Neuronal
Holofractale de l'hypervérité
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On était samedi après-midi, j'étais plutôt blasé puisque je devais me rendre à une rave dubstep avec Larry le soir-même, mais je n'ai pas fait attention que les tickets n'étaient vendus que par prévente et ce jusqu'au dernier moment ou c'était complet.
Cependant un ami à moi (C) se pointe chez moi et m'indique que sa maison est libre pour l'après-midi et toute la nuit, hormis le fait que sa mère devrait rentrer dormir vers minuit et que son frère serait dans sa chambre (mais cela n'étant pas un problème si on ne fait pas trop de bruit ni de bordel): ce qui signifie que l'on va pouvoir se faire un trip au LSD.
J'avais ces buvards depuis un moment et cela me faisait rager de ne pas pouvoir les prendre, question de lieu principalement.
Alors la, une opportunité comme ça par surprise, je ne peux que kiffer ! J'ai du mal à contenir ma joie presque euphorique.
Je me rends alors chez C en amenant mon PC portable, pendant qu'il propose à un ami à nous (G) de venir (mais il sera indisponible, ce qui peut être compréhensible vu qu'on le prévient vraiment au dernier moment).
Arrivé dans la chambre de C, on prends chacun 1 buvard vers 15 heures.
La montée commence sans doute vers 16 heures, on devient alors plutôt euphoriques.
Je commence à perdre un peu le contact avec la réalité: par exemple mon frère me téléphone et je rates l'appel, puis pendant presque une heure je vais poser les questions "Mais il m'a appelé mon frère ou pas ?" , "Mais pourquoi il m'appelle ?"...
Cela faisait comme une boucle quand C me demandait de l’appeler (pour savoir qu'est-ce qu'il veut), je refusait en lui répondant que j'allais dire de la merde, puis je demandais "Mais pourquoi il me rappelle pas lui ?", C: "J'en sais rien... mais appelle-le !" et ainsi de suite.
Il y avait aussi le forum sur mon PC portable: pendant plus d'une heure je relisait le même MP de Larry me proposant de réserver à une prochaine rave (via facebook) et regardait la page facebook de l'évènement en essayant de comprendre comment réserver, pourquoi c'est différent de réserver et d'acheter une prévente etc. bref le bug total.
On peut noter des effets visuels plutôt puissants, il était difficile par exemple de lire correctement les lettres sur l'écran tellement elles bougeaient dans tous les sens, c'était aussi le cas du papier peint du mur de la chambre ou les motifs/replis se déplaçaient.
Quand on regardait les cercles dessinés au plafond (représentant des planètes, en vrai) on parvenait à distinguer une tête d'écureuil bizarre style Spip de Spirou (on avait cependant déjà vu cette forme étant enfants: rappelons que sous acide on se souviens beaucoup de moments de notre enfance passés ensemble, comme la première fois) mais son oeil plus gros que l'autre donnait un visage difforme de psychopathe, ce qui rendait un aspect très angoissant.
C trippait aussi beaucoup sur une image qu'il voyait bouger (je voyais aussi quelques mouvements): un fractale coloré, fond de la vidéo youtube de Vibe Tribe - No Limits.
On écoutait pas mal de musique, les tracks que je retenais le plus étaient sans conteste celles de l'album The Mystery of the Yeti, que j'ai découvert quelques jours auparavant.
Parfois on écoutait Skrillex aussi, mais la dubstep était très étrange: impossible de comprendre sur le coup comment danser et être à fond dessus, comme c'est le cas sous MD.
Vers 17 heures, on se décide à prendre chacun 1 second buvard.
Le temps commençait à être difficile à appréhender, c'est comme si les heures étaient comparables à des semaines mais aussi inversement, le temps n'existant pas vraiment: il est relatif.
La je ne me souviens plus à quel moment la seconde montée est venue (sûrement vers 18 heures) mais je n'ai pas tardé à perdre totalement le fil.
A un moment C tentait de joindre un ami à nous (J-R) afin qu'il vienne nous rejoindre, ce dernier ne pouvait pas venir mais C insistait pour lui parler, pour lui montrer à quel point l'acide c'est cool.
C l'avait au téléphone quand je voulais lui parler, mais dès que je l'avais au bout du fil c'était le bug total, les seuls mots que j’arrivais à sortir étaient: "euh... de quoi?" ou "hein?".
On était finalement déçu que J-R soit aussi peu enthousiaste, aussi peu intéressé.
Il y avait des phases ou je ne comprenais plus du tout la réalité, par exemple quand je regardais C je ne voyais pas un humain mais une forme singulière surplombée d'une sphère avec deux billes qui pointaient dans ma direction.
C'était comme s'il fallait que je reconstruise totalement la réalité dans mon esprit.
J'avais un moment un effet visuel que je me souvenais avoir déjà eu lors de mon premier trip: le champ de vision est rempli d'une sorte de surface "trouée" comme du gruyère ou chaque trou est comme entouré d'un motif étrange avec un oeil qui se répète. Cela symbolise selon moi l'univers ou chaque trou représente un "élément structurel de la réalité" comme la mémoire, les gens, l'espace, le temps etc.
J'ai tenté de représenter ça avec les 2 images suivantes, même si j'estime que c'est plutôt raté.
L'un montre une chambre (c'est pas une photo de la vraie hein, image au hasard) pour montrer que je voyais la chambre à travers cette hallu, et l'autre montre "en gros" les connexions avec les différents éléments.
Voir la pièce jointe 5535
Voir la pièce jointe 5536
Une fois que je me souvenais que C était un être humain (et qu'est-ce qu'un être humain), encore fallait t'il que je me souvienne qui est-ce (un ami d'enfance en fait) car j'avais l'impression que le monde entier reposait sur moi et sur lui, comme si nos deux identités étaient fondamentales dans le fonctionnement de l'univers.
