C'est je-ne-sais-plus-quel chaman qui parlait de l'idée selon laquelle notre cerveau fonctionne de deux façons pour interpréter la réalité : de manière spéculative, intellectuelle, et de manière purement perceptuelle.
Par exemple, un chirurgien qui réfléchit sur l'emplacement des organes à soigner fonctionnera sur un mode spéculatif ; un chaman, lui, entrera dans une transe qui lui offrira une perception totalement différente du corps à soigner - la connaissance des organes malades se fera par le ressenti.
J'ai toujours eu le sentiment que les psychédéliques entrainaient une sorte de fusion de ces deux modes de pensée, quelque chose à mi-chemin entre la raison et la sensibilité. La simple synesthésie entre la réflexion et les sens me parait un bon exemple : qui n'a jamais vu un motif se former et se développer plus il y pensait ? Ou qui n'a jamais eu l'impression de "vivre" une réflexion, de totalement la ressentir intérieurement alors qu'elle se développait ? (d'ailleurs, ne voit-on pas des fractales partout juste parce que c'est une idée profondément ancrée dans l'inconscient collectif des perchés ?)
Mais euh, ce que je dis n'amène nul part là, désolé. Donc, c'que je voulais dire. Hum.
Déjà, il y a vraiment un gros patatras de types d'hallucinations, ayant des causes différentes je pense. Je vais recenser celles que je connais, c'est pas forcément utile mais ça m'aidera à poser ma réflexion.
- Déjà, je pense qu'on peut distinguer les hallus "oniriques", qui ne se produisent que les yeux fermés, dans un plateau 3 au DXM par exemple. Une sorte de voyage qui avance tout seul, dont on est spectateur, souvent dans un état de contemplation béate : la raison est au repos, le cerveau se comporte donc comme une sorte d'antenne uniquement réceptrice. Mais qui réceptionne quoi ?
On tombera tous d'accord pour dire que le voyage est influencé par la musique écoutée (en plus du S&S of course) : le cerveau ne se contente donc pas de piocher uniquement des infos dans sa base de données. Mais donc, la montagne violette construite à l'envers dans un paysage saturnien qui défile sous mes yeux, c'est quoi ? Une vision abstraite de la musique, influencée par mon inconscient. La musique crée un ressenti qui, par correspondance, fera remonter certains symboles - plus qu'à ajouter à ça une fusion des sens commune aux hallucinogènes et on obtient la vision. En gros, on a un stimulus externe qui engendre des images nourries par l'inconscient : est-ce qu'on peut donc appeler ça "réalité" ?
Selon moi oui, puisque ça existe en tout cas sous forme de transmission dans mes synapses. Mais est-ce que la montagne que je vois sous dxm existe concrètement, de manière indépendante ? Héhé, aucune idée ! Et là il n'y a qu'un pas pour se dire que le dxm (ou autre) ouvre les portes d'un autre plan de réalité.
Mais j'ai pas l'énergie mentale suffisante pour continuer cette bête réflexion, alors j'vais juste exposer ce que je crois, juste mon ressenti par rapport à la question :
L'important n'est pas de juger si oui ou non ce que l'on a perçu dans un état de conscience modifié est vrai ou faux - je pense qu'il vaut mieux faire preuve d'un maximum de détachement par rapport à ces choses. Si on les voit, alors elles sont vraies pour nous, à un moment T. Ce qui compte au final, c'est simplement ce que l'on peut en tirer !
En fait je n'ai rien à ajouter, Tarto et Déli ont bien résumé le truc je trouve : la réalité est propre à chacun, selon son égo, ses croyances et tout le bardam - les visions, les entités, le chat qui vient de sauter sur mes genous sont justes des perceptions apparues dans mon esprit. A moi d'y croire ou pas, et d'agir en conséquence.