schtroumpfette
Psycho disparu·e
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EDIT 11/09/2012 :
Comme mon sommeil est souvent troublé en ce moment, je fais de nouveau régulièrement l'expérience de paralysies du sommeil, de rêves lucides et parfois de OBE's (out of body experiences – ce que certains appellent "projection astrale"). Parce que ces phénomènes sont encore mal connus ou mal compris, et parce qu'ils me laissent un goût de merveilleux, je trouve intéressant de les partager avec vous. Certes on sort du cadre "un voyage provoqué par un ou des produits", mais on reste dans le domaine psychonautique, à savoir l'exploration des états modifiés de consciences.
Ce matin, je suis réveillée vers 9h par les rayons de soleil qui s'infiltrent dans ma chambre malgré les rideau fermés. Il n'en faut pas plus pour que je me lève et aille à la cuisine remplir un bol de céréales, rituel marquant chez moi le début de la journée. Mais comme la mienne est libre jusqu'en fin d'après-midi, je me ravise et décide de me remettre au lit, avec mes céréales, mon ordinateur et mon chat qui ronronne près de moi. Après avoir consulté mes mails, facebook et psychonaut, j'opte pour «*les fabuleuses aventures de mister X*», un film en forme de vidéo-clip, ou l'inverse, totalement barré, datant d'une époque où la télé n'avait pas peur de montrer la culture techno sous un jour favorable. Beat tantôt acidulé, tantôt plus soutenu, et esthétique ultra colorée et résolument 90's se mêlent et s'entremêlent... J'enfonce ma tête dans l'oreiller, le visage tourné vers l'écran, mais bientôt je sens mes yeux se fermer tout seuls. Je lutte un peu, mon chat aussi : il veut jouer, je ne suis pas d'humeur, je le met gentillement à la porte de ma chambre.
Bon, on en étions-nous*? Ah oui, le lit, l'oreiller, la techno à faible volume, les déboires en technicolor de Mister X avec Rubixman et Les Soeurs Diamant... Cette fois je ne lutte plus*: couchée sur le dos, les yeux fermés, je laisse le sommeil me gagner...
...
Mince, alors*! Je pensais avoir mis Scratch dehors, mais voilà que ce farceur de chat a réussi à se faufiler sous mon lit, et qu'il s'amuse à me donner des coups de pattes par dessous le matelas, au niveau de la nuque*! Quoique, non, ça ne doit pas être lui*: jamais il n'aurait la force suffisante pour soulever tout un pan de lit. Et voilà maintenant que c'est l'entierté du sommier qui se secoue, se soulève, et qu'une force irrésistible m'arrache à la gravité normale de la pièce. Loin d'être effrayée, je comprends, pour l'avoir déjà vécu à plusieurs reprises dans le passé, qu'il s'agit du début d'une expérience de rêve lucide un peu particulière*: je suis en train de sortir de mon corps. Cool*!
Le décollage est brusque, plein de soubresauts, et vertical, un peu comme celui d'un hélicoptère. Une fois stabilisée dans les airs, à peut-être une quarantaine ou une cinquantaine de centimètres du plafond de la pièce, je tente une manoeuvre de retournement. Je bascule sur le côté, et ça marche*: le sommier qui avait accompagné mon ascension disparaît instantanément, et me voilà donc flottant «*à plat ventre*» au dessus de ma chambre, libre de mes mouvements et de l'attraction terrestre. Je tourne un peu dans la pièce, m'observant au passage dormir dans mon lit, avec le film tournant toujours sur l'écran de mon ordi, mais je ne m'y attarde pas trop. Une fois vérifiée ma maîtrise d'une technique de déplacement efficace, je décide qu'il est grand temps de la mettre en pratique hors de mes quatre murs.
Je me dirige vers la fenêtre, mais avant de sortir au dehors où le soleil brille toujours, je me rends d'abord dans la chambre attenante à la mienne, celle de ma mère. C'est fou, il a suffit que j'approche du mur avec l'intention de le traverser pour y arriver sans peine*! La pièce est vide, claire, je n'y remarque rien d'inhabituel. Les rideaux sont ouverts, cette fois ça y est, je me lance. De la même manière que j'ai traversé le mur de béton séparant les deux pièces, je passe au travers du double vitrage et quitte l'atmosphère feutrée de l'appartement pour l'air vif du dehors. Quoique toujours facile, le passage est plus lent*; je ne rencontre aucune résistance, mais ressens le contact avec le matériaux que je traverse, ainsi que la caresse des rayons de soleil qui touchent ma tête d'abord, mon buste ensuite, et finalement tout mon corps.
