Qui : A et moi
Où : l’appartement de A (le même que dans ce TR http://www.psychonaut.com/post-44122.html?f=86)
Quand : fin janvier 2012
Quoi : 17 mg de 4-HO-MET (+/- l’erreur de la balance) en para.
Set&Setting : esprit tranquille, pas d’obligation le lendemain, prise tôt pour ne pas faire nuit blanche, de l’eau et de la bouffe à portée de main
Durée totale de l’expérience : 7h
Mes chers camarades,
Il m’est arrivé une expérience forte il y a de cela quelques temps. D’habitude, je rédige les TR peu de temps après l’expérience proprement dite, mais cette fois-ci, il m’a fallu le temps de « digérer » la puissance du trip. J’en étais venu à considérer que cette expérience dépassait la description rationnelle, ou en tout cas ma capacité à la verbaliser. Finalement un récent TR de l’un d’entre vous (Castlemadeofsand si je me souviens bien concernant le 25C-Nbome) m’a rappelé la mission que je me suis confié : retranscrire le plus de choses possibles, ne pas les oublier, les penser et tenter d’en tirer quelque chose, pour moi, et pour la communauté.
Cette fois-ci, j’ai pris du 4-HO-MET avec le même camarade que la première fois, mais au lieu de 14mg, on devait être à 17mg, plus ou moins l’erreur de la balance. Pour ces quelques milligrammes de différence, l’expérience a atteint des dimensions que je n’avais jamais entrevues.
D’après les notes prises sur le moment, nous avons gobé nos paras à 18h20 fin janvier 2012. A l’inverse de la fois précédente où nous jouions à MW3 (très prenant psychologiquement), j’ai demandé à A d’éteindre la TV et la console. Nous avons mis de la musique calme, on s’est posé en fumant un petard tranquillement. A a mis la reprise de « Dans ma Benz » des les Brigittes, j’ai vraiment adoré. Il a enchainé sur du Norah Jones, du son bien chaud et agréable, sans stress ni inquiétudes.
A l’inverse de la fois d’avant où la montée avait été plutôt angoissantes ( Call of Duty nous mettait dans un état de stress), cette fois-ci tout était en douceur, progressive sans bodyload génant. La montée (sur un estomac à jeun) dure entre 30 et 45 min. A partir de ce moment là, les couleurs deviennent plus chatoyantes, les ombrent dansent, les objets ondulent, nous rentrons doucement dans le (pas toujours) chaleureux monde tryptaminique. Durant une heure à peu près (après réflexion, j’en sais rien ? ), nous avons retrouvé les superbes visuels de la première fois, les couleurs qui défilent, les motifs dans le parquet turquoise, comme des poissons qui dansent dans un lagon, complètement émerveillés, les motifs incas-mayas qui se dessinent en relief sur les fibres du jean ….
Nous étions comme des enfants qui observent des fourmis, la bouche ouverte et les yeux écarquillés. Un régal visuel.
(Retrouvé sur mes notes) : Vers 21h20, un moment de lucidité, je trippe sur Dub FX et ses sons planants.
Toujours cette structure « par vagues » du plateau du trip.
La partie difficile, qui m’a posé problème depuis 1 mois, que j’ai eu beaucoup de mal à réfléchir, arrive maintenant. Jusqu’ici, je n’avais connu que les visuels psychédéliques, jamais d’effet mentaux importants ou de trip très mentaux. Dissolution de l’ego, réalités multiples sont des termes que je connaissais mais dont j’ignorais l’expérience. C’est chose faite.
A un moment donné, vers 21h30 en gros, A a décidé de mettre Highlight Tribe, et plus précisément Free Tibet que je n’avais jamais entendu (honte à moi). Je commençais à redouter la puissance mentale et visuelle du trip, je me sentais un peu menacé, le fauteuil bleu pâle et son cuir m’évoquait la tête d’un hippopotame, et une coupure de son de 30 secondes m’avait mis en état d’inquiétude. Je ne sais pas si vous connaissais le début du morceau, mais il y a une demi seconde de silence, puis un bruit qui évoque une mouche, des percussions tibétaines et ensuite le son d’une corne. Le silence m’a mis état de vigilance, le bruit de mouche en stress, proche de la panique, les percussions m’ont affolé, la corne a achevé ce calvaire en me faisant clairement paniquer. J’ai brutalement interpellé mon pote, en lui criant presque d’arrêter en lui disant quelque chose du genre : « Oh mais ça va pas, tu veux me faire bader ?! ».
