Non, y'aura pas de cul dans ce TR, le titre, c'était juste pour capter l'attention - mais on était bien trois.
Cet été, au bord de la mer, dans un petit village isolé. Il faisait chaud, il faisait calme: le cadre idéal.
Alors il y a T, B et moi : T est mon meilleur ami, et B mon cousin. On a tous vingt ans, sans soucis particuliers, vie pépère et bien menée.
On ne prend pas beaucoup de produits... T et moi fumions des joints régulièrement il y a quelques années, mais maintenant c'est occasionnel (on se voit moins à cause des études, toussa...).
Pour ce qui est des autres drogues, j'ai à mon actif une 20aine de prises de DXM, et quelques autres produits occasionnellement... T et B n'ont connu que 3 prises de DXM chacun. (Sans compter un trip au 2C-C fait par nous trois jours avant celui-ci).
On a en effet prévu de faire une petite semaine droguesque (AM-2201, salvia, 2C-C, 4-HO-MET), et je vais écrire le deuxième trip, trip au 4-HO-MET.
C'est un RC qui aurait des effets plus ou moins similaires aux champis, selon pas mal de personnes, mais bon les effets, ça varie toujours au cas par cas. Au niveau de la composition des molécules (Champi / 4-HO-MET), elle n'est pas la même du tout (toujours bon à savoir).
Donc au programme: confusions, rigolades, déformations visuelles, hallucinations... Une bonne soirée en perspective (et ce fut le cas, pas de bad, rien). Au niveau information, je suis LE guide du trio.. Allant souvent sur psychonaut et erowid, j'ai pas mal de connaissances sur les RC, ce qui n'est pas le cas de T et B. Je leur explique donc bien ce dont il s'agit, les risques...
Petite balance chinoise pas chère pour doser la quantité de nos petits para: GALERE ! On voulait 17mg, mais sachant que pour une même quantité ça passait de 12 à 18... Donc en y passant UN BON MOMENT, j'arrive enfin à faire trois para, dosés entre 15 et 18 mg, je pense.
Il est 20h, on a pas mangé depuis le matin (dur dur de se restreindre de manger en vacances. On aime pas avoir faim. Mais la faim justifie les moyens ahah)
Ingestion des para, sans eau pour gober, car je croyais qu'il en fallait pas. Donc pas trop trop agréable...
La maison dans laquelle on se trouve est fort sympathique, toute mignonne, avec un étage, à 3 minutes à pied de la plage, jardin sympathique pour les apéros...
20h40, on commence à sentir que la tête prend de la lourdeur, comme lorsqu'on est saouls. Ce qui est marrant, c'est que les effets arrivent en décalé: T en premier, B en second et moi en troisième. On va alors dans le jardin, où il commence à faire nuit, et T est choqué par le jeu des couleurs, qui sont toutes fluorescentes, teintées de violet et magnifiques. Moi, je ne remarque rien. On s'installe sur la table des apéros et on discute des effets au fur et à mesure qu'ils arrivent. J'ai des hallucinations visuelles : j'entends des sons sans vraiment les entendre, c'est très étrange. Je vais essayer de décrire : lorsqu'on entend un son, deux secondes plus tard, on a le souvenir du son dans la tête. Bah moi, j'entendais aucun son particulier, mais spontanément, arrivait le souvenir d'un son que je viendrais d'entendre. Son de cloches : je ne l'entendais pas, mais me souvenais l'avoir entendu 2 secondes avant, sans pour autant que ce soit le cas. A l'écrit, comme ça, c'est facile à faire comprendre, mais quand j'ai essayé de le dire à T et B... La confusion n'arrangeant rien.
« Oh les gars j'ai l'impression d'entendre des sons que j'entends pas ! »
« Mais alors t'entends quoi ? »
« Bein rien, mais j'ai l'impression de les entendre »
« ??? »
Et là, B qui s'écrie « Je les entends aussi ! C'est des espèces de hiboux qui rigolent ». Alors non ce n'étaient pas des hiboux riant, mais j'aurais vraiment voulu être dans sa tête pour entendre le bruit d'un rire hibou...
Les confusions s'installent de plus en plus, on rit sans arrêt. Je sens que je réfléchis pas normalement, mais de façon bien plus confuse. Je ne sens plus la peau de mes mains, sauf si elles rentrent en contact avec quelque chose. Les couleurs du ciel sont magnifiques, et j'y vois une IMMENSE toile d'araignée (première hallucination visuelle de la soirée).
