S
Styloplume
Guest
Salut les naunautes!
(Pff encore un TR super long)
Aujourd'hui c'était DXM, oulààààà.... assez méchant émotionellement, pour la dose. Décidé assez spontanément, ce matin, comme ça, et ce pour une (des) raison(s) plus ou moins précise(s).
Raison N°1: Je me suis rendu compte hier que j'ai un conflit latent avec un très bon pote. Ce gars et moi on a presque rien en commun (milieu social, famille, culture, religion, logement, type d'études...) hormis un détail très important qui nous relie (j'ai pas envie d'en parler ici). Il y a déjà eu des disputes et des réconciliations entre nous, mais je me suis rendu compte hier que je n'aime juste pas ce gars, en fait je ne le connais pas vraiment, enfin, prise de conscience douloureuse. J'ai passé un bon moment avec ma psy au téléphone, les choses sont claires: ce gars (appelons-le Lektor) et moi sommes dans une relation de co-dépendance et avont besoin l'un de l'autre pour se sentir exister, et c'est vraiment pas mature comme affaire. J'ai bien compris l'histroire et maintenant je suis carrément dans le doute: est-ce que j'essaye de me rapprocher de Lektor pour faire tomber la barrière, ou est-ce que je lâche complètement l'affaire? J'espère que le DXM me permettra de voir clair là-dedans.
Raison N°2: J'ai juste envie de retaper du DXM avant la rentrée, voir ce que le LSD a changé dans tout ça. J'ai rien à faire de la journée, je veux pas m'ennuyer. J'ai envie de me tester, de contrôler le trip, de le prendre en main, pour pas me laisser partir en vrille. (tu parles, jeune padawan arrogant!)
Hop, je me décide, je pars au centre-ville m'acheter du DXM, il est 10h15 le matin (oui, j'ai des trucs à faire le soir, de toutes façons j'aime pas les descentes la nuit). Dans mon sac, une bouteille d'eau, un cahier+stylo (pas plume...), et mon casque+lecteur mp3, toujours la même chose, surtout Astral Projection, Lost Buddha et Massive Attack.
J'hésite beaucoup en cours de route, je me dis que c'est tendu, je dois être à la maison avec papa-maman dès 18h, je suis pas sûr d'être redescendu, j'ai pas envie qu'ils comprennent ce que j'ai fait. De plus j'ai menti à mon père: "je pars en ville avec des potes, je suis rentré à 18 heures et je mange pas à la maison ce midi." Pendant le trip ce mensonge me fera flipper. Voilà pour la préparation pas génial, ça fait un set&setting perfectible.
Ah, oui, je passe à la pharmacie pour du dxm, ils avaient pas en comprimés.
Alors j'ai demandé en sirop, et ils avaient du T.u.s avec ou sans sucre. Sans sucre, c'est avec maltitol.
Je me suis expliqué avec la pharmacienne, je lui ai dit que je suis allergique, etc, mais c'est du dextrométhorphane que je voudrais, oui...
Alors elle m'a dit: " ah, vous voulez du dextro, sans maltitol, c'est ça?"
- Ben, oui, madame, parfait...
C'est quand même génial d'être honnête. Merci Quetzal pour le conseil.
Vu que j'ai noté plein de truc dans le cahier c'est pratique, j'ai qu'à recopier.
Là-dessus je commence à me raconter ce qui va et ce qui va pas avec Lektor. Rapidement mes pensées passent à ma conso de DXM, et je me dit que si ça se passe mal je me dirai après "Le DXM c'est fini maintenant"
TU PARLES, à chaque fois je dis ça et j'en reprends un jour ou l'autre. Alors, là je me dit:
"Ca peut mal se passer, mais je me dirai pas de plus recommencer, je me dirai de MIEUX recommencer si il le faut" Ca revient au même, parceque mes trips au dxm ont tous été organisés à l'arrache et ont tous été perfectibles.
Je me promène le long de la rivière du coin, un endroit super chouette, une longue promenade sur laquelle je croise quelques promeneurs. Ca monte lentement. Je m'écoute beaucoup, je parle et je réponds à mes envies.
Exemple, mon enfant intérieur (je suis toujours dans cette dialectique) veut sortir de la route et monter dans les bois escarpés, je dit OK et j'y vais.
Je monte, me pose un peu, laisse la molécule monter.
Je suis dans la forêt au bord de la rivière, assis en tailleur à même le sol, complètement seul, personne ne passe dans cette zone trop pentue, j'ai du passer une barrière en mode warrior.
Je cogite beaucoup sur Lektor, et sur mes besoins en affection, sur notre conflit, sur la co-dépendance... Putaing maintenant que j'y repense le DXM c'est un vrai mindfuck, j'étais dans la clarté (encore...), mais un état vraiment différent, plus les mêmes schémas de pensées... Pas vraiment psychédélique, plus la plongée dans un autre monde, assez différent, les sentiments atténués, mes concepts ordinaires n'étaient plus valides.
J'ai préparé des questions, d'ailleurs je suis en train de cogiter avec des bonnes vibrations en pensant à Dieu, et à ce qu'il nous dit. En effet, Dieu nous parle, et il y a pas longtemps j'ai trouvé ce qu'il nous dit. Dieu nous dit "oui", et tout simplement seulement "oui". Les croyants me comprendront. Donc je décide d'écouter un peu Dieu pour voir à quoi il dit oui.
Je me pose pour "méditer", j'entends, rester assis les yeux fermés et écouter mes pensées circuler.
Déjà, pas vraiment de rapport entre la question et la réponse.
Interprétation: Mon conflit avec Lektor était latent (je dormais comme le vieux vampire) et c'est mon enfant intérieur (la jeune vampire) qui me réveille et me met au courant du conflit. Je me retrouve débordé avec ce mic-mac qui s'affiche d'un seul coup. Mon adulte non-aimant décider de tuer Lektor, mais mon enfant intérieur préfère tuer mon adulte violent, elle veut que je sois pacifique.
