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J'ai fait mon coming out à ma voisine est étant satellisé-e au 1cp-LSD

laurier

Matrice périnatale
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5 Oct 2023
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Je vais vous raconter ma dernière aventure au LSD. Dernière au sens propre, mais aussi parce que j'ai l'impression d'avoir fait le tour du produit (je développerai plus à la fin du TR).

set: c'est la fin des vacances pour moi. Tout va bien. Il me reste un carton et demi de 1cp-LSD (soit environ 225 ug). Je me dis que je veux tout finir d'un coup, comme ça après, c'est fait. J'aime bien me donner des "raisons" de trip. Comme un rituel. C'est ma façon de mieux gérer le stress et de donner du sens aux choses. Donc cette fois ci, je me dis que j'aurais l'esprit plus tranquille sans drogue chez moi. Pis c'est histoire de marquer la fin d'une période et le début d'une autre.

setting: je suis chez moi à la campagne. Maon colloc (que je vais appeler Eric) va bientôt partir. Je lui demande de me trip sitter. Iel sera sobre et devra gérer la bouffe, calculer depuis combien de temps ça fait que je trip (super important ça), ainsi que les personnes qui viendraient toquer à la porte (retenez bien ça...)

Le trip: je drop à 10h30, après avoir pris mon petit dej.
Je vaque à mes occupations et vais me poser dans mon jardin avec Eric. Les premiers effets commencent à se faire ressentir au bout d'une heure à peu prés. je fait des auto-portaits (je vous joins les dessins parce que j'ai bien le droit de flex :sleepy: ).
2ypfks.jpg
[/url][/img].

Il est 12h. Pour l'instant les effets sont légers. Je m'allonge dans l'herbe. Les couleurs sont flashy mais je ne vois pas trop de déformations. J'ai l'impression de raisonner étrangement. Je ne me sens pas encore high, mais je me demande si je le suis. Bref, c'est la montée.

Vers 12h30, on a faim, alors on rentre à la maison.
Eric prépare des frites et un carpaccio d'aubergine. Iel me demande si je peux couper des patates mais je lui répond que je ne sais pas trop. C'est à ce moment que ça monte d'un coup. Les choses que je vais décrire maintenant seront un peu confuses au niveau de l'ordre (mais tout c'est bien passé)

Je regarde le plafond et tout s'anime et forme des boucles, comme des gifs. Je marche en faisant des allers-retours entre la cuisine et le séjour pour évacuer l'énergie qui me traverse. Je m'assoie, rigole pour rien, me balance puis me fige en partant dans des tunnels mentaux puis relève la tête d'un coup en reprenant conscience du monde qui m'entoure, je scrute à gauche et à droite, puis je repars marcher. Je me dis que j'avais tors de stresser de prend une dose si importante, parce que là, maintenant, à cet instant là, c'était que du fun. Je n'arrive plus à rien dessiner du tout parce que tout est trop déformé, je ne perçois plus où sont vraiment les lignes précédentes.

Je m'amuse du fait que j'arrive à parler de façon cohérente avec Eric alors que je sais que c'est le bordel absolu dans ma tête. j'avais l'impression de me voir dire et faire des choses et de ressentir mon être comme une bousculade d'états de conscience bariolés qui se poussaient les uns les autres pour faire des trucs avec mon corps. C'est une confusion psychédélique très intense mais je ne panique pas parce que c'est pas la première fois que je prends de telle doses et que j'avais déjà vécu ça. J'ai un petit carnet dans lequel je marque "égo death" à 13h. Je ne sais pas si a ce moment la on peut vraiment dire que s'en était un, juste, pour l'avoir déjà vécu, je sentais que ça s'en approchait et que c'était en cours.

Je mange deux frites pour goûter et je n'ai plus faim. Je me marre parce que l'eau ne goûte pas l'eau et me donne une sensation trop étrange.


Après le repas, Eric se met à tout ranger et étend du linge. Je me rends compte que je l'attends et je ne sais pas quoi faire. Je lui demande si je peux l'aider mais ne comprends rien à ses indications. Alors je panique et me met à remarcher en rond en me disant qu'iel ne m'en voudrait pas. Je commence un peu a stresser. Je me dis que je l'emmerde et qu'iel fait des trucs qu'iel ne fait pas d'habitude parce que je me comporte bizarrement, parce que je suis sous L, ce qui est vrai, mais je n'arrive pas à le formuler. Bref c'est un peu anxiogène. J'arrive tout de même à lui demander "mais, on se connaît bien ?" et iel me répond: "euh... bah oui quand même :huh: " (rétrospectivement c'est très drole mdr).

A ce moment la, je me retrouve très confuxse. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais exister impliquait tellement de stimuli incontrôlables et inhabituels que mon cerveau est entièrement pris à gérer le fait d'avoir un corps. Je n'arrive à rien dire à part "je ressens de la confusion", sans même que ça n'approche le cinquième de la sensation que c'était vraiment. Je n'avais pas peur ou quoi, juste je ne comprenais rien.


