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[Champignons - 1.5g + Cannabis] Défragmentation de L’ego En règle

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Acacia
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Acacia

𝓥𝓪𝓹𝓸𝓾𝓻𝓸𝓾𝓼 𝓢𝓱𝓪𝓭𝓮𝓼蒸気の色合い
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J’avais mis la main sur 1.5g de champignons d’une variété inconnue et dont tout ce que je savais était qu’ils étaient particulièrement puissants . Suite à un concours de circonstances malheureux, je les mange tels quels, l’estomac vide, un peu d’alcool et beaucoup de THC dans le sang autour d’1H30 du matin . Je ce moment là, je suis un peu fatigué mais il m’est facile de passer outre . Je suis seul dans ma chambre, ma famille dors .

J’ai du mal à me souvenir précisément de la montée . Elle m’a paru très soudaine et brutale . Je regardais des vidéos YouTube, et soudain je me suis trouvé incapable de comprendre quoi que ce soit . Les phrases allaient  beaucoup trop vite, les mots se mélangeaient et les sons se vidaient de leur sens . J’ai vite remarqué que ma bouche était sèche et qu’elle avait ce que j’appelle le goût de la psylocibine, à savoir un mélange de terre et de sang . Je pouvais aussi ressentir ce que je comprenais comme était des vagues d’énergie dans mon ventre . En manipulant mon corps, je pouvais transmettre cette énergie dans mes membres, dans ma poitrine, dans ma tête . En fermant les yeux, d’immenses fractales à dominantes bleus apparaissaient, dansaient et se transformaient au grès de mes de dations tactiles . Tout au long du trip, j’expérimenterais une forme de synesthésie vue-toucher et vue-ouïe .

J’ai éteint toutes les lumières et me suis allongé dans ma couette avec Pink Floyd et Shpongle a fond . Les yeux ouverts comme fermés, déluge de visions . Des joyaux multicolores, des motifs tribaux, des fractales tentaculaires desquelles s’échappaient des bulles colorées, le tout bougeait, disparaissait, de transformait à une vitesse folle . Mon champ de vision entier était plein d’hallucinations. J’étais par ailleurs, incapable de « penser » à proprement parler . J’entendais comme des voix extérieures à caractère sexuel pour la plupart, mais dans le sens animal ou organique du terme, dépourvu de tout sentiment humain . Mon état était si éloigné de la réalité telle que nous l’expérimentons habituellement que je me suis persuadé que j’allais mourrir . Je me n’étais littéralement disparaître . L’angoisse et l’inconfort physique ont modifié les visions si bien que je me suis retrouvé face à des monstres dignes de Lovecraft que je ne saurais décrire ainsi qu’a des immensités mécaniques faites d’engrenages, de tuyaux, de câbles, de métal et de matières inconnues à notre Terre. Pour calmer cette angoisse grandissante, j’ai mi des vidéos de PsychedSubstance, figure rassurante pour moi sous psychés . 

A l’écoute de ses conseils, je me suis laisser totalement aller, acceptant de perdre tout ce qui me restait, à savoir ma personnalité, mon être, mon ego comme il l’appelle . Je suis alors entre dans un état mental très singulier où , dès qu’une idée me venait en tête , j’avais l’impression de pouvoir l’aborder sous tous les angles de vue possible, comme si j’avais accès à une forme de conscience universelle . Je me voyais voyager de point de vue en point de vue . Ma notion du temps étant alors complètement partie, je ne saurais dire combien de temps cet instant a duré bien qu’il avait l’air infini. 

Cependant, des bruits dans le couloir y a  mis un terme définitif. Je me suis alors cloîtré sous mes draps, toute lumière ou musique éteinte . J’ai alors capté que mon ouïe était sur développée . J’entendais n’importe quel micro-bruit avec une précision si spectaculaire que j’aurais pu croire à un album de techno expérimentale . J’ai commencé à m’imaginer comme un homme préhistorique, tapis dans la forêt, attentif au moindre bruit à l’affût noun gibier potentiel . J’avais le profond sentiment de toucher là l’instinct le plus primitif de l’homme . En même temps, je voyais des dessins de caves préhistorique apparaître, brillant dans le noir de ma chambre .

Après quelques péripéties dont le récit serait inutile du type casser un verre, j’ai fini par trouver le sommeil  vers 7/8H du matin . Je précise, faute de l’avoir dit plus tôt que toute la seconde partie du trip est marquée par une incommensurable fatigue .

Bien sûr je vous déconseille de prendre un psychédélique à 1H30 du matin dan des conditions si peu optimales... si je n’avais pas été si réceptif à la vidéo de psychés substances, j’aurais sans le moindre doute vécu un atroce bad trip . 
J’ai hâte de lire vos retours, malheureusement je n’ai pas pu rendre par écrit toutes réflexions et pensées que j’ai eues mais je serais ravi d’en discuter. 

Merci d’avoir lu et respectez la RdR mieux que moi pour le amour de Dieu ^^

Les vidéos en question :


 
Sacré trip ! Même si je doute que Dieu puisse venir en aide dans ces cas là huhu...mais ce n'est pas le sujet.