Il m’a regardé interloqué et a coupé le son. On l’a ensuite remis, je m’en suis voulu par la suite pour cet accès de panique. Dans ma tête, j’étais dans la savane, je regardai un hippopotame (dont chacun sait la dangerosité), j’ai entendu les mouches, un bruit flippant, et enfin le barrissement d’une horde d’éléphant, le bruit des gnous dans « Le Roi Lion ». Bref, c’est psyché, ça va vite, et c’est dur à réfréner.
Plusieurs fois dans l’heure qui a suivi, j’ai redouté la puissance du trip. Je ne comprenais plus rien, je pensais à des milliards de choses, comme si ma tête prenait toute la pièce, et que je voyais défiler mes idées à la vitesse de la lumière, j’étais dans tous les paysages où m’emmenait la (psy)trance (Schpongle et Highlight Tribe). Je ne dialoguais pas intérieurement, c’était une symphonie, je me parlais de culpabilité (pour la semi-agression psychologique de mon co-trippeur) de rédemption, de la vie, de tant de choses. Je regardais A avec un air d’incompréhension, et son regard hagard me faisait penser que nous étions vraiment perdu.
Parfois, nous échangions quelques mots, mais je n’arrivais pas à faire la différence entre mon dialogue intérieur où je parlais parfois à mon pote, et les mots que je prononçais. De même, ses réponses se confondaient avec mes pensées. Par contre, les versions pensées et prononcées étaient parfaitement équivalentes. C’était le chaos mental, et le monde extérieur ne nous aidait pas : ondulations, couleurs, modifications, impression d’être dans un ailleurs mental.
Moment remarquable de confusion : je décide d’aller chercher de l’eau. Je le dit à A qui me regarde sans savoir si j’ai parlé ou non. A chaque instant où j’essaie de penser ma situation, de porter mon regard mental vers moi, j’ai l’impression de tomber dans une autre dimension, comme si la réalité était un millefeuille de dimensions et que chaque seconde je tombais dans la réalité suivante. Impossible de saisir mon passé immédiat ( donc ma pensée précédente) , je ne fait que changer de plan. Et A aussi, mais nous ne sommes jamais dans la même. D’où cette immense confusion.
Je me lève donc, je bouge vers la cuisine (salon et cuisine sont dans une seule et même pièce spacieuse), je tourne le robinet, je remplis la bouteille. A me demande ce que je fais, je me tourne vers lui. A cet instant j’ai l’impression (en fait non, je le vis psychologiquement) que je suis assis dans le canapé (1), que je regarde A poser la question, qu’en même temps je me regarde remplir la bouteille dans la cuisine (2), et qu’en même temps je regarde mon pote m’interroger depuis son canapé (3). BAM dans tes dents.
L'expérience d'être en 3 endroits en même temps, de se voir expérimenter cette réalité, d'être acteur et spectateur de ce phénomène, WAOUH
A un moment ( c’est l’indicateur le plus précis que je puisse fournir) , le colocataire de mon pote est arrivé. Il connaît nos expériences mais ne veut pas participer, toutes ces substances lui font peur. Il rentre, nous salue, va pisser.
Je regarde A : « Je rêve ou y’a bien P qui est arrivé ? »
- J’en sais rien, je crois.
Regards interloqués de gros psychonautes pris sur le fait par une personne sobre. Sensation très gênante que celle de retourner quelques instants en enfance ressentir la culpabilité face à une autorité « supérieure ».
A me demande : « Sans dec, y’a bien P ? »
Moi : - Je crois.
On échange quelques mots avec P. Il se pose dans un fauteuil et regarde des trucs sur son ordinateur. On est gêné, lui aussi il trouve la sensation bizarre. Nous sommes gênés qu’il nous voit dans cet état alors que nous savons qu’il désapprouve (légèrement), gênés d’être autant dévasté sur le plan mental. Surtout on sait qu’on va avoir du mal à interagir, donc on le prévient.
A un moment, P qui va ensuite à une soirée, se prépare des burgers. A et Moi nous levons pour le harceler et tenter de le convaincre de nous en faire un chacun, mais même nos propositions d’achat n’ont pas suffi !
Nous sommes morts de rire.
