Neuronal
Holofractale de l'hypervérité
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Remarque introductive : j’ai également consommé du protoxyde d’azote dans cette soirée, mais je ne mets pas pour autant mon TR dans la partie combos car cela serait considérer une importance équivalente entre les 2 substances. Si vous avez des besoins de précisions sur certains effets du gaz dont je vais parler, et notamment de ce que j’appelle le « P-hole », vous pouvez consulter ce topic.
Tout commença ce samedi 10 mars, chez G. Il y avait lui, C et moi. Tous deux sont des amis d’enfance (bien que je n’avais pas vu G depuis le collège). Nous avions les buvards ainsi qu’une bombe de gaz hilarant, histoire de s’amuser un peu avant le « vrai » trip, et peut-être (pourquoi pas ?) pouvoir accélérer la montée. Malheureusement pour moi pour la suite, cette bombe était un peu trop puissante. Mais rassurez-vous, dans l’ensemble ce trip fut excellent.
On commença alors à prendre nos trips vers 15h, 2 buvards pour C et moi, 1 seul pour G pour qui ce fut la première prise. Nous commencions à respirer quelques ballons, mais la concentration de la bombe en protox est telle qu’un seul ballon vous envoyait presque dans le « P-hole ». Je n’en ai donc pas pris beaucoup. G avait mis la vidéo d’Ozora 2011 sur son grand écran. Elle défilait en arrière-plan pendant que nous discutions mais j’ai néanmoins pu être exulté à la vue de Raja Ram (mais encore plus face à Simon Posford, mon idole).
Au bout du second passage de la vidéo (notons qu’elle dure environ 1 heure) j’ai confondu l’homme que l’on voit en premier avec un chien, ce qui dénote un certain début d’effets. Je commençais à sentir un bodyload assez particulier : sensation de crispation à certain muscles ou contractions involontaires (ce qui durera à peu près tout le long du trip), ainsi qu’un effet « aux extrémités » (relâchement ou contraction aux sphincters anal et urétral) assez dérangeant, ce qui m’a notamment valu de me rendre aux WC avant de me rendre compte que je n’avais pas envie de pisser. Cette sensation partira sans doute une ou deux heures après. On peut aussi remarquer une sensation extrême d’apaisement, de profond plaisir lors de la respiration qui me faisait presque penser à l'idée que je me fais d'un opiacé. A un moment je me suis assis dans un grand fauteuil incurvé, suspendu au plafond et fait de mailles enchevêtrées (retenez-bien cette description du fauteuil pour la suite), C s’était déjà assis dedans et trouvait ça excellent. En effet, je ressentais un profond plaisir et apaisement dans cette confortabilité. Alors que nous étions déjà euphoriques et racontions n’importe quoi, je me goinfrais de céréales au chocolat. Une gourmandise extrême due au goût orgasmique.
Puis ce fut bientôt le premier pic avec dépersonnalisation assez importante (bien que moins forte que mon trip précédent). Je m’étais assis devant le PC, mais alors que C et G étaient partis dans la cuisine (notamment pour que C file le second buvard à G) je ne parvenais pas à me lever pour les rejoindre. Je me sentais un peu comme paralysé, perturbé par la perte quasi-totale des frontières de l’égo. Quand je voyais C et G revenir, j’arrivais à me souvenir qui ils étaient, mais je ne percevais que peu de distinction entre eux et l’univers extérieur. Un peu comme si ils n’étaient que des tourbillons ou des vagues dans l’océan de l’univers. Cette dépersonnalisation est partie progressivement au bout d’une heure ou d’une demi-heure, mais le concept de la fusion-liquéfaction été lancé et allait durer durant quasiment tout le reste du trip. Dans mes nombreux effets visuels je percevais très souvent une impression de liquide coulant, mais surtout de mélange entre tous ces liquides. Par exemple quand j’observais une vidéo sur le grand écran, je voyais cet écran (et l’image) comme une fine surface de liquide, tandis que le fond de la pièce derrière l’écran était un autre liquide mais avec une surface de même hauteur. Par conséquent, l’idée de mélange entre ces deux liquides n’était pas très loin. Le concept de mélange s’appliquait également de manière beaucoup plus large, et je le considérais dès lors comme un effet récurrent du LSD que je venais de découvrir. Au même titre que le procédé d’assimilation d’idées est très fréquent (une souris d’ordinateur vue comme une souris vivante, un arbre vu comme un poumon retourné etc.) je pense que la fusion entre des concepts très éloignés (ou apparaissant comme tel, rappelons que le LSD est un excellent outil de détection de liens entres idées) est également récurrent (un lapin armé d’une mitraillette laser et d’un masque inca, n’est-ce pas psychédélique ?). C’est ainsi que, de la même manière que les mots « réalité » et « vérité » ont été les plus prononcés lors de mon premier trip psychédélique (champis) cette fois ce fut « liquide » et « mélange » !
