demande si tout s'est bien passé et s'ils n'ont croisé personne. Non, tout va bien, ils ont tout ce qu'il faut et sont tout comme moi, en train de manger un gros plateau. Réconfort, je me sens moins seul.
Atteints des memes effets, nous communiquons et trippons de la meme manière, de la meme optique, nous nous comprenons sans parler. Une sorte d'euphorie collective commence à envelopper notre groupe. Grosse mydriase, on a tous les yeux noirs et des visages pas possibles. On se perçoit tous différement que d'habitude. On en a marre de ce village, on veut retourner en foret maintenant qu'on est bien tripés. Direction foret, par un autre chemin.
04:30 - Arrivés à l'entrée de la foret, nous nous séparons à nouveau. Nous sommes deux à avoir très soif, et les deux autres veulent juste partir retrouver le confort de la tente. On part donc se désalterer au robinet d'eau avant de retourner au campement. En temps normal, aller au robinet d'eau puis traverser la foret jusqu'à la tente est un parcours qui s'effectue en à peu près 20 minutes. Là, nous en avons mis 40. 40, pourquoi ?
Parce qu'on était pas foutus de se décider à faire quoi que ce soit. On s'arrete plusieurs fois en chemin à contempler des insectes, un crapaud dans un fossé, une centrale électrique qui clignote... On a envie de se rouler une cigarette, donc on sort la feuille... Puis on a envie d'autre chose, donc on oublie la feuille dans sa main pendant quelques temps, puis après ça nous revient donc on met le tabac, et on oublie encore qu'on roule une cigarette parce qu'on pense à autre chose. Tripper de la meme manière que son interlocuteur reste quelque chose de puissant, comme si c'était une communion des sens et des esprits. Le dialogue est complètement fou. On est comme possédés... Possédés par une euphorie qu'on pourrait qualifier de nerveuse, et contagieuse. On rigole pour pas grand chose et tout est perçu comme hilarant. Le fou rire est presque automatique et spontané à partir du moment où l'un se met à rire en te regardant dans les yeux.
05:10 - On arrive à la tente, on se cale dedans, on bouffe quelques fruits, assez lentement, mais faut avouer que le rapport avec la texture de l'aliment n'est plus la meme. On rit, on rit, on rit. On n'arrete pas de rire en fait. On se roule deux gros pétards qu'on fume en aquarium dans la tente. Pendant deux heures, on s'est mis à parler les larmes aux yeux de tous les effets qui s'étaient présentés jusqu'ici, chacun apportant une dose d'euphorie supplémentaire au sein du groupe. Me demandez pas pourquoi on a ri autant, c'est assez inexplicable... Un petit pic atteint en plus à chaque drop thc. Dites-vous juste que j'en avais mal à la machoire et meme derrière la nuque.
07:10 - Le soleil commence à bien se lever, on est encore bien atteints. Pourtant, les effets sont moins intenses.
07:45 - L'un de nous quatre reste à la tente pour se reposer, tandis que nous retournons à notre village de résidence où nous prévoyons d'acheter à manger à la boulangerie et des cigarettes au tabac. Les batiments, les couleurs, les arbres, les voitures garées, les oiseaux qui chantent et le soleil qui se lève au dessus de ce village quasi-inanimé... Le tout apparait avec un drole d'aspect, comme si l'endroit dans lequel on vit avait changé, ou paraissait iréel.
08:30 - Face de descente, très gérable, mis à part la fatigue qui prenait le dessus.
12:00 - Fin des effets majeurs
Jusqu'à la fin de la journée - Effets résiduels, déformations et visuels yeux fermés et ouverts.
Le lendemain, fatigue et sentiment d'apaisement profond. Gros contraste avec la réalité dans laquelle on se sent pas à sa place.
Le surlendemain, à l'heure où j'écris ces lignes, toujours ce meme sentiment d'apaisement, d'avoir découvert à travers un imprévu quelque chose de nouveau et qui m'a porté à réfléchir sur différentes considérations.
A noter aussi : Je suis accoutumé à la codéine depuis plus de huit mois, et voilà maintenant quatre jours que je n'y ai pas touché, sans avoir subi aucun symptome de manque.