22H – Les couleurs sont bourrées, elles font N'IMPORTE QUOI ! On danse dans le salon. (enfin, « danse »... Ayant revu le lendemain les vidéos de la soirée, ça ressemble plutôt à une crise d'épilepsie au ralenti et verticale). Je me sens vraiment bien. Si je fixe mon attention sur un des tableaux de la maison, je le vois se déformer, ou prendre vie : je m'effondre de rire devant la photo d'un homme avec un chapeau, car je le vois soulever celui-ci pour me saluer, à la Harry Potter photo vivantes. Je préviens T et B mais il veut plus recommencer. Et dès qu'ils repartent s'amuser avec le ketchup, celui-ci me fait un clin d'oeil et re soulève son chapeau, en mode « ahah je t'ai niqué, ils t'ont pris pour un con ».
Oui, je parle de Ketchup parce que T et B ont eu l'idée de faire une bataille de ketchup dans le jardin (chacun un tube). Le truc c'est qu'ils en avaient plein sur eux, et en ont foutu PARTOUT dans la maison en s'y baladant, et le Ketchup C'est trèèèès chiant à nettoyer. Donc conseil RDR : bloquez le frigo si vos potes sont cons.
Je dirige vers le jardin, ouvre la porte, et... ça part vraiment loin : le sol est couvert d'une substance verte mouvante et liquide (normalement c'est juste une pelouse, mais pas ce soir). Il fait même du bruit, comme du liquide qui remue. Je me mets en maillo et essaye d'y plonger. Oui oui, vraiment, je saute dans la pelouse, pas la tête en avant, mais quand même horizontalement, comme un plongeon raté qui se finit en plat. Sauf que ça finit en plat sur du dur. (J'étais persuadé que c'était de l'eau, donc oui, le 4-HO-MET perturbe méchamment le jugement). Je n'ai même pas eu mal (alors que j'aurais dû, lourd choc), et là, le plus gros fou rire de la soirée, parce que T et B, interloqué par le fait que je sois en maillot, me fixaient à ce moment-là. Et je pense que ça devait être super drôle de voir un mec plonger dans de l'herbe... On a pas pu s'empecher de rigoler pendant au moins 10 minutes non stop (perturbation de la conscience du temps, mais j'avais une montre à mon poignet, pour pouvoir justement mesurer s'il y a changement de la conscience temporelle).
Bon après ça, T arrive même plus à se relever : il ne comprend plus rien à ce qu'on lui dit. On décide d'aller à la plage voir la mer, mais on a beau lui répéter de se lever, il reste au sol, en caleçon (je sais plus pourquoi il s'était dénudé). Il répète en se marrant (et en hurlant plus ou moins) « Je comprends rien, c'est comme si toutes mes idées atteignaient pas mon cerveau, j'en ai trop et elles s'entrechoquent, non mais vous pouvez pas comprendre. » Et c'était ça : il ne comprenait rien et passait d'un sujet à un autre sans s'en rendre compte. B, lui, se marre bien, mais reste cohérent et comprend ce qui se passe. Moi, étrangement, la situation m'apparaissait sous un angle assez particulier : Il fallait aller à la mer, c'était un objectif super important. Bon alors je menace T de l'arroser, mais il réagit pas, donc je me sers du tuyau d'arrosage pour ça. Il est en extase, et a l'impression qu'il fond, mais est toujours allongé au sol en hurlant. Avec B, on en a un peu marre qu'il nous empêche d'aller à la mer (je dis la mer mais c'est l'océan) : le mec n'est pas capable de se lever quoi... (le lendemain, il nous a dit qu'il avait l'impression qu'on complotait contre lui, qu'on voulait abuser du fait qu'il soit fou, se foutre de lui, légère parano, mais il s'en foutait).
23H30 : toujours allongé par terre, à nous faire chier. Au niveau visuel, j'ai toujours l'impression d'avoir les pieds dans de la lave verte. La lune est magnifique, mais pas vraiment ronde. Toujours cette toile d'araignée. Et les arbres rigolent... ça c'est très étrange comme impression : je voyais les arbres bouger, tressauter (alors qu'il n'y avait pas de vent) et je les entendais rire en même temps, au rythme de leurs mouvements. A un moment, j'en ai vu un vomir. D'un coup, j'ai entendu Buuuurg et j'ai vu une espèce de masse marron – qui se confondait avec le tronc – sortir d'une bouche imaginaire pour aller au sol. Et là, tous les arbres se sont mis à vomir (sans le bruit par contre). C'était assez impressionnant, on se serait cru dans une orgie grecque, à cela près que c'étaient des arbres qui gerbaient.