Nous avons alors commencé à écouter de la musique, et à regarder des vidéos youtube sur le grand écran. Je ne me souviens plus vraiment de l’ordre d’enchaînement des musiques alors je vais donner directement la playlist totale de la soirée :
Musiques sur clé USB :
- Album The Mystery of The Yeti (part 1 entière, part 2: Hallucinogen - The Herb Garden)
- Khetzal - Djaningar; Ganesha Pramana
- Electric Universe - Neutron Dance; One Love
- Tangerine Dream - Ricochet (part 1 et 2)
- Compilation Techno For Tibet
Musiques sur Youtube :
Jean-Michel Jarre - Ethnicolor I
Ian Carey - Keep on Rising (Animalis remix)
Miranda - Visitors
Hilight Tribe - Ra Djo Dehlj
Eklektica - Psychedelic Meditation
Electric Universe - Neutron Dance
Hilight Tribe - Ethnodynamix
Space Buddha - Time Travelling
Asia 2001 - Buddha Compation
Asia 2001 - 303 Keops
Shidapu - Phantom Signal (Remix)
Spectral - Moonstone
Man With No Name - Reincarnation (Tripster remix)
Astral Projection - Power Gen
Les vidéos précédentes ne contenaient que peu de vidéo (en général une simple image, bien que souvent cette image nous faisait beaucoup tripper). Dans le cas des musiques sur clé USB, nous observions la plupart du temps un diaporama d’environ 200 images psychédéliques que j’avais amené sur la même clé USB. Comme on pouvait s’y attendre, le LSD nous a fait percevoir de nombreux détails dans toutes ces images, notamment des détails jamais aperçus dans mon cas. Pour la première fois, j’interprétais les pixels parfois visibles sur grand écran (notamment quand on effectuait des zooms) comme ayant un potentiel esthétique, lié aux frises en escalier récurrentes dans l’art précolombien.
Les vidéos Youtube suivantes sont celles sur lesquelles on s’est beaucoup plus intéressés à l’aspect visuel (bien que certaines aient une bonne musique) :
[youtube]OUQcClBd2I8[/youtube]
"psy trance goa - indian mantra" (musique DJ Put Fire - Shanti Divine Mantra)
Découverte au hasard dans les recommandations Youtube au cours du trip, je n’ai pas hésité à la mettre en favoris. Ces images mystiques hindoues avec animations psychédéliquement perturbantes, que demander de plus. L’aspect visuel de la fontaine a influencé mon trip par la suite, puisqu’au cours d’un film j’assimilerais les longs cheveux féminins à de l’eau qui coule à partir du sommet du crâne, de même que les palmiers qui font penser à de l’eau qui jaillit du tronc jusqu’au feuilles pour retomber de toutes parts.
[youtube]tyvraEggJUs[/youtube]
"Inspiration creation - fractal moon"
Pour celle-ci, la musique a également eu pas mal d’impact sur mon pauvre esprit. Je me souvenais notamment qu’au retour d’une teuf en novembre (ou j’avais pris un demi-buvard) j’étais dans la voiture à moitié endormi pendant que mon pote conduisait, et pendant ce voyage ou mon trip descendait j’entendais cette musique dans ma tête. Je m’en souvenais si fort sur le coup que sans l’entendre physiquement j’arrivais à tripper dessus, notamment sur le passage récurrent que l’on peut entendre par exemple à 3 :26 qui correspond vraiment à un sentiment de voyage.
