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Pouet. Un plutôt long TR résumant mon expérience d'une dose de 2c-c d'intensité +++ (tout qui bouge partout sans s'arrêter, et ça pousse, quoi). Je ne donne pas de dosage précis car le batch était de très mauvaise qualité et j'ai du m'envoyer un sacré paquet pour avoir de véritables effets. Ce trip date du mois d'août.
Je me concentre principalement sur moi dans ce TR. Pas d'expérience de la mort qui tue, attendez vous à quelque chose de simple. Je rappelle que les effets décrits ne doivent pas être considérés comme des généralités et n'engagent que ma subjectivité.
Set : En forme, bien dans ma peau, insouciant et confiant. Simple désir de découverte et d'amusement.
Setting : En soirée chez un ami, on est 6. J'ai une grande confiance en chacune des personnes présentes. Flo et Nic (tous les noms sont empruntés) testeront le 6-apdb, je suis le seul à prendre du 2c-c. Les 3 autres ne feront que fumer sur les pétards en milieu de soirée.
Montée
Je prépare les doses de 6-apdb et ma dose de 2c-c. En parallèle, on cuisine une fondue au fromage (la bonne bouffe est une excellente motivation pour se retrouver entre amis).
Alors que la fondue est quasiment prête, je sens le bodyload pointer le bout de son pif. A peine 15 minutes se sont écoulées depuis l'ingestion. Les 1ers effets visuels commencent déjà à apparaître, ça promet. L'éclairage blanc prend une allure bleutée, les contours de certains objets me paraissent dédoublés, dans une distinction rouge/vert qui se démarque crescendo. On est à T+30, j'ai chaud et froid, ne tiens pas en place ; de grosses nausées et des bouffées tantôt euphoriques tantôt anxieuses. Bref, une montée quoi.
Sauf qu'elle n'en finit pas. Le bodyload dure depuis une heure maintenant. L'agitation des autres m'est pénible - trop de stimuli externes. Je décide d'aller faire un tour dans la rue, déserte, espérant que le vent frais me fasse du bien.
Les visuels deviennent intenses, j'ai la tête qui tourne et des angoisses. Arrivé au niveau du portail qui donne sur la rue, je m'arrête net : il n'y a pas de lampadaires, l'obscurité est impénétrable. Le contraste entre le vide silencieusement menaçant, devant moi, et la chaleur vivante de la maison, que j'ai laissée derrière, me saisit.
Je risque un pas dans la noirceur : mes yeux ne s'habituent pas. Quand soudain, un mouvement ! Par une réaction automatique, ma concentration se braque sur mon sens visuel : évidemment, c'est encore pire. L'obscurité est agitée de soubresauts, les rares formes perçues sont confuses et mouvantes.
La Peur gagne, je fais demi-tour et me réfugie dans le canapé. Me sentant toujours mal, le corps parcouru de décharges glacées, je mets une musique rassurante et demande à un ami de noter pour moi quelques paroles de réconfort que je lui dicte, au cas où je partirais vraiment en bad.
Les visuels m'assaillent, je ferme les yeux et le regrette aussitôt : sous mes paupières règne un bordel spiralo-tentaculaire à faire bander un amateur de hentaï psychédélique.
La crainte persistante d'avoir abusé sur la dose s'impose en permanence, toutes mes réflexions m'amènent à cette conclusion que je cherche à fuir.
Puis soudain, une main se pose sur mon épaule et on me demande si ça va.
" - Ca ira mieux bientôt", que je réponds, et m'entendre le dire m'aide à y croire. Bouffée de courage. J'accepte l'idée que j'en ai peut-être trop pris, à moi d'assumer, si ça se trouve j'aurais la révélation mystique du siècle au bout d'un trip fantastique.
M'enfin quand même, 2h de bodyload, c'est flippant... Je regarde l'heure : en réalité, je n'en suis qu'à 1h10 de montée pour l'instant.
Je suis rassuré, j'avais complétement zappé la possible distorsion temporelle. Effectivement, je déboule dans le plateau 5min plus tard.
Plateau
Je jaillis du canapé et rejoins les autres. L'anxiété et le mal-être ont laissés la place à l'euphorie et la patate ; je mets LA Woman des Doors et danse à moitié. Je prends un plaisir fou à discuter.