Je me demandais parfois qui j'étais vraiment, si j'avais vraiment une identité.
C'était une période ou j'étais complétement perdu, impossible pour moi de savoir combien de temps je vais rester dans cet état.
Je répétais sans cesse que je n'arrivais pas à savoir si j'aimais ou si je n'aimais pas, tellement les effets étaient puissants et "bizarres".
Alors que j'étais presque paralysé sur le lit, C qui parvenait à se déplaçer depuis plusieurs endroits (WC, cuisine...) m'a finalement demandé de le suivre, il avait besoin de bouger. Il a du me tirer du lit par la main pour m'amener dans le salon.
Une fois arrivé dans le salon, je commençait peu à peu à reprendre le fil.
Il était dans les environs de 21h quand j'ai reçu un texto de xaveedee82 du forum qui me demandait si j'allais à la rave dubstep.
Je lui ait répondu que non, mais trouvais mystérieux le fait qu'il ait mon numéro.
Je me dit ensuite que c'était Larry qui lui avait filé mais il s'avère en fait que je lui avait donné par MP il y a longtemps, chose que xaveedee a du me rappeler.
C et moi commençons à avoir envie de partager notre trip avec d'autres personnes, de voir des gens.
Je pense à Larry quand soudain, par hasard, ce dernier m'envoie un texto pour me dire qu'il se retrouvera tout seul à la rave.
Joyeux d'entrer en communication avec quelqu'un, j'engage alors avec lui un échange de textos qui durera jusqu'à 2 heures.
Je ne pouvais alors cacher mon envie de tripper avec lui en lui disant par exemple un moment "que préfères tu vraiment" référence au LSD par rapport à la MD, mais je m'en suis un peu voulu par la suite puisque je me rendais compte que de toute façon il avait payé sa place, donc à part l'agacer ce message n'aura servi à rien.
Mais en fait il ne s'avérera pas agacé du tout, même quand je l'appelais par mégarde (plusieurs fois) et que je ne parvenais pas vraiment à former des phrases correctes. Je n'arrivais même pas à comprendre si c'était moi ou lui qui avait appelé l'autre.
Notons qu'avec tous ces textos et appels plutôt suspects j'imaginais souvent que la police, comme une entité maléfique qui voudrait nous empêcher de tripper et de nous amuser, nous espionnait.
C quand à lui tentait de joindre plusieurs amis à lui, dont certains s'avéraient être en soirée conviviale.
Ces derniers étaient censés être disponibles, mais ils ne voulaient pas venir nous chercher (on leur fesait comprendre qu'on ne pouvait pas conduire tout en leur proposant de tripper avec nous, mais en vain).
On avait pourtant très envie d'un trip en groupe, on a d'ailleurs largement assez de buvards pour.
C'est comme si ces types étaient satisfaits de ne pas tripper, de ne pas connaître le LSD, et de nous laisser galérer seuls tous les deux.
C et moi ne supportant pas ce genre de comportement, encore plus sous acide, on était quelque peu agacés.
Pourtant, C insistait pour l'un d'entre eux qu'il apprécie beaucoup (J), d'autant que je lui rappelais que la soeur (M) de ce dernier pourrait venir.
C poussa alors un "ah ouaais M" très stéréotypé, cela me gênait cependant car je suis également attiré par cette fille.
Malheureusement, personne n'a finalement pu venir.
Au début cela nous attristait mais on a fini par s'habituer, et on ne tardera pas à kiffer comme pas possible.
On étais alors assis sur le canapé du salon avec le chat, face à la télévision et 2 assiettes de pâtes.
A la télé, tout nous fesait tripper et nous rendait complétement euphoriques, on trouvait notamment que Les Simpsons était une série conçue pour des perchés.
On a commencé à se taper des fous rires jusqu'à la fin du trip, entre les Simpsons, le catch, les séries commerciales, les publicités...
J'avais quand même du mal à finir mon assiette de pâtes.
Le chat me fesait aussi pas mal tripper, je voyais des motifs dans ses poils qui parfois même se déplaçaient.
Plus tard, c'est carrément des fractales que je vis dans son pelage.
Il était allongé sur le canapé, ce dernier étant recouvert d'une couverture ornée du signe aûm un peu partout.
Il y avait aussi un tissu orné de pattes de chat, je trouvais que ces motifs s'associaient parfaitement avec les aûm de la couverture comme si il s'agissait du même tissu fusionné.
Un moment, je trouvais aussi que les aûm entouraient le chat comme un cercle divin protecteur.
C'est aussi en regardant la couverture que je me rendis (une nouvelle fois) compte d'un effet récurrent du LSD: à chaque fois qu'on se concentre sur un détail, on voit de manière plus précise comme si la vue s'aiguisait sans qu'il n'y est de limite.
C'est comme si l'esprit prenait conscience qu'il n'y a pas de pixels dans la réalité.
J'avais souvent l'impression que le chat était un être sage et supérieur, par exemple vers la fin des effets il miaulait à C et je disais que cela signifiait (en plaisantant à moitié) "le trip va bientôt se terminer, les effets vont bientôt s'arrêter pour vous".
Un autre moment en fesant un mouvement brusque je l'ai bousculé et lui ait dit par réflexe "pardon".
Plus tard, j'ai eu envie d'amener mon PC portable pour écrire sur le forum notamment.
Quand on essayait de placer le PC je disais que l'on ne pouvait pas le placer à côté du chat car on ne peux pas mélanger un être vivant et une machine, puis instantanément je me suis dit "quoique" en imaginant qu'une fusion serait possible.
C commença à amener du vin, dans le but de s'enivrer. Je n'étais pas vraiment pour au départ.
D'ailleurs aux premières gorgées j'avais l'impression de sentir le flux d'alcool psychotrope entrer dans moi.
En fait, C me disait qu'il fallait qu'on se bourre un peu la gueule paradoxalement pour ne pas paraître trop suspect aux yeux de sa mère qui va arriver vers minuit, puisque cette dernière est censée croire qu'on fait une "soirée classique à l'alcool" et donc il fallait respecter cette croyance.
J'ai fini par boire pas mal tout comme lui, pour finir un peu bourré malgré le fait que sous acide cela passait quelque peu inaperçu.
Je détestait me sentir forcé de boire, comme un jeu de compétition, et j'avais l'impression qu'on se "tabassait la gueule avec l'alcool".
J'avais l'impression par exemple que quand je me tournais vers C rapidement ma tête ne s'arrêtait pas brusquement comme avant mais le mouvement était plus "glissé", à cause de l'alcool.
De même, à un moment je me suis levé d'un coup par euphorie et immédiatement j'ai dit "tu vois là je viens de me lever brusquement, à cause de l'alcool".
En revanche, la désinhibition provoquée semblait générer une sorte "d'impulsion divine": c'est comme si le LSD donnait la créativité de Dieu et l'alcool donnait l'envie, la motivation, la pulsion.
Quand ma pensée s'emballait je me mettais parfois par claquer des doigts le poing levé par exemple, ce que j'appelais "l'éclat d'impulsion divine" ou euphorie par l'impression d'avoir eu une idée géniale.
Quand je me mettais à boire de l'eau, je sentais de suite qu'il s'agissait d'eau pure qui nettoye, purifie mon corps alcoolisé.
Petit retour sur les effets visuels: j'avais souvent des perceptions étranges des tailles, par exemple l'effet "miniaturisé" ou l'impression que l'objet observé est infiniment minuscule malgré le fait que je voyais sa taille normale (je pense qu'il s'agit d'une puissante focalisation puisque l'objet était souvent plus net que le reste, cette impression de petite taille serait due au fait que naturellement l’œil se focalise plus sur les petits objets) et inversement l'effet de gigantisme, ou j'imaginais par exemple en voyant un homme (à la télé) que son corps ou même uniquement sa tête était comme une gigantesque falaise sur laquelle pouvait grouiller des plantes, des animaux, des gens...
Enfin, en regardant des dessins animés (notamment les Simpsons) je pouvais voir la 2D de manière très forte, ou encore des feuilles de dessins superposées.
Inversement, en regardant des séries et autres films je voyais en "vraie 3D" notamment le relief au niveau des personnages par rapport au décor derrière, j'avais par exemple l'impression que je pouvais passer ma main derrière la nuque des persos comme si ils étaient réellement dans la télévision et que cette dernière n'avait pas de vitre.
S'il y a par contre un délire que je n'appréciait pas trop avec du recul, c'est l'idée incessante que toutes les personnes perspicaces ou qui délirent (qu'on voyait dans des vidéos sur internet) sont des perchés: comme le Palmashow ou Norman, j'avais d'ailleurs l'impression que ce dernier était un pote à nous.
Je me fesait aussi un délire sur la couleur grise des cheveux des quinquagénaires (ou plus vieux) qui correspond au noir et blanc des vieux films.
J'ai pris conscience qu'on se foutait de la gueule de pas mal de choses durant nos trips (mais pas méchamment), ce qui m'a valu le délire suivant: la vie est un perpétuel foutage de gueule.
Lorsqu'il commençait à se faire tard, il y avait des films érotiques à la télé. Certaines situations bizarres ou ridicules nous fesaient rire (on trippait sur tout, je rappelle), mais à d'autres moments j’appréciais regarder les corps de femmes nues.
Je repensait à M et à ce qu'aurait pu être une soirée LSD avec elle, et je me suis dis que le LSD est finalement la vraie drogue de l'amour (en comparaison avec la MD) tant j'éprouvais une envie de sexe et d'affection, et j'imaginais des scènes d'orgie jouissives ou tout le monde s'aime, partouze générale avec les perceptions accrues sous acide. Plus de jalousie, plus de préférences, le sexe est un plaisir que tout le monde peut partager avec tout le monde, tout comme le LSD en lui-même. En ultime aphrodisiaque je me suis dit que l'acide peut intensifier le sexe à l'infini.
A un moment, C me proposa un quartier de mandarine. A l'instant ou je croquais le fruit, le jus qui coulait dans ma bouche s'associait avec la couleur rouge intense qui apparaissait sur toute l'image de la télévision et l'idée du sang me monta à la tête, comme si en vrai psychopathe j'avais soif de sang et je dis même que j'allais me tailler les veines. En fait, il ne faut pas prendre au sérieux cette phrase car je délirais sur tout, et de toute façon sous acide je remets en question mes jugements toutes les 5 secondes. En effet, il m'arrivait souvent de dire que j'allais tuer telle ou telle personne ou entité (comme "la réalité", troisième personne entre moi et C), que j'allais me tuer ou que j'allais mourir; mais c'était souvent par forte exagération.
Un autre moment j'imaginais que C et moi étions une seule et même personne. En fait, l'idée de dédoublement de personnalité m'a souvent intéressé, mais exceptionnellement j'imaginais cette fois être l'hallucination, un être irréel né de l'imagination de C.
Cela faisait un moment que mon PC était sur la table et je voulais m'en servir pour aller sur le forum.
J'ai tenté d'ouvrir un sujet dans "art, philosophie et spiritualité" appelé [le coin du "en temps réel"] où j'imaginais un endroit ou tous les trippés du forum puissent discuter pendant leur trip même.