[youtube]w4-H1Zs8Qrc[/youtube]
Hilight Tribe – Typhoon
Je remercie en passant Baveux du forum à m’avoir fait découvrir cette vidéo (et l’excellente musique) il y a quelques mois par un post sur le topic des clips, et indirectement par la même occasion le groupe Hilight Tribe…
[youtube]iwuTEV2G1HU[/youtube]
The Trip de Roger Corman
Il s’agit du film entier que j’avais déjà vu il y a quelques mois, mais cette fois en version originale non sous-titrée. En fait, on a regardé que la fin du film (à partir de 1 :11 :00) : le sorte de trip récapitulatif ultra-psychédélique qui reste pour moi le meilleur passage, en remplaçant l’audio par une musique (il me semble qu’on avait mis The Herb Garden de Hallucinogen).
[youtube]hsLZhXVPGCg[/youtube]
"Expérience psychédélique"
Il s’agit d’une vidéo que j’avais faite il y a un an : un extrait du film Blueberry de Jan Kounen (le trip à l’ayahuasca) avec Space Baby de Miranda en musique.
[youtube]huCW7kiNa-4[/youtube]
Enter The Void - Générique de début
Sans doute le générique de film le plus psychédélique ayant existé jusqu’à présent. Cependant, à la fin de la vidéo, j’ai entendu C dire « ouais ça par contre… », alors je l’ai regardé en lui disant que je devinais à quoi il pensait. En fait, l’idée évidente qui nous est apparue était qu’au moment où apparait « director Gaspar Noe » le psychédélisme est si fort et tellement associé à un effet de puissance qu’il semble montrer un certain sentiment de supériorité, un certain narcissisme de la part du réalisateur.
Nous avons également regardé une playlist Youtube de mes YTP préférées. C’était l’occasion de faire découvrir le concept à G, dans un bon moment de rigolade.
Ce qui résume le plus le trip est surtout le visuel. Jamais je n’avais eu un trip aussi visuel. Partout je voyais des yeux, je me souviens notamment que j’en voyais un dans chaque croisement de 4 mailles du fauteuil. Le plus frappant était de voir ces yeux entrer en phase avec les yeux des personnages des simpsons apparaissant sur l’écran de la télé derrière ce fauteuil. Ils renforçaient l’idée que le fauteuil est un être vivant, idée que j’avais déjà eu auparavant en entendait le câble de suspension grincer à chaque balancement dès que C en sortait, bruit qui ne s’arrêtait pas tant que ce dernier ne retournait pas dedans (ce qui me faisait dire à C : tu vois, c’est un être vivant, il t’appelle !). Comme à chaque fois, je trouvais les couleurs sublimes, et j’étais très souvent frappé par la forte perception des similarités entres couleurs (par exemple : « putain la couleur de ton t-shirt va trop avec ton rideau derrière… et le tableau aussi là-bas ! » etc.). Comme indiqué précédemment, je voyais un peu partout un effet liquide sur tous les objets, et cela les rendait sublimes (reflets, vaguelettes…). L’impression de mélange était également présente dans certaines textures, l’impression que par exemple le t-shirt de G est « relié » par la même texture de son tissu derrière, ainsi que de son pot à côté de lui. Très souvent, je percevais un certain mouvement dans des détails artistiques tels que des motifs ethniques répétés sur un vase, un moment nous regardions un paquet de céréales et on voyait bouger les dessins pour enfants au dos de la boîte (une sorte de queue d’animal que l’on voyait nager). Dans la cuisine, j’étais frappé par la beauté d’une plante verte, et l’eau présente un peu partout (ne serait-ce que dans une bouteille) s’associait dans mon esprit à la plante pour titiller ma sensibilité à la beauté de la nature. J’arrivais très bien à percevoir des similarités de forme entre des éléments très différents, par exemple à voir que les replis sur un emballage plastique de gâteau étaient organisés de la même manière que les feuilles de la plante. Mais là où le visuel frappait le plus fort, c’était au niveau des visages. En regardant C ou G je voyais parfois plus de 2 yeux, ou plus d’une bouche sur leurs visages. Ces yeux sortaient ensuite de leurs visages et je les voyais aussi bien que des yeux normaux, ce qui m’a valu de considérer cela comme « des vrais hallus ». Mais le plus fort est sans conteste pour moi la vidéo d’Ozora. Quand on la repassa pour la 3ème fois (il me semble) je percevais tellement d’effets visuels, notamment dans les fondus entre chaque plan, que j’étais persuadé qu’il s’agissait d’effets présents à la base dans la vidéo. J’en venais même à dire « ils représentent trop bien les effets du LSD ! » et « il faudra que je la regarde chez moi pour arriver à faire la différence avec mes effets » : et à mon grand étonnement une fois regardée chez moi je m’aperçus qu’il n’y avait aucun effet à la base. Le plus étonnant était d’avoir pu voir une seconde bouche renversée sur le front de Dj Tristan sans que l’on pouvait faire la différence avec sa bouche normale.