On arrive à faire se lever T, on essaye de l'habiller un peu mais il est incapable de mettre sa chemise, et s'en fout. Il se fout même de tout. A chaque fois qu'on parle de quelque chose, il nous dit qu'il s'en fout, qu'il est dans un état où il est au dessus de tout, et que c'est ça qui le bloque, et l'empêche d'agir. Brrreeeef on met au moins 5 minutes à sortir du jardin : il arrivait pas à comprendre ce qu'il fallait faire. Bon, la marche est enclenchée vers la mer (une rue en ligne droite qui débarque directement sur la mer, en face). Notre démarche est... particulière. Moi je fais de grandes et lentes enjambées, B de petites et rapides, et T se tient recroquevillé, les mains en avant. On croise deux filles. Je les ai vu nous faire pleiiiin de grimaces (hallu) continuellement changeantes. B a explosé de rire en les regardant, et T avait peur, se sentait vulnérable.
On arrive presque à la mer, et la GROOOOS STRESS . Une voiture embraye dans la rue derrière nous, B regarde et dit « merde c'est les flics ». Là, je me dis « touuut va bien, ils vont pas nous parler, mais si ils nous parlent, je dirais juste qu'on est bourrés ». Mais quand on est sous ce genre de produit, on reste pas rationnel, et même si y'avait aucune raison, on était VRAIMENT MAL . La voiture allait s'approchant, et au fur et à mesure je nous voyais déjà en garde à vue, en prison. T respirait super fort. La voiture nous dépasse, et en fait c'était pas du tout les flics. B « ah merde, j'ai eu une hallu).
Maintenant, la mer... MAGNIFIQUE . Je ne vois pas de l'eau mais plein de poissons collés les uns aux autres, et qui font toute la surface de l'océan. Et je les vois s'agiter et copuler : après le vomi sylvestre, la partouze marine – une soirée crade .
Je précise que c'est un petit village où on est, la rue et la plage sont vides, c'est parfait. Cependant, on se sent quand même pas vraiment en sécurité, et au bout de 10 minutes décide-t-on de rentrer. Et aussi, on rentre parce qu'il faut s'hydrater (on a pas bu depuis le début, et je leur dit que c'est très important de boire pendant le trip). Donc T et B commencent à rentrer, mais moi je reste un peu plus longtemps, parce que cette partouze poissonneuse est quand même extra : ce n'est pas une impression, je VOIS vraiment plein de poissons, assez gros et détaillés, s'enculer, se sucer (oui, ils ont des bites, et ça ne m'a même pas choqué. C'est après, en y repensant, que j'ai trouvé ça hilarant. J'ai vu des poissons avec des bites).
Je rentre seul, et là, troisième grosse hallu. Il faut savoir que je suis un grand fan de Alice au Pays des Merveilles, et en particulier du chat de Cheshire. Et... Je le vois se dessiner partout ! Dès que je fixe quelque chose, les traits de la chose deviennent petit à petit (sans qu'il y ait de mouvement, de déformation visuelle, de changement) ceux du chat (du dessin animé) souriant. La lune m'apparaît comme sa tête, tout sourire. C'est vraiment exceptionnel et je suis en extase, je fixe tout, du coup. Bon, ça dure jusqu'au retour, mais après le chat se barre.
-2H On décide de manger : le 4 HO MET avait coupé la fin jusque là, mais d'un coup, on a en même temps envie de manger (sans pour autant que les effets s'atténuent). Cassoulet en conserve, saucisses. DE-LI-CIEUX : le meilleur repas de toute ma vie. Le goût est incroyable. C'est le même que celui d'habitude, les aliments n'ont pas un goût différent, mais pourtant, c'est un régal (ce que ce n'est pas d'habitude. Normalement, je trouve ça bon, mais là, j'avais l'impression qu'on me suçait la langue). On partage cette impression, et T décide même de coller sa tête DANS le cassoulet, pour – je cite - « l'embrasser ». Et ce couillon se relève d'un coup parce qu'il s'est brûlé ! Enorme fou rire.