Moralité: Pour le bien de tout le monde je ne vais pas tuer Lektor.
(pff, je vous jure, c'est tiré par les cheveux, on croirait du Freud)
Au-dessus de ma tête le temps est changeant, nuageux avec quelques éclaircies sur la moitié nord-ouest, il y aura quelques pluies éparpillées sur tout le litoral atlantique....
Dans le même film (Underworld toujours), la jeune vampire (enfin, elle a 400 ans...) se retrouve copine avec l'élu, le type hybride lycan/vampire, chargé de rétablir l'équilibre dans la force ou un truc comme ça. Au début du film ce bonhomme est un gentil gars normal comme vous et moi, et il doit en chier grave et se transformer en loup-garou en se décollant la plèvre, bref c'est terrible.
Explication de l'explication de la réponse: L'adulte qui sera responsable de mon enfant intérieur doit d'abord se transformer et soufrir pour être un bon adulte mûr et capable d'aimer mon enfant intérieur.
Je connais des psys qui seraient contents de lire ça. En attendant ça me donne pas ma réponse.
A ce moment j'en chie, les choses sont très claires, juste je suis tout seul à devoir décider si je suis assez fort pour pouvoir me réconcilier avec mon pote. Déjà j'ai tous mes trucs, la fac, le logement, le boulot, tout, je fait ça bien, et maintenant il faut que je sache moi-même définir ma force et ma matûrité?
J'en chiale, mon visage se crispe, ça me fait mal.
Eeeeeeeeehhhh voilà SUPERMAN qui vient me sauver!
Styloplume adulte, le héros de mon trip au LSD, celui qui décide de tout, il est là, il vient me sauver!
D'un coup j'arrête de pleurnicher, je pose mes mains sur mes cuisses, mon visage devient sérieux, ma tristesse fond. (putain je devient bipolaire ou quoi, on dirait Golum).
Le cahier dans lequel je note les trucs m'a servi quand j'avais 15 ans, c'est un inventaire, un de ses cahiers avec les lettres de l'alphabet dans la marge, pour noter des noms ou des définitions ou des trucs comme ça. En Science Economiques et Sociales, on avait vu la définition du mot Besoin.
J'en profite pour noter en dessous:
Là dessus je décide de triper de façon plus classique en me baladant avec mes yeux écarquillés dans le bois. Je suis tout seul, je fait ce que je veux, je câline les arbres, je fait la danse de l'arbre (les bras bien écartés qui bougent peu mais en rythme), je découvre le monde, c'est ouf, vous vous rendez compte, il y a des feuilles sur les arbres! Incroyabe.
Bon qu'est-ce que je note après?
Je me justifie, voilà ce que j'appelle une musique effrayante sous DXM:
Astral Projection ça passe mieux.
Ah, oui, ça il faut le dire, la musique sous dex commence à me faire un effet psychédélique que je lui connaissait pas avant. C'est sans doute le LSD qui m'a appris ça, et ben le DXM c'est pas pareil, mais ça va dans le même sens, j'ai compris deux trois trucs.
Tout ça indique que j'ai vraiment bien géré ce moment du trip, on est en plein dans le pic là, j'ai pris toutes les décisions, j'ai écouté mon coeur et je suis tombé sur les réponses que je connaissais déjà, mais bon ça fait du bien. L'histoire du masochisme c'est un débat que j'ai depuis que j'ai relu "l'Art d'Aimer" d'Erich Fromm qui explique que se soumettre à quelqu'un ou à quelque chose permet de s'échaper de la sollitude. Or c'est ce qui se passe quand on mange des trips et qu'on danse sur de la psytrance. Ca fait du bien mais c'est pas l'indépendance, c'est pas mature. Donc j'ai pas mal cogité là-dessus et j'ai pas hésité pendant tout le trip à m'enlever la musique des oreilles pour parler dès que je commencais à m'ennuyer ou à partir en bad.
Je suis en train de me balader dans les bois ensoleillés, la drogue pousse au max, je m'assied dans un coin de soleil et décide de psychonauter à fond. "Tournons nos pensées vers nous-mêmes" Pff je devient mégalo...
Donc je me met ma psytrance préférée sur les oreilles et ça commence à partir, loin, ohhhhlà, ça part loin, à un moment j'ouvre les yeux et je me dit WTF! C'est vraiment costaud ce produit quand on le laisse faire!
Effectivement la musique prends beauuucoup de place, elle est ralentie par le DXM, c'est pas vraiment du dolby mais le surround est là, les instruments se détachent les uns des autres, je ne les voie pas mais ils sont bien là.
Comme vous voyez j'ai eu pendant un instant le flash, le OUI de Dieu, comme je l'appelle, et j'ai vu que c'est possible d'atteindre la paix avec Lektor, et j'ai vu aussi que j'allai en chier pour l'atteindre. Donc rien de bien nouveau, mais bon le OUI de Dieu c'est toujours oui, ça change pas, alors est-ce vraiment la peine de prendre de la drogue pour l'entendre à tout prix?
(WTF je suis en descente de DXM quand j'écris ça et j'ai l'impression que les lignes de l'écran se poussent vers le haut...).
(haha ça décrédibilise tout hein?)
(notez je prends tout ça à la légère)
(mais qu'est-ce qu'il m'arrive je devient cynique ou quoi?)
(notez, vous me prendrez pour un dingue, mais tous ces trucs là, l'enfant intérieur et le OUI de Dieu, j'y crois VRAIMENT! si si je vous jure!)
Bon bon bon, pendant ce temps je tripe sévère:
Là je me suis vraiment effacé au profit du processus DXM, c'était vraiment impressionnant pour cette dose (375 mg seulement), je pense avoir eu des effets dissos dignes du plateau 3. Mouais, enfin sans le moindre visuel yeux fermés. Mais bien dissocié quoi, avec la musique qui devient monstrueuse et tout, you're entering a new world et ainsi de suite. Je pensais pas que c'était possible au DXM, tient.