Bilan plus que positif dans l'ensemble compte-tenu du fait que malgré le fait qu'on soit pas sur qu'il s'agisse de LSD, (première fois qu'on tatait du buvard, incertitudes dues au gout de médicament acide après la prise) on reste certains qu'il s'agit de quelque chose de puissant et de semblable au LSD tel qu'il est décrit. Doute également au niveau de la longueur des effets du trip. (Environ 7/8 heures sans compter la descente, un peu léger pour du LSD non ?)
Effets majeurs :
S'agit-il vraiment de LSD selon vous ? Si non, pensez-vous qu'il s'agisse d'un analogue quelconque ? Si oui, vers quoi vous pencherez-vous ?
DOx, j'ai entendu parler de ça, kézako exactement ?
Aussi, j'ai entendu parler d'une forme de "vérification" pour LSD avec de l'acétone. Comment procède-t-on ?
Est-il sage de reprendre ce meme carton en augmentant la dose d'une moitié de buvard ? :tonqe:
Au plaisir d'avoir une réponse. :nod:
Initialement, moi et mes compagnons devions festoyer parmi les caissons d'une noble free party, où nous étions censés retrouver un contact de source très fiable, qui proposait des goutes à 420µ. Il nous proposait de le rejoindre directement sur place ou de l'accompagner en stop.
Changement de plan à la dernière minute, notre contact nous prévient : il ne viendra pas en teuf, faute de déchirure musculaire.
Légère déception, on joint un autre contact moins fiable, qui lui prétend avoir des "bons buvards qui envoient du lourd" mais qui ne les a pas testé.
On réfléchit, on hésite. Désespérement, on court à sa rencontre pour tater la marchandise de nos yeux.
Un carton 10€. 5mm x 5mm, emballé dans du plastique puis dans de l'aluminium, attachés par deux, fond rose, des bouts de motifs colorés par dessus. On en prend 4, un chacun. Il nous dit qu'il sait pas à combien ils sont mais son pote qui l'accompagne a l'air bien perché et assez heureux. On se dit que c'est soit ça, soit rien.
Il est 23H quand nous décidons de partir nous installer en foret pour y installer un campement et y passer la nuit. :unibrow:
23:35 - Prise sublinguale, léger gout "acide" de vieux médicament. C'est là que je me rappelle que le LSD est censé ne pas avoir de gout.
Tant pis, il se dissout lentement sur ma langue.
23:45 - Sentiment d'enthousiasme et légère détente, excellente appréhension des effets du trip, très bonne ambiance et bons set & settings. Des bougies, une lampe poche, des joints pré-roulés, une grosse enceinte portable, des longs mixs de trance, des fruits et légumes, une trousse de soin, de quoi se couvrir...
00:05 - Nous décidons de partir nous promener jusqu'au village voisin à travers la foret dans le noir. Sensation de légereté très agréable et progressive. Tout devient peu à peu de plus en plus fluide.
00:45 - Calés au milieu d'une rivière sur un petit ilot dans un grand parc vide, nous partageons un joint. Notre ivresse cannabique atteint des sommets imprévisibles, et les sensations commencent à s'intensifier davantage. L'ouie et la vue semblent travailler davantage. Nous ne parlons pas durant quelques minutes, nous écoutons et observons les choses aux alentours. Les racines des gigantesques platanes, les grenouilles du marais qui chahutent, les volutes du joint qui s'éclairent au reflet de la lune... Tout ce qui nous entoure perturbe notre attention et nous sommes tous très calmes.
01:00 - Premiers effets conséquents en sortant du parc, les voitures passent, les gens marchent sur le trottoir... Le village est animé d'un mariage, rien de plus perturbant... Nous nous regardons et nous avons tout de suite le meme sentiment de gros décalage. Comme si on se confrontait avec quelque chose de déroutant et de complétement fou. Comme si nous étions les gens normaux et les gens normaux les fous.