Une fois le péché de gourmandise consommé (et même plus que consommé), on se couche dans le salon (T et B sur les canap, moi par terre). Musique à fond (Ratatat, Radiohead, World End Girlfriend), et on tente un moment introspection (jusqu'à maintenant, le trip était surtout dans une optique de bonne rigolade, mais pas d'exercices spirituels ou de recherches métaphysiques). Je ferme les yeux, et vois alors mes premières fractales (première de toute ma vie, donc dépucelage). Bah c'est pas mal du tout. J'ai l'impression que je peux me déplacer entre toutes ces spirales (j'en voyais une bonne dizaine, sans cesse mouvantes, de couleur grise). Des réflexions (pendant que je traversais les fractales) sur la vie, sur le monde, mais toutes rendues possibles par l'embrouillamini de mon esprit : ce que je veux dire, c'est que ça paraissait impressionnant, ce que je pensais, mais c'était juste du n'importe quoi. Je me souviens de tout et dans les détails, et par exemple c'était : « Mais putain pourquoi les atomes ils bougent ? Pourquoi les électrons qu'il y a dans les atomes bougent ? Qu'est-ce qui fait que ce petit bout de matière se comporte de façon différentes suivant ce qui lui arrive, et toujours de la même façon, sans irrégularité ? Où se trouvent en lui ces propriétés ? Mais la propriété, c'est ce qui nous appartient, or les atomes nous appartiennent. Donc c'est eux qui nous font bouger en fait. Et nous qui les faisons bouger, inversement. BRREEEEF du grand Hamlet.
Toujours est-il que ça dure 30 minutes, très agréables, où j'oublie où je suis et avec qui. Mes visuels yeux fermés ont progressivement changé : je vois plus des fractales, mais plutôt des arbres qui grandissent dans tous les sens, fleurs, lianes : les dessins sont beaucoup plus concrets, précis, et je vois parfois des rangées de fourmis sur l'arbre. Et là, d'un coup, la tête d'un gars m'apparaît, super grosse, il a une barbe et un énorme sourire. Mais il est pas en chair, il est dessiné. Ça ma tellement surpris qu'à peine une demi seconde plus tard j'ouvre les yeux.
TOUT tourne, se déforme dans tous les sens. Et le son lui-même, d'une musique que je connais bien, est totalement désordonné, comme si quelqu'un avait remué le disque et mélangé toutes les notes. Gros chaos psychédélique, je sais même plus où je suis, je n'y vois rien tellement les objets changent de place. Ma conception de la distance est inexistante : j'ai l'impression que tout est collé à moi, qu'aucun objet n'est éloigné. Mais c'est pas du tout un bad, j'adore cette sensation. Je sais plus où je suis, mais heureusement, j'ai gardé en tête le fait que j'étais drogué, et que tout était normal. Je m'assois et regarde mon corps et là... Je me vois ensanglanté, du sang partout. Je touche et ça colle. Y'en a partout autour de moi et j'ai l'impression qu'il remplit toute la pièce, qu'il s'est écoulé n'importe où. « Putain c'est génial, j'ai des hallu de fou les gars, je vois du sang partout ». Et là T ouvre les yeux, me regarde, et dit « Non mec, t'as vraiment du sang partout ». Et il le dit avec ce regard sincère du type qui sait qu'il se passe quelque chose de grave.
- 3 secondes d'un stress monstrueux. Sûrement les 3 secondes les plus longues de toute la soirée, avec les poils qui s'hérissent, le cœur qui bat plus fort que la musique, la peau qui blanchit, et la résignation en même temps que le regret. B sort de son trip aussi, nous regarde, et prononce alors LA phrase magique. Une espèce de providence divine, et ça en avait le goût ! « Mais vous êtes super cons, t'es juste recouvert de ketchup ». Bon alors là je passe la description des 10 minutes de fou rire – fou rire du réconfort, de la vie, du fait qu'on se retrouve tous après nos trips individuels d'une demi heure. Des calins. Des phrases incohérentes.
Il est pas loin de 4H du matin, et on commence à fatiguer. La confusion s'installe de plus en plus, les visuels sont toujours présents mais plus aussi fort. On rebouffe et on va se coucher. Impossible de dormir, plein de visuels yeux fermés (du grand n'importe quoi, de toutes les formes et couleurs imaginables). 20 minutes plus tard, on comprend que le sommeil, c'est pas pour maintenant, et on va devant la tv. Je me un dessin animé de pokémon, histoire de se marrer. Et c'est là qu'on ressent le plus la confusion : On a rien pigé à l'histoire ! On le remettait en arrière pour essayer de comprendre, mais IMPOSSIBLE ! Sacha avait l'air défoncé, la team rocket faisait n »importe quoi !
Vers 5h, on va à la plage pour voir le lever de soleil. Le ciel clignotait. En fait on se rend compte que le soleil se lève dans l'autre sens, mais c'est beau de regarder l'océan s'illuminer peu à peu. Les conversations sont parsemées de fous rires, de confusions et d'empathie. On se sent bien, reposé, sereins. 8H, on va se coucher. Réveil 18 heures pour ma part, un peu dans le flou, comme après une soirée dxm, flou agréable. Le lendemain, plus rien.
Donc pour résumer : une excellente soirée, bien drôle, bien remplie en hallu. Le monde est beau. Aucun Bodyload. Voilà Voilà !