Le mystique était très présent également. Le lien avec la présence d’autant de décorations ethniques dans la maison ainsi que de musiques ethno-spirituelles (avec notamment la présence inévitable de l’hindouisme dans certaines musiques/images/vidéos liés à la psytrance) n’est pas à négliger. Je voyais ainsi très souvent des soleils-visages, symbole que j’apprécie énormément. Les yeux que je percevais partout étaient toujours mi-clos comme ceux du bouddha, cela renforçait leur caractère mystique : il s’agissait pour moi d’yeux divins. A un moment j’ai pu avoir une réelle extase mystique, bien qu’elle ne dura pas longtemps : nous écoutions une musique (Djaningar de Khetzal ou bien Reincarnation (Tripster remix) de Man With No Name) et j’anticipais un passage très beau et spirituel que j’avais l’habitude d’écouter et d’apprécier. Et quand ce passage fit son apparition, j’eu vraiment l’impression que l’œil mi-clos de Dieu, éventuellement encastré dans sa pyramide, me fixait, m’observait dans une infinie compassion, et je ressentais une extase indescriptible, l’impression de réellement faire face à une divinité. Ça m’a plutôt marqué et dorénavant j’essaierai de réitérer ce genre d’expérience.
J’allais oublier de parler du gaz hilarant. La partie un peu moins jouissive du trip. On était en milieu de trip quand C et G commençaient à reprendre du gaz. Alors je me suis dit, bon allez je vais prendre un ou deux ballons pour voir ce que ça fait en association avec l’acide. Malheureusement le LSD m’a fait prendre conscience du caractère mauvais de cette substance (mais pas à C et G étrangement). Jusqu’à présent, quand j’atteignais le P-hole je ressentais souvent une sensation d’être piégé, d’avoir été trop loin. Mais ensuite cette sensation partait et été remplacée par l’euphorie des prochains ballons un peu moins forts, et de plus le caractère puissant de cet effet dissociatif me faisait respecter cette drogue. Mais là le LSD semble avoir augmenté cette mauvaise sensation lors du P-hole tout en me la faisant interpréter. Je pense que je m’étais légèrement fait mal en m’asseyant et que du coup, cette douleur semblait durer une éternité dans le ralentissement exponentiel du temps. Mais j’étais aussi infiniment dépité de l’impression d’atteindre des états de plus en plus éloignés du monde, et de plus en plus indescriptibles : dépité par l’idée que si on ne peut décrire un état vécu, c’est comme si on ne s’en souvenait pas, hors ne plus se souvenir c’est perdre son identité. Terriblement angoissé à l’idée de se perdre dans l’infinité de l’univers abstrait, l’infinité du vide absolu. J’ai aussi réinterprété la perte des frontières de l’ego sous acide après ce P-hole, en remarquant que je faisais peut-être partie de ce type de personne qui badde sous cet effet et non extasié, contrairement à ce que je pensais.
On a aussi regardé 3 films au cours de la soirée : Las Vegas Parano, Hot Rod, puis Hé Mec Elle est Où Ma Caisse. On s’est tapé des bons moments de rigolade, d’interprétations diverses, mais aussi d’effets visuels qui persistaient et qui s’incrustait dans l’image.
Fin du trip : 6h. Enfin, ce fut la dernière heure que j’ai observé avant de tenter de m’endormir, les effets continuaient encore avec des enchaînements d’idée et de visualisations à 100 à l’heure.