Je lui dit avec assurance: je vais guider le trip, fait-moi confiance. Le gosse n'est qu'a moitié convaincu. A un moment j'ai un flash, je me rends compte que je peux me faire confiance à moi-même, mais je trouve ça dur de faire confiance à un type qui me donne du DXM sans me prévenir à l'avance et qui veut m'emmener me balader au bord de la rivière, mais alors pas trop longtemps, il faut rentrer à la maison après.
Ceci dit à chaque trip je me rends compte que je me fait de plus en plus confiance à moi et aux autres.
Donc je suis parti pour me lever de mon siège de méditation sur lequel j'était bien tranquille (pendant tout le trip j'étais mieux assis qu'en marchant) et voilà que l'enfant dit:
Je vous jure j'ai eu l'impression de traverser l'enfer en passant au travers de ces ronces et barbelés et tout. Les pensées sont devenues noires, noires...
Alors je fait comme il dit. Ceci dit, je suis moins bien à marcher que posé en tailleur sous un arbre comme tout à l'heure. Je suis pris de questions, quel temps fait-il, où vais-je, dans quel état j'ère? Quand j'était posé il pouvait pleuvoir un peu, ça me gênait pas, j'était beaucoup plus zen et pouvait me concentrer sur moi et sur Dieu (toujours lui...).
Le reste du trip est beaucoup moins agréables, bourré d'indécision et je ne fais plus confiance à l'adulte.
Mouais, en fait je suis en train de ruminer des pensées...
Tient, un paragraphe en allemand!
Et la suite en bon français (moins les fautes d'orthographe dues - mais si - au DXM):
Note: tout le reste du trip était vraiment déprimé, je soupconne un phénomène pharmacologique, parceque là à 18 heures mon humeur est remontée à mesure que la descente progressait. Je suis en train de passer dans l'euphorie post-DXM, ce qui se produit chez moi le lendemain, normalement.
(Mouais, je trouve ça un peu limite moi)
Là je cogite et je tourne en rond, faut avouer. La suite est assez dantesque.
A ce moment je déprime sec donc, mais je n'ai certainement pas perdu mes valeurs. Je vais faire une tentative pour en sortir.
A ce moment je veux sortir du trip avant l'heure. Je décide de rester sous un arbre au bord de l'eau, je me pose, et je chante le Om, l'eau coule, je suis posé, ça me calme. Putain je m'en rends compte juste maintenant juste que je déprimais chaque fois que je marchais, et que juste me poser c'est la solution. Pas sur un banc, mais dans la nature, sous un arbre, c'est nickel.
Je veux détailler ce moment.
Je chantais le Om, en tailleur face à la rivière, et mes pensées noires étaient comme occultées, elles avaient cessé. L'energie mise dans le chant était autant d'energie échangée avec la nature et qui n'allait pas nourir le serpent qui se mord la queue.
Une sorte d'île au milieu de l'angoisse, c'est de la paix. Elle ne vient pas de moi, cette paix, elle vient de l'univers entier et ainsi de suite, et du coup je ne voulais pas y rester. Ce trip c'était vraiment du "Ni DXM ni maître", la tentative d'émancipation qui finit en eau de boudin.
Je rentre chez moi mais je suis vraiment dans le gros méchant flou.
Et voilà je tombe dans l'humeur post-DXM, à savoir une gentille euphorie un peu niaise mais contente de vivre. Je suis sûr que c'est pharmacologique, c'est le contre-coup de la dépression de tout à l'heure.
A chaque trip que je fais au DXM, je me dit: plus jamais! J'en ai marre de me perdre dans les sous-sols cosmisque de ma psyché, dans la grosse méchante récursivité des limbes, je ne sais quoi.
C'est ça, c'est le je ne sais quoi qui me perd.
Même quand je tente de construire le trip, de le préparer, même quand je suis bien dans ma tête, il y a toujours un petit machin de détail qui devient IMMENSE et me bouffe la vie.
En fait depuis que j'ai maté Shutter Island à la sauce DXM, j'ai PEUR de cette substance et je suis dans une relation de conflit avec elle (niark niark, j'ai de bonne raison, le DXM et moi c'est une longue histoire de sales coups durs).
En comparaison, je fais une confiance aveugle au LSD (il s'y prête plus aussi je trouve).
Donc je passe mon temps à redécouvrir cette substance, ou plutôt cette substance continue à me détruire et à me perdre à chaque fois, je m'y casse les dents, mais je crois que j'ai pris goût à ce combat, d'ailleurs je m'en débrouille chaque fois mieux depuis que je suis passé dans l'optique "contrôler le DXM", d'ailleurs ce soir je me sens plus fort. Ben, je relis le TR et je me rends compte que j'ai vraiment pas mal géré la première moitié, jusqu'aux moment où je suis parti marcher, là j'ai vrillé. Mais avant je gérais pas mal.
Je sens que ça m'a apporté quelque chose de me confronter à mes propres peurs de façon brutale comme ça, ça fait des trips masos mais j'en sort grandi. Par ailleurs, dans ma campagne DXM, qui sais si je ne vais pas un jour me réconcilier avec, en préparant un trip à l'avance avec un sitter prêt à TOUT et ainsi de suite? Haha, on peut prévoir ça pour dans longtemps, ça me presse pas.
Tient, et puis je me dit qu'en potentialisation au LSD ça peut être dantesque, oui, avec un sitter alors, je veux pas prendre de risque.
Et puis le trip n'est pas inutile du tout, j'ai eu les réponses que je méritais pour Lektor, j'y vois plus clair maintenant, c'est comme à chaque fois avec les substances: elles ne disent rien de nouveau, que du très logique, mais elles nous le martèlent si fort dans le crâne qu'on est moins sûr de l'oublier.