C'est une première*: alors que mes précédentes expériences de sortie du corps étaient essentiellement visuelles (et encore, un visuel éthéré, diaphane, d'une réalité (?) vaporeuse et inconsistante), s'ajoutent cette fois d'autres dimensions sensorielles, entre autres proches de ce qu'on a l'habitude d'appeler le tactile. Et auditives aussi*: très nettement, j'entends le bruit du bus qui passe devant chez moi, son moteur gronder différemment lorsqu'il s'arrête et lorsqu'il repart à l'arrêt situé sur le trottoir d'en face, les rires des enfants qui en sortent et se dirigent vers le parc.
Curieuse, je les suis, en flottant à distance toujours respectueuse, les observe s'arrêter pour nourrir les canards avec du vieux pain emballé dans un sachet en plastique que l'un d'eux a sorti de son cartable Kipling. A ce moment là, je me dis que c'est fou comme tout est clair, net, précis. Ce n'est pas encore de la HD, mais quel progrès par rapport à mes précédentes expériences*! Je me promets de faire durer celle-ci le plus possible, et d'en profiter au maximum, parfaitement consciente de sa rareté. Je m'éloigne un peu, pour aller observer de plus près les cîmes des arbres. Là encore, je sens le vent froid siffler à mon passage lorsque je prends de la vitesse, je fais des loopings entre les branches, bref je m'amuse.
Entre temps, les enfants ont repris leur route. Je les aperçois au loin discuter avec un type en imper dans l'entrée d'un immeuble. Je m'approche. Ce que je perçois de leur conversation me paraît louche, voire carrément suspect, et là, je suis prise dans un dilemme.
D'un côté je me dis que ça n'a aucune importance, que ce que je perçois est simplement le fruit de mon inconscient un peu tordu et sans doute marqué par les affaires de pédophilie qui ont éclaté en Belgique quand j'étais gosse, que tout ça n'est pas réel, du moins pas dans la réalité qui est la nôtre habituellement et dans laquelle je suis en fait couchée bien au chaud dans mon lit. Si ça tombe, ces gamins n'existent pas, le type en imper non plus, et je vais me niquer ma plus belle expérience de rêve lucide à essayer d'empêcher un crime crapuleux qui n'existe nulle part ailleurs que dans ma tête. Je ferais bien mieux de retourner faire mumuse avec les arbres, ou d'aller explorer des paysages plus lointains.
Mais d'un autre côté... Et s'il y avait, d'une façon ou d'une autre, une part de réalité là-dedans*? Réalité alternative pour sûr, mais pouvais-je me permettre d'écarter totalement cette hypothèse*? Je n'aurais pas eu la conscience tranquille... Je m'approche donc suffisamment du sol pour arriver au niveau des protagonistes, qui bien sûr ne me voient pas. Bon, c'est pas tout ça, mais que faire exactement, comment interagir avec eux, si tant est que cela soit possible...*? Je ne semble avoir aucune prise sur eux, mais c'est alors que je me rappelle avoir ressenti le contact physique, matériel de la vitre que je traversais. Je tente le tout pour le tout, repère la sonnette de la concierge, et tente de toutes mes forces d'appuyer dessus. Je ressens physiquement son contact, sa résistance, le voit s'enfoncer... mais j'ai perdu beaucoup d'énergie, et je sens qu'il ne m'en reste plus suffisamment pour continuer le voyage. Ma présence s'étiole, perd toute consistance, j'accepte de me laisser aller à dispaître...
Lorsque je rouvre les yeux, je suis couchée dans mon lit, dans ma chambre, avec toujours «*les fabuleuses aventures de mister X*» en sourdine sur mon ordinateur, et le souvenir intact de mon escapade matinale. Je vais à la cuisine me faire un café, m'assied à mon bureau, et me met à écrire.