A cours de ce voyage, chacun a eu son petit bad malgré le fait que tout le monde se soit éclaté dans l’ensemble : moi avec le gaz, C a eu un mal de crâne horrible un moment qui lui donnait l’impression qu’il allait s’évanouir, et enfin G a eu une angoissante expérience de mort imminente lors d’un petit passage de dépersonnalisation, sûrement lors de sa seconde montée.
Tout commença ce samedi 10 mars, chez G. Il y avait lui, C et moi. Tous deux sont des amis d’enfance (bien que je n’avais pas vu G depuis le collège). Nous avions les buvards ainsi qu’une bombe de gaz hilarant, histoire de s’amuser un peu avant le « vrai » trip, et peut-être (pourquoi pas ?) pouvoir accélérer la montée. Malheureusement pour moi pour la suite, cette bombe était un peu trop puissante. Mais rassurez-vous, dans l’ensemble ce trip fut excellent.
On commença alors à prendre nos trips vers 15h, 2 buvards pour C et moi, 1 seul pour G pour qui ce fut la première prise. Nous commencions à respirer quelques ballons, mais la concentration de la bombe en protox est telle qu’un seul ballon vous envoyait presque dans le « P-hole ». Je n’en ai donc pas pris beaucoup. G avait mis la vidéo d’Ozora 2011 sur son grand écran. Elle défilait en arrière-plan pendant que nous discutions mais j’ai néanmoins pu être exulté à la vue de Raja Ram (mais encore plus face à Simon Posford, mon idole).
Au bout du second passage de la vidéo (notons qu’elle dure environ 1 heure) j’ai confondu l’homme que l’on voit en premier avec un chien, ce qui dénote un certain début d’effets. Je commençais à sentir un bodyload assez particulier : sensation de crispation à certain muscles ou contractions involontaires (ce qui durera à peu près tout le long du trip), ainsi qu’un effet « aux extrémités » (relâchement ou contraction aux sphincters anal et urétral) assez dérangeant, ce qui m’a notamment valu de me rendre aux WC avant de me rendre compte que je n’avais pas envie de pisser. Cette sensation partira sans doute une ou deux heures après. On peut aussi remarquer une sensation extrême d’apaisement, de profond plaisir lors de la respiration qui me faisait presque penser à l'idée que je me fais d'un opiacé. A un moment je me suis assis dans un grand fauteuil incurvé, suspendu au plafond et fait de mailles enchevêtrées (retenez-bien cette description du fauteuil pour la suite), C s’était déjà assis dedans et trouvait ça excellent. En effet, je ressentais un profond plaisir et apaisement dans cette confortabilité. Alors que nous étions déjà euphoriques et racontions n’importe quoi, je me goinfrais de céréales au chocolat. Une gourmandise extrême due au goût orgasmique.
Puis ce fut bientôt le premier pic avec dépersonnalisation assez importante (bien que moins forte que mon trip précédent). Je m’étais assis devant le PC, mais alors que C et G étaient partis dans la cuisine (notamment pour que C file le second buvard à G) je ne parvenais pas à me lever pour les rejoindre. Je me sentais un peu comme paralysé, perturbé par la perte quasi-totale des frontières de l’égo. Quand je voyais C et G revenir, j’arrivais à me souvenir qui ils étaient, mais je ne percevais que peu de distinction entre eux et l’univers extérieur. Un peu comme si ils n’étaient que des tourbillons ou des vagues dans l’océan de l’univers. Cette dépersonnalisation est partie progressivement au bout d’une heure ou d’une demi-heure, mais le concept de la fusion-liquéfaction été lancé et allait durer durant quasiment tout le reste du trip. Dans mes nombreux effets visuels je percevais très souvent une impression de liquide coulant, mais surtout de mélange entre tous ces liquides. Par exemple quand j’observais une vidéo sur le grand écran, je voyais cet écran (et l’image) comme une fine surface de liquide, tandis que le fond de la pièce derrière l’écran était un autre liquide mais avec une surface de même hauteur. Par conséquent, l’idée de mélange entre ces deux liquides n’était pas très loin. Le concept de mélange s’appliquait également de manière beaucoup plus large, et je le considérais dès lors comme un effet récurrent du LSD que je venais de découvrir. Au même titre que le procédé d’assimilation d’idées est très fréquent (une souris d’ordinateur vue comme une souris vivante, un arbre vu comme un poumon retourné etc.) je pense que la fusion entre des concepts très éloignés (ou apparaissant comme tel, rappelons que le LSD est un excellent outil de détection de liens entres idées) est également récurrent (un lapin armé d’une mitraillette laser et d’un masque inca, n’est-ce pas psychédélique ?). C’est ainsi que, de la même manière que les mots « réalité » et « vérité » ont été les plus prononcés lors de mon premier trip psychédélique (champis) cette fois ce fut « liquide » et « mélange » !
