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Instrumentalisation de la drogue...

dowdidik

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Je vous partage une traduction du papier suivant :

Instrumentalisation de la drogue, 2020

Müller, C. P. (2020). Drug instrumentalization. Behavioural Brain Research, 390, 112672. doi:10.1016/j.bbr.2020.112672

Lien vers le papier originel : http://www.didyouno.fr/wp-content/uploads/2023/01/[email protected]_.2020.112672.pdf

Lien vers la traduction complète : https://www.didyouno.fr/2020/01/12/instrumentalisation-de-la-drogue-2020-par-christian-p-muller/

Abstract.

Les substances psychoactives ayant un potentiel de dépendance sont largement utilisées par des personnes de pratiquement toutes les cultures de manière non addictive. Afin de comprendre ce comportement, sa pénétration dans la population et sa persistance, l’instrumentalisation des drogues a été proposée comme moteur de cette consommation. Selon la théorie de l’instrumentalisation des drogues, les substances psychoactives sont consommées de manière très systématique afin de rendre plus efficaces d’autres comportements non liés aux drogues. Nous passons ici en revue l’origine évolutive de ce comportement et ses mécanismes psychologiques et explorons les mécanismes neurobiologiques et neuropharmacologiques qui les sous-tendent. Nous discutons des objectifs d’instrumentalisation, pour lesquels une consommation de substances psychoactives, sélective du point de vue environnemental et dépendante de l’état mental, peut être apprise et maintenue de manière non addictive. Un petit pourcentage de personnes qui instrumentalisent régulièrement des drogues psychoactives font une transition vers la dépendance, qui commence souvent par des changements qualitatifs et quantitatifs dans les objectifs d’instrumentalisation. Ainsi, il est proposé que la dépendance se développe à partir d’une instrumentalisation des drogues préalablement établie à long terme. Ainsi, la prévention et le traitement de la toxicomanie dans une approche de médecine individualisée peuvent essentiellement nécessiter de comprendre et de soutenir les objectifs d’instrumentalisation personnels.

1. Introduction

Les substances psychoactives peuvent être définies comme des composés chimiques qui modifient le comportement d’un organisme ou son expérience subjective de lui-même et du monde extérieur après avoir consommé la substance. Les êtres humains et de nombreuses espèces animales consomment activement des substances psychoactives. Ils peuvent consommer accidentellement et faire l’expérience des changements de comportement et de l’expérience subjective qui en résultent. de la drogue, de sa consommation et des effets qui en résultent. Nous pouvons facilement supposer que ces souvenirs donnent lieu à une régularité dans le fait que les substances psychoactives sont volontairement recherchées et consommées.

Dans un contexte naturel, la disponibilité des substances psychoactives est limitée, mais ce problème a été surmonté par les humains, qui ont également développé un comportement conduisant à la production industrielle et au raffinement de ces substances en quantité pratiquement illimitée. Chez les humains, la disponibilité naturelle ne contrôle plus la consommation de substances psychoactives, mais d’autres facteurs. Le groupe des substances psychoactives peut comprendre des ingrédients nutritionnels et des produits pharmaceutiques, mais le sous-groupe des drogues addictives en particulier a suscité de grandes inquiétudes. Ces substances sont définies par leur capacité à provoquer la toxicomanie, un trouble psychiatrique majeur. Il convient de noter que la classification d’une “drogue addictive” ne décrit qu’une propriété potentielle de la substance. Cela ne signifie pas que tous les consommateurs, ou même la majorité d’entre eux, développeront une dépendance après la consommation. une dépendance après la consommation.

Lorsque l’on considère la consommation de drogues addictives par les humains, il faut répondre à deux grandes questions :

1.) Pourquoi les humains consomment-ils des drogues psychoactives à une échelle qui affecte pratiquement tous les habitats et avec une persistance qui traverse toutes les époques des archives humaines ?
2.) Pourquoi les humains deviennent-ils dépendants de certaines drogues psychoactives ?

Chacune de ces questions peut trouver des réponses différentes à des niveaux explicatifs distincts. Les niveaux évolutif, psychologique et neurobiologique abordent des aspects distincts de ce phénomène multi-niveaux plutôt complexe. Idéalement, tous ces niveaux d’explication fournissent des réponses qui sont logiquement cohérentes entre les niveaux explicatifs. L’objectif de cette revue est de fournir une réponse aux questions clés de la consommation de drogues psychoactives et de la dépendance qui relie les niveaux d’explication évolutionniste et psychologique et tente de décrire comment cela découle d’une approche niveau neurobiologique et neuropharmacologique.

[...]

4.1 Interactions sociales améliorées.
4.2 Facilitation du comportement sexuel.
4.3 Amélioration des performances cognitives et contrer la fatigue.
4.4 Facilitation de la récupération et stratégie d’adaptation au stress.
4.5 Auto-médicamentation pour les troubles psychiatriques et problèmes mentaux.
4.6 Curiosité sensorielle – un horizon de perception élargi.
4.7 Euphorie, hédonisme et défonce.
4.8 Attractivité et apparence physique améliorées.
4.9 Facilitation des activités religieuses et spirituelles.

[...]

5. De l’instrumentalisation des drogues à la sur-instrumentalisation et à l’addiction.

La grande majorité des humains consommateurs de substances psychoactives contrôlent plutôt bien leur consommation avec des ajustements de dose et des périodes d’abstinence en fonction de la perception des effets négatifs de la drogue. Cependant, un petit pourcentage de personnes passe de la consommation contrôlée et de l’instrumentalisation de la drogue à la dépendance. Un facteur crucial dans ce processus est potentiellement une tentative de sur-instrumentalisation avec une utilisation croissante de la drogue. Avec l’exposition croissante à la drogue, de nombreux changements dans les fonctions cérébrales se produisent et induisent une inflexibilité comportementale et une consommation compulsive de drogue. À ce stade, les effets toxiques et nocifs des drogues prédominent sur les avantages potentiels de l’instrumentalisation et les dépassent.

Les mécanismes cérébraux de l’établissement de la recherche de drogues et de l’usage contrôlé sont de mieux en mieux compris, ainsi que les facteurs de personnalité qui facilitent leur émergence au niveau neurobiologique. Néanmoins, on sait peu de choses sur le mécanisme causal de la transition de la consommation contrôlée à la consommation compulsive de drogues. Nous proposons un mécanisme psychologique qui découle de l’instrumentalisation contrôlée des drogues. La sur-instrumentalisation d’une drogue psychoactive décrit la tentative d’une personne de renforcer l’instrumentalisation d’une drogue précédemment établie à un niveau où elle ne fournit plus de bénéfice net.

Le développement personnel des humains modifie les objectifs de développement en fonction de l’âge. Il en résulte des motifs distincts pour le “comportementome” d’une personne. Par exemple, à l’âge de 18 ans, la socialisation, la recherche d’un partenaire et l’éducation professionnelle peuvent être des motifs comportementaux prédominants et des objectifs d’instrumentalisation des drogues. Une fois la période d’accouplement passée avec succès, une famille est fondée, et les enfants doivent être élevés. Parallèlement, la carrière professionnelle s’établit et peut s’accompagner de responsabilités croissantes et de stress au travail. Cela exige de nouveaux comportements et donne lieu à d’autres objectifs d’instrumentalisation des drogues. Il y a donc des changements quantitatifs dans les buts d’instrumentalisation. Ainsi, un objectif donné est poursuivi plus intensément, ce qui peut entraîner une fréquence plus élevée des épisodes de consommation, une augmentation de la dose de drogue et de la consommation totale de drogue. Parallèlement, il peut y avoir des changements qualitatifs lorsque le nombre de buts d’instrumentalisation augmente et que la consommation de drogues s’étend à d’autres drogues.

Bien que l’instrumentalisation des drogues soit un processus dynamique en ce qui concerne l’évolution des objectifs et des drogues utilisées à cette fin, il n’existe qu’une petite fenêtre de dose pour l’état mental optimal pour chaque drogue qui sert un objectif d’instrumentalisation particulier. Si l’on quitte cette fenêtre de dose en augmentant la dose de la drogue ou la fréquence d’utilisation, l’instrumentalisation de la drogue peut ne plus être possible. Par exemple, une consommation régulière mais bien contrôlée d’alcool est établie et maintenue dans le but de faciliter la gestion du stress après les heures de travail. Si la charge de travail augmente, par exemple à la suite d’une promotion ou d’un accroissement des responsabilités, l’outil d’adaptation bien établi peut être étendu quantitativement dans son utilisation, par exemple en augmentant le nombre de verres à chaque occasion.

Il peut aussi connaître une expansion qualitative, par exemple en ajoutant des épisodes de consommation de marihuana. Cette consommation peut alors sortir de la plage de dose/fréquence dans laquelle l’instrumentalisation est possible. Les effets toxiques et les effets sur les organes de la drogue apparaissent et deviennent les effets prédominants. Un effet indésirable majeur est le risque accru de perdre le contrôle de la consommation de drogue au-delà de toute utilité pour l’instrumentalisation et de développer une toxicomanie. On peut conclure que l’instrumentalisation de la drogue nécessite un processus d’apprentissage fin pour s’établir. Elle est soumise à des changements développementaux et ne peut être maintenue que par une auto-titration permanente entre ses bénéfices nets et ses effets indésirables potentiels.

6. Résumé.


Les substances psychoactives ayant un potentiel de dépendance sont largement utilisées par des personnes de pratiquement toutes les cultures de manière non addictive. Pour comprendre ce comportement, sa pénétration dans la population et sa persistance, l’instrumentalisation des drogues a été proposée comme moteur de cette consommation. Un petit pourcentage de personnes qui instrumentalisent régulièrement des drogues psychoactives font une transition vers la dépendance, qui commence souvent par des changements qualitatifs et quantitatifs dans les objectifs d’instrumentalisation. Ainsi, il est proposé que l’addiction se développe à partir d’une instrumentalisation des drogues préalablement établie à long terme. Ainsi, la prévention et le traitement de la toxicomanie par une approche de médecine individualisée peuvent essentiellement passer par la compréhension et le soutien non pharmacologique des objectifs personnels d’instrumentalisation.
 

Sorence

zolpinaute de la sapience
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Très intéressant, merci pour le partage (je me permets de déplacer en section sociologie/psychologie).

J’ai lu des fragments du corps de l’étude, c’est un énorme travail de revue narrative. C’est très assersif, orienté cognition, ça assène des trucs avec bien la référence pour appuyer, mais c’est tellement énorme comme travail, on est obligés de leur faire confiance et j’ai des doutes sur la solidité de la démonstration ainsi que sur la fiabilité de toutes les sources.

Néanmoins le résultat me semble cohérent avec ce qu’il observe ici et ailleurs chez les drogués comme nous : les drogues nous rendent service, on les utilise (certains parlent de « technologies »), et lorsqu’on ne peut plus se passer de l’outil, alors il y a addiction.
C’est important cette ouverture vers des produits non-pharmacologiques, mais j’apprécie aussi que ce voyage dans les utilités des drogues légitime en quelque sorte leur usage, en en montrant la rationalité. Ainsi que leur ancrage dans la société et les conditions qu’elle impose.
 

dowdidik

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Sorence a dit:
Très intéressant, merci pour le partage (je me permets de déplacer en section sociologie/psychologie).

J’ai lu des fragments du corps de l’étude, c’est un énorme travail de revue narrative. C’est très assersif, orienté cognition, ça assène des trucs avec bien la référence pour appuyer, mais c’est tellement énorme comme travail, on est obligés de leur faire confiance et j’ai des doutes sur la solidité de la démonstration ainsi que sur la fiabilité de toutes les sources.

Néanmoins le résultat me semble cohérent avec ce qu’il observe ici et ailleurs chez les drogués comme nous : les drogues nous rendent service, on les utilise (certains parlent de « technologies »), et lorsqu’on ne peut plus se passer de l’outil, alors il y a addiction.
C’est important cette ouverture vers des produits non-pharmacologiques, mais j’apprécie aussi que ce voyage dans les utilités des drogues légitime en quelque sorte leur usage, en en montrant la rationalité. Ainsi que leur ancrage dans la société et les conditions qu’elle impose.