Nous décidons d’aller prendre l’air. La tâche s’annonce difficile. Je me penche pour mettre mes chaussures. Penché sur mes pompes en train de faire mes lacets, j’ai l’impression à chaque clignements d’œil que je vais me retrouver affalé dans le canapé en train de proposer l’idée d’aller dehors, et que je vais me pencher vers mes chaussures pour les mettre. En mode « What the fuck », quelque part dans la boucle entre la volonté d’agir et le geste, la frontière entre réalité et mental et très mince, on ne sait plus trop où nous sommes.
A est impressionné de la vitesse à laquelle je mets mes chaussures, il se lève, met sa veste. Je mets mes habits chauds (c’est l’hiver). Je décide d’aller à la chambre (qui se trouve en bas, au sous-sol). Je reste là comme un con. A me demande ce que je fais en habits d’hiver debout dans sa chambre dans le noir. Allez savoir !
Je le rejoins dans le salon. Il est en panoufle et veste d’hiver. Cette soirée n’a plus aucun sens. Il s’habille enfin (comme dans le monde réel !), nous sortons dans la cour. On profite du froid, on regarde la neige, on admire le couloir avec ses colonnes (comme dans un cloître). Puis nous constatons que nous avons oublié le briquet pour allumer les cigarettes. A décide d’aller le chercher. Je lui souhaite bonne chance et le prie de ne pas se perdre (dans son propre appart). Il rentre d’un pas hésitant, se concentre pour ne pas tripper sur l’intégralité de son environnement, et revient avec le briquet.
Nous allumons nos clopes. Je fais remarquer à A qu’une cigarette dure en gros 5 minutes, pour que nous constations la déformation du temps. Nous parlons de notre état, de cette puissance jamais ressentie.
Prendre l’air nous a fait du bien. Par la suite, je me rappelle que nous avons trippé complètement sur Schpongle qui nous a transporté très loin. Quand nous avons senti le moment venu, nous nous sommes allumé un petit pétard, qui nous a fait l’effet d’un petit lest et nous a ramené gentiment sur terre. Très agréables. Nous nous sommes finalement couché vers 1h40, soit un peu plus de 7 après la prise.
Une expérience impressionnante.
Où : l’appartement de A (le même que dans ce TR http://www.psychonaut.com/post-44122.html?f=86)
Quand : fin janvier 2012
Quoi : 17 mg de 4-HO-MET (+/- l’erreur de la balance) en para.
Set&Setting : esprit tranquille, pas d’obligation le lendemain, prise tôt pour ne pas faire nuit blanche, de l’eau et de la bouffe à portée de main
Durée totale de l’expérience : 7h
Mes chers camarades,
Il m’est arrivé une expérience forte il y a de cela quelques temps. D’habitude, je rédige les TR peu de temps après l’expérience proprement dite, mais cette fois-ci, il m’a fallu le temps de « digérer » la puissance du trip. J’en étais venu à considérer que cette expérience dépassait la description rationnelle, ou en tout cas ma capacité à la verbaliser. Finalement un récent TR de l’un d’entre vous (Castlemadeofsand si je me souviens bien concernant le 25C-Nbome) m’a rappelé la mission que je me suis confié : retranscrire le plus de choses possibles, ne pas les oublier, les penser et tenter d’en tirer quelque chose, pour moi, et pour la communauté.
Cette fois-ci, j’ai pris du 4-HO-MET avec le même camarade que la première fois, mais au lieu de 14mg, on devait être à 17mg, plus ou moins l’erreur de la balance. Pour ces quelques milligrammes de différence, l’expérience a atteint des dimensions que je n’avais jamais entrevues.
D’après les notes prises sur le moment, nous avons gobé nos paras à 18h20 fin janvier 2012. A l’inverse de la fois précédente où nous jouions à MW3 (très prenant psychologiquement), j’ai demandé à A d’éteindre la TV et la console. Nous avons mis de la musique calme, on s’est posé en fumant un petard tranquillement. A a mis la reprise de « Dans ma Benz » des les Brigittes, j’ai vraiment adoré. Il a enchainé sur du Norah Jones, du son bien chaud et agréable, sans stress ni inquiétudes.