01:15 - Au bout d'un bon quart d'heure de marche, on arrive face à un grand centre sportif, avec un grand stade de rugby et des grands parcs à jeux pour enfants. C'est fermé, on escalade le grillage assez bruyamment. Nous contournons le stade, on se sent un peu chaud. Nous restons au moins cinq minutes sous les jets d'eau qui arrosent la pelouse. Nous profitons bien aisément de ce rafraichissement purificateur, le contact de l'eau est des plus agréables. Nous continuons, et une légère sensation de "boost" nous envahit. On se sent un peu speed.
01:30 - Un jeu pour enfant nous attire plus particulièrement que les autres, il s'agit d'une sorte de "toile d'araignée", un jeu plein air avec des cordes liées les unes aux autres sur lesquelles on peut monter, s'asseoir ou se déplacer. Du haut de cette attraction, on a une grande vue sur le parc. Isolés des lumières, on apperçoit quelques lampadaires à l'horizon qui commencent à scintiller bizarrement. Le ciel est dégagé, nous avons tous les quatre le regard dressé vers les étoiles. Progressivement, mais alors très progressivement, on se sent partir trèèèès loin.
Les étoiles se déplacent, semblent se croiser au sein de la galaxie. Elles brillent et leurs lumières s'intensifient comme jamais. On voit des formes et des trainées de lumière. Les lampadaires à l'horizon scintillent toujours plus, au point d'avoir un reflet qui vire au multicolore.
Les effets commencent à monter considérablement.
02:30 - On roule un joint, on l'allumme. Dés les premières barres, grosse sensation de "flagada", ratapouf, on se couche tous par terre sous le poids des hallucinations pour profiter du trip. On se sent vraiment partir, mais tout est très subtil et tout reste très progressif. On met de la musique avec l'enceinte, sans prendre en compte le fait qu'il est tard et que des gens dorment ou essayent de dormir paisiblement dans les maisons d'à coté. Un gros manque d'innatention, on se sent tous de plus en plus défoncés et on devient presque hilares. On se met à rire pour pas grand chose et on se comprend sans se comprendre. Une forme de vulnérabilité s'empare de nous. Frayeur, lorsqu'à l'autre bout du parc, une lumière s'allume, un portail s'ouvre, une voiture entre et se gare. Il s'agit du concierge du centre sportif. On flippe, on a peur qu'il nous ait entendu à cause de la musique et qu'il vienne voir ce qu'il se passe. Un de nos compagnons s'enfuit et nous entraine dans sa parano. On escalade à sens inverses les nombreux grillages qui croisent nos chemins. Une fois en dehors du centre sportif... On est plus que trois. Putain, l'autre est resté là bas. Putain, on a perdu la beuh. Putain on a laissé le téléphone en bas du toboggan... L'air de rien, on commence à faire le tour du centre sportif pour savoir si le gardien est toujours de sortie ou si il est juste rentré dans son local. On ne voit rien, il y a toujours la voiture ceci-dit. Puis ça devient vraiment n'importe quoi dans nos tetes.
Les pensées s'enchainent et s'enchainent, toutes différentes l'une de l'autre, chaque pensée entrainant son lot de questions.
"Si je fais ceci comme cela, mais que cela ne correspond pas à ceci, et si ceci ne devait pas se faire comme cela ? Mais si cela était ceci ? Pourquoi ceci est-il cela et cela pas ceci ?"
Je ne me vois pas enjamber à nouveau les grands grillages et préfère les rejoindre de l'autre coté en faisant le tour.
Ils sont d'accord, je leur demande de faire attention.