Cet été, au bord de la mer, dans un petit village isolé. Il faisait chaud, il faisait calme: le cadre idéal.
Alors il y a T, B et moi : T est mon meilleur ami, et B mon cousin. On a tous vingt ans, sans soucis particuliers, vie pépère et bien menée.
On ne prend pas beaucoup de produits... T et moi fumions des joints régulièrement il y a quelques années, mais maintenant c'est occasionnel (on se voit moins à cause des études, toussa...).
Pour ce qui est des autres drogues, j'ai à mon actif une 20aine de prises de DXM, et quelques autres produits occasionnellement... T et B n'ont connu que 3 prises de DXM chacun. (Sans compter un trip au 2C-C fait par nous trois jours avant celui-ci).
On a en effet prévu de faire une petite semaine droguesque (AM-2201, salvia, 2C-C, 4-HO-MET), et je vais écrire le deuxième trip, trip au 4-HO-MET.
C'est un RC qui aurait des effets plus ou moins similaires aux champis, selon pas mal de personnes, mais bon les effets, ça varie toujours au cas par cas. Au niveau de la composition des molécules (Champi / 4-HO-MET), elle n'est pas la même du tout (toujours bon à savoir).
Donc au programme: confusions, rigolades, déformations visuelles, hallucinations... Une bonne soirée en perspective (et ce fut le cas, pas de bad, rien). Au niveau information, je suis LE guide du trio.. Allant souvent sur psychonaut et erowid, j'ai pas mal de connaissances sur les RC, ce qui n'est pas le cas de T et B. Je leur explique donc bien ce dont il s'agit, les risques...
Petite balance chinoise pas chère pour doser la quantité de nos petits para: GALERE ! On voulait 17mg, mais sachant que pour une même quantité ça passait de 12 à 18... Donc en y passant UN BON MOMENT, j'arrive enfin à faire trois para, dosés entre 15 et 18 mg, je pense.
Il est 20h, on a pas mangé depuis le matin (dur dur de se restreindre de manger en vacances. On aime pas avoir faim. Mais la faim justifie les moyens ahah)
Ingestion des para, sans eau pour gober, car je croyais qu'il en fallait pas. Donc pas trop trop agréable...
La maison dans laquelle on se trouve est fort sympathique, toute mignonne, avec un étage, à 3 minutes à pied de la plage, jardin sympathique pour les apéros...
20h40, on commence à sentir que la tête prend de la lourdeur, comme lorsqu'on est saouls. Ce qui est marrant, c'est que les effets arrivent en décalé: T en premier, B en second et moi en troisième. On va alors dans le jardin, où il commence à faire nuit, et T est choqué par le jeu des couleurs, qui sont toutes fluorescentes, teintées de violet et magnifiques. Moi, je ne remarque rien. On s'installe sur la table des apéros et on discute des effets au fur et à mesure qu'ils arrivent. J'ai des hallucinations visuelles : j'entends des sons sans vraiment les entendre, c'est très étrange. Je vais essayer de décrire : lorsqu'on entend un son, deux secondes plus tard, on a le souvenir du son dans la tête. Bah moi, j'entendais aucun son particulier, mais spontanément, arrivait le souvenir d'un son que je viendrais d'entendre. Son de cloches : je ne l'entendais pas, mais me souvenais l'avoir entendu 2 secondes avant, sans pour autant que ce soit le cas. A l'écrit, comme ça, c'est facile à faire comprendre, mais quand j'ai essayé de le dire à T et B... La confusion n'arrangeant rien.
« Oh les gars j'ai l'impression d'entendre des sons que j'entends pas ! »
« Mais alors t'entends quoi ? »
« Bein rien, mais j'ai l'impression de les entendre »
« ??? »
Et là, B qui s'écrie « Je les entends aussi ! C'est des espèces de hiboux qui rigolent ». Alors non ce n'étaient pas des hiboux riant, mais j'aurais vraiment voulu être dans sa tête pour entendre le bruit d'un rire hibou...
Les confusions s'installent de plus en plus, on rit sans arrêt. Je sens que je réfléchis pas normalement, mais de façon bien plus confuse. Je ne sens plus la peau de mes mains, sauf si elles rentrent en contact avec quelque chose. Les couleurs du ciel sont magnifiques, et j'y vois une IMMENSE toile d'araignée (première hallucination visuelle de la soirée).