Nous avons alors commencé à écouter de la musique, et à regarder des vidéos youtube sur le grand écran. Je ne me souviens plus vraiment de l’ordre d’enchaînement des musiques alors je vais donner directement la playlist totale de la soirée :
Musiques sur clé USB :
- Album The Mystery of The Yeti (part 1 entière, part 2: Hallucinogen - The Herb Garden)
- Khetzal - Djaningar; Ganesha Pramana
- Electric Universe - Neutron Dance; One Love
- Tangerine Dream - Ricochet (part 1 et 2)
- Compilation Techno For Tibet
Musiques sur Youtube :
Jean-Michel Jarre - Ethnicolor I
Ian Carey - Keep on Rising (Animalis remix)
Miranda - Visitors
Hilight Tribe - Ra Djo Dehlj
Eklektica - Psychedelic Meditation
Electric Universe - Neutron Dance
Hilight Tribe - Ethnodynamix
Space Buddha - Time Travelling
Asia 2001 - Buddha Compation
Asia 2001 - 303 Keops
Shidapu - Phantom Signal (Remix)
Spectral - Moonstone
Man With No Name - Reincarnation (Tripster remix)
Astral Projection - Power Gen
Les vidéos précédentes ne contenaient que peu de vidéo (en général une simple image, bien que souvent cette image nous faisait beaucoup tripper). Dans le cas des musiques sur clé USB, nous observions la plupart du temps un diaporama d’environ 200 images psychédéliques que j’avais amené sur la même clé USB. Comme on pouvait s’y attendre, le LSD nous a fait percevoir de nombreux détails dans toutes ces images, notamment des détails jamais aperçus dans mon cas. Pour la première fois, j’interprétais les pixels parfois visibles sur grand écran (notamment quand on effectuait des zooms) comme ayant un potentiel esthétique, lié aux frises en escalier récurrentes dans l’art précolombien.
Les vidéos Youtube suivantes sont celles sur lesquelles on s’est beaucoup plus intéressés à l’aspect visuel (bien que certaines aient une bonne musique) :
[youtube]OUQcClBd2I8[/youtube]
"psy trance goa - indian mantra" (musique DJ Put Fire - Shanti Divine Mantra)
Découverte au hasard dans les recommandations Youtube au cours du trip, je n’ai pas hésité à la mettre en favoris. Ces images mystiques hindoues avec animations psychédéliquement perturbantes, que demander de plus. L’aspect visuel de la fontaine a influencé mon trip par la suite, puisqu’au cours d’un film j’assimilerais les longs cheveux féminins à de l’eau qui coule à partir du sommet du crâne, de même que les palmiers qui font penser à de l’eau qui jaillit du tronc jusqu’au feuilles pour retomber de toutes parts.
[youtube]tyvraEggJUs[/youtube]
"Inspiration creation - fractal moon"
Pour celle-ci, la musique a également eu pas mal d’impact sur mon pauvre esprit. Je me souvenais notamment qu’au retour d’une teuf en novembre (ou j’avais pris un demi-buvard) j’étais dans la voiture à moitié endormi pendant que mon pote conduisait, et pendant ce voyage ou mon trip descendait j’entendais cette musique dans ma tête. Je m’en souvenais si fort sur le coup que sans l’entendre physiquement j’arrivais à tripper dessus, notamment sur le passage récurrent que l’on peut entendre par exemple à 3 :26 qui correspond vraiment à un sentiment de voyage.
