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LA PARANOÏA 2 - LE RÔLE DE L’EGO, DE LA PEUR, DE L'AFFECTIVITÉ DANS LA PERSONNALITÉ

  • Auteur de la discussion Deleted-1
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D

Deleted-1

Invité
[size=medium]Article précédent : LA PARANOÏA 1 - DE LA NORMALITÉ AU PATHOLOGIQUE[/size]



[size=medium][size=medium]Avant d'aborder la paranoïa plus en détails, il est préférable de revoir quelques informations à propos du rôle de l'ego dans la personnalité, mais aussi comment l'individu perçoit le réel à partir de sa propre réalité, élaborée dans son esprit via des représentations mentales issues de ses sensibilités. Dans le second article sur la personnalité, sera traité le rôle du faux-self dans la personnalité, afin de bien comprendre comment et pourquoi l'individu a besoin de se voiler la face en se mentant à lui-même, bien qu'il ait pour valeur de vouloir la vérité, et pour principe de chercher à être objectif.[/size][/size]




[size=medium]LA PARANOÏA 2 - [/size][size=medium]LE RÔLE DE L’EGO, DE LA PEUR, ET DE L'AFFECTIVITÉ DANS LA PERSONNALITÉ[/size]


[size=medium]Toujours dynamique, la personnalité est perpétuellement en mouvement. C’est lorsque l’on croit la saisir qu’elle nous échappe, nous laissant dans un certain flou identitaire. Il est donc primordial de définir la personnalité dans ses généralités, afin de mieux appréhender la structure paranoïaque présente en chacun de nous.


L'identité est mouvante, et les nombreux types de personnalités aussi distincts dans leurs différences que semblables dans leurs ressemblances

La personnalité est ressentie spontanément et naïvement par chacun comme une synthèse de son expérience intérieure. Elle s'élabore à partir de son tempérament inné et de ses caractères acquis au fil de son éducation, mais aussi en rapport avec son milieu social (famille et entourage proche) et l'environnement dans le lequel l’individu évolue (le contexte sociétal et géopolitique dans lequel chacun grandit influençant sa personne). La personnalité affirme et réalise l'unité physique et psychique de l'individu (son soi), en harmonisant ses tendances naturelles, c’est à dire en hiérarchisant ses instincts, ses valeurs et ses instances psychiques qui rythment et animent son quotidien, via des mécanismes d'actions et de défenses spécifiques. Ce faisant, tout au long de son vécu la personnalité est animée par ses volontés et ses désirs, use de stratagèmes pour choisir ou renier des actes, dans des volitions plus ou moins volontaires, conscientes ou inconscientes. Ces orientations majoritairement déterminées sont indispensables à l'individu, afin de s’adapter aux conditions extérieures et intérieures de sa réalité, construite dans son esprit à partir de données sensorielles perçues du réel.

Le réel est ce qui nous est inaccessible selon Lacan

Si le réel est ce qui nous est inaccessible, alors la réalité se définirait comme l’ensemble des perceptions et interprétations constituant le monde subjectif d'un individu, à partir de ses sensations objectives. La réalité propre à chaque esprit dépend donc de la qualité de ses sens, de ses sensibilités, des représentations qu’il se fait de l'aspect des choses, d’après ce qu'il perçoit du réel, et de sa capacité à appréhender et comprendre la vie comme une énigme, comme un problème de la connaissance.

La personnalité inconsciente et consciente est complexe, s’ajustant via le moi de l'individu, entre le réel dont la conscience se fait une réalité intérieure et ses tendances instinctives et affectives, formant sa réalité intérieure. La personnalité use d'opérations émotionnelles et intellectuelles pour juger catégoriquement son monde, et définir une réalité effective à partir de ses intentionnalités (ce que l'on prend pour ses choix). Ainsi chacun construit sa réalité propre à partir de ses jugements propres, avec ses caractères propres, selon ses nécessités et déterminismes, issus de ses sensibilités et perceptions respectives. C’est donc dans l’instantanéité du moment présent que la personnalité oriente l'être en devenir vers des actes futurs, le déterminant à renoncer ou exercer sa puissance à agir et à être, qui confirmera ou infirmera ses jugements portés sur lui-même, par rapport à son estime de soi. Cette estime de soi est une évaluation de sa personne entre ce qui le sujet croit être, et qui il est vraiment. Il est question de l'idée que l'on se fait de soi. Une bonne évaluation de soi assure une bonne estime de soi, et inversement.

La problématique de l’estime de soi, entre ses croyances et ses certitudes sur soi

Lorsque inévitablement un écart se produit entre ses croyances personnelles et le réel, la personnalité en quête de vérité se pare de voiles rassurants et sublimatoires, que l'imagination transfigure par l'élaboration d'idéaux plus ou moins vains mais vitaux, plus ou moins éthiques et moraux pour œuvrer en société, et plus ou moins porteurs de sens et d'espérance pour se soutenir dans sa confiance en soi, qui dépend donc de son estime de soi. Nous y reviendrons plus précisément dans l'article suivant en abordant le concept d'ego et de faux-self.

La personnalité s’accommode d'un tel écart entre ce que l'individu croit être et qui il est véritablement, en développant des caractères égotiques, qui ont pour fonction de rassurer l'individu quand à lui-même, et quand à son entourage. Le sujet adopte des masques plus ou moins vrais ou faux selon qu'il se sent à l'aise, ou déstabilisée dans certaines situations. Lorsque l'écart se réduit entre l’être et le paraitre, l'individu se sent lui-même, responsable, cause de ses déterminismes en ayant conscience de ses nécessités, et alors son estime de soi est positive, il a confiance en lui. En opposition à cette manière d’être honnête et sincère, plus l’individu se montre faux et hypocrite, plus l’écart entre ce que qu’il croit être et qui il est va croissant, et plus sa confiance apparente sera fragile.