22H – Les couleurs sont bourrées, elles font N'IMPORTE QUOI ! On danse dans le salon. (enfin, « danse »... Ayant revu le lendemain les vidéos de la soirée, ça ressemble plutôt à une crise d'épilepsie au ralenti et verticale). Je me sens vraiment bien. Si je fixe mon attention sur un des tableaux de la maison, je le vois se déformer, ou prendre vie : je m'effondre de rire devant la photo d'un homme avec un chapeau, car je le vois soulever celui-ci pour me saluer, à la Harry Potter photo vivantes. Je préviens T et B mais il veut plus recommencer. Et dès qu'ils repartent s'amuser avec le ketchup, celui-ci me fait un clin d'oeil et re soulève son chapeau, en mode « ahah je t'ai niqué, ils t'ont pris pour un con ».
Oui, je parle de Ketchup parce que T et B ont eu l'idée de faire une bataille de ketchup dans le jardin (chacun un tube). Le truc c'est qu'ils en avaient plein sur eux, et en ont foutu PARTOUT dans la maison en s'y baladant, et le Ketchup C'est trèèèès chiant à nettoyer. Donc conseil RDR : bloquez le frigo si vos potes sont cons.
Je dirige vers le jardin, ouvre la porte, et... ça part vraiment loin : le sol est couvert d'une substance verte mouvante et liquide (normalement c'est juste une pelouse, mais pas ce soir). Il fait même du bruit, comme du liquide qui remue. Je me mets en maillo et essaye d'y plonger. Oui oui, vraiment, je saute dans la pelouse, pas la tête en avant, mais quand même horizontalement, comme un plongeon raté qui se finit en plat. Sauf que ça finit en plat sur du dur. (J'étais persuadé que c'était de l'eau, donc oui, le 4-HO-MET perturbe méchamment le jugement). Je n'ai même pas eu mal (alors que j'aurais dû, lourd choc), et là, le plus gros fou rire de la soirée, parce que T et B, interloqué par le fait que je sois en maillot, me fixaient à ce moment-là. Et je pense que ça devait être super drôle de voir un mec plonger dans de l'herbe... On a pas pu s'empecher de rigoler pendant au moins 10 minutes non stop (perturbation de la conscience du temps, mais j'avais une montre à mon poignet, pour pouvoir justement mesurer s'il y a changement de la conscience temporelle).
Bon après ça, T arrive même plus à se relever : il ne comprend plus rien à ce qu'on lui dit. On décide d'aller à la plage voir la mer, mais on a beau lui répéter de se lever, il reste au sol, en caleçon (je sais plus pourquoi il s'était dénudé). Il répète en se marrant (et en hurlant plus ou moins) « Je comprends rien, c'est comme si toutes mes idées atteignaient pas mon cerveau, j'en ai trop et elles s'entrechoquent, non mais vous pouvez pas comprendre. » Et c'était ça : il ne comprenait rien et passait d'un sujet à un autre sans s'en rendre compte. B, lui, se marre bien, mais reste cohérent et comprend ce qui se passe. Moi, étrangement, la situation m'apparaissait sous un angle assez particulier : Il fallait aller à la mer, c'était un objectif super important. Bon alors je menace T de l'arroser, mais il réagit pas, donc je me sers du tuyau d'arrosage pour ça. Il est en extase, et a l'impression qu'il fond, mais est toujours allongé au sol en hurlant. Avec B, on en a un peu marre qu'il nous empêche d'aller à la mer (je dis la mer mais c'est l'océan) : le mec n'est pas capable de se lever quoi... (le lendemain, il nous a dit qu'il avait l'impression qu'on complotait contre lui, qu'on voulait abuser du fait qu'il soit fou, se foutre de lui, légère parano, mais il s'en foutait).
23H30 : toujours allongé par terre, à nous faire chier. Au niveau visuel, j'ai toujours l'impression d'avoir les pieds dans de la lave verte. La lune est magnifique, mais pas vraiment ronde. Toujours cette toile d'araignée. Et les arbres rigolent... ça c'est très étrange comme impression : je voyais les arbres bouger, tressauter (alors qu'il n'y avait pas de vent) et je les entendais rire en même temps, au rythme de leurs mouvements. A un moment, j'en ai vu un vomir. D'un coup, j'ai entendu Buuuurg et j'ai vu une espèce de masse marron – qui se confondait avec le tronc – sortir d'une bouche imaginaire pour aller au sol. Et là, tous les arbres se sont mis à vomir (sans le bruit par contre). C'était assez impressionnant, on se serait cru dans une orgie grecque, à cela près que c'étaient des arbres qui gerbaient.