03:30 - Sensation de vide, je marche à travers des rues d'apparence vide, mais le moindre bruit au loin, je l'entends. Des taches et des reflets verts apparaissent en face de moi. Mais que se passe-t-il ? Pourquoi les effets semblent-ils s'accumuler davantage ? Le visuel est incroyable et indescriptible, les détails auxquels on ne prete pas attention en temps normal nous apparaissent bien plus intenses et différents. L'oeil se laisse porter par ce qu'il voit. Les oreilles entendent des choses jusqu'alors insoupçonnées. Les bruissements des arbres, un léger vent qui transporte des murmures incompréhensibles, l'autoroute qu'on entend bien plus loin, les lumières qui clignottent dans la nuit, les volets ouverts et les fenetres des maisons allumées dans une rue sombre et vide. Je suis seul, mes compagnons sont partis chercher celui qui manque et les affaires oubliées. Le silence n'en est pas vraiment un, il est entrecoupé d'hallucinations auditives diverses, ou de bruits perçus autrement que d'habitude et bien souvent déformés. Toute cette ambiance devient vite oppressante, et mon téléphone se met à sonner. Je tremble un peu, (des jambes principalement, mais aussi un peu des bras, juste durant la montée) et sursaute. Mon téléphone tombe. J'ai fais le tour du parc et je n'ai pas retrouvé mes amis. Où sont-ils ? Je ne sais pas. Mon téléphone met toujours trois plombes à se démarrer. Je me cache derrière un buisson, sur un parking, et attend que le téléphone se lance. J'en profite pour me calmer et respirer plus doucement. Je rapelle mes potes, qui se sont retrouvés et ont récupérés leurs affaires... Qui sont malheureusement de l'autre coté du centre sportif. La communication au téléphone est étrange, on n'utilise pas de phrases très construites et j'ai l'impression de parler avec des ninjas au talkie-walkie. Je leur donne rendez-vous à l'entrée du parc où se trouvait le petit ilot où nous avions consommé notre premier joint d'herbe de cannabis, et qui fut le moment de départ du trip.
04:00 - Perdu la notion du temps, déformations et visuels yeux ouverts/fermés, taches multicolores... J'attends tranquillement, mais je ne suis pas totalement serein. Je me sens toujours un peu oppressé et bugue sévèrement sur les hallucinations. Je me sens entre deux formes de trip, le bon et le mauvais. Comme si j'étais sur une corde tendue dans le vide, qui ne cesse de s'agiter. J'ai l'impression d'avoir une machine à laver qui tourne à 1000 à l'heure dans mon cerveau. Tout ce à quoi je pense s'enchaine tellement vite qu'il est difficile de tout saisir et tout mémoriser. Je suis dans un gros plateau, tout seul. Je pense me rouler une cigarette pour patienter mais je reste trop indécis dans ma réflexion pour faire quoi que ce soit de manière directe et efficace, finalement, j'oublie la clope.
04:15 - Mes compagnons me rejoignent enfin, je leur demande si tout s'est bien passé et s'ils n'ont croisé personne. Non, tout va bien, ils ont tout ce qu'il faut et sont tout comme moi, en train de manger un gros plateau. Réconfort, je me sens moins seul.
Atteints des memes effets, nous communiquons et trippons de la meme manière, de la meme optique, nous nous comprenons sans parler. Une sorte d'euphorie collective commence à envelopper notre groupe. Grosse mydriase, on a tous les yeux noirs et des visages pas possibles. On se perçoit tous différement que d'habitude. On en a marre de ce village, on veut retourner en foret maintenant qu'on est bien tripés. Direction foret, par un autre chemin.
04:30 - Arrivés à l'entrée de la foret, nous nous séparons à nouveau. Nous sommes deux à avoir très soif, et les deux autres veulent juste partir retrouver le confort de la tente. On part donc se désalterer au robinet d'eau avant de retourner au campement. En temps normal, aller au robinet d'eau puis traverser la foret jusqu'à la tente est un parcours qui s'effectue en à peu près 20 minutes. Là, nous en avons mis 40. 40, pourquoi ?
Parce qu'on était pas foutus de se décider à faire quoi que ce soit. On s'arrete plusieurs fois en chemin à contempler des insectes, un crapaud dans un fossé, une centrale électrique qui clignote... On a envie de se rouler une cigarette, donc on sort la feuille... Puis on a envie d'autre chose, donc on oublie la feuille dans sa main pendant quelques temps, puis après ça nous revient donc on met le tabac, et on oublie encore qu'on roule une cigarette parce qu'on pense à autre chose. Tripper de la meme manière que son interlocuteur reste quelque chose de puissant, comme si c'était une communion des sens et des esprits. Le dialogue est complètement fou. On est comme possédés... Possédés par une euphorie qu'on pourrait qualifier de nerveuse, et contagieuse. On rigole pour pas grand chose et tout est perçu comme hilarant. Le fou rire est presque automatique et spontané à partir du moment où l'un se met à rire en te regardant dans les yeux.