En l'occurence: c'est moi qui décide si je peux aimer les autres, car c'est moi qui décide de m'aimer moi-même. Et ça c'est pas gagné, mais je progresse, je progresse... je m'en rends compte que je progresse, c'est ça l'espoir. Ce trip était vide d'espoir (comme tous mes trips au dex depuis un an), mais après-coup je sais que j'ai gagné quelque chose!
Et puis, la musique je commence à m'en méfier sainement. La psytrance c'est trop puissant pour faire joujou avec sous prods et n'importe comment. 'Fin, avis perso, c'est moi qui me suis obstiné à "guider mon trip au DXM", haha! Jeune pourceau, ta témérité n'a d'égale que ta confusion mentale après que le DXM t'aura passé au rouleau trubocompresseur de radis écervelé que Gandhi n'a plus un rond!
Heu, oui, oui, pardon, je le recommencerai plus... (cause toujours, hin hin)
EDIT: 24 heures après la fin du trip mon cerveau bouillonne comme pas possible de tellement de trucs vécu aujourd'hui et à vivre encore... Quatre jours avant la rentrée à la fac (et deux jours avant le déménagement) c'est peut-être pas la meilleure idée de se prendre un trip introspectif au DXM... surtout si il a rien a voir avec la fac. Enfin je vais bien, je vais pas me plaindre. Juste c'est ouf comme ça va vite.
(Pff encore un TR super long)
Aujourd'hui c'était DXM, oulààààà.... assez méchant émotionellement, pour la dose. Décidé assez spontanément, ce matin, comme ça, et ce pour une (des) raison(s) plus ou moins précise(s).
Raison N°1: Je me suis rendu compte hier que j'ai un conflit latent avec un très bon pote. Ce gars et moi on a presque rien en commun (milieu social, famille, culture, religion, logement, type d'études...) hormis un détail très important qui nous relie (j'ai pas envie d'en parler ici). Il y a déjà eu des disputes et des réconciliations entre nous, mais je me suis rendu compte hier que je n'aime juste pas ce gars, en fait je ne le connais pas vraiment, enfin, prise de conscience douloureuse. J'ai passé un bon moment avec ma psy au téléphone, les choses sont claires: ce gars (appelons-le Lektor) et moi sommes dans une relation de co-dépendance et avont besoin l'un de l'autre pour se sentir exister, et c'est vraiment pas mature comme affaire. J'ai bien compris l'histroire et maintenant je suis carrément dans le doute: est-ce que j'essaye de me rapprocher de Lektor pour faire tomber la barrière, ou est-ce que je lâche complètement l'affaire? J'espère que le DXM me permettra de voir clair là-dedans.
Raison N°2: J'ai juste envie de retaper du DXM avant la rentrée, voir ce que le LSD a changé dans tout ça. J'ai rien à faire de la journée, je veux pas m'ennuyer. J'ai envie de me tester, de contrôler le trip, de le prendre en main, pour pas me laisser partir en vrille. (tu parles, jeune padawan arrogant!)
Hop, je me décide, je pars au centre-ville m'acheter du DXM, il est 10h15 le matin (oui, j'ai des trucs à faire le soir, de toutes façons j'aime pas les descentes la nuit). Dans mon sac, une bouteille d'eau, un cahier+stylo (pas plume...), et mon casque+lecteur mp3, toujours la même chose, surtout Astral Projection, Lost Buddha et Massive Attack.
J'hésite beaucoup en cours de route, je me dis que c'est tendu, je dois être à la maison avec papa-maman dès 18h, je suis pas sûr d'être redescendu, j'ai pas envie qu'ils comprennent ce que j'ai fait. De plus j'ai menti à mon père: "je pars en ville avec des potes, je suis rentré à 18 heures et je mange pas à la maison ce midi." Pendant le trip ce mensonge me fera flipper. Voilà pour la préparation pas génial, ça fait un set&setting perfectible.
Ah, oui, je passe à la pharmacie pour du dxm, ils avaient pas en comprimés.
Alors j'ai demandé en sirop, et ils avaient du T.u.s avec ou sans sucre. Sans sucre, c'est avec maltitol.
Je me suis expliqué avec la pharmacienne, je lui ai dit que je suis allergique, etc, mais c'est du dextrométhorphane que je voudrais, oui...
Alors elle m'a dit: " ah, vous voulez du dextro, sans maltitol, c'est ça?"
- Ben, oui, madame, parfait...
C'est quand même génial d'être honnête. Merci Quetzal pour le conseil.
Vu que j'ai noté plein de truc dans le cahier c'est pratique, j'ai qu'à recopier.
Lektor et moi sommes co-dépendants et cherchons dans l'autre la confirmation dont nous avons besoin.
Que faire? Prendre mes distances? Aller vers lui encore?
La question: suis-je capable d'aimer Lektor?
Que lui demander pour le comprendre?
10h30 c'est fait. 375 mg de DXM en sirop.
On va pas triper n'importe comment.
PAS DE MUSIQUE avant d'en avoir besoin. On va discuter. Je vais pas me laisser sombrer, je vais tenir.
Résumons la situation, ou plutôt, racontons-là. À l'oral.
Là-dessus je commence à me raconter ce qui va et ce qui va pas avec Lektor. Rapidement mes pensées passent à ma conso de DXM, et je me dit que si ça se passe mal je me dirai après "Le DXM c'est fini maintenant"
TU PARLES, à chaque fois je dis ça et j'en reprends un jour ou l'autre. Alors, là je me dit:
"Ca peut mal se passer, mais je me dirai pas de plus recommencer, je me dirai de MIEUX recommencer si il le faut" Ca revient au même, parceque mes trips au dxm ont tous été organisés à l'arrache et ont tous été perfectibles.
Je me promène le long de la rivière du coin, un endroit super chouette, une longue promenade sur laquelle je croise quelques promeneurs. Ca monte lentement. Je m'écoute beaucoup, je parle et je réponds à mes envies.