Malheureusement, l'impossibilité de concentration sous acide m'a fait perdre 2 fois ce sujet et finalement je ne parvins jamais à le créer.
J'avais cependant énormément envie de discuter avec d'autres perchés.
Nos tentatives de contact précédentes prouvent à quel point on a envie de communiquer, de partager, ce qui rends l'acide une drogue encore plus sociable que la MD (1000 fois plus je disais).
Finalement je décidai de me connecter sur la psychobox, et tomba sur sludge et StoneXY..
Ce dernier s'en alla rapidement, mais une conversation avec sludge s'engaga pendant 1 heure au moins.
Pour moi, le LSD permet d'accéder à une réalité supérieure, la "vraie" réalité que l'humanité a fini par oublier; et Hofmann en synthétisant cette molécule parvint à recréer une clé qui permet d'accéder à cette réalité qui nous unit tous, sorte de réseau connectique entre toutes les personnes.
J'imaginais que le forum psychonaut est né de ça, et que c'est cela son vrai but originel: connecter les perchés entres eux.
Nous cherchons tous des drogues diverses, en explorateurs plus ou moins profonds, mais finalement la VRAIE drogue, l'état que consciemment ou inconsciemment nous cherchons tous à travers diverses substances... c'est le LSD.
Rappelons-nous de la réalité, c'est peut-être cela la fin du monde tel que nous le connaissons: le retour aux sources, l'évasion de cette société moderne et capitaliste pour un retour au vrais valeurs, une vie centrée sur les contacts sociaux et empathiques, l'amour et la nature.
Il faut en effet remarquer que le LSD a tendance à rapprocher les gens.
Bon ok C et moi sommes des amis d'enfance, mais il n'y a jamais que sous acide que l'on parvient à être aussi complices et à inventer autant de private jokes en si peu de temps.
Voila pour mon délire ultime.
Pour retourner à la conversation avec sludge, je lui faisait part de mon envie de perche avec plein de gens et notamment ceux du forum.
Je lui disait aussi que je le considérais comme un dieu au vu de son engagement sur le forum.
La conversation s'est terminée sur une ultime connerie de ma part: j'attendais pendant presque une demi-heure l'installation de Windows Live Messenger (afin de discuter via webcam avec lui) pour finalement me rendre compte (enfin je crois) qu'il est déjà installé par défaut sous Windows 7...
Il était un peu plus de 6 heures quand je suis retourné dans la chambre pour dormir, C y étais déjà depuis un peu plus d'une demi-heure.
J'ai sans doute mis un peu plus d'1 heure à m'endormir, bien que la notion du temps est plutôt déstabilisée.
Durant cet état acido-hypnagogique, j'ai eu de nombreuses visualisations. Je parvenais aussi à me percher moi-même en pensant à des musiques.
Par exemple, la musique "The Call/The Journey" de The Mystery of the Yeti avec notamment le passage de la guitare, ou j'ai compris que les répétitions de samples et de mélodies enchêvetrées ont été spécialement prévues pour les psychédéliques et notamment le LSD: en effet, cela colle parfaitement avec l'idée de répétition et d'évolution progressive, l'enchaînement de patterns des différents aspects de la réalité, et la remise en question incessante de chaque idée.
Je me suis dit comprendre la notion de "voyage" issue en fait d'une idée qui en engage une autre, qui en engage encore une autre et ainsi de suite formant une avancée.
Je repensait à tous les perchés de la Terre, avec notamment un camarade de classe à moi (qui a pris plusieurs fois de l'acide), Larry, sludge ou encore... Simon Posford, Raja Ram et les autres artistes de The Mystery of the Yeti en m'imaginant tripper avec eux !!
Je pouvais entendre aussi Deep Forest (C passe toujours leurs albums la nuit, en faible intensité) et certains sons/voix ethniques me fesaient tripper, bien que je trouve déjà cela trippant sans acide.
Je me suis réveillé vers 12h. Durant la journée, je fus encore "post-perché" un peu comme le lendemain de mon premier trip: délires faciles, créativité accrue, couleurs intenses...
Le surlendemain, aujourd'hui donc, j'ai l'impression d'être en anti-descente: je me sens bien, je me sens réveillé en comparaison avec les jours banals.
Conclusion/Bilan:
J'ai retrouvé les effets de mon premier trip d'une manière générale, mais en plus intense bien-sûr.
Il faut noter que C a trippé également avec moi pendant mon premier, mais il n'avait eu que trop peu d'effets à son goût.
Cette fois, il s'est senti très différent et a eu l'impression d'avoir passé un "vrai" trip.
On peut remarquer aussi l'apparition de formes récurrentes comme ces personnages, dans les 2 trips:
Voir la pièce jointe 5534
Comme dans le premier trip, le LSD a eu aussi tendance à apporter une "retouche photoshop" aux objets et aux visages: celui de C comme le mien dans le miroir. En fait, c'est surtout que dans ce que je considère comme un défaut en temps normal, je vois une qualité.
Je note aussi que malgré quelques rares moments, le LSD me fait m'aimer.
En temps normal je manque de confiance en moi et a une image de moi-même extrêmement négative, et le LSD semble beaucoup remonter cette estime.
D'une manière générale, j'ai aussi l'impression que le LSD est "ma" réalité, je deviens moi-même; même si cela n'empêche pas de perdre totalement le bon sens...
Enfin, je rajouterai que malgré l'aspect sérieux et respecté du psychédélisme durant ces trips, à chaque fois j'ai surtout beaucoup ri.
Cela ne devrait pas être un problème, au contraire; mais il est étrange de constater que j'aimerais beaucoup avoir un trip "sérieux" et introspectif avec même l'envie de pleurer, et finalement cela ne se produit pas: peut-être que cela dépend surtout des gens avec qui on partage le trip.