[Attention, passage chiant]
Le 2c-c, par son mental faible, n'amplifie que légèrement l'égo, malgré la puissance des effets. J'en suis content, ça m'offre une totale confiance en moi sans basculer dans les aspects négatifs d'un égo trop important. Avec curiosité, j'explore cette rare confiance en moi dans le contact avec mes amis. Je constate mi-consterné mi-amusé que je n'ai rien perdu de mes connaissances pratiques en matière de fonctionnement social et psychologique. Mon égo renforcé me pousse à adopter un comportement que je me refuse en temps normal : je m'enfile dans la peau de cet acteur psychique qu'on appelle la persona - on lui donne aussi le nom de masque, précisément ce même masque que la plupart des gens adoptent en société et qui est considéré comme normal.
Comme les personnes présentes sont des amis, je me sers de cette persona de façon positive (du moins, j'espère qu'elle a été perçue comme telle). Je suis surpris que mon empathie soit renforcée à ce point grâce au 2c-c, je sais exactement quoi répondre et quelle attitude adopter (à la mimique près) de façon naturelle.
C'est agréable de me laisser aller à mon "idéal du moi". Mais je m'arrête ici pour la description directe de l'ego-trip.
Au niveau des effets visuels, je suis pleinement satisfait et m'amuse pendant l'heure qui suit à tout observer. Les murs blancs absolument banals sont couverts de mandalas multicolores, et je parle pas du carrelage : les taches se courent littéralement après, les lignes ondulent, se dédoublent, et évidemment les motifs forment des dessins symétriques évoquant des symboles mayas, aztèques mais aussi hindoux, propres à cette famille de molécules. Tous ces dessins, très colorés (surtout du rouge-vert-bleu, les couleurs primaires) me paraissent rattachés à une symbolique terrestre.
Pour ce qui est de la musique, c'est pas extraordinaire, mais le haut-parleur dont on dispose est médiocre et je n'ai pas testé avec des écouteurs. Ce n'est pas un trip musical mais social. Néanmoins, la spatialisation sonore et l'analyse musicale sont amplifiées, mais je n'ai aucune synesthésie. Les CEV (closed-eyes visuals) sont très fortes mais pas du tout structurées ; en faisant un effort pour me plonger dans ce capharnaüm psychédélique, j'obtiens des hallucinations en 3D. J'admire ainsi un tentacule magenta qui fait tourner une sphère argentée sur fond indigo.
Les autres sens sont amplifiés, à l'exception du goût. Et comme je n'ai pas faim, normal, et qu'on a un peu foiré la fondue, j'avale pas plus de deux bouchées sur le coup. Tactilement, le vent est électrique, tout est électrique, mais c'est froid, aucun contact n'est sensuel. Je sens mieux les odeurs, je parviens d'ailleurs à distinguer la mienne propre des autres. Mais vu comme j'ai transpiré, je me mets vite à respirer par la bouche.
Miroir et cannabis
Par curiosité, je file à la salle de bain m'observer dans le miroir. Je rigole en me voyant couvert de symboles tribaux avec de grosses pupilles. Je me trouve une certaine beauté, appréciant les traits de mon visage qui semblent plus harmonieux que d'habitude. Je ris de moi-même en me traitant de prétentieux. Aussitôt dit, aussitôt fait : mon moi du miroir a l'air imbu de lui-même avec une estime grande comme ça - et je ris encore plus. Je m'adresse un sourire sincère, et j'apparais alors tel que je me vois habituellement face à un miroir quand je suis sobre. Une onde chaleureuse m'envahit et je frissonne de bien-être. Sérénité mentale contre excitation physique : il est temps que je me pose.
Je retourne auprès des autres et roule un pétard. Flo et Nic, sous 6-apdb, ont une tchatche d'enfer et ne s'arrêtent plus. On se lance dans un débat futile avec toute la passion de l'instant ; j'allume le pétard et me lance dans une explication ardente. Dans un coin de ma tête, mon sens empathique m'indique une observation externe marquée : à la fin de ma phrase, Flo me sort qu'il aurait fallu me prendre en photo.