Exemple, mon enfant intérieur (je suis toujours dans cette dialectique) veut sortir de la route et monter dans les bois escarpés, je dit OK et j'y vais.
Je monte, me pose un peu, laisse la molécule monter.
11:20 Le soleil décide un peu trop de mon humeur.
Reçu un SMS de Larry, lui ai envoyé une réponse. On est à un niveau très clair et très honnête.
Mais on fait pas ensemble ce que j'ai entrepris avec Lektor.
J'aimerai avoir un tel niveau de confiance avec Lektor. J'aimerai savoir, qu'il me dise qu'il a besoin de moi, plutôt que de m'envoyer des reproches masqués.
Je voudrais savoir ce dont il a besoin, quelles sont ses peurs et quelles sont ses attentes intimes les plus profondes. J'aimerai qu'il me demande les choses. (NON Lektor et moi ne sommes ni homo ni en couple. J'ai ce vocabulaire bisounours avec tout le monde).
Lektor n'aime pas demander, pour lui ça revient à réclamer.
Comment l'amener à s'exprimer?
Et: comment me faire respecter de lui?
J'ai l'impression que c'est à moi de faire le premier pas. Ai-je bon?
Je suis dans la forêt au bord de la rivière, assis en tailleur à même le sol, complètement seul, personne ne passe dans cette zone trop pentue, j'ai du passer une barrière en mode warrior.
Je cogite beaucoup sur Lektor, et sur mes besoins en affection, sur notre conflit, sur la co-dépendance... Putaing maintenant que j'y repense le DXM c'est un vrai mindfuck, j'étais dans la clarté (encore...), mais un état vraiment différent, plus les mêmes schémas de pensées... Pas vraiment psychédélique, plus la plongée dans un autre monde, assez différent, les sentiments atténués, mes concepts ordinaires n'étaient plus valides.
J'ai préparé des questions, d'ailleurs je suis en train de cogiter avec des bonnes vibrations en pensant à Dieu, et à ce qu'il nous dit. En effet, Dieu nous parle, et il y a pas longtemps j'ai trouvé ce qu'il nous dit. Dieu nous dit "oui", et tout simplement seulement "oui". Les croyants me comprendront. Donc je décide d'écouter un peu Dieu pour voir à quoi il dit oui.
Je me pose pour "méditer", j'entends, rester assis les yeux fermés et écouter mes pensées circuler.
Question: Quelle forme a le oui de Dieu? Oui à quoi?
Réponse: Les images du film Underworld (vampires vs. lycans) me reviennent en mémoire. Le vieux vampire est réveillé de son sommeil par la jeune vampire. Il se retrouve avec une guerre contre les lycans sur les bras (ça lui donne beaucoup à cogiter au moment de se réveiller). A la guerre il tue un loup-garou d'une seule main, et il se fait zigouiller après par la jeune vampire, c'est un méchant en fait.
Déjà, pas vraiment de rapport entre la question et la réponse.
Interprétation: Mon conflit avec Lektor était latent (je dormais comme le vieux vampire) et c'est mon enfant intérieur (la jeune vampire) qui me réveille et me met au courant du conflit. Je me retrouve débordé avec ce mic-mac qui s'affiche d'un seul coup. Mon adulte non-aimant décider de tuer Lektor, mais mon enfant intérieur préfère tuer mon adulte violent, elle veut que je sois pacifique.
Moralité: Pour le bien de tout le monde je ne vais pas tuer Lektor.
(pff, je vous jure, c'est tiré par les cheveux, on croirait du Freud)
Au-dessus de ma tête le temps est changeant, nuageux avec quelques éclaircies sur la moitié nord-ouest, il y aura quelques pluies éparpillées sur tout le litoral atlantique....
Explication de la réponse: Rhaaa putain j'étais tripé sévère!Question: Pluie ou soleil en moi?
Explication de la question: Dois-je me recueillir dans la sollitude ou laisser jaillir mes rayons d'amour?
Réponse: Un bon compagnon pour l'enfant intérieur est le bon loup-garou qui a souffert pour se transformer.

Explication de l'explication de la réponse: L'adulte qui sera responsable de mon enfant intérieur doit d'abord se transformer et soufrir pour être un bon adulte mûr et capable d'aimer mon enfant intérieur.
Je connais des psys qui seraient contents de lire ça. En attendant ça me donne pas ma réponse.
Question: Suis-je déjà assez mur?
Réponse: TERRIBLE! Moi seul peut répondre.
Dieu! C'est trop dur! Est-ce que j'y arrive? J'ai mal, putain, j'ai mal d'avoir mal.
Trop de responsabilité
A ce moment j'en chie, les choses sont très claires, juste je suis tout seul à devoir décider si je suis assez fort pour pouvoir me réconcilier avec mon pote. Déjà j'ai tous mes trucs, la fac, le logement, le boulot, tout, je fait ça bien, et maintenant il faut que je sache moi-même définir ma force et ma matûrité?
J'en chiale, mon visage se crispe, ça me fait mal.
Eeeeeeeeehhhh voilà SUPERMAN qui vient me sauver!
Styloplume adulte, le héros de mon trip au LSD, celui qui décide de tout, il est là, il vient me sauver!
D'un coup j'arrête de pleurnicher, je pose mes mains sur mes cuisses, mon visage devient sérieux, ma tristesse fond. (putain je devient bipolaire ou quoi, on dirait Golum).
Styloplume, laisse-moi décider. C'est moi qui t'ai amené jusque là en t'écoutant, je t'ai pris par la main sur ton chemin, c'est le tient. C'est moi qui suis le penseur c'est moi l'adulte et le responsable de nos actes.
C'est moi qui décide d'avoir la force de t'emmener quelque part ou non.
L'enfant: Je suis heureux que tu sois là pour moi et que tu m'aie ammené aussi loin. Emmène-moi plus loin encore.
L'adulte: Alors est-ce que tu veux la paix avec Lektor?