[youtube]w4-H1Zs8Qrc[/youtube]
Hilight Tribe – Typhoon
Je remercie en passant Baveux du forum à m’avoir fait découvrir cette vidéo (et l’excellente musique) il y a quelques mois par un post sur le topic des clips, et indirectement par la même occasion le groupe Hilight Tribe…
[youtube]iwuTEV2G1HU[/youtube]
The Trip de Roger Corman
Il s’agit du film entier que j’avais déjà vu il y a quelques mois, mais cette fois en version originale non sous-titrée. En fait, on a regardé que la fin du film (à partir de 1 :11 :00) : le sorte de trip récapitulatif ultra-psychédélique qui reste pour moi le meilleur passage, en remplaçant l’audio par une musique (il me semble qu’on avait mis The Herb Garden de Hallucinogen).
[youtube]hsLZhXVPGCg[/youtube]
"Expérience psychédélique"
Il s’agit d’une vidéo que j’avais faite il y a un an : un extrait du film Blueberry de Jan Kounen (le trip à l’ayahuasca) avec Space Baby de Miranda en musique.
[youtube]huCW7kiNa-4[/youtube]
Enter The Void - Générique de début
Sans doute le générique de film le plus psychédélique ayant existé jusqu’à présent. Cependant, à la fin de la vidéo, j’ai entendu C dire « ouais ça par contre… », alors je l’ai regardé en lui disant que je devinais à quoi il pensait. En fait, l’idée évidente qui nous est apparue était qu’au moment où apparait « director Gaspar Noe » le psychédélisme est si fort et tellement associé à un effet de puissance qu’il semble montrer un certain sentiment de supériorité, un certain narcissisme de la part du réalisateur.
Nous avons également regardé une playlist Youtube de mes YTP préférées. C’était l’occasion de faire découvrir le concept à G, dans un bon moment de rigolade.
Ce qui résume le plus le trip est surtout le visuel. Jamais je n’avais eu un trip aussi visuel. Partout je voyais des yeux, je me souviens notamment que j’en voyais un dans chaque croisement de 4 mailles du fauteuil. Le plus frappant était de voir ces yeux entrer en phase avec les yeux des personnages des simpsons apparaissant sur l’écran de la télé derrière ce fauteuil. Ils renforçaient l’idée que le fauteuil est un être vivant, idée que j’avais déjà eu auparavant en entendait le câble de suspension grincer à chaque balancement dès que C en sortait, bruit qui ne s’arrêtait pas tant que ce dernier ne retournait pas dedans (ce qui me faisait dire à C : tu vois, c’est un être vivant, il t’appelle !). Comme à chaque fois, je trouvais les couleurs sublimes, et j’étais très souvent frappé par la forte perception des similarités entres couleurs (par exemple : « putain la couleur de ton t-shirt va trop avec ton rideau derrière… et le tableau aussi là-bas ! » etc.). Comme indiqué précédemment, je voyais un peu partout un effet liquide sur tous les objets, et cela les rendait sublimes (reflets, vaguelettes…). L’impression de mélange était également présente dans certaines textures, l’impression que par exemple le t-shirt de G est « relié » par la même texture de son tissu derrière, ainsi que de son pot à côté de lui. Très souvent, je percevais un certain mouvement dans des détails artistiques tels que des motifs ethniques répétés sur un vase, un moment nous regardions un paquet de céréales et on voyait bouger les dessins pour enfants au dos de la boîte (une sorte de queue d’animal que l’on voyait nager). Dans la cuisine, j’étais frappé par la beauté d’une plante verte, et l’eau présente un peu partout (ne serait-ce que dans une bouteille) s’associait dans mon esprit à la plante pour titiller ma sensibilité à la beauté de la nature. J’arrivais très bien à percevoir des similarités de forme entre des éléments très différents, par exemple à voir que les replis sur un emballage plastique de gâteau étaient organisés de la même manière que les feuilles de la plante. Mais là où le visuel frappait le plus fort, c’était au niveau des visages. En regardant C ou G je voyais parfois plus de 2 yeux, ou plus d’une bouche sur leurs visages. Ces yeux sortaient ensuite de leurs visages et je les voyais aussi bien que des yeux normaux, ce qui m’a valu de considérer cela comme « des vrais hallus ». Mais le plus fort est sans conteste pour moi la vidéo d’Ozora. Quand on la repassa pour la 3ème fois (il me semble) je percevais tellement d’effets visuels, notamment dans les fondus entre chaque plan, que j’étais persuadé qu’il s’agissait d’effets présents à la base dans la vidéo. J’en venais même à dire « ils représentent trop bien les effets du LSD ! » et « il faudra que je la regarde chez moi pour arriver à faire la différence avec mes effets » : et à mon grand étonnement une fois regardée chez moi je m’aperçus qu’il n’y avait aucun effet à la base. Le plus étonnant était d’avoir pu voir une seconde bouche renversée sur le front de Dj Tristan sans que l’on pouvait faire la différence avec sa bouche normale.