___
Note: écrire un TR au boulot ça n'a pas de prix.
Cependant un ami à moi (C) se pointe chez moi et m'indique que sa maison est libre pour l'après-midi et toute la nuit, hormis le fait que sa mère devrait rentrer dormir vers minuit et que son frère serait dans sa chambre (mais cela n'étant pas un problème si on ne fait pas trop de bruit ni de bordel): ce qui signifie que l'on va pouvoir se faire un trip au LSD.
J'avais ces buvards depuis un moment et cela me faisait rager de ne pas pouvoir les prendre, question de lieu principalement.
Alors la, une opportunité comme ça par surprise, je ne peux que kiffer ! J'ai du mal à contenir ma joie presque euphorique.
Je me rends alors chez C en amenant mon PC portable, pendant qu'il propose à un ami à nous (G) de venir (mais il sera indisponible, ce qui peut être compréhensible vu qu'on le prévient vraiment au dernier moment).
Arrivé dans la chambre de C, on prends chacun 1 buvard vers 15 heures.
La montée commence sans doute vers 16 heures, on devient alors plutôt euphoriques.
Je commence à perdre un peu le contact avec la réalité: par exemple mon frère me téléphone et je rates l'appel, puis pendant presque une heure je vais poser les questions "Mais il m'a appelé mon frère ou pas ?" , "Mais pourquoi il m'appelle ?"...
Cela faisait comme une boucle quand C me demandait de l’appeler (pour savoir qu'est-ce qu'il veut), je refusait en lui répondant que j'allais dire de la merde, puis je demandais "Mais pourquoi il me rappelle pas lui ?", C: "J'en sais rien... mais appelle-le !" et ainsi de suite.
Il y avait aussi le forum sur mon PC portable: pendant plus d'une heure je relisait le même MP de Larry me proposant de réserver à une prochaine rave (via facebook) et regardait la page facebook de l'évènement en essayant de comprendre comment réserver, pourquoi c'est différent de réserver et d'acheter une prévente etc. bref le bug total.
On peut noter des effets visuels plutôt puissants, il était difficile par exemple de lire correctement les lettres sur l'écran tellement elles bougeaient dans tous les sens, c'était aussi le cas du papier peint du mur de la chambre ou les motifs/replis se déplaçaient.
Quand on regardait les cercles dessinés au plafond (représentant des planètes, en vrai) on parvenait à distinguer une tête d'écureuil bizarre style Spip de Spirou (on avait cependant déjà vu cette forme étant enfants: rappelons que sous acide on se souviens beaucoup de moments de notre enfance passés ensemble, comme la première fois) mais son oeil plus gros que l'autre donnait un visage difforme de psychopathe, ce qui rendait un aspect très angoissant.
C trippait aussi beaucoup sur une image qu'il voyait bouger (je voyais aussi quelques mouvements): un fractale coloré, fond de la vidéo youtube de Vibe Tribe - No Limits.
On écoutait pas mal de musique, les tracks que je retenais le plus étaient sans conteste celles de l'album The Mystery of the Yeti, que j'ai découvert quelques jours auparavant.
Parfois on écoutait Skrillex aussi, mais la dubstep était très étrange: impossible de comprendre sur le coup comment danser et être à fond dessus, comme c'est le cas sous MD.
Vers 17 heures, on se décide à prendre chacun 1 second buvard.
Le temps commençait à être difficile à appréhender, c'est comme si les heures étaient comparables à des semaines mais aussi inversement, le temps n'existant pas vraiment: il est relatif.
La je ne me souviens plus à quel moment la seconde montée est venue (sûrement vers 18 heures) mais je n'ai pas tardé à perdre totalement le fil.
A un moment C tentait de joindre un ami à nous (J-R) afin qu'il vienne nous rejoindre, ce dernier ne pouvait pas venir mais C insistait pour lui parler, pour lui montrer à quel point l'acide c'est cool.
C l'avait au téléphone quand je voulais lui parler, mais dès que je l'avais au bout du fil c'était le bug total, les seuls mots que j’arrivais à sortir étaient: "euh... de quoi?" ou "hein?".
On était finalement déçu que J-R soit aussi peu enthousiaste, aussi peu intéressé.
Il y avait des phases ou je ne comprenais plus du tout la réalité, par exemple quand je regardais C je ne voyais pas un humain mais une forme singulière surplombée d'une sphère avec deux billes qui pointaient dans ma direction.
C'était comme s'il fallait que je reconstruise totalement la réalité dans mon esprit.
J'avais un moment un effet visuel que je me souvenais avoir déjà eu lors de mon premier trip: le champ de vision est rempli d'une sorte de surface "trouée" comme du gruyère ou chaque trou est comme entouré d'un motif étrange avec un oeil qui se répète. Cela symbolise selon moi l'univers ou chaque trou représente un "élément structurel de la réalité" comme la mémoire, les gens, l'espace, le temps etc.
J'ai tenté de représenter ça avec les 2 images suivantes, même si j'estime que c'est plutôt raté.
L'un montre une chambre (c'est pas une photo de la vraie hein, image au hasard) pour montrer que je voyais la chambre à travers cette hallu, et l'autre montre "en gros" les connexions avec les différents éléments.
Voir la pièce jointe 5535
Voir la pièce jointe 5536
Une fois que je me souvenais que C était un être humain (et qu'est-ce qu'un être humain), encore fallait t'il que je me souvienne qui est-ce (un ami d'enfance en fait) car j'avais l'impression que le monde entier reposait sur moi et sur lui, comme si nos deux identités étaient fondamentales dans le fonctionnement de l'univers.