On arrive à faire se lever T, on essaye de l'habiller un peu mais il est incapable de mettre sa chemise, et s'en fout. Il se fout même de tout. A chaque fois qu'on parle de quelque chose, il nous dit qu'il s'en fout, qu'il est dans un état où il est au dessus de tout, et que c'est ça qui le bloque, et l'empêche d'agir. Brrreeeef on met au moins 5 minutes à sortir du jardin : il arrivait pas à comprendre ce qu'il fallait faire. Bon, la marche est enclenchée vers la mer (une rue en ligne droite qui débarque directement sur la mer, en face). Notre démarche est... particulière. Moi je fais de grandes et lentes enjambées, B de petites et rapides, et T se tient recroquevillé, les mains en avant. On croise deux filles. Je les ai vu nous faire pleiiiin de grimaces (hallu) continuellement changeantes. B a explosé de rire en les regardant, et T avait peur, se sentait vulnérable.
On arrive presque à la mer, et la GROOOOS STRESS . Une voiture embraye dans la rue derrière nous, B regarde et dit « merde c'est les flics ». Là, je me dis « touuut va bien, ils vont pas nous parler, mais si ils nous parlent, je dirais juste qu'on est bourrés ». Mais quand on est sous ce genre de produit, on reste pas rationnel, et même si y'avait aucune raison, on était VRAIMENT MAL . La voiture allait s'approchant, et au fur et à mesure je nous voyais déjà en garde à vue, en prison. T respirait super fort. La voiture nous dépasse, et en fait c'était pas du tout les flics. B « ah merde, j'ai eu une hallu).
Maintenant, la mer... MAGNIFIQUE . Je ne vois pas de l'eau mais plein de poissons collés les uns aux autres, et qui font toute la surface de l'océan. Et je les vois s'agiter et copuler : après le vomi sylvestre, la partouze marine – une soirée crade .
Je précise que c'est un petit village où on est, la rue et la plage sont vides, c'est parfait. Cependant, on se sent quand même pas vraiment en sécurité, et au bout de 10 minutes décide-t-on de rentrer. Et aussi, on rentre parce qu'il faut s'hydrater (on a pas bu depuis le début, et je leur dit que c'est très important de boire pendant le trip). Donc T et B commencent à rentrer, mais moi je reste un peu plus longtemps, parce que cette partouze poissonneuse est quand même extra : ce n'est pas une impression, je VOIS vraiment plein de poissons, assez gros et détaillés, s'enculer, se sucer (oui, ils ont des bites, et ça ne m'a même pas choqué. C'est après, en y repensant, que j'ai trouvé ça hilarant. J'ai vu des poissons avec des bites).
Je rentre seul, et là, troisième grosse hallu. Il faut savoir que je suis un grand fan de Alice au Pays des Merveilles, et en particulier du chat de Cheshire. Et... Je le vois se dessiner partout ! Dès que je fixe quelque chose, les traits de la chose deviennent petit à petit (sans qu'il y ait de mouvement, de déformation visuelle, de changement) ceux du chat (du dessin animé) souriant. La lune m'apparaît comme sa tête, tout sourire. C'est vraiment exceptionnel et je suis en extase, je fixe tout, du coup. Bon, ça dure jusqu'au retour, mais après le chat se barre.
-2H On décide de manger : le 4 HO MET avait coupé la fin jusque là, mais d'un coup, on a en même temps envie de manger (sans pour autant que les effets s'atténuent). Cassoulet en conserve, saucisses. DE-LI-CIEUX : le meilleur repas de toute ma vie. Le goût est incroyable. C'est le même que celui d'habitude, les aliments n'ont pas un goût différent, mais pourtant, c'est un régal (ce que ce n'est pas d'habitude. Normalement, je trouve ça bon, mais là, j'avais l'impression qu'on me suçait la langue). On partage cette impression, et T décide même de coller sa tête DANS le cassoulet, pour – je cite - « l'embrasser ». Et ce couillon se relève d'un coup parce qu'il s'est brûlé ! Enorme fou rire.
