mjolk
Holofractale de l'hypervérité
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- 16/5/08
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Set :
Cela fait environ 1 an que je n'ai pas champignoné, ma dernière prise remonte à deux mois mais ayant trop vite vomi il n'y a pas vraiment eu de « trip ».
J'ai une petite expérience avec les champignons, environ 5 trip mais toujours à petite dose, autour du gramme. Je suis en pleine forme et bien motivé à faire ce voyage mais c'est la première fois que je prends une dose plus importante donc j'appréhende un peu.
Setting :
Pour ce voyage je serais seul dans ma chambre peu éclairée. Comme j'adore écouter de la musique sous champi du Shpongle m'accompagnera tout le long du trip avec dans l'ordre : Ineffable Mysteries From Shpongleland puis Nothing Lasts...But Nothing Is Lost et enfin Tales Of The Inexpressible.
En cas de bad je me suis préparé un énorme moelleux au chocolat (miam !) et j'ai une bonne dose de jus d'orange.
Trip Report :
Il est 21 H lorsque je commence mon bol de soupe aux champignons à laquelle j'ai ajouté un peu plus de 3 grammes de colombiens. Moi qui ai du mal avec le goût de chaussette des champis je suis super content de ma recette, le goût est bien masqué et il est même difficile de faire la différence entre les cèpes et les psilos !
Comme lors de ma dernière expérience je suis surpris par la rapidité de la montée : 5 minutes après ma première cuillerée je ressent déjà les effets. Très rapidement les effets s'accentuent, je laisse les derniers morceaux de champignons au fond de mon bol et je lance la lecture du premier album de shpongle.
Les diodes bleues de mon pc donnent à la pièce une ambiance très « science fiction » ou plutôt de vieux film de science fiction, une sorte de halo bleuté très artificiel mais pas désagréable.
Comme prévu la musique est magnifique, taillée sur-mesure pour ce genre d'expériences. Je ferme les yeux et observe mes projections mentales devenir chaque seconde plus complexes et se déployer à l'infini tel des fractales. Les titres alternent entre des phases que je qualifierais de légère « tension » propices à l'introspection et des phases quasi-mystiques de pure libération pendant lesquelles le temps semble s'arrêter, il n'y a ni passé ni futur, juste l'instant présent et ses délices. Lors de ces moments de plénitude totale, la musique se fait divine et je me surprends à avoir tendance à vouloir adopter des postures de prière/méditation.
Tout se déroulait très bien et pourtant très vite je sens que je perds le contrôle du trip, trop de pensées à la fois ça devient ingérable. Soudainement je prends conscience que mon ego est en train de se fissurer, que mon moi est en train de se dissoudre. A cette constatation, ce qu'il reste de mon ego se rebelle et refuse tout en bloc ! En panique je me lève brusquement, près à me ruer sur le gâteau au chocolat pour mettre fin au trip, des flots d'adrénaline me traversent le corps. Je veux oublier ce que je viens de comprendre, revenir à la normalité de mon petit confort.
Je reste quelques instants debout à cogiter et j'en viens finalement à me dire que lutter contre le trip ne pourrait faire qu'empirer les choses et qu'il vaut mieux se laisser aller.
Je me rassois donc mais le malaise est toujours là, cette sensation d'être dans un mauvais rêve tout en sachant que je n'ai pas la possibilité de me réveiller, à ce moment précis, pour moi les champis c'est terminé !
Je met la main sur ma poitrine histoire de me caler sur mon rythme cardiaque (technique vue je ne sais où et qui est censé aider à se sortir du bad) mais petit problème : je ne sens plus mon cœur battre ! Soit c'était juste une mauvaise impression, soit le temps c'est tellement ralenti et j'étais entre deux battements cardiaques (j'aime cette idée) ou soit mon cœur était vraiment arrêté mais c'est peu probable. Quoiqu'il en soit ça ne m'aide toujours pas à me sentir mieux, je fais donc abstraction de ce cœur que je ne sent plus (après tout je n'ai pas l'impression d'être mort donc ça va) et je me reconcentre sur la musique.
Je suis rassuré, Shpongle est toujours là et sa musique toujours aussi belle ! Les ondes éloignent petit à petit la peur et le malaise mais laissent place à la déprime...
J'ai maintenant compris que cet ego, ce moi, n'est qu'une illusion : ok mais comment faire pour vivre avec ça ? Absolument rien ne m'y a préparé, surtout pas la société dans laquelle je vis et l'éducation que j'ai reçu.
Est-ce que je suis en train d'expérimenter peut être considéré comme étant de la folie ? Je me dit que la folie n'est qu'une question de point de vue, ce qui fait de moi un fou d'un point de vue extérieur. Le concept de folie n'existe-il finalement que si quelqu'un vous juge en tant que tel ?
Je me laisse aller au flot de la musique, luttant par moment pour ne pas me laisser entraîner dans ces boucles de pensées que mon cerveau créé si facilement. Je me raccroche à la musique, je la laisse me guider faisant entièrement confiance à ses créateur, les remerciant même à plusieurs reprises.
Pourquoi suis-je encore déprimé ? Je déprime car je suis en train de penser à comment je vais faire pour vivre avec « ça », je me projette dans le futur et bien sur ça ne mène à rien. Le bonheur n'est ni dans le passé ni dans le futur, c'est dans le moment présent qu'il réside (première révélation) !
Mon ego n'est qu'un masque, une illusion, JE n'existe pas mais c'est aussi le cas pour le reste du monde. Je suis donc tout et rien à la fois (deuxième révélation ahah) et ce constat est une invitation à faire le bien autour de moi, ne plus porter de jugement sur les autres enfin bref : rassembler plutôt que diviser.
Ces deux révélations me font retrouver l'unité, je réintègre le moment présent et la plénitude, la boucle est bouclée ! Je n'en reviens pas d'avoir effectué ce cheminement, c'est comme si la déprime était une équation que je venais de résoudre. Je jubile ! C'est pas tous les jours qu'on trouve la recette du bonheur !
J'effectue ensuite une descente en douceur, encore un peu secoué mais heureux de vivre, tout simplement.
Réflexions post-trip :
Je pense que mon ego, trop habitué à être le centre de mon monde n'a pas supporté d'être démasqué, de se sentir soudain inutile. Le problème de ce trip c'est que je me suis retrouvé tiraillé entre deux mondes, la dose était assez forte pour fissurer l'ego et me faire prendre conscience de certaines choses, mais pas assez pour le faire disparaître et accepter facilement ces découvertes. Il en a résulté une lutte intérieure plutôt éprouvante, c'est jamais agréable d'avoir le cul entre deux chaises et bien sous champi c'est pire !
Avant de faire ce trip, j'avais déjà lu pas mal de choses au sujet de l'ego et qu'il était possible de le détruire temporairement, mais le vivre c'est autre chose.
J'aurais peut être pu rester dans cet état de déprime, le danger selon moi ce n'est pas de rester bloqué dans le trip mais d'en revenir avec quelque-chose dont on ne sait quoi faire, qu'on arrive pas à assimiler.
Notre société occidentale où l'ego est roi est tellement en opposition à ces mondes que le choc de la découverte peut être perturbant et le retour à la normalité difficile.
Merci d'avoir pris le temps de lire et désolé si c'est mal écrit, contrairement à Mario j'ai beaucoup de mal à développer mes idées, je vais droit au but.
S'il y a des passages que vous ne comprenez pas n'hésite pas à me le faire savoir !
Cela fait environ 1 an que je n'ai pas champignoné, ma dernière prise remonte à deux mois mais ayant trop vite vomi il n'y a pas vraiment eu de « trip ».
J'ai une petite expérience avec les champignons, environ 5 trip mais toujours à petite dose, autour du gramme. Je suis en pleine forme et bien motivé à faire ce voyage mais c'est la première fois que je prends une dose plus importante donc j'appréhende un peu.
Setting :
Pour ce voyage je serais seul dans ma chambre peu éclairée. Comme j'adore écouter de la musique sous champi du Shpongle m'accompagnera tout le long du trip avec dans l'ordre : Ineffable Mysteries From Shpongleland puis Nothing Lasts...But Nothing Is Lost et enfin Tales Of The Inexpressible.
En cas de bad je me suis préparé un énorme moelleux au chocolat (miam !) et j'ai une bonne dose de jus d'orange.
Trip Report :
Il est 21 H lorsque je commence mon bol de soupe aux champignons à laquelle j'ai ajouté un peu plus de 3 grammes de colombiens. Moi qui ai du mal avec le goût de chaussette des champis je suis super content de ma recette, le goût est bien masqué et il est même difficile de faire la différence entre les cèpes et les psilos !
Comme lors de ma dernière expérience je suis surpris par la rapidité de la montée : 5 minutes après ma première cuillerée je ressent déjà les effets. Très rapidement les effets s'accentuent, je laisse les derniers morceaux de champignons au fond de mon bol et je lance la lecture du premier album de shpongle.
Les diodes bleues de mon pc donnent à la pièce une ambiance très « science fiction » ou plutôt de vieux film de science fiction, une sorte de halo bleuté très artificiel mais pas désagréable.
Comme prévu la musique est magnifique, taillée sur-mesure pour ce genre d'expériences. Je ferme les yeux et observe mes projections mentales devenir chaque seconde plus complexes et se déployer à l'infini tel des fractales. Les titres alternent entre des phases que je qualifierais de légère « tension » propices à l'introspection et des phases quasi-mystiques de pure libération pendant lesquelles le temps semble s'arrêter, il n'y a ni passé ni futur, juste l'instant présent et ses délices. Lors de ces moments de plénitude totale, la musique se fait divine et je me surprends à avoir tendance à vouloir adopter des postures de prière/méditation.
Tout se déroulait très bien et pourtant très vite je sens que je perds le contrôle du trip, trop de pensées à la fois ça devient ingérable. Soudainement je prends conscience que mon ego est en train de se fissurer, que mon moi est en train de se dissoudre. A cette constatation, ce qu'il reste de mon ego se rebelle et refuse tout en bloc ! En panique je me lève brusquement, près à me ruer sur le gâteau au chocolat pour mettre fin au trip, des flots d'adrénaline me traversent le corps. Je veux oublier ce que je viens de comprendre, revenir à la normalité de mon petit confort.
Je reste quelques instants debout à cogiter et j'en viens finalement à me dire que lutter contre le trip ne pourrait faire qu'empirer les choses et qu'il vaut mieux se laisser aller.
Je me rassois donc mais le malaise est toujours là, cette sensation d'être dans un mauvais rêve tout en sachant que je n'ai pas la possibilité de me réveiller, à ce moment précis, pour moi les champis c'est terminé !
Je met la main sur ma poitrine histoire de me caler sur mon rythme cardiaque (technique vue je ne sais où et qui est censé aider à se sortir du bad) mais petit problème : je ne sens plus mon cœur battre ! Soit c'était juste une mauvaise impression, soit le temps c'est tellement ralenti et j'étais entre deux battements cardiaques (j'aime cette idée) ou soit mon cœur était vraiment arrêté mais c'est peu probable. Quoiqu'il en soit ça ne m'aide toujours pas à me sentir mieux, je fais donc abstraction de ce cœur que je ne sent plus (après tout je n'ai pas l'impression d'être mort donc ça va) et je me reconcentre sur la musique.
Je suis rassuré, Shpongle est toujours là et sa musique toujours aussi belle ! Les ondes éloignent petit à petit la peur et le malaise mais laissent place à la déprime...
J'ai maintenant compris que cet ego, ce moi, n'est qu'une illusion : ok mais comment faire pour vivre avec ça ? Absolument rien ne m'y a préparé, surtout pas la société dans laquelle je vis et l'éducation que j'ai reçu.
Est-ce que je suis en train d'expérimenter peut être considéré comme étant de la folie ? Je me dit que la folie n'est qu'une question de point de vue, ce qui fait de moi un fou d'un point de vue extérieur. Le concept de folie n'existe-il finalement que si quelqu'un vous juge en tant que tel ?
Je me laisse aller au flot de la musique, luttant par moment pour ne pas me laisser entraîner dans ces boucles de pensées que mon cerveau créé si facilement. Je me raccroche à la musique, je la laisse me guider faisant entièrement confiance à ses créateur, les remerciant même à plusieurs reprises.
Pourquoi suis-je encore déprimé ? Je déprime car je suis en train de penser à comment je vais faire pour vivre avec « ça », je me projette dans le futur et bien sur ça ne mène à rien. Le bonheur n'est ni dans le passé ni dans le futur, c'est dans le moment présent qu'il réside (première révélation) !
Mon ego n'est qu'un masque, une illusion, JE n'existe pas mais c'est aussi le cas pour le reste du monde. Je suis donc tout et rien à la fois (deuxième révélation ahah) et ce constat est une invitation à faire le bien autour de moi, ne plus porter de jugement sur les autres enfin bref : rassembler plutôt que diviser.
Ces deux révélations me font retrouver l'unité, je réintègre le moment présent et la plénitude, la boucle est bouclée ! Je n'en reviens pas d'avoir effectué ce cheminement, c'est comme si la déprime était une équation que je venais de résoudre. Je jubile ! C'est pas tous les jours qu'on trouve la recette du bonheur !
J'effectue ensuite une descente en douceur, encore un peu secoué mais heureux de vivre, tout simplement.
Réflexions post-trip :
Je pense que mon ego, trop habitué à être le centre de mon monde n'a pas supporté d'être démasqué, de se sentir soudain inutile. Le problème de ce trip c'est que je me suis retrouvé tiraillé entre deux mondes, la dose était assez forte pour fissurer l'ego et me faire prendre conscience de certaines choses, mais pas assez pour le faire disparaître et accepter facilement ces découvertes. Il en a résulté une lutte intérieure plutôt éprouvante, c'est jamais agréable d'avoir le cul entre deux chaises et bien sous champi c'est pire !
Avant de faire ce trip, j'avais déjà lu pas mal de choses au sujet de l'ego et qu'il était possible de le détruire temporairement, mais le vivre c'est autre chose.
J'aurais peut être pu rester dans cet état de déprime, le danger selon moi ce n'est pas de rester bloqué dans le trip mais d'en revenir avec quelque-chose dont on ne sait quoi faire, qu'on arrive pas à assimiler.
Notre société occidentale où l'ego est roi est tellement en opposition à ces mondes que le choc de la découverte peut être perturbant et le retour à la normalité difficile.
Merci d'avoir pris le temps de lire et désolé si c'est mal écrit, contrairement à Mario j'ai beaucoup de mal à développer mes idées, je vais droit au but.
S'il y a des passages que vous ne comprenez pas n'hésite pas à me le faire savoir !