Merci beaucoup pour cet article. Voici quelques remarques en vrac:
Je suis allée voir car ce concept de chemsex éveille ma curiosité : il est défini comme un anglicisme, contraction des mots « chemicals » (= drogues en V.F.) et « sex » et surtout il est défini comme une nouvelle pratique sexuelle consistant à avoir des rapports sous l’emprise de psychotropes. — (Apolline Henry, « Drogue et sexe : le chemsex, une nouvelle tendance inquiétante » sur topsante.com)
J'ai aussi vu qu'un film documentaire intitulé Chemsex était sorti en 2015, dirigé par William Fairman, Max Gogarty et tourné à travers les bars, les clubs, les lieux inderground de Londres et qui décrit ces pratiques gays selon une perspective un peu dark. Je ne l’ai pas vu mais ça m’intéresserait.
Après les pratiques sexuelles sous substances ne sont pas nouvelles…dans les années 70, dans les clubs gays de San Francisco, sexe et drogues étaient volontiers liés et certaines personnalités françaises comme Michel Foulcault y allaient pour s’y adonner en tout anonymat.
De même mais dans un contexte différent, les hippies mêlaient sexe et drogues psychotropes sans hésitation.
Et que dire des pratiques BDSM ? Les anti douleurs utilisés dans des pratiques telles que les jeux de seins cloués, etc (pour aider les endorphines), les myorelaxants, les benzo, la c et plein d’autres substances. L’utilisation des poppers dans le sexe hétéro ou gay n’est pas une nouveauté.
N’a-t-on pas là à faire à une nouvelle stigmatisation des pratiques homosexuelles ? Je m’interroge. Le concept lui-même Chemsex a un côté performatif : il transmet dans son énonciation même, sans équivoque possible, les pratiques auxquelles il renvoi. Une personne qui vous dit « je pratique le chemsex », prend le risque de modifier immédiatement le regard qui lui sera porté.
"Two important questions are : why did this phenomenon muschroom so rapidly and what tools do we have to prevent and treat such a new kind of sociopathology?"
Le phénomène est présenté comme se développant rapidement, et c’est cette notion de nouveauté qui me gêne. Peut-être connait-il une recrudescence dans les milieux gays, actuellement ?
Ça me fait penser à toutes les fois où est renommée une maladie existante pour en désigner l’augmentation subite. Or c’est le changement de nom qui est subit. Comme le passage de la névrose obsessionnelle à celui du TOC.
Faut-il également faire le lien entre les pratiques sexuelles sous substances et le VIH ? Ce sont à mon sens deux problèmes de RDR certes liés mais qui peuvent faire l’objet de prévention et de campagnes d’information séparée. Faut-il parler de sociopathologie ? Je me méfie des tendances à considérer les sexualités alternatives comme pathologiques. Toute pratique sexuelle peut être corrélée à la transmission des MST.
"Chemsex" is not a matter of psychopathology, it is more of a social issue, that can be analysed from a psychopathological point of view.
Oui , il faut nuancer en effet, le passage d’une perspective psychopathologique à une perspective sociale sans quoi on risque de retomber, encore et toujours, dans la psychiatrisation des mœurs à l’œuvre en Occident depuis le 19e siècle. Néanmoins, pour quelle raison en avoir forcément un point de vue psychopathologique ?
Pourquoi pourrait-on être un drogué heureux ? Un pratiquant BDSM heureux ? Et un chemsexter forcément « malade » ou plus en danger ?
But everyone in their respective "psychologist" tribe have an opinion on the matter. Not to mention psychiatrists. It is however important to note, that any psychosocial phenomenon must be observed, analysed, from plural perspectives. We can't reduce one of them to one single theory (biological, psychological, sociological, you name it...).
Oui on ne peut réduire en effet un tel phénomène psychosocial à une seule perspective, biologique, psychologique, neurologique, médicale ou sociétale.
There came this idea : studying one particular case, thouroughly, to try and elaborate a general theory from it.
Attention peut être au fait de partir d’un cas généralisable. Aucun ne l’est surtout dans les domaines des drogues ou de la sexualité, alors les deux mélangés.
Il me semble que pour donner un fond scientifique et la possibilité d’émettre une théorie à une étude, il faut 40 cas, ce qui n’est déjà pas énorme.
Par contre, au niveau de la casuistique, ce cas est intéressant.
Pourquoi avoir choisi ce cas là en particulier ?