Une fois le péché de gourmandise consommé (et même plus que consommé), on se couche dans le salon (T et B sur les canap, moi par terre). Musique à fond (Ratatat, Radiohead, World End Girlfriend), et on tente un moment introspection (jusqu'à maintenant, le trip était surtout dans une optique de bonne rigolade, mais pas d'exercices spirituels ou de recherches métaphysiques). Je ferme les yeux, et vois alors mes premières fractales (première de toute ma vie, donc dépucelage). Bah c'est pas mal du tout. J'ai l'impression que je peux me déplacer entre toutes ces spirales (j'en voyais une bonne dizaine, sans cesse mouvantes, de couleur grise). Des réflexions (pendant que je traversais les fractales) sur la vie, sur le monde, mais toutes rendues possibles par l'embrouillamini de mon esprit : ce que je veux dire, c'est que ça paraissait impressionnant, ce que je pensais, mais c'était juste du n'importe quoi. Je me souviens de tout et dans les détails, et par exemple c'était : « Mais putain pourquoi les atomes ils bougent ? Pourquoi les électrons qu'il y a dans les atomes bougent ? Qu'est-ce qui fait que ce petit bout de matière se comporte de façon différentes suivant ce qui lui arrive, et toujours de la même façon, sans irrégularité ? Où se trouvent en lui ces propriétés ? Mais la propriété, c'est ce qui nous appartient, or les atomes nous appartiennent. Donc c'est eux qui nous font bouger en fait. Et nous qui les faisons bouger, inversement. BRREEEEF du grand Hamlet.
Toujours est-il que ça dure 30 minutes, très agréables, où j'oublie où je suis et avec qui. Mes visuels yeux fermés ont progressivement changé : je vois plus des fractales, mais plutôt des arbres qui grandissent dans tous les sens, fleurs, lianes : les dessins sont beaucoup plus concrets, précis, et je vois parfois des rangées de fourmis sur l'arbre. Et là, d'un coup, la tête d'un gars m'apparaît, super grosse, il a une barbe et un énorme sourire. Mais il est pas en chair, il est dessiné. Ça ma tellement surpris qu'à peine une demi seconde plus tard j'ouvre les yeux.
TOUT tourne, se déforme dans tous les sens. Et le son lui-même, d'une musique que je connais bien, est totalement désordonné, comme si quelqu'un avait remué le disque et mélangé toutes les notes. Gros chaos psychédélique, je sais même plus où je suis, je n'y vois rien tellement les objets changent de place. Ma conception de la distance est inexistante : j'ai l'impression que tout est collé à moi, qu'aucun objet n'est éloigné. Mais c'est pas du tout un bad, j'adore cette sensation. Je sais plus où je suis, mais heureusement, j'ai gardé en tête le fait que j'étais drogué, et que tout était normal. Je m'assois et regarde mon corps et là... Je me vois ensanglanté, du sang partout. Je touche et ça colle. Y'en a partout autour de moi et j'ai l'impression qu'il remplit toute la pièce, qu'il s'est écoulé n'importe où. « Putain c'est génial, j'ai des hallu de fou les gars, je vois du sang partout ». Et là T ouvre les yeux, me regarde, et dit « Non mec, t'as vraiment du sang partout ». Et il le dit avec ce regard sincère du type qui sait qu'il se passe quelque chose de grave.
- 3 secondes d'un stress monstrueux. Sûrement les 3 secondes les plus longues de toute la soirée, avec les poils qui s'hérissent, le cœur qui bat plus fort que la musique, la peau qui blanchit, et la résignation en même temps que le regret. B sort de son trip aussi, nous regarde, et prononce alors LA phrase magique. Une espèce de providence divine, et ça en avait le goût ! « Mais vous êtes super cons, t'es juste recouvert de ketchup ». Bon alors là je passe la description des 10 minutes de fou rire – fou rire du réconfort, de la vie, du fait qu'on se retrouve tous après nos trips individuels d'une demi heure. Des calins. Des phrases incohérentes.
Il est pas loin de 4H du matin, et on commence à fatiguer. La confusion s'installe de plus en plus, les visuels sont toujours présents mais plus aussi fort. On rebouffe et on va se coucher. Impossible de dormir, plein de visuels yeux fermés (du grand n'importe quoi, de toutes les formes et couleurs imaginables). 20 minutes plus tard, on comprend que le sommeil, c'est pas pour maintenant, et on va devant la tv. Je me un dessin animé de pokémon, histoire de se marrer. Et c'est là qu'on ressent le plus la confusion : On a rien pigé à l'histoire ! On le remettait en arrière pour essayer de comprendre, mais IMPOSSIBLE ! Sacha avait l'air défoncé, la team rocket faisait n »importe quoi !
Vers 5h, on va à la plage pour voir le lever de soleil. Le ciel clignotait. En fait on se rend compte que le soleil se lève dans l'autre sens, mais c'est beau de regarder l'océan s'illuminer peu à peu. Les conversations sont parsemées de fous rires, de confusions et d'empathie. On se sent bien, reposé, sereins. 8H, on va se coucher. Réveil 18 heures pour ma part, un peu dans le flou, comme après une soirée dxm, flou agréable. Le lendemain, plus rien.
Donc pour résumer : une excellente soirée, bien drôle, bien remplie en hallu. Le monde est beau. Aucun Bodyload. Voilà Voilà !