05:10 - On arrive à la tente, on se cale dedans, on bouffe quelques fruits, assez lentement, mais faut avouer que le rapport avec la texture de l'aliment n'est plus la meme. On rit, on rit, on rit. On n'arrete pas de rire en fait. On se roule deux gros pétards qu'on fume en aquarium dans la tente. Pendant deux heures, on s'est mis à parler les larmes aux yeux de tous les effets qui s'étaient présentés jusqu'ici, chacun apportant une dose d'euphorie supplémentaire au sein du groupe. Me demandez pas pourquoi on a ri autant, c'est assez inexplicable... Un petit pic atteint en plus à chaque drop thc. Dites-vous juste que j'en avais mal à la machoire et meme derrière la nuque.
07:10 - Le soleil commence à bien se lever, on est encore bien atteints. Pourtant, les effets sont moins intenses.
07:45 - L'un de nous quatre reste à la tente pour se reposer, tandis que nous retournons à notre village de résidence où nous prévoyons d'acheter à manger à la boulangerie et des cigarettes au tabac. Les batiments, les couleurs, les arbres, les voitures garées, les oiseaux qui chantent et le soleil qui se lève au dessus de ce village quasi-inanimé... Le tout apparait avec un drole d'aspect, comme si l'endroit dans lequel on vit avait changé, ou paraissait iréel.
08:30 - Face de descente, très gérable, mis à part la fatigue qui prenait le dessus.
12:00 - Fin des effets majeurs
Jusqu'à la fin de la journée - Effets résiduels, déformations et visuels yeux fermés et ouverts.
Le lendemain, fatigue et sentiment d'apaisement profond. Gros contraste avec la réalité dans laquelle on se sent pas à sa place.
Le surlendemain, à l'heure où j'écris ces lignes, toujours ce meme sentiment d'apaisement, d'avoir découvert à travers un imprévu quelque chose de nouveau et qui m'a porté à réfléchir sur différentes considérations.
A noter aussi : Je suis accoutumé à la codéine depuis plus de huit mois, et voilà maintenant quatre jours que je n'y ai pas touché, sans avoir subi aucun symptome de manque.
Bilan plus que positif dans l'ensemble compte-tenu du fait que malgré le fait qu'on soit pas sur qu'il s'agisse de LSD, (première fois qu'on tatait du buvard, incertitudes dues au gout de médicament acide après la prise) on reste certains qu'il s'agit de quelque chose de puissant et de semblable au LSD tel qu'il est décrit. Doute également au niveau de la longueur des effets du trip. (Environ 7/8 heures sans compter la descente, un peu léger pour du LSD non ?)
Effets majeurs :
- Pensées et réflexions en tout genre, qui défilent très vite, impossible de tout saisir.
- Coordination des gestes peu perturbée.
- Construction verbale et orthographique perturbée.
- Hallucinations visuelles et auditives bien développées.
- Altération et amplification des sens tactiles, gustatifs, visuels et auditifs. Rien à signaler du coté de l'odorat.
- Sentiment de "yo-yo" entre légère psychose et grosse euphorie.
- Communion au travers d'un dialogue ou d'une situation.
- En post-trip, sentiment de recul plutot important.
- Difficultés d'organisation, trip structuré mais idées pas structurées.
- Enthousiasme et envie de se déplacer, de s'occuper l'esprit ou le corps.
- Montée très subtile et très progressive.
- Bouffées délirantes et euphorie collective.
S'agit-il vraiment de LSD selon vous ? Si non, pensez-vous qu'il s'agisse d'un analogue quelconque ? Si oui, vers quoi vous pencherez-vous ?
DOx, j'ai entendu parler de ça, kézako exactement ?
Aussi, j'ai entendu parler d'une forme de "vérification" pour LSD avec de l'acétone. Comment procède-t-on ?
Est-il sage de reprendre ce meme carton en augmentant la dose d'une moitié de buvard ? :tonqe:
Au plaisir d'avoir une réponse. :nod: