Sludge
Holofractale de l'hypervérité
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- 17/9/11
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Les photos ici ne sont pas de moi et n'ont pas été prises durant cette soirée, ils ont juste valeur d'illustration.
Pure soirée hier, et ça vaut bien un petit TR. Mais il faut que je vous raconte le week-end dans son intégralité. Cette semaine c'était les transmusicales de Rennes, un festival de musique qui se passe intra-muros en partie. Vendredi, directement en sortant du boulot, je gobe 40 mg de 2C-D et file à l'Ubu où se passent quelques concerts gratuits. A l'intérieur, c'est bondé, il fait chaud, j'attends une éternité que le groupe commence à jouer. Pendant ce temps, le 2C-D fait son bonhomme de chemin et je commence à ressentir le bodyload que j'ai appris à apprécier. Le premier groupe commence à jouer (en fait il y en avait un avant mais je l'ai raté, arrivé trop tard).
http://www.lestrans.com/programmation/a ... lash-wave/
Splash Wave, un groupe assumant dans un grand délire l'inspiration la plus retro qui soit des années 80, avec synthétiseurs et voix robotiques. Les lumières sont superbes, je prends un pied monstre et devient rapidement la pile électrique la plus allumée de la pièce, tout du moins c'est ce qu'il me semble. La plupart des gens sont très mous, statiques et c'est bien dommage. Le 2C-D dans ces conditions me parait ressembler à la MDMA, très stimulante, me donnant envie de contact humain. Plus tard, impossible de résister et je caresse la nuque d'un gars qui me paraissait perché. Mais il me dit que non et j'ai du me ridiculiser, mais ça m'a fait du bien.
http://www.lestrans.com/programmation/a ... wonderboy/
Le second groupe pose une atmosphère énorme, la scène est pleine de téléviseurs qui me rappellent l'introduction de Neuromancien "Le ciel au-dessus du port était couleur télé calée sur un émetteur hors service". Les musiciens reflètent le canal brouillé des téléviseurs et leur rock heavy et leur présence scénique me rappellent Bauhaus. Le chanteur a un air de Peter Murphy.
http://www.lestrans.com/programmation/a ... iko-shiko/
Ma copine arrive après les cours, le troisième groupe commence. Elle est fatiguée et moi j'ai encore envie de bouger. Ce groupe loufoque à l'énergie Hardcore me fait sauter partout. LES GENS SONT MOUUUUS !
Je quitte le concert peu après le début, ma copine a envie de rentrer, ça ne me dérange pas.
Cette première journée m'a bien plu, et le lendemain j'ai prévu de faire goûter le 2C-D à G, un ami. Il vient manger à la maison et on s'envoie une plâtrée de nems végétariens faits maison. On boit quelques bières, réfléchit au programme de la soirée. On est prêts à partir et je nous sers chacun 40 mg. Ma copine vient avec nous, elle a prévu de voir des copines de promo. On part à Ste Anne, le vieux centre de Rennes. On descend à un pub et on se renvoie un demi. On décide de bouger, on veut danser, mais tous les bars sont plein à craquer. Sur le chemin, on entend de la Hard Tek à balle. On dirait que c'est juste un mec dans sa voiture qui bourrine comme ça. Assez incroyable. La montée commence et on arrive Rue de la Soif. G nous emmène dans un bar qu'il affectionne, le Carnaby. Un DJ envoie de la pure musique, et on entendra sur les 2h passées là du The Cramps, The Stooges, Sex Pistols, The Doors et toutes sortes de classiques retro franchement coolos.
Mais le volume de la musique est trop élevé, les gens trop nombreux et bruyants, on décide de descendre au sous-sol du bar, où se trouvent les toilettes et deux trois tables et des canapés, après s'être envoyé un shot de rhum arrangé.