Après ça on sort, je m'allonge de nouveau. Tout fractalise. J'ai l'impression que ma réflexion à un forme rectangulaire fractale que je voie et qui s'imbrique dans elle même qui s'imbrique dans elle même etc.

J'ai un trrou noir à partir de ce moment la. Je reprends conscience à un autre endroit du jardin, je me lève péniblement et une voisine nous a vu et a apporté des légumes. Eric est là évidement et lui parle. Moi, je ne comprends rien mais je sais que ça craint, imaginez l'incident diplomatique si elle se rend compte de quoi que se soit ! (pour situer, j'ai grandit ici, elle me connaît depuis longtemps mais de loin). Je suis à coté. Je vois la voisine onduler: elle devient plus large puis plus haute si bien que je la vois pas très bien. Je perçois une lumière crépusculaire orangée (Eric me dira plus tard qu'il devait être 14h30, grand soleil). Je me dis que c'est bizarre si je ne dis rien. Alors, d'un coup, la fatigue que je ressens part et je lui parle. Eric me garde dans un coin de l'oeil et ne sait pas quoi faire si je dis une connerie. Je fais du small talk et les réponses sortent toutes seules et semblent faire sens pour elle. Puis, d'un coup, elle lâche un grand "c'est qui deadname ?" et je lui répond que c'est moi mais j'ai changé de prénom... (j'avais esquiver ce sujet avec mes voisins depuis le début de ma transition il y a 6 ans quand même). Elle croyait que j'étais ma propre soeur ou frère ou un truc du genre. Elle dit que ça fait sens pour elle maintenant. C'est paradoxal, mais je ne ressens absolument aucune peur à ce moment là, alors que pour rappel, ça fait 6 ans que sobre, j'arrive a esquiver le sujet. Eric fini par se diriger lentement vers la maison pour déposer les légumes histoire de la faire partir et ça marche. Je me rassoie dans l'herbe, sonné-e.

Eric revient et on discute de ce qui vient de se passer parce. Je viens de faire mon coming out complémentent perché-e à ma voisine. Déjà, croiser quelqu'un que je connais était un des pires scénario, mais la... On débat sur le fait qu'elle ait remarqué quelque chose ou non. Apparemment, j'avais l'aire un peu stressé-e mais il faut vraiment me connaître pour voir quelque chose. Finalement, je me dis que le coming out a du plus la perturber qu'autre chose et que c'est ça qu'elle va retenir.

Je garde néanmoins un gout un peu amer de tout ça. je me sens plus trop en sécurité dans le jardin et décide de rentrer, puis de ressortir mais dans un endroit moins flag. Eric reste avec moi et lit des trucs. Finalement, je passe la majorité du reste du trip alongé-e dans un état de semi conscience psychédélique (dont je ne garde quasiment aucun souvenir...) Je ne pense pas que je dormais, mais ça reste pas super fun non plus. Je sais cependant que vers la fin, je commence à me rappeler des différents éléments de ma vie comme s'ils m'étaient étrangers. Je pose un nouveau regard dessus et c'est rassurant.

Le trip est loin d'être fini. vers 17h, je sens la redescente et on va se promener. Je me sens déjà plus clair-e. Les visuels sont toujours très présents (fractales :heart: ), mais la fatigue se fait de plus en plus sentir. J'ai encore des périodes de confusions, par exemple, quand j'ai vu Eric couper des ognons pour le repas du soir, je n'arrivais pas a comprendre que ses reniflements et ses yeux rouges étaient bien dus aux ognons. J’étais persuadé-e qu'il y avait un problème, et quand iel me répondait que non, je croyais que je l'avais encore plus énervé-e et ne comprenais pas pourquoi iel ne comprenais pas. Ces pics de confusions sont de moins en moins intenses et rapprochés.

Finalement, je me couche épuisé-e. J'ai des visuels géométriques en fermant les yeux dans mon lit. J'aime beaucoup les regarder, mais je n'arrive pas à dormir... Finalement, je pense que je suis resté-e éveillé-e jusqu'à 4h du mat.

Au final, il n'y aura pas eu de conséquence à ce coming out imprévu (à priori, elle a rien capté parce que l'on s'est reparlé ensuite sans problème). Je dirais même que c'est plutôt marrant que ça se soit passé comme ça.

Comme je disais plus haut, c'était les derniers buvards qui me restaient. Je ne pense pas en racheter à moyen terme. J'en ai pris à un peu toutes les doses possibles pour voir les nuances des effets et les possibilités en fonction des set and setting. néanmoins, j'ai pas poussé le vice jusqu’à prendre des doses absurdes genre 600 ug ça me tente pas vraiment. Bref, je sais que chez moi. Je vois 2 grands gaps.