Je comprends exactement pourquoi, mais il précise aux autres : "il aurait fallu immortaliser l'instant, c'était vraiment la représentation qu'on se fait d'empathocouac dans notre tête, avec le t-shirt des Doors, un joint à la main et une flamme de passion déterminée dans le regard."
Je suis estomaqué par sa tirade, qui est à la fois exactement ce que ma persona souhaitait entendre et précisément ce que je crains le plus. Mais trop tard, mon masque s'était cramponné de toutes ses forces à cette saillie qu'on venait de lui offrir sur un plateau d'argent, et ça m'a valu une suite de débordements (qui seront détaillés dans d'autres TRs).
Le 2c-c se marie plutôt bien avec le cannabis, et j'ai la sensation de revenir à mes 1ers joints. Le mental est décuplé et je m'égare dans des boucles et des fractales à n'en plus finir. Les effets visuels sont boostés, ça tombe bien ils commençaient à s'amoindrir. L'empathie est encore renforcée, le cannabis par sa lenteur et sa précision permettant de s'ajuster sur le même niveau de compréhension et de suivre le même cours de pensée avec exactitude. Je suis sur la même longueur d'onde que Flo et Nic. Pour m'extraire de mes propres boucles de pensées, je décide de les analyser en expliquant leur principe à Nic. Chose que je serais incapable de faire en temps normal, je l'amène dans ma propre boucle et n'arrête pas de boucler la boucle de nos circonvolutions, le ramenant sans cesse à un point antérieur de la conversation, élargissant le sujet peu à peu jusqu'à ce qu'on en puisse plus.
...éçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçabouclé...
J'avais proposé à Tao de méditer dans la soirée et considère que c'est le bon moment. On s'enferme dans une chambre, lumière éteinte. Malheureusement pour lui, mon besoin de m'exprimer est trop fort et je lui explique tout un bordel de spirales fractales en 3D qui schématisent la conscience humaine, l'univers et le reste, parce que je suis perché très très haut, que je me prends au sérieux et que ce que je dis me semble cohérent. Le pauvre.
Finalement, quand on tentera de méditer, je renoncerais très vite à cause du bruit à côté et de mes pensées qui prennent trop de place. Je reste un moment dans la chambre, Tao en sort, et je laisse vagabonder mes pensées, ébahis par ma synesthésie extrêmement forte entre ma "cognition" et ma vision. Toutes mes réflexions sont illustrées par des schémas psychédéliques aussi présents yeux fermés que yeux ouverts.
Descente et remontée et redescente
Le 2c-c retombe peu à peu avec le cannabis. J'amorce une descente très douce. Sauf qu'il n'est même pas une heure du matin, et je suis frustré par la durée : tout juste 3h30.
Avant de gober mon para, je m'étais dit que je m'en contenterais, mais la tentation du redrop est la plus forte. Je décide donc de me plug une dose moyenne.
Montée hyper-rapide, heureusement que le bodyload est réduit. Ca piquouille ! Je sens clairement que c'était une erreur d'en redemander. Effets de 2h seulement, avec un rush très court. Mon cerveau est une éponge qu'on essore, c'est une sensation très crade. Et dire que certains aiment ça... J'ai l'impression très marquée de me faire du mal.
Après la disparition totale des effets psychédélique, je conserve une stimulation résiduelle d'une heure environ. Mentalement épuisé avec un mal de crâne persistant, je finis par m'endormir dans des ronflements à 3Kwatts.
Le lendemain, maux de tête et gueule de bois psychédélique (je suis déphasé). Je souffre fortement des effets secondaires du cannabis, auxquels je suis très sensibles de base : apathie et légère parano.
Le plug était clairement une mauvaise idée, je pense que je n'aurais pas eu de migraine si je m'en étais abstenu.
Conclusion
"Trip" purement récréatif en dehors de deux ou trois révélations suffisamment peu importantes pour que je les oublie. Le 2c-c est clairement mignon et sécuritaire à mon goût : mental très faible mais présent si on le cherche, comme vous êtes nombreux à le dire. Je l'ai trouvé plus coloré que le 2c-d.
Sa faible durée et sa douceur me paraissent appropriées pour de la psychonautique en solo.