Le sous-sol parait glauque au premier abord, le murs sont recouverts d'un crépis peint en orange, de tags divers et variés, de quelques affiches. Les gens descendent régulièrement l'escalier et font la queue devant les toilettes. Le plateau m'arrive en pleine poire. Je pense que c'est le fait d'avoir enchaîné deux jours de suite, mes 40 mg m'envoient au septième ciel et j'ai des visuels de folie yeux ouverts, plus que j'en ai eu à 70mg à la maison. Le crépis des murs danse dans tous les sens, la table faite d'un motif banal a l'air en relief, comme sur les cartes offertes dans certains paquets de céréales. La lumière jaune m’apparaît changeante à chaque instant, verte, rouge. Mon corps se tord, je suis twisted, tel que Hunter S. Thompson le raconte si bien dans Fear & Loathing in Las Vegas. Ma mâchoire est complètement anesthésiée, cotonneuse. Pareil pour mon sexe. Et mon anus me picotte. Cette sensation pourrait être très désagréable mais j'adore ça. Ce sous-sol est penché, on dirait une péniche ! Les gens qui descendent pisser forment une vraie ribambelle de personnages tous droits sortis d'une bande-dessinée, ils me font rire. Deux amis de G nous rejoignent, S et H. Ils ont pris un demi buvard chacun et S s'est descendu une bouteille de vin à lui tout seul dans la journée. Il s'amuse à embrouiller tout le monde, ceux qui viennent nous demander s'il y a quelqu'un dans les chiottes. Avec G nous enchaînons les fous-rire, je passe un super moment. Ma copine elle est fatiguée, a mal au dos et ses amies ne la joignent pas, elle déprime et fait la tête, ne veut rien boire. Quand je vais pisser, mon sexe est rachitique, j'en ris.
H veut bouger, alors au bout d'un moment on finit par monter. Ma copine craque et éclate en sanglots, je n'arrive pas à savoir si c'est de ma faute, parce que je prends des prods et que ça lui fait peur. Je suppose qu'évidemment c'est une somme d'un tas de choses qui la mettent dans cet état. Une de ses amies arrive et la trouve dans cet état là. On sait pas quoi dire, silence gêné, sale moment. Je finis par convenir avec elle que je vais continuer ma soirée avec les trois autres et qu'elle va prendre un bus pour rentrer à la maison. Ça m'inquiète pas mal, avec tous ces poivreaux qui traînent. Ils me font tous peur ces soûlards, j'ai l'impression qu'ils pourraient facilement agresser une inconnue juste pour s'amuser. Je raccompagne ma copine jusqu'au bus, elle part. Ça a l'air d'aller mieux, elle me parle et on s'embrasse.
Je cours jusqu'au bar où on s'est donné rendez-vous avec les autres. J'ai peur de ne pas les retrouver au milieu de tout ce monde mais je les rejoins rapidement. On parle d'aller à l'elabOratOire, un truc dont j'ai beaucoup entendu parler mais jamais vu. Un genre de squats d'artistes et de gens du monde de la teuf. Allez c'est décidé, H va nous conduire en voiture. Ça ne me rassure pas mais finalement elle conduit bien. Je sais que c'est une connerie mais c'est parti. L'endroit est excentré et aucun bus ne nous y emmènera. Bordel, je suis redescendu. Ça finit trop vite ce 2C-D ! Tant pis, je me sens bien, j'ai envie de faire la fête.
On arrive à l'endroit voulu. D'abord une espèce de vieille voie de chemin de fer au bord d'une route et parsemée de camions. Des gens boivent, tout le monde a une bouteille à la main. L'endroit est assez glauque. H perd dans sa voiture le joint qu'elle vient de rouler. Elle le cherche pendant ce qui me semble des heures, elle retourne la voiture, vide son sac. S ressent son acide monter et il angoisse un peu. Je le rassure et lui dit de se laisser aller, de ne pas résister, que tout ira bien. On finit par bouger, tant pis pour le joint. On avance et on croise plein de gens. Les gens ivres me font peur, toujours. On arrive à l'entrée, formée par deux camions. Deux personnes tiennent des vieux pichets et les visiteurs leur filent ce qu'ils veulent. Je vide la mitraille de mon porte-feuille dans son truc. La musique au loin a l'air nulle, et je me permet de le dire.
"Personne t'oblige à venir", me rétorque la nana qui tient le pichet. C'est vrai, quel con je suis de dire ça. J'organise rien moi, alors je la ferme. Je reviendrai m'excuser plus tard. On entre. C'est en extérieur, au milieu d'une carrière. Au loin des habitations, à coté des jardins. Et ici des chapiteaux et un son & lumières dessous, et un bar. Tout ça organisé par des teuffeurs, c'est pas cher et on y fait ce qu'on veut. Le vrai sens d'une fête. Mais la musique est vraiment pas terrible. Epsilon qu'il s'appelle le groupe qui pose le son. Je trouve ça très Mainstream, ça pourrait être sur une radio nationale. Je préférerais de la trance ou même de la hard tek tiens. Mais on danse, on est contents d'être là.