On voit bien que la première partie du trip se fait dans une fulgurante montée qui présente une perte de repère intense avec l'impression de fin de soi, d'une mort imminente quand on atteint la phase de dissolution de son ego (son moi perd en consistance). Les émotions et les sensations sont si exacerbées qu'elles submergent la raison en dominant l'esprit, et ses cognitions n'arrivent pas à suivre lorsque son intellect ne fait plus la part belle, et ce jusqu'à ce que l'on se rassure par un moyen X ou Y (les vidéos du Youtubeur pour toi en l'occurrence).

La raison retrouve une certaine maitrise dans l'esprit, le phénomène le plus approprié que j'ai trouvé pour expliquer le baille est la dissociation mentale permettant de se détacher de ses affects en mettant à distance ses émotions et ses sensations, faisant que l'on ne se représente plus ses sentiments, donc l'on est comme détaché de soi (son corps parait à distance et son esprit inconsistant, la souffrance est relayée au second plan et tout ce qui dérange devient latent, se voit refoulé). On adopte un point de vue analytique et ce qui est intéressant avec l'effet du trip, c'est que ses associations d'idées, mais aussi ses flux de pensées à haut débit alimentés par ses émotions et sensations exacerbées, sont exposés dans l'esprit comme une myriade de possibles. Autrement dit c'est comme si ses idées étaient mises dans un kaléidoscope qui tournerait dans son esprit. Donc plus on est défoncé, plus le kaléidoscope est fourni en mots, pensées et images mentales, et tourne vite, et alors plus on a cette sensation interne de vertige, de perte de repère comme on n'arrive plus à suivre les possibilités de ses multiples pensées, qui souvent expriment plusieurs choses à la fois ou n'ont juste aucun sens en étant sans queue ni tête (phénomène de discordance).

En n'arrivant plus à raccrocher à rien ou presque on se rapproche du bad trip, c'est à dire d'un état psychotique avec possibilité de délire de type paranoiaque, pouvant entrainer tout un panel d'effet symptomatique que l'on retrouve dans la clinique des états dissociés (si tu veux en savoir plus, j'ai proposé cet article : http://www.psychonaut.fr/thread-31469-post-588944.html#pid588944), mais aussi dans les états de dépersonnalisation/déréalisation (http://www.psychonaut.fr/thread-31113.html). A propos de la paranoïa je poste en ce moment une série d'articles sur le sujet, dont un chapitre portant sur les différents types de délires.

Puis t'as récupéré tes facultés cognitives et c'est là qu'on entre dans la deuxième partie du trip, tout aussi intéressante du fait que tu es pu jouer avec ta conscience débridée en voyant plusieurs points de vue en même temps, en prenant du recul sur les choses, un peu comme dans une mise en abîme de toi même, de ta pensée plongée dans un monde à dominante mentale (intellectuelle vs sentimentale). Ensuite t'as éprouvé en pleine conscience un accroissement de tes sens (retour des sensations), d'où le fait de sentir que ton ouïe était sur-développée. Çà me le fait souvent aussi, et alors j'entends tous les bruits de la rue comme si j'y étais alors que j'habite au deuxième étage, genre j'entends les passants dans la rue se parler comme si j'étais à côté d'eux, ou alors j'entends tous les bruits de mon immeuble avec une telle intensité, que le plus souvent ça me plonge dans des états paranoïaques où je m'imagine toutes sortes de choses plus ou moins loufoques, plus ou moins vraies, que ça soit en m'identifiant à ce que j'entends ou en rapportant tout à ma personne (mon imagination qui me raconte et me fait croire n'importe quoi). Plus j'en ai prit plus je m'immerge dans ses délires dont parfois j'ai du mal à me sortir, jusqu'à ce qu'une fois redescendu je me rende compte qu'en fait j'ai complètement pété un câble. Après coup j'essaye de comprendre le phénomène en mettant tout ça en lien avec l'exacerbation de mes affects, la dissolution d'ego, le phénomène de dissociation pour revenir à moi, l'inquiétude du trip menant à des phases de dépersonnalisation et/ou de déréalisation souvent corrélées à des délires paranoïaques, mais j'ai encore du mal à définir quels sortes de délire, parce que l'amnésie fait partie du phénomène de dissociation (on ne peut pas se rappeler des milliers d'idées qu'on a eu sous trip). En tout cas l'hypersensibilité est une donnée incontournable tant elle est au centre du trip.

Après vient la fatigue, et là je vois bien que de boucle en boucle je vis les mêmes choses avec de moins en moins de phases délirantes, de croyances infondées et d'imagination aberrante, jusqu'à l'endormissement. Le lendemain matin l'hypersensibilité est souvent encore présente, donc je reste en mode cocooning le temps d'être assez fort pour à nouveau affronter la réalité.
 