Ah, et j'ajoute que j'avais la mémoire à court terme absolument détruite après avoir fumé le pétard.
Bref, semble idéal pour initier aux psychés avec douceur, comme tu disais Xyro ^^
Je me concentre principalement sur moi dans ce TR. Pas d'expérience de la mort qui tue, attendez vous à quelque chose de simple. Je rappelle que les effets décrits ne doivent pas être considérés comme des généralités et n'engagent que ma subjectivité.
Set : En forme, bien dans ma peau, insouciant et confiant. Simple désir de découverte et d'amusement.
Setting : En soirée chez un ami, on est 6. J'ai une grande confiance en chacune des personnes présentes. Flo et Nic (tous les noms sont empruntés) testeront le 6-apdb, je suis le seul à prendre du 2c-c. Les 3 autres ne feront que fumer sur les pétards en milieu de soirée.
Montée
Je prépare les doses de 6-apdb et ma dose de 2c-c. En parallèle, on cuisine une fondue au fromage (la bonne bouffe est une excellente motivation pour se retrouver entre amis).
Alors que la fondue est quasiment prête, je sens le bodyload pointer le bout de son pif. A peine 15 minutes se sont écoulées depuis l'ingestion. Les 1ers effets visuels commencent déjà à apparaître, ça promet. L'éclairage blanc prend une allure bleutée, les contours de certains objets me paraissent dédoublés, dans une distinction rouge/vert qui se démarque crescendo. On est à T+30, j'ai chaud et froid, ne tiens pas en place ; de grosses nausées et des bouffées tantôt euphoriques tantôt anxieuses. Bref, une montée quoi.
Sauf qu'elle n'en finit pas. Le bodyload dure depuis une heure maintenant. L'agitation des autres m'est pénible - trop de stimuli externes. Je décide d'aller faire un tour dans la rue, déserte, espérant que le vent frais me fasse du bien.
Les visuels deviennent intenses, j'ai la tête qui tourne et des angoisses. Arrivé au niveau du portail qui donne sur la rue, je m'arrête net : il n'y a pas de lampadaires, l'obscurité est impénétrable. Le contraste entre le vide silencieusement menaçant, devant moi, et la chaleur vivante de la maison, que j'ai laissée derrière, me saisit.
Je risque un pas dans la noirceur : mes yeux ne s'habituent pas. Quand soudain, un mouvement ! Par une réaction automatique, ma concentration se braque sur mon sens visuel : évidemment, c'est encore pire. L'obscurité est agitée de soubresauts, les rares formes perçues sont confuses et mouvantes.
La Peur gagne, je fais demi-tour et me réfugie dans le canapé. Me sentant toujours mal, le corps parcouru de décharges glacées, je mets une musique rassurante et demande à un ami de noter pour moi quelques paroles de réconfort que je lui dicte, au cas où je partirais vraiment en bad.
Les visuels m'assaillent, je ferme les yeux et le regrette aussitôt : sous mes paupières règne un bordel spiralo-tentaculaire à faire bander un amateur de hentaï psychédélique.
La crainte persistante d'avoir abusé sur la dose s'impose en permanence, toutes mes réflexions m'amènent à cette conclusion que je cherche à fuir.
Puis soudain, une main se pose sur mon épaule et on me demande si ça va.
" - Ca ira mieux bientôt", que je réponds, et m'entendre le dire m'aide à y croire. Bouffée de courage. J'accepte l'idée que j'en ai peut-être trop pris, à moi d'assumer, si ça se trouve j'aurais la révélation mystique du siècle au bout d'un trip fantastique.
M'enfin quand même, 2h de bodyload, c'est flippant... Je regarde l'heure : en réalité, je n'en suis qu'à 1h10 de montée pour l'instant.
Je suis rassuré, j'avais complétement zappé la possible distorsion temporelle. Effectivement, je déboule dans le plateau 5min plus tard.
Plateau
Je jaillis du canapé et rejoins les autres. L'anxiété et le mal-être ont laissés la place à l'euphorie et la patate ; je mets LA Woman des Doors et danse à moitié. Je prends un plaisir fou à discuter.