Le mystique était très présent également. Le lien avec la présence d’autant de décorations ethniques dans la maison ainsi que de musiques ethno-spirituelles (avec notamment la présence inévitable de l’hindouisme dans certaines musiques/images/vidéos liés à la psytrance) n’est pas à négliger. Je voyais ainsi très souvent des soleils-visages, symbole que j’apprécie énormément. Les yeux que je percevais partout étaient toujours mi-clos comme ceux du bouddha, cela renforçait leur caractère mystique : il s’agissait pour moi d’yeux divins. A un moment j’ai pu avoir une réelle extase mystique, bien qu’elle ne dura pas longtemps : nous écoutions une musique (Djaningar de Khetzal ou bien Reincarnation (Tripster remix) de Man With No Name) et j’anticipais un passage très beau et spirituel que j’avais l’habitude d’écouter et d’apprécier. Et quand ce passage fit son apparition, j’eu vraiment l’impression que l’œil mi-clos de Dieu, éventuellement encastré dans sa pyramide, me fixait, m’observait dans une infinie compassion, et je ressentais une extase indescriptible, l’impression de réellement faire face à une divinité. Ça m’a plutôt marqué et dorénavant j’essaierai de réitérer ce genre d’expérience.
J’allais oublier de parler du gaz hilarant. La partie un peu moins jouissive du trip. On était en milieu de trip quand C et G commençaient à reprendre du gaz. Alors je me suis dit, bon allez je vais prendre un ou deux ballons pour voir ce que ça fait en association avec l’acide. Malheureusement le LSD m’a fait prendre conscience du caractère mauvais de cette substance (mais pas à C et G étrangement). Jusqu’à présent, quand j’atteignais le P-hole je ressentais souvent une sensation d’être piégé, d’avoir été trop loin. Mais ensuite cette sensation partait et été remplacée par l’euphorie des prochains ballons un peu moins forts, et de plus le caractère puissant de cet effet dissociatif me faisait respecter cette drogue. Mais là le LSD semble avoir augmenté cette mauvaise sensation lors du P-hole tout en me la faisant interpréter. Je pense que je m’étais légèrement fait mal en m’asseyant et que du coup, cette douleur semblait durer une éternité dans le ralentissement exponentiel du temps. Mais j’étais aussi infiniment dépité de l’impression d’atteindre des états de plus en plus éloignés du monde, et de plus en plus indescriptibles : dépité par l’idée que si on ne peut décrire un état vécu, c’est comme si on ne s’en souvenait pas, hors ne plus se souvenir c’est perdre son identité. Terriblement angoissé à l’idée de se perdre dans l’infinité de l’univers abstrait, l’infinité du vide absolu. J’ai aussi réinterprété la perte des frontières de l’ego sous acide après ce P-hole, en remarquant que je faisais peut-être partie de ce type de personne qui badde sous cet effet et non extasié, contrairement à ce que je pensais.
On a aussi regardé 3 films au cours de la soirée : Las Vegas Parano, Hot Rod, puis Hé Mec Elle est Où Ma Caisse. On s’est tapé des bons moments de rigolade, d’interprétations diverses, mais aussi d’effets visuels qui persistaient et qui s’incrustait dans l’image.
Fin du trip : 6h. Enfin, ce fut la dernière heure que j’ai observé avant de tenter de m’endormir, les effets continuaient encore avec des enchaînements d’idée et de visualisations à 100 à l’heure.
A cours de ce voyage, chacun a eu son petit bad malgré le fait que tout le monde se soit éclaté dans l’ensemble : moi avec le gaz, C a eu un mal de crâne horrible un moment qui lui donnait l’impression qu’il allait s’évanouir, et enfin G a eu une angoissante expérience de mort imminente lors d’un petit passage de dépersonnalisation, sûrement lors de sa seconde montée.