A l’inverse de la fois d’avant où la montée avait été plutôt angoissantes ( Call of Duty nous mettait dans un état de stress), cette fois-ci tout était en douceur, progressive sans bodyload génant. La montée (sur un estomac à jeun) dure entre 30 et 45 min. A partir de ce moment là, les couleurs deviennent plus chatoyantes, les ombrent dansent, les objets ondulent, nous rentrons doucement dans le (pas toujours) chaleureux monde tryptaminique. Durant une heure à peu près (après réflexion, j’en sais rien ? ), nous avons retrouvé les superbes visuels de la première fois, les couleurs qui défilent, les motifs dans le parquet turquoise, comme des poissons qui dansent dans un lagon, complètement émerveillés, les motifs incas-mayas qui se dessinent en relief sur les fibres du jean ….
Nous étions comme des enfants qui observent des fourmis, la bouche ouverte et les yeux écarquillés. Un régal visuel.
(Retrouvé sur mes notes) : Vers 21h20, un moment de lucidité, je trippe sur Dub FX et ses sons planants.
Toujours cette structure « par vagues » du plateau du trip.
La partie difficile, qui m’a posé problème depuis 1 mois, que j’ai eu beaucoup de mal à réfléchir, arrive maintenant. Jusqu’ici, je n’avais connu que les visuels psychédéliques, jamais d’effet mentaux importants ou de trip très mentaux. Dissolution de l’ego, réalités multiples sont des termes que je connaissais mais dont j’ignorais l’expérience. C’est chose faite.
A un moment donné, vers 21h30 en gros, A a décidé de mettre Highlight Tribe, et plus précisément Free Tibet que je n’avais jamais entendu (honte à moi). Je commençais à redouter la puissance mentale et visuelle du trip, je me sentais un peu menacé, le fauteuil bleu pâle et son cuir m’évoquait la tête d’un hippopotame, et une coupure de son de 30 secondes m’avait mis en état d’inquiétude. Je ne sais pas si vous connaissais le début du morceau, mais il y a une demi seconde de silence, puis un bruit qui évoque une mouche, des percussions tibétaines et ensuite le son d’une corne. Le silence m’a mis état de vigilance, le bruit de mouche en stress, proche de la panique, les percussions m’ont affolé, la corne a achevé ce calvaire en me faisant clairement paniquer. J’ai brutalement interpellé mon pote, en lui criant presque d’arrêter en lui disant quelque chose du genre : « Oh mais ça va pas, tu veux me faire bader ?! ».
Il m’a regardé interloqué et a coupé le son. On l’a ensuite remis, je m’en suis voulu par la suite pour cet accès de panique. Dans ma tête, j’étais dans la savane, je regardai un hippopotame (dont chacun sait la dangerosité), j’ai entendu les mouches, un bruit flippant, et enfin le barrissement d’une horde d’éléphant, le bruit des gnous dans « Le Roi Lion ». Bref, c’est psyché, ça va vite, et c’est dur à réfréner.
Plusieurs fois dans l’heure qui a suivi, j’ai redouté la puissance du trip. Je ne comprenais plus rien, je pensais à des milliards de choses, comme si ma tête prenait toute la pièce, et que je voyais défiler mes idées à la vitesse de la lumière, j’étais dans tous les paysages où m’emmenait la (psy)trance (Schpongle et Highlight Tribe). Je ne dialoguais pas intérieurement, c’était une symphonie, je me parlais de culpabilité (pour la semi-agression psychologique de mon co-trippeur) de rédemption, de la vie, de tant de choses. Je regardais A avec un air d’incompréhension, et son regard hagard me faisait penser que nous étions vraiment perdu.
Parfois, nous échangions quelques mots, mais je n’arrivais pas à faire la différence entre mon dialogue intérieur où je parlais parfois à mon pote, et les mots que je prononçais. De même, ses réponses se confondaient avec mes pensées. Par contre, les versions pensées et prononcées étaient parfaitement équivalentes. C’était le chaos mental, et le monde extérieur ne nous aidait pas : ondulations, couleurs, modifications, impression d’être dans un ailleurs mental.
Moment remarquable de confusion : je décide d’aller chercher de l’eau. Je le dit à A qui me regarde sans savoir si j’ai parlé ou non. A chaque instant où j’essaie de penser ma situation, de porter mon regard mental vers moi, j’ai l’impression de tomber dans une autre dimension, comme si la réalité était un millefeuille de dimensions et que chaque seconde je tombais dans la réalité suivante. Impossible de saisir mon passé immédiat ( donc ma pensée précédente) , je ne fait que changer de plan. Et A aussi, mais nous ne sommes jamais dans la même. D’où cette immense confusion.