Entre 25 et 75 ug il y a des déformations, des couleurs plus vives, bien être et des pensées étranges (rien de fou)
entre 75 et mettons 200 ug, les effets précédents + les "vrais effets" du L, confusion, salades de mots, dissociations
+ 200 ug, le effets précédents + égo death accompagnée de reconstruction de l'égo ("renaissance psychédélique") + black out... éventuellement flash back

Mes 3 trips au dessus de 200 ug étaient tous très similaires de ce point de vu. Je n'ai pas particulièrement peur des black out sous L (c'est pas délirogène et je me fais assez confiance pour me gérer quand je suis chez moi), mais vous comprendrez qu'à la base, le but est quand même de se souvenir de ce que l'on vit. J'avais vu un meme qui disait qu'en gros, le LSD te donnais des révélations majeures sur le monde, la vie, la spiritualité que tu allais oublier le lendemain et c'est très vrai dans mon cas.

Bref, voilà mon (humble) expérience. Je ne prétend pas non plus avoir fait le tour de la molécule. Si ça se trouve, dans quelque années je me relaisserai tenter et je vais la redécouvrir, mais faut pas la mystifier à outrance non plus imo.
 

Sandman

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Ouais je comprend que ça t'es rendu un peu confus(e) de lui en parler en sachant qu'elle ne savait pas et qu'elle te prenait carrément pour quelqu'un d'autre après ta transition.

Mais au final ça fait un souvenir marrant à raconter et après tout si ton moi tripé s'en fout autant lui donner raison mdr

laurier a dit:
Finalement, je me couche épuisé-e. J'ai des visuels géométriques en fermant les yeux dans mon lit. J'aime beaucoup les regarder, mais je n'arrive pas à dormir... Finalement, je pense que je suis resté-e éveillé-e jusqu'à 4h du mat.

Ha oui la vache c'est long. Plus long que le Lsd du coup...Mais c'est vrai que la fatigue ça fait persister les hallus assez longtemps.
 

Memento Mori

Neurotransmetteur
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Sympa le TR, j'ai pas grand chose à dire à part concernant l'interaction avec la voisine, je pense qu'on donne souvent beaucoup trop d'importance à ce que peuvent bien penser les gens de nous ou de notre mode de vie... Globalement tant que t'as pas un comportement qui les impacte (en les importunant d'une manière ou d'une autre) et que tu ne sors pas ostensiblement du "paysage habituel", la majorité des gens ne s'intéressent surtout qu'à eux-même en réalité...

Mr Sandman a dit:
Ha oui la vache c'est long. Plus long que le Lsd du coup...Mais c'est vrai que la fatigue ça fait persister les hallus assez longtemps.

Pour un dosage supérieur à 200 microns je trouve pas non, ça doit dépendre selon les gens aussi je pense... la dernière fois que j'ai pris 200 microns de LSD un dimanche vers 15h, le lendemain matin à 10h j'avais encore des déformations visuelles lorsque je laissais aller mon regard et je ne me suis endormi que vers 20h le lundi soir, malgré l'opium ingéré et l'herbe vaporisée...
 

Acacia

𝓥𝓪𝓹𝓸𝓾𝓻𝓸𝓾𝓼 𝓢𝓱𝓪𝓭𝓮𝓼蒸気の色合い
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Il me semble que le LSD ça tend à libérer pas mal des angoisses liées aux conventions sociales quitte à en nourrir d'autres (insécurité, pertes de repères, dissociation *je deviens fou?* etc)

Sacré LSD !

C'est bien raconté merci !
 

Vhis-Khashai

Matrice périnatale
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Très joli trip ! La scène avec la voisine n'a pas dû être un mince affaire, je suis content pour toi que tout se soit bien passé et que tu as pu en tirer ces belles conclusions. Peace !
 

diaphane

Elfe Mécanique
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5 Août 2022
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Joli TR. Merci.

Espérons maintenant que ta voisine saura se montrer discrète ou au moins qu'elle propagera l'information avec délicatesse.
(Et fais attention à tes cheveux ;)
Bises.


Memento Mori a dit:
Sympa le TR, j'ai pas grand chose à dire à part concernant l'interaction avec la voisine, je pense qu'on donne souvent beaucoup trop d'importance à ce que peuvent bien penser les gens de nous ou de notre mode de vie... Globalement tant que t'as pas un comportement qui les impacte (en les importunant d'une manière ou d'une autre) et que tu ne sors pas ostensiblement du "paysage habituel", la majorité des gens ne s'intéressent surtout qu'à eux-même en réalité...

C'est vrai qu'on s'imagine parfois le drame en grand alors que souvent, ça passe assez facilement. En revanche, des voisins, ça peut leur faire peur.
 
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