QUELQUES BASES INCONSCIENTES SUR LAQUELLE LA PERSONNALITÉ SE CONSTRUIT PHYSIOLOGIQUEMENT ET MÉTAPHYSIQUEMENT

- L'inconscient psycho-physiologique (effets dynamogéniques des sensations, où s’extasie le ça pulsionnel amoral et intemporel)
- L'inconscient latent actif, comprenant le refoulé de Freud, mais aussi le déni (voir clivage horizontal (refoulement) et vertical (déni))
- L'inconscient de mémoire, se confondant avec le préconscient de Freud (important dans la structure paranoïaque)
- L'inconscient automatique, ou subconscient (où le moi expérimentant, mesure le temps via le corps pensant, en traversant l’espace-temps)
- Le co-conscient, qui est sa seconde personnalité (le moi observant, critiquant intérieurement son moi expérimentant, que l’on verra en abordant les phénomènes dissociatifs dans les scénarios intérieurs que l'on se tourne)


RÔLE DE L'AFFECTIVITÉ DANS LA PERSONNALITÉ, ET LA PARANOÏA

L'affectivité est la faculté d'éprouver des émotions ou des sentiments, en réponse à une action quelconque sur notre sensibilité (ses ressentis s'effectuent donc à partir de la perception de ses sensations). L'affectivité s'origine dans des synthèses de réactions somatiques (tout ce qui touche au sécrétoire, au sensoriel, au cardiaque, au respiratoire, au viscéral, etc) et se définit par des réactions psychiques pulsionnelles spécifiques (les émotions, les humeurs, les ressentis, les sentiments), qui agiront sur les mécanismes de perceptions et d'associations d'idées de l'individu, en se structurant autour de sa mémoire, de ses idées, mais aussi des concepts qu'il aura intériorisé. C'est donc de son affectivité que se produiront des pensées et autres images mentales animant spontanément la personnalité de l'individu, lorsqu’il se projette dans son propre imaginaire en tant que personne distincte à une échelle individuelle (c'est le rôle de l'ego, du moi, que de nous permettre de nous sentir exister en étant unique). A une échelle sociale, l'individu se projette dans un imaginaire sociétal, tout en baignant dans un inconscient collectif.

Affectivité et élaboration des sentiments

Les sentiments sont des réactions affectives, dont la réaction n'est pas proportionnelle à l'intensité biologique de leurs causes que sont nos émotions, nos passions et désirs. Les sentiments s'élabore aussi de manière plus ou moins durable, d'après ses sensations et intuitions, ses perceptions intérieures et extérieures (aperceptions et proprioceptions). Il y aurait beaucoup à dire sur les sentiments, notamment en précisant leurs distinctions des émotions, des sensations et de l'imagination, mais l'on va s'en tenir à un classement selon trois modes :

- Des processus multiples et centripètes tendant à se rapprocher de soi, et d'ordre sensoriel ou perceptif (les sentiments d'effort)
- Des formes de connaissance indéterminée ou obscure (exemple de l'intuition), mais aussi de perception intérieure (tel son sentiment de sécurité)
- Des processus perceptifs intra-centraux liés à certains évènements extérieurs (sentiment de certitude, de crédibilité), ou liés à des évènements intérieurs (sentiment de tristesse, de cécité, intellectuels)

Quelques liens entre affectivité et paranoïa

Dans le cas d'une confrontation avec un évènement extérieur amenant à un état de méfiance, l'individu sain corrige ses idées, sa vision des choses, et rééquilibre son état affectif en vue d'améliorer sa situation émotionnelle, ce qui lui assurerait un retour vers un état de bien être et une bonne estime de soi. Au contraire, le paranoïaque entretient cet état de confrontation, de confusion, dans une lutte intérieure plus ou moins consciente, et perpétue ainsi une réaction d'attaque défensive dans une stabilité affective particulière. A savoir qu'il ne cherche pas à améliorer son bien être, puisqu'il s'illusionne en s'estimant en bien et à raison dans l'opposition, dans le doute et l'incertitude. Ce qui le mène à se forger des convictions dont la force est proportionnelle à son manque de confiance en soi, quitte à s'effondrer quand la réalité le rattrape et qu'il ne peut plus se mentir à lui-même. Pétrit de contradiction dont il n'arrive pas toujours à conjecturer les opposés dans une clarification de ses idées, à propos du monde et de soi, on retrouve là le caractère de l'orgueilleux, qui en se sentant inférieur tend à se montrer supérieur pour se rassurer de dominer autrui et la situation.

La méfiance qui n'est pas un état affectif reposant sur des bases véritables ne se présente pas dans toutes les formes de paranoïa, et c'est pour cela qu'il est difficile de comprendre la structure paranoïaque, d'un état de stabilité affective dit normal à un état maladif, dit pathologique. Mais la paranoïa à son stade maladif ne dépend pas uniquement de la modification générale de ses humeurs, et se fonde aussi part l'explication d'un trouble général de ses perceptions et aperceptions, d'une altération des images de ses souvenirs. Il y a donc des liens entre paranoïa, troubles affectif et mnésique. [/size]



 
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