Je me lève donc, je bouge vers la cuisine (salon et cuisine sont dans une seule et même pièce spacieuse), je tourne le robinet, je remplis la bouteille. A me demande ce que je fais, je me tourne vers lui. A cet instant j’ai l’impression (en fait non, je le vis psychologiquement) que je suis assis dans le canapé (1), que je regarde A poser la question, qu’en même temps je me regarde remplir la bouteille dans la cuisine (2), et qu’en même temps je regarde mon pote m’interroger depuis son canapé (3). BAM dans tes dents.
L'expérience d'être en 3 endroits en même temps, de se voir expérimenter cette réalité, d'être acteur et spectateur de ce phénomène, WAOUH

A un moment ( c’est l’indicateur le plus précis que je puisse fournir) , le colocataire de mon pote est arrivé. Il connaît nos expériences mais ne veut pas participer, toutes ces substances lui font peur. Il rentre, nous salue, va pisser.
Je regarde A : « Je rêve ou y’a bien P qui est arrivé ? »
- J’en sais rien, je crois.
Regards interloqués de gros psychonautes pris sur le fait par une personne sobre. Sensation très gênante que celle de retourner quelques instants en enfance ressentir la culpabilité face à une autorité « supérieure ».
A me demande : « Sans dec, y’a bien P ? »
Moi : - Je crois.
On échange quelques mots avec P. Il se pose dans un fauteuil et regarde des trucs sur son ordinateur. On est gêné, lui aussi il trouve la sensation bizarre. Nous sommes gênés qu’il nous voit dans cet état alors que nous savons qu’il désapprouve (légèrement), gênés d’être autant dévasté sur le plan mental. Surtout on sait qu’on va avoir du mal à interagir, donc on le prévient.
A un moment, P qui va ensuite à une soirée, se prépare des burgers. A et Moi nous levons pour le harceler et tenter de le convaincre de nous en faire un chacun, mais même nos propositions d’achat n’ont pas suffi !
Nous sommes morts de rire.
Nous décidons d’aller prendre l’air. La tâche s’annonce difficile. Je me penche pour mettre mes chaussures. Penché sur mes pompes en train de faire mes lacets, j’ai l’impression à chaque clignements d’œil que je vais me retrouver affalé dans le canapé en train de proposer l’idée d’aller dehors, et que je vais me pencher vers mes chaussures pour les mettre. En mode « What the fuck », quelque part dans la boucle entre la volonté d’agir et le geste, la frontière entre réalité et mental et très mince, on ne sait plus trop où nous sommes.
A est impressionné de la vitesse à laquelle je mets mes chaussures, il se lève, met sa veste. Je mets mes habits chauds (c’est l’hiver). Je décide d’aller à la chambre (qui se trouve en bas, au sous-sol). Je reste là comme un con. A me demande ce que je fais en habits d’hiver debout dans sa chambre dans le noir. Allez savoir !
Je le rejoins dans le salon. Il est en panoufle et veste d’hiver. Cette soirée n’a plus aucun sens. Il s’habille enfin (comme dans le monde réel !), nous sortons dans la cour. On profite du froid, on regarde la neige, on admire le couloir avec ses colonnes (comme dans un cloître). Puis nous constatons que nous avons oublié le briquet pour allumer les cigarettes. A décide d’aller le chercher. Je lui souhaite bonne chance et le prie de ne pas se perdre (dans son propre appart). Il rentre d’un pas hésitant, se concentre pour ne pas tripper sur l’intégralité de son environnement, et revient avec le briquet.
Nous allumons nos clopes. Je fais remarquer à A qu’une cigarette dure en gros 5 minutes, pour que nous constations la déformation du temps. Nous parlons de notre état, de cette puissance jamais ressentie.
Prendre l’air nous a fait du bien. Par la suite, je me rappelle que nous avons trippé complètement sur Schpongle qui nous a transporté très loin. Quand nous avons senti le moment venu, nous nous sommes allumé un petit pétard, qui nous a fait l’effet d’un petit lest et nous a ramené gentiment sur terre. Très agréables. Nous nous sommes finalement couché vers 1h40, soit un peu plus de 7 après la prise.
Une expérience impressionnante.