Tu fais toujours des supers analyses , je trouve ce qu’en tu dis très juste, tellement juste que j’ai l’im pression que tu étais dans ma tête . J’ai exactement vécu ce que tu décris, à savoir la fulgurance de la montée, la perte de repères puis le retour de ma « raison » qui est capable de mettre à distance le trip histoire de ne pas céder à la parano en quelque sorte . Enfin, parano je dirais pas ça, plus angoisse dans le sens où la peur ne porte pas sur une menace extérieure . La peur d’en mourir sous psyché, à savoir un produit connu pour avoir une dose létale quasi inateignable est-elle un délire paranoïaque ? Avec tout l’égocentrisme que la parano suppose « les autres ont survécu mais moi, en tant qu’etre Unique et particulier, je vais mourir »

J’ai lu pas mal de tes articles sur la parano oui, je les trouve très cohérents avec ce que je peux vivre sous Cannabis (ou en cours^^) . A me l’avait par exemple, sous acide et K, j’avais fumé et des qu’en Snap me parlait j’entendais des insultes ... il parlait à Cookies je crois : délire interprétatif égocentrique me voilà !

Sinon, pour ce qui est d’interpréter les trips, je m’en réfère surtout à Ton article sur les matrices prénatales, d’ailleurs si tu as dès lectures sur le sujet je suis preneur .

En bref, je commence à croire que les psychédéliques sont une formidable porte d’entrée sur les phénomènes psychiques qui nous animent au quotidien, ils sont juste 1 000X exagèrés pendant un trip. Enfin c’est mon impression .
 
Cool merci pour le compliment ! Je ne fais que retranscrire ce que j'ai lu à droite à gauche :)

Le trip n'est pas forcément un délire paranoiaque effectivement, ça peut aussi être une phase schizophrénique, avec comme fond commun la psychose (perte de repère et flou quand à son identité, pour simplifier et autrement dit une dissolution d'ego).

La différence entre la peur et l'angoisse, c'est que la peur porte sur un objet défini (j'ai peur de ceci ou de cela) alors que l'angoisse ne repose sur aucun objet (on ressent une appréhension, au pire de la peur mais sans objet précis et défini). S'il fallait comparer ça entre intérieur et extérieur, la peur porterait sur une menace extérieure (j'ai peur de me faire agresser par quelqu'un) alors que l'angoisse s'établirait sur une menace intérieure mais inconnue (en gros on ne sait pas pourquoi on angoisse, ni quel est le motif de son flippe, c'est la peur de l'inconnu en soi, sa part d'ombre origine de ses angoisses).

Je pense que la forme de délire paranoïaque amenant à subir une peur émotionnellement forte repose plus sur des crises d'angoisse plus ou moins intense (genre on s'effraye d'être dans le noir et on se demande si on va survivre), alors que l'établissement d'un délire plus mental se fait sans peur particulière, ou sans angoisse handicapante, c'est plus une angoisse diffuse et inconsciente qui pousse à la méfiance et à la surinterprétation pour se donner raison, du fait de son égocentrisme comme tu l'as remarqué (c'est le délire pour se rassurer de ses affects qui nous agitent de l'intérieur en gros).

Par rapport à la question sur la peur de mourir sous trip, je pense qu'il y a moyen de bien psychoter en délirant avec des certitudes mettant en avant sa personne, genre moi je vais mourir, ou au contraire moi je vais survivre, tout dépendrait de comment s'oriente le délire selon sa vision de soi à la base (genre si au fond de soi on préfèrerait être l'élu ou être parmi les sacrifiés).

Par rapport au délire interprétatif, j'en ai subi des années durant des comme ça, à entendre des insultes ou à voir les gens pleurer, à penser qu'ils allaient très mal alors qu'en fait pas du tout ou pas autant que je le croyais, c'était juste moi qui projetait sur eux ma souffrance du moment. Le plus ouf c'est de s'en rendre compte mais de ne rien pouvoir y faire à part constater le phénomène projectif et identificatoire. Après j'avais une consommation de prod et surtout de cannabis des plus déraisonné à cette époque là huhu...la drogue au quotidien c'est mal......

Je pense que la drogue en général est une formidable porte d'entrée sur le monde de l'esprit, mais faut accepter de payer quelques frais à côté aussi...

Pour les lectures, sur les matrices périnatales je t'avoue n'avoir pas été plus loin que l'article de Styloplume et quelques autres trouvés sur le net, enfin rien de reconnu et scientifique comme cela se trouve pour d'autres approches à propos des drogues. Là j'ai une demi tonne d'articles à lire sur la drogue, des sujets divers que je pourrais présenter sans les retravailler en faisant un copier/coller (c'est plus rapide), ou en élaguant quelques passages.
Je sais que je m'étais mis de côté des articles présentant plusieurs approches et points de vue expliquant le pourquoi du comment de la conso de cannabis, mais je ne me suis pas encore mis à leur lecture. Au printemps je me suis cramé la tête sur la thèse de Lacan avec l'écriture des articles sur la paranoïa, je m'en suis pas encore remit lol. Je finis de poster la série d'articles et après je fais une pause en me remettant à lire et prendre des notes. Au final je compte faire des liens avec la drogue, mais faut le temps de la documentation puis franchir le pas, ça vient =)
 
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