G part en quête de prods, et moi je discute avec différentes personnes. Un gars voit mon sweat-shirt Psychonaut et engage la conversation. Il est membre aussi, il se rappelle de mon avatar. Le sien c'est un mec les bras en l'air, style tribal. J'ai oublié le pseudo mais il est super sympa et on discute de RC tranquillement. G revient et me tend un truc bizarre. Une sorte de boule de tabac. En fait c'est un champignon, j'aurai pas cru que ça ressemblait à ça. C'est plein de tubercules et on dirait vraiment une boule de tabac, mais il fait noir et je ne vois pas bien. Je le mange et je suis surpris par le goût. C'est délicieux bordel ! Plus tard je vois un mec avec l'avatar d'un membre du forum sur son pull. Je lui demande ce que c'est, il m'explique que c'est le motif imprimé sur les premiers buvards à LSD. Quand je le quitte il me rappelle et m'en propose. Je le remercie mais ça devrait aller, j'ai déjà consommé et j’attends de voir les effets. Sur le coup je ne pense pas à en prendre un pour plus tard. Mais je me dis finalement que je risque de ne pas pouvoir le conserver sans l’abîmer jusqu'au retour à la maison. Je regrette un peu maintenant, mais vu comment ça m'a semblé facile dans cet environnement d'en trouver, je me dis que j'aurai bien d'autres occasions. La prochaine fois, j'emmène une boite de Doliprane vide.
Il est tard, 6h je crois. On est fatigués, on décide de rentrer. Pas encore d'effets particuliers une demi-heure au moins après l'ingestion du champignon. j'en ai ravalé un autre entre temps. On prend la voiture pour le retour. H n'a pas bu depuis quelques heures donc je suis plus rassuré qu'à l'aller. S psychote sur les fenêtre pleines de buée et les descend et remonte sans arrêt. Les deux fenêtre arrière se bloquent et ne veulent plus remonter. On arrive chez H et c'est la blase de fin de soirée. S essaie de remonter les fenêtre à la main mais visiblement il les bousilles plus qu'autre chose... Goût amer au moment où on laisse H chez elle et qu'on décide de rentrer chez nous par nos propres moyens. S veut nous ramener avec sa voiture. Moi ça ne me rassure pas du tout. Il est vraiment sympa et drôle mais assez spécial, et il a beaucoup bu. Mais finalement je cède et on prend la route. Il roule bien et les routes sont désertes. On arrive chez moi et G propose de continuer chez lui. Je les laisse, je suis crevé et je veux rejoindre ma copine. Le long de la route j'ai ressenti les effets des champignons. les lumières de la ville sont vraiment différentes d'à l'accoutumée. Et quand je rentre chez moi, je ne reconnais plus l'appartement. Il fait quasiment noir et mon cerveau sembler combler l'absence de lumière par de l'imaginaire, meublant avec la faible lueur qui émane certainement de l'extérieur. Je rentre dans la chambre, je suis quelque peu perché bordel. Je me dénude et me couche tout puant de sueur près de ma copine et me colle à elle. Je suis si bien au chaud et contre son corps. Je ferme les yeux et les visuels sont assez fous. Ils prennent la forme d'un crocodile se trémoussant devant moi. Je trippe pendant un bon moment avant de m'endormir. Je ne dors pas très bien, les rêves sont effrayants, je revois G agiter ses bras devant moi et j'évite les coups qu'il dessine juste pour me taquiner.
Je me réveille vers 11h, frais comme un gardon ou presque. Bordel, c'est agréable de ne pas avoir de gueule de bois. La soirée était fantastique, j'adore le 2C-D même si le bodyload qu'il induit ne doit pas plaire à tout le monde (d'ailleurs j'avais souffert lors du premier trip). Mais sa descente est si propre, son plateau si agréable, les tensions et crispations musculaires qu'il entraîne me plaisent énormément. Je repense au fait que j'ai rencontré plein de monde très gentil, que j'ai énormément ri. Il y a bien eu des notes négatives, et les discussions du retour nourries par la fatigue et le reste m'ont paru souvent très négatives. Tout se serait si parfait s'il n'y avait pas ces ondes négatives en permanence qui hantent les soirées, ces peurs qui me hantent.