Quelles sources te paraissent peu fiables ? Je pense que les sources ici sont surtout du bonus en ce qui concerne le postulat que les drogues ont des fonctions, on pourrait avoir un philosophe ou même un historien qui nous dit la même chose, le contexte d'usage socio-historique compte pour comprendre pourquoi les personnes consomment. Il y a sûrement des fonctions plus recherchées que d'autres (comme le côté sociabilisation/anxiolytique ou encore le simple fait de vouloir s'amuser), mais force est de constater que les gens cherchent bel et bien autre chose que l'addiction ou le malheur lorsqu'ils consomment, et c'est malheureusement cette emphase qui est mise dans les médias, à l'école, dans beaucoup de familles, etc...

Je suis curieux de savoir quels passages te laissent perplexe, histoire de creuser les sources soutenant ces passages pour vérifier ou non la solidité de ce qui est dit, je n'ai que peu explorer la biblio de ce papier et ça serait l'occasion de le faire ! :)
 

PSYCHOCRACK

le gros con avec une chaussure noire
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je voulais cité l’exemple du khat qui joue un rôle socio culturel et religieux important dans le monde entier.

il me semble que le problème d'abus du khat en Afrique et partout ailleurs , viennent d'un manque d'information sur l'utilisation et les conséquence dosages etc.....de la plantes.

ils considère ça aux "bled" comme du café.... alors que c'est bien plus dangereux et addictif, certain en conssomme jusqu'a plus d'un kilo en 1 nuit.

alors que dans le temps les anciens egyptien le machais pour se sentir comme des dieux.
 

Sorence

zolpinaute de la sapience
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Quelles sources te paraissent peu fiables ? Je pense que les sources ici sont surtout du bonus en ce qui concerne le postulat que les drogues ont des fonctions, on pourrait avoir un philosophe ou même un historien qui nous dit la même chose, le contexte d'usage socio-historique compte pour comprendre pourquoi les personnes consomment.

Alors comme tu dis, j'ai l'impression que les sources ici sont surtout du bonus et que la réflexion pourrait avoir été mené sans. Le truc, c'est que comme c'est pas un article de "philo magazine" mais une revue narrative censée répondre aux exigences de la méthode scientifique, hé bien les sources sont bel et bien là.
Les revues narratives sont en qque sorte les moins "fiables" des revues de litt, car elles laissent bcp de place à l'interprétation et au raisonnement. C'est pk à mon sens il vaut mieux une modeste revue narrative très fouillée sur un sujet bien délimité. Tandis que de mon expérience, ce genre d'énorme travail qui articule plein de concepts ne prend pas la peine de plonger dans le cœur dans ce que ça cite. Ça résume une étude en une phrase qui sert le propos. De plus, la richesse du sujet permet de "choisir" les sources qui arrangent et de laisser de côté celles qui dérangent.
Voilà, c'est pourquoi j'ai une petite méfiance. Mais je ne suis pas allé vérifier. Si ça se trouve, les auteurs ont bien fait le taff de recherche systématique, puis de lire chaque papier cité et de le restituer sans le travestir. J'en doute juste un peu.
Peut-être qu'il manque une étape intermédiaire de publication pour chacun des sous-sujets avant de les reprendre dans un grand travail.

Exemple de passage qui me fait douter :

En l’absence de nouvelles entrées sensorielles, les humains perçoivent l’ennui comme un état mental légèrement aversif. La recherche d’informations nouvelles et de nouveaux environnements est une force motrice qui expose un individu à de nouveaux stimuli et environnements. Dans ces environnements, de nouvelles contingences stimulus-récompense peuvent exister et être apprises, ce qui procure ensuite un avantage direct à l’individu [138,201,315]. La nouveauté et les nouvelles sensations peuvent fonctionner comme un renforçateur primaire [336,361]. Chez l’homme, la recherche de la nouveauté s’est avérée être un phénotype à risque pour la toxicomanie, avec une base génétique commune [192,361]. Lorsqu’une drogue psychoactive est consommée pour la première fois ou dans un nouvel environnement, l’état mental induit par la drogue peut servir de nouveauté. Jusqu’à un certain temps, cet effet de nouveauté peut inciter à une consommation répétée de la drogue. Après une exposition répétée, les effets de la drogue sur l’état mental ne sont plus nouveaux, et des effets de nouveauté autres que la récompense sont nécessaires pour maintenir la recherche et la consommation de drogue. Si aucun autre objectif d’instrumentalisation n’est établi pour une drogue psychoactive particulière, sa consommation peut finalement cesser [218].