[Attention, passage chiant]
Le 2c-c, par son mental faible, n'amplifie que légèrement l'égo, malgré la puissance des effets. J'en suis content, ça m'offre une totale confiance en moi sans basculer dans les aspects négatifs d'un égo trop important. Avec curiosité, j'explore cette rare confiance en moi dans le contact avec mes amis. Je constate mi-consterné mi-amusé que je n'ai rien perdu de mes connaissances pratiques en matière de fonctionnement social et psychologique. Mon égo renforcé me pousse à adopter un comportement que je me refuse en temps normal : je m'enfile dans la peau de cet acteur psychique qu'on appelle la persona - on lui donne aussi le nom de masque, précisément ce même masque que la plupart des gens adoptent en société et qui est considéré comme normal.
Comme les personnes présentes sont des amis, je me sers de cette persona de façon positive (du moins, j'espère qu'elle a été perçue comme telle). Je suis surpris que mon empathie soit renforcée à ce point grâce au 2c-c, je sais exactement quoi répondre et quelle attitude adopter (à la mimique près) de façon naturelle.
C'est agréable de me laisser aller à mon "idéal du moi". Mais je m'arrête ici pour la description directe de l'ego-trip.
Au niveau des effets visuels, je suis pleinement satisfait et m'amuse pendant l'heure qui suit à tout observer. Les murs blancs absolument banals sont couverts de mandalas multicolores, et je parle pas du carrelage : les taches se courent littéralement après, les lignes ondulent, se dédoublent, et évidemment les motifs forment des dessins symétriques évoquant des symboles mayas, aztèques mais aussi hindoux, propres à cette famille de molécules. Tous ces dessins, très colorés (surtout du rouge-vert-bleu, les couleurs primaires) me paraissent rattachés à une symbolique terrestre.
Pour ce qui est de la musique, c'est pas extraordinaire, mais le haut-parleur dont on dispose est médiocre et je n'ai pas testé avec des écouteurs. Ce n'est pas un trip musical mais social. Néanmoins, la spatialisation sonore et l'analyse musicale sont amplifiées, mais je n'ai aucune synesthésie. Les CEV (closed-eyes visuals) sont très fortes mais pas du tout structurées ; en faisant un effort pour me plonger dans ce capharnaüm psychédélique, j'obtiens des hallucinations en 3D. J'admire ainsi un tentacule magenta qui fait tourner une sphère argentée sur fond indigo.
Les autres sens sont amplifiés, à l'exception du goût. Et comme je n'ai pas faim, normal, et qu'on a un peu foiré la fondue, j'avale pas plus de deux bouchées sur le coup. Tactilement, le vent est électrique, tout est électrique, mais c'est froid, aucun contact n'est sensuel. Je sens mieux les odeurs, je parviens d'ailleurs à distinguer la mienne propre des autres. Mais vu comme j'ai transpiré, je me mets vite à respirer par la bouche.
Miroir et cannabis
Par curiosité, je file à la salle de bain m'observer dans le miroir. Je rigole en me voyant couvert de symboles tribaux avec de grosses pupilles. Je me trouve une certaine beauté, appréciant les traits de mon visage qui semblent plus harmonieux que d'habitude. Je ris de moi-même en me traitant de prétentieux. Aussitôt dit, aussitôt fait : mon moi du miroir a l'air imbu de lui-même avec une estime grande comme ça - et je ris encore plus. Je m'adresse un sourire sincère, et j'apparais alors tel que je me vois habituellement face à un miroir quand je suis sobre. Une onde chaleureuse m'envahit et je frissonne de bien-être. Sérénité mentale contre excitation physique : il est temps que je me pose.
Je retourne auprès des autres et roule un pétard. Flo et Nic, sous 6-apdb, ont une tchatche d'enfer et ne s'arrêtent plus. On se lance dans un débat futile avec toute la passion de l'instant ; j'allume le pétard et me lance dans une explication ardente. Dans un coin de ma tête, mon sens empathique m'indique une observation externe marquée : à la fin de ma phrase, Flo me sort qu'il aurait fallu me prendre en photo.
Je comprends exactement pourquoi, mais il précise aux autres : "il aurait fallu immortaliser l'instant, c'était vraiment la représentation qu'on se fait d'empathocouac dans notre tête, avec le t-shirt des Doors, un joint à la main et une flamme de passion déterminée dans le regard."