Pure soirée hier, et ça vaut bien un petit TR. Mais il faut que je vous raconte le week-end dans son intégralité. Cette semaine c'était les transmusicales de Rennes, un festival de musique qui se passe intra-muros en partie. Vendredi, directement en sortant du boulot, je gobe 40 mg de 2C-D et file à l'Ubu où se passent quelques concerts gratuits. A l'intérieur, c'est bondé, il fait chaud, j'attends une éternité que le groupe commence à jouer. Pendant ce temps, le 2C-D fait son bonhomme de chemin et je commence à ressentir le bodyload que j'ai appris à apprécier. Le premier groupe commence à jouer (en fait il y en avait un avant mais je l'ai raté, arrivé trop tard).
http://www.lestrans.com/programmation/a ... lash-wave/
Splash Wave, un groupe assumant dans un grand délire l'inspiration la plus retro qui soit des années 80, avec synthétiseurs et voix robotiques. Les lumières sont superbes, je prends un pied monstre et devient rapidement la pile électrique la plus allumée de la pièce, tout du moins c'est ce qu'il me semble. La plupart des gens sont très mous, statiques et c'est bien dommage. Le 2C-D dans ces conditions me parait ressembler à la MDMA, très stimulante, me donnant envie de contact humain. Plus tard, impossible de résister et je caresse la nuque d'un gars qui me paraissait perché. Mais il me dit que non et j'ai du me ridiculiser, mais ça m'a fait du bien.

http://www.lestrans.com/programmation/a ... wonderboy/
Le second groupe pose une atmosphère énorme, la scène est pleine de téléviseurs qui me rappellent l'introduction de Neuromancien "Le ciel au-dessus du port était couleur télé calée sur un émetteur hors service". Les musiciens reflètent le canal brouillé des téléviseurs et leur rock heavy et leur présence scénique me rappellent Bauhaus. Le chanteur a un air de Peter Murphy.
http://www.lestrans.com/programmation/a ... iko-shiko/
Ma copine arrive après les cours, le troisième groupe commence. Elle est fatiguée et moi j'ai encore envie de bouger. Ce groupe loufoque à l'énergie Hardcore me fait sauter partout. LES GENS SONT MOUUUUS !
Je quitte le concert peu après le début, ma copine a envie de rentrer, ça ne me dérange pas.
Cette première journée m'a bien plu, et le lendemain j'ai prévu de faire goûter le 2C-D à G, un ami. Il vient manger à la maison et on s'envoie une plâtrée de nems végétariens faits maison. On boit quelques bières, réfléchit au programme de la soirée. On est prêts à partir et je nous sers chacun 40 mg. Ma copine vient avec nous, elle a prévu de voir des copines de promo. On part à Ste Anne, le vieux centre de Rennes. On descend à un pub et on se renvoie un demi. On décide de bouger, on veut danser, mais tous les bars sont plein à craquer. Sur le chemin, on entend de la Hard Tek à balle. On dirait que c'est juste un mec dans sa voiture qui bourrine comme ça. Assez incroyable. La montée commence et on arrive Rue de la Soif. G nous emmène dans un bar qu'il affectionne, le Carnaby. Un DJ envoie de la pure musique, et on entendra sur les 2h passées là du The Cramps, The Stooges, Sex Pistols, The Doors et toutes sortes de classiques retro franchement coolos.

Mais le volume de la musique est trop élevé, les gens trop nombreux et bruyants, on décide de descendre au sous-sol du bar, où se trouvent les toilettes et deux trois tables et des canapés, après s'être envoyé un shot de rhum arrangé.