Je me demandais parfois qui j'étais vraiment, si j'avais vraiment une identité.
C'était une période ou j'étais complétement perdu, impossible pour moi de savoir combien de temps je vais rester dans cet état.
Je répétais sans cesse que je n'arrivais pas à savoir si j'aimais ou si je n'aimais pas, tellement les effets étaient puissants et "bizarres".
Alors que j'étais presque paralysé sur le lit, C qui parvenait à se déplaçer depuis plusieurs endroits (WC, cuisine...) m'a finalement demandé de le suivre, il avait besoin de bouger. Il a du me tirer du lit par la main pour m'amener dans le salon.
Une fois arrivé dans le salon, je commençait peu à peu à reprendre le fil.
Il était dans les environs de 21h quand j'ai reçu un texto de xaveedee82 du forum qui me demandait si j'allais à la rave dubstep.
Je lui ait répondu que non, mais trouvais mystérieux le fait qu'il ait mon numéro.
Je me dit ensuite que c'était Larry qui lui avait filé mais il s'avère en fait que je lui avait donné par MP il y a longtemps, chose que xaveedee a du me rappeler.
C et moi commençons à avoir envie de partager notre trip avec d'autres personnes, de voir des gens.
Je pense à Larry quand soudain, par hasard, ce dernier m'envoie un texto pour me dire qu'il se retrouvera tout seul à la rave.
Joyeux d'entrer en communication avec quelqu'un, j'engage alors avec lui un échange de textos qui durera jusqu'à 2 heures.
Je ne pouvais alors cacher mon envie de tripper avec lui en lui disant par exemple un moment "que préfères tu vraiment" référence au LSD par rapport à la MD, mais je m'en suis un peu voulu par la suite puisque je me rendais compte que de toute façon il avait payé sa place, donc à part l'agacer ce message n'aura servi à rien.
Mais en fait il ne s'avérera pas agacé du tout, même quand je l'appelais par mégarde (plusieurs fois) et que je ne parvenais pas vraiment à former des phrases correctes. Je n'arrivais même pas à comprendre si c'était moi ou lui qui avait appelé l'autre.
Notons qu'avec tous ces textos et appels plutôt suspects j'imaginais souvent que la police, comme une entité maléfique qui voudrait nous empêcher de tripper et de nous amuser, nous espionnait.
C quand à lui tentait de joindre plusieurs amis à lui, dont certains s'avéraient être en soirée conviviale.
Ces derniers étaient censés être disponibles, mais ils ne voulaient pas venir nous chercher (on leur fesait comprendre qu'on ne pouvait pas conduire tout en leur proposant de tripper avec nous, mais en vain).
On avait pourtant très envie d'un trip en groupe, on a d'ailleurs largement assez de buvards pour.
C'est comme si ces types étaient satisfaits de ne pas tripper, de ne pas connaître le LSD, et de nous laisser galérer seuls tous les deux.
C et moi ne supportant pas ce genre de comportement, encore plus sous acide, on était quelque peu agacés.
Pourtant, C insistait pour l'un d'entre eux qu'il apprécie beaucoup (J), d'autant que je lui rappelais que la soeur (M) de ce dernier pourrait venir.
C poussa alors un "ah ouaais M" très stéréotypé, cela me gênait cependant car je suis également attiré par cette fille.
Malheureusement, personne n'a finalement pu venir.
Au début cela nous attristait mais on a fini par s'habituer, et on ne tardera pas à kiffer comme pas possible.
On étais alors assis sur le canapé du salon avec le chat, face à la télévision et 2 assiettes de pâtes.
A la télé, tout nous fesait tripper et nous rendait complétement euphoriques, on trouvait notamment que Les Simpsons était une série conçue pour des perchés.
On a commencé à se taper des fous rires jusqu'à la fin du trip, entre les Simpsons, le catch, les séries commerciales, les publicités...
J'avais quand même du mal à finir mon assiette de pâtes.
Le chat me fesait aussi pas mal tripper, je voyais des motifs dans ses poils qui parfois même se déplaçaient.
Plus tard, c'est carrément des fractales que je vis dans son pelage.
Il était allongé sur le canapé, ce dernier étant recouvert d'une couverture ornée du signe aûm un peu partout.
Il y avait aussi un tissu orné de pattes de chat, je trouvais que ces motifs s'associaient parfaitement avec les aûm de la couverture comme si il s'agissait du même tissu fusionné.
Un moment, je trouvais aussi que les aûm entouraient le chat comme un cercle divin protecteur.
C'est aussi en regardant la couverture que je me rendis (une nouvelle fois) compte d'un effet récurrent du LSD: à chaque fois qu'on se concentre sur un détail, on voit de manière plus précise comme si la vue s'aiguisait sans qu'il n'y est de limite.
C'est comme si l'esprit prenait conscience qu'il n'y a pas de pixels dans la réalité.
J'avais souvent l'impression que le chat était un être sage et supérieur, par exemple vers la fin des effets il miaulait à C et je disais que cela signifiait (en plaisantant à moitié) "le trip va bientôt se terminer, les effets vont bientôt s'arrêter pour vous".
Un autre moment en fesant un mouvement brusque je l'ai bousculé et lui ait dit par réflexe "pardon".
Plus tard, j'ai eu envie d'amener mon PC portable pour écrire sur le forum notamment.
Quand on essayait de placer le PC je disais que l'on ne pouvait pas le placer à côté du chat car on ne peux pas mélanger un être vivant et une machine, puis instantanément je me suis dit "quoique" en imaginant qu'une fusion serait possible.
C commença à amener du vin, dans le but de s'enivrer. Je n'étais pas vraiment pour au départ.
D'ailleurs aux premières gorgées j'avais l'impression de sentir le flux d'alcool psychotrope entrer dans moi.