Je suis estomaqué par sa tirade, qui est à la fois exactement ce que ma persona souhaitait entendre et précisément ce que je crains le plus. Mais trop tard, mon masque s'était cramponné de toutes ses forces à cette saillie qu'on venait de lui offrir sur un plateau d'argent, et ça m'a valu une suite de débordements (qui seront détaillés dans d'autres TRs).
Le 2c-c se marie plutôt bien avec le cannabis, et j'ai la sensation de revenir à mes 1ers joints. Le mental est décuplé et je m'égare dans des boucles et des fractales à n'en plus finir. Les effets visuels sont boostés, ça tombe bien ils commençaient à s'amoindrir. L'empathie est encore renforcée, le cannabis par sa lenteur et sa précision permettant de s'ajuster sur le même niveau de compréhension et de suivre le même cours de pensée avec exactitude. Je suis sur la même longueur d'onde que Flo et Nic. Pour m'extraire de mes propres boucles de pensées, je décide de les analyser en expliquant leur principe à Nic. Chose que je serais incapable de faire en temps normal, je l'amène dans ma propre boucle et n'arrête pas de boucler la boucle de nos circonvolutions, le ramenant sans cesse à un point antérieur de la conversation, élargissant le sujet peu à peu jusqu'à ce qu'on en puisse plus.
...éçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçaboucléçabouclé...
J'avais proposé à Tao de méditer dans la soirée et considère que c'est le bon moment. On s'enferme dans une chambre, lumière éteinte. Malheureusement pour lui, mon besoin de m'exprimer est trop fort et je lui explique tout un bordel de spirales fractales en 3D qui schématisent la conscience humaine, l'univers et le reste, parce que je suis perché très très haut, que je me prends au sérieux et que ce que je dis me semble cohérent. Le pauvre.
Finalement, quand on tentera de méditer, je renoncerais très vite à cause du bruit à côté et de mes pensées qui prennent trop de place. Je reste un moment dans la chambre, Tao en sort, et je laisse vagabonder mes pensées, ébahis par ma synesthésie extrêmement forte entre ma "cognition" et ma vision. Toutes mes réflexions sont illustrées par des schémas psychédéliques aussi présents yeux fermés que yeux ouverts.
Descente et remontée et redescente
Le 2c-c retombe peu à peu avec le cannabis. J'amorce une descente très douce. Sauf qu'il n'est même pas une heure du matin, et je suis frustré par la durée : tout juste 3h30.
Avant de gober mon para, je m'étais dit que je m'en contenterais, mais la tentation du redrop est la plus forte. Je décide donc de me plug une dose moyenne.
Montée hyper-rapide, heureusement que le bodyload est réduit. Ca piquouille ! Je sens clairement que c'était une erreur d'en redemander. Effets de 2h seulement, avec un rush très court. Mon cerveau est une éponge qu'on essore, c'est une sensation très crade. Et dire que certains aiment ça... J'ai l'impression très marquée de me faire du mal.
Après la disparition totale des effets psychédélique, je conserve une stimulation résiduelle d'une heure environ. Mentalement épuisé avec un mal de crâne persistant, je finis par m'endormir dans des ronflements à 3Kwatts.
Le lendemain, maux de tête et gueule de bois psychédélique (je suis déphasé). Je souffre fortement des effets secondaires du cannabis, auxquels je suis très sensibles de base : apathie et légère parano.
Le plug était clairement une mauvaise idée, je pense que je n'aurais pas eu de migraine si je m'en étais abstenu.
Conclusion
"Trip" purement récréatif en dehors de deux ou trois révélations suffisamment peu importantes pour que je les oublie. Le 2c-c est clairement mignon et sécuritaire à mon goût : mental très faible mais présent si on le cherche, comme vous êtes nombreux à le dire. Je l'ai trouvé plus coloré que le 2c-d.
Sa faible durée et sa douceur me paraissent appropriées pour de la psychonautique en solo.
Ah, et j'ajoute que j'avais la mémoire à court terme absolument détruite après avoir fumé le pétard.
Bref, semble idéal pour initier aux psychés avec douceur, comme tu disais Xyro ^^