Le sous-sol parait glauque au premier abord, le murs sont recouverts d'un crépis peint en orange, de tags divers et variés, de quelques affiches. Les gens descendent régulièrement l'escalier et font la queue devant les toilettes. Le plateau m'arrive en pleine poire. Je pense que c'est le fait d'avoir enchaîné deux jours de suite, mes 40 mg m'envoient au septième ciel et j'ai des visuels de folie yeux ouverts, plus que j'en ai eu à 70mg à la maison. Le crépis des murs danse dans tous les sens, la table faite d'un motif banal a l'air en relief, comme sur les cartes offertes dans certains paquets de céréales. La lumière jaune m’apparaît changeante à chaque instant, verte, rouge. Mon corps se tord, je suis twisted, tel que Hunter S. Thompson le raconte si bien dans Fear & Loathing in Las Vegas. Ma mâchoire est complètement anesthésiée, cotonneuse. Pareil pour mon sexe. Et mon anus me picotte. Cette sensation pourrait être très désagréable mais j'adore ça. Ce sous-sol est penché, on dirait une péniche ! Les gens qui descendent pisser forment une vraie ribambelle de personnages tous droits sortis d'une bande-dessinée, ils me font rire. Deux amis de G nous rejoignent, S et H. Ils ont pris un demi buvard chacun et S s'est descendu une bouteille de vin à lui tout seul dans la journée. Il s'amuse à embrouiller tout le monde, ceux qui viennent nous demander s'il y a quelqu'un dans les chiottes. Avec G nous enchaînons les fous-rire, je passe un super moment. Ma copine elle est fatiguée, a mal au dos et ses amies ne la joignent pas, elle déprime et fait la tête, ne veut rien boire. Quand je vais pisser, mon sexe est rachitique, j'en ris.
H veut bouger, alors au bout d'un moment on finit par monter. Ma copine craque et éclate en sanglots, je n'arrive pas à savoir si c'est de ma faute, parce que je prends des prods et que ça lui fait peur. Je suppose qu'évidemment c'est une somme d'un tas de choses qui la mettent dans cet état. Une de ses amies arrive et la trouve dans cet état là. On sait pas quoi dire, silence gêné, sale moment. Je finis par convenir avec elle que je vais continuer ma soirée avec les trois autres et qu'elle va prendre un bus pour rentrer à la maison. Ça m'inquiète pas mal, avec tous ces poivreaux qui traînent. Ils me font tous peur ces soûlards, j'ai l'impression qu'ils pourraient facilement agresser une inconnue juste pour s'amuser. Je raccompagne ma copine jusqu'au bus, elle part. Ça a l'air d'aller mieux, elle me parle et on s'embrasse.
Je cours jusqu'au bar où on s'est donné rendez-vous avec les autres. J'ai peur de ne pas les retrouver au milieu de tout ce monde mais je les rejoins rapidement. On parle d'aller à l'elabOratOire, un truc dont j'ai beaucoup entendu parler mais jamais vu. Un genre de squats d'artistes et de gens du monde de la teuf. Allez c'est décidé, H va nous conduire en voiture. Ça ne me rassure pas mais finalement elle conduit bien. Je sais que c'est une connerie mais c'est parti. L'endroit est excentré et aucun bus ne nous y emmènera. Bordel, je suis redescendu. Ça finit trop vite ce 2C-D ! Tant pis, je me sens bien, j'ai envie de faire la fête.
On arrive à l'endroit voulu. D'abord une espèce de vieille voie de chemin de fer au bord d'une route et parsemée de camions. Des gens boivent, tout le monde a une bouteille à la main. L'endroit est assez glauque. H perd dans sa voiture le joint qu'elle vient de rouler. Elle le cherche pendant ce qui me semble des heures, elle retourne la voiture, vide son sac. S ressent son acide monter et il angoisse un peu. Je le rassure et lui dit de se laisser aller, de ne pas résister, que tout ira bien. On finit par bouger, tant pis pour le joint. On avance et on croise plein de gens. Les gens ivres me font peur, toujours. On arrive à l'entrée, formée par deux camions. Deux personnes tiennent des vieux pichets et les visiteurs leur filent ce qu'ils veulent. Je vide la mitraille de mon porte-feuille dans son truc. La musique au loin a l'air nulle, et je me permet de le dire.
"Personne t'oblige à venir", me rétorque la nana qui tient le pichet. C'est vrai, quel con je suis de dire ça. J'organise rien moi, alors je la ferme. Je reviendrai m'excuser plus tard. On entre. C'est en extérieur, au milieu d'une carrière. Au loin des habitations, à coté des jardins. Et ici des chapiteaux et un son & lumières dessous, et un bar. Tout ça organisé par des teuffeurs, c'est pas cher et on y fait ce qu'on veut. Le vrai sens d'une fête. Mais la musique est vraiment pas terrible. Epsilon qu'il s'appelle le groupe qui pose le son. Je trouve ça très Mainstream, ça pourrait être sur une radio nationale. Je préférerais de la trance ou même de la hard tek tiens. Mais on danse, on est contents d'être là.