Comme mon sommeil est souvent troublé en ce moment, je fais de nouveau régulièrement l'expérience de paralysies du sommeil, de rêves lucides et parfois de OBE's (out of body experiences – ce que certains appellent "projection astrale"). Parce que ces phénomènes sont encore mal connus ou mal compris, et parce qu'ils me laissent un goût de merveilleux, je trouve intéressant de les partager avec vous. Certes on sort du cadre "un voyage provoqué par un ou des produits", mais on reste dans le domaine psychonautique, à savoir l'exploration des états modifiés de consciences.
Ce matin, je suis réveillée vers 9h par les rayons de soleil qui s'infiltrent dans ma chambre malgré les rideau fermés. Il n'en faut pas plus pour que je me lève et aille à la cuisine remplir un bol de céréales, rituel marquant chez moi le début de la journée. Mais comme la mienne est libre jusqu'en fin d'après-midi, je me ravise et décide de me remettre au lit, avec mes céréales, mon ordinateur et mon chat qui ronronne près de moi. Après avoir consulté mes mails, facebook et psychonaut, j'opte pour «*les fabuleuses aventures de mister X*», un film en forme de vidéo-clip, ou l'inverse, totalement barré, datant d'une époque où la télé n'avait pas peur de montrer la culture techno sous un jour favorable. Beat tantôt acidulé, tantôt plus soutenu, et esthétique ultra colorée et résolument 90's se mêlent et s'entremêlent... J'enfonce ma tête dans l'oreiller, le visage tourné vers l'écran, mais bientôt je sens mes yeux se fermer tout seuls. Je lutte un peu, mon chat aussi : il veut jouer, je ne suis pas d'humeur, je le met gentillement à la porte de ma chambre.
Bon, on en étions-nous*? Ah oui, le lit, l'oreiller, la techno à faible volume, les déboires en technicolor de Mister X avec Rubixman et Les Soeurs Diamant... Cette fois je ne lutte plus*: couchée sur le dos, les yeux fermés, je laisse le sommeil me gagner...
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Mince, alors*! Je pensais avoir mis Scratch dehors, mais voilà que ce farceur de chat a réussi à se faufiler sous mon lit, et qu'il s'amuse à me donner des coups de pattes par dessous le matelas, au niveau de la nuque*! Quoique, non, ça ne doit pas être lui*: jamais il n'aurait la force suffisante pour soulever tout un pan de lit. Et voilà maintenant que c'est l'entierté du sommier qui se secoue, se soulève, et qu'une force irrésistible m'arrache à la gravité normale de la pièce. Loin d'être effrayée, je comprends, pour l'avoir déjà vécu à plusieurs reprises dans le passé, qu'il s'agit du début d'une expérience de rêve lucide un peu particulière*: je suis en train de sortir de mon corps. Cool*!
Le décollage est brusque, plein de soubresauts, et vertical, un peu comme celui d'un hélicoptère. Une fois stabilisée dans les airs, à peut-être une quarantaine ou une cinquantaine de centimètres du plafond de la pièce, je tente une manoeuvre de retournement. Je bascule sur le côté, et ça marche*: le sommier qui avait accompagné mon ascension disparaît instantanément, et me voilà donc flottant «*à plat ventre*» au dessus de ma chambre, libre de mes mouvements et de l'attraction terrestre. Je tourne un peu dans la pièce, m'observant au passage dormir dans mon lit, avec le film tournant toujours sur l'écran de mon ordi, mais je ne m'y attarde pas trop. Une fois vérifiée ma maîtrise d'une technique de déplacement efficace, je décide qu'il est grand temps de la mettre en pratique hors de mes quatre murs.
Je me dirige vers la fenêtre, mais avant de sortir au dehors où le soleil brille toujours, je me rends d'abord dans la chambre attenante à la mienne, celle de ma mère. C'est fou, il a suffit que j'approche du mur avec l'intention de le traverser pour y arriver sans peine*! La pièce est vide, claire, je n'y remarque rien d'inhabituel. Les rideaux sont ouverts, cette fois ça y est, je me lance. De la même manière que j'ai traversé le mur de béton séparant les deux pièces, je passe au travers du double vitrage et quitte l'atmosphère feutrée de l'appartement pour l'air vif du dehors. Quoique toujours facile, le passage est plus lent*; je ne rencontre aucune résistance, mais ressens le contact avec le matériaux que je traverse, ainsi que la caresse des rayons de soleil qui touchent ma tête d'abord, mon buste ensuite, et finalement tout mon corps.
C'est une première*: alors que mes précédentes expériences de sortie du corps étaient essentiellement visuelles (et encore, un visuel éthéré, diaphane, d'une réalité (?) vaporeuse et inconsistante), s'ajoutent cette fois d'autres dimensions sensorielles, entre autres proches de ce qu'on a l'habitude d'appeler le tactile. Et auditives aussi*: très nettement, j'entends le bruit du bus qui passe devant chez moi, son moteur gronder différemment lorsqu'il s'arrête et lorsqu'il repart à l'arrêt situé sur le trottoir d'en face, les rires des enfants qui en sortent et se dirigent vers le parc.
Curieuse, je les suis, en flottant à distance toujours respectueuse, les observe s'arrêter pour nourrir les canards avec du vieux pain emballé dans un sachet en plastique que l'un d'eux a sorti de son cartable Kipling. A ce moment là, je me dis que c'est fou comme tout est clair, net, précis. Ce n'est pas encore de la HD, mais quel progrès par rapport à mes précédentes expériences*! Je me promets de faire durer celle-ci le plus possible, et d'en profiter au maximum, parfaitement consciente de sa rareté. Je m'éloigne un peu, pour aller observer de plus près les cîmes des arbres. Là encore, je sens le vent froid siffler à mon passage lorsque je prends de la vitesse, je fais des loopings entre les branches, bref je m'amuse.
Entre temps, les enfants ont repris leur route. Je les aperçois au loin discuter avec un type en imper dans l'entrée d'un immeuble. Je m'approche. Ce que je perçois de leur conversation me paraît louche, voire carrément suspect, et là, je suis prise dans un dilemme.
D'un côté je me dis que ça n'a aucune importance, que ce que je perçois est simplement le fruit de mon inconscient un peu tordu et sans doute marqué par les affaires de pédophilie qui ont éclaté en Belgique quand j'étais gosse, que tout ça n'est pas réel, du moins pas dans la réalité qui est la nôtre habituellement et dans laquelle je suis en fait couchée bien au chaud dans mon lit. Si ça tombe, ces gamins n'existent pas, le type en imper non plus, et je vais me niquer ma plus belle expérience de rêve lucide à essayer d'empêcher un crime crapuleux qui n'existe nulle part ailleurs que dans ma tête. Je ferais bien mieux de retourner faire mumuse avec les arbres, ou d'aller explorer des paysages plus lointains.
Mais d'un autre côté... Et s'il y avait, d'une façon ou d'une autre, une part de réalité là-dedans*? Réalité alternative pour sûr, mais pouvais-je me permettre d'écarter totalement cette hypothèse*? Je n'aurais pas eu la conscience tranquille... Je m'approche donc suffisamment du sol pour arriver au niveau des protagonistes, qui bien sûr ne me voient pas. Bon, c'est pas tout ça, mais que faire exactement, comment interagir avec eux, si tant est que cela soit possible...*? Je ne semble avoir aucune prise sur eux, mais c'est alors que je me rappelle avoir ressenti le contact physique, matériel de la vitre que je traversais. Je tente le tout pour le tout, repère la sonnette de la concierge, et tente de toutes mes forces d'appuyer dessus. Je ressens physiquement son contact, sa résistance, le voit s'enfoncer... mais j'ai perdu beaucoup d'énergie, et je sens qu'il ne m'en reste plus suffisamment pour continuer le voyage. Ma présence s'étiole, perd toute consistance, j'accepte de me laisser aller à dispaître...
Lorsque je rouvre les yeux, je suis couchée dans mon lit, dans ma chambre, avec toujours «*les fabuleuses aventures de mister X*» en sourdine sur mon ordinateur, et le souvenir intact de mon escapade matinale. Je vais à la cuisine me faire un café, m'assied à mon bureau, et me met à écrire.