En fait, C me disait qu'il fallait qu'on se bourre un peu la gueule paradoxalement pour ne pas paraître trop suspect aux yeux de sa mère qui va arriver vers minuit, puisque cette dernière est censée croire qu'on fait une "soirée classique à l'alcool" et donc il fallait respecter cette croyance.
J'ai fini par boire pas mal tout comme lui, pour finir un peu bourré malgré le fait que sous acide cela passait quelque peu inaperçu.
Je détestait me sentir forcé de boire, comme un jeu de compétition, et j'avais l'impression qu'on se "tabassait la gueule avec l'alcool".
J'avais l'impression par exemple que quand je me tournais vers C rapidement ma tête ne s'arrêtait pas brusquement comme avant mais le mouvement était plus "glissé", à cause de l'alcool.
De même, à un moment je me suis levé d'un coup par euphorie et immédiatement j'ai dit "tu vois là je viens de me lever brusquement, à cause de l'alcool".
En revanche, la désinhibition provoquée semblait générer une sorte "d'impulsion divine": c'est comme si le LSD donnait la créativité de Dieu et l'alcool donnait l'envie, la motivation, la pulsion.
Quand ma pensée s'emballait je me mettais parfois par claquer des doigts le poing levé par exemple, ce que j'appelais "l'éclat d'impulsion divine" ou euphorie par l'impression d'avoir eu une idée géniale.
Quand je me mettais à boire de l'eau, je sentais de suite qu'il s'agissait d'eau pure qui nettoye, purifie mon corps alcoolisé.
Petit retour sur les effets visuels: j'avais souvent des perceptions étranges des tailles, par exemple l'effet "miniaturisé" ou l'impression que l'objet observé est infiniment minuscule malgré le fait que je voyais sa taille normale (je pense qu'il s'agit d'une puissante focalisation puisque l'objet était souvent plus net que le reste, cette impression de petite taille serait due au fait que naturellement l’œil se focalise plus sur les petits objets) et inversement l'effet de gigantisme, ou j'imaginais par exemple en voyant un homme (à la télé) que son corps ou même uniquement sa tête était comme une gigantesque falaise sur laquelle pouvait grouiller des plantes, des animaux, des gens...
Enfin, en regardant des dessins animés (notamment les Simpsons) je pouvais voir la 2D de manière très forte, ou encore des feuilles de dessins superposées.
Inversement, en regardant des séries et autres films je voyais en "vraie 3D" notamment le relief au niveau des personnages par rapport au décor derrière, j'avais par exemple l'impression que je pouvais passer ma main derrière la nuque des persos comme si ils étaient réellement dans la télévision et que cette dernière n'avait pas de vitre.
S'il y a par contre un délire que je n'appréciait pas trop avec du recul, c'est l'idée incessante que toutes les personnes perspicaces ou qui délirent (qu'on voyait dans des vidéos sur internet) sont des perchés: comme le Palmashow ou Norman, j'avais d'ailleurs l'impression que ce dernier était un pote à nous.
Je me fesait aussi un délire sur la couleur grise des cheveux des quinquagénaires (ou plus vieux) qui correspond au noir et blanc des vieux films.
J'ai pris conscience qu'on se foutait de la gueule de pas mal de choses durant nos trips (mais pas méchamment), ce qui m'a valu le délire suivant: la vie est un perpétuel foutage de gueule.
Lorsqu'il commençait à se faire tard, il y avait des films érotiques à la télé. Certaines situations bizarres ou ridicules nous fesaient rire (on trippait sur tout, je rappelle), mais à d'autres moments j’appréciais regarder les corps de femmes nues.
Je repensait à M et à ce qu'aurait pu être une soirée LSD avec elle, et je me suis dis que le LSD est finalement la vraie drogue de l'amour (en comparaison avec la MD) tant j'éprouvais une envie de sexe et d'affection, et j'imaginais des scènes d'orgie jouissives ou tout le monde s'aime, partouze générale avec les perceptions accrues sous acide. Plus de jalousie, plus de préférences, le sexe est un plaisir que tout le monde peut partager avec tout le monde, tout comme le LSD en lui-même. En ultime aphrodisiaque je me suis dit que l'acide peut intensifier le sexe à l'infini.
A un moment, C me proposa un quartier de mandarine. A l'instant ou je croquais le fruit, le jus qui coulait dans ma bouche s'associait avec la couleur rouge intense qui apparaissait sur toute l'image de la télévision et l'idée du sang me monta à la tête, comme si en vrai psychopathe j'avais soif de sang et je dis même que j'allais me tailler les veines. En fait, il ne faut pas prendre au sérieux cette phrase car je délirais sur tout, et de toute façon sous acide je remets en question mes jugements toutes les 5 secondes. En effet, il m'arrivait souvent de dire que j'allais tuer telle ou telle personne ou entité (comme "la réalité", troisième personne entre moi et C), que j'allais me tuer ou que j'allais mourir; mais c'était souvent par forte exagération.
Un autre moment j'imaginais que C et moi étions une seule et même personne. En fait, l'idée de dédoublement de personnalité m'a souvent intéressé, mais exceptionnellement j'imaginais cette fois être l'hallucination, un être irréel né de l'imagination de C.
Cela faisait un moment que mon PC était sur la table et je voulais m'en servir pour aller sur le forum.
J'ai tenté d'ouvrir un sujet dans "art, philosophie et spiritualité" appelé [le coin du "en temps réel"] où j'imaginais un endroit ou tous les trippés du forum puissent discuter pendant leur trip même.
Malheureusement, l'impossibilité de concentration sous acide m'a fait perdre 2 fois ce sujet et finalement je ne parvins jamais à le créer.