L'enfant: Je veux que Lektor et moi soyons en paix. L'entendre le comprendre l'aimer comme il est. Savoir Lektor. Vivre Lektor
L'adulte: D'accord. Je ne le laisserai pas te faire du mal. On va lui parler et se faire respecter ou on ne lui parlera pas du tout. C'est à moi de savoir comment parler avec Lektor.
Le cahier dans lequel je note les trucs m'a servi quand j'avais 15 ans, c'est un inventaire, un de ses cahiers avec les lettres de l'alphabet dans la marge, pour noter des noms ou des définitions ou des trucs comme ça. En Science Economiques et Sociales, on avait vu la définition du mot Besoin.
Besoin: Manque ressenti par l'homme accompagné du désir ou de la necessité de le faire disparaître. Il y a des besoins primaires, nécessaires à la survie, et les besoins secondaires, non vitaux, et qui varient selon les sociétés.
J'en profite pour noter en dessous:
Quels sont les besoins qui doivent disparaître chez Lektor?
Là dessus je décide de triper de façon plus classique en me baladant avec mes yeux écarquillés dans le bois. Je suis tout seul, je fait ce que je veux, je câline les arbres, je fait la danse de l'arbre (les bras bien écartés qui bougent peu mais en rythme), je découvre le monde, c'est ouf, vous vous rendez compte, il y a des feuilles sur les arbres! Incroyabe.
Bon qu'est-ce que je note après?
13h30 Pas de réponse. J'ai emmené l'enfant dans la danse et nous avont dialogué pour le sortir de la peur (musique effrayante)
Je me justifie, voilà ce que j'appelle une musique effrayante sous DXM:
Trois heures depuis la prise, je suis dans le pic. Le soleil brille et me réconforte. Je n'ai plus d'eau, plus de vomissements (je vous l'ai pas dit, j'ai vomi), plus de maux de tête. La musique passe mieux qu'avant.
Ah, oui, ça il faut le dire, la musique sous dex commence à me faire un effet psychédélique que je lui connaissait pas avant. C'est sans doute le LSD qui m'a appris ça, et ben le DXM c'est pas pareil, mais ça va dans le même sens, j'ai compris deux trois trucs.
Je suis plus important que Lektor.
D'abord penser à moi avant de l'aimer lui.
Je me sens très bien, en paix.
Après avoir douté (masochisme), j'ai décidé de faire confiance à la musique et de lui confier le rôle de la transcendance.
Tournons nos pensées vers nous-même
Tout ça indique que j'ai vraiment bien géré ce moment du trip, on est en plein dans le pic là, j'ai pris toutes les décisions, j'ai écouté mon coeur et je suis tombé sur les réponses que je connaissais déjà, mais bon ça fait du bien. L'histoire du masochisme c'est un débat que j'ai depuis que j'ai relu "l'Art d'Aimer" d'Erich Fromm qui explique que se soumettre à quelqu'un ou à quelque chose permet de s'échaper de la sollitude. Or c'est ce qui se passe quand on mange des trips et qu'on danse sur de la psytrance. Ca fait du bien mais c'est pas l'indépendance, c'est pas mature. Donc j'ai pas mal cogité là-dessus et j'ai pas hésité pendant tout le trip à m'enlever la musique des oreilles pour parler dès que je commencais à m'ennuyer ou à partir en bad.
Je suis en train de me balader dans les bois ensoleillés, la drogue pousse au max, je m'assied dans un coin de soleil et décide de psychonauter à fond. "Tournons nos pensées vers nous-mêmes" Pff je devient mégalo...
Donc je me met ma psytrance préférée sur les oreilles et ça commence à partir, loin, ohhhhlà, ça part loin, à un moment j'ouvre les yeux et je me dit WTF! C'est vraiment costaud ce produit quand on le laisse faire!
Les pensées commencent à couler très psychédélique. Je suis un gars costaud, pour avoir vécu tout ça, le LSD et ainsi de suite. Les pensées sont de l'eau et la musique prends de plus en plus de place.
Effectivement la musique prends beauuucoup de place, elle est ralentie par le DXM, c'est pas vraiment du dolby mais le surround est là, les instruments se détachent les uns des autres, je ne les voie pas mais ils sont bien là.
Lektor: OUI je suis capable c'est possible ma foi en décide
et comment? c'est peut-être moi seul qui doit répondre. Écoutons.
Comme vous voyez j'ai eu pendant un instant le flash, le OUI de Dieu, comme je l'appelle, et j'ai vu que c'est possible d'atteindre la paix avec Lektor, et j'ai vu aussi que j'allai en chier pour l'atteindre. Donc rien de bien nouveau, mais bon le OUI de Dieu c'est toujours oui, ça change pas, alors est-ce vraiment la peine de prendre de la drogue pour l'entendre à tout prix?
(WTF je suis en descente de DXM quand j'écris ça et j'ai l'impression que les lignes de l'écran se poussent vers le haut...).
(haha ça décrédibilise tout hein?)
(notez je prends tout ça à la légère)
(mais qu'est-ce qu'il m'arrive je devient cynique ou quoi?)
(notez, vous me prendrez pour un dingue, mais tous ces trucs là, l'enfant intérieur et le OUI de Dieu, j'y crois VRAIMENT! si si je vous jure!)
Bon bon bon, pendant ce temps je tripe sévère:
Rien du tout sur Lektor.
Astral Projection: Visions of Nasca.
Je pars loin, très loin, perd les repères spaciaux et parvient à me laisser envahir et retourner par la musique. J'ai compris que le DXM est psychédélique, il me fait rentrer dans les portes que le LSD a ouvertes. Il ne m'emmène nulle part, je suis juste dissocié, l'intérêt est limité. Mais j'ai l'impression de redécouvrir la molécule.
Là je me suis vraiment effacé au profit du processus DXM, c'était vraiment impressionnant pour cette dose (375 mg seulement), je pense avoir eu des effets dissos dignes du plateau 3. Mouais, enfin sans le moindre visuel yeux fermés. Mais bien dissocié quoi, avec la musique qui devient monstrueuse et tout, you're entering a new world et ainsi de suite. Je pensais pas que c'était possible au DXM, tient.