G part en quête de prods, et moi je discute avec différentes personnes. Un gars voit mon sweat-shirt Psychonaut et engage la conversation. Il est membre aussi, il se rappelle de mon avatar. Le sien c'est un mec les bras en l'air, style tribal. J'ai oublié le pseudo mais il est super sympa et on discute de RC tranquillement. G revient et me tend un truc bizarre. Une sorte de boule de tabac. En fait c'est un champignon, j'aurai pas cru que ça ressemblait à ça. C'est plein de tubercules et on dirait vraiment une boule de tabac, mais il fait noir et je ne vois pas bien. Je le mange et je suis surpris par le goût. C'est délicieux bordel ! Plus tard je vois un mec avec l'avatar d'un membre du forum sur son pull. Je lui demande ce que c'est, il m'explique que c'est le motif imprimé sur les premiers buvards à LSD. Quand je le quitte il me rappelle et m'en propose. Je le remercie mais ça devrait aller, j'ai déjà consommé et j’attends de voir les effets. Sur le coup je ne pense pas à en prendre un pour plus tard. Mais je me dis finalement que je risque de ne pas pouvoir le conserver sans l’abîmer jusqu'au retour à la maison. Je regrette un peu maintenant, mais vu comment ça m'a semblé facile dans cet environnement d'en trouver, je me dis que j'aurai bien d'autres occasions. La prochaine fois, j'emmène une boite de Doliprane vide.

Il est tard, 6h je crois. On est fatigués, on décide de rentrer. Pas encore d'effets particuliers une demi-heure au moins après l'ingestion du champignon. j'en ai ravalé un autre entre temps. On prend la voiture pour le retour. H n'a pas bu depuis quelques heures donc je suis plus rassuré qu'à l'aller. S psychote sur les fenêtre pleines de buée et les descend et remonte sans arrêt. Les deux fenêtre arrière se bloquent et ne veulent plus remonter. On arrive chez H et c'est la blase de fin de soirée. S essaie de remonter les fenêtre à la main mais visiblement il les bousilles plus qu'autre chose... Goût amer au moment où on laisse H chez elle et qu'on décide de rentrer chez nous par nos propres moyens. S veut nous ramener avec sa voiture. Moi ça ne me rassure pas du tout. Il est vraiment sympa et drôle mais assez spécial, et il a beaucoup bu. Mais finalement je cède et on prend la route. Il roule bien et les routes sont désertes. On arrive chez moi et G propose de continuer chez lui. Je les laisse, je suis crevé et je veux rejoindre ma copine. Le long de la route j'ai ressenti les effets des champignons. les lumières de la ville sont vraiment différentes d'à l'accoutumée. Et quand je rentre chez moi, je ne reconnais plus l'appartement. Il fait quasiment noir et mon cerveau sembler combler l'absence de lumière par de l'imaginaire, meublant avec la faible lueur qui émane certainement de l'extérieur. Je rentre dans la chambre, je suis quelque peu perché bordel. Je me dénude et me couche tout puant de sueur près de ma copine et me colle à elle. Je suis si bien au chaud et contre son corps. Je ferme les yeux et les visuels sont assez fous. Ils prennent la forme d'un crocodile se trémoussant devant moi. Je trippe pendant un bon moment avant de m'endormir. Je ne dors pas très bien, les rêves sont effrayants, je revois G agiter ses bras devant moi et j'évite les coups qu'il dessine juste pour me taquiner.
Je me réveille vers 11h, frais comme un gardon ou presque. Bordel, c'est agréable de ne pas avoir de gueule de bois. La soirée était fantastique, j'adore le 2C-D même si le bodyload qu'il induit ne doit pas plaire à tout le monde (d'ailleurs j'avais souffert lors du premier trip). Mais sa descente est si propre, son plateau si agréable, les tensions et crispations musculaires qu'il entraîne me plaisent énormément. Je repense au fait que j'ai rencontré plein de monde très gentil, que j'ai énormément ri. Il y a bien eu des notes négatives, et les discussions du retour nourries par la fatigue et le reste m'ont paru souvent très négatives. Tout se serait si parfait s'il n'y avait pas ces ondes négatives en permanence qui hantent les soirées, ces peurs qui me hantent.