J'avais cependant énormément envie de discuter avec d'autres perchés.
Nos tentatives de contact précédentes prouvent à quel point on a envie de communiquer, de partager, ce qui rends l'acide une drogue encore plus sociable que la MD (1000 fois plus je disais).
Finalement je décidai de me connecter sur la psychobox, et tomba sur sludge et StoneXY..
Ce dernier s'en alla rapidement, mais une conversation avec sludge s'engaga pendant 1 heure au moins.
Pour moi, le LSD permet d'accéder à une réalité supérieure, la "vraie" réalité que l'humanité a fini par oublier; et Hofmann en synthétisant cette molécule parvint à recréer une clé qui permet d'accéder à cette réalité qui nous unit tous, sorte de réseau connectique entre toutes les personnes.
J'imaginais que le forum psychonaut est né de ça, et que c'est cela son vrai but originel: connecter les perchés entres eux.
Nous cherchons tous des drogues diverses, en explorateurs plus ou moins profonds, mais finalement la VRAIE drogue, l'état que consciemment ou inconsciemment nous cherchons tous à travers diverses substances... c'est le LSD.
Rappelons-nous de la réalité, c'est peut-être cela la fin du monde tel que nous le connaissons: le retour aux sources, l'évasion de cette société moderne et capitaliste pour un retour au vrais valeurs, une vie centrée sur les contacts sociaux et empathiques, l'amour et la nature.
Il faut en effet remarquer que le LSD a tendance à rapprocher les gens.
Bon ok C et moi sommes des amis d'enfance, mais il n'y a jamais que sous acide que l'on parvient à être aussi complices et à inventer autant de private jokes en si peu de temps.
Voila pour mon délire ultime.
Pour retourner à la conversation avec sludge, je lui faisait part de mon envie de perche avec plein de gens et notamment ceux du forum.
Je lui disait aussi que je le considérais comme un dieu au vu de son engagement sur le forum.
La conversation s'est terminée sur une ultime connerie de ma part: j'attendais pendant presque une demi-heure l'installation de Windows Live Messenger (afin de discuter via webcam avec lui) pour finalement me rendre compte (enfin je crois) qu'il est déjà installé par défaut sous Windows 7...
Il était un peu plus de 6 heures quand je suis retourné dans la chambre pour dormir, C y étais déjà depuis un peu plus d'une demi-heure.
J'ai sans doute mis un peu plus d'1 heure à m'endormir, bien que la notion du temps est plutôt déstabilisée.
Durant cet état acido-hypnagogique, j'ai eu de nombreuses visualisations. Je parvenais aussi à me percher moi-même en pensant à des musiques.
Par exemple, la musique "The Call/The Journey" de The Mystery of the Yeti avec notamment le passage de la guitare, ou j'ai compris que les répétitions de samples et de mélodies enchêvetrées ont été spécialement prévues pour les psychédéliques et notamment le LSD: en effet, cela colle parfaitement avec l'idée de répétition et d'évolution progressive, l'enchaînement de patterns des différents aspects de la réalité, et la remise en question incessante de chaque idée.
Je me suis dit comprendre la notion de "voyage" issue en fait d'une idée qui en engage une autre, qui en engage encore une autre et ainsi de suite formant une avancée.
Je repensait à tous les perchés de la Terre, avec notamment un camarade de classe à moi (qui a pris plusieurs fois de l'acide), Larry, sludge ou encore... Simon Posford, Raja Ram et les autres artistes de The Mystery of the Yeti en m'imaginant tripper avec eux !!
Je pouvais entendre aussi Deep Forest (C passe toujours leurs albums la nuit, en faible intensité) et certains sons/voix ethniques me fesaient tripper, bien que je trouve déjà cela trippant sans acide.
Je me suis réveillé vers 12h. Durant la journée, je fus encore "post-perché" un peu comme le lendemain de mon premier trip: délires faciles, créativité accrue, couleurs intenses...
Le surlendemain, aujourd'hui donc, j'ai l'impression d'être en anti-descente: je me sens bien, je me sens réveillé en comparaison avec les jours banals.
Conclusion/Bilan:
J'ai retrouvé les effets de mon premier trip d'une manière générale, mais en plus intense bien-sûr.
Il faut noter que C a trippé également avec moi pendant mon premier, mais il n'avait eu que trop peu d'effets à son goût.
Cette fois, il s'est senti très différent et a eu l'impression d'avoir passé un "vrai" trip.
On peut remarquer aussi l'apparition de formes récurrentes comme ces personnages, dans les 2 trips:
Voir la pièce jointe 5534
Comme dans le premier trip, le LSD a eu aussi tendance à apporter une "retouche photoshop" aux objets et aux visages: celui de C comme le mien dans le miroir. En fait, c'est surtout que dans ce que je considère comme un défaut en temps normal, je vois une qualité.
Je note aussi que malgré quelques rares moments, le LSD me fait m'aimer.
En temps normal je manque de confiance en moi et a une image de moi-même extrêmement négative, et le LSD semble beaucoup remonter cette estime.
D'une manière générale, j'ai aussi l'impression que le LSD est "ma" réalité, je deviens moi-même; même si cela n'empêche pas de perdre totalement le bon sens...
Enfin, je rajouterai que malgré l'aspect sérieux et respecté du psychédélisme durant ces trips, à chaque fois j'ai surtout beaucoup ri.
Cela ne devrait pas être un problème, au contraire; mais il est étrange de constater que j'aimerais beaucoup avoir un trip "sérieux" et introspectif avec même l'envie de pleurer, et finalement cela ne se produit pas: peut-être que cela dépend surtout des gens avec qui on partage le trip.
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Note: écrire un TR au boulot ça n'a pas de prix.