14h09 Je ressort de la musqiue qui m'a bien perché et je reprends le trip en main, je cause avec l'enfant intérieur, j'obtient sa confiance.
Je lui dit avec assurance: je vais guider le trip, fait-moi confiance. Le gosse n'est qu'a moitié convaincu. A un moment j'ai un flash, je me rends compte que je peux me faire confiance à moi-même, mais je trouve ça dur de faire confiance à un type qui me donne du DXM sans me prévenir à l'avance et qui veut m'emmener me balader au bord de la rivière, mais alors pas trop longtemps, il faut rentrer à la maison après.
Ceci dit à chaque trip je me rends compte que je me fait de plus en plus confiance à moi et aux autres.
Dorénavant, je saurai que c'est soit moi soit la musique qui guide le trip. Laisser le commandement à la musique devra être une décision réfléchie.
Du coup la musique ne m'a rien appris sur Lektor. Je décide, en accord avec l'enfant, de méditer là-dessus sans musique. L'enfant est confiant, je me sens bien, d'ailleurs le soleil est là. Go.
La méditation ne m'apprends rien sur Lektor, je n'entends que l'enfant intérieur qui a peur.
Mon rôle est donc d'aimer l'enfant intérieur. Oui, je vais faire bonne figure devant papa-maman, préparer mon déménagement, les papiers, ainsi de suite.
Je suis encore sous l'effet du DXM, mais je pourrais rentrer direct à la maison (tu parles, ouais, défonçé comme j'étais...). Bien sûr je vais encore me promener (j'aime mieux ça).
Donc je suis parti pour me lever de mon siège de méditation sur lequel j'était bien tranquille (pendant tout le trip j'étais mieux assis qu'en marchant) et voilà que l'enfant dit:
j'ai peur parceque je sais pas ce qu'on fait.
- Ben, qu'est-ce que tu veux faire?
- Je veux parler avec Dieu!
(Rires)
- Ben, vas-y! Je vais mettre les choses en ordre.
L'enfant a prié: Dieu, aide-moi à aime Lektor.
Je suis redescendu pour marcher, le chemin était difficile et dangereux, les pensées se sont mises à tourner autour des ces écolières afghannes immolées par le feu par des talibans, dont m'avait parlé un réfugié afghan à Calais. Les propos du migrant de Calais viennent dans l'heure sombre où je traverse l'enfer.
Je vous jure j'ai eu l'impression de traverser l'enfer en passant au travers de ces ronces et barbelés et tout. Les pensées sont devenues noires, noires...
14h30 Me voilà sur la route à nouveau en sécurité. J'ai besoin d'eau maintenant mais ça va.
Je suis safe.
à l'enfant: T'as prié, je t'ai amené en sécurité, et maintenant, tu veux quoi?
enfant: marcher en écoutant de la musique calme, me poser.
Alors je fait comme il dit. Ceci dit, je suis moins bien à marcher que posé en tailleur sous un arbre comme tout à l'heure. Je suis pris de questions, quel temps fait-il, où vais-je, dans quel état j'ère? Quand j'était posé il pouvait pleuvoir un peu, ça me gênait pas, j'était beaucoup plus zen et pouvait me concentrer sur moi et sur Dieu (toujours lui...).
Le reste du trip est beaucoup moins agréables, bourré d'indécision et je ne fais plus confiance à l'adulte.
15h26 Le soleil revient! Shemesh shalom!
Je suis toujours pas mal tripé. On vient de traverser un champ de mais avec Monster Magnet dans les oreilles -violent.
Boris Blenn - Electrogarden. Ca me pose plus. Je suis sur un banc au bord de l'eau, je suis bien, j'ai juste faim.
Mouais, en fait je suis en train de ruminer des pensées...
Tient, un paragraphe en allemand!
Si la peur vient, elle construit un cercle vicieux sur du sable. On peut sortir du cercle vicieux. Je le peux.
Et la suite en bon français (moins les fautes d'orthographe dues - mais si - au DXM):
Je peux écoute la musique sous DXM comme le LSD me l'a appris. Boah, je suis perché là, assez oui. Je vais écouter la zique.
Pas de joie là-dedans.
Note: tout le reste du trip était vraiment déprimé, je soupconne un phénomène pharmacologique, parceque là à 18 heures mon humeur est remontée à mesure que la descente progressait. Je suis en train de passer dans l'euphorie post-DXM, ce qui se produit chez moi le lendemain, normalement.
L'adulte me rassure, mais le fait de triper en sachant que dans deux heures je suis à la maison perturbe la confiance que j'ai dans l'adulte. Ce set&setting pas optimal se ressent sur le trip. J'ai voulu des moments calmes et d'autres intenses, je les ai eus dans la forêt. Maintenant le dex pousse toujours, même s'il descend lentement, et je sens que les aspects inquiétants du set&setting viennent perturber l'instant présent. J'admet qu'il y a mieux comme set&setting. Je me suis mis à l'épreuve - guider un trip DXM moi-même sans sombrer. C'est fait.
(Mouais, je trouve ça un peu limite moi)
Reste que la joie n'est pas là. C'est aussi à moi d'apporter la joie à l'enfant en le rassurant. C'est mon rôle.
Là je cogite et je tourne en rond, faut avouer. La suite est assez dantesque.
16h00 C'est ma FOI qui me bouge, pas la drogue, pas mes parents, mais ma foi en DIEU.
Je suis paumé sous dex!
Stylo, rappelle-toi que tu as la FOI. Elle te sauve. Ne laisse pas le Dex te détruire. Tu es plus fort, tu peux dire non (non à la drogue) ou guider le trip. Fais attention au set&setting et prends garde à ne pas perdre ta foi.
Pas de joie dans la musique.