Les drogues hallucinogènes utilisées par les humains comprennent des composés naturels, comme la mescaline et la psilocybine, ainsi que des drogues semi-synthétiques, comme le diéthylamide de l’acide lysergique (LSD). Ces drogues sont utilisées pour modifier la sensation et la perception du monde extérieur et pour accroître la compréhension et la découverte de soi [[25], [26], [27],42,196,218,320,321]. La drogue entactogène MDMA exerce des effets hallucinogènes mais induit également un sentiment unique d'”unité divine” avec le monde [97] et est utilisée dans ce but d’instrumentalisation [25,26]. Parmi les autres drogues, on peut citer la phencyclidine, la kétamine et le γ-hydroxybutyrate (GHB), qui sont utilisés dans le milieu des clubs et des raves. À fortes doses, ces drogues peuvent avoir des effets hallucinogènes profonds [32,102,103,337,346]. Certains rapports suggèrent également l’utilisation du cannabis pour élargir la perception de l’environnement et de soi [19,360]. La consommation chronique et croissante de drogues dans ce but d’instrumentalisation peut entraîner des comportements dangereux et des perceptions aversives, y compris des psychoses de type schizophrénique [207].

C'est très lapidaire, et personne n'aura le courage de vérifier que chaque source a été bien interprétée et bien restituée.

Bon en tous cas, ça m'a fait penser à ces deux articles davantage terre-à-terre mais également sur le sujet des motivations à l'usage :

Biolcati, Roberta, et Stefano Passini. 2019. « Development of the Substance Use Motives Measure (SUMM): A Comprehensive Eight-Factor Model for Alcohol/Drugs Consumption ». Addictive Behaviors Reports 10 (décembre): 100199. https://doi.org/10.1016/j.abrep.2019.100199.

Mahu, Ioan T., Sean P. Barrett, Patricia J. Conrod, Sara J. Bartel, et Sherry H. Stewart. 2021. « Different Drugs Come with Different Motives: Examining Motives for Substance Use among People Who Engage in Polysubstance Use Undergoing Methadone Maintenance Therapy (MMT) ». Drug and Alcohol Dependence 229 (Pt B): 109133. https://doi.org/10.1016/j.drugalcdep.2021.109133.
 

dowdidik

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Effectivement j'ai passé un peu de temps à creuser les sources du passage que tu as cité, et bien qu'elles m'aient l'air assez legit en elles-mêmes, il y a un petit côté "mille feuille argumentatif" dans l'abondance de sources qui ne sont d'après moi pas toujours pertinentes pour appuyer les passages. Ca me fait penser à certaines fois dans des études ou bien des livres "scientifiques" où j'ai vu "source : tel livre", sans numéro de page ni rien, comme si effectivement la phrase de 6 mots pouvait résumer un bouquin de 500 pages (spoiler alert, no possiblo).

Le papier est peut-être trop ambitieux bien qu'il ne me paraisse pas de mauvaise foi, mais y'a aussi ce côté en sciences qu'il ne faut pas perdre de vue, tout papier se base sur des références passées, et plus le temps passe plus les refs s'accumulent et on en vient nécessairement, même si on ne cite que quelque papiers, à faire référence à des milliers de travaux scientifiques. Là y'a peut-être moins eu ce travail de synthèse, et je dois avouer que même si j'adore les biblio bien fournies, j'irai jamais acheter tous les bouquins et lire toutes les études, mais ça a au moins le mérite de montrer que les idées viennent pas de nulle part et c'est assez transparent (même si évidemment j'imagine mal la plupart des gens aller réellement creuser, ça peut vite décourager de voir toute cette matière à explorer).

Les études que t'as partagées m'ont l'air bien et plutôt en accord avec ce qui est dit par Muller d'ailleurs (même s'il n'est pas cité par ces études), ça montre que l'idée des fonctions des drogues fait son chemin, est testée et pourra potentiellement amener à une théorie solide sur ces questions là qu'on pourra utiliser plus tard d'un point de vue politique mais aussi psychologique. Même si je suis déjà assez sûr que tout ce qui est dit dans ces différents travaux scientifiques est crédible, c'est une autre paire de manche que de le faire comprendre à la population générale et surtout aux décideurs et médecins/psychologues qui prônent l'abstinence à tout va.
 
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