D'où vient la joie? Elle vient de la foi.
A ce moment je déprime sec donc, mais je n'ai certainement pas perdu mes valeurs. Je vais faire une tentative pour en sortir.
Exercice.
16h37
Pas de joie, je suis triste.
Je vais relire le cahier et partir manger un bout et boire un coup. Comprendre d'où vient la tristesse. Lektor, la famille, le set&setting?
A ce moment je veux sortir du trip avant l'heure. Je décide de rester sous un arbre au bord de l'eau, je me pose, et je chante le Om, l'eau coule, je suis posé, ça me calme. Putain je m'en rends compte juste maintenant juste que je déprimais chaque fois que je marchais, et que juste me poser c'est la solution. Pas sur un banc, mais dans la nature, sous un arbre, c'est nickel.
Je veux détailler ce moment.
Je chantais le Om, en tailleur face à la rivière, et mes pensées noires étaient comme occultées, elles avaient cessé. L'energie mise dans le chant était autant d'energie échangée avec la nature et qui n'allait pas nourir le serpent qui se mord la queue.
Une sorte d'île au milieu de l'angoisse, c'est de la paix. Elle ne vient pas de moi, cette paix, elle vient de l'univers entier et ainsi de suite, et du coup je ne voulais pas y rester. Ce trip c'était vraiment du "Ni DXM ni maître", la tentative d'émancipation qui finit en eau de boudin.
17h07 Je viens de me poser sous un arbre et de chanter le Om, puis j'ai écouté de la musique alongé en regardant l'arbre au-dessus. Je vient de me lever, la descente est bien amorcée, je rentre chez moi préparer mes trucs et rédiger le TR, histoire de comprendre.
Je repense à Larry, Ubik, Quetzal... la joie est revenue car je sais qu'il en existent qui me ressemblent.
Aventuriers de la conscience!
Je rentre chez moi mais je suis vraiment dans le gros méchant flou.
17h43 Je suis sur le fofo, je lit les posts débiles des autres (larry a vidé une bouteille de DXM au maltitol MDR) et l'humeur remonte d'un cran!
Et voilà je tombe dans l'humeur post-DXM, à savoir une gentille euphorie un peu niaise mais contente de vivre. Je suis sûr que c'est pharmacologique, c'est le contre-coup de la dépression de tout à l'heure.
A chaque trip que je fais au DXM, je me dit: plus jamais! J'en ai marre de me perdre dans les sous-sols cosmisque de ma psyché, dans la grosse méchante récursivité des limbes, je ne sais quoi.
C'est ça, c'est le je ne sais quoi qui me perd.
Même quand je tente de construire le trip, de le préparer, même quand je suis bien dans ma tête, il y a toujours un petit machin de détail qui devient IMMENSE et me bouffe la vie.
En fait depuis que j'ai maté Shutter Island à la sauce DXM, j'ai PEUR de cette substance et je suis dans une relation de conflit avec elle (niark niark, j'ai de bonne raison, le DXM et moi c'est une longue histoire de sales coups durs).
En comparaison, je fais une confiance aveugle au LSD (il s'y prête plus aussi je trouve).
Donc je passe mon temps à redécouvrir cette substance, ou plutôt cette substance continue à me détruire et à me perdre à chaque fois, je m'y casse les dents, mais je crois que j'ai pris goût à ce combat, d'ailleurs je m'en débrouille chaque fois mieux depuis que je suis passé dans l'optique "contrôler le DXM", d'ailleurs ce soir je me sens plus fort. Ben, je relis le TR et je me rends compte que j'ai vraiment pas mal géré la première moitié, jusqu'aux moment où je suis parti marcher, là j'ai vrillé. Mais avant je gérais pas mal.
Je sens que ça m'a apporté quelque chose de me confronter à mes propres peurs de façon brutale comme ça, ça fait des trips masos mais j'en sort grandi. Par ailleurs, dans ma campagne DXM, qui sais si je ne vais pas un jour me réconcilier avec, en préparant un trip à l'avance avec un sitter prêt à TOUT et ainsi de suite? Haha, on peut prévoir ça pour dans longtemps, ça me presse pas.
Tient, et puis je me dit qu'en potentialisation au LSD ça peut être dantesque, oui, avec un sitter alors, je veux pas prendre de risque.
Et puis le trip n'est pas inutile du tout, j'ai eu les réponses que je méritais pour Lektor, j'y vois plus clair maintenant, c'est comme à chaque fois avec les substances: elles ne disent rien de nouveau, que du très logique, mais elles nous le martèlent si fort dans le crâne qu'on est moins sûr de l'oublier.
En l'occurence: c'est moi qui décide si je peux aimer les autres, car c'est moi qui décide de m'aimer moi-même. Et ça c'est pas gagné, mais je progresse, je progresse... je m'en rends compte que je progresse, c'est ça l'espoir. Ce trip était vide d'espoir (comme tous mes trips au dex depuis un an), mais après-coup je sais que j'ai gagné quelque chose!
Et puis, la musique je commence à m'en méfier sainement. La psytrance c'est trop puissant pour faire joujou avec sous prods et n'importe comment. 'Fin, avis perso, c'est moi qui me suis obstiné à "guider mon trip au DXM", haha! Jeune pourceau, ta témérité n'a d'égale que ta confusion mentale après que le DXM t'aura passé au rouleau trubocompresseur de radis écervelé que Gandhi n'a plus un rond!
Heu, oui, oui, pardon, je le recommencerai plus... (cause toujours, hin hin)
EDIT: 24 heures après la fin du trip mon cerveau bouillonne comme pas possible de tellement de trucs vécu aujourd'hui et à vivre encore... Quatre jours avant la rentrée à la fac (et deux jours avant le déménagement) c'est peut-être pas la meilleure idée de se prendre un trip introspectif au DXM... surtout si il a rien a voir avec la fac. Enfin je vais bien, je vais pas me plaindre. Juste c'est ouf comme ça va vite.